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  • il y a 2 mois
Avec Elina Rostan (rédactrice spécialiste de faits divers et auteure de "L'affaire Jubillar : une crime parfait ?") et Général François Daoust (ancien directeur de l'RCGN et du pôle judiciaire de la gendarmerie et professeur de sciences criminelles à l’université de Cergy Pontoise)

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-09-22##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, la vérité en face, Jean-François Aquili.
00:05Mais oui, elle est en face, la vérité, elle n'est pas en marche. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:09Merci d'être avec nous dans La Vérité en Face, 0826 300, avec nos deux invités ce matin pour évoquer l'ouverture du procès.
00:20Donc tout le monde parle et pour cause, vraiment, c'est quelque chose qu'on attend depuis des années.
00:25Ça fait cinq ans, cette histoire. Il y a 300 journalistes accrédités devant la cour d'assises d'Albi.
00:31Le procès de Cédric Jubillard, accusé du meurtre de sa femme Delphine, à Cagnac-les-Mines, près d'Albi, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
00:41Bonjour à vous, Elina Rostand.
00:44Bonjour.
00:44Soyez la bienvenue dans ce studio, journaliste spécialiste des faits divers.
00:47Vous avez signé cet étonnant livre-enquête chez Fayard, collection dirigée par Dominique Rizet et Stéphane Simon.
00:57L'affaire Jubillard, un crime parfait avec un point d'interrogation.
01:02Oui.
01:03Il faut le préciser.
01:04On va venir sur ce que vous évoquez dedans, directement au but, cette affaire de géolocalisation de Cédric Jubillard,
01:12grâce à la téléphonie qui pourrait changer, faire chavirer, basculer le cours de ce procès.
01:17C'est une vraie révélation qui est dans ce livre.
01:19Parce qu'il y a eu beaucoup de livres sur l'affaire Jubillard.
01:21Ne intervenez pas, ça c'est moi qui le dis.
01:23Vous n'avez pas à le dire vous en tant qu'auteur.
01:25Mais il y a eu beaucoup de livres très intéressants.
01:27Mais le vôtre apporte quelque chose de très différent.
01:29En ligne avec nous également, et soyez le bienvenu, le général François Daoust.
01:34Bonjour à vous.
01:35Bonjour.
01:36Alors vous êtes ancien commandant du pôle judiciaire de la Gendarmerie Nationale.
01:39Entre autres, vous avez eu de multiples fonctions en général.
01:43Vous êtes aujourd'hui la tête d'une société de conseil.
01:46Vous vous enseignez en université.
01:47Vous nous direz, et vous prenez la parole quand vous voulez, en quoi l'enquête aura été une impasse.
01:53Est-ce que ces éléments GPS dont nous allons parler peuvent apporter à la résolution de l'affaire ?
01:59Vous le faites comme chaque matin.
02:000,826, 300, 300.
02:02Je sais que cette affaire Jubilard, ce procès, vous passionne et va vraiment captiver les Français pendant un mois.
02:10Je commence avec vous, Elina Rostand.
02:12Donc vous dites en fait que son téléphone n'était pas éteint.
02:17Parce qu'il y a un mystère autour de ce qu'aura fait, tout repose là-dessus,
02:22Cédric Jubilard pendant la nuit de la disparition de son épouse Delphine,
02:27dont on n'a jamais retrouvé le corps.
02:28Alors, la question est de savoir si Cédric Jubilard, qui est accusé du meurtre, est coupable ou pas.
02:34Ce sera l'intime conviction des jurés à la sortie.
02:36Mais vous, vous apportez autre chose dans cet essai de l'affaire Jubilard.
02:41Alors, c'est important d'apporter une précision.
02:43Un téléphone qui est éteint, et c'est avéré pour le téléphone de Cédric Jubilard,
02:47il était éteint cette nuit-là entre 22h08 et 3h45 le lendemain matin, 3h53 précisément.
02:54Un téléphone éteint, il est vraiment éteint.
02:56C'est-à-dire qu'il n'émet pas de signal, il ne reçoit aucun signal.
02:59Donc, c'est ça qui...
03:01Pas de traçabilité.
03:02Il est absolument intraçable.
03:04Ce qui est très étonnant, c'est que dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020,
03:09il y a eu un mouvement qu'on retrouve sur une application Boussole.
