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  • il y a 5 semaines

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00:00Europe 1 Soir, 19h-21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec Gilles William Goldnadel et Jules Torres, c'est Sébastien Lecornu qui annonce donc suspendre la réforme des retraites.
00:11Je proposerai au Parlement, dès cet automne, que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu'à l'élection présidentielle.
00:18Suspendre la réforme n'a de sens que si c'est pour aller plus loin.
00:21Je propose, dans les prochaines semaines, d'organiser une conférence sur les retraites et le travail en accord avec les partenaires sociaux.
00:27Le coût de la suspension pour notre système de retraite est de 400 millions d'euros en 2026 et d'1,8 milliard d'euros en 2027.
00:37Cette suspension bénéficiera à terme à 3,5 millions de Français.
00:43Elle devra donc être compensée financièrement, y compris par des mesures d'économie.
00:48Elle ne pourra pas se faire au prix d'un déficit accru.
00:52Ce qui est marrant, c'est le « y compris » en matière d'économie.
00:56Ça sent l'impôt à planer, derrière, y compris éventuellement des économies.
01:02On a envie de dire « attention à la sémantique ».
01:05Non mais, on vient quand même de vivre une journée particulière.
01:09Une journée où le macronisme a été sauvé et par le socialisme et par la droite dite républicaine.
01:16On n'a pas un budget de droite, comme le dit le député Eskenazi.
01:22On a un budget socialiste, un budget qui va augmenter les impôts de plusieurs milliards.
01:27Un budget qui va suspendre une réforme des retraites.
01:29La seule réforme un petit peu structurelle du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron,
01:33au moment où il faut faire des économies.
01:36C'est ça qui est le plus dingue, en réalité, dans cette histoire.
01:39Les retraites, c'est déjà 15% du PIB.
01:42C'est responsable de 50% de l'augmentation de la dette publique sur les sept dernières années.
01:46Et on a des députés, des représentants de la nation qui veulent suspendre cette réforme des retraites.
01:52C'est hallucinant.
01:52C'est à n'y rien comprendre.
01:54J'ai une petite pensée pour Olivier Dussopt.
01:57Parce qu'en fait, cette réforme des retraites,
02:01on dit souvent que c'est Madame Borne qui l'a portée.
02:05En réalité, c'était le ministre de l'époque, Olivier Dussopt,
02:09souvenez-vous, qui avait eu sa tête sur un ballon par un député éléfiste qui était Monsieur Porte.
02:16Souvenez-vous d'Olivier Dussopt qui s'égosillait à l'Assemblée Nationale,
02:20alors que Dussopt est socialiste à la base.
02:22Il vient du Parti Socialiste.
02:23Il est arrivé en marche après.
02:25Et ce même Olivier Dussopt, qu'est-ce qu'il doit penser aujourd'hui ?
02:29Qu'on lui détricote sa réforme avec toute l'énergie qu'il a donnée.
02:32Alors, ça peut être risible ce que je dis, parce que c'est un individu,
02:35mais c'est l'ensemble, je pense, des individus pris les uns avec les autres
02:42qui constituent un Parlement, une nation et un pays.
02:47Et je ne comprends pas comment aujourd'hui,
02:50les socialistes se réjouissent de la suspension d'une réforme
02:54qui a été elle-même portée par un socialiste.
02:56Alors, très sincèrement, je serais moins sévère envers les socialistes que vous.
03:01D'abord, vous avez raison d'évoquer le sort de M. Dussopt.
03:07Il incarne la trahison et le renouement de tous ses efforts, d'une certaine manière.
03:14Mais, pardon, je suis beaucoup plus sévère envers les LR qu'envers les socialistes.
03:20Les socialistes, ils étaient à la rue.
03:22Ils trouvent un moyen de se refaire une petite santé.
03:24Ça durera ce que ça durera.
03:26Mais, très...
03:27Et je vous parle au premier degré.
03:28Je ne suis pas censé être un grand spécialiste de la politique politicienne.
03:31Au premier degré.
