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  • il y a 7 semaines

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Amusant
Transcription
00:00– 19h-20h, Cache sur table sur Arabel.
00:06– Bonsoir, bonsoir à tous et bienvenue dans une nouvelle édition de Cache sur table.
00:11Ce soir, câble sur le monde étudiant, en pleine zone de turbulence,
00:15entre réformes controversées, précarité qui explose et mouvements de colère qui s'intensifient.
00:20Une question assez simple se pose, la jeunesse est-elle encore une priorité politique
00:25ou juste une variable d'ajustement budgétaire ?
00:29Pour nous en parler, nos invités ce soir qui représentent cette jeunesse qui ne baisse pas les bras.
00:35Avec nous, Bernard Dessy, responsable national des Jeunes CSE, bonsoir.
00:39– Bonsoir.
00:40– Également aussi avec nous, Nassim Sabibi de Défis Jeunes, bonsoir.
00:44– Bonsoir Tariq.
00:45– Et va nous rejoindre dans quelques instants, Bilal Fayad du Mouvement des Jeunes Socialistes.
00:50Quant à Noah de Villers, souffrant, le président de Génération Engagée n'a pu se libérer pour notre émission.
00:57Alors on démarre tout de suite avec les décisions politiques, est-ce qu'il reste un petit peu du pacte avec les étudiants ?
01:03On commence avec une question assez simple, est-ce que, je dirais, le contrat entre l'État et sa jeunesse est un petit peu corrompu, Bernard ?
01:12– Je pense qu'un premier élément de réponse qu'on peut trouver dans l'actualité, c'est peut-être même historique,
01:17mais donc à l'appel de la FEF, les étudiants étaient déjà mobilisés avant même la rentrée académique.
01:24Elles étaient encore dans la rue le 30 septembre, toujours à l'appel de la FEF,
01:29et on pourra peut-être en parler plus longuement après aussi,
01:32mais il y a encore une mobilisation qui se prépare demain à l'attention de la ministre de Grise,
01:36et notamment en lien avec les mesures qui sont sorties du conclave budgétaire, mais pas que.
01:41– Nassim, on parle souvent d'écoute et de dialogue, est-ce qu'aujourd'hui les jeunes se sont encore vraiment écoutés, d'après vous ?
01:49– Oui, donc la réponse est non.
01:52Déjà, plusieurs fois j'avais répété quand je venais ici, en disant qu'on dit souvent que les jeunes ne sont pas politisés, etc.
01:58S'ils sont politisés, s'ils sont investis, ils sont engagés, mais ils ne sont pas écoutés, ils ne sont pas assez écoutés.
02:04Regardez par exemple Noah de Villers, il a par exemple co-signé avec les autres OG,
02:09une carte blanche pour affirmer le fait qu'il ne fallait pas définancer les OG, génération engagée,
02:16et pourtant son parti, les engagés, ne l'écoute pas, ne le suit pas, il n'y a pas d'écoute.
02:20Moi je suis fier de faire partie d'un parti qui met en avant ces jeunes,
02:25et par exemple aujourd'hui j'ai préparé cette émission, j'ai préparé cette émission avec Maxime Temmerman,
02:30qui fait partie des conseils étudiants du BEA,
02:33j'ai préparé aussi ça avec Hugues, qui est à Noah, qui est donc secrétaire chez nous,
02:37qui est aussi un assistant à Saint-Louis, donc c'est une manière de travailler qui fait qu'on peut aboutir à quelque chose.
02:43Mais quand on a des gouvernants qui n'écoutent pas et appliquent une méthode néolibérale comme ça,
02:49sans écouter les gens qui sont concernés, on arrive à ce résultat.
02:52Une désillusion qui est palpable à vos yeux,
02:55qu'est-ce qui a finalement fracturé ce lien entre nos politiques et nos jeunes d'aujourd'hui ?
03:01Je pense que si on écoute les jeunes, si on écoute les étudiants aujourd'hui,
03:06on peut légitimement écouter leurs revendications,
03:09avant tout c'est des inquiétudes, c'est une vision de l'enseignement,
03:13c'est une vision de la société également,
03:15et la question qui est posée ici et qui est légitime, c'est de se dire,
03:18mais est-ce qu'on les écoute ?
03:19Est-ce que le message des jeunes qui s'organisent et qui se mobilisent est entendu ?
03:24Et est-ce que ça percole avec la vision de la jeunesse qui est dans le programme aujourd'hui
03:30des différents partis de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?
03:33C'est une vraie question qui est posée,
03:35et je pense que la réponse sortira de la bouche des étudiants encore demain dans la rue.
03:40Alors, est-ce qu'on peut parler d'une rupture du contrat social entre institutions et étudiants finalement ?
03:46Je reprends un peu le rétroacte,
03:47les luttes qui s'inscrivent dans le décret paysage, je trouve, illustrent bien la situation.
03:54Donc d'une partie, d'un côté, on a des étudiants qui dénoncent une situation,
04:00donc à savoir des règles peut-être trop strictes,
04:03et qui ne percolent pas avec la réalité que vivent les jeunes aujourd'hui.
04:07Je pense qu'on a beaucoup trop normalisé la situation des jeunes aujourd'hui en Belgique,
04:13notamment auprès des étudiants, mais pas que,
04:15qui est en fait d'aller jobber toute l'année pour subvenir à ses besoins,
04:21pour payer et mener à bien son projet d'études,
04:24et en fait se retrouver face à un système, à des règles beaucoup trop figées,
04:29beaucoup trop strictes,
04:30qui ne permettent pas à une majorité de jeunes d'aller au bout de ce projet de formation.
04:35Et donc selon moi, le message est légitime,
04:38ils ont raison d'exprimer leurs craintes et leurs colères,
04:41et ça n'a pas été suffisamment attendu.
04:43Donc une première fois, ils se sont organisés,
04:45et je pense que ça a même fait tomber la coalition en place
04:49sous la légitimité précédente au sein de l'AFWB.
04:52Et aujourd'hui encore, on le voit qu'à la sortie du conclave,
04:55et peut-être qu'on en parlera plus longuement,
04:57on voit que les mesures ne vont pas dans le bon sens,
05:00quand on entend les étudiants,
05:01c'est-à-dire un minerval plus cher,
05:04et des études toujours plus longues,
05:06mais avec peut-être à côté un job étudiant pour mener à bien son projet d'études.
05:10Et donc voilà, l'équation fait qu'il y a un problème.
05:13Oui, alors Bilal Fayad du Mouvement des Jeunes Socialistes vient de nous rejoindre.
05:17Bonsoir Bilal.
05:18Bonsoir.
05:19Alors je vais vous poser également la même question à vos yeux.
05:22Qu'est-ce qui, pour les mouvements socialistes,
05:25qu'est-ce qui a fracturé ce lien entre les politiques et nos jeunes d'aujourd'hui ?
05:30Écoutez, je pense que ça a été la répression.
05:32Quand je parle de répression, je parle ici du fait que
05:35les autorités n'ont pas voulu écouter les jeunes quand ils sont sortis dans la rue,
05:38mais ne les écoutent toujours pas.
05:40Et malheureusement, les autorités se contentent juste de vouloir les inviter dans un bureau,
05:46leur dire oui, oui, oui, les écouter, les laisser parler,
05:49et dire qu'ensuite on les écoute, mais la réalité n'est pas ça.
05:52La réalité, c'est que ce que les étudiants demandent aujourd'hui
05:55n'est absolument pas mis en place.
05:57Il n'est absolument même pas pris en compte, en fait.
05:59Et c'est là le problème.
06:00Et quand ils sont en manifestation,
06:02ils finissent par se faire réprimer par la police très violemment.
06:04Et il est là le problème et la rupture, en fait, entre les autorités et la jeunesse aujourd'hui.
06:11Nassim, chez Défi Jeunes, vous défendez, vous, une vision progressiste de l'éducation.
06:16Est-ce que vous avez l'impression que les jeunes ne sont pas assez consultés
06:20ou simplement informés à prix goût ?
06:23Bah oui, effectivement, on a un certain partenarisme de la FOB,
06:30de l'enseignement général, du coup, envers les étudiants.
06:33Ce qui fait qu'on n'a pas trop le choix que de manifester, finalement.
06:37Et comme il y a de l'ébillage, une fois qu'on va dans la rue, on se fait taper dessus.
06:40J'avais été manifester la dernière fois avec l'appel de la FEF.
06:44J'irai d'ailleurs aussi demain.
06:45Et nous y serons aussi quelques-uns à y aller.
06:47On n'est pas entendus.
06:48Les réformes récentes sont perçues comme dures, parfois injustes.
06:54Vous la rappelez, Bilal, pourquoi cette orientation de durcissement ?
06:58Est-ce qu'il y a une explication, quelque part ?
07:00L'explication officielle, c'est qu'apparemment, il n'y aurait plus d'argent.
07:03Maintenant, la réalité, c'est que l'argent, on le trouve quand on le veut.
07:06Et on le trouve quand les choix politiques sont faits pour.
07:09Et là, le problème, aujourd'hui, j'ai l'impression,
07:11plutôt que les autorités, notamment ce gouvernement de droite,
07:15va plutôt vers un enseignement qui se fait de plus en plus élitiste.
07:18Et qui se veut, du coup, excluant.
07:20Et il est là, le problème.
07:22Bernard Dessy, je rappelle que vous êtes responsable national des jeunes CSC.
07:27Cette justification, manque d'argent, ça tient la route ?
07:31Mais j'ai l'impression que c'est un discours qui se normalise de plus en plus.