03:14Ce sont les gendarmes qui, après ce drame, ont fait une extraction sur le téléphone de Cédric Jubilard,
03:20et ont trouvé à 3h21 des coordonnées GPS dans une forêt au sud du petit village de Cazoule.
03:28Donc, c'est la commune de Mirandole.
03:30Je sais que vos auditeurs connaissent très très bien cette zone-là.
03:34Et ces coordonnées à 3h21, ils n'arrivent pas à l'expliquer.
03:37Et ils les ont, ces coordonnées, on ne les a pas révélées dans le livre.
03:40Ils les ont depuis février 2021.
03:42Vous avez eu accès à des documents officiels d'enquête, hein ?
03:44Oui, oui.
03:44Ce n'est pas une élucubration.
03:46Pas du tout.
03:46Ça repose sur des choses très précises.
03:48On a eu accès à l'ordonnance de mise en accusation qui date de septembre 2024,
03:51donc qui est la plus récente, et aussi à toutes les analyses téléphoniques.
03:56Donc, je reviens sur ce point GPS de la nuit du 15 au 16.
03:59En avril 2021, il y a quand même deux gendarmes qui se déplacent sur les lieux,
04:04qui font une photo, qui restent 30 minutes, et qui se disent
04:07« Non, franchement, les lieux, ils ne sont pas... La route n'est pas carrossable,
04:11c'est difficile de venir y cacher un corps. »
04:14Donc, on ferme cette piste définitivement, parce que l'endroit...
04:17Ils ne l'expliquent pas, les enquêteurs, là, à ce moment-là ?
04:19Non seulement ils n'expliquent pas ces coordonnées de 3h21 sur un téléphone éteint,
04:23mais en plus, ils trouvent que le lieu ne s'y prête pas vraiment,
04:26donc la piste est totalement fermée.
04:28Et c'est ensuite, début 2025, que les avocats de la partie civile
04:32demandent une nouvelle extraction sur le téléphone de Cédric Jubilard,
04:36et ils trouvent 44 données GPS imprimées sur le téléphone de Cédric Jubilard
04:42pendant un mois avant le drame, dont 17 coordonnées GPS parfaitement identiques.
04:49Donc, des coordonnées GPS, ce sont latitude, longitude, à 6 décimales près.
04:53Des points GPS, oui.
04:54Des points GPS parfaitement identiques.
04:56Ils en trouvent 17 entre le 14 novembre 2020 et le 16 décembre 2020,
05:03c'est-à-dire un mois avant la disparition de Delphine Jubilard.
05:08Et je précise que pendant cette période-là,
05:10Cédric avait largement dit autour de lui qu'il en avait marre de sa femme,
05:13qu'il voulait la tuer, l'enterrer, et qu'on n'allait jamais la retrouver.
05:17Qu'est-ce que cela démontre à vos yeux,
05:21cette découverte de ces points très précis,
05:25antérieurement à la disparition de Delphine Jubilard ?
05:27Clairement, une préméditation.
05:28Préméditation.
05:29C'est-à-dire qu'ils se déplacent sur des lieux précis ?
05:31Ce sont des reconnaissances, selon vous ?
05:34Alors, je précise techniquement, après tout est expliqué dans le livre,
05:37mais des coordonnées GPS dans une application Boussole,
05:40on peut les retrouver soit en se déplaçant sur les lieux,
05:43physiquement, et en utilisant son application Boussole,
05:46soit en consultant son application Boussole,
05:49tranquillement chez soi depuis son canapé.
05:51Donc, il aurait pu repérer un lieu sur son application Boussole,
05:55au préalable, ou alors se déplacer.
05:58Le général François Daoust, vous êtes un expert en matière d'enquête,
06:04justement, vous avez une expérience très riche, très reconnue.
06:07Que dites-vous de ce que propose Elina Rostand,
06:12cette espèce de fenêtre qui s'ouvre sur un aspect inédit de cette enquête,
06:16qui a duré pendant quatre ans, quand même ?
06:18Oui, oui, tout à fait.
06:21C'est une hypothèse de travail sur laquelle le procès ne va pas passer à côté.
06:30Ça va faire même l'objet de débats,
06:34et très certainement de batailles.
06:36Je crois qu'on a un petit souci de liaison avec vous,
06:41le général Daoust.
