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  • il y a 2 jours
Alex Haag, directeur général et cofondateur de Futurail, était l'invité d'Erwan Morice dans French Tech, ce lundi 29 septembre. Il est revenu sur l'objectif de sa start-up, à terme, qui sera désormais de faire circuler des trains autonomes, pour répondre à la pénurie de conducteurs, ainsi que sur sa levée de 7,5 millions d'euros pour certifier son produit, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Dans un certain nombre de villes, maintenant vous prenez bien le métro sans conducteur.
00:03Alors pourquoi pas le train ? Bonjour Alex Haag.
00:06Bonjour.
00:06Merci d'être sur notre plateau, vous êtes le cofondateur de Futuraï avec Anthony Morel pour vous interroger.
00:10Alors vous êtes un ancien Tesla, vous avez travaillé notamment sur les projets d'autopilot.
00:14Vous mettez cette technologie au service de nos transports en commun parce que l'objectif désormais,
00:20et en tout cas à terme, ça va être de faire circuler des trains sans conducteur du tout, c'est ça ?
00:25Tout à fait.
00:25Oui, à terme c'est l'objectif.
00:28Évidemment ça ne va pas venir du jour au lendemain, on l'a vu dans les voitures autonomes, ça prend du temps.
00:33Et donc nous on commence par l'automatisation de ce qu'on appelle au dépôt, c'est-à-dire les gares terminus,
00:37que le train puisse aller à l'endroit où il se fait laver, où il se fait réparer, où il se fait recharger automatiquement et revenir hacker automatiquement.
00:43Et une solution qu'on va pouvoir adapter aux trains existants, on ne va pas être obligé de construire de nouveaux trains.
00:47Tout à fait, ça s'adapte aux deux, en rétrofit sur les trains existants et en première monte sur les nouveaux trains.
00:52Pourquoi ça prend autant de temps ? Parce que Erwann le disait, on a déjà des métros autonomes depuis très longtemps.
00:58Les voitures autonomes, ça existe, aux Etats-Unis ça roule, on peut prendre des taxis, des Uber qui roulent en mode complètement autonome,
01:03alors que c'est beaucoup plus compliqué puisque là on n'est pas sur des rails.
01:06Pourquoi est-ce que le train, il y a un frein particulier ? Pourquoi ça ne marche pas ?
01:11Je ne pense pas qu'il y a de frein particulier, alors la grosse différence par rapport au métro autonome,
01:14c'est que là nous on vise les trains type TER qui roulent en campagne,
01:18où il peut y avoir une vache sur la voie, un véhicule coincé à un passage à niveau, un arbre tombé, etc.
01:22Tout genre de danger qui n'existe pas sur le métro.
01:25Par rapport à la voiture autonome, d'abord ça a coûté des dizaines de milliards
01:29et ça a pris des dizaines d'années à ce qu'on en arrive où on en est aujourd'hui
01:32et ça reste quand même encore confidentiel même si ça existe.
01:36Et ce qui est important c'est que le produit soit sûr, soit certifié
01:40et ça, ça prend du temps, on ne veut pas prendre de raccourcis et aller trop vite.
01:45Ma question en creux c'était est-ce que la limite n'est pas syndicale en fait ?
01:49Est-ce que le frein ce n'est pas ça ?
01:50On sait bien la SNCF, ça fait des années qu'il travaille sur le train autonome,
01:53il ne communique pas énormément dessus.
01:56Mon intuition c'est de dire que finalement c'est très sensible d'un point de vue syndical
02:00de dire finalement demain les conducteurs qui font régulièrement grève,
02:04en fait on n'en aura plus besoin tout simplement.
02:06Il y a certes un côté social où il faut communiquer clairement,
02:11mais ce n'est pas que ça, il y a quand même encore une question technique
02:13et de sûreté à résoudre.
02:16Dans les autres pays c'est à peu près le même stade d'avancement,
02:18tout le monde a des projets, mais la technologie n'est pas encore à un point
02:22où on peut la certifier, où on peut être suffisamment sûr de soi
02:25pour mettre sur un train où il y a des centaines de personnes derrière soi.
02:28Sur la sécurité justement Alexa, on voit bien la différence avec les métros,
02:31les lignes qui sont aujourd'hui automatisées,
02:33avec des voies qui sont complètement hermétiques au niveau des quais,
02:36c'est-à-dire on ne peut pas marcher sur les voies, heureusement.
02:40On ne peut pas faire la même chose avec des trains sur des centaines de kilomètres
02:43et pour ceux qui nous suivent à la télévision,
02:44ils voient ces images de détection.
02:47Si jamais l'outil tombe en panne, comment vous faites ?
02:51Alors il y a deux genres de panne.
02:53Si l'outil tombe en panne et qu'on sait détecter la panne,
02:55là il n'y a pas de problème, on arrête le train,
02:56et on se met en sécurité et c'est un humain qui reprend la main à distance.
