00:00BFM Business et RMC Live présentent la matinale de l'économie.
00:06Good morning business.
00:09Oui c'était une bonne leçon d'économie. Bonjour Bernard Charlet, on est très content de vous recevoir ce matin,
00:13président du conseil d'administration de Dassault Systèmes.
00:16On va parler quand même un peu du contexte politique et économique ensemble.
00:19Évidemment Dassault Systèmes, le spécialiste du jumeau du numérique, entreprise du CAC 40.
00:23Ce matin vous lancez Augur, une application web gratuite à la croisée du gaming et de la science, c'est pour les jeunes filles.
00:31Vous lancez Bernard Charlet ce matin une application pour ados. Qu'est-ce que vous faites dans ce domaine ?
00:37Absolument, alors il se trouve que Dassault Systèmes change finalement les métiers de demain.
00:42La technique des jumeaux numériques, de l'ingénierie, de la création des produits et des services changent radicalement dans le monde
00:47et ça va s'accélérer avec l'IA.
00:48Et bien donc la formation au métier de demain est essentielle.
00:56Et on a un programme qui existe depuis plusieurs années dans l'éducation,
01:00mais on s'est aperçu qu'il y avait une véritable rupture quant à la formation des jeunes filles
01:05et surtout les inciter à aller vers des formations d'ingénieurs, de techniques, etc.
01:10C'est une rupture qui se passe entre le collège et le lycée.
01:14Et donc nous avons fait des études sociologiques dans le cadre de nos programmes avec la fondation d'Assault Systèmes,
01:20particulièrement concernant l'éducation, mais aussi pour les start-up.
01:24Et on a observé en réalité qu'il y avait beaucoup de biais par rapport à la compréhension des jeunes filles
01:28sur leur perspective future dans les métiers du technique et de l'ingénierie.
01:32C'est-à-dire qu'elles ont besoin de se rapprocher des métiers, de la réalité de ce que c'est que d'être ingénieur, par exemple.
01:37Et de révéler à ces jeunes filles qu'elles aussi peuvent faire ces métiers,
01:43surtout dans un monde qui se virtualise, dont les techniques pour faire exercer les métiers changent,
01:50et qu'elles ont un rôle à jouer.
01:54Et d'ailleurs, je voudrais noter qu'au niveau du comité de direction d'Assault Systèmes,
01:58il y a une parité complète entre les dirigeantes femmes et les dirigeantes hommes.
02:02Et que la direction de la recherche et développement d'Assault Systèmes est une femme, comme la stratégie.
02:08Mais c'est très difficile aujourd'hui, en particulier en France,
02:12ce n'est pas systématique dans tous les pays,
02:16de pouvoir embaucher des femmes qui ont cette ambition, à travers une formation,
02:22de jouer un rôle dans ces métiers dits de l'ingénieur et des techniques.
02:26Or, c'est nécessaire partout.
02:28Voilà, ça fait partie d'un dispositif global.
02:29Et on considère que c'est un impact sociétal important
02:33que de penser à révéler ces nouvelles formations pour les jeunes filles.
02:38Oui, parce que vous faites ça pour les jeunes filles.
02:39Alors, ça peut être pour des futurs talents d'Assault Systèmes,
02:42mais c'est une application qui est gratuite, accessible à tout le monde.
02:45C'est une web app.
02:46Accessible aux parents.
02:47On ne collecte pas les données.
02:48J'encourage les parents à aller sur le site 3DS et prendre cette web app.
02:53On ne collecte pas du tout, bien entendu, les données.
02:56Mais c'est assez amusant.
02:57Et c'est un parcours qui révèle, au fond, la personnalité.
03:00Et pour leurs enfants, pour les jeunes filles.
03:02Vous savez, moi, j'ai 12 petits-enfants, dont 7 petites filles.
03:05Est-ce qu'elles ont envie d'être ingénieurs ?
03:07Certaines, absolument, ont envie d'être ingénieurs.
03:10Mais j'ai certainement été pour quelque chose dans cette affaire.
03:12Oui, mais ça, c'est une partie du sujet.
03:14Ce que vous avez remarqué dans l'étude que vous avez menée,
03:16c'est que quand vous avez une famille ingénieure,
03:18c'est quand même plus facile de connaître les métiers,
03:21d'aimer les mathématiques, de comprendre à quoi ça sert.
03:24Le réseau est fondamental, et c'est à ça que ça sert aussi, votre application.
03:27Et finalement, l'imaginaire qui est associé.
03:31Vous savez, l'imaginaire autour de l'ingénieur et des sciences
03:34a besoin d'être reconstruit.
03:36Aujourd'hui, il est plus associé à la technique des choses.
03:39Et cet imaginaire doit changer.
03:41Il faut démarrer beaucoup plus tôt.
03:42Et c'est ce que nous voulons faire.
03:44C'est une web app.
03:45C'est un parcours amusant.
03:46Et chaque jeune fille peut tester cette web app
03:50et finalement révéler ses caractéristiques et se dire
03:52« Mais oui, moi aussi, je peux jouer un rôle demain
03:55et être dans le métier de la technique. »
03:58J'ai une fille qui est chirurgienne et elle me disait
04:00« Mais j'ai bien fait de faire des études mathématiques et scientifiques
04:03parce que quand je fais du cardiovasculaire,
04:06la notion d'écoulement, c'est aussi de la science.
04:09Ce n'est pas uniquement un savoir-faire métier de la médecine. »
04:12Il faut que les filles fassent des maths.