06:42On a un petit souci.
06:43Vous savez quoi, je vais vous reprendre,
06:44quand on va rectifier un petit peu la liaison téléphonique,
06:47et je vous reposerai la même question.
06:50Elina Rostand, est-ce que...
06:52Et on va rebondir tout de suite sur ce que dit le général Daoust.
06:55Est-ce que ces éléments que vous apportez dans ce livre,
06:58qui sont des éléments inédits de l'enquête,
07:00sont susceptibles d'être, de jaillir, si je puis dire,
07:02dans le mois de procès qui s'ouvre ?
07:04Alors, les coordonnées GPS sont connues de la justice
07:07depuis des mois et des mois.
07:09Donc ce ne sont pas les coordonnées GPS qui sont la nouveauté.
07:13Ce qui est la nouveauté et la révélation de ce livre,
07:16c'est comment des coordonnées GPS ont pu être imprimées
07:18sur un téléphone éteint.
07:20Et nous, notre théorie,
07:21et on a discuté avec beaucoup d'experts pour émettre cette théorie,
07:24et je précise qu'un expert va venir à la barre le 25,
07:28donc cette semaine, c'est-à-dire jeudi à 14h30,
07:30pour déployer cette théorie.
07:32Un expert va venir témoigner de ce que vous avancez
07:35dans votre livre-enquête.
07:36Absolument.
07:37Et en faire toute la démonstration,
07:38l'explication qu'on donne dans ce livre
07:41et qui sera apportée à la barre,
07:43ce serait la présence d'un deuxième téléphone
07:44chez Cédric Jubilard.
07:46C'est-à-dire qu'il ait eu un second téléphone
07:48sans carte SIM,
07:50donc il ne reçoit pas de signal,
07:51il n'émet pas de signal,
07:52le téléphone parfaitement intraçable,
07:54dans lequel il y aurait eu une application boussole
07:56pour repérer les lieux,
07:58et avec ce téléphone,
08:00il serait allé physiquement sur les lieux
08:01et il aurait pu, au moment de revenir chez lui
08:05à son domicile à 3h45,
08:08tout simplement rallumer son application boussole
08:10et que les données se synchronisent.
08:12Oui, donc vous imaginez en réalité
08:14un deuxième téléphone,
08:16c'est une possibilité,
08:18c'est un scénario possible.
08:19Général François Daouz,
08:20nous vous retrouvons,
08:21je pense que la liaison est bonne à présent,
08:22vous pensez que ces éléments-là
08:24sont susceptibles
08:25de faire peut-être avancer,
08:28non pas l'enquête,
08:29mais le procès,
08:30voire même faire douter les jurés ?
08:33Alors, il est évident
08:34que la bataille d'experts
08:35va être décisive
08:37entre les premiers qui vont dire
08:39c'est peut-être un simple bug,
08:41mais même un simple bug,
08:42il faut l'expliquer,
08:44et la répétition de ce bug
08:46a des dates différentes,
08:47alors qu'on est plus dans la consultation,
08:50voire dans le positionnement,
08:52eh bien, là-dessus,
08:54effectivement,
08:55ça risque de faire douter,
08:56ou en tout cas,
08:57de donner aux jurés
09:00une hypothèse beaucoup plus forte,
09:04un indice corroboratif plus important.
09:06Vous pensez que les enquêteurs
09:08auraient pu,
09:09sans vouloir les accabler évidemment,
09:10c'est trop facile toujours
09:11de dire les choses a posteriori,
09:12mais vous pensez qu'ils auraient pu
09:14négliger cette piste de la téléphonie ?
09:18Alors, non, je ne pense pas.
09:20Eux, ils se sont référés,
09:21les enquêteurs ne sont pas
09:23des experts en téléphonie.
09:24À partir du moment où l'expert
09:26qui analyse leur dit
09:27c'est un bug,
09:29ils vont quand même sur les lieux
09:30pour essayer de se rendre compte
09:31des possibilités de porter un corps,
09:34de l'intérêt, etc.
09:36Et de ce qu'ils observent,
09:38ils estiment que non,
09:39c'est trop compliqué, difficile,
09:41il y a plusieurs centaines de mètres
09:44à faire pour atteindre
09:46le sous-bois au plus profond.
09:47Donc, ils ont fait leur travail.
