00:00Focus qui est dédié chaque mardi à l'Asie et j'ai le plaisir d'accueillir ce matin à distance Jacques Lemoisson qui nous attend depuis Genève, fondateur de Gate Capital Management.
00:10Bonjour Jacques Lemoisson, merci d'être avec nous ce matin dans Good Morning Market.
00:14Avec vous, nous allons parler de la tech chinoise, c'est un secteur que vous suivez particulièrement, vous allez régulièrement en Asie.
00:21On va regarder avec vous aujourd'hui comment la tech chinoise peut rivaliser face à la tech américaine, face aux 100 milliards d'investissements que nous avons vus hier de NVIDIA dans OpenAI,
00:32avec notamment des acteurs qui tentent de se mobiliser, à commencer notamment par Baidu, par Teichet, qui sont aidés par des contrats gouvernementaux et puis également par le gouvernement chinois dans des plans d'investissement.
00:43Absolument, bonjour Étienne, merci de me recevoir.
00:49La tech chinoise en effet bénéficie d'aides gouvernementales, mais bénéficie aussi d'une fuite de cerveau non négligeable de l'Occident.
00:57Vous avez beaucoup de cerveaux qui sont partis de la SML ou même d'Intel, qui ont rejoint des universités chinoises et qui justement apportent aussi cet allant à la tech.
01:10Et le Deep Seek Moment en fait, au début d'année en Chine, a fait prendre conscience aux Chinois que leur tech n'était pas, on va dire, à la rue, pour prendre une expression populaire,
01:20et qui a donné justement ces talents des particuliers dans la tech chinoise en termes d'investissement.
01:26Et aujourd'hui, comment ça se concrétise ? On a vu en début d'année Deep Seek, ça avait même provoqué une petite correction sur les marchés américains.
01:33Depuis, on ne parle plus trop de Deep Seek, à part cet été, il y avait des informations de presse qui évoquaient que cette intelligence artificielle avait pris du retard.
01:41Aujourd'hui, comment ça peut rivaliser la tech américaine ? Est-ce que c'est vraiment un concurrent sérieux ?
01:47Plus que sérieux. Déjà, vous avez des... Alors je reviens sur les fuites de cerveau.
01:52Il y a un des fondateurs, on va dire, un des architectes des puces d'Intel est parti en Chine.
02:00Il a 13 000 citations dans des papiers, je dirais, fondamentaux sur tout ce qui est AI et tout ce qui est construction de semi-conducteurs.
02:12Donc très clairement, vous avez des cerveaux majeurs qui arrivent en Chine.
02:15Et en même temps, vous avez des technologies qui sont de plus en plus, je dirais, intégrées par le public et qui donc bénéficient aussi d'un entraînement relativement massif de la part de la Chine en plus des technologies.
02:28Et il y a surtout quelque chose dont pas beaucoup de gens parlent, c'est l'électricité.
02:34Sans l'électricité, il n'y a pas d'IA.
02:35Et quand vous regardez l'architecture de l'infrastructure aux Etats-Unis versus celle de la Chine, on peut se poser un problème sur l'évolution de la capacité, par exemple, des Américains à soutenir les contrats gigantesques que vous avez vus, sans électricité ou en tout cas avec l'électricité qui va devenir de plus en plus chère et de plus en plus intermittente.
02:57En tout cas, les indices chinois tentent de rattraper leur retard, malgré la très belle hausse depuis le début de l'année.
03:03On n'est toujours pas sur des records à Hong Kong, malgré une hausse de 30% depuis le 1er janvier.
03:07Shenzhen est à 25%, Shanghai à 13%, avec notamment ces acteurs de la tech qui portent les indices, notamment à Hong Kong, aidés notamment par le retail, par des particuliers chinois qui, après, comment dire, ça le fait doucher sur l'immobilier, et bien visiblement investissent dans les actions.
03:26Ça, c'est quand même très intéressant de voir que désormais le retail chinois prend le relais en termes de flux.
03:30– Exactement. On va dire que la politique zéro Covid de Xi Jinping avait calmé un peu les ardeurs et la relation de confiance qu'il y avait entre le consommateur et l'État.
