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00:0013h15, Europe Info
00:0314h16 sur Europe 1, le débat se poursuit
00:05Cali Mathias avec vos trois chroniqueurs
00:07en studio, le chef du service politique
00:09chez Valeurs Actuelles, Sébastien Lillier, l'avocat essayiste
00:11Gilles-Louis Amgonnadel et le magistrat
00:13honoraire et fondateur de l'Institut de la Parole,
00:15Philippe Bilger. On continue évidemment notre débat
00:17après la condamnation hier de
00:19Nicolas Sarkozy à 50 prisons fermes
00:21avec mandat de dépôt à effet différé
00:23et exécution provisoire, c'est-à-dire
00:25que Nicolas Sarkozy
00:26ira en prison même s'il a interjeté
00:29appel. On parlait
00:31de la justice, la justice est-elle
00:33politisée ? C'est la magistrate Nathalie
00:35Gavarino, cette juge là,
00:37qui a condamné hier un ancien chef
00:39de l'État. Sachez qu'en
00:412011, elle avait manifesté contre Nicolas
00:43Sarkozy sous la bannière de l'union syndicale
00:45des magistrats. Ce n'est pas non plus
00:47la première figure de droite
00:49qu'elle met en prison puisque François Fillon
00:51aussi, c'était elle qui avait rendu son
00:53jugement. Évidemment, ça pose question.
00:55Écoutez l'avocat de Nicolas Sarkozy, enfin l'un
00:57des avocats de Nicolas Sarkozy, Jean-Michel Darrois
00:59qui a confirmé la présence
01:01de cette présidente du tribunal dans la
01:03manifestation contre Nicolas Sarkozy
01:04en 2011.
01:07On le sait maintenant.
01:09On le sait maintenant. Je ne veux
01:11pas, encore une fois,
01:13parce que je veux respecter la justice,
01:15pas nécessairement lui faire confiance,
01:17mais respecter la justice. Je ne
01:19veux pas croire que ça
01:21ait pu influencer sa
01:23décision. Maintenant, je comprendrai
01:25que d'autres le pensent.
01:27Alors, Philippe Bilger, vous aussi, vous êtes un
01:29ancien magistrat, mais vous, est-ce que vous pensez
01:32qu'on peut manifester contre
01:33un homme politique
01:35et ensuite l'avoir dans son tribunal
01:38et prononcer
01:39une peine sans qu'il y ait une influence
01:42entre les deux ?
01:42Moi, je ne le ferai pas, je ne l'aurais
01:44pas fait, même si
01:46en 2011,
01:48ce que vous venez de rappeler
01:50a une certaine distance
01:52avec l'affaire qui nous préoccupe.
01:55Et je
01:56rappelle que cette magistrate
01:58durant
02:00sa présidence dans
02:02l'affaire de Nicolas Sarkozy et des
02:04autres, de la part de tous
02:06les médias, de droite comme
02:08de gauche, n'a pas fait l'ombre
02:10d'une critique dans la direction des débats.
02:13Alors, j'entends bien, comme le dit Sébastien,
02:16que la décision qu'elle a rendue
02:18en collégialité peut déplaire,
02:21mais je ne crois pas que ça
02:22permette, d'ailleurs, il ne l'a pas fait
02:24ou de manière très
02:25hypocrite, que ça permette
02:28de discuter la légitimité
02:31de cette juridiction.
02:32Donc, vous êtes d'accord avec Jean-Michel Darrois ?
02:34Oui, mais je ne l'aurais pas dit
02:36comme ça.
02:37C'est assez aligné.
02:38Oui, moi, je suis d'accord. Je ne dis pas
02:40que le fait que ce soit une opposante
02:43politique, ou à la politique
02:44de Nicolas Sarkozy, plutôt,
02:48détruise complètement son argumentaire
02:50et la gestion de ce dossier-là.
02:51Ce n'est pas ce que je dis. Je dis simplement,
02:53dans un pays où la défiance
02:56des Français envers leur justice
02:58atteint des niveaux historiques,
02:59est-ce qu'on n'aurait pas pu s'éviter
03:01ce procès-là et cette discussion-là
03:03en dessaisissant cette présidente ?
03:06Ce n'est quand même pas la seule.
03:07Ce n'est pas la seule présidente compétente
03:09de ce tribunal.
03:11Il pouvait y en avoir d'autres
03:12qui n'avaient pas manifesté
03:13contre Nicolas Sarkozy.
03:14Évidemment que ça crée,
03:16une nouvelle fois,
03:16un trouble,
03:17un soupçon.
03:18Et c'est ce qui suffit,
03:19parfois, un soupçon,
03:20pour créer la défiance.
03:22Je pense qu'on aurait pu
03:23s'éviter un énorme problème
03:24en prenant un président
03:26de cour qui n'avait aucun risque
03:29de collusion de ce genre.
