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  • il y a 2 mois
L'intersyndicale se félicite de la mobilisation de jeudi 18 septembre, "déjà un succès" et "un avertissement très clair au gouvernement". La CGT recense plus d'un million de manifestants, le ministère de l'Intérieur avance le chiffre provisoire de 282 477 personnes. Regardez le sentiment de Marylise Léon, secrétaire nationale de la CFDT.
Regardez L'invité d'Anne-Sophie Lapix du 18 septembre 2025.

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Transcription
00:01Anne-Sophie Lapix, RTL Soir.
00:04Entre 500 000 et 1 million de personnes dans la rue,
00:0645% de crévices dans le secondaire selon les syndicats,
00:0917% selon le ministère de l'éducation nationale,
00:1211% dans la fonction publique,
00:14un trafic très perturbé pour les métros, les trains.
00:17Bonsoir Marie-Lise Léon.
00:17Bonsoir.
00:18Vous êtes la secrétaire générale du premier syndicat français, la CFDT.
00:21Est-ce que cette journée de mobilisation à l'appel des syndicats est un succès ?
00:25Oui, c'est un succès. On a massivement mobilisé.
00:28C'est plusieurs centaines de milliers de personnes
00:30qui, dans un cadre tout à fait sécurisé,
00:33dans le respect des biens des personnes,
00:36a pu exprimer le monde du travail.
00:37Donc c'est bien qu'on puisse se dire
00:38c'est quoi les messages qui ont été passés aujourd'hui,
00:41plutôt que de commenter le nombre ou la façon dont ça s'est passé.
00:44On va parler des messages.
00:44Non mais du coup, c'est important de dire...
00:46Et moi, dans le cortège de stabilité,
00:48j'ai vu beaucoup de fierté du monde du travail,
00:50de dire on est là, on veut pouvoir être écouté,
00:53on veut pouvoir compter,
00:55et on ne veut pas du budget,
00:56un budget qui ferait tout reposer sur les efforts des travailleurs et des travailleuses.
00:59Et quand ça marche, il faut continuer ?
01:00Il faut une nouvelle journée de mobilisation ?
01:02Quand ça marche, il faut déjà se dire que
01:05les messages principaux doivent être entendus et écoutés.
01:09Et là, j'ai envie de dire,
01:09la balle est dans le camp du Premier ministre
01:12qui nous a dit qu'il voulait construire des compromis,
01:16qu'il était prêt à bouger sur un certain nombre de choses.
01:18Donc nous, on a des lignes très claires qu'on veut voir bouger.
01:20Et on verra, on a un point avec les collègues de l'intersyndicale demain.
01:24Il y aura une expression de l'intersyndicale demain.
01:26Et donc l'idée, c'est bien de mettre le Premier ministre face à ses responsabilités
01:30et qu'il y a besoin de réponses très rapides.
01:32Et la réunion, l'intersyndicale, c'est pour décider s'il y aura une nouvelle journée
01:36ou pour décider la date ?
01:37C'est décider des suites.
01:39Décider des suites, c'est de se dire qu'on est sur un bel élan aujourd'hui.
01:42Et il y a plein de façons de se mobiliser.
01:44Nous, la CFDT, on a aussi décidé d'aller à la rencontre des députés.
01:48Tout ne va pas être décidé à Matignon.
01:50Je pense qu'il y a un principe de réalité.
01:52Vous connaissez la composition du Parlement.
01:54Il y a besoin d'avoir des consensus au sein de la majorité
01:57pour avoir une majorité à l'Assemblée nationale.
02:02Et moi, je suis assez inquiète aujourd'hui.
02:05Je vois que le Premier ministre est prêt à faire des efforts.
02:07En tout cas, il le dit.
02:08On attend des preuves.
02:10Je ne sais pas si tous les députés ont bien compris
02:12dans quelle période on était et s'ils sont prêts à faire ces efforts.
02:16Pourquoi vous dites ça ?
