- il y a 2 jours
Luc est né et a grandi dans une famille millionnaire. Après la séparation de ses parents, il part vivre en Bolivie avec sa mère. Argent facile, voyage, vêtements, sorties, de multiples relations, Luc, en façade, vit une vie de rêve. Cette vie d’excès va finir par le perdre. Après avoir touché le fond, il s’épanouie aujourd’hui grâce à l’amour de son père et à l’écriture. Il nous raconte.
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00:00L'argent fait-il vraiment le bonheur ?
00:01Luc, en racontant son histoire, est venu déconstruire cette idée,
00:04car issu d'une famille de millionnaires, il a manqué de beaucoup d'attention et d'amour,
00:08ce qui l'a conduit à des addictions comme le sexe et l'alcool.
00:11Alors comment combler ces manques-là sans passer par des extrêmes ?
00:15Et je me suis retrouvé en quelque sorte fils unique d'une famille blindée,
00:19enfin il faut dire la vérité, et on n'a jamais vraiment eu à se plaindre.
00:23On a sûrement même eu trop à un moment, et c'est ce qui a péché dans nos vies.
00:27En soi, le contexte financier dans lequel j'ai évolué, il a toujours été,
00:31principalement ma famille maternelle, mais au moment de la séparation,
00:34je ne me suis retrouvé qu'avec ma mère, et après on est parti vivre en Amérique du Sud.
00:39Et l'argent, à partir de mon déménagement, vraiment c'est comme ça que je le vois,
00:43l'argent a commencé à devenir mon oxygène, et en même temps c'est devenu mon assassin.
00:48Pendant trois ans et demi, j'ai faké, sans le conscientiser, une vie parfaite.
00:54Les gens, et mes amis aussi, n'ont vu qu'un enfant riche,
00:59profitant de son argent pour voyager aux quatre coins du monde.
01:03Ils m'ont vu dans des défilés de mode, parce que j'ai terminé par être mannequin en Bolivie.
01:08Ils m'ont vu dans des grands événements.
01:10Ils ont vu une vie de luxe, et une vie qui donne envie.
01:13Mais la réalité, elle était tout autre.
01:15Je ne dirais pas que je n'avais pas d'amour, mais je n'avais pas l'impression d'être correctement aimé,
01:19parce que j'ai commencé à avoir des tonnes de relations avec plein d'hommes, enfin de garçons différents.
01:26En 2019, j'ai connu plus d'une centaine de partenaires, alors que j'étais à peine majeur.
01:31J'avais conscience que ça ne me faisait pas du bien, mais je ne vivais plus que par les vices et les artifices.
01:36C'était la seule chose qui me maintenait en vie, parce que sûrement que je ne comprenais pas d'où venait le malheur à ce moment.
01:42Que ce soit le sexe en abondance, l'alcool en abondance, la démonstration de l'argent en abondance,
01:48c'était les seules choses qui me faisaient tenir en vie.
01:50C'est pour ça qu'au final, je dis que l'argent était devenu mon unique oxygène,
01:54parce que l'argent me permettait de susciter l'envie, l'argent me permettait d'acheter l'alcool.
01:58Et tristement, l'argent était l'unique chose pour laquelle les garçons venaient me parler.
02:02Donc tout ça, tout était lié à l'argent finalement.
02:05C'était l'argent qui alimentait mes vices.
02:07J'ai vécu pendant trois ans un long suicide inconscient en Bolivie.
02:10Ma mère a vu mon mal-être, et l'exemple le plus concret, c'est toutes les coucheries que j'ai pu avoir,
02:16parce que c'était à la maison, et elle les voyait passer, des fois trois par jour.
02:20À aucun moment j'ai eu non ou stop.
02:22Je crois que c'était à la limite d'être malsain quand même, notre relation.
02:26On était tous les deux à part de la réalité.
02:28Personne ne m'a jamais aidé.
02:30Je considère que j'ai appelé pendant trois ans à l'aide,
02:33mais que jamais personne n'a reçu quoi que ce soit.
02:35Je suis tombé en dépression et en anorexie.
02:37J'ai perdu 30 kilos en un an, et je suis descendu jusqu'à 37 kilos en novembre 2018.
02:42Mais bien que les gens, par contre, voyaient que je maigrissais,
02:45je ne crois pas qu'ils conscientisaient le fait que je n'allais pas bien.
02:48Parce que moi-même, je ne le conscientisais pas.
02:50J'ai pris l'alcool comme remède contre la tristesse,
02:54et je ne pensais pas que ça allait avoir une aussi grande place, aussi jeune aussi, dans ma vie.
