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Retrouvez L 'Affaire dans l'affaire, tous les samedis de 12h et 13h sur les ondes de Sud Radio, en partenariat avec la revue Affaires Criminelles de McSkysz.

Avec Thibaut Solano, journaliste et directeur adjoint de Marianne. Auteur de « La voix rauque » (éditions Les Arènes, sorti en 2018), qui s'intéresse aux origines de l’affaire Grégory et ce corbeau qui a harcelé la famille Villemin, et Dr Sarah Romain, spécialisée dans la toxicologie et experte auprès des tribunaux
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##L_AFFAIRE_DANS_L_AFFAIRE-2025-06-28##

Catégorie

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TV
Transcription
00:00Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
00:03Bonjour, bienvenue à tous pour votre rendez-vous midi 13h avec l'actualité judiciaire.
00:08Nous allons parler aujourd'hui de l'affaire du petit Grégory qui a rebondi récemment.
00:1341 ans après l'effet, faut-il croire, un miracle judiciaire, nous en parlerons dans un instant.
00:18Mais nous allons parler également de ce nouveau fléau, les attaques aux piqûres.
00:21Le 21 juin, fête de la musique parmi les faits de délinquance marquants de la soirée.
00:26De nombreuses attaques à la seringue ont été signalées. Au total, 145 personnes ont été victimes de piqûres suspectes.
00:33La nuit de samedi à dimanche dernier, un phénomène qui a été observé dans plusieurs villes du pays.
00:38Nous allons en parler avec nos deux invités.
00:40Mais d'abord, je salue Victor Lefebvre, rédacteur en chef des affaires criminelles, revue trimestrielle.
00:46Jean-Marie Bordry, la voix des matinales de Sud Radio le week-end.
00:49Et puis, Jade Serrano, notre journaliste d'investigation.
00:52Bonjour, Jade.
00:53Avec nous, Thibaut Solano, vous êtes journaliste et directeur adjoint de Marianne.
00:57Vous êtes l'invité un peu fil rouge.
00:59Vous êtes spécialiste de l'affaire Grégory.
01:01Vous avez notamment écrit un livre remarqué qui s'appelle La Voix Roque
01:04sur les origines de l'affaire Grégory et du corbou qui a harcelé la famille.
01:09Nous allons en parler.
01:10Mais nous allons saluer également tout de suite le docteur Sarah.
01:15Sarah, où est-elle Sarah ? Je ne retrouve plus son...
01:18Voilà, Sarah Romain. Pardon, excusez-moi, je ne retrouvais plus ma fiche.
01:22Spécialisé dans la toxicologie, expert auprès des tribunaux, pour être précis, auprès de la cour d'appel de Colmar.
01:27Bonjour docteur.
01:29Bonjour à vous.
01:30Alors, docteur, la première question est assez simple.
01:34Depuis combien de temps on observe ces attaques à la seringue ?
01:37Vous avez eu l'occasion, évidemment, de vous pencher sur ce phénomène sans...
01:42Parlons évidemment d'abord de la France et de ce qui s'est passé ce week-end.
01:46Depuis quand, vous, vous avez découvert ce phénomène ?
01:50Alors, en France, il est apparu vraiment de façon importante en 2022.
01:53Oui.
01:54On a eu un gros épisode entre avril 2022 et juin 2022.
01:59Depuis, ça s'est vraiment atténué.
02:01Enfin, ça a pratiquement disparu.
02:03Et là, il semblerait qu'il y ait eu un petit regain de cette activité, de ces agressions.
02:10Alors, par contre, au niveau des chiffres, je ne pourrais absolument pas confirmer.
02:15Comme vous le dites, c'est du déclaratif.
02:18Et les retours, les chiffres réels, il faut voir avec les ARS.
02:23En fait, ce sont eux qui recueillent ces informations.
02:25Les agences régionales de santé.
02:27Alors, Jade Serrano, la fête de la musique, c'était le week-end dernier.
02:31Il y a eu une multiplication des cas.
02:33Que s'est-il passé exactement ?
02:35145 cas.
02:36On a parlé effectivement avec le docteur Romain de cas déclaratifs.
02:40C'est-à-dire, ce sont des personnes qui ont dit avoir été piquées.
02:43Ils se sont présentés auprès des forces de l'ordre, sûrement.
02:48Voilà.
02:48Donc, 45 cas recensés dans toute la France, dont 22 dans la capitale.
02:53Ces cas sont plutôt ceux de femmes, finalement, qui auraient été attaquées à la seringue.
02:58Après, ce qui est intéressant dans ce phénomène, je trouve à dire,
03:02c'est que déjà, il faut toute propension garder quand on parle des attaques à la piqûre.
03:07Et qu'il n'y a pas, a priori, selon les toxicologues, je parle sous le couvert de docteur Romain,
03:13de produits injectables à l'intérieur de ces seringues.
03:17C'est-à-dire que le phénomène serait vraiment de piquer pour piquer,
03:20dans le but d'une domination et de créer une espèce de psychose.
03:23De panique, oui, parce que, évidemment, ça part du principe que la victime ne sait pas ce qu'il y a dans la seringue.
03:30Donc, on peut tout imaginer.
03:31Un virus, une drogue, un somnifère, bref.
03:36Eh bien, les premières précautions qui sont prises lorsque quelqu'un, sur une déclaration, arrive aux urgences,
03:42c'est surtout de donner des antiviraux.
03:44Parce que, finalement, le risque premier, c'est de contracter le VIH, les hépatites et le tétanos.
03:50Oui. Alors, essayons de bien comprendre.
03:54Sarah, docteur Sarah Romain, dites-moi,
03:58quels sont, parmi les analyses que vous avez pu faire dans votre vie,
04:03qu'est-ce que vous avez pu retrouver comme type d'agression, comme type de produit injecté ?
04:08Est-ce que c'était à chaque fois rien, des produits stupéfiants ?
04:11Quel genre de traces on trouve ?
04:14Alors, à ce jour, en France, aucune substance n'a été identifiée.
04:18Aucune, sur les analyses qui ont été faites.
04:21Donc, peut-être que là, il y en aurait eu, mais il y a eu une première étude qui a été assez rapidement faite par la NSM,
04:30au moment du premier épisode, où là, les analyses ont été faites pratiquement systématiquement
04:35et très rapidement des procédures pour que les potentielles victimes se présentent très rapidement aux urgences
04:45pour pouvoir bénéficier d'un prélèvement rapide.
04:47Parce qu'en fait, la nécessité de...
04:50Si des produits sont injectés, ce sont des produits qui disparaissent en général rapidement.
04:54Donc, il faut un prélèvement très rapide.
04:57Et dans toutes ces études, même faites dans de très bonnes conditions, aujourd'hui, rien n'a été identifié.
05:01Rien n'a été identifié ?
05:03Non.
05:04Ça ne veut pas dire que...
05:06Que ça n'a pas existé, bien entendu.
05:07Concrètement, le mode opératoire, c'est quoi ?
05:09C'est un concert ou une fête lors de la fête de la musique, puisque c'était ça le contexte ?
05:13Ou dans les transports en commun ?
05:14Le plus souvent, c'est plutôt un milieu festif.
05:19Il va y avoir un ensemble de personnes qui vont soit ressentir une piqûre,
05:25soit ressentir des effets et se présenter suspectés à postérioriser une piqûre,
05:31qu'ils n'ont pas forcément senti.
05:34Ça peut être aussi de découvrir, après une soirée, une trace qui pourrait être une piqûre.
05:41Donc, en fait, déjà, le recueil est assez divers.
05:44Alors, je reviens juste sur l'histoire du risque viral.
05:52Donc, il est vraiment indispensable de prendre contact avec des services médicaux.
05:56Alors, pas forcément de se rendre aux urgences, mais déjà de téléphoner pour avoir un conseil médical.
06:02Mais le traitement n'est pas du tout systématique, puisqu'en fait, le risque...
06:07Et là, je pense qu'il faut rassurer les personnes qui auraient potentiellement été victimes.
06:10Le risque est d'injection de substances et n'est pas démontré aujourd'hui.
06:15Et le risque de contamination par le VIH ou une hépatite est considéré comme faible et considéré comme très faible.
06:22Alors, pardonnez-moi, mais la précaution numéro 1 à prendre, ou numéro 1 à prendre, c'est quoi exactement ?
06:29Est-ce que ce n'est pas simplement passer un produit désinfectant ? Et si oui, lequel ?
06:34Alors, produit désinfectant, il faut déjà être sûr de la piqûre.
