00:0018h18 de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1, demain nouvelle journée de mobilisation à l'appel des syndicats,
00:15peut-être une mobilisation moins importante que la semaine dernière, mais néanmoins un dispositif de sécurité imposant,
00:22écoutez Laurent Nouniez, le préfet de police de Paris.
00:24On aura un dispositif très conséquent.
00:26Combien précisément ?
00:27Plusieurs milliers de fonctionnaires de police, de militaires de la gendarmerie, de forces de sécurité intérieure, on sera autour de 5 000.
00:345 000.
00:35Pour Paris et la région parisienne.
00:37Pour Paris et l'agglomération parisienne, mais vous savez, l'essentiel va se dérouler à Paris.
00:41À Paris même.
00:42Mais à partir du moment où vous avez des groupes à risque, il est plus prudent évidemment de se protéger.
00:45Rappelez aussi que sur le dernier itinéraire, dès qu'il y a eu des tentatives de dégradation de commerce, il y a eu intervention des forces de l'ordre,
00:52et au final, il n'y a pas eu évidemment de pillage, et voilà, les choses se sont passées dans le calme.
00:57Mais parce que les commerçants se protègent, et surtout parce qu'on intervient très vite pour éviter toute dégradation,
01:02et ce sera à nouveau le cas demain.
01:03Donc je mets en garde d'ailleurs tous les groupes individus à risque qui voudraient faire dégénérer la manifestation.
01:08Ils n'y parviendront pas et on répondra à présent.
01:10Voilà, et le dispositif policier la semaine dernière a plutôt bien fonctionné, Gauthier Lebrecht.
01:14Les instructions qui ont été passées par Bruno Retailleau sont claires aussi.
01:18Impliquez-vous personnellement, mobilisez-vous largement pour faire régner l'autorité.
01:23Mais on n'est pas à l'abri évidemment de ces groupes de casseurs que l'on voit traditionnellement maintenant dans les défilés.
01:28Par définition, on n'est jamais à l'abri avec ces militants d'extrême-gauche qui veulent pourrir à chaque fois le mouvement social,
01:34et qui ont décidé de kidnapper la rue maintenant depuis la rentrée.
01:38Même s'il y a moins d'inquiétude du côté de la place Beauvau que pour les deux dernières semaines,
01:43où il y avait 80 000 policiers et gendarmes mobilisés sur le terrain.
01:49Mais moi je n'ai pas envie de critiquer le mouvement social pour critiquer le mouvement social.
01:53On a le droit de manifester.
01:54Effectivement, vous manifestez contre quoi ? Il n'y a même pas de gouvernement.
01:57Il n'y a pas la moindre réforme qui est à l'Assemblée nationale.
02:02Il n'y a pas le moindre texte en Conseil des ministres.
02:03Il n'y a pas de Conseil des ministres.
02:05Mais au fond, pourquoi pas ?
02:07Parce que c'est la tradition française.
02:08Voilà, ce n'est pas le problème numéro un.
02:10Le problème numéro un, c'est l'extrême-gauche, l'ultra-gauche, qui kidnappe la rue,
02:14qui empêche des gens qui souffrent réellement de manifester tranquillement,
02:18pour plus de pouvoir d'achat, pour, je ne sais pas pourquoi,
02:21pourquoi pas la revalorisation des salaires, etc.
02:26Voilà, c'est que l'ultra-gauche ne vienne pas confisquer une nouvelle fois le mouvement social.
02:30Mais je trouve Bruno Rotaillot moins inquiet que les deux dernières semaines.
02:33J'en ferai le jeune sur ses manifestations.
02:35Et effectivement, à répétition, on a l'impression que quoi qu'il arrive,
02:39même s'il n'y a rien qui a changé sur le plan politique, on manifeste.
02:42C'est vrai que ce espèce de mouvement vers le vide, manifester contre pas grand-chose,
02:47ça finit par émousser un peu la contestation.
02:49Ensuite, les deux précédentes manifestations, on a surtout commenté,
02:53et on a eu raison de le faire d'ailleurs, les violences, parce qu'elles ont été inacceptables.
02:57Mais la vérité, c'est que le grand perdant dans cette affaire, c'est le mouvement social,
03:00c'est la contestation sociale de Français qui, en fait, disent des choses justes.
03:03On ne sait pas pourquoi on travaille, on est trop prélevés, on s'éloigne des centres de décision,
03:08notre vie est de plus en plus compliquée, on s'est appauvris, etc.