07:34Et donc, pour rappel à la Fédération Wallonie-Bruxelles,
07:37les partis qui forment la majorité sont le MR et les engagés.
07:41Et je trouve qu'il y a un parallèle fort à faire avec l'actualité
07:44et ce qui se passe aussi au gouvernement fédéral.
07:46Et quand on a une lecture du programme,
07:51et en tout cas à la sortie de ce conclève budgétaire,
07:54des partis politiques qui forment cette majorité-là,
07:57on ne peut considérer que la jeunesse, le secteur jeunesse,
08:01et en fait à peu près toutes les missions de la Fédération Wallonie-Bruxelles
08:03comme une variable d'ajustement.
08:06Et donc, on voit là, en fait, des calculs de gestionnaires
08:09avec un manque total d'absence d'ambition et de moyens pour la jeunesse,
08:14les travailleurs et les travailleuses de demain, les étudiants d'aujourd'hui.
08:18Et donc, le malaise, il est là aussi.
08:20Je veux dire, quel projet d'avenir, quel projet de société on porte pour la jeunesse ?
08:25La douche, elle est vraiment froide.
08:28Vendredi, à la lecture des mesures et à la sortie de la conférence de presse,
08:33je ne peux que comprendre la colère des jeunes et des étudiants
08:37qui ont appelé à manifester demain.
08:39On s'éloigne donc de l'égalité d'accès pour la CSC.
08:43Il y avait déjà donc effectivement des craintes quant à un enseignement à deux vitesses.
08:48Donc il y a déjà le passage du secondaire au supérieur
08:51qui est parfois une grosse fracture.
08:53Et donc, on peut attendre d'un enseignement,
08:56un accompagnement, des moyens pour aider les jeunes
08:59à s'épanouir dans leur projet d'études.
09:02Et en réformant les conditions de réussite,
09:05donc en raccourcissant en fait le délai,
09:09en donnant moins de chance aux jeunes pour aller au bout de leur projet,
09:12eh bien, on ne tient pas compte de la réalité que vivent une majorité de ces jeunes.
09:16Donc, pour ceux et celles qui jobent et qui n'ont d'autre choix que de jobber,
09:20ça apporte déjà une difficulté supplémentaire
09:23pour réussir son année dans le temps imparti.
09:27Et donc, la lutte a payé un moment.
09:30On a pu voir un moratoire s'installer
09:32pour, à un moment donné, faire une pause dans les réformes,
09:36parce que, et c'était très juste de leur part,
09:38c'est qu'à l'appel des jeunes,
09:40on demandait au moins des mesures transitoires,
09:44on demandait une évaluation même des mesures actuelles
09:47avant de dire, on change toutes les règles,
09:50sans savoir quel sera vraiment l'impact de ces mesures
09:52et combien de jeunes seront touchés.
09:55Et donc, je reviens à ce que je disais,
09:56les jeunes étaient déjà mobilisés en marge de la rentrée académique
10:00pour dénoncer, donc, les dégâts,
10:04vraiment les dégâts de cette réforme-là,
10:06de ce décret paysage,
10:08des dommages collatéraux,
10:10sont ces jeunes qui sont dans la rue
10:11et ceux qui sont concernés
10:12et qui se voient maintenant non finançables
10:14et exclus de l'enseignement supérieur.
10:17– Bilal, comment expliquer à présent
10:19que des partis dits progressistes, entre guillemets,
10:23puissent soutenir des mesures aussi impopulaires
10:25auprès des étudiants ?
10:27– Soutenir quel parti progressiste ?
10:30– Bon, c'est ce qu'on présente comme parti progressiste.
10:35Je parlais de génération engagée
10:37qui se profilait au départ comme ouvert,
10:39c'est un peu rétracté en cours de route.
10:41– Mais écoutez, je ne prendrai pas la parole à leur place,
10:44mais ce qui est sûr, c'est qu'on a eu une très très belle désillusion
10:47par rapport aux engagés.
10:49Il y a eu beaucoup de promesses,
10:50même dans leur programme,
10:51il était marqué que le minerval ne devait pas bouger,
10:53qu'il devait être gelé à 835 euros.
10:57Visiblement, ça n'a pas été le cas.
10:59Maintenant, ça c'est une question, je pense,
11:01qu'il faut poser aux engagés directement.
11:02– Les engagés qui étaient invités,
11:04qui malheureusement n'ont pas pu se présenter ce soir
11:06pour répondre à nos questions, Nassim.
11:08Est-ce qu'on peut encore croire
11:09à un enseignement supérieur, accessible à toutes et à tous ?
11:13Et surtout sans discrimination sociale,
11:16c'est une utopie aujourd'hui ?
11:18– Ça le devient en tout cas, malheureusement,
11:20de la faute de ce gouvernement.
11:24Surtout pour, je vois beaucoup de jeunes étudiants,
11:28en tout cas dans mon quartier, j'évite à Molenbeek,
11:30qui essayent vraiment de s'émanciper socialement par l'étude.
11:33Parce que depuis qu'ils sont petits,
11:35on leur dit que si vous voulez pouvoir avoir
11:37de meilleures conditions de vie, etc.,
11:38ça passe notamment aussi peut-être par la formation.
11:42Déjà, ils doivent relever le défi
11:43d'être dans des écoles de l'obligatoire
11:47qui sont parfois dans des conditions assez précaires,
11:50avec des professeurs qui sont parfois débordés,
11:52du matériel qui manque.
11:54Une fois qu'ils arrivent enfin à franchir cela,
11:57ils arrivent à l'université,
11:58et ils sont confrontés encore à une,
12:00comme dirais-je, une difficulté supérieure.
12:02Et si en plus, on commence à augmenter les minervales,
12:07là franchement, on s'en donne davantage.
12:10Moi, je pense que c'est bien de vouloir augmenter.
12:13Ok, pourquoi pas ?
12:14Pour ceux qui sont vraiment, comment dirais-je,
12:16les classes les plus aisées.
12:18Ok, pourquoi pas avec un taux progressif.
12:20Mais aussi, pourquoi est-ce qu'un étudiant,
12:22par exemple, qui fait une année,
12:25un bachelet, par exemple, bac 3, on va dire,
12:27qui fait 15 crédits,
12:30pourquoi devrait-il payer un minerval total ?
12:32Pourquoi on ne ferait pas comme en Flandre,
12:33où on paye son minerval,
12:36au pro-rata de ce qu'on a comme crédit
12:38à acquérir durant l'année ?
12:39Déjà, ça me paraît déjà un peu plus juste.
12:41Voir aussi au niveau des conditions,
12:42parce qu'on a une communication,
12:43on dit qu'on va avoir plusieurs types de minervales,
12:46mais on ne sait pas lesquels,
12:47quels critères vraiment.
12:48Et donc, on attend,
12:49et dans l'attente, on se mobilise évidemment.
12:51Bernard Dessy, est-ce que d'après vous,
12:53il faudrait peut-être penser à changer
12:55la manière dont les décisions sont prises ?
12:57C'est une piste ?
12:59Les décisions, comment fonctionnent les instances ?
13:02La démocratie ?
13:03Je trouve qu'effectivement,
13:05il y a ceux qui font déjà leur travail,
13:07à savoir, et je salue le travail des étudiants
13:10qui se mobilisent,
13:10donc les contre-pouvoirs,
13:12donc les syndicats étudiants,
13:14qui sont à l'écoute,
13:15et qui en fait sont peut-être,
13:17avec tous les issues associatifs
13:19et les acteurs jeunesse,
13:20les seuls acteurs qui relaient
13:22et qui peuvent se faire porte-parole de la jeunesse,
13:24parce qu'on l'a dit en début d'émission,
13:26il y a un vrai problème dans l'écoute,
13:29dans le soutien et dans le manque total de vision.
13:33Je faisais un parallèle là tantôt,
13:35mais je vais d'abord revenir sur le Minerval.
13:37Il y a quand même plus que les étudiants
13:40qui dénoncent un sous-financement structurel
13:43de l'enseignement,
13:44il y a aussi les enseignants qui se mobilisent,
13:46et en fait, voilà, je veux dire,
13:47je pense que les parents s'en rendent bien compte aussi,
13:49il y a quelque chose qui ne va pas,
13:50et on peut entendre qu'à un moment,
13:52il y a un déficit,
13:53on est passé par plusieurs crises,
13:54mais donc, je pense que mettre la focale,
13:57et j'aimerais y revenir sur ceux et celles
13:59qui étudient, donc les étudiants, les jeunes,
14:02et en fait, leur faire supporter le poids,
14:05donc en tout début de parcours,
14:07donc au moment où on quitte l'école secondaire,
14:09où on fait un premier choix d'études,
14:11et d'être en fait ceux et celles
14:12qui doivent supporter ce déficit
14:15et en fait, ce manque d'alternatives,
14:18de solutions, en fait, structurelles,
14:20enfin, c'est quelque chose à dénoncer,
14:22on peut parler du minerval progressif,
14:25selon les moyens de chacun, chacune,
14:27les épaules les plus larges,
14:28mais je veux dire,
14:29qu'on aille directement chercher
14:30dans la poche des étudiants,
14:33enfin, ça doit nous alarmer,
14:34je pense qu'on a franchi une certaine ligne,
14:36et aujourd'hui, c'est comme ça,
14:38demain, quoi ?
14:39Enfin, je veux dire,
14:40en minerval plus haut encore,
14:41jusqu'à ce qu'on ait comblé le déficit,
14:43enfin voilà, on a franchi une ligne, selon nous.