02:17Je prends l'exemple de la majorité présidentielle
02:19et notamment du Bloc central
02:20qui a déposé de façon extrêmement provocatrice
02:25une proposition de loi hier pour la réforme de l'assurance chômage
02:28en disant qu'il faut qu'on passe en force par le Parlement
02:31pour imposer cette réforme
02:32dont personne ne veut côté syndical
02:34et dont on a dit que c'était un des points clés
02:37de l'intersyndical vis-à-vis du Premier ministre.
02:39Donc, je pense que tout le monde n'a pas compris
02:43dans quelle situation démocratique on était aujourd'hui en France,
02:47démocratique et sociale,
02:48et que continuer de stigmatiser comme ils le font les demandeurs d'emploi
02:51en considérant que ce sont des privilégiés,
02:54c'est absolument à l'inverse de ce qu'il faut faire.
02:56Les demandeurs d'emploi ont largement contribué déjà
02:59avec des économies extrêmement importantes
03:02qui ont été faites sur le régime d'assurance chômage.
03:05L'État s'est empressé de nous prendre quelques milliards d'euros au passage
03:09et je pense que c'est absolument...
03:11C'est très dangereux, c'est très dangereux de procéder comme ça.
03:13Vous dites que c'était un des points clés,
03:15ça veut dire que c'était en haut de la liste que vous avez remise ?
03:16Nous, ça fait partie des demandes de l'intersyndical d'aujourd'hui,
03:22ça fait partie des sujets qu'on avait mis sur le dessus de la pile
03:24aussi pour le Premier ministre,
03:26avec d'autres sujets, bien entendu,
03:29la question des aides aux entreprises,
03:31ça fait partie des sujets qui ulcèrent une bonne partie.
03:34Il faut les conditionner, il faut les évaluer,
03:37il faut les contrôler aussi.
03:39Je pense que quand on a plus de 200 milliards d'euros
03:41d'aides aux entreprises, qu'elles soient directes ou indirectes,
03:44il faut pouvoir expliquer ce qu'on fait de cet argent.
03:46On ne peut pas demander à l'ensemble des Français et des Françaises
03:50de faire des efforts et de dire
03:51les entreprises, vous avez de l'argent,
03:53et elles nous répondent, circulez, il n'y a rien à voir.
03:55Ce n'est pas possible, c'est juste pas possible.
03:57Et après cette journée de mobilisation que vous qualifiez de succès,
03:59vous pensez que vous êtes davantage en position de force
04:01pour négocier directement avec le Premier ministre ?
04:04On va avoir des discussions.
04:06Je pense qu'effectivement, le monde du travail est en position de force.
04:08Quand on a découvert le musée des horreurs le 15 juillet
04:11avec l'ensemble des points qui étaient envisagés pour le budget,
04:14la réponse aujourd'hui du monde du travail,
04:18c'est de dire, vous ne pourrez pas faire en sorte
04:21que le prochain budget avec des économies,
04:23parce qu'on sait qu'il y a un déficit qu'il faut réduire,
04:26ça ne peut pas se faire uniquement sur le dos des travailleurs et des travailleuses.
04:31Démocratiquement, socialement, c'est inacceptable.
04:33Vous avez donc fait des demandes au Premier ministre,
04:36vous avez évoqué des lignes rouges,
04:38mais comment vous pouvez fixer des lignes rouges ?
04:40Parce que ce n'est pas vous qui allez voter pour ou contre...
04:43Non, des lignes rouges dans...
04:45Qu'est-ce que ça veut dire ?
04:45Je pense que les lignes rouges, elles ont la vertu de la clarté de nos positions.
04:50On est radicalement contre une nouvelle réforme de l'assurance chômage,
04:53parce que les demandeurs d'emploi sont déjà en situation de très grande précarité.
04:57Vous êtes contre la réforme, mais vous n'êtes pas contre des économies,
04:59parce qu'il y a peut-être des économies à faire.