03:11Et ceux-là, on ne les entend plus du tout.
03:12Donc moi, je vais finir par poser la question,
03:13que représentent les syndicats qui appellent à des manifestations ?
03:16Que pèsent-ils réellement ?
03:17Auprès des vrais salariés français, ou des Français tout court d'ailleurs.
03:22Que pèsent-ils réellement ? Que représentent-ils vraiment ?
03:24Et pourquoi est-ce que, je sais qu'aujourd'hui, le Premier ministre envisage de redonner un nouveau souffle
03:28aux consultations avec les partenaires sociaux.
03:30Il n'a pas tellement le choix, la vérité, c'est qu'en termes de corps intermédiaire,
03:33il n'a pas grand-chose d'autre pour discuter.
03:35Mais malheureusement, je ne suis pas certain que ce soit le meilleur relais aujourd'hui pour toucher les Français.
03:38D'accord. On va juste partir sur le terrain et on continue la discussion avec vous.
03:41Noémie Hardy et Charles Baget sont sur le parcours de la manif de demain à Paris.
03:45Bonsoir à tous les deux.
03:46avec des commerçants qui sont résignés.
03:49Noémie ?
03:52Oui, Laurence, nous sommes sur le boulevard du Montparnasse où passera la manifestation demain.
03:57Des policiers sont venus échanger avec les restaurateurs et les commerçants pour détailler le parcours.
04:04Alors, ils n'ont pas donné de consignes précises, mais plutôt des conseils.
04:07Par exemple, fermer les terrasses des restaurants pour que les chaises ne soient pas utilisées
04:11comme des projectiles envers les forces de l'ordre.
04:13Et puis nous, on a pu échanger avec les commerçants et les restaurateurs.
04:18On sent qu'il y a une certaine lassitude sur place, une habitude de ces événements.
04:22Il y a même une dame qui nous a dit que ce n'était plus le boulevard du Montparnasse,
04:25mais le boulevard des manifestations.
04:27Et puis d'autres nous ont rappelé aussi l'incendie très important qu'il y avait eu dans le restaurant La Rotonde
04:33où certains avaient dû se cacher et se protéger à l'intérieur des commerces.
04:37Donc évidemment, ils n'oublient pas un tel événement.
04:40Et puis d'autres attendent de voir l'ambiance du cortège demain pour savoir s'ils vont fermer ou pas à leur enseigne.
04:45Donc voilà ce qu'on pouvait dire sur l'état d'esprit sur place.
04:48Merci Noémie Hardy avec Charles Baget sur place à Paris.
04:52Benoît Perrin, ça va encore se traduire en journée de perte pour les commerçants
04:56et avec une activité économique qui sera quand même parasitée, même si elle ne sera pas complètement arrêtée.
05:02Ce qui me frappe dans cette affaire, c'est qu'on a l'impression que les syndicats sont encore une fois complètement à côté de la plaque.
05:06Enfin, je veux dire, ils ne défendent pas du tout la classe moyenne qui bosse, qu'on n'entend jamais.
05:10Quand vous demandez aux gens qui travaillent en fait leurs problèmes, ils vous disent en général trois choses.
05:13C'est un, effectivement, on manque de pouvoir d'achat, donc le travail ne paie plus.
05:16Donc il faut absolument résoudre ce problème-là.
05:18Deuxièmement, on veut des services publics efficaces et optimisés.
05:21Donc c'est-à-dire vraiment gérés à l'euro près, avec un service, encore une fois, public de qualité, mais sans gaspillage.
05:27Et trois, les Français, ils en ont marre de ces agitateurs qui n'attendent qu'une chose, en fait,
05:31c'est de se brancher au robinet de la dépense publique pour se gaver.
05:34Parce que très concrètement, c'est ça ce à quoi on assiste aujourd'hui et ce à quoi on va assister demain.
05:38C'est-à-dire des gens qui vont demander plus de dépenses publiques alors qu'on sait qu'on a un problème de dépense publique
05:42et qui vont demander à faire la grève tous les quatre matins alors qu'on a un problème de production.
05:45Donc je veux dire, ce sont des gens qui, en fait, rajoutent des boulets au pied de l'économie française.
05:49Et qui veulent abroger la réforme des retraites aussi.
05:52Ils veulent qu'on lève les 64 ans.
