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  • il y a 1 jour
Kalash revient sur les épisodes de sa vie les plus marquants. Une enfance difficile, une jeunesse sans repère, les addictions, les mauvaises fréquentations mais aussi la foi qui l'a aidé dans les moments les plus durs. Dans ce nouvel épisode de "Je Suis", il se dévoile sans détour.

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Transcription
00:00J'ai des potes qui se sont fait fusiller à 35 ans, donc ça m'a dégoûté.
00:04Du fantasme de la rue, on est là, on est tous armés.
00:08J'essaie de me tenir loin de la rue.
00:10Pas des gens, mais de la rue et de tenir la rue loin de moi.
00:18Dans ton album, il y a des sujets qui reviennent très fréquemment.
00:21La trahison, la souffrance liée à la trahison.
00:23La drogue, le sexe, pardon.
00:25Il y a aussi pas mal de ça.
00:26Il y a des gros sujets comme ça sur ces thèmes
00:28et j'ai l'impression que tu as vécu ces thèmes-là très, très jeunes.
00:30Parce que dans ton bolo, tu fais une référence à un dessin animé
00:33qui a marqué beaucoup de personnes.
00:35Rémi.
00:36Exactement, Rémi sans famille.
00:37Quand tu fais référence à ce dessin animé, à ce personnage qui est orphelin,
00:40tu voulais dire quoi ?
00:40Quand j'étais petit, je ne peux pas dire que mes parents ne m'ont pas abandonné.
00:44Mais il y a des choses, des choix qu'ils ont faits,
00:46comme je pense que nous, adultes, on fait des choix qui affectent les enfants.
00:50Les déménagements chaque deux mois,
00:52les différentes belles-mères qui sont méchantes,
00:55beau-père, violent, te renferme un peu sur toi-même.
00:58Et puis, pour ma mère, infirmière libérale,
01:00donc du mat de 5h au soir, elle n'est pas là, donc j'ai grandi seul.
01:04Mon père, il était prof de philo, mais il a eu la vie d'un biker,
01:07donc il avait des femmes, de belles femmes, de belles motos.
01:12Et lui, par contre, il voulait s'occuper de moi à 100%,
01:15mais dans une vie un peu de nomade.
01:16C'est-à-dire, on déménageait tout le temps, tout le temps, tout le temps.
01:18C'est arrivé des fois qu'on ne reste même pas un mois dans un appart.
01:21Je n'avais pas le temps d'avoir des potes longtemps dans un quartier
01:25que je devrais déjà me faire un autre quartier, tu vois.
01:29Tous mes potes, quand ils me parlent, ils me disent
01:30« Ouais, ça, c'est des potes d'enfance, on a grandi ensemble. »
01:33Moi, je ne peux pas te dire un mec avec qui j'ai grandi, c'est impossible.
01:36Ça, ça t'a marqué, ça ?
01:37Ouais, parce que j'aimais bien, j'aime bien,
01:39bon, maintenant, ça va, parce que j'ai grandi,
01:41mais j'aimais bien l'idée de bande.
01:42Quand j'ai eu une bande à un moment,
01:44bon, la police appelait ça un gang,
01:45mais on faisait zéro euro, une bande, c'était vrai.
01:48C'était en meute, on arrive en soirée en meute,
01:51on ouvre la soirée en meute, on part en meute.
01:54J'avais un appart avec une meuf qui m'hébergeait, elle aussi,
01:56donc je faisais comme mon père.
01:58Tous mes potes, je me disais « Dors là, dors là, tout le monde dormait là ! »
02:01Moi, j'ai été hébergé par plein de meufs, comme mon père, je vais comme lui.
02:05Tu reproduisais ce qu'ils faisaient, parce que tu avais connu ça en même temps.
02:08En vrai, si tu fais un lien un peu,
02:10le fait que tu n'aies pas justement cette stabilité familiale
02:12et cette bande et cette meute avec tes parents,
02:14tu la cherchais en fait aussi quelque part, quoi.
02:16Tu es tellement en mode seul,
02:18que le premier que tu vois, et qui lui-même est comme toi,
02:21« Allez, c'est la famille, on est ensemble,
02:23puis vous devenez des meilleurs amis. »
02:25Et quand tu entends les gens parler d'eux,
02:27tu te dis « Mais c'est un gangster, fini ! »
02:28Il y a des mecs que j'ai rencontrés,
02:30genre celui-là, c'est un mec qui a cherché cette personne,
02:33celui-là, c'est un dealer, celui-là, c'est ci.
02:35Et puis c'est des gars à qui je reparle maintenant,
02:37mais quand on y repense, c'est une vie, c'est trop instable.
02:39Mais toi, tu n'as pas senti le danger quand tu dis
02:41que tu es amie avec ces personnes-là.
02:42Toi, tu les connais comme des amours, des gens qui te protègent.
02:44Si, tu sens le danger,
02:45parce qu'il y a des histoires, il y a des problèmes.
02:47En prison, il y a des ennemis, il y a des choses.
02:50Donc oui, tu sens les problèmes.
02:51Mais c'est surtout ne pas être seul, quoi.
02:52C'est juste ce qui est intéressant,
02:55qui est intéressant pour moi.
02:56C'est fou que le truc qui t'aie plus marqué,
02:57c'est le fait de te sentir seul,
02:59alors que tu as quand même connu des belles-mères méchantes,
03:02des beaux-pères violents.
03:03Donc là, on parle quand même de violence.
03:04Un beau-père.
03:05Un beau-père violent.
03:06Mais ce qui t'a marqué, c'est cette solitude.
03:09Imaginons, alors tu arrives dans un appart avec ton père,
03:11on aménage à la rivière salée,
03:14je porte les cartons,
03:15et je mets ma brosse à dents dans la salle de bain,
03:16et elle me dit,
03:17t'as pas l'impression de mettre ta brosse à dents,
03:18t'habites-tu pas ?
03:19Toi, c'est des trucs comme ça qui te font te sentir seul.
03:21Quand tu dis ça à ton père,
03:21il fait « Ah, mais Kevin,
03:23arrête de faire un plat, machin ».
03:25Donc toi, qu'est-ce que tu fais ?
03:26Quand tu rentres chez ta mère, tu lui dis ?
03:28Ta mère, « Ah, quelle salope, quelle pute, machin ».
03:30Donc tu crées des tensions, tu vois ?
03:32Après, comme t'as été dire ça à ta mère,
03:34ta belle-mère te fait la gueule,
03:35ça installe des trucs bizarres, tu vois ?
03:37Tu te sentais pas à ta place, en fait, clairement.
03:38Moi, j'aurais aimé me sentir à ma place.
03:41J'allais vers elle, tout ça,
03:42mais celle dont je parle, non,
03:43elle était au maximum de cruelle à elle.
03:46C'était ses enfants et pas ceux de mon père, quoi.
03:48Dans ton bolo, tu dis,
03:50« Je m'as vu grandir dans un bendo,
03:51sans télé, sans Nintendo ».
03:52C'était quoi les conditions de vie
03:53qui étaient liées justement à cette instabilité ?
03:57Mes parents m'ont toujours donné à manger,
03:59toujours été dans des endroits
04:00où il y a de l'eau, propre.
04:01Je peux pas faire le mec,
04:03« Ah, putain, on a tellement souffert,
04:04il y avait des puces sur moi, tout ça. »
04:06Non.
04:07C'est qu'après, quand j'ai grandi,
04:08j'avais 16-17 ans,
04:09ma vie a commencé à...
04:10J'ai commencé à vagabonder,
04:12à faire comme mon père.
04:13Et là, j'habitais dans des bendo,
04:15dans des endroits vraiment
04:17où il y a de la drogue,
04:19où il y a du deal,
04:20où je dors à côté de cinq motos,
04:22où il y a des armes dans la maison.
