00:00Pour vous répondre, la parole est à monsieur le Premier ministre.
00:03Merci monsieur le Président du Sénat, monsieur le Président, monsieur le Ministre Cannaire, mesdames et messieurs les sénateurs.
00:11Au fond, vous posez la question de la juste répartition de l'effort dans le redressement de nos finances publiques.
00:17Au fond, vous posez la question de la manière dont on peut réduire notre déficit public.
00:21Au fond, vous posez la question de la manière dont on peut défendre notre modèle de protection sociale.
00:25Puis je le disais un instant parce que je n'y renonce pas.
00:27Au fond, vous posez la question de comment on continue de créer de la croissance et de l'emploi.
00:31Et je pense que c'est le débat qui doit justement irriguer l'ensemble de nos discussions parce qu'on ne peut pas parler des retraites si on ne parle pas du travail.
00:39On ne peut pas parler des retraites si on ne parle pas de démographie.
00:42Et c'est vrai que j'ai pris cet engagement devant vous.
00:44C'est que le débat ait enfin lieu et qu'il ne soit pas confisqué et qu'il ait bien lieu dans l'enceinte même dans laquelle la démocratie représentative doit s'exprimer, c'est-à-dire l'Assemblée nationale et le Sénat.
00:53Si je reprends les éléments plus précis pour vous répondre.
00:56Au fond, parce qu'évidemment personne n'en parle, mais je ne vous en fais pas le grief, il y a déjà des mesures de protection pour les plus fragiles dans le projet de loi de finances dont il appartiendra que le débat les protège.
01:06Doublement de la niche Coluche, par exemple, qui est une demande ancienne des associations, des sommes qui sont évidemment débloquées, parfois d'ailleurs à l'initiative des parlementaires de cette maison, sur l'aide sociale à l'enfance, sur l'hébergement d'urgence.
01:22Je le dis là parce que parfois dans une navette, il peut y avoir des effets de bord, y compris sur des mesures qui sont consensuelles peut-être dans cette Assemblée, mais qui peuvent l'être beaucoup moins dans une autre.
01:32Ça, c'est le premier point.
01:33Le deuxième point, il y a des débats sur lesquels, au fond, on peut tous converger sur les grands objectifs.
01:36La question, c'est comment y arriver ? Je crois que vous souhaitez un débat sur la fiscalité. En tout cas, j'ai cru comprendre depuis trois mois dans la presse qu'il y avait une demande forte d'avoir un débat sur la fiscalité.
01:49Objectivement, avoir un débat sur la justice fiscale pour les 0,01% de nos compatriotes les plus riches en se posant la question pourquoi cette progressivité de l'impôt peut s'amenuire sur la dernière ligne droite, c'est un débat qu'il ne faut pas refuser d'un revers de main.
02:03Je vous l'ai toujours dit. Mais en même temps, vous savez aussi que si on va trop loin sur les prélèvements obligatoires dans un pays dans lequel la pression fiscale est déjà très forte,
02:11on reviendra sur la question non seulement de l'attractivité, mais la question de la production de la richesse ou de l'emploi.
02:16Ce qui explique ce pourquoi je vous ai toujours dit en grande transparence que non seulement j'étais opposé à la taxe Zuckmann, mais aussi je suis opposé à toute forme d'insécurisation du patrimoine professionnel,
02:26c'est-à-dire ce qui touche à l'usine, à l'outil de production, à l'innovation dans une économie qui est ouverte.
02:31C'est un débat qui est noble. Il faut qu'il ait lieu. Et l'absence de 49 à l'innovation 3 permettra aussi d'aller jusqu'au bout, quoi que l'on en pense, sur ce débat.
02:39Il permettra d'aller jusqu'au bout, madame la présidente Kuckerman. Je vous dis qu'il permettra d'aller jusqu'au bout.
02:44Ensuite, vous avez des questions liées au pouvoir d'achat des travailleurs et des travailleuses, dont on le voit bien.
02:50La suspension permet à la démocratie sociale de redémarrer.
02:53Et d'ailleurs, c'est quelque chose qui peut être défendu sur l'ensemble de ces bancs, toujours une droite sociale qui a toujours accompagné le paritarisme
03:00et qui a toujours accompagné, en tout cas je crois en faire partie, qui a toujours accompagné ce dialogue justement entre le patron et le salariat.
03:07Et pour cause, l'entreprise n'est pas que l'affaire du patron. Je l'ai redis à la CFDT, à la CFTC, je ne vais pas tous les citer.
03:14Ce moment dans lequel nous nous trouvons, plutôt que de le laisser à certains extrêmes, c'est le moment de reparler de la question du partage de la valeur dans l'entreprise.
03:21Débat que le Parlement pourrait épouser aussi. Et vous avez parlé de la parole présidentielle.
03:25Au fond, ce qui m'étonne, c'est que le mot référendum a été lâché par le président de la République, sa prérogative.
03:30Et ça pose la question aussi de comment le peuple français, à terme, peut être associé à cette question, qui est absolument centrale.
03:37Ensuite, vous avez des débats qui peuvent être plus durs entre les formations politiques, mais qui méritent enfin d'être menés.
03:43Je pense au forfait de responsabilisation pour l'accès aux soins.
03:47Bon, objectivement, le vrai débat, c'est qui doit en être protégé.
03:53Le principe même d'une contribution est quelque chose qui peut être plus consensuel.
03:58On ne peut pas parler de justice fiscale d'un côté et dire que les gens les plus riches ne vont pas participer à l'achat de leur boîte de médicaments.
04:04Quelque chose de contradictoire avec le débat sur la justice fiscale. En tout cas, je le pose là.
04:09Aujourd'hui, vous avez 18 millions de Français qui sont protégés de ce forfait de responsabilité.
04:15Les mineurs, les femmes enceintes et puis l'ensemble de nos compatriotes qui sont à la C2S, c'est-à-dire sous un seuil de pauvreté.
04:22Je l'ouvre le débat devant vous, M. le Président.
04:24Plutôt que de dire qu'on ne veut pas du tout entendre parler du forfait de responsabilité, avoir le débat sur qui est protégé, qui est exempté de ce forfait de responsabilité,
04:34c'est déjà un débat qui est d'une autre nature.
04:36Et ça peut poser la question du relèvement du seuil de pauvreté, par exemple, pour le faire.
04:40En tout cas, je pense que ces débats sont importants, peu importe les querelles politiques.
04:46Vous l'avez dit vous-même dans votre propos introductif.
04:49J'entends que le gouvernement s'en tient le plus loin possible.
04:51Ce n'est pas un gouvernement apolitique, mais par définition, c'est un gouvernement qui doit se tenir à la disposition du Parlement
04:57pour mener ces débats avec beaucoup de dignité et, j'espère, beaucoup de hauteur de vue au service de la République.
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