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00:0013h15, Europe 1 Info.
00:03La suite sur Europe 1 avec vous, Clélie Mathias,
00:05vos deux chroniqueurs, Jean-Michel Salvatore et Victor Hérault.
00:08Parlons de ce qui va se passer après-demain, jeudi 18 septembre.
00:11Nouvelle journée de mobilisation donc.
00:13Les services de renseignement évoquent une menace hybride.
00:16C'est-à-dire des actions de coup de poing,
00:18des laveilles au soir d'ailleurs, au tôt le matin.
00:20Une partie syndicale constituée de cortèges classiques,
00:25des manifestations, des défilés.
00:26Et une séquence même plus politique, avec tous les guillemets possibles,
00:31emmenée par des militants de la France insoumise notamment.
00:33Alors, si le 10 septembre, Bloquantou n'a pas été couronné de succès,
00:37ça risque d'être différent après-demain.
00:39Que voyez-vous derrière ce mouvement-là, Jean-Michel Salvatore ?
00:42Moi, j'ai tendance à penser que c'est un mouvement assez classique au fond.
00:47C'est une grève interprofessionnelle, comme il en existe beaucoup.
00:51Le 10 septembre, c'était en fait une journée sans mot d'ordre particulier.
00:56Là, on a les syndicats qui sont à la manœuvre.
00:59Mais quel est le mot d'ordre ?
01:00Alors, le mot d'ordre, c'est que les gens ne veulent pas,
01:03ne veulent pas les sacrifices qu'on veut leur imposer
01:07pour régler le problème de la dette en France.
01:10Et on ne sait pas encore, puisque le gouvernement a chuté.
01:12Alors, on avait une petite idée avec François Bayrou, là, maintenant.
01:14Oui, mais enfin, on se doute quand même que,
01:15même si les deux jours fériés ont été supprimés,
01:18il y aura quand même beaucoup de mesures difficiles.
01:20Et au fond, moi, ce que je trouve vraiment très inquiétant dans ce mouvement,
01:23si vous voulez, c'est qu'au fond,
01:25le sentiment d'injustice est incroyablement partagé par les Français.
01:30On est un pays, quand même, qui redistribue énormément.
01:34C'est en France qu'on paye le plus d'impôts en Europe.
01:36Il y a 55% de la richesse qui est redistribuée.
01:39Vous avez 55% des Français qui ne payent pas l'impôt sur le revenu.
01:43Et malgré tout ça, vous avez des Français,
01:47dans leur grande majorité,
01:48qui ont le sentiment que les sacrifices seront répartis d'une façon injuste.
01:56Et on le voit d'ailleurs aussi sur la taxe Zuckman,
01:58qui est une taxe qui a été imaginée par un économiste d'extrême-gauche.
02:03Mais il y a un sondage de l'IFOP qui montre
02:05que 84% des électeurs des Républicains
02:09sont favorables à cette taxe Zuckman contre les riches
02:16parce qu'il y a ce sentiment d'injustice
02:19qui est finalement le symptôme de quoi ?
02:21Du fait que la société ne fonctionne plus du tout comme il faut,
02:24qu'il y a des sous-effectifs partout dans l'administration,
02:28mais qu'il y a des sous-effectifs aussi partout,
02:30que plus rien ne marche, plus rien n'est sous contrôle.
02:32Et donc ça crée une colère absolument incroyable.
02:37Et en fait, on va assister à ça jeudi.
02:39Vous parlez du sentiment d'injustice finalement
02:42qui est ressenti par les Français.
02:44Marine Le Pen, la chef de file et députée Rennes,
02:46accuse elle l'extrême-gauche et les Black Blocs,
02:48qui pourraient être présents jeudi d'ailleurs.
02:51Elle les accuse d'être les ennemis de la cause sociale.
02:54Elle a été l'invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1 SC News ce matin.
02:56Depuis des années, toutes les revendications sociales,
03:01toutes les manifestations sociales ont été investies par l'extrême-gauche
03:06et par ces éléments les plus violents que sont les Black Blocs,
03:10qui ont réussi d'ailleurs à les pourrir.