04:25C'est ce qu'on appelle vraiment un bendo.
04:26On est bien, ça veut dire du son,
04:28on joue au domino,
04:29on boit toute la journée,
04:30les gens passent nous voir,
04:32mais c'est pas une vie.
04:33C'est-à-dire que si la police descend là,
04:35tout le monde tombe, par exemple.
04:36Ça, c'est un bendo.
04:37C'est fragile.
04:38Ça peut être éphémère,
04:39ça peut se casser tout de suite.
04:40On a déjà eu des grands moments de fête.
04:42On en avait deux dans des bendo,
04:44des grands moments de fête.
04:4520 minutes après, on nous appelle,
04:46un des mecs qui est parti là,
04:47il vient de faire un accident de moto, par exemple.
04:49On peut faire un accident de moto n'importe où,
04:51mais là, c'est vraiment genre,
04:52on buvait,
04:53on menait vraiment cette vie-là
04:54de bendo à fond.
04:56C'est pour ça que là,
04:57je bois très peu
04:58et je ne fume plus du tout.
04:59C'est parce que j'ai déjà tellement
05:00tiré sur la corde
05:01que ça ne me manque même pas.
05:03Pendant cette période,
05:03t'étais comment toi, personnellement ?
05:05Le fait que t'aies vécu tout ça
05:06et qu'aujourd'hui,
05:06t'étais dans cette liberté extrême,
05:09t'étais comment comme jeune ?
05:10J'étais drôle.
05:12Je faisais tout le temps
05:12violer les gens.
05:14J'étais impulsif.
05:15J'étais solidaire dans la guerre,
05:16comme dans la fête,
05:18dans l'amour.
05:18Je n'avais pas de meufs.
05:20Parce que à cette époque-là,
05:21les meufs,
05:22j'étais,
05:22c'est quoi ça ?
05:25Après, ça a changé.
05:27Après, ça a changé.
05:28Il y en a que j'ai con
05:29à cette époque
05:29qui sont revenus.
05:30Même leurs darons
05:31sont venus plaider pour eux.
05:34J'étais cool.
05:35J'avais déjà foi en Dieu.
05:37Donc, je n'étais pas
05:37dans les bailleux
05:38de profitation,
05:39de raquettes,
05:41de méchanceté.
05:42Mais c'est bien
05:43que tu dis ça
05:43parce que je trouve
05:44qu'on parle beaucoup
05:45de jeunes qui ont grandi
05:46dans les bendo,
05:47dans des cités,
05:48parce qu'ils sont liés
05:50à des trucs illégaux
05:51ou mauvais.
05:51Et on dit tout de suite
05:53que c'est des mauvaises personnes
05:54qui mettent à l'envers,
05:55qui n'ont pas de valeur.
05:56Alors qu'en vrai,
05:57la plupart du temps,
05:58c'est tout le contraire.
05:59Et en général,
06:00il y en a un toujours
06:00qui fait la leçon.
06:01C'est exactement comme dans
06:03les films comme
06:04Menace to Society,
06:05Friday,
06:06il y a un toujours en mode
06:07les frères,
06:08réfléchissez,
06:09et on disait
06:10que c'était le relou.
06:10Il s'appelle Lionel.
06:11Il a ouvert un salon de coiffure
06:13et c'est lui
06:13qui m'a appris
06:14à comprendre l'anglais.
06:16Et c'était lui
06:17le relou.
06:17Par exemple,
06:18je vois une meuf
06:18et je lui dis
06:21« Voilà son numéro. »
06:23Et elle l'appelle
06:24et pendant deux mois,
06:25il ne me check plus.
06:26Je lui dis
06:26« Pourquoi tu ne me check plus ? »
06:27« Neufine, réfléchis. »
06:30Après, il revient,
06:30il me dit
06:30« T'as-je envoyé donner mon numéro
06:33à une femme ?
06:34J'ai une copine, Kevin. »
06:36Il dit « Mais frère,
06:36elle est bonne de ouf ! »
06:37Il m'a dit
06:38« Regarde, je ne t'ai rien demandé. »
06:39Et de ça,
06:40ça m'a traumatisé.
06:41Comme c'était
06:42le coiffure de la cité.
06:43Ça rentrait un peu.
06:43Mais il ne me coiffait plus.
06:45Donc il y avait tous les mecs
06:46à leur contour,
06:47j'étais en chien.
06:47Avant d'aller
06:48au Yuka
06:49à la dunette,
06:50il passe,
06:51il check tout le monde,
06:52il m'enjeu.
06:54Et après,
06:54quand il me check,
06:55il m'a dit
06:55« Mon frère, machin... »
06:56Il y avait un relou comme ça
06:58en bas de la cité.
07:00Ils ne vont pas...
07:01Ils sont...
07:02Désolée.
07:05Ça, c'est un vol, ça.
07:08Mon pote Yonel,
07:09le relou,
07:10il avait raison.
07:11Il a maintenu
07:11la majorité de la cité
07:13dans le chemin du travail.
07:15Tous ceux qui sont vivants
07:16en tout cas à travail
07:17ont des enfants,
07:18à part mon cousin.
07:19Mais j'espère que ça arrive
07:19une chale là bientôt.
07:21On a le genre,
07:21on tourne au taf.
07:22Et je vais souvent
07:23en Martinique dans son salon.
07:25On parle de certains potes
07:26à nous qui sont malheureusement partis.
07:27On a toujours ce truc
07:28de lui dire tout le temps
07:28« merci, merci, merci. »
07:30C'est le daron, quoi.
07:31C'est un daron.
07:32C'est un cliché
07:33que toute la cité,
07:33c'est que des mauvais.
07:34C'est toujours deux.
07:35Soit qui engrainent tout le monde,
07:37soit qui sont relous
07:37et saoulent tout le monde.
07:39Mais 15,
07:39ce n'est pas les 15
07:40qui sont des démons, quoi.
07:40Tu as mentionné plusieurs fois
07:41la perte d'amis
07:42que tu as été marquée
07:43à plusieurs reprises.
07:44Amis proches, proches, proches,
07:45oui.
07:46Ceux qu'on appelle frères, oui.
07:47Il y a eu assassinat,
07:48il y a eu accident de moto.
07:50C'est des gens
07:51à qui tu grandis.
07:53Quand je dis tu grandis,
07:54c'est des gens
07:54qui dorment chez toi
07:55pendant 5 ans.
07:56Même quand ils ne sont pas
07:57à la longue daronne,
07:57tu ne peux se parler avec elles,
07:58manger ensemble.
07:59Donc quand le mec décède,
08:01la daronne,
08:01il faut que tu ailles la voir.
08:02C'est des trucs compliqués
08:03comme ça.
08:03Des fois, tu te dis
08:04« c'est injuste. »
08:07Qu'est-ce qu'il faut faire ?
08:11Et ça, la façon
08:12dont ça s'est passé, quoi.
08:14Et puis, tu as toujours
08:14la daronne qui te dit
08:15« non, laissez-le
08:15dans les mains de Dieu,
08:16etc. »
08:17Donc voilà,
08:18ça arrive souvent.
08:19Perdre quelqu'un,
08:20c'est intense.
08:22Perdre la répétition,
08:23c'est très rare
08:23et donc je n'imagine pas
08:24l'intensité
08:24de ce que tu devais ressentir.
08:26Comment ça t'a impacté
08:27dans ton caractère
08:27et dans la vision
08:28peut-être du monde
08:29et des gens, quoi ?
08:29Je ne crois pas en la rue.
08:31Je trouve que la rue,
08:31c'est négatif.
08:33La communauté, c'est bien.
