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Transcription
00:00Quand la liberté se monnaie, ce n'est plus de la liberté.
00:03On nous a longtemps vendu l'idée que les indépendances africaines étaient une rupture totale.
00:09Mais dans les faits, c'était une illusion.
00:11Parce qu'après 1960, la France a simplement changé de méthode.
00:16Au lieu de coloniser militairement avec des armes,
00:19elle a continué à contrôler économiquement et politiquement.
00:23Et ce contrôle passait par des mallettes.
00:26Ce système, c'était le cœur battant de la France-Afrique.
00:29De Libreville à Paris, des millions de francs circulaient discrètement dans des valises
00:34pour financer les campagnes électorales françaises.
00:37Les présidents africains, en échange, restaient au pouvoir, protégés,
00:42tant qu'ils servaient les intérêts économiques de la France.
00:45Ce n'était pas une dérive, non.
00:47C'était une organisation bien faite.
00:49Et même après les scandales d'ELF, rien n'a vraiment disparu.
00:53Comme l'écrit Benoît Colombat dans l'ouvrage que vous voyez juste ici,
00:56Une histoire de la France-Afrique, je cite.
00:58« L'argent occulte est consubstantiel au système, même s'il n'en constitue qu'une facette. »
01:04Et c'est à la page 662.
01:05Ce que ce livre montre, c'est qu'on ne parle pas de quelques enveloppes isolées ici,
01:10mais d'un réseau institutionnalisé entre chefs d'État pétroliers et partis politiques français.
01:16La France-Afrique, c'est ça, un empire qui a survécu en changeant de visage.
01:21Et tant qu'on ne comprendra pas ce lien entre argent, pouvoir et mémoire coloniale,
01:26on parlera encore d'indépendance là où il n'y en a jamais vraiment eu.
01:31Une indépendance sous perfusion.
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