03:13Les pires ennemis ont été de la cause sociale.
03:17Ce sont les Black Blocs et l'extrême-gauche.
03:19Parce qu'ils donnent de ces revendications qui peuvent être légitimes
03:23une image absolument déplorable.
03:27Et surtout, ils créent le chaos dans notre pays
03:30en s'attaquant notamment aux forces de l'ordre
03:32qui n'en peuvent plus d'être les victimes expiatoires
03:36des politiques menées dans le pays.
03:39Victor Hérault.
03:40Ce n'est effectivement pas aider la cause sociale
03:43que de prétendre de faire croire ou de mettre dans la tête
03:46d'un certain nombre de personnes,
03:47que l'État est capable de faire des chèques à absolument tout le monde,
03:51de pouvoir aider tout le monde,
03:52et que si on commence à un petit peu serrer la ceinture
03:54ou expliquer qu'il y a un problème de fonds
03:56ou de répartition de cet argent-là,
03:58c'est qu'on essaye de faire de la casse sociale.
04:00Je pense que là, si vous voulez,
04:01il faut comprendre que notre système social,
04:03qui est une exception mondiale,
04:05mondiale, on est le seul pays à avoir un tel modèle social,
04:08est un fragile équilibre
04:10qui est en train de complètement, pardonnez-moi l'expression,
04:12se casser la gueule.
04:13Mais il faut le dire comme ça l'est.
04:14C'est en train de se casser la gueule.
04:16Si on continue comme ça,
04:17plus personne n'aura rien.
04:19Il n'y aura plus d'argent.
04:20On ne pourra plus rien faire.
04:22Donc c'est un débat qu'il faut avoir intelligemment.
04:24L'État ne peut pas payer tout le monde,
04:26n'importe comment.
04:27Il faut simplement équilibrer les comptes
04:29et voir comment on flèche,
04:30voir s'il y a des perditions d'argent inutiles
04:32et rééquilibrer tout ça,
04:33comme un ménage pourrait le faire d'ailleurs.
04:35C'est-à-dire qu'un ménage ne peut pas être généreux
04:36avec tout le monde autour de lui
04:37et dépenser de l'argent qu'il n'a pas.
04:39D'abord, il gère ses propres finances
04:41et ensuite, il peut se permettre d'aider ses voisins.
04:43C'est comme ça que ça marche.
04:44Et j'ajoute un dernier point,
04:45que la rue n'est absolument pas le meilleur élément
04:48pour pouvoir régler ces questions-là.
04:50Moi, je ne suis pas un homme de la rue,
04:51je suis un homme du débat et du vote.
04:52Mais par rapport à ce que disait Marine Le Pen,
04:54vous l'avez entendu,
04:54elle dit voilà,
04:55les black blocs, l'extrême gauche
04:56et toutes ces violences sont...
04:58Non mais surtout,
04:59c'est contre-productif pour ceux
05:01qui ont un mécontentement
05:04et qui veulent le faire savoir aussi.
05:06Ils phagocitent ces mouvements-là.
05:07D'ailleurs, je m'en remets au mouvement du 10 septembre
05:08qui, à l'origine, était un mouvement
05:10contre la pression fiscale
05:12qui disait, c'est-à-dire cette majorité silencieuse
05:14qui est d'ailleurs peut-être minoritaire démographiquement
05:16mais qui paye pour tout ce système branlant
05:18que j'évoquais tout à l'heure,
05:19c'est-à-dire les actifs qui payent des impôts.
05:21Ces gens-là demandaient
05:22à ce qu'on allège la pression fiscale,
05:24à ce qu'on allège les contributions,
05:25à ce qu'on allège les prélèvements obligatoires,
05:27à ce qu'on répartisse mieux l'argent
05:29dans le système social
05:29mais à ce qu'on débloque tout ça
05:31pour que l'actif arrête d'être écrasé
05:33par le chômeur et le retraité,
05:34si je le dis très grossièrement.