08:34Mais ce qu'on appelle
08:35la rue même,
08:35ce n'est pas une vie,
08:36ce n'est pas intéressant.
08:37Il n'y a rien à en tirer.
08:38J'ai des potes
08:39qui se sont faits,
08:40par exemple,
08:40fusiller à 35 ans.
08:42Donc à partir de 35 ans,
08:43tu peux quand même
08:44reculer un peu,
08:45prendre un peu de recul
08:46ou bien t'assurer un peu
08:48d'être en sécurité.
08:49Pas te retrouver toujours
08:50dans les endroits
08:50où tu étais quand tu avais 16 ans,
08:52tu vois.
08:52Ça m'a dégoûté
08:53du fantasme de la rue,
08:55de « on est là,
08:56on est tous armés ».
08:57J'essaie de me tenir loin
08:59de la rue.
09:01Pas des gens,
09:02mais de la rue
09:03et de tenir la rue
09:03loin de moi.
09:04Mais tu penses que
09:05la communauté
09:06dont tu parles,
09:07l'énergie dont tu parles
09:08des gens que tu as connus
09:08dans la rue,
09:09est-ce que ce serait
09:10la même énergie
09:10sans justement
09:11le côté négatif de la rue ?
09:12Ce serait même mieux.
09:13Parce que les gens,
09:14quand tu parles avec eux,
09:15je dis les gens,
09:16même moi,
09:16quand tu parlais avec moi,
09:17tu sens que les gens
09:17sont des gens pisses
09:18et qui veulent sortir de là,
09:21déménager,
09:22ou même pas déménager,
09:22mais que l'ambiance s'améliore,
09:25que bon,
09:25déjà,
09:25ce soit plus joli,
09:26qu'il y ait plus d'espace vert,
09:27par exemple,
09:28un détail,
09:28ou que les gens s'entendent mieux
09:29ou que celui-là
09:30n'allument pas à minuit
09:31un T-Max à fond.
09:33Trop de petits
09:34qui se droguent
09:34de drogue du yot
09:36trop jeune.
09:37Ils ont des armes
09:37plus grosses que leurs bras.
09:38C'est rarement des crimes
09:40où il y a vraiment
09:42genre un cactole derrière.
09:43C'est souvent gratuit,
09:44genre pour une petite chaîne
09:46ou pour une meuf
09:46ou pour un clignotant
09:48ou pour une insulte,
09:49une question d'ego.
09:50Donc, ça ne vaut pas le coup
09:51de prendre une vie
09:52et en plus d'aller en prison
09:53tout ça de temps
09:53pour rien, quoi.
09:55Ça ne vaut pas le coup
09:56au-dessous.
09:56Donc, c'est ça
09:57qui me fait me dire
09:57que ce n'est pas intéressant.
09:58Tu peux avoir confiance
10:00en des gens
10:02qui peuvent s'allumer
10:02en trouille
10:03alors qu'ils ont grandi ensemble.
10:04Je ne vais pas allumer
10:05un pot à moi.
10:05C'est pas possible.
10:07Est-ce que ça a un impact
10:08justement d'avoir
10:08cette base un peu instable
10:10quand tu arrives dans le succès ?
10:11Dans la musique,
10:12c'est vrai
10:12parce que tu as des choses
10:14à raconter.
10:15Je pense que les artistes
10:16entre guillemets
10:17malheureux ou instables
10:18sont les plus doués.
10:19Quand tu as des exemples
10:20comme Michael Jackson
10:20ou des femmes
10:22ou moi comme Mary J. Blige,
10:23c'est très négatif
10:24ce qu'ils ont vécu
10:25mais ça en fait
10:25des bêtes d'artistes
10:26malheureusement.
10:27Mais pour le succès,
10:28c'est plus difficile à gérer
10:29parce que
10:30tu te sens seul
10:30à être dans le succès.
10:31Chaque chose,
10:32c'est beaucoup d'alcool,
10:33beaucoup de fumée,
10:34beaucoup de meufs,
10:36que des nuits blanches,
10:37quelques embrouilles,
10:38l'argent mal géré.
10:39Tu n'as pas appris
10:40à vivre,
10:42à te gérer.
10:42Comme là,
10:43tu as tout d'un coup,
10:44tu veux faire profiter
10:45tout le monde
10:45et des personnes
10:46des fois qui ne doivent pas être là.
10:47Tu vas prendre un appart
10:48qui coûte la peau du cul,
10:49tu vas t'acheter
10:50des trucs dont tu n'as pas besoin.
10:51Mais moi,
10:51comme j'avais toujours
10:52ce truc-là
10:53de la crainte de Dieu,
10:55il y a des mecs
10:56qui, avec moi,
10:56je leur disais
10:56ça, les gars, non,
10:57ça, non.
10:58Les meufs qui ont bu
10:59tout ça, les gars.
11:01Mes fans,
11:02vulgairement,
11:03j'ai toujours dit
11:03je ne baisse pas mes fans.
11:04Pour moi,
11:05c'est profiter
11:05d'une faiblesse.
11:07C'est une faille.
11:08Mais comment tu as réussi
11:08à analyser cette situation ?
11:09Parce que je ne dis pas
11:10que c'est rare,
11:11mais parfois,
11:12tu n'as pas forcément
11:13ce recul
11:13quand tu es dans la fête,
11:14dans la célébrité,
11:16tu as une meuf,
11:16tu es là,
11:17elle te plaît,
11:17il te plaît,
11:18tu vois ce que je veux dire ?
11:19Quand une meuf vient te voir
11:20et que la meuf te dit
11:21je t'adore,
11:22où tu veux tout de suite,
11:23dans les loges,
11:24tu vois dans ses yeux
11:25déjà qu'elle a bu,
11:26tu vois qu'elle est instable,
11:27tu vois qu'elle peut le revêter.
11:29Tu sais que toi,
11:30tu ne vas jamais la revoir déjà.
11:31J'ai toujours trouvé ça bizarre.
11:32Tu peux avoir un kiff
11:33pour une meuf,
11:33mais le délire,
11:34tous les soirs après le show,
11:35as-tu les mecs
11:35qui ont rempli le van de meufs,
11:36elles ont la dalle, machin.
11:38Tu trouves ça malsain ?
11:39J'ai toujours trouvé ça malsain
11:39jusqu'à maintenant.
11:40Donc elles ne montrent pas
11:41dans mon van,
11:41elles vont vous suivre
11:42si vous voulez vous,
11:43mais même ça,
11:44elles vont venir à l'hôtel,
11:44c'est mon nom,
11:45c'est l'équipe à Kalash,
11:46tu vois.
11:48J'ai l'impression que le succès
11:50s'est aussi marqué
11:51un tournant
11:51dans tes relations,
11:52même amicales.
11:54C'est dans Grand Goût,
11:54tu parles de tes proches,
11:55tu dis que tu as un doute sur eux
11:56et que depuis que l'argent est rentré,
11:59ils essaient de te la mettre,
11:59clairement en vrai.
12:00En détail, je dis
12:01qu'ils ont grand goût,
12:03ils veulent boire que mon sang,
12:04l'argent est entré,
12:05ils veulent faire un trou dans ma poche.
12:06Il y a différentes façons
12:07de voir ça.
12:08Il y a déjà soit la façon
12:10dont les gens profitent
12:10d'une générosité,
12:12donc ils n'ont même pas à demander,
12:13mais ils profitent,
12:14ils te disent pas,
12:14vas-y frérot,
12:15doucement,
12:16ou bien mets de côté,
12:16ou bien pense à toi,
12:18c'est putain,
12:19ouvre les vannes,
12:20on va tout boire.