04:13Ça fait partie du dispositif et je dirais que l'impact
04:17et de la responsabilité qu'a d'assosystème
04:18dans le monde d'ailleurs, puisque je vous rappelle
04:22qu'on forme plus de 15 millions d'étudiants chaque année
04:27avec nos logiciels.
04:28Bernard Charles, tout ça dans un contexte politique
04:30et économique un petit peu complexe.
04:31On attend un prochain Premier ministre d'ici demain soir,
04:34peut-être de gauche.
04:36On a enterré le macronisme ce matin
04:37et donc avec la politique de l'offre.
04:39Est-ce que ça vous inquiète ?
04:42La situation de la France est toute particulière.
04:44Je n'ai pas grand commentaire à faire là-dessus.
04:46Je pense que pour moi, la préoccupation
04:48est la préoccupation au niveau de l'Europe.
04:51Au niveau de l'Europe par rapport au monde,
04:52par rapport aux États-Unis, par rapport à la Chine.
04:55Une préoccupation de compétitivité.
04:58Une préoccupation aussi, finalement,
05:00sous-jacent à la problématique européenne,
05:03de mon point de vue.
05:04Il y a la préoccupation de protection du citoyen,
05:10du client, du consommateur,
05:13plutôt que la préoccupation de la compétitivité des offres
05:16pour être présent dans le monde.
05:17Vous avez peur que la France décroche ?
05:18C'est un malaise qui existe depuis tellement d'années.
05:21On le répète,
05:23mais les décisions ne sont pas prises
05:24pour changer cela.
05:26Et c'est ce glissement vers une politique
05:30où on veut,
05:32sur notre territoire magnifique européen,
05:34riche,
05:35avec des compétences,
05:37une culture,
05:38des valeurs extraordinaires.
05:41Il nous faut reprendre ce leadership
05:44de créer des solutions compétitives dans le monde
05:48et de vouloir, justement, être présent.
05:51Et je pense que l'Europe
05:52souffre de cela très durement aujourd'hui.
05:57Les grands débats sur la régulation,
05:59ce sont quand même des débats
06:00qui sous-jacent à cela.
06:02C'est comment je protège le consommateur ?
06:04Certes, c'est une bonne question,
06:06mais il faut d'abord exister.
06:08On ne peut pas garder cette boussole consommateur tout le temps.
06:11Ce qu'a fait l'Europe ces dernières années,
06:13c'était sa vision.
06:15Depuis tout le temps.
06:16Si vous regardez depuis 30 ans,
06:17je suis dans le business depuis 45 ans.
06:19J'ai développé une entreprise qui faisait 10 personnes
06:21et qui est aujourd'hui un leader mondial.
06:23Eh bien, le principe de précaution
06:25a limité les capacités d'innovation
06:30et de prise de risque.
06:31On parle toujours du financement,
06:33mais on ne parle pas des problématiques
06:35de régulation suffisamment sérieusement.
06:37Alors, je ne dis pas qu'il faut faire n'importe quoi,
06:39mais on a besoin d'avoir un certain pied d'égalité
06:41par rapport à nos concurrents aux États-Unis,
06:45en Chine, en Inde,
06:47et puis toutes ces économies
06:48qui sont extrêmement dynamiques.
06:49Donc là, il y a un sujet de fond
06:52et la situation de la France,
06:55on est presque une caricature.
06:56Dans ce contexte,
06:57comment vous avez vécu le débat sur les riches ?
07:00Vous êtes une des plus grandes fortunes françaises.
07:02Quand on entend Thomas Piketty dire
07:04« les riches ont fait sécession »,
07:05comment vous recevez ça ?
07:06Écoutez, moi je pense que l'entreprise,
07:09je crois en l'entreprise
07:10et à la notion d'entrepreneuriat.
07:12Je crois beaucoup au fait
07:14que le rêve des jeunes
07:17de pouvoir créer des entreprises,
07:18créer des emplois,
07:19développer un environnement économique
07:21est un rêve valable.
07:25On ne peut pas...
07:27Alors évidemment,
07:28est-ce qu'il y a des améliorations à faire
07:31par rapport à des optimisations excessives,
07:33je dirais, fiscales ?
07:35Probablement oui.
07:36Ça fait partie des conventions
07:38auxquelles tous citoyens doivent participer.
07:42Mais je ne pense pas que le combat
07:44tel qu'il est présenté
07:45soit sain parce qu'il limite le rêve.
07:49L'entreprise,
07:51c'est un formidable volant
07:53d'enrichissement d'une société.
07:55Je note d'ailleurs
07:57que le politique est tellement perdu aujourd'hui
07:59que de plus en plus,
08:01l'entreprise doit traiter
08:02des problèmes sociétaux
08:04qui auparavant étaient traités
08:07par une politique long terme,
08:09une politique où il y avait
08:11un partage de valeurs communes.
08:13Et je pense que
08:14c'est un biais qui n'est pas sain.
08:17Et il faut se rappeler
08:18que si on veut exister demain,
08:21ça sera grâce aux entreprises,
08:23grâce aux entrepreneurs
08:24et grâce à cette volonté
08:27de créer des écosystèmes
08:28qui soient des écosystèmes
08:29qui créent des emplois pour tout le monde.
08:31Merci beaucoup Bernard Charless
08:32d'être venu ce matin.
08:32L'application s'appelle Augur.
08:34On invite tous les parents
08:35qui nous écoutent
08:36et peut-être des adolescents.
08:37Et les adolescents surtout.
08:37à télécharger surtout.
08:38Parce que c'est très amusant.
08:39Mais il y a plus de parents
08:40à 7h25 sur BFM Business.
08:42A télécharger l'application.
08:43Merci d'être venu ce matin
08:44dans la matinale de l'économie.