14:45Alors, on va embarquer une courte pause
14:47pour revenir un peu sur la vie des étudiants
14:49sur le terrain, la précarité,
14:50la fatigue et surtout,
14:51la colère ne bougez surtout pas.
14:53On se retrouve dans quelques instants.
14:54Voilà, on retrouve nos invités
15:11dans Cache sur Table,
15:12Bilal Fayad du Mouvement des Jeunes Socialistes,
15:14Bernard Dessy, responsable national des Jeunes CSC,
15:17et Nassim Sabibi, président des Jeunes des Filles
15:20à Molenbeek, la colère donc qui monte,
15:23mais c'est aussi une immense fatigue
15:25qu'on entend un peu partout.
15:28Qu'est-ce qui vous remonte, Bernard,
15:30du terrain chez les jeunes syndiqués en particulier ?
15:34Déjà, si on pose la question aux jeunes
15:36qui s'organisent chez nous,
15:39on se rend bien compte que la législation,
15:41de manière générale, c'est pas facile.
15:43Même pour nous, je pense,
15:44quand on suit l'actualité,
15:45quand on entend des mesures,
15:46on ne réalise pas toujours l'impact que ça a.
15:48Mais il y a peut-être un point d'attention à voir,
15:51c'est qu'aujourd'hui,
15:53quand on pose la question aux jeunes,
15:54à savoir jusque quel âge il faudrait qu'on bosse,
15:57enfin, qu'est-ce qui est prévu ?
15:58Ok, 67 ans, certains l'apprennent encore.
16:02Et on ne peut pas ignorer le fait
16:05qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de jeunes
16:07qui job, qui ont un job étudiant,
16:09ce n'est plus un petit job d'appoint,
16:11c'est vraiment devenu la seule source de revenu
16:13pour une majorité d'entre eux et d'entre elles.
16:15Et on peut très vite imaginer
16:18que certains vont démarrer peut-être
16:20au cours des études supérieures,
16:22d'autres vont commencer avant même.
16:24Et il faut savoir qu'une des mesures
16:25du gouvernement, c'est de permettre
16:27aux jeunes de travailler dès 15 ans.
16:30Aujourd'hui, on peut le faire,
16:31mais il faut avoir suivi
16:31les deux premières années du secondaire.
16:33Mais donc, de démarrer dès l'âge de 15 ans.
16:35Et donc, si rapidement, on veut se projeter,
16:38on pourrait s'imaginer que ceux et celles
16:39qui n'ont pas le choix
16:40ou qui sont poussés à le faire
16:42vont jobber dès leurs 15 ans.
16:44Imaginons 9 ans de job étudiant
16:46jusqu'à la fin de ses études supérieures
16:49pour ensuite débarquer sur le monde du travail.
16:51Et ça, ce n'est pas une surprise
16:52pour les jeunes d'aujourd'hui.
16:53Travailler, c'est quelque chose
16:55dont on a envie,
16:57on veut trouver son autonomie financière,
17:00on veut s'émanciper financièrement.
17:03Mais donc, tout ce travail-là
17:04en tant que jobiste n'est pas valorisé.
17:06Donc en fait, on va débarquer
17:07dans le monde du travail
17:08peut-être à 23 ans, 24 ans,
17:10avec déjà beaucoup d'expérience
17:11ou en tout cas beaucoup d'heures
17:12de travailler à son actif.
17:14Et ça ne va pas compter pour la carrière.
17:16On va encore devoir faire
17:17une carrière complète
17:18jusqu'à 67 ans.
17:19Et donc là, il y a déjà
17:20quelque chose qui fâche.
17:21On nous fait bosser,
17:22on n'a pas le choix
17:23et tout ça n'est pas valorisé,
17:24on ne se constitue pas de droit.
17:26Donc ça, c'est déjà
17:26un gros élément déclencheur.
17:28Bélal, donc travailler,
17:30c'est encore compatible
17:30avec la réussite scolaire et universitaire ?
17:33Malheureusement, non.
17:35Là, on avait parlé justement
17:36du fait que le minerval augmentait.
17:38pour vous dire un petit peu
17:40comment est-ce que c'est calculé,
17:41en tout cas dans l'état
17:42des choses actuelles,
17:43il est calculé sur l'extrait de rôle.
17:45L'extrait de rôle,
17:46c'est en gros le revenu du ménage,
17:48plus précisément,
17:49donc le revenu des parents,
17:50puisqu'on n'est pas comptabilisé dedans,
17:52le revenu que nous gagnons
17:53en tant que jeunes.
17:54Maintenant, vous avez
17:55un jeune qui décide
17:57de prendre son envol,
17:59qui décide de se prendre
18:01un appartement, un cote
18:02et de commencer à jobber.
18:04C'est-à-dire que son extrait de rôle
18:05et son minerval
18:05seront calculés sur ses parents.
18:07Ses parents,
18:08l'extrait de rôle
18:09prend toujours un an de retard.
18:10Donc, c'est-à-dire que même
18:11si votre situation a changé
18:12entre-temps,
18:13l'extrait de rôle continue
18:14à gérer l'année dernière
18:15et c'est l'année dernière
18:17qui compte.
18:18Maintenant, même si vous êtes,
18:20imaginons, aisé,
18:22imaginons vos parents
18:23ne veulent plus vous aider,
18:25ils ne veulent plus vous donner
18:25d'argent,
18:26vous vous retrouvez seul.
18:28C'est quand même
18:28sur leur extrait de rôle
18:29à eux que vous êtes calculés,
18:30donc c'est 1200 euros
18:31pour l'impôt.
18:32Aujourd'hui, c'est 58%
18:33des étudiants
18:34qui vont payer 1200 euros.
18:36Et il est là le problème,
18:37en fait.
18:38C'est 58%,
18:39c'est plus d'un étudiant sur deux.
18:41Et c'est ça qui est révoltant.
18:42Nassim, une réaction peut-être ?
18:44Oui, donc je rejoins
18:45tout à fait les deux avis.
18:47Je pense que le marqueur
18:49de cette soirée
18:50se sera qu'on sera d'accord
18:50et malheureusement,
18:51je ne sais pas si d'ailleurs
18:52les jeunes maires
18:52ont été invités ce soir ou pas.
18:54Malheureusement,
18:55nous n'avons qu'une demi-douzaine
18:56de micros,
18:57on ne peut pas inviter tout le monde.
18:58Parce que j'aurais aimé
18:59qu'ils soient là.
19:00Au moins un des deux,
19:01bon, Noah est malheureusement malade.
19:04Parce que, voilà.
19:05Mais en ce qui concerne
19:06le travail étudiant,
19:07il y a des statistiques
19:08qui montrent clairement
19:08que le fait de jobber
19:10pendant ses études
19:11fait que ça impacte
19:12forcément ses notes.
19:13Le plus dur,
19:14c'est qu'avec un minerval
19:16donc à 1002,
19:18donc il faudra davantage
19:19travailler, fatalement.
19:21Sachant que, bon,
19:22les salaires étudiants
19:23ne sont pas non plus exorbitants,
19:25donc il faudra encore plus
19:25tout à fait.
19:26Parfois, pour l'augmentation,
19:27j'ai l'impression
19:28que pour certains étudiants,
19:28c'est 2, 3, 4 jours,
19:29voire 4 jours de plus.
19:31que d'habitude.
19:32Au moins juste
19:33pour payer
19:34le 400 euros de différentiel.
19:36Pour ceux qui payent
19:37déjà 835 euros,
19:38je le rappelle.
19:40En général,
19:41vous allez travailler ça
19:42au mois de juillet.
19:43Si vous avez des examens
19:45à passer en août,
19:46ça va vous handicaper.
19:48Ça arrivait à plusieurs
19:49de mes amis.
19:50Ça m'est arrivé aussi.
19:51C'est à cause de ça
19:51que parfois,
19:52on doit repasser, etc.
19:53Et donc,
19:54c'est très compliqué.
19:55Et en fait,
19:56quoi ?
19:56Donc,
19:57d'un côté,
19:57on est gentil,
19:58entre guillemets,
19:59on vous augmente
19:59le nombre de rétudiants.
20:02L'autre côté,
20:03on vous durcit
20:04les conditions de réussite.
20:06En plus,
20:06on vous augmente
20:07les minervales.
20:08Ça commence à faire beaucoup,
20:09quoi.
20:09Une question de terrain
20:12justement pour vous,
20:13Nassim.
20:14Est-ce que vous avez
20:15des signaux d'alerte ?
20:16Qu'est-ce qu'il y a
20:16comme remontée
20:17de vos antennes
20:18des filles jeunes
20:19en particulier ?
20:20Il n'y a pas plus
20:20d'une semaine,
20:21à peine,
20:22j'étais avec Sophie Rouni
20:23aux abords du campus
20:25de l'ULB.
20:25On distribuait des tracts
20:26justement,
20:28juste le jour même
20:29de l'annonce
20:31des décisions budgétaires
20:32de l'UFOB.
20:33Donc,
20:33on distribuait des tracts
20:34sur la santé mentale
20:35des étudiants
20:36et des étudiantes
20:37qui impactent énormément.
20:39qui sont vraiment impactés.
20:43Et,
20:43énormément d'étudiants,
20:46il y en a même
20:46une ou deux
20:47qui avaient craqué
20:48en expliquant
20:50à chacun son parcours
20:51de comment ça se passe,
20:52etc.
20:52Parfois,
20:52ce sont des deuils.
20:54Parfois,
20:54c'est le fait de
20:55parfois jobber
20:56trois jobs étudiants
20:57pour payer un cote,
20:58pour payer sa bouffe.