09:49C'est pour ça que maintenant,
09:51on est en bataille d'experts là-dessus.
09:53Bataille d'experts,
09:55Elina Rostand,
09:56oui, l'idée n'est pas d'accabler
09:58les enquêteurs,
09:59mais il y a souvent,
10:00on va dire,
10:01des trous dans la raquette,
10:02dans les enquêtes.
10:03Des choses que finalement,
10:04on passe à côté,
10:05et puis les mois,
10:06les années passent,
10:07et on se dit peut-être
10:08qu'il faudrait revoir les choses.
10:09On avait vu ça.
10:10Enfin, l'exemple le plus flagrant,
10:12c'est l'affaire historique,
10:14Grégory,
10:14où on est parti dans tous les sens,
10:16il n'y aura jamais,
10:17jamais de résolution de l'affaire,
10:18vraisemblablement,
10:19mais là,
10:20en ce qui concerne
10:21la téléphonie de M. Jubilard,
10:23les choses peuvent avancer
10:24à vos yeux.
10:25Alors, moi,
10:26je suis d'accord
10:26avec le général d'Aouste,
10:28l'enquête a été
10:29très bien menée
10:30depuis le début.
10:31On ne peut pas du tout
10:32accabler les enquêteurs.
10:34Au bout de 24 heures,
10:37la disparition de Delphine Jubilard
10:39était classée
10:41comme disparition
10:41très inquiétante.
10:42Il y a eu des fouilles,
10:44il y a eu des battues citoyennes,
10:45il y a eu des drones,
10:47il y a eu des brigades
10:48synophiles
10:49pour chercher
10:49un corps vivant
10:51ou mort.
10:52Donc, il y a eu
10:53énormément de choses
10:53qui ont été faites,
10:54il y a eu des extractions
10:55téléphoniques, etc.
10:56Je pense
10:57à l'écriture du livre
10:59et en discussion
11:00avec plusieurs experts
11:01que, tout simplement,
11:03ils n'avaient pas la clé
11:04pour expliquer
11:05comment ces coordonnées
11:06auraient pu être
11:06sur un téléphone.
11:08Et les experts
11:09qui nous ont répondu,
11:11au début,
11:12n'avaient pas la clé
11:13non plus.
11:14C'est-à-dire que c'est arrivé,
11:15pour la petite anecdote,
11:16on devait envoyer le livre
11:18à l'impression
11:19chez l'éditeur
11:20dix jours plus tard
11:21pour être dans les temps
11:22et à ce moment-là,
11:23nous n'avions toujours pas
11:24la clé de l'énigme.
11:26Et c'est un expert,
11:27finalement,
11:28parmi ceux
11:28avec qui on a discuté
11:31qui a dit
11:32« je sais,
11:33je viens d'avoir
11:33la révélation au réveil ».
11:34Et vous avez dû modifier
11:35les épreuves
11:36avant de les envoyer
11:37chez Fayard,
11:38j'imagine ?
11:38Oui, alors,
11:39modifier, non,
11:40parce qu'au départ,
11:40c'était surtout
11:41une liste d'éléments
11:42à charge et à décharge,
11:43d'indices matériels
11:45et immatériels,
11:46et puis on laissait
11:47simplement le lecteur
11:48se faire sa propre opinion,
11:49comme les membres du jury.
11:51On ne pensait pas
11:52avoir la clé
11:53de l'énigme
11:54dix jours
11:55avant d'envoyer
11:55le livre à l'impression.
11:57Allez, nous restons
11:57avec vous,
11:59Elina Rostand,
11:59et avec le général
12:00François Daou,
12:01sur ce procès
12:03qui s'ouvre,
12:03Jubilard,
12:04et cette enquête
12:05qui aura duré
12:06si longtemps,
12:06c'est souvent le cas
12:07dans ce type d'affaires
12:08qui passionnent les Français.
12:10D'ailleurs,
12:10nous nous poserons la question
12:11pourquoi il y a autant
12:12d'impact
12:13sur l'opinion,
12:15pourquoi c'est-ce que ça suscite
12:16autant de passion ?
12:18Certains les trouveraient
12:19légitimes,
12:20d'autres plutôt morbides.