06:38Je pense que la première démarche, quand c'est dans un milieu festif, pardon, excusez-moi,
06:45il y a toujours des centres avec des médecins, des centres de secours.
06:51C'est la première chose, c'est de se rendre auprès de ces centres et de laisser la décision prise par le personnel médical
06:57de comment désinfecter, comment nettoyer.
06:59Ça, c'est de constater la plaie et d'orienter soit vers les urgences, soit pas vers les urgences, en fonction du contexte.
07:07D'accord.
07:08Alors, Jade Serrano, est-ce que ça constitue une menace sérieuse pour les femmes ?
07:12Quelles sont les différences, par exemple, avec les cas de drogue chimique versées dans un verre
07:16ou les cas de soumission chimique ?
07:19Soumission chimique, c'est bien les cas où l'on verse à l'insu d'une victime de la drogue,
07:24où on lui administre une drogue pour, bien souvent, qui sont ensuite suivies de violences sexuelles diverses et variées.
07:35Et puis, il y a les cas aussi de vulnérabilité chimique.
07:37Alors ça, c'est encore une autre notion.
07:39C'est quand une personne a pris intentionnellement de la drogue,
07:43mais que du coup, elle n'est plus en capacité de donner son consentement de manière éclairée.
07:48Donc ça, c'est encore autre chose.
07:50Dans les produits injectés, mais en fait, qui n'en sont pas,
07:53donc les cas de piquée pour piquée,
07:56si je peux vous dire,
07:58ce sont bien souvent des femmes,
08:00puisque nous sommes une minorité visible,
08:03mais aussi des hommes.
08:04Finalement, il y a quand même une distinction à faire
08:08entre les deux notions que je viens d'évoquer
08:10et les attaques à la piqûre.
08:13Qui ne sont pas forcément suivies,
08:16et qui ne sont d'ailleurs absolument pas suivies d'agressions de type sexuel.
08:20C'est ça qu'il faut bien comprendre.
08:21D'accord, donc on est piqué pour être, si j'allais dire, tétanisé par la peur.
08:25Oui, c'est un traumatisme, une agression quand même.
08:27C'est un traumatisme, une agression.
08:29Et on a un doute terrible,
08:30on se demande si on a été contaminé à quelque chose,
08:32ou pas d'ailleurs.
08:33Et c'est ce qui fait que peut-être dans celles qui ont déclaré,
08:34il y en a qui n'ont pas été piquées,
08:36mais qui ont entendu parler du phénomène.
08:38Et c'est une psychose qui s'est déclenchée
08:39dès le jour de la fête de la musique,
08:42parce que tout le monde s'est demandé
08:43est-ce que ça ne m'est pas arrivé à moi ?
08:44Bien sûr.
08:45Et c'est aussi ce mode opératoire
08:47qui est intéressant dans les profils de piqueurs,
08:49c'est cette envie de dominer
08:51et justement de vouloir créer une psychose.
08:55Mais c'est juste ça.
08:56Enfin juste.
08:57Thibaut Solano, directeur adjoint de Marianne.
09:01Alors, moi je n'ai pas fait d'enquête moi-même sur le sujet.
09:05J'ai eu une enquête très intéressante
09:07sur le site du Point récemment
09:08qui remet beaucoup en cause
09:11cette épidémie de piqûres
09:13pendant la fête de la musique.
09:15Donc je l'ai lue avec intérêt et prudence.
09:19Et en fait, il semblerait que d'une part
09:22toutes les personnes interpellées ce soir-là
09:25ou à l'issue de cette soirée-là
09:26ait été relâchée.
09:28Que effectivement, ça, j'ai de l'a dit,
09:31il n'y a pas de substance retrouvée.
09:34D'ailleurs, de fait,
09:35si un agresseur ou un violeur
09:38veut, comment dire,
09:41se servir du GHB
09:42pour agresser,
09:43il a plutôt tendance à le mettre
09:44dans un verre que dans une piqûre.
09:45c'est quand même beaucoup plus simple
09:46et beaucoup plus efficace.
09:47Donc effectivement,
09:48est-ce qu'on peut s'interroger,
09:50sans remettre en cause la parole des préniantes,
09:52sur le fait qu'une proportion
09:54plus ou moins importante,
09:56et le point, sans les dire,
09:57qui a été très importante,
09:59effectivement,
10:00que la plupart de ces cas
10:01puissent relever d'une psychose.
10:02D'accord.
10:04Bon, dans un instant,
10:04on va retrouver le docteur Sarah Romain.
10:07On va continuer à parler
10:08de ses attaques à la seringue
10:09et de cet influenceur digital aussi
10:11qui simulait des attaques à la seringue
10:13et qui vient de se faire bannir
10:14des réseaux sociaux,
10:15en particulier de TikTok.
10:17Et puis, nous allons parler
10:18de l'affaire du petit Grégory,
10:1941 ans après cette affaire,
10:21a connu un nouveau rebondissement.
10:23Nous serons avec l'avocat,
10:24maître François Saint-Pierre,
10:25avocate d'Hermarie Villemin.
10:26A tout de suite sur Sud Radio.
10:28Sud Radio,
10:29l'affaire dans l'affaire,
10:30Stéphane Simon.
10:31De retour dans l'affaire dans l'affaire,
10:33une émission en partenariat
10:34avec la revue Affaires Criminelles.
10:36Avec moi, aujourd'hui,
10:38toujours Victor Lefebvre,
10:39le fameux rédacteur en chef,
10:40bien connu de la revue Affaires Criminelles,
10:42maintenant,
10:43Jean-Marie Bordry.
10:44Toujours.
10:44Toujours.
10:45Thibaut Solano,
10:46le directeur adjoint de Marianne,
10:47est également avec nous.
10:49Jade Serrano.
10:50Toujours là.
10:51Toujours là.
10:52Nous sommes en ligne
10:53avec le docteur Sarah Romain,
10:55spécialisé dans la toxicologie
10:56expert auprès des tribunaux,
10:58car nous parlons aujourd'hui
11:00des attaques aux piqûres.
11:01Je le rappelais à nos auditeurs,
11:02le 21 juin dernier,
11:04fête de la musique,
11:04parmi les fêtes d'élinquance
11:06marquant de la soirée,
11:07il y a eu de nombreuses attaques
11:09à la seringue
11:09qui ont été signalées.
11:10Au total, 145.
11:12Un phénomène qui est d'ailleurs
11:14observé dans plusieurs villes du pays.
11:16Et 12 individus ont été interpellés.
11:19L'ont la plupart,
11:21nous disait Thibaut Solano,
11:22ont été relâchés à ce jour.
11:24Alors, Jean-Marie Bordry,
11:25quand même,
11:25on peut se poser la question
11:26de savoir si cette psychose
11:29peut faire penser
11:30à d'autres phénomènes.
11:32Est-ce que cette psychose
11:33évidemment se repose
11:37sur des vraies déclarations,
11:39mais pour autant,
11:40y a-t-il plus de déclarations
11:42que de victimes ?
11:43En tout cas,
11:44quelle est la part de vraie,
11:45quelle est la part de psychose
11:46et quelle est la part de faits
11:48qui ont été constatés ?
11:49C'est difficile d'y répondre
11:50parce que,
11:51comme on l'a dit,
11:51on n'a découvert
11:52aucune preuve
11:53d'administration
11:54de substances illicites.
11:56En revanche,
11:56on peut comparer
11:57ce qui s'est passé
11:58avec une psychose
12:00qui date d'il y a 5 ans.
12:01Elle était assez traumatisante
12:02dans les médias.
12:03Je pense que vous vous souvenez
12:03peut-être de l'affaire
12:04des chevaux mutilés.
12:06Tout était parti en 2020
12:08du témoignage
12:09de la propriétaire
12:10de plusieurs chevaux
12:10qu'en avait retrouvée.
12:11Une de ses juments
12:12à laquelle il manquait
12:13plusieurs parties de son corps
12:14des mutilations épouvantables
12:15et qui a commencé
12:16à témoigner
12:17et à enquêter
12:17sur les réseaux sociaux.
12:18Petit à petit,
12:19500 cas suspects
12:20ont été identifiés.
12:22Une enquête
12:22a été diligentée.
12:24Il s'avérera
12:25à la fin
12:25d'une longue enquête
12:26que tous les cas
12:27de chevaux mutilés
12:29n'étaient pas du tout
12:30le fait d'une action humaine.
12:32Au début,
12:32on a cherché
12:33un gang de mutilateurs
12:34de chevaux.