21:00Mais malgré le cumul,
21:01ils n'ont pas assez.
21:03Donc,
21:03en fait,
21:03on a des étudiants
21:04qui sont au bord
21:04du craquage mental.
21:06Et,
21:07en plus,
21:08on ajoute cela,
21:08mais c'est vraiment
21:09pour les achever.
21:11Bilal,
21:12certains se sentent,
21:13disons,
21:13sacrifiés
21:13au nom de la performance.
21:16Qu'est-ce que vous leur répondez ?
21:17Qu'ils ont totalement raison.
21:19C'est tout à fait vrai.
21:21Le gouvernement
21:21de la FUEB,
21:22le MR et les engagés,
21:24sacrifient des étudiants
21:25pour la performance
21:26et en le justifiant
21:28par des critères économiques
21:30qui sont totalement vaseux
21:32et qui ne tiennent
21:32et qui ne tiennent
21:32juste pas la route.
21:34Mais là,
21:34pour les jeunes CSC,
21:36peut-être que vous avez
21:36une réaction ?
21:37Oui,
21:37tout à fait.
21:38Il y avait cet élément-là
21:39de,
21:39en fait,
21:40la réponse,
21:41en fait,
21:41des gouvernements,
21:42et ça a été la première mesure
21:43qui a impacté les jeunes
21:45ici au niveau du fédéral,
21:47c'était,
21:47en fait,
21:48de passer,
21:48donc,
21:48de 475 heures par an
21:50à 650 heures.
21:52650 heures
21:53pendant lesquelles
21:53on paye une cotisation
21:55de solidarité.
21:56Donc,
21:57ça reste aujourd'hui
21:58très intéressant
21:59pour un employeur
21:59d'engager des étudiants
22:01et des étudiantes.
22:02Ça,
22:02c'est important de le savoir
22:03et les jeunes
22:04s'en rendent bien compte.
22:05C'est un contrat
22:05qui est vraiment précaire,
22:06on l'a dit là tantôt,
22:08on ne se constitue pas de droits.
22:10Donc,
22:10en fait,
22:11le meilleur exemple
22:12que je puisse mettre
22:13sur la table,
22:13ça a été la crise du Covid
22:15pendant laquelle,
22:16en fait,
22:16des milliers de jeunes,
22:18donc,
22:19on l'a bien dit,
22:19ce n'est pas un revenu d'appoint,
22:21c'est vraiment
22:21la seule source de revenus
22:22pour eux,
22:24pour elles,
22:25avaient donc un contrat
22:26dans certains secteurs,
22:27des secteurs
22:28dans lesquels
22:28on a complètement
22:29normalisé le fait
22:30de voir des étudiants,
22:32que ce soit la distribution,
22:33que ce soit l'horeca,
22:34que ce soit l'événementiel,
22:35et tous ces secteurs
22:36ont été fermés
22:36du jour au lendemain.
22:38Mais le problème,
22:38c'est qu'en fait,
22:39ces jeunes n'ayant pas accès
22:41à la sécurité sociale
22:42n'avaient pas droit
22:43à un revenu de remplacement.
22:45Et donc,
22:45en fait,
22:45il n'y a eu aucune disposition
22:47mise en place
22:48pour les jeunes,
22:49si ce n'est quoi,
22:50leur proposer
22:51de travailler plus,
22:52toujours avec une cotisation
22:53réduite,
22:54dans certains secteurs,
22:55certains secteurs
22:56qui tournaient toujours,
22:57et donc,
22:57pour le plus grand bonheur
22:58des employeurs,
22:59dans la balance,
23:02on a les étudiants
23:03qui ont besoin
23:04d'un revenu,
23:04et d'un autre côté,
23:05les employeurs
23:05qui peuvent toujours
23:06faire tourner leurs entreprises,
23:08qui ont vu ça
23:08comme une opportunité.
23:10Et je veux dire,
23:10indépendamment de ces jeunes
23:11qui ont besoin de bosser,
23:12n'ont pas eu d'autre choix
23:13que de se tourner
23:13vers ces secteurs-là.
23:14Et donc,
23:15en l'absence de droits sociaux,
23:17d'un accès à la sécurité sociale,
23:18ces jeunes sont complètement
23:19livrés à eux-mêmes.
23:20C'est un contrat ultra flexible.
23:22En trois jours calendrier,
23:24on peut licencier un étudiant.
23:25Et parce qu'il y a
23:26cette précarité grandissante,
23:28les entreprises
23:28peuvent vraiment
23:29se passer d'un étudiant
23:31le lundi,
23:32mettre fin à un contrat,
23:33ou se dire
23:33« Ah, il est malade,
23:347 jours après,
23:35je le licencie,
23:36et je vais en prendre un autre. »
23:37La question du statut
23:38est vraiment problématique.
23:40Les jeunes CSC
23:41dénoncent une sélection déguisée.
23:44C'est aussi ce que vous percevez ?
23:47Donc, moi,
23:47je m'en exergue le fait
23:48qu'effectivement,
23:49il y a ceux et celles
23:50qui se retrouvent très jeunes,
23:52des travailleurs et des travailleuses.
23:53Donc, je vais même presque parler
23:55d'un recul.
23:57Je veux dire,
23:57à un moment donné,
23:58si on a voulu protéger
23:59les enfants du travail,
24:01c'était aussi pour aller
24:02sur les bancs de l'école.
24:04Et que maintenant,
24:05on se rend compte
24:06que la seule réponse
24:08des gouvernements,
24:09parce que je trouve
24:10l'analyse intéressante
24:11entre la réponse du fédéral
24:12qui est de
24:13« Oui, on doit permettre aux jeunes
24:15de travailler plus
24:16parce qu'ils veulent travailler plus. »
24:17Alors, il y a des jeunes
24:19pour qui c'est facile
24:20de travailler plus,
24:21mais quand on regarde
24:21les statistiques de l'ONSS,
24:23ils sont très peu
24:24à travailler jusqu'à 650 heures
24:26et encore moins
24:27à les dépasser.
24:28Mais la question,
24:30c'est structurellement,
24:30qu'est-ce qu'on offre aux jeunes ?
24:32Donc, je veux dire,
24:32il y a vraiment
24:33un malaise de fond là-dessus.
24:35Je peux rajouter ?
24:36Oui, il a.
24:37Parce qu'aujourd'hui,
24:38le schéma le voici.
24:40On a des jeunes
24:41qui n'ont aucun revenu
24:43s'ils ne travaillent pas.
24:45Ces jeunes vont aller travailler,
24:47et donc ils sacrifient
24:47une partie de leur temps d'étude.
24:49Un travail qui n'est même
24:50pas comptabilisé pour la pension.
24:53Ce travail,
24:53ils le font au détriment
24:54d'autres parts de la population
24:55qui alors se retrouvent au chômage.
24:58Ces personnes au chômage,
24:59après deux ans,
24:59sont exclues
25:00et vont vers le CPS.
25:01Et tout ça,
25:02pour justifier une politique
25:03d'austérité
25:04qui serait de dire encore une fois
25:05que les CPS coûtent trop cher
25:06et que notre système social
25:07coûte trop cher.
25:08Alors qu'en réalité,
25:09c'est tout le système global
25:11dans son ensemble,
25:11la manière dont on l'a mis en place,
25:13qui est problématique.
25:14Et ça, c'est une course vers le fond
25:15et ça ne fait que creuser le déficit.
25:17Un déficit que, apparemment,
25:18nos gouvernements de droite
25:19veulent résorber,
25:20mais qui, inéluctablement,
25:22en fait,
25:23ils nous conduisent vers
25:24ce déficit-là.
25:26Et ça, c'est pas moi qui le dis.
25:27Ça, c'est le bureau fédéral du plan,
25:30c'est la Cour des comptes
25:31qui disent tous
25:32que, d'ici la fin de la législature,
25:34le déficit aura augmenté.
25:36Si je peux ajouter quelque chose ?
25:37Oui, Nassim, justement,
25:38je me tourne vers vous.
25:38Merci, Tharic.
25:39Donc, oui,
25:40déjà, je voulais ajouter un paramètre
25:42par rapport...
25:42Quand je parlais du fait
25:43que les jobs étudiants
25:44pactaient, justement,
25:45la réussite,
25:46je pense que vous l'avez entendu,
25:49très souvent,
25:49on a aussi des jeunes
25:50qui, parfois,
25:51sont un peu victimes
25:52de leur employeur,
25:53qui jouent avec le fait
25:54de dire,
25:54« Ah, t'as encore des heures
25:55devant toi,
25:56je voudrais que je travaille
25:57tel jour, tel jour,
25:58pendant les examens. »
25:59Et si le jeune refuse,
26:00« Au revoir, je prends
26:01quelqu'un d'autre. »
26:01Ça aussi, c'est quelque part
26:03une pression supplémentaire
26:04qui est ajoutée
26:04et dont, j'ai l'impression,
26:05on ne prend pas en compte
26:06parmi le gouvernement.
26:09Et j'ajouterais aussi
26:09qu'on doit vraiment repenser
26:11quelque part ce système-là
26:13Le job étudiant,
26:14on s'est fait pour avoir
26:15quelque part un argent de poche.
26:16Ce n'est pas pour avoir
26:17quelque chose de subsistant,
26:18ce n'est pas un argent de survie,
26:20c'est un argent de poche.
26:22C'est aussi une manière,
26:23quelque part,
26:23d'avoir ses premières expériences
26:25d'emploi, etc.,
26:26et de voir le monde du travail.