03:01Effectivement, là où il faut être sûr,
03:03c'est qu'il n'y a pas de panne qu'on ne puisse pas détecter.
03:05C'est pour ça aussi que ça prend du temps, qu'il faut qu'on fasse...
03:07Parce qu'on a vu tous ces tests, y compris chez Tesla dans la voiture autonome,
03:10de mannequins qui sont écrabouillés parce que la technologie ne l'a pas détecté,
03:15parce qu'il y a du brouillard, parce qu'il fait nuit, etc.
03:17Ça, c'est des sujets très sérieux.
03:19Voilà, exactement, oui.
03:20Après, il faut savoir aussi que l'humain n'est pas parfait non plus,
03:22donc le système n'a pas besoin d'être 100% parfait.
03:25Par contre, c'est sûr qu'il faut qu'il soit meilleur que ce qu'on a aujourd'hui.
03:28Mais il voit jusqu'à quelle distance ?
03:29Parce que l'humain peut voir loin sur une ligne droite,
03:31mais c'est mieux, parce que c'est plus performant.
03:33Exactement, alors en termes de distance, on est à peu près pareil.
03:37Nous, aujourd'hui, on peut voir jusqu'à 300-400 mètres.
03:39Quand on ira sur des trains plus rapides, il faudra qu'on étende un petit peu cette distance.
03:43Par contre, on a l'avantage qu'on voit beaucoup mieux la nuit,
03:45on voit mieux dans les conditions météorologiques difficiles.
03:49Et après, effectivement, il reste des limites naturelles que dans une courbe,
03:52ni l'humain, ni nos capteurs ne peuvent voir ce qu'il y a derrière la courbe.
03:55Oui, parce que l'enjeu et la complexité pour le train, c'est qu'un train, ça met longtemps à freiner.
03:58En rapport à la voiture, c'est aussi ça la complexité.
04:00Exactement, parce que vous disiez, de manière générale, c'est plus simple,
04:02on est sur des rails, on est dans un environnement plus structuré.
04:05Par contre, les distances de freinage sont plus longues,
04:07donc il faut voir plus loin.
04:08Il faut voir aussi avec beaucoup plus de précision,
04:09parce qu'il peut y avoir des obstacles, type un quai, une entrée de tunnel qui est très près de la voie.
04:13Et donc, à 400 mètres, il faut être capable de dire si je vois un obstacle,
04:16est-ce qu'il est dans la voie ou pas dans la voie, à quelques dizaines de centimètres près.
04:20Et un chiffre que vous donnez, qui est frappant pour le coup,
04:23vous dites que ça ferait économiser jusqu'à 400 000 euros par train et par année.
04:28Comment vous arrivez à ce chiffre ?
04:30Oui, effectivement, c'est un des meilleurs cas d'automatisation.
04:32J'ai fait toute ma carrière dans l'automatisation avant robotique industrielle,
04:35et c'est un des meilleurs cas, parce que le métier de conducteur est un métier très qualifié,
04:40et donc qui coûte cher à l'entreprise.
04:43Et en plus, un conducteur n'a de temps de conduite effectif pas très élevé,
04:48de l'ordre de 5-6 heures par jour, alors que le train tourne 15 heures par jour, 7 jours sur 7.
04:52Et donc, on remplace environ en moyenne 5 conducteurs par train.
04:56De toute façon, il n'y a pas de doute, il suffit de voir sur le métro,
04:58quand on est à Paris, typiquement, il y a beaucoup moins de problèmes aussi sur les lignes qui sont automatisées.
05:03C'est les sols qui fonctionnent quand il y a grave.
05:04Voilà, et puis en plus, quand il y a des mouvements sociaux, forcément, par définition, elles fonctionnent.
05:08Peut-être en 30 secondes pour terminer, mais sur d'autres préoccupations qu'on peut avoir,
05:12des pannes, des piratages, parce que voilà, tout ce qui est des systèmes connectés,
05:16y compris dans l'automobile, comment est-ce que vous allez rassurer sur ces points-là ?
05:20La cybersécurité, c'est clair que c'est un enjeu extrêmement important.
05:24En même temps, les solutions existent aujourd'hui.
05:26On sait comment faire un système sûr, et il faut appliquer les bonnes règles.
05:30Sur les pannes, il faut que le système soit suffisamment fiable.
05:33Et après, la possibilité d'un humain qui gère à distance les cas particuliers.
05:39Anthony était convaincu avant l'interview.
05:41Je suis encore plus convaincu aujourd'hui.
05:43Anthony montra dans FuturEye.
05:45Merci beaucoup, Alex Haig, cofondateur de cette entreprise.
05:48avec nous ce matin dans la French Tech.
05:50Merci.
05:51Merci.
05:52Merci.
05:53Merci.
05:54Merci.

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