12:21Ou il y en a
12:22qui disent à d'autres,
12:23ouais, Kalash c'est pas bien,
12:24machin,
12:25ils gagnent beaucoup d'argent quand même.
12:26Mais mon cousin me dit,
12:27on lui dit,
12:27comment ça tu travailles ?
12:28Mon cousin,
12:29il est convoyeur de fonds.
12:30On lui dit,
12:31mais pourquoi tu travailles ?
12:32Il dit parce que je travaille,
12:33mais ton cousin c'est Kalash.
12:35Il dit,
12:35mais t'es con quoi,
12:37c'est pas Bill Gates,
12:39et puis même,
12:39même si c'était Bill Gates,
12:41je travaille.
12:41Puis comme t'as des gars comme moi
12:42qui montrent beaucoup de bijoux,
12:44beaucoup de voitures,
12:45beaucoup de voyages,
12:47tu sais,
12:47c'était un peu indécent quoi,
12:49mais c'est nouveau,
12:50donc je filme.
12:51Et puis il y a des gens
12:51qui sont envieux en secret,
12:53il y a des gens qui sont envieux
12:53qui te disent,
12:54ouais, Poto,
12:54est-ce que tu peux machin ?
12:55Et puis il y a des gens
12:55qui sont envieux vraiment
12:56genre à méchanceté,
12:57qui préparent des plans pour toi,
12:59tu as des études comme ça.
13:00Mais qu'est-ce qui t'a fait
13:00le plus mal dans ça ?
13:01Est-ce que c'est des gens,
13:02est-ce que c'est le fait
13:02qu'ils parlent justement sur toi
13:04ou qu'ils essayent de profiter de toi
13:06ou c'était d'analyser
13:07deux comportements différents
13:08quand t'étais connu et pas connu ?
13:09Parce que dans ton bolo,
13:10tu dis,
13:11d'anciens amis,
13:11essayent de revenir
13:12alors qu'ils m'ont laissé tomber
13:14dans le krach.
13:15Alors le krach,
13:15c'est pas le krach-krach,
13:16mais c'est genre dans le plus bas.
13:18Dans les bas-fonds.
13:19Dans les bas-fonds.
13:20Ils m'ont laissé tomber.
13:21Quand je dis ça,
13:21les gens ont dormi en dehors,
13:23ils n'ont pas hébergé.
13:24Après, ils ne sont pas obligés,
13:24mais je ne viens pas me raconter
13:26des souvenirs qui n'existent pas.
13:27Ils s'inventent des anecdotes avec toi.
13:29Ouais, donc ton caractère,
13:30mon caractère change.
13:32Je suis devenu beaucoup plus dur
13:34avec les gens que je ne connais pas.
13:36Et encore plus dur
13:36avec ceux que je connais.
13:37C'est-à-dire,
13:38s'il y a la moindre faute,
13:39il n'y a plus de deuxième chance.
13:42Et les plus grandes déceptions,
13:43c'est les gens que tu aimes.
13:44C'est plus les gens proches
13:45sur lesquels tu comptais
13:46et sur lesquels tu n'avais pas de doute.
13:48C'est ça qui est le plus chiant,
13:49quand c'est des proches.
13:50Quand c'est des inconnus,
13:51tu s'en fous.
13:52Mais quand c'est des proches
13:53que tu aimes,
13:54c'est plus chaud.
13:55Même ta famille,
13:56c'est plus chaud.
13:56C'est ça qu'il t'a le plus piqué.
13:57C'était ces amis-là
13:58qui changent
13:59plutôt que les gens
14:00qui parlent sur toi.
14:01Ils slapent plus que moi.
14:03On va en show,
14:04c'est eux qui regardent les gens mal.
14:06Genre, on est dans le carré VIP,
14:07c'est eux qui regardent les gens de haut,
14:09c'est eux qui sont plus
14:10calache que calache.
14:11On arrive dans un carré,
14:13il faut que tout le monde se lève là
14:14pour me laisser la place.
14:15Je dis, les mecs,
14:15personne ne va se lever.
14:16Et les gens restent assis là.
14:18Non, non, c'est notre place.
14:19Des trucs comme ça.
14:20Mais là, c'est pour ça
14:21que je me suis entouré
14:21de gens qui ont un peu
14:23la même vision que moi
14:24et le même comportement aussi
14:25d'humilité,
14:27respect de classe sociale.
14:29Déjà, mon cercle,
14:31c'est de tout.
14:32Il y a des gens au chômage,
14:34il y a des gens qui travaillent,
14:35il y a des gens
14:36qui gagnent bien leur vie,
14:37il y a des gens
14:37qui gagnent très, très, très
14:38bien leur vie.
14:39Mais quand on est ensemble,
14:40tu ne sens pas de différence.
14:42Mais parce que toi,
14:43tu es comme ça,
14:43tu as grandi dans un milieu
14:44pas forcément classe sociale plus,
14:47mais tu es devenu
14:48dans une classe sociale plus,
14:49donc tu es forcément
14:49un mélange de tout ça.
14:50Donc ton entourage
14:51est un mélange de tout ça.
14:52Quand ma mère m'a demandé
14:54de partir
14:54et que je traînais
14:56près du studio,
14:57je traînais à Volga
14:58chez PSK,
14:59le gars qui me donnait
15:01de l'argent pour manger
15:02le midi,
15:03c'était un dealer de crack.
15:04C'était un mec réputé
15:05pour avoir tué
15:06beaucoup de personnes.
15:07C'est lui qui était là.
15:08Il est récemment
15:09sorti de prison,
15:10il m'a appelé,
15:11il ne m'a rien demandé.
15:11Il me dit,
15:12tu fais quoi maintenant ?
15:12Je travaille, machin.
15:14J'ai dit à frère,
15:15ça me fait plaisir de te voir,
15:16t'as pas changé.
15:16Il me dit, frère,
15:17je suis tellement fier de toi.
15:18Ta femme, comment elle va ?
15:19Tes enfants ?
15:19Il me dit le nom
15:20de mes enfants.
15:21Il me montre ses enfants à lui.
15:22Et tu vois,
15:23c'est des mecs comme ça
15:23qu'on disait...
15:24Bon, lui, on l'appel
15:25l'ennemi public numéro 1.
15:26Il a été arrêté pour ça.
15:27Il a pris 18 ans.
15:29Et c'est des mecs comme ça
15:30qui ont le plus de manières.
15:32Et c'est les autres enfoirés
15:32qui ont eu leur mère
15:33et leur père là avec eux
15:34qui font des manières.
15:35Il y a autre chose aussi
15:40qui m'a frappé dans tes sons,
15:41c'est la culpabilité.
15:42Par exemple,
15:43dans Anesthésie,
15:44tu dis que
15:44t'arriveras pas
15:45à nettoyer ton âme.
15:47Ou dans Grahimi,
15:48tu dis carrément
15:48est-ce que tu ne serais pas condamné ?
15:50Dans Grahimi,
15:51quand je dis
15:51« Sois-je condamné ? »
15:52C'est genre par rapport au succès.
15:54Même si je ne suis pas un saint,
15:56mais je suis quand même
15:56un artiste
15:57qui mène une vie saine.
15:58Des fois,
15:58je me dis que
15:59par rapport à ma croyance,
16:00est-ce que
16:01c'est pas hypocrite
16:02d'avoir ces valeurs-là
16:03et d'aller en boîte de nuit chanter,
16:05exciter des gens.
16:06Des fois,
16:07les gens rentrent chez eux,
16:07ils font des accidents.
16:08Il y a des bagarres.
16:10C'est ma responsabilité.
16:11Quatre morts après un accident,
16:12ça, ça m'a marqué
16:13en Normandie.
16:15Je dis tout le temps
16:15que je crois en Dieu,
16:16mais j'ai des sons quand même
16:17des fois.