03:31Je vais vous faire réagir
03:32William Golnadel,
03:33je voudrais vous faire écouter
03:34juste avant.
03:34Pierre Boscovici,
03:36le premier président
03:37de la Cour des Comptes,
03:37il était l'invité de France Info
03:38ce matin et pour lui,
03:39évidemment,
03:40c'est un choc,
03:40mais il ne pointe à aucun moment
03:42la responsabilité des juges.
03:44Évidemment,
03:45c'est un choc.
03:46Qui peut penser
03:47que ça ne l'est pas ?
03:48Qui n'intervient pas
03:50dans un ciel serein
03:51sur le plan politique
03:52et démocratique ?
03:53Donc, je dirais
03:54que c'est quelque chose
03:54qui aussi participe
03:56de cette crise politique
03:57et démocratique
03:57et qui pose une question,
03:59c'est comment on est capable
04:00de rendre aux citoyens
04:01la confiance
04:02dans les institutions,
04:04dans la politique
04:05et ça,
04:06c'est un sujet fondamental
04:07qui dépasse cette affaire
04:09et qu'on doit se poser
04:10parce que ça s'ajoute
04:11évidemment à une situation
04:12dont on voit bien
04:13que pour les Français,
04:14elle est anxiogène,
04:16elle est mal perçue.
04:18J. William Golnadel.
04:19Ce n'est pas comme ça
04:20qu'il faut poser la question.
04:23Un juge,
04:24ça doit être comme
04:25la femme de César.
04:27Elle ne doit pas
04:27être soupçonnée.
04:29à tort ou à raison,
04:31vous avez une juge
04:33qui a mis par exemple
04:35un de mes clients
04:38sur le mur des cons,
04:40si jamais je sais
04:41que c'est elle
04:42qui va l'opérer,
04:43je vais demander
04:44sa récusation.
04:45Ce n'est pas parce que
04:46je suis certain
04:48qu'elle va se déchaîner
04:49sur lui,
04:50c'est que j'ai un doute
04:51légitime
04:52sur son objectivité.
04:54Idem pour cette histoire-là.
04:56Donc, elle aurait dû
04:57être désaisie ?
04:58Idem pour cette histoire-là.
05:00Il n'y a pas pénurie
05:01de juges.
05:03Ça tombe sur elle
05:04sans que ce soit
05:05offusquant.
05:07J'ai cru comprendre
05:08qu'ils l'ont appris après.
05:10Mais s'ils le savaient avant,
05:12ça n'avait rien
05:13de vexatoire
05:14que de dire
05:15non, je suis désolé,
05:16on demande
05:17votre accusation
05:18pour une cause
05:19de suspicion légitime.
05:20et s'il y avait eu
05:21l'élément
05:22effectivement
05:23que cette dame
05:24avait manifesté
05:25contre M. Sarkozy,
05:27j'ai peine
05:28à imaginer
05:29sans qu'elle soit
05:30pour autant
05:30frappée d'indignité
05:32qu'on aurait trouvé
05:33quelqu'un d'autre.
05:33Je suis très frappé
05:36de voir à quel point
05:37cette mise en cause
05:38de la présidente
05:39m'apparaît
05:40comme un moyen
05:41de plus
05:41de battre en brèche
05:43la légitimité
05:44d'une juridiction.
05:46Et il y a
05:46d'autres arguments
05:47encore plus discutables
05:49qui ont été développés
05:50depuis hier.
05:51Mais surtout,
05:52si vous me le permettez,
05:53Clélie,
05:54et ce sera probablement
05:56ma dernière phrase,
05:57c'est le fait
06:00que les mêmes
06:01à droite
06:02ou ailleurs
06:03qui en permanence
06:05disent
06:06il faut restaurer
06:07la confiance
06:08en la justice
06:09sont exactement
06:10les mêmes
06:11qui en permanence
06:12à chaque fois
06:14qu'un jugement
06:14ne leur plaît pas.
06:16Je pense
06:16à mon ami
06:17Henri Guénaud
06:18par exemple
06:18et à d'autres
06:19qui détruisent
06:21mais consciemment
06:22et lucidement
06:23la confiance
06:24qu'on doit avoir
06:25dans la justice.
06:25Ça n'est pas elle
06:27qui se détruit.
06:28Ce sont ceux
06:29qui systématiquement
06:30avec partialité
06:32la démolissent.
06:33Alors justement,
06:33à ce propos,
06:34j'ai une question.
06:35Si jamais,
06:35faisons un peu
06:36de politique fiction
06:38justement,
06:39si jamais
06:41il n'y avait pas eu
06:42cette exécution provisoire,
06:43c'est-à-dire le fait
06:44que malgré l'appel
06:45Nicolas Sarkozy
06:46aille en prison
06:46avant même
06:47donc un nouveau procès,
06:50est-ce que vous auriez
06:51tenu
06:51les mêmes discours
06:53sur ce jugement
06:54sans même
06:55sans l'exécution provisoire ?