12:35À la fin,
12:3616% des cas
12:37de mutilations de chevaux
12:37étaient probablement
12:38l'objet
12:39d'une action humaine.
12:40Les autres,
12:41c'était quoi ?
12:41Des chevaux
12:41qui s'étaient blessés
12:42entre eux,
12:43parfois de manière très grave,
12:44des chevaux
12:44qui avaient été victimes
12:45aussi de blessures
12:46post-mortem.
12:47Et ce qui est intéressant,
12:48c'est que c'est vrai
12:49que tous les médias
12:50avaient au début
12:50repris cette psychose
12:51puisque mettez-vous
12:52à la place
12:52d'un propriétaire
12:53d'une exploitation équine.
12:56Si vous vous dites
12:56qu'il y a des gens
12:58qui mutilent des chevaux
12:59pour leur plaisir
13:00ou par occupation
13:01la nuit,
13:02évidemment,
13:02vous n'endormez plus,
13:03vous surveillez vos chevaux.
13:04C'est ce qui s'est passé
13:05jusqu'à ce qu'on comprenne
13:08qu'on était allé
13:10un peu trop loin
13:10dans la peur.
13:11Oui,
13:11vous vouliez dire
13:12quelque chose.
13:13Il faut savoir
13:13qu'à l'époque
13:14des chevaux mutilés,
13:14pour le coup,
13:15j'ai beaucoup bossé
13:15sur cette affaire,
13:17les gendarmes
13:17avaient la trouille
13:18que des agriculteurs,
13:20que des éleveurs
13:21fassent justice eux-mêmes
13:23puisque beaucoup sont armés
13:24et qu'il y a une victime
13:26collatérale.
13:28Et en fait,
13:29dans l'histoire
13:30des seringues,
13:31il faut faire attention
13:32aussi aux mouvements de foule.
13:33Il peut y avoir quelqu'un
13:34pris à partie,
13:35peut-être à tort,
13:36regarder celui-ci
13:37à piquer quelqu'un
13:38et qu'il se fasse lyncher
13:39par la foule.
13:40C'est arrivé
13:40dans le sud de la France.
13:41Donc,
13:42c'est aussi ça
13:42le phénomène des psychoses.
13:43Qu'elles soient partiellement
13:45relevantes de la psychose
13:46ou pas,
13:47il peut y avoir aussi
13:48un phénomène
13:48de violence.
13:50La peur collective
13:50peut entraîner
13:51des représailles
13:52sur des personnes
13:53complètement innocentes.
13:54Alors,
13:54pour en parler avec nous,
13:55le docteur Sarah Romain,
13:57je voudrais quand même
13:57vous demander,
13:58docteur,
13:59depuis quand
14:00vous avez entendu parler
14:02de ces attaques
14:02à la seringle ?
14:04Est-ce que c'est
14:04le fait simplement
14:05de notre pays ?
14:06Est-ce que ça existe
14:07dans d'autres pays ?
14:08Je crois que vous avez
14:08un élément d'information
14:09à nous dire là-dessus.
14:10Et puis,
14:10rappelez quand même
14:11qu'il y a eu
14:12une vague de piqûres
14:14début avril.
14:15Des jeunes gens
14:16dans les boîtes de nuit,
14:17bars, festivals
14:18dans toute la France,
14:19je rappelle Lille,
14:20Béziers,
14:20Nantes,
14:20Rennes,
14:21Strasbourg,
14:22ainsi que Grenoble,
14:23Nancy,
14:23Lyon,
14:24Besançon,
14:24Valence ou encore
14:25Toulouse
14:26ont rapporté
14:29ces cas
14:29d'attaques
14:31à la piqûre.
14:32Sarah,
14:32s'il vous plaît.
14:34Donc,
14:35en fait,
14:36les premiers phénomènes
14:36sont apparus
14:37plutôt en Angleterre
14:39en 2021
14:39et puis sont arrivés
14:41en France en 2022.
14:42Donc,
14:43comme vous l'avez dit,
14:44en avril-mai 2022.
14:46Donc,
14:46il y a eu
14:47beaucoup de cas
14:47signalés
14:48en peu de temps
14:49et donc,
14:50les études ont été
14:51rapidement menées
14:52pour essayer de voir
14:53la véracité des faits.
14:56Donc,
14:56en fait,
14:56les chiffres
14:57dont on dispose
14:57qui sont des chiffres
14:58vraiment sur lesquels
14:59on peut se baser,
15:00ce sont les chiffres
15:00de 2022
15:01parce que c'était
15:02une enquête
15:02vraiment encadrée
15:03par la NSM.
15:05Et là,
15:05pour revenir
15:05sur le sujet
15:06de la réalité
15:07ou non,
15:09il y a environ
15:11500 cas
15:12qui ont été étudiés
15:13et dans 50%
15:15des cas seulement
15:15ou seulement
15:16ou malheureusement,
15:19je ne sais pas,
15:21la trace de piqûre
15:22a pu être objectivée
15:23par un professionnel
15:24de santé.
15:25D'accord.
15:25Donc,
15:2650% des...
15:27ça fait quand même
15:27250 personnes.
15:28Oui,
15:28c'est quand même pas...
15:29Alors ça,
15:30c'était en 2022.
15:31Oui,
15:31tout à fait,
15:32sur la première vague.
15:33Sur la première vague.
15:34Ça a été...
15:34Sur la première vague.
15:36Après,
15:37le plus souvent,
15:37il n'y a pas de symptômes
15:38ou peu de symptômes
15:39ou des symptômes
15:40qui ne sont pas forcément
15:41attribués,
15:42enfin,
15:42qui ne sont pas attribués
15:43à une substance nuisible
15:44qu'on aurait identifiée
15:45en tous les cas.
15:46Il y a aussi
15:47des consommations volontaires
15:48de substances autres
15:49au moment des faits
15:51qui peuvent créer
15:52des symptômes.
15:53et puis l'anxiété
15:55du fait d'avoir été piqué
15:57qui est quand même
15:58une agression,
15:58même s'il n'y a rien
15:59dans la sphingue,
16:00c'est une agression
16:02malgré tout.
16:04Donc,
16:05oui,
16:06dans cette étude-là.
16:07Alors là,
16:07sur cette année,
16:09je n'ai aucune information.
16:11Aucune information.
16:12Mais il y a des cas
16:13où c'est objectivé réellement
16:14et il y a des cas
16:14où effectivement,
16:15on ne va rien trouver,
16:16aucune trace d'injection,
16:18aucune trace de piqûre,
16:19pardon,
16:19plutôt.
16:19juste une sensation
16:22d'avoir perdu la mémoire
16:24et se poser la question.
16:25Et puis,
16:26il y a le phénomène
16:26quand même
16:26des autres.
16:29Si autour de nous,
16:30quelqu'un est piqué,
16:31on va pouvoir potentiellement
16:32se sentir...
16:33On se projette.
16:34Voilà,
16:34on se projette,
16:35on suspecte la chose.
16:37Est-ce qu'il y a un risque,
16:38docteur,
16:38que cette psychose
16:40de la piqûre,
16:41justifiée ou non
16:42lors de la dernière fête
16:43de la musique,
16:44elle vienne du fait aussi
16:45que tout le monde
16:46se souvient plus ou moins
16:47de la dernière psychose
16:48qui datait justement
16:49d'il y a trois ans,
16:50comme vous le disiez.
16:51C'est un peu comme
16:52la hantise du pousseur
16:54de métro, quoi.
16:54On n'en a jamais vu,
16:55mais on a tous imaginé
16:56un jour qu'on pouvait
16:57en croiser un.
16:59Il faut quand même
16:59aussi remettre
17:00dans un contexte
17:01où les agressions
17:01vis-à-vis des femmes
17:02en particulier
17:03sont quand même
17:03extrêmement fréquentes.
17:05C'est un peu
17:05du domaine du quotidien,
17:08quel que soit
17:08le type d'agression,
17:09et je pense que
17:10certains auteurs
17:11prennent plaisir
17:13à juste terroriser
17:16quelque part.
17:17Pour le plaisir de dominer,
17:18comme le disait Jade.
17:18Pour le plaisir de dominer,
17:19pour le plaisir de faire peur.
17:21Alors là,
17:22en fait,
17:22on n'en connaît pas.
17:23Enfin, moi,
17:23je n'ai pas de retour
17:24sur les acteurs
17:26de ce genre de choses.
17:28Donc, je ne sais pas
17:28quelle est leur motivation précise.
