Elisabeth Lévy : "Je déplore la suspension de la réforme des retraites"

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Transcript

00:00– Le Grand Matin Sud Radio, 7h-10h, Patrick Roger.

00:06– Elisabeth Lévy, comme chaque matin, soyez libre, bonjour Elisabeth.

00:10– Bonjour Patrick, bonjour à tous.

00:11– Bon, alors, il a sauvé sa peau, le soldat Le Cornu.

00:15– Oui, vous avez raison.

00:18– Bien sûr, c'est ça, il n'y a pas d'autre chose.

00:20– Le gouvernement, attendez, attendez.

00:21– La perspective d'une motion de censure s'éloigne,

00:25même si le RN, les écologistes et les filles l'ont maintenue.

00:28– Oui, le gouvernement ne passera peut-être pas l'hiver,

00:31mais il pourrait survivre à l'automne.

00:34Soyons modestes dans nos ambitions.

00:37Pourquoi ? Parce que Sébastien Le Cornu a payé la rançon

00:39qui était exigée par les socialistes pour le maintenir en vie.

00:43Et il a annoncé donc l'abandon par les macronistes

00:46de leur unique réforme, de leur grand bilan.

00:49Alors le paradoxe, rappelez-vous Patrick,

00:52tout le monde hurlait contre cette réforme,

00:5470% des Français, tous les éditorialistes,

00:57tout le monde hurlait.

00:58Eh bien, tous ces gens qui hurlaient contre cette réforme

01:02crient aujourd'hui comme des porcelets

01:03parce qu'on l'abandonne.

01:06Les critiques pleuvent de toutes parts.

01:08Parce que quand c'est les autres qui négocient,

01:09c'est un compromis.

01:11Mais quand c'est les autres qui négocient,

01:15ce n'est pas un compromis,

01:16c'est un petit arrangement.

01:17Vous voyez, les autres, c'est toujours des combines.

01:21Vous voyez ce que je veux dire.

01:22Bon, alors en tous les cas,

01:23personne n'en est reconnaissant au Premier ministre,

01:26à l'exception effectivement d'un socle commun

01:28de plus en plus étroit.

01:30Alors vous avez eu, sans surprise,

01:32le folklore de gauche qui dénonce la trahison socialiste.

01:35Ça, c'est la vieille affaire des sociotraitres

01:38et qui promet au passage la retraite à 60 ans

01:41comme c'est vintage.

01:43Au moins, on aura dans cette affaire peut-être

01:45la rupture entre les filles et le PS.

01:47Mais la droite n'est pas non plus contente.

01:48LR est un chandrine.

01:50Les députés sont satisfaits.

01:53Les autres sont virotés.

01:54Ils sont, voilà.

01:55Non, les députés, ils ne sont pas députés.

01:57Les députés, ils sont contents.

01:58Oui.

01:59Ben oui, les députés sont contents.

02:02Ils sauvent leur poste, quoi.

02:03Alors, je ne veux pas.

02:05Mais le clivage à LR,

02:07visiblement, si vous voulez,

02:08ceux qui sont à l'Assemblée nationale,

02:10ils trouvent qu'il fallait faire ça.

02:11Les autres, tous les autres,

02:13ils ne trouvent pas.

02:14Bon, écoutez,

02:15c'est une question de fond, paraît-il.

02:17Et puis, la majorité, alors,

02:18fustige la soumission du gouvernement

02:21au Parti Socialiste.

02:23Il y a cet édito au vitriol

02:24de Vincent Trémolet de Villers

02:26dans le Figaro

02:26qui parle de suicide collectif.

02:29Et puis, le RN,

02:30il jure que le PS s'est fait rouler

02:31et il reprend son ancienne

02:33sur la dissolution.

02:34La dissolution, vous dis-je,

02:36comme dirait Molière.

02:37Bon, reprenez un peu,

02:39parce que vous avez la voix,

02:40un petit peu,

02:41reprenez un petit peu d'eau.