12:21Allez, 0826 300 300,
12:23vous nous appelez
12:24La Vérité en Face,
12:25nous sommes ce matin
12:26dans l'évocation
12:27du procès
12:28de Cédric Jubilard
12:29sur La Vérité en Face.
12:31Le Grand Matin Sud Radio,
12:33La Vérité en Face,
12:35Jean-François Aquilly.
12:36Le procès
12:37Jubilard
12:38qui s'ouvre
12:39aujourd'hui
12:40devant la cour
12:41d'assises
12:41d'Albi,
12:424 années
12:43d'enquête
12:44pour des faits
12:44qui remontent
12:45à 2020,
12:47et beaucoup de mystères
12:48encore
12:49qui n'a jamais été retrouvé,
12:51il n'y a pas d'aveu,
12:52il y a juste
12:52des confessions
12:53de Cédric Jubilard,
12:54notamment en prison.
12:56Général François Daoust,
12:58nous évoquions
12:59tout à l'heure
12:59rapidement
13:01l'affaire Grégory,
13:02est-ce que c'est
13:03le lot,
13:04je dirais
13:05ces enquêtes
13:06qui se perdent
13:07littéralement
13:08au fil des années ?
13:10Alors,
13:10il faut s'écarter
13:12de l'affaire Grégory,
13:13on est dans une période
13:16où la police scientifique
13:17est pratiquement
13:19au point zéro,
13:20les trois quarts
13:21des analyses
13:21qui auraient pu être faites
13:22n'ont jamais été faites,
13:24etc.
13:25Là,
13:25il y avait tous les moyens,
13:27la seule différence
13:28c'est qu'il n'y a pas
13:30de traces
13:31qui sont des traces
13:32vraiment fortes,
13:34elles sont simplement
13:36indicielles,
13:37elles ne sont pas encore
13:37des preuves matérielles.
13:39Donc, la difficulté
13:40elle est surtout là.
13:42Après,
13:42il y a d'autres affaires
13:43pour lesquelles,
13:45bien qu'il n'y ait pas eu
13:45de corps,
13:46l'affaire par exemple
13:47Amandine Estrabo
13:48qui disparaît
13:49en 2013,
13:51eh bien,
13:51on n'a jamais trouvé
13:52son corps
13:53mais la personne
13:54soupçonnée
13:55a été condamnée
13:56à 30 ans
13:57avec une peine
13:57de sûreté
13:58et elle a été condamnée
13:59non seulement
14:00pour enlèvement
14:01mais pour viol
14:02et meurtre
14:03alors qu'on n'a pas de corps.
14:05Donc,
14:06tout est possible
14:07au procès
14:08et ça va être
14:09vraiment tout le travail
14:10et toute l'analyse
14:11des jurés
14:12qui,
14:13comme vous le disiez
14:14dans leur intime conviction,
14:17vont devoir
14:17peser
14:18tous les arguments
14:19de la défense
14:20et tous les éléments
14:22présentés
14:23par le ministère public
14:25comme des éléments
14:26corroboratifs
14:27qui désigneraient
14:29Cédric Jubilard.
14:31Là-dessus,
14:33Elina Rostand,
14:35que diriez-vous ?
14:36Il y a ces confessions
14:37quand même
14:38de Cédric Jubilard
14:39en prison.
14:40Ce ne sont pas des aveux.
14:42Ce ne sont pas des aveux.
14:43C'est bien là
14:44tout le problème du dossier.
14:45C'est qu'on peut dire
14:46n'importe quoi,
14:47n'importe qui,
14:48tant qu'on ne le dit pas
14:49dans un procès verbal
14:50face aux enquêteurs,
14:52ça n'a pas de valeur.
14:54C'est-à-dire que dire,
14:55je le rappelle en 2020 déjà,
14:58dire à sa propre maman
14:59Nadine Jubilard
15:00ça ne va pas avec Delphine,
15:02j'ai envie de la tuer,
15:03de l'enterrer
15:03et personne ne va jamais
15:04retrouver son corps,
15:06ça reste des menaces
15:07en l'air,
15:08des paroles en l'air
15:08qui n'a jamais dit un jour
15:09à celle-là
15:10ou celui-là,
15:10je le déteste,
15:11j'ai envie de le tuer.
15:12Donc ça, c'est pareil,
15:13ça n'a pas de valeur.
15:15Ensuite, effectivement,
15:16il a une première petite amie
15:17avant sa détention
15:19qui était en avril.