02:59Je ne buvais pas du tout pour la bonne saveur de la tequila, parce que c'est vraiment infect.
03:03Mais j'avais mal, mais d'un côté, j'étais bien,
03:05parce que j'avais l'impression de m'être éloigné de la réalité de ma vie.
03:09Et la réalité de ma vie, bien qu'elle était un mensonge, c'était ça la réalité de ma vie.
03:12C'était le mensonge dans lequel je baignais, dans lequel je m'étais totalement noyé.
03:17Et au final, j'ai sombré dans l'alcoolisme à 17 ans, inconsciemment.
03:21Je comprenais que je n'étais pas très heureux,
03:24et que je n'avais peut-être dans ma vie que de l'argent.
03:27La vérité, c'est que j'aimerais comprendre aussi pourquoi il n'y a pas eu de sonnette d'alarme tirée.
03:33Mais la vérité, c'est que mon père s'est toujours énormément inquiété,
03:37malgré les 12 000 kilomètres, et que nos relations étaient de temps en temps un peu conflictuelles.
03:41Et alors que j'étais au plus bas de mon poids,
03:44il avait fait toutes les démarches nécessaires dans une clinique privée de Biarritz.
03:48Ma mère m'a dit que si je souhaitais rentrer en France, il n'y avait pas de problème,
03:52juste que je n'essayais pas de la recontacter.
03:54Mais que si je restais avec elle en Bolivie, il fallait que je coupe les ponts avec mon père.
03:57On m'a demandé de choisir entre mes deux parents.
04:00Mais encore une fois, ce n'était pas un choix.
04:02Ça faisait deux ans que je vivais une vie de luxe grâce à ma mère,
04:05que je m'étais forgé grâce à l'argent,
04:08que je n'arrivais pas à avoir autre chose que la vie que j'avais.
04:11Donc ma mère avait totalement conscience de ce qu'elle me demandait.
04:14Déjà, je pense qu'on ne peut pas choisir entre ses parents,
04:17et j'aurais préféré jamais devoir choisir entre mon père et ma mère.
04:20Mais j'avais 17 ans, je venais de réaliser tous mes rêves grâce à ma mère,
04:24et donc j'ai coupé les ponts avec mon père, définitivement.
04:27La seule personne qui tempérait ma santé mentale,
04:30et qui tempérait ce rapport que j'avais avec l'argent,
04:33je l'ai renié, donc je n'avais plus aucun pilier stable.
04:36Le seul pilier que j'avais, c'était l'éducation par l'argent,
04:38qu'on m'avait donné et qu'on allait continuer à me donner.
04:41Ma mère avait réussi à me faire détester mon père,
04:42pour aucune raison, juste parce qu'on m'avait formaté à le détester, je crois.
04:46Je suis rentré en France en 2020, je continuais mes coucheries, tout le temps.
04:50Le fait d'avoir eu autant de relations, ne serait-ce qu'une après-midi, qu'une heure, qu'un soir,
04:55enfin, je compensais en fait ce manque de père, par plein de partenaires différents,
05:01et ça me permettait de tenir en vie.
05:02Je ne tenais réellement plus que grâce à l'alcool, aux hommes et à l'argent.
05:06J'ai compris que j'étais en train de me détruire,
05:08et que quelque chose n'allait pas vraiment pendant le confinement.
05:11J'ai compris qu'on ne boit pas autant qu'on est heureux,
05:14on ne couche pas autant qu'on est heureux,
05:16on ne perd pas autant de poids qu'on est heureux, malgré tout.
05:20Pareil, je le répéterai, je ne crois jamais assez,
05:22je ne crache pas sur ce que j'ai eu, jamais.
05:25Et là, l'alcool a vraiment pris une importance capitale dans ma vie,
05:29parce que je conscientisais vraiment ma tristesse.
05:32Mais il y a eu un moment de lumière dans ce confinement.
05:35J'ai fait la rencontre par hasard d'un garçon,
05:37via les réseaux sociaux, qui s'appelait Maxence.
05:39Il attendait qu'une chose, c'était de pouvoir être avec moi, de me voir.
05:42Et je n'avais jamais reçu de l'affection d'un homme d'amour de cette manière,
05:45et je ne sais pas, ça m'a fait tout bizarre.
05:47Il a fait son coming out pour moi, à ses amis et à sa famille.
05:51Ça a été la plus belle preuve d'amour, je crois que j'aurais pu recevoir,
05:54parce qu'il m'envoyait les messages qu'il avait avec sa mère,
05:57et il n'écrivait pas qu'il était gay,
05:58il écrivait qu'il était amoureux d'un garçon.