16:18Les sons sexuels,
16:19pour moi,
16:19ça fait partie de la vie.
16:20Donc, c'est pas un problème.
16:21Dieu nous a dit
16:22de Ken,
16:23encore Ken.
16:24Mais les sons violents
16:25qui font partie de moi aussi,
16:27les « gun lyrics »,
16:28je parle de flingue,
16:29je parle de violence.
16:30D'être violent,
16:31les sons de « bad boy »,
16:33parce que c'est pas des trucs
16:34que j'aurais pu sacrifier
16:35et dire « bon,
16:36si le son est frais »,
16:36mais non.
16:37J'ai des sons ou lourds de ouf
16:38que je ne sors pas
16:39parce qu'il y a des paroles
16:40où je m'en veux.
16:41Ah ouais ?
16:42Parce que je me dis
16:42« ça ne va pas avec ma foi,
16:44c'est hypocrite ».
16:45Donc, c'est plutôt
16:45ce genre de culpabilité-là.
16:47Je ne pensais pas
16:47que tu avais ces limites-là.
16:49C'est pas genre
16:49« je ne vais pas dire ça »,
16:50c'est « je fais le son,
16:51je l'écoute
16:51et finalement,
16:52je ne le sors pas »
16:52parce que ça va paraître
16:54pour de l'incitation
16:55à la violence,
16:57soit à l'incitation
16:57à la consommation
16:58de drogue,
17:00de Xanax.
17:01Tu analyses beaucoup,
17:02tu es quelqu'un
17:02qui t'auto-analyse beaucoup
17:03et tu te culpabilises
17:04aussi pas mal.
17:05Comme je crois au paradis,
17:07alors ça ne s'achète pas
17:09le paradis.
17:09Tu ne peux pas mentir à Dieu,
17:10faire genre « t'es bon »
17:11alors que tu es une merde.
17:12Donc, je pense tout le temps
17:13et même le terme
17:15n'est pas bon,
17:16mais à d'acheter
17:16ma place au paradis,
17:18de gagner ma place.
17:19Même ça, je me dis
17:20« est-ce que ce n'est pas hypocrite
17:21de faire ça
17:22pour aller au paradis ?
17:23Pourquoi tu ne le fais pas
17:24pour le faire ? »
17:25Je rentre dans des trucs,
17:25je me dis frère
17:26« je vais aller boire
17:27un grand verre d'eau,
17:28arrêtez de penser à ça »
17:29parce que j'ai des potes
17:31qui rentrent dans cette discussion-là
17:33et ils ne sont pas d'accord
17:34du tout sur la foi.
17:35Par exemple,
17:36quand je mets ma croix
17:36dans mon cou,
17:37j'ai des potes qui me disent
17:37« tu vois, cette croix
17:38que tu mets là, là, là, là. »
17:40Tu vois, on n'est pas d'accord.
17:42Mais on en parle.
17:43Après, c'est personnel.
17:44Oui, c'est personnel.
17:44Mais je pense que
17:45quand je l'affiche en gros
17:46comme ça dans mon cou,
17:47un pote peut m'en parler,
17:49tu vois.
17:49Pas un inconnu.
17:50Même un inconnu,
17:51mais de façon cool.
17:52Il ne vient pas me faire
17:52un coup comme ils font
17:54en français avec le voile,
17:54tu vois.
17:55Mais tu l'as carrément
17:55fait tatouer, là, là,
17:56sur le front.
17:57Je leur explique
17:57pourquoi j'ai ma croix.
17:58Donc vous en avez une dans le dos.
17:59On a des choses,
18:00des fardeaux à porter,
18:01donc c'est symbolisé par la croix.
18:03Et je crois aussi en Dieu
18:05et au sacrifice de son fils.
18:07Mais je crois aussi
18:08en la véracité
18:10des mots du prophète.
18:12Je crois en la puissance d'Allah.
18:13Je crois en la puissance
18:15de la nature.
18:17Je crois en la puissance
18:19des divinités égyptiennes.
18:21Je crois en plein de choses.
18:22On a des forces
18:23pas explicables, en tout cas.
18:24Oui, des forces pas explicables
18:25et que moi, je sais
18:26que ça agit dans ma vie
18:27et que j'ai déjà vu
18:28ces forces-là agir.
18:29Et même, elles agissent
18:30sur moi, dans ma façon
18:31de les traguer.
18:32Toi, je ne vais pas
18:33te foutre à terre, toi.
18:35Toi, je ne vais pas te vendre
18:36un gramme de coke
18:37parce que je crois en ça.
18:38Donc ça agit.
18:39Et pourquoi tu as été jusqu'à
18:40le tatouer carrément
18:40sur ton front ?
18:41C'est-à-dire, quand tu te regardes,
18:43c'est le premier truc
18:43que tu vois.
18:44Comme ça, quand tu me vois,
18:46tu as déjà une idée
18:46que je suis un mec de froid.
18:48Il y a des curés
18:49qui me regardent
18:50et ils me sourient
18:51alors que le tatouage
18:52est interdit.
18:52Il me regarde,
18:53il me dit, mon fils,
18:54juste pour la croire.
18:55Moi, je ne peux pas dire toi.
18:57Il dit, je vais te montrer mon dos.
18:59Tu vas me baigner.
19:00Par rapport à tout ce que
19:01tu as raconté depuis le début,
19:02entre ton enfance,
19:05entre le manque de confiance
19:06en certaines personnes,
19:07le succès, l'abondance,
19:08un peu tout ça,
19:09tu arrives à un moment de ta vie
19:10et comment mentalement ?
19:11Ça te crée une stabilité
19:12ou ça te crée des conséquences ?
19:13Tu ne sais pas ça.
19:14Tu ne sais pas que tu es...
19:15En tout cas,
19:16je ne suis pas à la date de ce type-là.
19:17Tu ne sais pas que tu es traumatisé
19:18ou que ton enfance n'était pas bonne.
19:20C'est après qu'en viennent les problèmes
19:22et que ça revient tellement fort
19:23qu'on doit aller consulter
19:24des gens,
19:26des naturopathes,
19:27des sophrologues,
19:28des psychiatres,
19:28des psychologues,
19:29des gens qui manient la science,
19:32les énergies.
19:33Et tout le monde te dit la même chose,
19:34tu te dis,
19:34ton enfance,
19:35c'est quand même à top.
19:37Il y a des gens qui disent,
19:38c'est chaotique.
19:38Moi, je ne trouve pas.
19:40J'en ai dit.
19:40C'est ma normalité.
19:41Mes parents ont eu leur souci,
19:42donc ils ont fait comme ils pouvaient.
19:43Et quand je parlais avec ma mère,
19:46il y a des trucs que je lui dis,
19:47elle me dit,
19:47non, ce n'est jamais arrivé.
19:50Ça, c'est les parents toujours.
19:51Déni, déni total.
19:52Si pour toi,
19:52c'était ta normalité,
19:54mais que tu as été
19:54jusqu'à consulter des personnes,
19:56quels ont été les moments
19:57où tu te dis,
19:58ok, là, ça ne va pas,
19:59il y a un problème ?
20:00Une crise d'angoisse.
20:01Tu as eu beaucoup de crises d'angoisse ?
20:01Oui, beaucoup,
20:02énormément,
20:03partout,
20:03dans le ciel,
20:04sous l'eau,
20:05partout.
20:05Qu'est-ce que tu ressens
20:06quand tu as une crise d'angoisse ?
20:07Une crise cardiaque.
20:07Il y a des gens,
20:08c'est la tête,
20:09il y a des gens,
20:09c'est les jambes,
20:09il y a des gens,
20:10c'est le souffle,
20:10il y a des gens,
20:11ils tombent,
20:11c'est la crise cardiaque.