17:30Est-ce qu'il y a
17:30des statistiques
17:31spécifiques là-dessus ?
17:33Parce que ça fait partie
17:34des agressions,
17:35vous le rappeliez,
17:36mais est-ce qu'il y a eu
17:37aussi bien au commissariat
17:39que dans les centres hospitaliers,
17:42quand on va se présenter
17:42comme ça,
17:43est-ce que même
17:44sur la foi du déclaratif,
17:45ça rentre dans une case statistique ?
17:47Ce n'est vraiment pas évident, ça ?
17:49Alors, je pense que
17:50les déclarations,
17:52enfin,
17:52les chiffres les plus représentatifs
17:54sont détenus
17:55par les centres antipoison
17:56qui, eux,
17:58récupèrent ces informations.
17:59En fait,
18:00l'attitude la meilleure,
18:02c'est quand même
18:02de téléphoner
18:03à un centre antipoison
18:04qui va de toute façon
18:05orienter vers...
18:08permettre d'orienter
18:09en fonction
18:09de la description des faits,
18:11d'orienter
18:11la potentielle victime.
18:12et ça permet aussi
18:14un recensement précis
18:15de ces données
18:16parce qu'en fait,
18:17il n'y aura pas nécessairement
18:19de plainte.
18:21Il n'y aura pas de...
18:22Voilà.
18:24Il n'y a pas aujourd'hui
18:25de relevé vraiment clair
18:26de cette situation.
18:27La soumission chimique,
18:28par contre,
18:29oui,
18:29et la vulnérabilité chimique,
18:31on augmente,
18:32on améliore finalement
18:33le recensement
18:34de ce phénomène.
18:36Mais pour le phénomène
18:37de la piqûre,
18:37dans la mesure
18:38où il n'y a pas...
18:40Concrètement...
18:40Il n'y a pas de produit.
18:41Il n'y a pas de produit.
18:42Ça reste une agression,
18:44mais s'il n'y a pas de produit,
18:44il n'y a pas d'auteur,
18:46c'est très difficile de...
18:47Au-delà de l'auteur,
18:48docteur,
18:49concrètement,
18:50si on soupçonne,
18:51si on a un soupçon
18:52de cette fait ingérée,
18:53à son insu,
18:54une substance chimique,
18:55c'est injecté,
18:56injecté, merci,
18:57à son insu,
18:58une substance chimique,
18:59qu'est-ce qu'on doit faire ?
19:00Qu'est-ce qu'on ne doit pas faire ?
19:03C'est à la docteure que je parle.
19:04Première chose,
19:05il faut déjà être assuré
19:06puisqu'on a bien vu
19:10le piqûre sans injection.
19:12Juste une piqûre.
19:13Donc déjà,
19:13on doit savoir
19:14que c'est peu probable.
19:15Première chose.
19:15Malgré tout,
19:16quelle précaution
19:16on doit prendre ?
19:17Le risque est très faible.
19:19La première chose à faire,
19:20c'est si on est
19:21dans un milieu festif,
19:22c'est de se rendre
19:22vers les services de soins
19:24pour signaler ce phénomène,
19:26de poste de secours,
19:27ne pas non plus
19:28essayer de ne pas engendrer
19:30une panique autour de soi,
19:31voilà,
19:32et prendre contact
19:33avec un centre antipoison,
19:37le 15.
19:38Oui, j'allais dire,
19:39il y a les centres
19:40antipoison,
19:40il y en a énormément.
19:42Il y en a dans chaque région.
19:43Il y en a dans chaque région,
19:44mais vous passez par le 15
19:45qui vous donnera
19:46le bon numéro à joindre,
19:49évidemment.
19:49Non,
19:50pas se rendre
19:50directement aux urgences
19:52parce que je ne pense pas
19:53que ce soit une bonne idée
19:53et ça ne permet pas forcément
19:55d'agir assez rapidement,
19:57mais de commencer
19:58par un appel au 15.
19:59Alors,
19:59il y a aussi le CRAF,
20:01le centre de référence,
20:04c'est plus pour la soumission chimique,
20:06mais qui répondent aussi au téléphone.
20:09Et ça peut être utile aussi.
20:10Peut-être pas en soirée,
20:11mais sinon le 15
20:13qui va orienter
20:15en tous les cas.
20:16D'accord.
20:17Alors,
20:17Jade Serrano,
20:18j'aimerais que vous nous parliez
20:19d'un influenceur
20:20qui s'appelle Amine Morito
20:21qui a vu son compte TikTok
20:23supprimé le 24 juin
20:24parce que lui,
20:25il s'amusait à faire des vidéos
20:27simulant des attaques
20:29de piqûres en pleine rue
20:30et finalement,
20:32la blague a cessé.
20:34Ses comptes ont été suspendus
20:35parce que c'était plutôt sinistre
20:37ce qu'il faisait.
20:38La blague s'est vite dit,
20:39oui.
20:39C'est-à-dire qu'il arrivait
20:40grimé en une espèce
20:42de ce qu'on pourrait appeler
20:43agresseur,
20:44comme s'il y avait une typologie
20:45dans la rue
20:47armée d'une fausse seringue.
20:50Et puis,
20:50il arrivait comme ça
20:51et tac,
20:52il piquait les individus
20:53sur des bancs.
20:55Il faisait semblant de les piquer ?
20:56C'est une fausse piqûre.
20:57C'est-à-dire comme
20:57les farcés attrapent,
20:59les faux couteaux.
21:00Voilà,
21:00donc c'est pareil.
21:01Sauf que bon,
21:02on a quand même l'impression
21:03que quelque chose entre eux.
21:05Oui,
21:05et puis les vidéos
21:06finissaient pas toujours très bien
21:07parce que les gens...
21:08Les gens étaient extrêmement fâchés
21:09à juste titre.
21:11Enfin,
21:11voilà.
21:12Essayez de faire ça.
21:13C'était même pas drôle,
21:14même pas drôlatique.
21:15Vraiment,
21:16c'est juste de mauvais goût,
21:18tout simplement.
21:19Et donc,
21:19il a été banni.
21:20Les réseaux sociaux,
21:21bien fait pour lui.
21:22Bon.
21:23Merci beaucoup,
21:24docteur Sarah Romain.
21:25Merci d'avoir été avec nous,
21:27de nous avoir apporté vos lumières.
21:29Thibaut Solano,
21:30je voulais qu'on parle
21:30dans un instant
21:32de l'affaire du petit Grégory.
21:34Vous avez écrit,
21:36je le rappelais en début d'émission,
21:37la voix roque
21:37aux éditions des Arènes en 2018.
21:40Vous vous êtes intéressé
21:40aux origines de l'affaire Grégory
21:42et au corbeau
21:43qui a harcelé la famille Villemin.
21:46Est-ce que vous avez l'impression
21:48que les derniers rebondissements
21:50sont des rebondissements
21:51importants dans cette affaire ?
21:53Alors,
21:54je dirais qu'on est à la croisée des chemins.
21:56À ce moment-là,
21:57il peut encore se passer deux choses.
21:59Soit effectivement,
22:00on va vers la mise en examen
22:02de Jacqueline Jacob.
22:05On rappelle qu'il y a un magistrat,
22:07Dominique Brault,
22:07qui estime qu'il y a suffisamment
22:09d'éléments pour estimer
22:11que Jacqueline Jacob
22:12est l'un des corbeaux du dossier,
22:13parce qu'il y en avait plusieurs.
22:15Mais,
22:15on n'est pas à l'abri
22:16d'une impasse,
22:18voire d'un fiasco.
22:20Vous avez peut-être vu
22:21que les avocats de Jacqueline Jacob,
22:23qui sont assez offensifs,
22:24commencent déjà à brandir
22:26deux arguments.
22:26Un,
22:27le dossier serait vide,
22:28c'est-à-dire qu'il n'y aurait pas
22:28assez d'éléments contre elle.
22:30Deux,
22:30les faits visés
22:32seraient prescrits.
22:34Alors,
22:35on va en parler dans un instant
22:37avec Maître François Saint-Pierre,
22:39qui sera avec nous
22:39et qui est l'avocat
22:40de Jean-Marie Villemin.
22:42On se retrouve dans un instant
22:44sur Sud Radio.
22:45Sud Radio,
22:46l'affaire dans l'affaire,
22:48Stéphane Simon.
22:50Retour dans notre émission
22:51sur Sud Radio,
22:52une émission en partenariat
22:53avec la revue
22:54trimestrielle
22:55Affaires criminelles,
22:56dont nous accueillons
22:56le rédacteur en chef,
22:57Victor Luffet.