05:01Alors, côté de l'assurance chômage, je pense qu'on a fait tout ce qui était possible.
05:04Ça fait quand même...
05:05On en est à la quatrième ou cinquième réforme.
05:07Vous vous êtes au bout.
05:08On est au bout.
05:09On est à l'os.
05:10Non, mais on est à l'os.
05:10On est à l'os.
05:11Aujourd'hui, vous avez des demandeurs d'emploi qui sont en très très grande précarité.
05:16Et le chômage, ce n'est pas un choix.
05:17Et ce n'est pas un choix conventionnel qui coûte 9,4 milliards par an,
05:22soit 25% des dépenses de l'assurance chômage.
05:24Est-ce que là, vous pouvez envisager de changer le système, peut-être ?
05:29Mais je pense que le problème de la rupture...
05:31Mais ça, c'est un très bon exemple.
05:33Le principe des ruptures conventionnelles doivent être regardés de près.
05:37Mais ce n'est pas un problème d'assurance chômage.
05:39Ce n'est pas un problème d'assurance chômage.
05:40C'est un problème de...
05:41C'est un problème...
05:42Oui, mais il n'y a pas besoin de faire des économies supplémentaires
05:45sur le régime de l'assurance chômage.
05:46Il faut être très clair.
05:47Le régime est en déficit.
05:49Mais on a prévu un désendettement progressif
05:52qui va se faire dans le temps.
05:54On est sur un paquebot dans le cadre de l'assurance chômage.
05:58On suit les rythmes de l'économie, du marché du travail.
06:01Et ce n'est certainement pas un moment
06:03où les PSE commencent à se relancer.
06:06Dans l'industrie, vous avez les collègues de Novasco
06:09qui sont extrêmement inquiets pour leurs emplois.
06:12Dans le cortège civilité, il y a beaucoup de militants,
06:15et de militants, d'adhérents, des services.
06:18Vous savez que les commerces sont dans une période extrêmement compliquée.
06:21Les commerces fermes.
06:22Les commerces fermes.
06:23Mais la grande distribution est aussi en grande difficulté.
06:26Les collègues de NAFNAF nous disent
06:28nous, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé.
06:30Tout ça, c'est des difficultés que vivent les salariés
06:33et à qui on va dire
06:35vous êtes menacés sur l'emploi
06:37et puis en plus on va réduire les droits des demandeurs d'emploi.
06:39C'est quelque chose qui n'est pas imaginable.
06:41Vous avez également remis la réforme des retraites dans le débat
06:43et même quasiment dans la balance.
06:45Est-ce que vous attendez la suppression pure et simple de la réforme ?
06:49Nous, on veut un retour sur la question de l'âge légal.
06:52C'est le sujet sur lequel on était tous et toutes d'accord dans l'intersyndical.
06:55Pourtant, on avait l'impression que lors du conclave,
06:58il y avait une ouverture.
06:59Vous étiez prêts à renoncer.
07:01Nous, on est rentrés en toute loyauté.
07:03On est rentrés dans le conclave en disant
07:04qu'il n'y a pas de totem ni tabou.
07:05Et donc, on veut aller au bout de la discussion
07:07pour voir comment on peut conclure.
07:09Les 62 ans, ce n'est pas un totem ?
07:11Non, on a dit qu'on était prêts à regarder un ensemble de thématiques.
07:15Et pour nous, la priorité...
07:16Il y avait la question de l'âge.
07:18Le patronat nous a dit, il circulait, il n'y a rien à voir.
07:20Ce n'est pas pour autant qu'on a lâché l'affaire
07:22et qu'on s'est dit qu'on ne va pas traiter des autres sujets.
07:24Et on verra au bout du bout.
07:26Nous, c'est la pénibilité.
07:28Mais je ne dis pas que c'est pour autant qu'on était d'accord avec les 64 ans.
07:30Pas du tout.
07:31La question, c'est d'aller chercher le patronat
07:34qui n'arrête pas de nous dire qu'il faut assumer ses responsabilités,
07:37qui étaient incapables de conclure sur la reconnaissance des métiers pénibles.