03:33Ils vont gagner, ils vont gagner quelques mois.
03:36Allez, si tout va bien pour eux, ils vont gagner quelques mois.
03:39Mais ils vont perdre combien de personnes dans leur électorat ?
03:43L'avantage qu'ils ont dans l'électorat de droite par rapport au RN,
03:48c'est justement le fait qu'ils ont des idées économiques de droite.
03:53Et là, ils sont en train de les renier totalement, mais même pas pour 30 deniers.
04:02C'est ça.
04:02C'est de la politique politicienne.
04:04Et quand on entend Marine Le Pen sur Twitter, on l'entend, même si c'est un tweet,
04:09à la différence du PS, LR ne s'est pas vendu à la Macronie, il s'est donné.
04:14Écoutez Laurent Wauquiez, qui a pris la parole après le Premier ministre tout à l'heure.
04:19Nous nous engageons conscients des compromis nécessaires pour que des lois indispensables soient adoptées.
04:25Cette position, nous l'avons définie collectivement avec nos députés et nos sénateurs.
04:30Nous ne censurerons pas un gouvernement a priori et nous ne ferons pas partie de ceux qui feront tomber les premiers ministres.
04:38Cette position des députés de la droite républicaine n'a pas varié.
04:41La France a besoin d'un minimum de stabilité.
04:44La France a besoin d'un gouvernement.
04:46La France a besoin d'un budget.
04:48Et pour ceux qui ici ne comprennent rien, notre priorité pour les semaines à venir sera simple.
04:54Il faut donner un budget à la France.
04:57Vous comprenez la morgue de ce monsieur qui dit pour ceux qui ne comprennent rien.
05:02Donc moi, je m'inclus, je ne suis pas député, mais je m'inclus dans ceux qui ne comprennent rien.
05:06Mais je ne comprends rien à tel point que les Français ne comprennent rien.
05:10Parce que la France, des territoires, celles qui majoritairement votent à droite,
05:15aujourd'hui, quand on entend monsieur Wauquiez, on ne sait pas si monsieur Wauquiez est encore de droite.
05:20Mais encore une fois, monsieur Wauquiez, il ne va pas échapper à son destin.
05:24Si les élections, ce n'est pas dans un mois, ça va être dans six mois.
05:28Ça ne peut pas durer très longtemps.
05:30Donc ils auront gagné quoi ?
05:32Ils auront gagné six mois et perdu je ne sais pas combien d'électeurs.
05:35Moi, je suis au rat des pâquerettes en termes d'intérêt.
05:38Je ne comprends pas le rat des pâquerettes.
05:39Je suis avec vous, alors, Gilles William.
05:41On est tous les deux au rat des pâquerettes.
05:42Jules Thorez va nous éclairer.
05:43Le jeune Thorez, je vais t'aider.
05:45J'espère ne pas être au rat des pâquerettes.
05:48Mais du reste, Laurent Wauquiez se trompe à deux reprises dans sa prise de parole.
05:52Et encore, je suis gentil.
05:54La première, c'est quand il nous dit, nous faisons ça pour que le budget passe.
05:58Je vous signe ici, 14 octobre, 19h39, que ce budget ne passera pas 149.3.
06:05Il ne passera pas 149.3.
06:07Parce que c'est plutôt aisé dans la Ve République d'obtenir moins de 289.
06:12C'est facile d'échapper à une motion de censure.
06:15C'est beaucoup plus difficile de faire voter un budget quand vous avez 200 députés à l'Assemblée nationale.
06:19Parce que là, c'est autre chose pour le PS, pour l'ERN, pour la France Insoumise de voter un budget.
06:24C'est impossible.
06:25Les derniers budgets sont passés avec le 49.3.
06:27Donc, ce n'est pas aujourd'hui qu'on va réussir à faire passer un budget.
06:30Ça, c'est le premier mensonge.
06:31Et le deuxième mensonge, en réalité, c'est une omission.
06:34Pas une seule fois, Laurent Wauquiez, dans son discours, n'a utilisé le mot « retraite ».