26:27Là, on est tombé,
26:28carrément,
26:28dans une sorte de contrat précaire
26:31où l'étudiant est devenu
26:34un petit ouvrier,
26:36sur lequel on repose
26:38tout un système
26:38au niveau,
26:40essentiellement,
26:40de l'horeca,
26:41et pas que.
26:42Et où l'absence de droit
26:43est totale.
26:43Un petit ouvrier bon marché ?
26:45C'est ça, en fait.
26:46Je veux dire,
26:46historiquement,
26:47on s'interroge aussi,
26:50parce que si on a permis
26:51aux étudiants de travailler aussi,
26:53c'est aussi dans une philosophie
26:54où la plupart des collègues
26:56vont prendre leurs jours de vacances,
26:59leurs jours de congés
27:00pendant les vacances,
27:01et donc c'est intéressant
27:02pour certains,
27:03certaines,
27:03d'aller se faire de l'argent,
27:05mais d'avoir une première
27:05expérience professionnelle aussi,
27:06mais donc de laisser partir,
27:09de laisser souffler
27:10les travailleurs,
27:10les travailleuses
27:11à un moment donné.
27:12Ici, c'est tout le contraire.
27:13C'est en fait,
27:13on va permettre,
27:14on va donner un cadre légal
27:15pour les jeunes
27:16et les encourager
27:18à travailler davantage,
27:19sans vraie réponse structurelle.
27:21Donc c'est très individualiste.
27:22Il y a ceux qui peuvent
27:23ou il y a ceux qui mettent
27:23en péril leurs projets
27:24de formation.
27:26Mais donc,
27:26on parlait aussi des éléments
27:27qui ont peut-être mis en colère
27:28les jeunes,
27:29et ça,
27:29ils ne s'en rendent pas
27:30suffisamment compte.
27:31Et je reviendrai sur ce que t'as dit,
27:33c'était super intéressant aussi,
27:34sur le rôle des employeurs
27:36quant à la sécurité,
27:38le bien-être
27:38et garantir les bonnes conditions
27:39de travail des jeunes.
27:40Mais c'est qu'en fait,
27:41aujourd'hui,
27:42il existe une discrimination salarielle
27:44chez les jeunes,
27:45donc chez les étudiants
27:46et les étudiants
27:46qui travaillent.
27:48Entre son plus jeune âge,
27:5016 ans et 21 ans,
27:51en fait,
27:52on reçoit,
27:52en fonction des secteurs
27:53dans lesquels on bosse,
27:55un pourcentage
27:56du salaire minimum
27:57du secteur.
27:58Donc,
27:59la négociation salariale
28:00en Belgique,
28:00c'est quoi ?
28:01C'est les syndicats,
28:02les employeurs.
28:03Il y a un minimum
28:03qui est fixé,
28:04mais dans certains secteurs,
28:06on va fixer,
28:06on va négocier
28:07un salaire plus haut
28:08et les jeunes
28:10qui travailleraient
28:10dans ces secteurs-là
28:11vont,
28:12à 16 ans,
28:12toucher un pourcentage
28:13du salaire minimum.
28:14Donc,
28:15à travail égal,
28:16salaire égal,
28:16ça,
28:17c'est une revendication
28:18historique des syndicats.
28:19Mais aujourd'hui,
28:20en 2025,
28:20on n'y est pas encore
28:21dans tous les secteurs.
28:22On sait que les jeunes
28:24ont traversé
28:24différentes crises,
28:25pas que les jeunes,
28:26il y a aussi le Covid.
28:27Est-ce que l'ascenseur social,
28:29est-ce qu'on peut le dire,
28:30est-ce qu'il est définitivement,
28:31en tout cas,
28:32en panne,
28:32bloqué pour cette génération,
28:34Bilal ?
28:34Définitivement,
28:36j'ai quand même espoir
28:36que la prochaine législature,
28:38ça changera.
28:39Maintenant,
28:39c'est vrai qu'aujourd'hui,
28:40il n'y a pas trop
28:41d'espoir à se faire non plus.
28:42La réalité,
28:43c'est qu'aujourd'hui,
28:44on a un gouvernement
28:44qui prétend vouloir
28:47améliorer l'éducation,
28:50mais qui,
28:51en même temps,
28:51est en train de saquer
28:52tout ce qui peut améliorer
28:53l'éducation.
28:54Il est en train de saquer
28:55la santé mentale des étudiants,
28:57il est en train de saquer
28:57leur portefeuille,
28:58il est en train de saquer
28:59l'éducation permanente
29:00qu'ils font
29:00avec les organisations
29:01de jeunesse
29:02en leur enlevant leurs subsides.
29:03Il est en train de saquer
29:04tout ce qui entoure
29:05le monde étudiantin
29:06et tout ce qui fait
29:07du citoyen aujourd'hui.
29:08Et donc,
29:09quand on n'est pas un bon citoyen,
29:10quand on ne nous a pas donné
29:11les clés pour être
29:12un bon citoyen,
29:13on ne peut pas évoluer
29:14dans la société.
29:15C'est beaucoup plus compliqué
29:15et c'est handicapant
29:17et c'est malheureusement
29:18la politique
29:18qui est aujourd'hui menée.
29:19On oublie que les jeunes étudiants
29:21aujourd'hui,
29:22ce sont les professions de demain ?
29:23Oui,
29:24on oublie trop souvent.
29:25Alors,
29:26est-ce que,
29:27une question adressée à vous tous,
29:28est-ce que la voix des jeunes
29:29est suffisamment entendue
29:30dans cette crise ?
29:31Est-ce que,
29:31disons,
29:32cette colère des jeunes
29:33est légitime selon vous ?
29:34Et jusqu'où peut-elle aller
29:36si elle reste encore
29:37et toujours ignorée ?
29:39Peut-être deux éléments
29:41de réponse.
29:42Il y a ce que tu soulignais.
29:43Il y a le fait aussi
29:44que ceux et celles
29:45qui,
29:46ben voilà,
29:47prennent leur courage à deux mains
29:48et vont vers un job étudiant
29:50pour travailler,
29:51pour se faire un revenu,
29:54subissent aussi
29:54une vraie réalité
29:56qui n'est pas assez souvent dénoncée,
29:57qui est celle
29:58que les employeurs
29:59font vivre aux jeunes.
30:02Ce n'est pas anecdotique
30:03quand, en fait,
30:04des étudiants nous appellent
30:05pour nous dire
30:06voilà,
30:07j'étais malade,
30:07j'ai remis un certificat médical
30:08et on m'a menacé
30:10de ne plus être réengagé,
30:13que ce n'était même pas la peine
30:13de revenir demain,
30:15sauf si tu me trouves quelqu'un.
30:16Donc,
30:16il y a déjà le fait
30:17qu'on va mettre les jeunes
30:19de plus en plus tôt au travail
30:20sans une réelle connaissance
30:23de la législation.
30:24les entreprises
30:26ont un vrai rôle social
30:27de manière générale aussi
30:28qui est d'appliquer
30:29la législation
30:30et d'informer
30:30ces premiers,
30:32ces jeunes travailleurs
30:32qui se lancent
30:33dans une expérience professionnelle
30:35et en fait
30:36se heurtent à ces réalités
30:37et doivent la découvrir
30:38par eux-mêmes
30:39et parfois à leurs frais.
30:40Comme je dis,
30:41tu as souligné
30:42un exemple intéressant,
30:44mais je veux dire,
30:45en l'absence
30:46d'organisations de jeunesse
30:47qui sont là
30:48pour aider les jeunes
30:49dans ces premières expériences-là,
30:51on est très inquiets
30:52quant à l'avenir.
30:53Bélal,
30:54jusqu'où peut aller
30:55justement à la colère des jeunes
30:56s'ils ne sont pas écoutés ?
30:58Écoutez,
30:58les manifestations,
31:00en tout cas,
31:00j'espère qu'elles continueront
31:01et c'est important
31:03parce que finalement
31:04c'est notre avenir
31:04qu'on est en train de jouer
31:05et c'est pas pour être défaitiste
31:08mais si on ne se bat pas aujourd'hui
31:09c'est qu'on n'a pas d'avenir demain.
31:11Ça c'est en tout cas
31:11ma vision des choses.
31:13Je ne sais pas
31:14jusqu'où est-ce qu'on pourrait aller
31:15mais en tout cas,
31:17les manifestations,
31:18elles continueront,
31:18la répression continuera aussi,
31:20les matraques de police également.
31:21Vous savez,
31:23le travail c'est une des choses
31:24les plus merveilleuses qui existent.
31:26Quand on travaille
31:27et quand on est fier de ce qu'on fait,
31:29c'est valorisant.
31:30Malheureusement,
31:30aujourd'hui,
31:31on a retiré toute valeur
31:32à ce travail-là
31:32et malheureusement,
31:34on continue à utiliser les jeunes
31:36c'est limite comme des esclaves.
31:41Il n'y a aucun droit
31:41quand on est jeune.
31:43Moi-même,
31:43j'ai travaillé,
31:45j'ai été malade.
31:47J'ai été malade
31:48et on m'a viré.
31:49Dans la minute.
31:50C'était
31:50bonjour,
31:52je suis complètement malade,
31:54je suis en train de vomir,
31:56je ne me sens vraiment pas bien,
31:57je ne peux pas venir aujourd'hui.
31:59Une heure plus tard,
32:00je recevais un message
32:00en me disant
32:01qu'on pouvait se passer de mes services.
32:02Est-ce qu'on peut se passer
32:04des services des étudiants
32:05si facilement à la CIM ?