06:00Et ça a fait toute la différence.
06:01Et je ne sais pas, j'avais enfin l'impression de me sentir vivant aux yeux de quelqu'un,
06:05de me sentir aimé.
06:06Pour la première fois, j'ai compris que j'étais en train de mourir depuis 3 ans et demi.
06:11Parce que d'être avec Maxence, ça me faisait vivre,
06:13et je me rendais bien compte que je ne ressentais pas ça depuis 3 ans et demi.
06:17Et ça a été abominable, ce moment de réalité,
06:20de comprendre que ça fait 3 ans et demi qu'on est en train de mourir,
06:23et que la seule chose qui nous tient à la vie, c'est des vis, enfin.
06:26Et je l'ai compris, parce que Maxence était la seule personne
06:29qui a réussi à me faire vivre, alors que j'étais en train de mourir.
06:34Et...
06:34Et...
06:38Au moment où j'ai compris ça,
06:44j'ai compris que rester à Paris,
06:46ça allait me tuer, de toute façon,
06:47parce que je n'allais jamais être aidé pour l'alcool.
06:50Et l'alcool m'avait déjà fait me mutiler.
06:53Parce que quand j'étais alcoolisé,
06:54c'était là en même temps où j'étais le plus conscient de la réalité.
06:57Et donc je savais que l'alcool, à un moment donné,
06:59allait avoir raison de moi.
07:00Donc je suis redescendu au mois de...
07:05Je suis redescendu le 19, je crois, juin.
07:08La réalité, c'était juste que je voulais vivre une dernière fois
07:11avant d'essayer de mourir.
07:12Parce qu'au moment où j'ai compris que j'allais, de toute façon,
07:15devoir rester à Paris,
07:16parce que je n'avais jamais fait ce que je voulais,
07:19ma vie avait toujours été toute indiquée,
07:21et je savais que ça n'allait pas changer.
07:23Donc avant d'essayer,
07:25peut-être, de quitter ma vie définitivement,
07:28je voulais avoir vécu
07:30un tout petit peu auparavant.
07:32Et...
07:33À ce moment-là,
07:35je me suis servi du fait de savoir mentir aux autres
07:37sur ma vie et sur mes réelles émotions,
07:40parce que pendant deux semaines,
07:41j'ai dû faire semblant d'être heureux de vivre
07:43alors que je préparais mon suicide.
07:46Je savais que le jour où je rentrerai sur Paris,
07:49j'allais essayer de me suicider.
07:50Le 3 juillet,
07:51arrivé à l'appartement,
07:52je suis parti m'acheter une bouteille.
07:54J'ai mis un des costumes
07:55qui m'avaient été fait faire en Bolivie,
07:58parce que je voulais être le plus beau
07:59dans mes derniers moments.
08:01Et...
08:01J'ai dit à mes amis que j'allais dormir
08:06parce que j'étais fatigué.
08:07J'ai appelé Maxence.
08:08Je me suis assis à ma table
08:10avec plein de médicaments.
08:12Et j'ai commencé à les prendre
08:13avec le rosé en plus.
08:14Là, j'ai perdu une notion du temps.
08:16Il y avait une chose qui était sûre.
08:17C'était que je ne voulais pas mourir.
08:19Je voulais juste revivre.
08:21C'était, en quelque sorte,
08:22un dernier appel à l'aide.
08:23J'essayais juste d'enterrer un mensonge
08:25et d'enterrer 19 ans et demi de vie.
08:27C'est pour ça que l'appel à l'aide
08:28a été aussi brutal.
08:29Parce que je n'avais pas peur de mourir.
08:31Vraiment, je n'avais pas peur de ça.
08:32Mais vu que j'avais cette envie,
08:34néanmoins, peut-être,
08:35de vivre un moment, quand même,
08:37vers 21h30, ça, je me souviens de l'heure.
08:39J'ai envoyé les lettres que j'avais préparées
08:41pendant mes vacances dans le dos de Maxence.
08:43De là, ça a toqué chez moi à Vincennes.
08:45C'était les pompiers qui étaient là.
08:47J'étais entre le coma, la réalité.
08:49J'étais vraiment...
08:50J'étais plus grand-chose.
08:52Là, j'étais vraiment en train de mourir de toute façon.
08:54J'ai pris 80 grammes de médicaments
08:56avec toute une bouteille d'alcool.
08:57Et on m'a donc envoyé à l'hôpital
09:00dans la nuit du 3 au 4 juillet.
09:02Deux heures après, on m'a transféré en réanimation
09:04parce que je devais être greffé du foie.