07:41Et aujourd'hui, qui, en 2025, peut nous dire
07:43que quand on est couvreur, peintre en bâtiment ou aide-soignante,
07:47on n'est pas dans des travaux pénibles.
07:49C'est une juste reconnaissance qu'on a voulu aller chercher,
07:53que le patronat a refusé.
07:54Et donc là, aujourd'hui, on en est où ?
07:56On est dans une...
07:57Le conclave, il est terminé.
08:00Ça ne reprendra pas, vous y êtes à proposer.
08:01Ça ne reprendra pas, mais je pense qu'il faut être clair.
08:03On ne négocie pas tout n'importe quoi.
08:03Vous pourriez négocier cette fois avec le gouvernement ?
08:06Ça, ça fait partie des sujets.
08:08Ils nous disent, est-ce que vous voulez vous remettre autour de la table ?
08:10On a fait le tour du sujet avec eux.
08:13On nous dit, et nous, les conditions de démarrage de discussion
08:16avec maintenant le gouvernement,
08:18et les parlementaires qui vont quand même aussi avoir leur mot à dire,
08:22c'est de dire, nous, on repart comme avant le conclave,
08:25puisqu'il n'y a pas eu d'accord et on ne va pas faire comme si rien ne s'était passé.
08:28On va dire, on repart à avant et on demande la suspension de l'évolution de cette...
08:34Enfin, de la mise en oeuvre de cette réforme.
08:37Est-ce que vous êtes en guerre contre les patrons aujourd'hui ?
08:39Est-ce que les relations sont plus dégradées que jamais ?
08:40Non, mais non, non, non, enfin...
08:42On a l'impression quand on vous en...
08:43Oui, mais ça, ça fait partie de...
08:44C'est mon rôle de syndicaliste.
08:46On n'est pas là non plus pour se dire que...
08:48On discute avec eux, on discute avec le gouvernement.
08:50Parce que c'est le sujet du moment, c'est le budget.
08:53Jusqu'à preuve du contraire,
08:54ce n'est pas le patronat qui explique ce qu'il faut mettre dans un budget.
08:57Ils jouent leur carte.
08:59Je ne dis pas du tout qu'ils ne sont pas influents, bien entendu.
09:01Tout le monde l'a essayé.
09:03Votre collègue Sophie Binet disait que le budget allait se faire dans la rue.
09:06Donc tout le monde essaie d'influencer.
09:07Moi, je suis très claire avec le fait qu'on est extrêmement résolus
09:11à peser sur ce budget.
09:13Parce qu'aujourd'hui, il faut que la voix des travailleurs
09:16et des travailleuses, elle soit entendue.
09:18Et il y a beaucoup de choses qui ont été dites aujourd'hui dans les cortèges.
09:21Il ne faut plus compter sur les partis politiques.
09:22Il faut compter sur le syndicat pour négocier aujourd'hui.
09:24Non, mais la question, ce n'est pas de se substituer à quiconque.
09:28Mais c'est certain que quand il s'agit d'un mouvement social,
09:31c'est clair que c'est bien les organisations syndicales
09:33qui sont à la manœuvre et pas les partis politiques.
09:34Merci beaucoup Marie-Lise Léon, secrétaire générale de la CFDT.
09:37Et je signale ce livre qui vient de sortir, S'engager.
09:40C'est aux éditions Flammarion.
09:42Merci.
09:42C'est votre combat.
09:43Merci beaucoup.
09:43Merci à vous.
09:45Dans un instant, dans RTL Soir, Florian Gazan récupère in extremis l'info
09:48qu'il ne fallait pas manquer.
09:49Et puis la BD RTL de la rentrée, un album historique qui va nous faire réfléchir.
09:54Ce sera La Tentation du Soir avec Arnaud Mulpa.
09:56A tout de suite.
09:58RTL Soir.
10:00Anne-Sophie.
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