05:54Non mais c'est ça, quand on lit en plus leurs revendications, on est dans une autre dimension.
05:58On est vraiment dans le métaverse.
06:00Enfin, je veux dire, plus personne ne va revenir sur la réforme des retraites.
06:02Enfin, je veux dire, c'est une évidence.
06:04La réforme des retraites, c'est vraiment important parce que pour les marchés financiers, vous savez,
06:06il y a quelques indicateurs qui comptent et notamment les réformes structurelles.
06:10Eh bien, les réformes structurelles, évidemment, la réforme des retraites en fait partie.
06:13Donc si demain, on revient sur la réforme des retraites,
06:16les investisseurs étrangers vont nous regarder avec un autre regard.
06:18Déjà, qu'ils sont perplexes.
06:19Si en plus, on revient sur une des rares réformes, pour ne pas dire la seule réforme structurelle des dernières années,
06:25eh bien, je crains que les taux d'intérêt continuent à monter.
06:27André Valigny, vous êtes pour le droit de manifester, comme nous, évidemment.
06:31Oui, mais enfin, depuis quelques minutes, on assiste à une diabolisation du mouvement social.
06:36Non, au contraire.
06:37Gauthier a dit, comme moi.
06:39Ce n'est pas le sujet.
06:40C'est légitime qu'on manifeste.
06:41À part Gauthier Le Bred, qui est un fervent défenseur du mouvement social et du syndicalisme en France.
06:45C'est pas un mouvement social, Jean-Denis.
06:47Comment ?
06:47C'est pas un mouvement social.
06:48Non, c'est-à-dire que demain, la manifestation a lieu, mais contre un gouvernement qui n'existe pas,
06:52contre un budget qui n'existe pas encore.
06:55C'est pour ça qu'il y aura sans doute moins de monde que la dernière fois.
06:57Il y a quand même un sujet de la CGT, qui est devenu une succursale de la France insoumise.
07:00Moi, je suis toujours très proche de la CFDT.
07:02J'aimais beaucoup Laurent Berger, j'aime beaucoup Marie-Lise Léon.
07:05Et je pense que les syndicats sont utiles.
07:07D'ailleurs, vous savez, la France a un taux de syndicalisation très faible.
07:10Oui, bien sûr.
07:10Historiquement, ça a toujours été...
07:11On devrait la rendre obligatoire.
07:12Contrairement à l'Allemagne et à l'Angleterre.
07:14Mais quand on fait des sondages auprès des salariés,
07:16ils sont très contents du rôle que joue les syndicats pour obtenir...
07:19Écoutez, M. Valigny, c'était une proposition de Nicolas Sarkozy à l'époque.
07:23De quoi ?
07:27On aurait des syndicats représentatifs, réellement représentatifs.
07:30Il y aurait d'autres syndicats aussi.
07:31Ah oui, voilà.
07:32On ne serait pas obligés d'aller à la CGT, quoi.
07:35Ne vous angoissez pas, c'est-à-dire que vous avez mis une trame à trousse aujourd'hui.
07:39On vous enverra à la CGT.
07:40Guillaume Perrault.
07:42Oui, il y a peu de Français syndiqués.
07:45Il y a aussi peu de Français membres d'un parti politique.
07:49C'est-à-dire que tous les corps intermédiaires qui sont censés nous représenter
07:56ont en fait peu de racines dans la société française.
07:59Quand vous regardez les partis politiques, c'est très frappant.
08:04Il y a eu une érosion, même en Allemagne et en Angleterre, du nombre d'adhérents.
08:08Les partis conservateurs ou la CDU en Allemagne n'ont plus un million d'adhérents.
08:11Mais ils l'ont eu, ce chiffre.
08:14Nous, on n'a jamais atteint, des grands partis de gouvernement n'ont jamais atteint,
08:17à population comparable, un nombre d'adhérents analogues.
08:21Ça, c'est ma première remarque.
08:23Donc oui, l'État est un peu seul et isolé, sans relais, face à la rue.
08:27Et donc, ils cherchent des interlocuteurs.
08:28Il vaut mieux que ce soit les partis politiques ou les syndicats,
08:31quels que soient les très nombreux défauts qu'ils peuvent avoir.
08:36Parce qu'effectivement, la loi conforte un oligopole syndical.
08:40Et n'encourage pas l'émergence de nouveaux syndicats qui seraient certainement...
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