20:13Tu as l'impression
20:13que ton cœur s'arrête ?
20:14Ah oui,
20:14il explose.
20:15C'est un hôpital plein de fois,
20:17mais tu vas à l'hôpital,
20:18ils te disent,
20:18buvez de l'eau,
20:19je ne peux rien faire,
20:19vous êtes en pleine forme,
20:20vous avez une santé de ouf.
20:21C'est frustrant, là.
20:22Donc, tu vas commencer
20:35oui, je s'ouvre.
20:36Les gens disent,
20:37ouais, j'ai fait ça
20:37parce que j'ai été maltraité petit.
20:39Je dis,
20:39mais ferme ta gueule,
20:40tu vas raconter tout ça.
20:41C'est vrai,
20:42les gens,
20:42ils deviennent le résultat
20:44de ce qu'ils ont été formés,
20:46moulés.
20:47L'environnement.
20:48J'ai appris ça après,
20:48pour moi,
20:49il n'y a pas de traumatisme.
20:49Je ne peux jamais dire,
20:51maman, je t'en veux,
20:52papa, je t'en veux,
20:53jamais je peux dire ça.
20:54Mais il y a des trucs
20:54qui se sont passés,
20:55il ne faut pas mentir,
20:56c'est des faits.
20:57Ça agit après
20:58sur ma façon de vivre
20:59et puis sur des crises d'angoisse
21:01qui apparaissent.
21:01Est-ce qu'il y a eu un moment,
21:02une crise d'angoisse
21:03un peu plus forte
21:03qui justement t'a fait changer
21:05toute cette façon de penser ?
21:06Que toi, à la base,
21:07t'as en fait genre,
21:07mais il me rentre tranquille,
21:08tout va bien.
21:09C'est celle qui t'envoie à l'hôpital,
21:10celle qui te prend en plein concert,
21:12ça devient handicapant, voilà.
21:13Là, tu t'as dit,
21:13t'es obligé,
21:14il faut voir quelqu'un,
21:15tu y vas reculons,
21:16mais tu vas et puis tu t'en rends compte
21:17que tu parles, tu parles.
21:19Puis tu découvres aussi,
21:20autour de toi,
21:20il y a des gens pareils.
21:21T'as des amis
21:21qui font des crises d'angoisse,
21:22t'as des adultes,
21:23des grandes cousines,
21:25grands cousins
21:25ou des grands artistes
21:27que tu connais
21:27ou que tu commences à connaître
21:28qui font des crises d'angoisse,
21:29des fans qui en parlent
21:31et j'ai des amis
21:31qui maintenant,
21:32quand ils ont une crise,
21:33ils viennent me voir
21:34et tu dis,
21:34je fais une crise,
21:34je fais une crise,
21:35je fais une crise.
21:37C'est même pas une crise,
21:39mais c'est genre
21:39comme c'est moi,
21:39le professionnel.
21:41Je fais une crise,
21:41je fais une crise,
21:42tu ne fais pas une crise.
21:43Débloquer des trucs,
21:44un peu trop.
21:45Ouais, on en parle,
21:46je ris parce que
21:47le mec,
21:48il m'a fait ça.
21:49La dernière fois,
21:50il m'a fait
21:50un tas de marathons,
21:51il me dit,
21:51je fais une crise.
21:52Je lui ai dit,
21:53tu fais une crise de quoi ?
21:54Il me dit,
21:55je suis heureux.
21:57Tu fais une crise de joie ?
22:00Oui !
22:01Ça n'existe pas.
22:01Ça n'existe pas, gros.
22:03Mais il a souffert,
22:04son cœur battait le visage.
22:06Ça m'a fait rigoler.
22:07Mais je lui ai dit,
22:07tu vois un peu
22:08où je vais quand je te dis.
22:09Parce que c'est des gens,
22:10comme c'est mon entourage,
22:12je leur dis,
22:12là, je fais une crise.
22:14Mais ça ne se voit pas.
22:14Il me disait,
22:16ah oui,
22:16attends,
22:18qu'est-ce que je peux faire ?
22:18Je lui dis,
22:19je ne veux rien.
22:19Tu peux rien faire.
22:20Tu le tiens,
22:21tu dis,
22:21je ne veux pas bien.
22:22Il se dit,
22:23mais ça ne se voit pas ?
22:23Et chaque fois,
22:24je lui dis à ma femme,
22:24est-ce que ça se voit ?
22:25Le concert est là,
22:26j'ai fait une crise
22:26pendant 30 minutes.
22:28Elle me dit,
22:28on n'a jamais vu ça.
22:29Pendant que tu étais en concert ?
22:30Elle me dit,
22:30on tourne sortie de scène
22:31ou on tourne fait ?
22:32J'ai dit,
22:32j'étais en pleine crise.
22:34Elle me dit,
22:34ça ne se voit pas.
22:35Et tout le monde le voit.
22:36Donc,
22:44tu continues à faire le show
22:46pendant une heure et demie,
22:47deux heures,
22:47et tu ne tombes pas.
22:49Si tu étais en train de faire
22:49une crise cardiaque,
22:51tu tombes.
22:52Mais c'est là que tu vois,
22:53c'est dans la tête,
22:53c'est ce qu'on appelle
22:54des angoisses.
22:55C'est mystérieux.
22:56Tu mets le mot angoisse
22:57sur ce que tu ressens,
22:58mais dans ton bolo,
22:58tu décris aussi assez bien
22:59la dépression.
23:00Tu te couchais sans dormir,
23:01tu te levais sans envie,
23:03que la fête n'avait aucun goût,
23:05que les repas n'avaient aucun goût.
23:06Ça s'appelle la dépression,
23:08sûrement,
23:08mais je ne savais pas
23:08que c'était la dépression.
23:09Mais maintenant,
23:11on peut dire que c'est
23:12les prémices de la dépression,
23:13quand tu te sens.
23:14Pas avoir le goût des choses,
23:15vouloir rester couché,
23:18à coeur,
23:19genre aller boire un truc
23:20qui te réveille,
23:21je pense que ça,
23:22c'est un signe de dépression.
23:23Je ne sais pas s'il y a
23:24un autre mot,
23:24mais tu n'es pas au top.
23:26Et quand tu parles du Xanax,
23:29quand tu es son,
23:29dans un refrain,
23:30j'ai plus de Xanax que d'amis,
23:31c'est dans Masterclass.
23:32Ce médicament,
23:33t'a aidé dans cette dépression ?
23:35Ça m'a fait croire
23:36que ça m'a aidé
23:36pendant 5, 4, 5 ans.
23:38Jusqu'au jour
23:40où ça ne fait plus effet.
23:41C'est-à-dire,
23:42le Xanax,
23:42au début,
23:42quand tu prends sur une crise,
23:44ça calme la crise tout de suite.
23:45Mais comme c'était nouveau pour moi,
23:46donc mon corps,
23:47mais à partir d'une certaine
23:48nombre d'années,
23:49ça ne sert plus à rien
23:49et ça devient juste une addiction
23:51et puis un réflexe.
23:52C'est-à-dire,
23:53dès que,
23:53putain,
23:54j'ai mal à la tête,
23:54Xanax,
23:55je me rends avec Xanax
23:56et le médecin te dit
23:57de prendre ça,
23:58ça, ça, ça,
23:58donc tu suis ce qu'il dit,
24:00mais c'est de la drogue,
24:01le Xanax.
24:02Quand aujourd'hui,
24:02j'ai plus de Xanax que d'amis,
24:03c'est parce que j'avais toujours
24:05beaucoup, beaucoup de boîtes.