15:22Enfin, il a été
15:23mise en examen
15:24en juin 2021,
15:25il a cette première petite amie
15:27et confession sur l'oreiller,
15:28elle lui dit
15:29qu'est-ce que tu as fait
15:30de ta femme
15:30et je l'ai enterré
15:32près d'une forêt
15:33qui a...
15:34près d'un endroit
15:35qui a brûlé.
15:36Ensuite, en détention,
15:38il se fait à Miami
15:39avec un co-détenu
15:40appelé Marco.
15:41Le Marco,
15:41le fameux Marco.
15:42Le fameux Marco.
15:43Et là, il lui raconte
15:44absolument tous les détails
15:45et ensuite,
15:46quand il est interrogé,
15:47il dit
15:47ben non,
15:48j'ai dit n'importe quoi
15:49à n'importe qui.
15:49Donc pareil,
15:50ça n'est pas retenu.
15:51Et récemment,
15:52vous l'avez entendu,
15:53les rebondissements
15:54de cet été,
15:55à sa dernière petite amie
15:56en date
15:56à qui il aurait expliqué
15:58de façon très détaillée
16:00comment il a étouffé
16:01et tué Delphine
16:02en faisant une clé de coude,
16:04etc.
16:04C'est quand même très précis
16:05tout ça.
16:05Extrêmement précis.
16:07Alors,
16:07ce qui est difficile
16:08avec Cédric Jubilard,
16:09pardon,
16:09c'est que c'est un joueur de poker,
16:11il aime bien s'amuser,
16:13il sait très bien
16:13que ce qu'il dit
16:14est retenu
16:15dans la presse
16:16et puis il saute
16:17d'une information
16:18à une autre
16:18parce que ça l'éclate en fait.
16:19Mais le général François D'Aoustre,
16:22dans un instant,
16:23évoquez le travail
16:24très important,
16:25évidemment fondamental
16:26des jurés
16:26qui vont devoir recouper
16:27tout ce qui sera dit
16:28et présenté
16:28lors des audiences.
16:30Le portrait
16:31que vous en faites
16:32dans votre livre enquête
16:34d'Affaires Jubilard,
16:35par-delà
16:35les révélations passionnantes
16:37sur la téléphonie,
16:38ce n'est pas vraiment
16:40un homme qui suscite l'empathie.
16:42Ça joue contre lui.
16:43Cédric Jubilard
16:44est son pire ennemi.
16:46C'est-à-dire que sa personnalité
16:47va jouer contre lui.
16:49Là, on est face
16:50à des...
16:51effectivement
16:51des jurés
16:53qui vont
16:53juger en leur
16:55âme et conscience,
16:56en leur intime conviction
16:57et malheureusement,
16:59la personnalité
16:59de Cédric Jubilard
17:00va aussi peser
17:01très lourd
17:02dans le jugement.
17:04Général François D'Aoustre,
17:06il y a tous ces épisodes
17:07qui sont bien décrits
17:08dans l'ouvrage
17:09et que vous connaissez
17:10évidemment sur cette enquête
17:12qui aura duré
17:13quatre années.
17:14Alors,
17:14certains disent
17:15l'anteur de la justice,
17:16mais le problème
17:17c'est qu'il faut quand même
17:18rassembler les épreuves,
17:19ce n'est pas simple.
17:20Il y a quand même des scènes
17:21qui sont incroyables.
17:24M. Jubilard
17:25qui charge...
17:27Je crois que c'est sa machine
17:28à laver
17:29ou son sèche-linge,
17:30peu importe,
17:31à l'arrivée des gendarmes
17:32au petit matin.
17:33Enfin, il y a des choses
17:34qui ne plaident pas
17:36en sa faveur.
17:36Alors,
17:38ce sont tous ces petits éléments
17:40qui deviendront des indices
17:42et on appelle ça
17:43des indices corroboratifs.
17:45C'est-à-dire que
17:45l'indice,
17:46c'est l'origine étymologique,
17:48ça veut dire,
17:48ça indique,
17:49ça indique quelque chose,
17:50quelque chose d'anormal
17:51parce que
17:52qui,
17:53alors que son épouse
17:54vient de disparaître
17:55et devrait être inquiète,
17:57se met tout d'un coup
17:58à faire une machine
17:59à laver
17:59au milieu de la nuit
18:00ou à la préparer
18:01pour le moins
18:02alors que
18:04ce n'était pas forcément
18:05ce qu'ils faisaient d'habitude.