09:07Mon foie était trop en danger
09:08pour qu'il y ait ne serait-ce qu'une solution miracle
09:12en quelque sorte à mon état.
09:13Le matin du 4 juillet,
09:15les docteurs m'ont annoncé
09:16que mon père était dans un train
09:17pour venir me voir.
09:18Je ne comprenais pas pourquoi il venait.
09:20Jusqu'au dernier moment,
09:21ma mère me l'avait fait détester.
09:22Donc, je n'ai pas compris pourquoi
09:23d'un coup, il voulait s'occuper de moi
09:24alors qu'on m'avait mis en tête
09:25qu'il n'avait jamais voulu s'occuper de moi.
09:27Et pour la première fois, en quelque sorte,
09:29j'ai entendu mon père pleurer.
09:31Il avait à l'autre bout du fil
09:32son fils qui était branché.
09:35Et autant ma vie avant ne tenait plus
09:36qu'à l'alcool, à l'argent et aux garçons,
09:39autant maintenant ma vie
09:40ne tenait plus qu'à des machines.
09:42Il y a eu un énorme blanc
09:43dans l'appel que j'ai eu.
09:44Il m'a dit, tu sais que je t'aime.
09:46Et il a raccroché.
09:47Et il est arrivé.
09:50Et très naturellement,
09:52on a reparlé comme s'il n'y avait rien eu
09:54pendant un an et demi.
09:54Parce que ça ne servait à rien
09:56de venir remuer le passé.
09:58Alors qu'on ne savait même pas
10:00si j'allais avoir de futur.
10:02Le matin du troisième jour,
10:03ils sont arrivés en me disant,
10:05enfin en expliquant à mon père et à moi-même,
10:06on ne comprend pas,
10:07il n'y a plus aucune toxine
10:08dans le corps de votre fils.
10:10Tout s'est régulé,
10:11comme par miracle.
10:12Je n'ai jamais été greffé,
10:14alors que médicalement,
10:15j'aurais dû mourir.
10:16J'étais vivant,
10:17comme par miracle.
10:18Et donc, vu que j'allais bien,
10:19on m'a transféré en service de psychiatrie.
10:21Et la psychiatrie,
10:22ça a été le meilleur moment de ma vie.
10:23Par contre, contrairement à la réanimation,
10:25parce que j'ai pu poser des mots
10:26sur ce que j'avais vécu,
10:28sur ce que je ressentais,
10:29on me donnait le droit
10:30de poser des mots.
10:32On me donnait le droit,
10:33en quelque sorte aussi,
10:34de me plaindre de ma vie.
10:35Je ne m'étais jamais autorisé
10:37à me plaindre
10:38ou à dire que j'étais triste.
10:39Parce qu'au final,
10:40le fait de susciter l'envie des autres
10:42s'était retourné contre moi.
10:43Parce qu'on ne peut pas se plaindre
10:44de quelque chose que les autres envient.
10:46Je ne m'autorisais pas
10:48le droit de me plaindre.
10:49Parce que j'avais une vie de rêve,
10:50soi-disant.
10:51Mon père a été l'unique présent
10:52et il l'est toujours
10:53parce que ma mère m'a renié.
10:55Enfin,
10:56renié, c'est peut-être un peu fort.
10:57Mais mon père a été l'unique présent
10:58à partir du 3 juillet 2020
11:00parce que ma mère a arrêté
11:01de me parler
11:02à partir de ce moment.
11:03J'ai dépensé beaucoup d'argent
11:04avant de faire ma tentative de suicide.
11:07Et finalement,
11:07ma mère ne s'est penchée que sur ça
11:08alors que j'étais en réanimation.
11:10Et son unique objectif,
11:12c'était de récupérer les cadeaux
11:13que j'avais pu faire
11:14pour se faire rembourser
11:15et récupérer l'argent.
11:16Elle a vidé mes comptes.
11:17Et ma mère,
11:18pendant la psychiatrie,
11:20demandait seulement des lettres
11:21de mes docteurs
11:22stipulant que j'avais fait
11:23des achats compulsifiquement
11:24avec une pensée suicidaire derrière
11:26de manière à ce qu'elle se fasse
11:27quand même rembourser.
11:28Mais à aucun moment,
11:29elle a demandé si j'allais bien.
11:31Elle n'a jamais cherché
11:32à prendre contact avec moi.
11:33La première chose qu'elle m'a dit
11:34quand même quand je l'ai eu
11:35au téléphone en réanimation,
11:36ça a été
11:37« Si tu penses qu'il faut
11:38qu'on arrête de se parler,
11:39je comprendrai. »
11:40Je crois que j'avais vu la réalité
11:42de notre vie avec ma mère.