24:06Je prévois toujours,
24:07où que j'aille,
24:08une plaquette dans ma poche.
24:09Je prends l'avion partout,
24:11garde à vue.
24:12J'arrive,
24:12je dis au policier,
24:13il me faut une plaquette de Xanax.
24:14Ils me disent,
24:14non, on n'a pas le droit.
24:15J'ai dit,
24:16si, si,
24:16vous allez trouver
24:17et ils amènent.
24:18Le Xanax,
24:18c'est de chien comme ça.
24:19Une addiction,
24:20ce que tu as dit.
24:20Tu as survécu combien de temps
24:21avec cette consommation
24:23comme ça excessive ?
24:24De 2016 à ce matin.
24:26Encore aujourd'hui ?
24:27Oui.
24:27Ah ouais,
24:28donc tu as conscience
24:29que c'est une addiction
24:29mais tu n'en es pas sorti ?
24:30Tu ne peux pas t'arrêter d'un coup.
24:31J'ai déjà essayé d'arrêter d'un coup
24:32et quand tu arrêtes d'un coup,
24:34tu as des réactions de ouf.
24:34Le manque ?
24:35Oui, alors j'en prends moins,
24:37mais dans ma poche journée,
24:38dans ma voiture,
24:39il y en a.
24:40C'est des trucs
24:40que tu ne peux pas arrêter d'un coup.
24:41Tu as une période,
24:42tu te sens bien pendant une semaine
24:43et d'un coup,
24:43tu te sens bizarre,
24:44tu commences à avoir
24:46des palpitations ou des trucs.
24:47C'est la seule drogue
24:48que je consomme.
24:49Elle est puissante.
24:50Et tu as envie d'arrêter un jour ?
24:51Là, je vais arrêter
24:52d'ici un mois,
24:53je pense que c'est fini.
24:54Tu veux vraiment
24:55ce sevrage petit à petit ?
24:56Oui, c'est que tu coupes en deux
24:57ou diminue au fur et à mesure
24:59pour que ton corps
24:59se...
25:00comme la cocaïne,
25:02comme le crack.
25:03Mais quand il y a l'angoisse,
25:05ce n'est pas festif,
25:05tu penses que ta sérénité
25:07en dépend.
25:08Donc c'est pire pour moi
25:09parce que tu peux arrêter
25:10une drogue,
25:10tu te diras
25:10que c'est juste pour faire la fête
25:12mais quand c'est un truc
25:12qui te maintient,
25:13tu penses que tu ne peux pas
25:14t'en passer, quoi.
25:15Quelles ont été les limites
25:16de ta dépression ?
25:17Elle t'a mis jusqu'où ?
25:18Ça m'a mis jusqu'à me demander
25:20est-ce que je fais un album,
25:22ton bolo ?
25:23Est-ce que je continue la musique ?
25:24Alors premièrement,
25:25après d'être avec ma femme,
25:27je voulais qu'on m'interne.
25:29Mon entourage était pour.
25:30Pourquoi pour ?
25:30Parce que tu n'avais plus goût à...
25:32Parce que mon entourage
25:33n'avait pas le don de soi
25:35pour s'occuper de ce que
25:37l'hôpital ferait.
25:38Donc voilà,
25:39Dieu qui est devenu ma femme,
25:40c'est s'y opposé.
25:41Donc elle s'en occupait.
25:43Moi, je voulais vraiment y aller.
25:43J'avais confiance
25:45dans l'hôpital psychiatrique.
25:46Qu'est-ce que tu voulais trouver
25:47dans votre cadre ?
25:48Être sous surveillance H24
25:49et soigner H24.
25:51Pourquoi ?
25:51Tu avais des pensées noires ?
25:53C'était quoi ?
25:54Non, pas de pensées noires.
25:55C'est genre,
25:55je veux qu'on me surveille H24
25:56pour me prescrire des médicaments,
25:58me guérir vite.
25:59Tu vas faire disparaître le truc.
26:00Alors qu'il n'y a pas de cure
26:03pour l'angoisse, vraiment,
26:04à part les gens
26:05qui changent de mode de vie
26:06et qui vont vivre
26:07au-dessus d'une montagne,
26:08qui n'ont plus Instagram,
26:09qui n'ont plus de carrière.
26:11Donc j'ai pensé
26:11à arrêter de chanter.
26:13Et je regardais sur le net,
26:15je parlais avec un pote à moi
26:16qui l'a fait,
26:16d'aller habiter dans l'Amazonie
26:18et de vivre là.
26:19Mais déjà,
26:21j'ai des enfants
26:21auxquels je tiens.
26:23Je tiens à rester dans la société
26:25et à ma position
26:26de leader antillais,
26:28je tiens à ma place.
26:29Donc je ne suis pas prêt
26:30à quitter Babylone pour l'instant.
26:33Et donc,
26:33tu as décidé de trouver
26:34des solutions
26:35d'une autre manière ?
26:36Plus dans l'énergie,
26:38ce qui est des médecines
26:40non occidentales.
26:41des médecines égyptiennes,
26:43des médecines arabes.
26:44Quand tu es quelqu'un
26:44de complexe comme ça,
26:46avec une vie bizarre comme ça,
26:48c'est mieux quand tu tombes
26:49sur des gens bizarres
26:49entre guillemets aussi
26:50que quelqu'un...
26:51Quand je parle au psychologue,
26:52je lui dis,
26:53par exemple,
26:54j'ai fait un show,
26:55il y a une fusillade,
26:56mais c'est léger ça.
26:57Quoi ?
26:59Comment vous pouvez dormir
27:00avec ça ?
27:00C'est normal ?
27:01Je dis,
27:01mais non,
27:01ça, ça n'a rien à voir.
27:02C'est la vie, ça.
27:04C'est normal.
27:04C'est ta vie.
27:05Moi, c'est pas ma normalité,
27:06par exemple.
27:06Mais ça ne me traumatise pas.
27:07Même pas inconsciemment ?
27:08Tu penses que ça t'impacte
27:09même pas légèrement ?
27:10Non, des coups de feu
27:11dans une soirée,
27:11c'est fait pas anti de la nuit.
27:13La nuit,
27:13il y a des bons moments,
27:14mais la nuit n'est pas
27:15un moment sûr.
27:17Ça ne te surprend pas,
27:18en fait,
27:18si ça se passe dans la nuit ?
27:19Non, non, non.
27:20Donc ça ne peut pas traumatiser ?
27:21Tant qu'il n'y a pas une fille
27:22ou quelqu'un
27:23qui se mange une balle
27:23dans la tête,
27:24ça arrive aussi,
27:25mais des coups de fusillade
27:26dans une soirée,
27:27c'est banal.
27:28Tu as encore
27:28certaines problématiques,
27:29par exemple,
27:30si le manque de sommeil,
27:30tu en parles beaucoup.
27:32Toutes ces problématiques-là
27:33sont donc encore présentes ?
27:34Là, c'est réglé, là.
27:35Je suis Usain Bolt.
27:37Je dors à une heure décente.
27:39C'est pas vrai.
27:40Je mange comme Karim Benzema,
27:42sauf le porc.
27:43Il ne mange pas.
27:44Je ne bois quasiment plus
27:46et je ne filme plus du tout.
27:48Ça, ça n'a pas été compliqué
27:49d'arrêter tout ça ?
27:50Non, non.
27:51L'alcool, oui.
27:52L'alcool, c'est bon au goût.
27:54Avec tes potes,
27:54tu bois et ça crée une ambiance.
27:56À chaque fois, je me dis
27:57c'est une tentation.
27:58Est-ce que la religion
27:59t'a aidé dans ces moments-là,
28:01dans ces périodes
28:01un peu compliquées ?
28:02La foi, oui.
28:03Pas la religion.