18:07Donc,
18:07c'est ça
18:08qui,
18:08cette somme de petits riens
18:10qui fait
18:11un faisceau corroboratif
18:13sur lequel
18:14s'est appuyé
18:15le ministère public
18:16et les juges d'instruction
18:17pour le renvoyer aux assises.
18:18Dans ce type de scène,
18:20alors,
18:20on ne va pas refaire l'enquête,
18:22ce serait ridicule,
18:23mais dans ces cas-là,
18:24les gendarmes qui arrivent
18:25doivent se saisir
18:26de la fameuse couette,
18:27l'extraire
18:28et la mettre de côté.
18:29Comment ça se passe ?
18:30Non.
18:31Il y a deux éléments
18:33et,
18:34bon,
18:34après,
18:34c'est le rôle
18:34de la défense
18:36de montrer
18:36que les premiers gendarmes
18:37qui sont arrivés
18:38n'ont pas mis sous scellé,
18:39n'ont pas constaté,
18:40n'ont pas écrit,
18:41etc.
18:42On est,
18:43dans un premier temps,
18:44dans une disparition signalée.
18:46Donc,
18:46on est sur
18:49ce qu'on appelle
18:50une police administrative
18:51avant que cela ne devienne
18:53dans le domaine
18:55du procureur en République
18:56une affaire judiciaire.
18:58Donc,
18:59si chaque fois
18:59qu'on signale
19:01une disparition
19:01ou un élément,
19:02les premiers intervenants
19:04se mettaient à faire
19:05une perquisition,
19:06mettaient sous scellé,
19:07etc.,
19:08ce serait totalement incohérent.
19:10On en finirait.
19:10En revanche,
19:11voilà,
19:12en revanche,
19:13l'enquête judiciaire
19:15quand elle se déclenche,
19:16les premiers gendarmes
19:17qui sont intervenus
19:18ont été entendus
19:20comme des témoins,
19:21en audition,
19:22et tout ce qu'ils ont vu
19:23ont pu le décrire
19:25dans un procès verbal.
19:27Ce qui fait que
19:28ça a la même force.
19:30Ça a la même force
19:31et ça permet de nourrir
19:32le dossier
19:33qui démarre à ce moment-là.
19:34Elina Rostand
19:36et d'ailleurs,
19:37vous-même,
19:38Général Daouz,
19:39je vous pose la même question.
19:41Qu'est-ce qui fait
19:42aujourd'hui
19:42que ce procès,
19:44cette affaire Jubilard
19:45suscite autant
19:47d'intérêt ?
19:48Je commence par vous
19:49et Elina
19:49auprès des Français.
19:52Alors,
19:52déjà,
19:53la personnalité
19:53de Delphine Jubilard,
19:55c'est une jeune maman
19:56de 33 ans,
19:57infirmière,
19:57qui a donné
19:58toute sa vie
19:59à aider les autres.
20:00On rappelle
20:01qu'elle faisait partie
20:02des infirmières
20:03qu'on applaudissait
20:04à la fenêtre
20:04au moment du Covid,
20:06tout à fait.
20:07Donc,
20:08déjà,
20:09on se demande
20:09comment est-ce
20:10qu'une telle femme
20:11peut avoir disparu,
20:13une maman
20:14qui adorait ses enfants,
20:15etc.
20:16Et puis,
20:16il y a quand même
20:17tout un contexte,
20:18on n'en a pas assez parlé,
20:19mais du mobile
20:20et tout un contexte
20:21familial entre eux
20:22qui est d'une banalité
20:23affligeante,
20:24c'est-à-dire
20:24un couple qui se déchire,
20:27des sites de rencontres,
20:29une infidélité.
20:30Et ça,
20:31malheureusement,
20:32aujourd'hui,
20:32on peut s'identifier.
20:33Chacun se projette.
20:34Chacun se projette.
20:35Et chacun se projette,
20:36et ce sera mon dernier point,
20:38d'un côté comme de l'autre.