32:08Écoutez,
32:09non,
32:10pas possible,
32:10on est l'avenir.
32:12On est l'avenir,
32:12du coup,
32:13non.
32:14Aussi,
32:15je vais ajouter un truc
32:15par rapport à tout ce qu'on vient de dire,
32:17c'est aussi,
32:18je ne sais pas si on peut parler de ça,
32:20au niveau du logement étudiant,
32:22des cotes étudiants.
32:23Ce que je ne comprends pas,
32:23c'est que pourquoi actuellement,
32:25sachant que
32:26beaucoup d'étudiants
32:27travaillent aussi énormément
32:29pour pouvoir payer leurs cotes,
32:32qui est parfois
32:33son minimum
32:33sur le marché à Bruxelles,
32:34je pense,
32:35en moyenne,
32:35minimum 500 euros
32:36pour une colocation.
32:38Je ne comprends pas
32:39pourquoi est-ce qu'on n'a pas
32:40de gouvernement
32:40du coup régional,
32:42parce que c'est eux
32:43qui gèrent cette compétence,
32:44qui commencent à réguler
32:45le prix des cotes.
32:47C'est une interrogation
32:48que j'avais.
32:49Et pour revenir
32:50à ce que disaient Bilal
32:50et Bernard
32:51par rapport à la jeunesse aussi,
32:53pour les organisations jeunesse,
32:54pour le rappeler,
32:56c'est toutes ces organisations
32:57qui,
32:59d'une manière ou d'une autre,
33:00essayent de développer
33:01les craques,
33:02si on est bien d'accord
33:03à peu près sur la définition.
33:04C'est le décret.
33:04Voilà.
33:05Donc,
33:07à partir de 2026,
33:08je pense,
33:10ou l'année prochaine,
33:10dans pas longtemps,
33:12on va supprimer
33:13leur financement.
33:14Donc,
33:14en fait,
33:14par exemple,
33:15moi,
33:15j'appartiens à des filles jeunes,
33:17j'appartiens à des filles.
33:18Ce sont deux choses différentes,
33:20même s'ils sont apparentés
33:21par le nom
33:22et par certaines idées communes,
33:25bientôt,
33:27des filles jeunes
33:27pourront ne plus être financés.
33:29ce qui fait que soit,
33:31ou bien répondre à des critères
33:32tellement compliqués
33:33que,
33:33voilà,
33:33c'est très compliqué,
33:34ou il faudra tout refaire.
33:36Soit,
33:36on va dépendre du parti,
33:38des filles,
33:39dans ce cas-là,
33:40on peut oublier quelque part
33:41une certaine dépendance,
33:42même si je crois que des filles
33:43quand même un parti,
33:43voilà,
33:45qui n'est pas non plus
33:45un autoritarisme
33:46comme j'ai connu
33:47dans d'autres parties,
33:49mais,
33:50ou bien,
33:51on refond le truc.
33:52D'accord.
33:53On va marquer une courte pause
33:55pour la troisième
33:55et dernière partie
33:56pour poser la question
33:57comment on s'en sort.
33:59A tout de suite.
34:0020 heures,
34:01caisse sur table
34:02sur Arabel.
34:05Et voilà,
34:05on retrouve nos invités
34:06pour cette dernière ligne droite.
34:08Bilal Fayette
34:09du mouvement des jeunes socialistes,
34:10Bernard Dessy,
34:11responsable national
34:12des jeunes CSC,
34:13et Nassim Sabibi,
34:14président de Défiche Jeune,
34:16Molenbe,
34:16Grandhoff,
34:17tu voulais continuer ton raisonnement ?
34:18Tout à fait.
34:18Donc,
34:19je parlais des organisations de jeunesse
34:20dont le financement
34:21est supprimé.
34:22Donc,
34:23je rappelle qu'on a comme mission
34:24le CRAX,
34:26à savoir des citoyens responsables,
34:27actifs,
34:27etc.
34:29Donc,
34:29quelque part,
34:30c'est d'aller vers les jeunes
34:31et de faire en sorte
34:32que ces jeunes puissent
34:33développer le respect critique,
34:35être des citoyens actifs
34:36qui votent consciemment,
34:39qui soient intéressés
34:39par la société,
34:40par l'intérêt général.
34:42On supprime notre financement
34:43alors qu'on poursuit
34:44ces missions
34:44qui sont justement
34:45assurées par le décret,
34:46comme tu le disais,
34:46en offre, Bernard.
34:47Aussi,
34:48c'est aussi,
34:49par exemple,
34:49envoyer des jeunes,
34:50plusieurs jeunes
34:51d'ogies différentes,
34:52débattre dans les écoles.
34:54Ce qui fait que,
34:55par exemple,
34:55les élèves dans ces écoles
34:57puissent commencer
34:58à former un peu
34:59leur pensée,
34:59leur esprit critique.
35:00En fait,
35:00c'est un peu ça aussi
35:01la formation de l'école.
35:03OK,
35:03c'est aussi,
35:04comme dirait l'autre,
35:04savoir lire,
35:05compter, écrire.
35:06OK,
35:06pourquoi pas.
35:07Mais c'est aussi
35:07utiliser tous ces,
35:10comment dirais-je,
35:10ces connaissances
35:11à profit
35:12pour former son esprit.
35:14Et en faisant ça,
35:15on muselle,
35:16en fait,
35:16les jeunes.
35:17Réaction,
35:18Bélan,
35:18peut-être ?
35:19Mais Nassim a totalement raison.
35:21Il a tout à fait raison.
35:23Si on n'investit pas
35:24dans l'être humain,
35:25dans l'humain,
35:27alors on a une société
35:28qui ne serait que délétère.
35:30Et aujourd'hui,
35:31on n'investit pas
35:32dans l'humain.
35:33Aujourd'hui,
35:33on retire à l'être humain
35:35tous les droits
35:36qu'il a réussi à acquérir.
35:37On retire de son essence
35:39les combats
35:39qui ont été menés.
35:40et on réprime
35:42toutes ces personnes
35:43avec violence
35:43au lieu de les écouter,
35:45de les mettre autour de la table
35:46et de réellement
35:47prendre en considération
35:48leurs idées,
35:50leurs visions,
35:51leurs vécus
35:51pour réellement
35:52le mettre en pratique.
35:54Aujourd'hui,
35:54on a juste
35:55un gouvernement
35:56qui décide
35:57par pure idéologie
35:58parce qu'il n'y a rien
35:59aujourd'hui
36:00qui justifie
36:01les mesures
36:01qui sont en train
36:02d'être prises.
36:03Aucune.
36:03Il n'y a aucun argument
36:04qui soit probant
36:05et qui peut justifier
36:06les mesures
36:07qui sont en train
36:07d'être prises.
36:07C'est de la pure idéologie.
36:09On est vraiment
36:10dans de l'idéologie
36:12de parti
36:12qui décide
36:13à contrario
36:14de tous les experts,
36:16de toutes les personnes
36:16du secteur
36:17qui sont tous contre,
36:18qui sont tous venus
36:19en commission
36:20dire non,
36:22on décide quand même
36:23d'appliquer
36:23ce genre de raisonnement
36:25et ça,
36:26c'est ça qui pose problème.
36:28C'est ça qui fait
36:28que les jeunes
36:29aujourd'hui sortent
36:29dans la rue
36:30et j'inviterai
36:31personnellement,
36:32je pense même
36:32les parents
36:33à sortir également
36:34dans la rue
36:34parce que c'est
36:35l'avenir
36:35de leurs enfants
36:35qui est en jeu.
36:37Bernard,
36:37c'est des choix
36:38idéologiques
36:38plutôt de réformes
36:40et d'ajustements
36:40budgétaires.
36:41C'est ça,
36:41on a déjà cité
36:42pas mal de mesures
36:43et on n'est qu'au sommet
36:45de l'iceberg.
36:46Il y a vraiment
36:46cette question du minerval
36:47qui effectivement
36:48met en colère
36:49les jeunes
36:49parce qu'ils sont
36:49directement concernés,
36:50surtout pour ceux
36:51et celles qui job
36:52et qui n'ont pas le choix.
36:53Si je prends l'exemple
36:55d'un étudiant
36:56qui va étudier
36:56cinq années,
36:58donc des études longues,
36:58qui va devoir payer
36:59cinq fois un minerval
37:00à 1200 euros,
37:01c'est des centaines
37:02d'heures de job étudiant
37:03pour juste payer
37:04son inscription.
37:05Ça n'engage pas
37:06une réussite.
37:07Il faut encore
37:08jobber à côté.
37:09Le premier boulot
37:10d'un étudiant,
37:10c'est peut-être d'étudier.
37:12Et les cinq ans,
37:12c'est dans les meilleurs cas,
37:13dans les meilleures conditions.
37:14Je veux dire,
37:14on a le droit
37:15de se réorienter,
37:16on a le droit
37:16de se tromper,
37:17on a le droit
37:18de découvrir aussi
37:19les études
37:21et de faire des choix
37:22par la suite.
37:23Mais si on en revient
37:24à ces fameuses mesures
37:26du gouvernement
37:26de la Fédération
37:27en Wallonie-Bruxelles,
37:29nous, ce qu'on dénonce
37:30en tant qu'organisation
37:30syndicale,
37:31c'est la dérive,
37:32et je pèse mes mots
37:34quasi autoritaires
37:35de ce conclave budgétaire
37:36qui est de se dire
37:37sans aucune concertation,
37:39sans aucune évaluation,
37:40sans aucune mesure
37:41transitoire,
37:42c'est de couper
37:43les subsides
37:44à une série
37:44d'organisations
37:45de jeunesse
37:46qui remplissent
37:47des missions
37:48et qui du jour
37:49au lendemain
37:49se voient donc
37:50coupés de tout subside,
37:52de tout moyen
37:52de pouvoir agir.