05:36Là, si vous voulez,
05:37on est en train d'entrer dans un débat
05:38où ce sujet du 17 ans
05:40a été phagocité par une extrême gauche
05:41qui a demandé l'exact inverse,
05:43c'est-à-dire plus de prestations sociales,
05:45plus d'aides, plus de machin.
05:46Donc, si vous voulez,
05:47ça n'est plus possible.
05:48Il faut expliquer que ça n'est plus tenable
05:49mais il faut en discuter
05:50plutôt que d'aller dans la rue
05:51avec des slogans idiots.
05:52Il faut en discuter,
05:53parfois même s'engueuler sur ces sujets-là
05:54et puis voter.
05:55C'est comme ça que ça marche une démocratie.
05:56Alors, il faut en discuter.
05:58Les services de renseignement
05:59ont relevé une montée en tension
06:00des discours dont certains
06:01avec une tonalité,
06:02pour le 18,
06:03insurrectionnelle.
06:04Jean-Michel Salvatore.
06:06Donc là, on voit bien
06:07que si on a un millier de Black Blocs
06:09qui débarquent à Paris,
06:10on voit bien que ces gens-là,
06:12ce sont des membres de l'ultra-gauche
06:14qui ont des amis très proches
06:16à l'Assemblée nationale,
06:17à commencer par le jeune Arnaud.
06:20Donc, évidemment,
06:23les objectifs ne sont pas les mêmes.
06:24Les Black Blocs,
06:25une partie de l'extrême gauche
06:27et tous ceux qui défileront
06:28avec des drapeaux palestiniens,
06:30soit sont pour la révolution et le chaos,
06:33soit travaillent plus
06:35pour la Palestine.
06:38C'est la convergence des luttes.
06:39C'est la convergence des luttes.
06:40Et puis ensuite,
06:40vous avez le gros des troupes
06:42qui vont être encadrés
06:43par les syndicats
06:44qui savent faire,
06:45par la CGT,
06:46par la CFDT,
06:47par la Force Ouvrière.
06:48Là, vous avez
06:49des revendications
06:50assez classiques.
06:51Mais il faut quand même
06:52reconnaître, si vous voulez,
06:53que ce sentiment d'injustice,
06:55il se nourrit aussi du fait
06:56que les gens ont quand même
06:58le sentiment
06:58que le pays
07:00est en train
07:00de s'affaisser.
07:02Et les gens
07:02voient bien aussi
07:03qu'en termes
07:05de pouvoir d'achat,
07:06ils ont perdu énormément
07:07en plusieurs années.
07:08Et là,
07:08où à mon avis,
07:09ils ne tirent pas
07:10les bonnes conséquences
07:13de leur colère,
07:14c'est que je pense
07:14que la seule solution
07:15pour que le pouvoir d'achat
07:17augmente,
07:18c'est que les Français
07:19travaillent un peu plus.
07:20Et le problème de fond,
07:21c'est qu'on ne travaille
07:23pas suffisamment
07:24pour se payer
07:25notre système social
07:27qui est un système
07:28très généreux
07:29et qui est évidemment
07:30un trésor pour les Français,
07:31mais à condition
07:32d'être capable
07:33de payer suffisamment
07:34pour que ça fonctionne.
07:35Et en fait,
07:36le problème,
07:36il est là.
07:37C'est toujours les mêmes
07:38qui travaillent
07:38et qui subventionnent
07:40ce système-là
07:40et ce n'est pas ceux
07:41qui récupèrent les fruits
07:42de ce système-là.
07:43On en revient à ce mouvement.
07:45C'est Nicolas qui paye.
07:46Nicolas qui paye
07:47et qui ne reçoit rien en échange.
07:48C'est la partie importante
07:49aussi du message.
07:50Je rappelle que 80 000
07:51policiers et gendarmes
07:52ont été mobilisés
07:53pour ce jeudi 18 septembre.
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