20:40C'est-à-dire que je parle aussi
20:41aux hommes
20:41qui nous écoutent,
20:42peuvent se dire
20:43comment je réagirais
20:44si j'apprenais
20:46que ma femme me trompe.
20:48De là,
20:48l'éventuel meurtre
20:50ou assassinat,
20:51on ne sait pas,
20:52pour l'instant,
20:52il y a un procès qui arrive.
20:53Je comprends
20:54ce que vous avancez.
20:56Ce que je veux dire,
20:57c'est que ça cristallise
20:59ça cristallise pas mal
21:00de choses,
21:01que ce soit chez les hommes
21:02ou chez les femmes.
21:02Vous êtes d'accord avec ça,
21:04en général ?
21:04Ça parle à tout le monde ?
21:05Tout à fait.
21:06Ça parle à tout le monde,
21:07mais ça avait une résonance particulière,
21:09parce que je vous rappelle
21:10que le confinement
21:12ne se levait que le lendemain.
21:14Ce qui fait que la masse
21:16des faits divers
21:17qu'il y avait habituellement
21:19était totalement tarie.
21:20Donc,
21:21on a,
21:21à dix jours de Noël,
21:23une infirmière
21:24qui disparaît,
21:25qui a laissé ses enfants
21:27avec cette disparition.
21:29Ça a pris vraiment un écho
21:31où tout le monde s'est demandé
21:33mais qu'est-ce qui se passe ?
21:34Pour vous faire un parallèle,
21:35l'affaire de Laure Zuckelo,
21:38qui a disparu le 21 juin 2024,
21:41trois enfants,
21:43eh bien,
21:43le mari a été interpellé.
21:47Il n'y a pas de corps.
21:49On en est à peu près
21:51en parallèle aux mêmes choses,
21:53mais c'est passé
21:54sous les radars des médias
21:55et de tout le monde.
21:57Merci de rappeler
21:58ces circonstances.
21:59Effectivement,
21:59vous avez raison,
22:00on est en sortie de Covid
22:01pour cette affaire jubilaire.
22:03Merci,
22:03Général François Daoust
22:04et merci également
22:06à vous,
22:06Elina Rostand.
22:07Je rappelle
22:07le titre de votre livre enquête
22:10qui est passionnant.
22:10Je le reconnais.
22:12Il y a eu beaucoup de livres
22:12très intéressants
22:13sur cette affaire
22:14mais le vôtre apporte
22:15cette dimension inédite
22:17sur la téléphonie.
22:19On rappelle le titre,
22:20l'affaire jubilard,
22:21un crime parfait,
22:23point d'interrogation,
22:24édité chez Fayard.
22:26Merci à tous les deux.
22:26Merci et bonjour à vous
22:28et soyez la bienvenue.
22:30Valérie Expert,
22:31de quoi est-ce qu'on va parler ?
22:32Bonjour Jean-François.
22:34Écoutez,
22:35on va revenir évidemment
22:36sur le fait
22:39qu'Emmanuel Macron
22:40s'apprête à reconnaître
22:40la Palestine.
22:42On attend vos appels
22:43et vos réactions.
22:44Est-ce que vous comprenez
22:45cette décision ?
22:46Est-ce que c'est une victoire
22:47diplomatique ?
22:48Évidemment,
22:49on va reparler
22:49de ces mairies
22:50qui refusent
22:50de retirer
22:51le drapeau palestinien.
22:53On va revenir
22:53sur la passe d'armes
22:54entre Gabriel Zuckman
22:55et Bernard Arnault.
22:56Alors,
22:56est-ce que Gabriel Zuckman
22:57est un dangereux militant
23:00d'extrême-gauche ?
23:01Et puis Charlie Kirk
23:02avec cet hommage hier.
23:04Qu'en avez-vous pensé ?
23:06Puis on pourra parler
23:06de Donald Trump
23:07et de sa psychologie.
23:09Je ne sais pas
23:09si le mot de psychologie,
23:10je le mets entre guillemets,
23:12pose question aujourd'hui
23:13avec certaines déclarations
23:14autour de Joe Biden
23:15qui est un sale type.
23:17C'est ce qu'il a dit.
23:19Je reste poli.
23:20Bref,
23:20tous ces sujets avec vous.
23:21Évidemment,
23:22vous avez la parole
23:22sur Sud Radio.
23:23Allez,
23:23bonne émission.
23:24Merci.
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