06:39Ils ont avalé la suspension de la réforme des retraites sans broncher, sans rien dire.
06:44Je ne sais pas si on se rend compte de la responsabilité que portent aujourd'hui les députés de la droite républicaine.
06:49Ils sont 49.
06:51Ils le paieront dans les urnes.
06:52Vous verrez, ils le paieront dans les urnes.
06:54Mais ce sont des gens qui, normalement, défendent la retraite à 64 ans ou à 65 ans,
06:59qui vous parlent tous les jours, tous les matins, tous les soirs de la retraite par capitalisation.
07:03Et ce soir, ils acceptent de faire un cadeau aux socialistes.
07:06Et surtout, ils acceptent de faire un cadeau au macronisme finissant.
07:10Parce que c'est ça, la réalité.
07:11Ils viennent d'être la béquille du gouvernement.
07:13Mais que dit M. Retailleau dans tout ça ?
07:15On a entendu M. Wauquiez.
07:17Et on sait bien que ce n'est pas forcément le même son de cloche.
07:20Et que dit Bruno Retailleau sur cette suspension de la réforme des retraites ?
07:24Que dit le chef du parti ?
07:25Bruno Retailleau a fait un communiqué il y a quelques instants en disant que la gauche n'est pas au gouvernement, mais elle le dirige.
07:30Il dit qu'il ne souhaite pas, lui, être l'otage des socialistes, que ce budget dans un pays où il y a 3 400 milliards de dettes, ce n'est pas possible.
07:40Parce que là, on parle du totem des retraites, évidemment, c'est ce qui va nous intéresser ce soir.
07:44Mais je peux vous dire que dans les propositions de Sébastien Lecornu, il y a des milliards d'euros d'impôts, il y a des taxes exceptionnelles.
07:50Il ne dit pas exactement la même chose que M. Wauquiez.
07:53Mais du coup, il dit le contraire avec une sorte d'emballage.
07:58Est-ce qu'il demande, il est quand même président, ce n'est pas n'importe qui, est-ce qu'il demande aux députés de le suivre ?
08:08Non, mais si je vous dis, on est en train de vivre l'effacement total de la droite dans le macronisme.
08:16LR est en train de se diluer dans le macronisme.
08:18Bruno Retailleau a voulu faire une rupture la semaine dernière.
08:21Le problème, c'est que ces derniers mois, il n'a visiblement pas fait ce qu'il devait faire,
08:24c'est-à-dire remettre de l'ordre dans ce parti, chefé, comme disait Jacques Chirac, comme disait Nicolas Sarkozy.
08:29Et donc, il ne tient pas ces députés.
08:32C'est absolument dément.
08:33C'est dément et c'est historique ce qui est en train de se passer.
08:34Parce que, souvenez-vous, Jules Torres, Emmanuel Lecornu, quand il arrive au pouvoir, il a un mantra.
08:41C'est de casser le clivage gauche-droite.
08:43La première chose qu'il fait, il dynamite la gauche.
08:45Mais il ne réussit pas à déminamiter la droite.
08:47Là, visiblement, c'est fait.
08:48C'est après ce que vous me dites.
08:50Cette scission, ce schisme qu'il y a au sein des Républicains, il est là, il est criant.
08:55Il y a deux chefs, il y en a un qui prend de l'ampleur, c'est M. Wauquiez, puisqu'il a la parole devant la représentation nationale.
09:01Il dit, nous ne faisons pas tomber les premiers ministres.
09:05Donc, il prête allégeance à M. Lecornu.
09:07Et on a le chef du parti qui dit, ce budget-là et cette politique-là, c'est la faillite de la France.
09:15Bien sûr. Mais ce qui va être très intéressant à suivre dans cette séquence, c'est que les électeurs n'oublieront pas ça.
09:21Les journalistes, je peux vous dire qu'ils n'oublieront pas ça non plus.
09:24Parce qu'il ne faudra pas ensuite faire une campagne présidentielle de 2027 pour nous dire la retraite à 65 ans quand on a suspendu la réforme borne.
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