22:57Re-bonjour Stéphane.
22:58Re-bonjour,
22:59Jean-Marie Bordry,
22:59toujours à côté de moi.
23:00Toujours présent.
23:01Toujours présent,
23:02Jade Serrano,
23:03journaliste d'investigation.
23:04Nous sommes avec
23:05Thibaut Solano,
23:05journaliste,
23:06auteur de la voix roque
23:07aux éditions Les Arènes
23:08qui s'intéressent
23:10aux origines de l'affaire Grégory
23:11et à ce corbeau
23:13qui a harcelé
23:13la famille Villemin.
23:14Nous sommes également
23:16et nous l'accueillons
23:17avec François,
23:18maître François Saint-Pierre.
23:20Vous êtes l'avocat
23:21d'un des parents de Grégory.
23:23Je crois que vous êtes
23:24l'avocat de Jean-Marie Villemin.
23:25Bonjour, maître.
23:26Merci d'être avec nous.
23:27Et de Christine.
23:28Bonjour.
23:29Parfait.
23:30Alors,
23:31avant de vous demander
23:32votre avis dans un instant,
23:34Victor Lefèvre,
23:35la grand-tante
23:35du petit Grégory,
23:37dont Jacqueline Jacob,
23:40va être réentendue
23:42dans le dossier.
23:43Que cherche-t-on
23:44à savoir exactement ?
23:45Alors,
23:45on cherche à savoir
23:46si c'est bien elle
23:47qui aurait écrit
23:49ou téléphoné aussi
23:50et extrait l'auteur
23:51donc le fameux corbeau
23:52puisqu'effectivement
23:53il y a plusieurs corbeaux
23:53dans cette affaire
23:54et donc la justice
23:55a ordonné
23:55un nouvel interrogatoire
23:56de la grand-tante.
23:58Alors,
23:58pour situer Jacqueline Jacob,
23:59c'est donc la grande-tante
24:00de la victime,
24:01son mari Marcel
24:01et le frère de Monique,
24:02donc la grand-mère de Grégory.
24:04Donc,
24:04c'est une Jacob.
24:05Et donc,
24:05cette fois-ci,
24:06la mise en examen
24:07porte sur association
24:08de malfaiteurs criminels.
24:10Alors,
24:10les époux Jacob
24:11avaient déjà été mis en examen
24:12en 2017
24:13pour un motif différent.
24:15C'était enlèvement
24:15et séquestration
24:16suivie de mort.
24:17Celle-ci avait été annulée
24:18un an plus tard
24:19pour vise de forme,
24:20donc pour une raison procédurale.
24:22Et là,
24:22cette fois-ci,
24:22les enquêteurs
24:23s'intéressent notamment
24:24à l'expertise
24:25de stylométrie complémentaire.
24:28Alors,
24:28on va demander peut-être
24:29justement
24:31à notre invité,
24:32Maître François Saint-Pierre,
24:34qu'est-ce que c'est
24:34qu'une analyse de stylométrie ?
24:36Est-ce que vous pouvez
24:37nous expliquer
24:37un peu de quoi il s'agit ?
24:41Oui,
24:41écoutez,
24:42c'est l'un des éléments
24:43du dossier.
24:44Mais la décision
24:46de la Cour d'appel
24:46de Dijon,
24:47qui est majeure,
24:49a envisagé
24:49l'ensemble
24:50des éléments
24:51qui peuvent être
24:52reprochés
24:53à Mme Jacob.
24:54Et c'est la raison
24:55pour laquelle
24:56elle a ordonné
24:57que celle-ci
24:58soit interrogée
25:00par le président
25:00de la Cour d'appel,
25:01Dominique Brault,
25:03mais sur l'ensemble
25:03de ces éléments.
25:04Je voudrais vous dire
25:05que cette décision
25:07marque une étape
25:08considérable
25:10dans la procédure
25:11et que,
25:12j'espère,
25:13Mme Jacob
25:14pourra s'expliquer
25:14sur chacun
25:16des éléments
25:17qui lui sont reprochés
25:18et il lui est reproché
25:20une association
25:21de malfaiteurs,
25:21vous l'avez dit,
25:22c'est-à-dire en clair
25:23d'avoir préparé
25:25l'assassinat
25:26du Ptri Grégory
25:28et notamment
25:28en étant
25:29l'un des corbeaux
25:30des appels anonymes,
25:32des lettres anonymes.
25:33Cette expertise
25:34de stylométrie,
25:35je pense que
25:35Thibaut Solano
25:36en parlera mieux que moi
25:37parce que
25:39je préfère
25:39de mon côté
25:40rester assez scrupuleux
25:43sur le contenu même
25:43de l'enquête
25:44qui est soumis
25:45au secret d'instruction.
25:46En revanche,
25:46parler de la procédure,
25:47parler de cet événement,
25:48c'est évidemment
25:49une information majeure
25:50qui concerne
25:51tout le monde,
25:52toute la société
25:52et c'est la raison
25:53pour laquelle
25:53je vous remercie
25:54de l'évoquer aujourd'hui.
25:56Alors,
25:56on va revenir
25:57justement à ces
25:5841 ans
25:59après les faits
26:00à cet acte
26:01de procédure importante
26:02mais on va demander
26:02à Thibaut Solano
26:04de nous expliquer
26:05ce que c'est que,
26:05parce que ça c'est un terme
26:06qu'on découvre,
26:07en tout cas moi
26:08je l'ai découvert
26:09il y a fort peu,
26:10qu'est-ce que c'est
26:10qu'une analyse
26:11de stylométrie ?
26:13Alors,
26:13c'est différent
26:13de l'expertise
26:14de graphologie
26:15qui compare
26:16les écritures.
26:17La stylométrie,
26:18c'est le style,
26:20c'est-à-dire la syntaxe,
26:21c'est-à-dire les mots,
26:22les groupes de mots
26:23utilisés
26:24par un interlocuteur.
26:27Historiquement,
26:27la stylométrie
26:28permettait
26:29de détecter
26:30des plagiats.
26:31Dans l'affaire Grégory,
26:32l'usage est assez novateur,
26:34j'ai vu que certains
26:35disaient controversé,
26:36disons plutôt
26:36novateur,
26:38puisque effectivement,
26:39il s'agit de comparer
26:41les mots,
26:42les expressions
26:43utilisées par le corbeau,
26:44aussi bien d'ailleurs
26:45à l'écrit
26:46qu'à l'oral,
26:47et donc de comparer
26:48ça, ce style,
26:49avec le style
26:50des différents suspects.
26:51Et il se trouve
26:52qu'il y a
26:53quatre lettres
26:54anonymes
26:54avant la mort de l'enfant,
26:56j'inclus la lettre
26:57de revendication
26:57du crime,
26:59et bien selon
26:59la stylométrie,
27:00ces quatre lettres
27:01auraient été
27:03écrites
27:04par Jacqueline Jacob.
27:05Il est donc
27:05par la même personne
27:06en fait ?
27:07Par la même personne,
27:08ce qui est différent
27:09de la graphologie,
27:10qui ne mettait en cause
27:11Jacqueline Jacob
27:11que dans une,
27:13voire deux,
27:14courriers sur quatre.
27:16Donc,
27:16ça voudrait dire
27:16qu'elle aurait été,
27:18je dirais,
27:19à la base,
27:20un peu le cerveau
27:21de cette sinistre affaire,
27:23et qu'elle aurait
27:24participé,
27:26peut-être pas en écrivant
27:27elle directement
27:28toutes les lettres,
27:30mais une partie
27:31de ces lettres.
27:31Alors,
27:32la stylométrie
27:33dit qu'elle
27:33les a écrites
27:34toutes.
27:35Donc,
27:35elle est encore
27:36plus accusatrice
27:37que la technique
27:38de la graphologie,
27:39et effectivement,
27:40François Saint-Pierre
27:42l'a rappelé,
27:43on est sur une infraction,
27:44association
27:45de malfaiteurs
27:46criminels,
27:47c'est-à-dire
27:47qu'on ne dit pas
27:48c'est Jacqueline Jacob
27:49qui a tué l'enfant,
27:50mais on dit
27:51c'est Jacqueline Jacob
27:51qui a participé
27:52au projet,
27:53dans le rôle du corbeau,
27:54or on sait
27:55que le corbeau
27:56est forcément
27:57lié au crime.