28:04Parce que la religion
28:05a été méprisante avec nous.
28:07Par exemple, ma mère
28:08était radiée de l'église,
28:10du temple,
28:10parce qu'elle avait
28:11des bourgues dorées.
28:12Mon père s'est opposé
28:13à beaucoup de dirigeants
28:16qui avaient des attouchements
28:18sur des femmes.
28:19Il s'est vu mettre
28:20dans des énormes problèmes
28:21par rapport à ça
28:22parce qu'il a attaqué
28:22une institution.
28:23Des choses comme ça
28:24qui m'ont dégoûté
28:24de la religion,
28:25donc je me suis fait
28:25ma propre religion.
28:26C'est pour ça que je me permets
28:27dans un son de parler
28:28du Père de Jésus,
28:30de Allah,
28:31comme dans Praising,
28:32de dire Allah,
28:32de l'Allah.
28:33C'est pour ça que j'en ai fait ça.
28:34Si je peux me permettre,
28:35quand tu dis religion,
28:36en fait, tu parles de l'homme
28:36qui pratique la religion,
28:37en fait, de ce que l'homme en fait.
28:38Je parle des dirigeants religieux,
28:40surtout,
28:41parce que les gens ont foi
28:42dans des dirigeants
28:43qui sont censés
28:44être les entremetteurs de Dieu.
28:46J'ai un ami prêtre,
28:48par exemple,
28:48qui est parti de l'église
28:50parce qu'il supportait plus
28:51ce qu'il voyait,
28:52ce qu'on lui faisait subir.
28:54Donc, j'ai un avis très ciblé.
28:58C'est très clair dans ma tête.
29:00Donc, ce qui m'a trouvé,
29:00c'est plutôt ma foi
29:01et ma crête
29:02de la force supérieure
29:04et immortelle.
29:06Il y a autre chose aussi
29:06dont tu parles
29:07de manière très positive
29:08qui t'a beaucoup aidé.
29:10C'est l'amour,
29:11c'est ta femme.
29:12Tu le mentionnes dans
29:12beaucoup de sons.
29:14Ta femme qui s'appelle aussi Habibi.
29:15Elle t'a beaucoup aidé,
29:16j'ai l'impression,
29:16dans ton parcours
29:17et dans ta vie.
29:17Déjà, je n'ai pas eu
29:18de temps en hôpital psychiatrique.
29:19C'est elle.
29:20Merci.
29:21Il y a des gens
29:22comme ma femme
29:23qui t'aident
29:24et qui oublient
29:26de céder eux-mêmes.
29:27C'est un certain
29:27qu'on appelle le sacrifice.
29:28Ce pourquoi on prie
29:29et on aime Dieu,
29:30c'est parce qu'il a sacrifié
29:31son fils
29:32qui est le sacrifice ultime.
29:33Quand quelqu'un
29:34se sacrifie pour toi,
29:35malgré tes conneries,
29:36malgré que ce n'était pas sa vie,
29:40ce n'était pas son fils,
29:41donc tu ne peux que rendre
29:42pas gloire,
29:43mais presque gloire
29:43à la personne
29:44quand tu reconnais
29:45musicalement
29:46ce que ça a fait,
29:47humainement,
29:48au niveau de la santé,
29:50judiciairement,
29:51quand j'ai un problème
29:51ou qu'on m'arrête,
29:52je n'ai aucun doute
29:53dans ma tête
29:54que quand je suis dans la cellule
29:55qu'elle est plus stressée
29:56que moi
29:56et qu'elle va tout faire
29:58pour que je sorte.
29:58Moi, je suis comme ça
29:59et je sors.
30:01Quand tu peux avoir confiance
30:02à quelqu'un
30:03sur ta sécurité de vie
30:05mentale, physique,
30:06financière, etc.,
30:08les finances,
30:08c'est le dernier truc,
30:09mais c'est pour ça
30:10que ça t'inspire.
30:12Et pour finir
30:12sur une note positive,
30:14dans Habibi,
30:15tu dis
30:15donner la vie,
30:17ça, c'est pour bientôt.
30:18Oh, tchallah.
30:19Projet à venir ?
30:20Si Dieu veut.
30:21C'est ce que tu souhaites
30:22pour ton avenir ?
30:23T'épanouir plus en famille ?
30:24Faire des enfants,
30:25vivre avec eux,
30:26parce que je ne vis pas
30:27avec les miens,
30:27je les vois rarement.
30:29Les situations sont compliquées
30:30quand les séparations
30:30sont compliquées
30:31et les adultes oublient
30:33qu'on parle d'enfants.
30:34Il faut mettre
30:34les enfants avant tout.
30:36Ils peuvent créer
30:36des enfants
30:37qui vont devenir
30:38ceux que j'étais à 16 ans,
30:3917 ans,
30:39ou en pire.
30:40Ça, il y a des gens déboussolés
30:41qui commencent à boire,
30:43en fumer pour rien.
30:44C'est ça l'égoïsme
30:45qui m'énerve
30:46chez certains adultes.
30:47Moi, je veux faire
30:48des enfants déjà
30:48parce que je veux
30:49donner des enfants
30:49à ma femme,
30:50je veux qu'elle m'en donne,
30:51je veux des enfants chez moi,
30:52que mes enfants grandissent
30:53tous les jours avec moi.
30:55Donc, oui,
30:55c'est quelque chose
30:55que je n'ai pas vécu
30:56parce que j'ai un fils jeune déjà
30:57et je me suis séparé
30:59des mères de mes enfants,
31:00mais c'est quelque chose
31:01que j'aurais aimé vraiment vivre
31:02comme certains amis
31:03que je vois.
31:04Je n'ai plus pas
31:04quelques d'envie
31:05ni de jaloux.
31:05Le seul moment
31:06où je ressens de l'envie,
31:07c'est quand je vois
31:08un gars,
31:09un pote à moi
31:09avec ses enfants.
31:11Je lui dis
31:11« Tu ne sais même pas
31:12comment j'aurais donné
31:13beaucoup de trucs
31:14pour ce que tu as là.
31:16Donc, profite. »
31:17Parce que tu as
31:18beaucoup de choses
31:18mais tu n'as pas ça,
31:19en fait, c'est ça ?
31:20Dans ce sens-là.
31:20Je n'ai pas l'un des trucs
31:21les plus importants.
31:22Quand tu as des enfants
31:22comme les miens
31:23qui me ressemblent autant,
31:24qui sont magnifiques,
31:25qui m'aiment autant,
31:26c'est compliqué
31:27de te lever,
31:29de te dire
31:29que tu es en train
31:30de te battre
31:31pour voir tes enfants à toi,
31:33qu'on te propose tout
31:34sauf de les voir.
31:35on te monnaie
31:36de les voir, tu vois.
31:37Donc là, tu ne veux plus
31:38reproduire ces mêmes…
31:39Prendre la bonne personne
31:40et être sûre
31:41que ce soit elle
31:42qui va même quand…
31:44Même si demain
31:45c'est l'âne entre nous,
31:46je sais que tu ne vas pas faire
31:46de chantage
31:48ou me prendre par
31:49mon point faible
31:50qui est ma descendance.
31:53Ça, c'est pour moi,
31:54les femmes qui font ça,
31:55c'est…
31:57C'est…
31:59On sent de la colère.
32:01C'est même pas
32:01de la tristesse,
32:02c'est de la colère
32:03que ça me donne.
32:03Je ressens.
32:04Donc voilà.
32:05Je te le souhaite encore.
32:06En tout cas,
32:07je te le souhaite.
32:08Si Dieu le veut.
32:09Exactement.
32:09Merci beaucoup Kalash.
32:10Merci.
32:10Merci.
32:10Merci.
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