Françoise Degois : "La défense de Sarkozy est lunaire et fausse !"

Sud Radio

il y a 13 heures

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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.

00:048h09, soyez libre comme chaque lundi matin avec vous, Françoise Degoy.

00:09Bonjour Françoise.

00:09Bonjour Patrick.

00:10Alors, on va revenir sur les passions que déchaînent l'affaire Sarkozy et la condamnation.

00:19Oui, alors je vous le dis tout de suite, Patrick, les passions sont tristes.

00:22Et les conversations de bistrots, et encore, j'ai connu des bistrots plus acérés

00:26que ce que j'entends et que je lis sur cette affaire.

00:29La défense forcenée de Nicolas Sarkozy par une immense majorité d'élus de droite et d'éditorialistes

00:35est tout simplement lunaire.

00:36Avec un seul credo, les juges sont politiques et le dossier est vide.

00:41La preuve, il s'appuierait sur un document faux.

00:44Sauf que ce document, l'équipe Sarkozy a tenté de le faire annuler à trois reprises

00:49et a été déboutée à trois reprises.

00:51En première instance, en appel et en cassation, Nicolas Sarkozy a même été obligé de payer des frais à Mediapart.

00:57Deuxième argument, l'argent n'a jamais été retrouvé.

01:00C'est archi faux.

01:01Des millions d'euros ont été déposés sur des comptes offshore

01:04appartenant au fameux Zietta Kiedine qui les retire en espèces.

01:08On appelle ça un pacte de corruption.

01:10Qu'importe le réel, les centaines de pages d'accusations, les années d'enquête surtout.

01:15Qu'importe, seul compte le message politique.

01:17Depuis 48 heures, les juges sont des juges rouges.

01:21Nicolas Sarkozy est une victime et l'état de droit, ça ne marche pas.

01:24Oui, mais vous incriminez aussi Nicolas Sarkozy.

01:28Oui, Patrick, je suis dur parce que l'ancien président clame son innocence et il a le droit de le faire.

01:32Bien sûr, il annonce qu'il va se battre et il a le droit de le faire.

01:36Mais il n'a pas le droit de cesser de tirer à bout les rouges sur les juges.

01:40C'est insupportable et sur la justice, ça fait des années que ça dure.

01:44Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq reprises.

01:47Je veux bien qu'à chaque fois, ce soit des bolcheviques avec le couteau entre les dents.

01:50Mais la réalité, c'est que cet homme perd tous ses procès.

01:53Il n'est pas le seul.

01:54On a eu la version Marine Le Pen et c'est l'avenir d'ailleurs de Rachida Dati,

01:58qui connaîtra, je le rappelle, la date de son procès pour corruption aujourd'hui.

02:02Trois politiques dans la tourmente et toujours les mêmes arguments.

02:06C'est la justice qui est politique et nous sommes d'innocentes victimes.

02:10Oui, mais c'est vrai, Françoise de Goix, que la magistrate en question,

02:14était contre sa réforme aussi, et qu'elle avait manifestée.

02:17Donc ça, vous ne pouvez pas l'effacer.

02:19Je ne peux pas l'effacer.

02:22Écoutez Patrick, il y a un syndicat de la magistrature qui est supposément de gauche,

02:25qui représente aujourd'hui à peine 30% des magistrats.

02:28Vous avez un syndicat de la magistrature qui est de droite aussi.

02:31Vous avez vu que Dupont-Moretti dit qu'il ne devrait pas y avoir de...

02:35Je suis d'accord, comme les policiers d'ailleurs, ils ne devraient pas.

02:37Mais pareil, les policiers, c'est pareil, ce n'est pas normal que vous ayez des policiers

02:41qui vous arrêtent et qui aillent manifester devant l'Assemblée nationale

02:44quand les lois se font supposément contre eux.

02:45Ce n'est pas normal, je suis d'accord avec vous.

02:47En un mot, est-ce que vous estimez que tout ça, c'est dangereux ?

02:50Oui, parce que les magistrats sont menacés de mort d'abord, Patrick,

02:52à tel point que six mois après le jugement de Marine Le Pen,

02:55le premier président de la Cour d'appel de Paris,

02:58c'est-à-dire un des plus hauts magistrats de ce pays,

03:00a communiqué à nouveau pour les protéger.

03:02Et c'est Emmanuel Macron, vous le disiez ce matin dans le journal de Laurie Leclerc,

03:05qui réagit en disant que ces attaques sont inadmissibles.

03:09Dangereux, pourquoi ?

03:09Parce que ça fait des années que la petite musique sur l'état de droit monte.

03:13Au départ, seule l'extrême droite s'y risquait.

03:16Maintenant, alors là, tout le monde y va.

03:17La droite, la droite extrême, le centre, tout le monde se lâche.

03:22Malentendu quelques voix de gauche.

03:23Oui, cette grande entité perverse que serait la justice, ce n'est pas possible.

03:28Le modèle, c'est évidemment Donald Trump,

03:30mais taper sur la justice, c'est taper sur la démocratie.

03:33La justice, c'est ce qui différencie une société démocratique d'une société barbare.

03:38C'est ce qui garantit à vous et moi l'égalité.

03:40Elle n'est pas parfaite, mais en tout cas, elle existe.

03:42Et pour une fois, on ne va pas pleurer,

03:44parce que la justice fait mentir la fontaine,

03:46selon que vous serez puissants ou misérables.

03:48Oui, ça c'est vrai.

03:50Bon, d'accord, pas d'accord, en tout cas avec ce qu'a dit Françoise Degoy.

03:53Dans quelques minutes, vous pourrez dialoguer avec Françoise Degoy,

03:57lui rétorquer les arguments, ou l'approuver.

03:59Robert Ménard sera avec nous, on reviendra sur tous ces sujets,

04:04notamment, évidemment, cette folie, entre guillemets, médiatique,

04:08autour de cette condamnation de Nicolas Sarkozy.

04:11Il y a beaucoup de questions quand même qui se posent.

04:13On reviendra aussi peut-être sur Donald Trump,

04:15et puis le gouvernement.

04:16Non, mais il n'y en a pas, le gouvernement.

04:18Et en attendant, il y en a certains qui contestent, qui manifestent.

04:21Dans un instant, c'est l'invité politique de Jean-François Akili.

04:25Très intéressant, parce qu'elle ne mâche pas ses mots,

04:27et les cachent Naïma Mouchou, qui est députée des Val-d'Oise,

04:31vice-présidente de l'Assemblée Nationale, porte-parole d'Horizon.

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