27:58D'abord,
27:58ce sont les mêmes mots
27:59entre la lettre de revendication
28:00et certaines lettres
28:02de menace,
28:02et par ailleurs,
28:03un an et demi
28:03avant la mort de l'enfant,
28:05dans une conversation
28:06téléphonique
28:07avec Jean-Marie Villemin,
28:08le corbeau avait déjà annoncé
28:09qu'il s'en prendrait
28:10à l'enfant.
28:10Il y a aussi
28:11deux progrès technologiques
28:13de police scientifique
28:14relativement récents
28:14qui pourraient peut-être
28:15permettre d'en savoir plus,
28:16c'est la question
28:17de l'ADN mélangé
28:17puisqu'on a retrouvé
28:18différents ADN,
28:19notamment sur le timbre
28:20de la lettre
28:21de revendication
28:22du crime,
28:23et puis également
28:23la question
28:24de l'empreinte vocale
28:25du corbeau.
28:25Est-ce qu'on pourrait
28:27en savoir plus
28:27grâce à ces nouveaux éléments ?
28:29Alors,
28:30sur l'expertise ADN,
28:32effectivement,
28:33c'est une possibilité.
28:36En fait,
28:36c'est un laboratoire
28:38à Bordeaux
28:38du professeur
28:39d'Outre-Meupuiche
28:40qui est une sommité
28:40dans le monde judiciaire
28:42qui est en charge
28:44de ce dossier.
28:45En fait,
28:45le professeur
28:46attend la validation,
28:47on pourrait dire
28:48l'homologation
28:48pour être bien compris
28:49du grand public,
28:50d'un nouveau programme
28:51permettant de mieux
28:52dissocier des ADN
28:53qui sont mélangés
28:54sur un scellé
28:55pour pouvoir
28:56les identifier chacun,
28:57ce qui n'est pas possible
28:58avec suffisamment
28:59de certitude aujourd'hui.
29:00L'année dernière,
29:02le professeur
29:02d'Outre-Meupuiche
29:03espérait la validation,
29:05elle a été refusée,
29:06le programme
29:06n'était pas assez solide.
29:07Mais chaque année,
29:09la possibilité
29:10que le programme
29:10soit enfin validé
29:11existe toujours.
29:11Donc on peut supposer
29:12que dans les prochaines années,
29:13il pourrait y avoir
29:14encore de nouveaux éléments
29:15probants
29:15dans l'enquête
29:17sur le petit Grégory ?
29:19C'est tout à fait possible
29:19et c'est très important
29:20sur la lettre
29:21de revendication du crime
29:22puisqu'il y a effectivement
29:23notamment un mélange
29:24de quatre ADN mélangés
29:25qui comporte peut-être
29:27celui du tueur.
29:28Alors qu'est-ce qu'on sait
29:29justement mettre
29:30sur les dernières heures
29:32concrètement,
29:33sur les dernières heures
29:34de vie de Grégory Villemin ?
29:36Quels sont les éléments
29:37solides
29:38dont on dispose ?
29:39Alors vous évoquez à l'instant
29:41les expertises d'ADN
29:43avec les technologies
29:45que le professeur
29:45Doutre-Umpuich
29:46développe.
29:48Monsieur Doutre-Umpuich
29:49c'est le père
29:50de la génétique judiciaire
29:52et s'il parvient
29:55à identifier
29:56les ADN
29:58qui sont pour leur mélanger,
29:59nous serons tout proches
30:01de la clé de l'énigme.
30:02Et vous voyez
30:03toute la différence
30:03qu'il y a
30:04entre la preuve
30:05par l'ADN
30:06ou par la stylométrie
30:07qui est un élément
30:08de contexte.
30:09Mais nous ne faudrons
30:10jamais
30:11sur la seule expertise
30:12de stylométrie
30:13pour désigner
30:14telle ou telle personne
30:15comme étant coupable
30:16ou ne serait-ce
30:17qu'accusé.
30:19Nous ce que nous souhaitons
30:20c'est la vérité
30:21et que cette vérité
30:22soit administrée
30:23selon des procédures
30:23légales sérieuses.
30:25Et nous y allons.
30:27Et je pense vraiment
30:28que l'ensemble
30:29des expertises
30:31notamment ADN
30:32mais également
30:32de fréquences locales
30:33très intéressantes
30:34permettront
30:35de résoudre d'énigmes
30:36avec
30:37et je voudrais le souligner
30:38la détermination
30:40sans faille
30:41des magistrats
30:42et notamment
30:42du président
30:43monsieur Brault
30:44envers lequel
30:45évidemment
30:45Jean-Marie et Christine
30:47Villemin
30:47expriment toute leur
30:48gratitude
30:49je voulais le rappeler.
30:51Et sur la question
30:51de la prescription
30:52des faits
30:53est-ce que c'est quelque chose
30:54qui vous inquiète
30:55parce que
30:55les avocats
30:57des époux Jacob
30:57justement
30:58arguent cette question
30:59de la prescription
31:00est-ce que
31:01c'est à prendre en compte
31:02ou est-ce que le fait
31:03qu'il y a eu différents
31:03actes d'enquête
31:04au cours des dernières années
31:05permettrait d'éviter
31:06la prescription ?
31:08Madame Jacob
31:08est très bien défendue
31:09par d'excellents avocats
31:10qui usent la merveille
31:12de la rhétorique judiciaire
31:13mais moi je vous dis
31:14bien clairement
31:15que le juge
31:16monsieur Brault
31:17a évidemment analysé
31:18le sujet
31:18dans son arrêt
31:19il est expliqué
31:20qu'en l'état des choses
31:21la procédure
31:23n'est pas prescrite
31:24et je suis totalement d'accord
31:26alors
31:26comme le veut la loi
31:28il y aura un débat
31:29les avocats
31:29de la défense
31:30vont contester
31:31la prescription
31:32l'a réclamé
31:33nous allons y répondre
31:34et il faudra bien
31:35que la cour d'appel
31:37de Dijon
31:37puis je pense
31:38la cour de cassation
31:39y réponde
31:40nous avons
31:41tous les arguments
31:43pour dire
31:45que cette procédure
31:46elle est légale
31:46et pas prescrite
31:47alors je ne suis pas sûr
31:48que pour tous les auditeurs
31:49se soient captivants
31:50qu'on rentre dans le détail
31:51de la jurisprudence
31:52de la cour de cassation
31:52sur le sujet
31:53mais je vous dis bien
31:54clairement
31:55que l'affaire est menée
31:56tout à fait légalement
31:57et surtout
31:58que la prescription
32:00n'empêche pas
32:01cette poursuite
32:02ça c'est essentiel
32:03alors ça veut dire
32:04que 41 ans
32:05après les faits
32:07la justice
32:07pourrait apporter
32:08de la lumière
32:09sur l'affaire
32:09du petit Grégory
32:10ce serait quand même
32:11tout à fait exceptionnel
32:13est-ce que l'on a en tête
32:14une autre affaire
32:16qui a été
32:16alors là
32:17mettons-nous
32:18dans un cas de figure optimiste
32:19mais qui serait
32:20résolue
32:21plus de 40 ans
32:22après les faits
32:22c'est quand même
32:23tout à fait extraordinaire
32:24Thibaut Solano
32:25c'est pas simple
32:27je vous pose une colle
32:28ah oui
32:28vous me posez une colle
32:29je pourrais vous dire
32:30par exemple
32:30qu'au pôle
32:31Colcase
32:32à Nanterre
32:32qui est cette juridiction
32:33créée en 2022
32:34pour résoudre
32:35des affaires
32:36en souffrance
32:36la plus vieille affaire
32:38c'est l'affaire
32:38Méchino
32:39cette famille
32:40qui avait disparu
32:41arrêtez-moi
32:42si je me trompe
32:42la nuit de Noël
32:43en Charente
32:44cette affaire
32:46pourrait un jour
32:46être résolue
32:47et auquel cas
32:48elle deviendrait
32:49le plus vieux
32:49Colcase résolu
32:50aussi longtemps
32:51après les faits
32:52mais sinon
32:53je ne connais
32:54aucune affaire
32:55de toute façon
32:56comparable
32:57à l'affaire Grégory
32:58où quand même
32:58on parle d'un enfant
32:59tué par jalousie
33:01vis-à-vis de ses parents
33:02alors dans un instant
33:03on va revenir
33:04sur cette affaire
33:05on va essayer
33:05de vous expliquer
33:06parce que vous avez tous
33:07encore en tête
33:08Bernard Laroche
33:09Christine Villemin
33:10on va vous donner
33:11des éléments
33:12pour comprendre
33:13et on va demander
33:15et on va demander
33:15aussi à Maître