37:54Il y a des emplois
37:55qui sont derrière
37:55là aussi
37:56et donc on en revient
37:57à ce qu'on disait
37:57au début.
37:58On est vraiment
37:59dans une mécanique
38:00de gestionnaire
38:02de « il y a un déficit »
38:04et on va aller chercher
38:04de l'argent
38:05là où on pense
38:08qu'il faudrait y aller.
38:09Et donc là,
38:09on touche à des secteurs
38:10essentiels
38:11comme la jeunesse
38:11où on veut...
38:13Enfin voilà,
38:14je me fais aussi
38:14porte-parole
38:15de ceux et celles
38:16qui étaient
38:16à la manifestation d'hier.
38:18Donc tous ceux et celles
38:19qui travaillent
38:19dans ces secteurs-là aussi
38:20pour la petite enfance,
38:22dans le secteur jeunesse
38:23et qui en fait
38:24se voient privés
38:25de moyens,
38:26qui voient en fait
38:27donc tout moyen
38:29de venir en aide
38:30en fait à ceux
38:31qui sont les plus vulnérables
38:32et aussi dans une certaine
38:33précarité
38:34qui sont soit en étude
38:35soit encore jeunes enfants
38:38s'envoler.
38:39Donc en l'absence de vision,
38:41c'est la seule lecture
38:41qu'on a,
38:42aussi bien au communautaire
38:44qu'au fédéral.
38:46C'est une vision
38:46de gestionnaire.
38:48Il n'y a pas de projet
38:50de société derrière.
38:51Alors justement
38:52pour les jeunes,
38:53comment faire
38:53quand les conditions
38:54matérielles sont aussi rudes
38:56et que dire à celles
38:57et ceux qui pensent
38:58que tout est joué
38:59d'avance
38:59peu importe leur mérite ?
39:03Bernard ?
39:05Si on devait aller
39:07vers une société
39:08où seul le mérite compte
39:09alors on a tous
39:10et tout intérêt
39:11à être dans la rue demain.
39:12Enfin je veux dire
39:13s'il y a bien quelque chose
39:14qui doit être
39:15le plus égalitaire possible
39:16et permettre de s'épanouir
39:18c'est peut-être déjà
39:19l'enseignement.
39:20Enfin je veux dire
39:20en tant qu'enfant,
39:21en tant qu'élève
39:22et en tant qu'étudiant
39:23c'est quand même
39:24une expérience forte
39:26c'est rencontrer
39:27d'autres personnes
39:28c'est se former
39:29c'est s'épanouir
39:30et donc je trouve
39:31que dans une démocratie
39:33prendre la température
39:35de comment on traite
39:36les plus vulnérables
39:37que ce soit nos aînés
39:38les gens malades
39:39les chômeurs
39:40et les jeunes
39:41parce que je pense
39:41qu'aujourd'hui
39:42quand on parle de jeunes
39:43on doit parler
39:43d'un public vulnérable
39:45on le disait
39:45en début d'émission
39:46on a beaucoup trop normalisé
39:48cette image
39:49de l'étudiant
39:50qui mange des pâtes
39:51au ketchup
39:51et qui va au CPS
39:52je veux dire
39:53c'est pas un stéréotype
39:55c'est un mode de vie
39:56pour beaucoup d'entre eux
39:57et d'entre elles
39:57et donc je pense que
39:59et ça répond à la question
40:00qu'on s'est posée
40:01en début d'émission
40:02est-ce que les jeunes
40:03ont le droit d'être en colère
40:04ou pourquoi sont-ils
40:05et sont-elles en colère
40:06enfin je veux dire
40:06c'est un bon exemple
40:07qu'est-ce qu'on met en place
40:08pour les jeunes aujourd'hui
40:09aussi bien au fédéral
40:11qu'au communautaire
40:12alors justement
40:12est-ce qu'on peut faire
40:13des propositions concrètes
40:15pour mettre sur la table
40:16justement pour recréer
40:17un climat de confiance
40:18par exemple
40:18en fait je pense que
40:21ce n'est pas aux jeunes
40:22de recréer le climat de confiance
40:24les jeunes ont exprimé
40:25ce qu'ils pensaient
40:27d'une manière ou d'une autre
40:28que ce soit par la concertation
40:30en tout cas
40:30ils ont essayé de se concerter
40:31ou que ce soit par la rue
40:33et en fait
40:34le gouvernement
40:35a brisé cette confiance
40:36c'est au gouvernement
40:37de rétablir la confiance
40:39mais j'ai l'impression
40:39que la manière
40:40dont ils avancent
40:41on n'est pas prêt
40:42à la recréer demain
40:43oui je rejoins Bernard
40:45il faut continuer la mobilisation
40:46il faut continuer
40:47à dénoncer cela
40:48et d'ailleurs Tariq
40:49en faisant ce que tu fais
40:50à savoir nous inviter aujourd'hui
40:51c'est déjà une bonne chose aussi
40:52il faudrait qu'on s'exprime
40:54encore plus
40:54dans les médias etc
40:55aussi dans les médias
40:57interdendants
40:57qui font leur taf aussi
40:58mais j'ai l'impression
41:00que ce ne sera pas suffisant
41:01pour être honnête
41:01j'ai l'impression
41:02qu'il faudra une grève
41:03nationale de tous les étudiants
41:05qui n'aillent pas en cours
41:07pendant des mois
41:07et que les profs participent
41:08pour enfin que ça se bouge
41:10parce que
41:10à l'allure où ça va
41:12ils vont continuer encore
41:13et à chaque fois
41:15ils sortiront
41:15comme disait Bilal
41:17l'argument du déficit
41:18déjà on parle
41:19de la fédération
41:20en ligne Bruxelles
41:20enfin les orations
41:21en ligne Bruxelles
41:22elles ne prélèvent pas
41:22d'impôts comme ça
41:23c'est quelque part
41:25une fédération
41:26qui perçoit
41:27de l'argent
41:28d'une autre entité
41:29je ne me trompe pas
41:30je pense
41:30normalement ça marche comme ça
41:32ce qui fait qu'appliquer
41:33une logique de dépenses
41:36et recettes
41:36alors qu'on ne prélève pas
41:37directement des recettes
41:39je ne comprends pas trop le truc
41:40aussi
41:41donc on ne sacrifie pas
41:42l'anciennement
41:43on ne sacrifie pas
41:44c'est un investissement
41:45quelque part
41:45sur l'humain
41:46et enfin
41:47on a un gouvernement
41:49qui se réclame du libéralisme
41:50en tout cas
41:51du libéralisme conservateur
41:52ça c'est sûr et certain
41:53mais un libéralisme
41:54progressiste
41:55centriste
41:55et humaniste
41:57ne ferait pas ça
41:58non
41:58il investirait sur l'humain
41:59il ferait en sorte
42:00de pouvoir concilier
42:02le social
42:03et l'émancipation
42:04Bilal
42:05est-ce que
42:05c'est difficile
42:07d'imaginer
42:07de retisser
42:08un lien
42:09entre les étudiants
42:10et les décideurs
42:11oui je pense que c'est difficile
42:12parce qu'il y a une confiance
42:13qui a été rompue
42:14maintenant par rapport aux solutions
42:15les solutions en réalité
42:16elles ont déjà été apportées
42:17elles ont déjà été présentées
42:19au gouvernement
42:19elles ont déjà été discutées
42:21en commission
42:22mais le gouvernement
42:23n'en a que faire
42:24donc les solutions
42:26on pourrait en parler
42:27on pourrait en débattre
42:28pendant très longtemps
42:28mais au final
42:29si le gouvernement
42:30ne décide pas
42:31d'en prendre compte
42:32ça ne servira
42:33de toute façon à rien
42:33maintenant ce qu'il faut
42:35c'est que
42:35effectivement comme Nassim l'a dit
42:36c'est continuer à s'exprimer
42:39continuer à manifester
42:40ne pas aller en cours
42:41je dirais même
42:42plus boycotter les examens
42:43s'il le faut
42:44mais à un moment donné
42:46il va falloir poser
42:47les points sur les i
42:48les barres sur les t
42:49et dire au gouvernement
42:50qu'il faut arrêter
42:51ce petit jeu
42:52et c'est vrai que
42:53par rapport aux dépenses
42:54et aux recettes
42:54c'est totalement bizarre
42:57et inutile
42:59de dire
42:59que notre logique
43:01ce sera dépenses-recettes
43:02on est dans un service public
43:03on n'est pas dans une entreprise
43:04et malheureusement
43:05avec la droite
43:06avec le MR
43:07et les engagés
43:08ces deux choses
43:09sont trop facilement confondables
43:11on a des personnes
43:12qui sont généralement
43:13du privé
43:14qui viennent
43:15et qui vont prendre
43:15la tête d'un parti
43:16qui vont insuffler
43:17ce souffle-là
43:18et ensuite on va se retrouver
43:19avec des arguments
43:20qui sont
43:20oui mais
43:21comme dans une entreprise
43:23on ne fait pas comme ça
43:23mais bien sûr
43:25que dans une entreprise
43:25on ne fait pas comme ça
43:26c'est le concept
43:26on est dans un service public
43:28il y a le mot service dedans
43:30ça dit tout
43:31Bernard
43:32si les blocages
43:33ou les grèves
43:34s'intensifient par exemple
43:35quelle doit être justement
43:36la réaction
43:37des organisations syndicales ?