02:42Elisabeth Lévy,

02:43voilà, c'est le matin.

02:45Vous étiez favorable

02:46à la réforme des retraites, oui.

02:49Est-ce que vous condamnez,

02:50vous aussi, le cornu ?

02:51Eh bien, non,

02:52parce que tous ces gens,

02:53Patrick, oublient un détail

02:55qui est l'absence de majorité

02:57et qu'il fallait donc choisir

02:58entre deux mots,

02:59la chute du gouvernement,

03:00le cornu,

03:01ou un compromis.

03:02Alors, en théorie,

03:02ce compromis,

03:03ça pouvait être aussi

03:04avec la droite et l'URN

03:05ou donc avec une partie de la gauche.

03:07Moi, je regrette

03:08qu'il n'ait pas essayé

03:10de négocier quelque chose

03:11avec l'URN

03:12sur l'immigration,

03:12par exemple,

03:13un pacte de non-agression,

03:15qui aurait été approuvé

03:17d'ailleurs par une majorité

03:18de Français.

03:19Bon, il ne semble pas non plus

03:20que l'URN

03:21était très porté

03:23à discuter.

03:24Mais,

03:24bien sûr,

03:25je déplore

03:26qu'on renonce

03:28à cette réforme.

03:28je crois que ça va nous coûter

03:29au moins 2 milliards

03:30sur 2 ans

03:31et je déplore encore plus

03:33que les Français

03:34soient dans le déni

03:35à ce sujet.

03:36Mais,

03:36il me semble

03:37qu'une nouvelle censure,

03:38dissolution,

03:39un nouveau cycle

03:40de on ne sait pas

03:41où on va,

03:42eh bien,

03:43ça aurait été encore plus grave

03:44pour le pays,

03:45économiquement,

03:46sans doute,

03:46mais surtout politiquement.

03:48Alors, oui,

03:49eh bien,

03:49je trouve que Laurent Wauquiez

03:50a eu raison

03:51en disant

03:51il faut tenir,

03:52il faut tenir,

03:53on va faire du sur place

03:54parce que les électeurs

03:55n'ont pas donné

03:56de mandat clair

03:57lors des législatives

03:59et que personne

03:59ne veut négocier.

04:01Mais,

04:01c'est toujours mieux

04:02que de reculer,

04:03me semble-t-il.

04:04Bon,

04:04voilà,

04:05mais il y aura quand même

04:05des motions de censure,

04:07là,

04:07mais qui ne devraient pas passer,

04:08quoi.

04:09RN,

04:10les filles,

04:10les écolos

04:11et les communistes.

04:12Ça dépend s'il y a

04:13beaucoup de,

04:14comment on appelle ça,

04:16de transfuges,

04:16si vous voulez,

04:17parce qu'il peut y avoir

04:17des dissidents,

04:19pardon,

04:19je cherchais les...

04:20Oui,

04:20non,

04:21mais c'est vrai.

04:21Vous revenez,

04:22Elisabeth Lévy,

04:23pour le grand débrief

04:24comme chaque matin,

04:25tout à l'heure,

04:25entre 8h30 et 9h,

04:27ce sera avec Éric Revelle,

04:29bien sûr,

04:29juste après notre invité politique,

04:32un macroniste de la première heure,

04:33quoi.

04:33Qu'est-ce qu'il en pense ?

04:35Eh oui,

04:35qu'est-ce qu'il en pense ?

04:36Finalement,

04:36ils se sont battus,

04:37ils se sont battus

04:39pour la réforme des retraites

04:40et aujourd'hui,

04:41cette réforme,

04:42qui était le totem,

04:43comme vous l'avez dit,

04:44évidemment,

04:45des macronistes,

04:46elle est en race campagne.

04:49C'est Benjamin Haddad,

04:50qui est ministre délégué

04:51en charge de l'Europe,

04:52invité de Jean-François Aquili,

04:54dans un instant.

04:55Merci.

04:55Sous-titrage Société Radio-Canada

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