33:17François Saint-Pierre
33:18dans quel état d'esprit
33:19Christine et Jean-Marie Villemin
33:20accueillent ce nouveau
33:21rebondissement
33:22à tout de suite
33:22sur Sud Radio
33:23Sud Radio
33:25L'affaire dans l'affaire
33:26Stéphane Simon
33:27Retour dans l'affaire
33:29dans l'affaire
33:29une émérition
33:30en partenariat
33:31avec la revue trimestrielle
33:33Affaires criminelles
33:34nous sommes avec
33:35Thibaut Solano
33:36aujourd'hui journaliste
33:37et directeur adjoint
33:38de Marianne
33:38il est l'auteur
33:39de La Voireau
33:40qu'aux éditions
33:40Les Arènes
33:41sorti en 2018
33:42mais un livre
33:43qui s'invite
33:44au devant de l'actualité
33:45avec cette affaire
33:46Grégory
33:47qui rebondit
33:48vous avez été
33:49on va dire
33:50extrêmement disère
33:52sur ce corbeau
33:52qui a harcelé
33:53la famille Villemin
33:54et on est au coeur
33:55de notre sujet
33:56ce matin
33:57l'affaire du petit Grégory
33:5941 ans
34:00donc après les faits
34:02souvenez-vous
34:02la disparition
34:03de cet enfant
34:03de 4 ans et demi
34:04dans la Vologne
34:05l'affaire pourrait donc
34:07rebondir
34:08alors maître François Saint-Pierre
34:09vous êtes également
34:10avec nous
34:11je rappelle que vous êtes
34:12l'avocat de Jean-Marie Villemin
34:13et de Christine Villemin
34:14et on a envie de vous demander
34:16dans quel état d'esprit
34:17évidemment Christine
34:17et Jean-Marie Villemin
34:19accueillent
34:19ce rebondissement
34:21écoutez
34:23toute leur vie
34:23est concentré
34:25sur
34:25ce crime atroce
34:28et
34:29ils restent
34:30totalement motivés
34:32pour que
34:32la vérité
34:33soit faite un jour
34:34alors
34:35chaque étape
34:36comme celle-ci
34:37provoque chez eux
34:38une émotion
34:39évidemment
34:39considérable
34:40et donc
34:41avec mes deux consoeurs
34:43Katia Gabriel
34:43Marie-Christine
34:44Chastandorand
34:45nous les défendons
34:46nous sommes toujours
34:47en conversation
34:48avec eux
34:49ce que je peux vous dire
34:50c'est que
34:51ils sont
34:52toujours si déterminés
34:54si douloureux
34:56et si confiants
34:58dans la justice
34:59ce sont des sentiments
35:00très contraires
35:01qui s'allient si bien
35:03je crois que
35:04le crime
35:06de l'assassinat de Grégory
35:08a marqué
35:08la société française
35:10tout entière
35:11depuis ses 40 années
35:12ils le savent
35:13ils savent
35:14que la population française
35:15est avec eux
35:16moi je crois que c'est une question
35:17de philosophie
35:18est-ce qu'il serait acceptable
35:20que le crime
35:22un crime aussi affreux
35:23que celui-ci
35:24reste irrésolu
35:26on referme le dossier
35:27qu'on baisse les bras
35:28non
35:28la justice continue
35:30et je vous redis
35:31qu'ils expriment
35:32toute leur gratitude
35:33envers la justice
35:35et notamment le juge
35:36Beau
35:36qui fait un travail
35:37très remarquable
35:39Thibaut Solano
35:39on va essayer
35:41d'expliquer
35:42à nos plus jeunes auditeurs
35:43parce que l'affaire
35:44est ancienne
35:4541 ans
35:45je le disais
35:46certains ont entendu parler
35:49d'ailleurs notamment
35:49à travers un documentaire
35:50de Netflix
35:51de Bernard Laroche
35:53qui a été le premier
35:54à être
35:55je dirais
35:56désigné
35:57dans cette affaire
35:58et puis après
35:58c'était du côté de la mer
36:00que la justice
36:01était allée
36:02je crois
36:02sous l'emprise
36:03du commissaire de police
36:05Corazi
36:06je crois
36:07c'est bien ça
36:08est-ce que vous pouvez
36:09nous expliquer
36:10en quoi ces deux pistes
36:11sont à la fois
36:11l'une
36:12la piste de la mer
36:14totalement ridicule
36:15aujourd'hui
36:16à ce jour
36:17et puis celle
36:18de Bernard Laroche
36:19pourrait quand même
36:20être dans le complot familial
36:22oui tout à fait
36:23en fait
36:23historiquement
36:24l'enquête a d'abord
36:25été confiée
36:25aux gendarmes
36:26qui sont partis
36:27notamment
36:28à l'appui
36:29d'une expertise
36:30graphologique
36:31vers
36:32Bernard Laroche
36:33ils ont investigué
36:35sur le cas
36:35Bernard Laroche
36:36qui a fini par être
36:37dénoncé
36:38par sa belle-sœur
36:39la fameuse
36:40Murielle Bolle
36:41qui a dit
36:41qu'elle se trouvait
36:42avec lui
36:43dans la voiture
36:43qu'elle l'a vu
36:44enlever un enfant
36:45correspondant à la description
36:46de Grégory
36:47puis ensuite
36:48on l'a laissé
36:49rentrer dans sa famille
36:51et puis finalement
36:52elle est revenue
36:53et elle a dit
36:53j'ai menti
36:54mon beau-frère
36:55est innocent
36:56à partir de là
36:58le juge Lambert
36:59qui était un jeune juge
37:00d'une trentaine d'années
37:02et bien je dirais
37:03a sans doute
37:04subi des influences
37:04contraires
37:05et a fini par laisser
37:06Bernard Laroche
37:07qui l'avait inculpé
37:08en plan
37:08c'est à dire
37:09plus
37:09pas d'expertise psychiatrique
37:11plus d'interrogatoire
37:12sur le fond
37:13rien
37:13et
37:14il confie l'enquête
37:15aux policiers
37:16qui eux
37:17partent billes en tête
37:18vers Christine Videmin
37:19ils estimaient
37:21que c'était forcément
37:22la mère
37:22qu'elle était la dernière
37:23à l'avoir vue
37:24etc
37:24mais
37:25ce qu'il faut savoir
37:26c'est que
37:26cette enquête
37:28à sens unique
37:29a été totalement désavouée
37:30par la justice
37:31dans une décision historique
37:32bien après
37:33quasiment dix ans
37:34après la mort de l'enfant
37:35en 1993
37:36il y a eu un non-lieu rendu
37:37absolument
37:38on ne le dira jamais assez
37:39exactement
37:39et qui a étudié
37:40les 25 charges de mémoire
37:42qui visait
37:43Christine Videmin
37:45et qui les a toutes
37:46pulvérisées
37:47Victor Lefebvre
37:48oui et puis la question
37:49aussi dans cette affaire
37:51c'est la question du silence
37:52du poids du silence
37:52les époux Jacob
37:53en 2017
37:54quand ils sont interrogés
37:55ont refusé de parler
37:56est-ce qu'il y a une raison
37:58aujourd'hui
37:58est-ce qu'on peut supposer
37:59qu'ils parlent davantage
38:00aujourd'hui
38:01je rappelle qu'ils sont âgés
38:01de 80
38:02un peu plus de 80 ans
38:04tous les deux
38:04a priori
38:06il n'y a pas de raison
38:06que ça change
38:07depuis 2017
38:08sur les questions
38:09du silence
38:10des époux Jacob
38:11alors ce qui est intéressant
38:12c'est qu'effectivement
38:12en 2017
38:13le couple était mis en examen
38:14aujourd'hui
38:15plus personne n'est mis en examen
38:17mais il semblerait
38:17qu'on s'oriente plutôt
38:18vers la mise en examen
38:20de uniquement
38:20Jacqueline Jacob
38:22puisque elle
38:23est mise en cause
38:23par les expertises
38:24graphologiques
38:25stylométrie
38:26ce qui n'est pas le cas
38:27de Marcel Jacob
38:28or en 2017
38:30Jacqueline Jacob
38:31était clairement
38:31on va dire
38:32la moins coopérative
38:33avec les enquêteurs
38:34puisque ces derniers
38:36lui ont posé
38:37presque 300 questions
38:38en garde à vue
38:39et à chacune
38:40des presque 300 questions
38:41elle a répondu
38:42je garde le silence
38:43donc on peut penser
38:45qu'elle ne soit pas
38:45tellement plus coopérative
38:46avec la justice
38:47demain
38:48si elle doit être
38:50entendue à nouveau
38:50d'ici quelques semaines
38:51il y a quelque chose
38:52qu'on aimerait bien comprendre
38:54c'est la nature
38:54des relations
38:55qui la lie
38:56avec Bernard Laroche
38:58est-ce que vous pouvez
38:58revenir là-dessus ?