03:42Et depuis DeepSic, en effet, il y a eu un relan d'affection, on va dire, des investisseurs chinois particuliers.
03:49Il faut savoir que la Chine détient 20% de toutes les parcs mondiales.
03:53Ils sont assis sur entre 21 et 23 trillions de dollars, suivant ce qu'on prend comme chiffre, de liquidités.
04:00C'est à peu près 7 fois le PIB français, 7 fois la dette française, on va dire.
04:05C'est donc des montants gigantesques.
04:08L'immobilier, représenté jusqu'à 70% de l'actif des Chinois, il est tombé à 50%.
04:16Et on voit aussi, si on regarde la croissance des masses monétaires comme M2, par exemple,
04:22on voit que même la bourse a un impact positif sur la croissance de cette masse monétaire,
04:27ce qui fait que vous avez un effet d'auto-entraînement où les particuliers se disent
04:31« Tiens, on a des paramètres économiques qui bougent et en même temps, on fait de l'argent sur la bourse
04:39et il est plus facile d'acheter des actions Tencent que d'acheter un appartement. »
04:43D'autant plus qu'aujourd'hui, l'épargnant chinois, il n'a pas un univers très large d'investissement.
04:48C'est-à-dire qu'il ne peut pas acheter n'importe quelle action européenne ou européenne,
04:51donc il est obligé de rester sur ce marché domestique.
04:54C'est très intéressant de voir qu'aujourd'hui, les indices chinois montent
04:59alors que les flux venant des États-Unis ne sont pas présents.
05:02Donc ça, ça laisse présager quand même d'une belle croissance pour ces indices,
05:06quand même aujourd'hui, Jacques Lemoisson.
05:09Exactement, et principalement aussi sur les H, en fait.
05:12Vous avez deux actions en Chine, les actions H à Hong Kong,
05:15l'action A, Shenzhen et Shanghai principalement.
05:18Les actions H sont vraiment très très peu chères encore.
05:22On a des PE en dessous de 10.
05:24Donc très clairement, et c'est aussi la porte d'entrée pour les investisseurs internationaux.
05:28Donc je pense que les H vont bénéficier du premier allant, en fait, du retour d'affection,
05:33parce que les allocations d'actifs globales sont à 3% sur la Chine,
05:39alors que la Chine pèse 18% du PIB, donc il y a une adéquation.
05:42L'effet Trump aussi pose des questions sur l'investissabilité, on va dire, des actifs américains,
05:49avec ce que peut devenir la Banque Centrale Américaine, par exemple.
05:52Et donc vous avez les particuliers chinois qui sont en train de pousser sur les actions.
05:58Immobilier, c'est compliqué d'y aller.
06:00Les rendements aussi, le taux à 10 ans chinois est autour de 2,5.
06:07Vous avez des rendements sur le monétaire qui est très faible.
06:10Vous avez une fiscalité aussi sur les coupons obligataires qui viennent d'augmenter.
06:17Donc vous avez tout effet pour qu'en fait, le particulier puisse aussi aller sur les actions.
06:24Et en effet, comme vous l'avez très bien dit, il n'a pas beaucoup de choix.
06:27En un mot, Jacques Lemoisson, chez Gay Capital Management,
06:29quels sont aujourd'hui les secteurs, les valeurs que vous surveillez de près,
06:32du côté de l'Asie, du côté de la Chine ?
06:35Nous, on va surtout, je vais parler de secteur principalement,
06:37on est très très boule sur l'AI à la Robotics.
06:41Ça a déjà rebondi de 100% en un an, de 45% sur la début de l'année.
06:47Et puis la décarbonisation aussi en Chine, c'est un prérequis pour le monde entier.
06:54Et la Chine est leader mondial et va avoir des leaders mondiaux.
06:57C'est les deux thématiques principales que l'on pousse chez nous.
07:02Merci beaucoup, Jacques Lemoisson nous a raccompagné ce matin depuis Genève,
07:05fondateur de Gay Capital Management,
07:07pour faire un focus sur ces marchés asiatiques
07:09et sur l'intelligence artificielle avec la tech chinoise.
07:13Merci beaucoup.
07:13Merci beaucoup.
07:14Merci beaucoup.