06:58Je commence avec vous
06:58G. William Bernadette.
06:59Je n'aurais pas dit
06:59un mot
07:00contre ce...
07:03D'ailleurs,
07:04ce n'est pas mon habitude
07:05mais je n'aurais dit
07:06pas un mot
07:07sur ce jugement
07:08parce que d'abord
07:10c'est un dossier
07:10que je ne connais pas.
07:12D'accord ?
07:12Quand vous ne connaissez
07:13pas le dossier,
07:14vous abstenez
07:16de dire quoi que ce soit
07:17et ensuite,
07:18je vous mentirai
07:19en disant
07:20que certaines choses
07:22que j'ai vues
07:22dans ce dossier
07:23m'ont plongé
07:24dans un abîme
07:25de béatitude.
07:26De savoir que des gens
07:27que j'aime bien
07:28par ailleurs
07:29dont un d'ailleurs
07:30que j'ai défendu
07:32ont rencontré
07:33un salaud
07:34de terroriste
07:36qui a mis une bombe
07:38dans un décédisse
07:39ou qui a fait
07:40110 morts
07:41dont 56 Français,
07:42je vous mentirai
07:43en disant
07:44que ça m'a plongé
07:44dans un abîme
07:45de béatitude.
07:46Mais en dehors de ça,
07:48je n'ai pas l'habitude.
07:49En 45 ans
07:50de métier,
07:52je ne me souviens pas
07:53d'avoir critiqué
07:53très souvent
07:54les décisions de justice
07:55qui ne me concernaient pas.
07:57Quand elles me concernaient,
07:58je donnais quand même
07:59mon avis
07:59parce que je connaissais
08:00le dossier.
08:01Même question,
08:02Sébastien Ligné.
08:03Différentes réponses.
08:04Vous avez le droit.
08:05Moi, ça ne changerait pas
08:06grand-chose
08:07parce que c'est une circonstance
08:08aggravante,
08:09si vous voulez.
08:10Moi, le problème que j'ai,
08:11ce n'est pas
08:11avec la condamnation
08:12en tant que telle.
08:13Si Nicolas Sarkozy
08:14est coupable,
08:15il doit aller en prison
08:16au vu de la gravité des faits.
08:17J'ai un problème
08:18avec le fait
08:19de mettre une personne,
08:20notamment un président
08:21de la République,
08:22mais ça s'applique
08:22avec n'importe quel citoyen,
08:24en prison
08:24pour une absence
08:26de faits matériels.
08:28Moi, c'est la question
08:29de la preuve
08:29qui me dérange.
08:30Ce n'est pas la question
08:31de la condamnation.
08:32Je considère
08:32qu'on ne peut pas
08:33envoyer quelqu'un,
08:35a fortiori un président
08:35de la République
08:36en prison ferme
08:37pour une histoire
08:38de soupçons,
08:39pour une histoire
08:40de convictions personnelles.
08:42Et le mot de la fin,
08:43les pégères.
08:43Je ne suis pas du tout d'accord,
08:45Sébastien,
08:45vous répétez
08:46avec Talon
08:47la même argumentation.
08:49Je ne la trouve pas plus.
08:51S'il vous plaît,
08:52votre réponse
08:53à ma question,
08:54s'il vous plaît.
08:54Votre question,
08:55mais bien sûr,
08:56le fait que...
08:57Voilà,
08:57si je n'avais pas eu
08:58cette exécution.
08:59Je n'ai aucun plaisir
09:00à l'idée
09:01de voir Nicolas Sarkozy
09:02en prison.
09:03Je me serais
09:04largement satisfait
09:05d'une argumentation
09:07lucide,
09:08cohérente
09:09et juridiquement efficace.
09:11C'est tout.
09:11Je n'ai aucun plaisir,
09:13je ne suis pas
09:13Martine Tondelier.
09:15Ça, c'est vrai,
09:15ça ne vous n'avait pas échappé.
09:16Merci beaucoup,
09:17Philippe Bichert.
09:17Et l'honnêteté de
09:18Gilles William
09:19qui reconnaît
09:20le caractère
09:21gravissime
09:21de cette affaire.
09:22Mais tout le monde
09:23le reconnaît.
09:23Je la reconnais
09:24sans aucune difficulté.
09:25Merci à tous les trois
09:26d'avoir participé
09:27à ce débat.
09:28Voilà pour notre débat
09:29dans Europe Info.
09:30Maintenant,
09:30place à la santé,
09:32à votre santé.
09:33Vous savez,
09:33le vendredi,
09:33on parle d'amour,
09:34on parle de sexualité
09:35et on va parler
09:36des troubles
09:37de l'érection.
09:38Si vous avez des questions,
09:38appelez-nous
09:390-1-90-20-39-21.
09:41Brigitte Millot arrive.
09:42Il est 13h26
09:42sur Europe 1.
09:4413h15,
09:45Europe 1 Info.
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