11:44Et mon geste,
11:44je crois,
11:45lui avait fait prendre conscience aussi
11:46de tout.
11:47Sauf que se remettre en question,
11:49c'est un énorme travail
11:50et ça fait très peur.
11:51Et je ne crois pas
11:52que ma mère était prête.
11:53Et donc,
11:54elle n'a pas pris de mes nouvelles.
11:56Ça a été quand même
11:56très très dur forcément.
11:58Et je suis sorti de l'hôpital
11:59le 28 juillet 2020.
12:01Ça a continué à être compliqué
12:03parce que j'avais
12:04entre guillemets
12:0419 ans et demi de vie
12:06à changer de tout au tout.
12:07Je devais devenir un adulte
12:09rapidement
12:09parce que je n'avais plus
12:11ma mère,
12:12mais je n'avais plus d'argent.
12:13Je n'étais pas à plaindre non plus
12:14parce que mon papa
12:15a toujours été là.
12:16Je n'avais pas à me plaindre.
12:17Mais pour moi,
12:17je n'avais plus rien
12:18parce que j'avais tellement eu
12:19qu'un confort financier normal,
12:22ce n'était rien pour moi.
12:24Mais par contre,
12:25avec l'envie de vivre
12:26et de réussir,
12:27je devais apprendre
12:28à vivre normalement.
12:29Et ça a été très compliqué au début.
12:31Au final,
12:31je considère que ma vie
12:32depuis ma sortie
12:34de l'hôpital psychiatrique,
12:35c'est une quête
12:36vers la résilience.
12:37Et j'ai compris
12:38que c'est mes soirs.
12:39C'était l'une des choses
12:40les plus importantes
12:41et que ça allait être
12:42la chose la plus importante
12:43dans ma quête de résilience.
12:45Et maintenant,
12:46je me sens complet
12:47et surtout,
12:48je m'estime maintenant
12:50et je me considère
12:51comme tout le monde
12:52devrait le faire.
12:52Je considère
12:53que j'ai ma place
12:54et que j'ai le droit
12:55de vivre
12:55et ça me fait un bien fou
12:56parce que maintenant,
12:57c'est ça qui me raccroche
12:58à la vie.
12:59C'est l'envie de vivre
12:59et de continuer.
13:01Et je pense
13:01que le plus important
13:02dans ma quête de résilience,
13:04ça a été l'importance
13:04de l'écriture.
13:05Lorsque j'étais à l'hôpital,
13:07j'ai écrit 150 pages
13:08en trois semaines.
13:09En fait, j'écrivais ma vie.
13:11J'ai vraiment conscientisé
13:12la chance que j'ai eue
13:13de m'en sortir indemne
13:14et vraiment
13:15sans aucune séquelle.
13:16Je me suis dit
13:17que si je n'étais pas mort
13:18alors que j'aurais dû,
13:19c'était qu'il me restait
13:20encore des choses
13:21à vivre et à accomplir.
13:22Et j'ai pris ces 150 pages,
13:24je les ai imprimées
13:24et je me suis mis en quête
13:26d'écrire en quelque sorte
13:27une autobiographie,
13:29un témoignage.
13:30J'écrivais ma vraie histoire
13:31et je ne pouvais plus
13:33la faker
13:33et je ne pouvais plus
13:34la changer.
13:35C'était la réalité
13:36que j'écrivais
13:37et je l'ai écrite
13:38de manière universelle,
13:39bien que l'histoire
13:40reste personnelle,
13:41de manière à ce que
13:42les gens puissent
13:42s'identifier
13:43ou non, bien entendu,
13:45mais puissent essayer
13:46de comprendre
13:47et de rentrer
13:48dans mon histoire.
13:49J'allais bien
13:50et je me suis dit
13:50que je pouvais peut-être
13:52aider les autres
13:52à aller bien.
13:53Je n'avais jamais reçu
13:54d'aide nécessaire
13:55et j'ai considéré
13:56que mon livre
13:57pouvait être une aide
13:58bien qu'elle ne remplacera
13:59jamais un psychiatre
14:00ou autre chose,
14:01mais ça allait être
14:02mon aide à certaines personnes
14:03de mettre un point final
14:05définitif
14:06à ma vie d'avant.
14:07J'ai été très fier de moi
14:08parce que pour la première fois
14:10de ma vie,
14:10j'avais fait quelque chose
14:11pour moi-même
14:12et par moi-même.
14:12Je partais de rien.
14:14J'étais un énorme enfant
14:15et j'ai enfin le sentiment
14:16d'être devenu un adulte
14:18et c'est génial.
14:19ORIGIN
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