43:39En fait
43:39elles doivent être soutenantes
43:41parce que leur premier boulot
43:42c'est d'être à l'écoute
43:43et donc je prends l'exemple
43:45de ce que fait la FEF
43:46et les autres organisations
43:47de jeunesse syndicale aussi
43:48donc on se doit
43:50d'être à l'écoute
43:50de ces personnes
43:51qui sont experts
43:53dans leur vécu
43:53qui sont à même
43:54de pouvoir témoigner
43:55de ce qui se passe
43:56et de pouvoir en fait
43:58relater ce qui se passe
43:59parce que
44:00c'est le constat aujourd'hui
44:01enfin
44:02moi je parle
44:03je parlerais carrément
44:04de mépris
44:05enfin je veux dire
44:05vis-à-vis des politiques
44:07qui prennent des décisions
44:08parce que
44:09les jeunes sont là
44:09s'organisent
44:10et par tous les moyens
44:12se font entendre
44:13dénoncent
44:13et donc à un moment donné
44:15ne reste qu'effectivement
44:16que la mobilisation
44:17et la force
44:19est de constater
44:20qu'effectivement
44:21certains en certaines
44:22décident de ne pas tenir compte
44:24de cette colère
44:24légitime
44:26et donc
44:26on ne peut qu'être soutenante
44:28et à l'écoute
44:29de cette jeunesse
44:30est-ce que d'après vous
44:31les jeunes
44:32je dirais
44:33de toute tendance
44:33confondue
44:34seraient disposés
44:36prêts à co-construire
44:37une réforme
44:38de l'enseignement supérieur
44:39avec les étudiants
44:40eux-mêmes
44:41autour de la table
44:42est-ce que
44:43c'est un peu utopique
44:44ou on peut l'imaginer ?
44:46Notre pays
44:48est souvent
44:49appelé le pays
44:50du compromis
44:51et de la négociation
44:52c'est comme ça
44:52qu'on a réussi
44:53à se construire
44:54je ne pense pas
44:55que ce soit délirant
44:56de se dire
44:57qu'on va s'asseoir
44:57autour d'une table
44:58et essayer de construire ensemble
44:59maintenant
44:59le problème
45:01c'est que
45:01même dans la jeunesse
45:02notamment dans la jeunesse
45:03de droite
45:03on voit qu'il y a
45:05un changement de mentalité
45:06on voit qu'il y a
45:07un esprit bouché
45:09qui s'est installé
45:10et un esprit
45:11totalement borné
45:12idéologique
45:13un esprit totalement idéologique
45:18qui ne se veut pas
45:20du tout pragmatique
45:21et réaliste
45:21mais qui se veut juste
45:22idéologique
45:23c'est A plus B égale C
45:25c'est 1 plus 1 égale 2
45:27il n'y a pas d'autres négociations
45:29et à partir de là
45:30si on n'est pas prêt
45:31à faire un pas vers l'autre
45:32on ne peut pas demander aux gens
45:34de faire un pas vers nous
45:35On voulait ajouter quelque chose
45:36C'est ça
45:37on parlait de répression
45:38mais donc je pense que
45:39quand les jeunes sortent
45:41dans la rue
45:42le minimum qu'on puisse faire
45:43c'est les écouter
45:44c'est d'aller à leur rencontre
45:46d'écouter le message
45:47qu'ils ont à délivrer
45:47et de se dire
45:49ok donc à ce stade
45:51les règles du jeu
45:53ne fonctionnent pas
45:54nous en faisons les frais
45:55nous pouvons nous-mêmes
45:57montrer l'impact
45:58qu'ont les règles
45:59sur les jeunes
46:00il y a eu des choix
46:01d'initiatives
46:01pour essayer de visibiliser
46:02un maximum les dégâts
46:04je parle du décret paysage
46:05et force est de constater
46:07que même l'administration
46:08même les parties au pouvoir
46:09ne sont pas capables
46:10de eux-mêmes
46:11montrer des projections
46:12et des chiffres
46:13et donc je trouve
46:13que ça conforte le fait
46:14qu'on y va
46:16à coup de variables
46:17d'ajustement
46:18à voilà
46:18la jeunesse dans la balance
46:19l'enseignement dans la balance
46:20et donc c'est du mépris
46:22et donc je pense que
46:23les jeunes s'organisent
46:25et à raison
46:26et donc il est important
46:27d'en parler là tantôt aussi
46:29de voir
46:29comment est-ce qu'on s'occupe
46:31des personnes
46:32les plus fragiles
46:33et les plus vulnérables
46:34et moi j'aimerais bien
46:36en parler aussi
46:37je veux dire
46:37quand on voit
46:38ce qui s'est passé hier
46:39donc pour rappel
46:40plus de 100 000 personnes
46:41dans la rue
46:42qui dénonce
46:43un autre projet
46:44de gouvernement
46:45le gouvernement fédéral
46:47dans lequel nous retrouvons
46:48aussi l'EMR
46:49et les engagés
46:49qui adoptent
46:51la même posture
46:52tu soulignais le fait
46:53que ce sont des mesures
46:54antisociales
46:56je trouve que le terme
46:57est encore gentil
46:58ici on a clarifié les choses
47:01il y a un déficit
47:03on va aller chercher
47:04des économies
47:04à hauteur de 22 milliards
47:06et on va faire porter
47:07les économies sur qui
47:09le dos des travailleurs
47:10et des travailleuses
47:11et si je peux même
47:11me permettre de raloter
47:12rapidement
47:13très rapidement
47:14c'est que ces politiques
47:15en plus sont faites
47:16par la justification
47:17simplement de minorité
47:19c'est à dire
47:19qu'on va justifier cela
47:21en disant qu'il y aurait
47:22des chômeurs
47:22alors qu'en réalité
47:23les chômeurs
47:24ne constituent que
47:25500 000 personnes
47:26dans la société
47:27c'est très peu
47:27on va justifier ça
47:29par des étudiants
47:29qui apparemment
47:30resteraient plus de 9 ans
47:32dans les études
47:32alors que ces étudiants
47:33ne représentent
47:34moins de 9%
47:35de l'ensemble des étudiants
47:36en fait
47:36on a l'impression
47:38que toutes ces réformes
47:38sont faites
47:39pour les minorités
47:40et s'adressent à des minorités
47:41au lieu de s'adresser
47:42à la majorité
47:43alors peut-être
47:44avant de nous quitter
47:45on l'a vu
47:46cette crise
47:47que traverse le monde étudiant
47:48dépasse tous les chiffres
47:49et dépasse tous les décrets
47:51elle touche en fait
47:51le coeur de notre lien démocratique
47:54si vous avez
47:55je dirais
47:56une phrase
47:57un message
47:57pour tous les étudiants
47:58et pour toutes les étudiantes
48:00qui nous écoutent
48:00ce soir
48:01trou de table
48:01avec vous Nassim peut-être
48:02alors plus que jamais
48:04il faut se mobiliser
48:04il faut pouvoir dénoncer
48:05les choses
48:06et aussi proposer des choses
48:07on est en une période
48:10où l'extrême droite
48:11monte partout
48:11on a des réflexes
48:13autoritaristes
48:14qui arrivent
48:14conservateurs
48:15qui arrivent
48:15tant qu'on ne mettra pas
48:18l'accent sur l'humain
48:19on ne pourra pas progresser
48:20c'est ça ou rien
48:22et il faut absolument
48:23que notre génération
48:25ne soit pas sacrifiée
48:26au contraire
48:27elle doit être valorisée
48:28on a quand même
48:30plusieurs défis
48:31qui vont arriver
48:32et c'est avec la jeunesse
48:33qu'on pourra les relever
48:34Bilal
48:34accepter
48:37c'est se condamner
48:37et condamner ses enfants
48:38donc il faut absolument
48:39continuer
48:40à avancer
48:41chaque lutte
48:42c'est fait par
48:42chaque droit
48:44qu'on a acquis
48:44c'est fait par
48:45par des luttes
48:46par de la casse
48:46malheureusement
48:47et si on doit passer par là
48:48je pense qu'il faut être prêt
48:49à le faire
48:50pour nous et pour nos enfants
48:51Bernard ?
48:52je vais le dire
48:53je vais porter la voix
48:54des gens qui s'organisent
48:55chez nous
48:55et des jeunes qu'on rencontre
48:56mais nous ne servirons pas
48:58de prétexte
48:59pour leur réforme
49:00on parle d'austérité
49:02moi je vois là
49:02un hold up
49:03c'est un hold up
49:04de la sécurité
49:04et des services publics
49:06pour justement
49:07corriger le déficit
49:09et arriver à un système
49:10soutenable pour les jeunes
49:11nous ne servirons pas
49:12d'excuses
49:13pour ces mesures
49:14antisociales
49:14voilà c'était donc la conclusion
49:16de Bernard Dessy
49:17je rappelle que vous êtes
49:17responsable national
49:18des jeunes CSC
49:19également avec nous
49:20Bilal Fayad
49:21du mouvement des jeunes
49:22socialistes
49:22et Nassim Sabibi
49:24président des défis
49:25jeunes Molenbeek
49:26merci messieurs
49:27d'avoir joué le jeu
49:28et merci d'avoir partagé
49:29vos analyses
49:29merci
49:30c'est la fin de Cache sur table
49:32l'excellente soirée
49:32à l'écoute des programmes
49:33d'Arabel
49:33jusqu'à
49:35merci
49:37à l'écoute
49:38à l'écoute
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