38:59tout à fait
39:00alors c'est un peu
39:01la même famille
39:02puisqu'en fait
39:03Bernard Laroche
39:05sa mère est morte
39:06en lui donnant la vie
39:08et donc il a été élevé
39:09au sein de la famille Jacob
39:11la famille de sa maman
39:12avec Marcel Jacob
39:15donc Marcel Jacob
39:16et Bernard Laroche
39:17ont grandi ensemble
39:19presque des frères
39:20non pas de sang
39:21mais de famille
39:22exactement
39:22puis ensuite
39:24ils étaient voisins
39:25et puis on est quand même
39:26sur un périmètre géographique
39:28assez restreint
39:29c'est la vallée de la Vologne
39:30donc ils ont gardé
39:31une proximité
39:32que ceci dit
39:35qui est niée
39:35qui a été niée
39:36par le couple Jacob
39:37lors de leurs
39:38différentes auditions
39:39qui ont plutôt
39:40semble-t-il
39:41minimisé
39:41leur relation de proximité
39:43avec Bernard Laroche
39:44et alors à défaut
39:44de connaître
39:45l'auteur exact du crime
39:46on sait à peu près
39:47aujourd'hui
39:48quelles sont les raisons
39:48c'est de la jalousie
39:49c'est ça familial
39:50je rappelle
39:51un des mobiles possibles
39:53de ce crime horrible
39:55je rappelle que
39:56d'ailleurs
39:56le premier appel du Corbeau
39:58c'est le 1er août 1981
40:00donc près de 3 ans
40:01avant la mort
40:02du petit Grégory
40:03est-ce qu'on peut expliquer
40:06les raisons justement
40:07ce contexte familial
40:08c'est parce que
40:08le père du petit Grégory
40:10était devenu contre-maître
40:11c'est ça
40:11à l'âge très jeune
40:12Thibault Solano
40:12est le spécialiste
40:14et c'est vraiment
40:14celui qui s'est penché
40:15sur le Corbeau
40:16qui harcelait la famille Villemin
40:18donc on vous écoute
40:19alors en fait
40:20le Corbeau
40:20avait plusieurs cibles
40:21au sein de la famille Villemin
40:22disons que
40:24les deux cibles principales
40:26c'était le couple
40:26Jean-Marie et Christine
40:27et le couple des grands-parents
40:29Albert et Monique Villemin
40:30et à chacune de ces cibles
40:33il tapait
40:34là où ça faisait mal
40:35en tout cas
40:36il leur trouvait
40:36un point sensible
40:37Jean-Marie Villemin
40:40était ciblé
40:41en raison de sa réussite sociale
40:43il était appelé
40:44le chef
40:44le chef
40:45on l'appelait
40:48on le compare à Giscard
40:49parce qu'à l'époque
40:49Mitterrand venait d'arriver au pouvoir
40:51les ouvriers étaient plutôt à gauche
40:53et lui était perçu
40:53comme le traître
40:54de son camp
40:55on va dire
40:55alors que même
40:56avait voté Mitterrand
40:57en 4 mars
40:58c'est dit pas de baisse
40:58donc contre lui
41:01c'était une forme
41:02de jalousie sociale
41:03mais extrêmement forte
41:04moi j'ai toujours pensé
41:05honnêtement
41:06qu'il y avait peut-être
41:06autre chose
41:07mais quelque chose
41:08qui relevait du psychiatrique
41:09parce que ça paraît dément
41:10de s'en prendre à un enfant
41:11pour une raison de
41:12jalousie sociale
41:13sachant qu'il était
41:14effectivement contre-maître
41:15il n'était pas
41:16PDG de son entreprise
41:18quand bien même
41:18il aurait été
41:18d'ailleurs ça ne justifiait pas non plus
41:20mais ce qui est intéressant
41:21de savoir
41:21c'est aussi
41:22les raisons pour lesquelles
41:23le corbeau
41:24a ciblé les grands-parents
41:25parce que les grands-parents
41:27ont été extrêmement ciblés
41:28par les appels téléphoniques
41:30le grand-père
41:31le corbeau lui répétait
41:33tu te pendras
41:34tu finiras par te pendre
41:35parce que son propre père
41:36s'était pendu
41:36donc on le renvoyait
41:37à ce drame familial
41:38et la grand-mère
41:39en gros
41:40elle se faisait traiter
41:41pardon pour l'expression
41:42de salope
41:42de pute
41:43ça c'est plus classique
41:45malheureusement
41:46dans le registre des insultes
41:48malheureusement
41:48c'est souvent ce qu'on reproche
41:49aux femmes
41:50absolument
41:50et il prenait
41:52en l'occurrence
41:52appui
41:53sur le fait
41:54que le premier enfant
41:55de Monique Jacob
41:56elle l'avait eu
41:57avec un autre homme
41:58que son époux
42:00Albert
42:01donc il appuyait
42:02partout
42:03là où ça faisait mal
42:04mais
42:04si on regarde
42:05avec précision
42:06les secrets de famille
42:07il y a quand même
42:08certains secrets de famille
42:09qu'il a laissés de côté
42:09auxquels il n'a pas touché
42:11et ça c'est bizarre
42:12par exemple
42:13le père
42:15de Monique
42:15donc l'arrière-grand-père
42:17de Grégory
42:17si vous voulez
42:18était incestueux
42:19il avait couché
42:20avec une de ses filles
42:20il avait eu
42:22un enfant
42:22avec l'une de ses filles
42:24ça c'était extrêmement glauque
42:25extrêmement douloureux
42:26et il aurait pu dire
42:27à Monique
42:28pour qui c'était très douloureux
42:29ton père était incesteux
42:30ton père était alcoolique
42:31etc
42:31il ne l'a jamais fait
42:32pourquoi ?
42:33pourquoi il a laissé
42:34ce secret de famille
42:35à côté
42:36est-ce que ça le touchait lui-même
42:37c'est une hypothèse
42:38oui puis il y a cette scène
42:39aussi récente
42:40c'était en 2021
42:41à l'occasion d'un reportage
42:42sur TF1
42:42on entend le beau frère
42:44de Jacqueline
42:45René Jacob
42:45qui on lui fait écouter
42:47un enregistrement du Corbeau
42:48il s'exclame
42:48c'est Jacqueline
42:49je reconnais son rire
42:49en particulier
42:50donc là encore
42:51ça tendrait plutôt
42:52je parle évidemment
42:53au conditionnel
42:53à accuser
42:54encore une fois
42:55Jacqueline Jacob
42:56comme étant le Corbeau
42:57le témoignage
42:58est l'une des neuf charges
42:59retenues contre Jacqueline
43:00alors on vous remercie
43:01c'est passionnant
43:02je pense que nous reviendrons
43:03sur cette affaire
43:04évidemment Grégory
43:06dans les semaines qui viennent
43:08je voudrais en particulier
43:10remercier Maître François Saint-Pierre
43:12d'avoir été avec nous
43:13de nous avoir apporté
43:14toutes ces lumières
43:16et un point sur la procédure en cours
43:18merci beaucoup
43:19Thibaut Solano
43:20merci également
43:21je rappelle que vous êtes l'auteur
43:22de La Voix Rauque
43:23aux éditions Les Arènes
43:24sorties en 2018
43:26vous pouvez retrouver
43:27évidemment
43:28l'essentiel de ce que l'on s'est raconté
43:30sur notre chaîne YouTube
43:31de Sud Radio
43:32la chaîne YouTube
43:33Sud Radio
43:34pardon
43:35voilà
43:35et à l'affaire dans l'affaire
43:36la semaine prochaine
43:37on se retrouve samedi midi
43:38pour une nouvelle
43:40affaire dans l'affaire
43:41et tout de suite
43:41c'est Alain Marty
43:42avec un beau programme
43:43escapade dans le roussillon
43:44pour commencer
43:44puis ensuite on va vous présenter
43:46la coupe du meilleur pot
43:47décernée par la prestigieuse
43:49Académie Rabelais
43:50parfait
43:51à tout de suite
43:51sur Sud Radio
43:52Merci d'avoir regardé cette vidéo

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