00:04J'ai été déconcentrée par Jules Torres, qui me montre des écrans.
00:08J'ai vu un débat sur une chaîne de l'audiovisuel public, il faut se mouiller la nuque.
00:12C'est vrai, qu'est-ce que c'est ? Parce que je suis myope, donc je ne vois pas d'ici.
00:14Un débat pour Laurent Jostrin et Valérie Ayé.
00:16Écoutez, il ne faut pas s'y tenir d'être quatrième chaîne d'info.
00:19Oh, vous êtes durs.
00:20Bon, Jules Torres, Gilles Boutin, justement, on va continuer dans les critiques acerbes
00:25et se poser la question après le succès de la manifestation anglaise.
00:29Vous avez vu hier au Royaume-Uni, plus de 110 000 personnes, selon les autorités.
00:34Mais enfin, on avait l'impression qu'il y en avait quand même beaucoup plus dans les rues de Londres
00:37contre la submersion migratoire.
00:41Un million, selon les organisateurs, à l'appel de Tommy Robinson, figure de la droite nationaliste britannique.
00:46Alors, en effet, ce personnage est un petit peu controversé.
00:50Il n'empêche, cette manifestation, elle était calme, elle était pacifique,
00:54avec des manifestants qui exprimaient leurs inquiétudes.
00:57Et quand on regardait dans les médias français, évidemment, c'était une manifestation d'extrême droite,
01:03avec des méchants fascistes.
01:05La question que je me pose, c'est est-ce que, tout simplement, la gauche française
01:08devrait-elle pas changer de logiciel sur ce sujet ?
01:11Quand on voit les exemples danois, par exemple,
01:14gouvernement de social-démocrates,
01:16qui a adopté des politiques restrictives en matière d'asile,
01:19idem pour l'Allemagne, les social-démocrates en coalition,
01:22qui adoptent des restrictions du regroupement familial,
01:26pourquoi est-ce qu'on est aussi rétrograde, Jules Torres ?
01:28Non, mais la gauche a un gros tabou sur l'immigration, mais pas seulement la gauche.
01:32Le centre, on le voit ici en France, a également un immense tabou.
01:36Le système médiatique aussi.
01:38Oui, Tommy Robinson est quelqu'un de décrié.
01:40Toutes les personnes qui parlent un peu d'immigration en France sont décriées dans les médias.
01:44Donc, on peut parler de certaines prises de ces prises d'opposition.
01:47Le sujet, c'est est-ce qu'il y avait une liesse populaire hier à Londres ?
01:52Oui, c'est le cas.
01:52Est-ce que c'était une manifestation d'extrême droite ?
01:54Non, en France, on a connu des manifestations d'extrême droite.
01:56On voit un drapeau français, c'est l'extrême droite.
01:58Avec les ligues en 1934, ça ne ressemblait pas à ça,
02:01ni dans les manifestations qu'on peut avoir en France,
02:04ni à ce qu'on avait vu hier.
02:05Moi, j'ai vu des personnes manifester en famille, sans violence,
02:11avec des familles de femmes et enfants.
02:14Donc, voilà, je n'ai pas vu de violence,
02:16je n'ai pas vu de slogans outranciers qui ont créé la polémique.
02:20Parce qu'évidemment, les médias, en plus, ils adorent ça.
02:21Parce que, généralement, ils font d'un chou un potager.
02:24Donc, ils prennent un petit slogan qui a été créé par une personne
02:26et qui ne représente pas du tout les centaines de milliers de personnes qu'il y avait.
02:30Donc, oui, évidemment, il y a ce tabou-là.
02:32D'ailleurs, c'est intéressant parce que le gouvernement britannique,
02:35qui est un gouvernement plutôt de gauche,
02:37essaye de faire des choses, finalement.
02:39Il n'y a plus que l'Espagne, aujourd'hui, en Europe,
02:42qui se rend compte que tout va bien avec l'immigration,
02:44qu'on peut accueillir à tort et à travers des centaines de milliers d'immigrés chaque année.
02:49Donc, il y a un durcissement un petit peu partout.
02:51Mais face à la menace qui vient,
02:53on est quand même à des années-lumière.
02:56Je vous rappelle que le continent africain est aujourd'hui composé de 1,2 milliard d'habitants,
02:59que ce sera 2,4 milliards d'habitants en 2050 ou à la fin du siècle.
03:04Donc, la crise migratoire, elle n'a même pas commencé.
03:06Donc, si on veut l'anticiper, ça commence dès maintenant.
03:09C'est vrai qu'on n'a pas l'impression que les dirigeants...
03:11C'est surtout que les peuples, en général, le demandent.
03:13On voit cette pétition, vous allez peut-être nous dire à combien elle est, là,
03:16de Philippe Devilliers, qui appelle un référendum sur l'immigration.
03:19On est actuellement à quasiment 850 000 signataires.
03:22Pas un mot sur les médias du service public.
03:24Donc, ça aussi, c'est le même tabou, en réalité.
03:27Alors que la loi Duplomb a un million de parler comme ça.
03:29La loi Duplomb, au bout de dix jours, elle était encore à 500 000.
03:31Et France Info faisait un rappel tous les 50 000 signataires.
03:35Gilles Boutin, oui.
03:36Et d'ailleurs, Jordan Bardella, dans le sens de Philippe Devilliers,
03:38reprend à son compte, en tout cas, souhaite aussi un référendum sur l'immigration.
03:42Vous l'avez entendu cet après-midi, Gilles Boutin.
03:44Oui, oui, bien sûr.
03:45Mais ça, ça traduit une aspiration claire.
03:49Techniquement, c'est toujours délicat, puisque quelle est la question qu'on souhaiterait poser ?
03:53De quelle manière ? Sur quels aspects ?
03:55Ça, c'est un autre...
03:56J'en ai plein, cher Gilles.
03:56C'est un autre débat.
03:57Oui, mais alors, il faudra limiter le nombre d'entrées dans votre référendum.
04:03Moi, si je reviendrai à une analyse un peu économique de ce surmoi de gauche sur la question migratoire,
04:10tout ça remonte en définitive au tournant de la rigueur sous François Mitterrand.
04:13C'est-à-dire que la gauche actant son incapacité à changer les choses, à changer la vie.
04:17Et donc, obligé, après les nationalisations, de serrer la vis, il a fallu retourner le combat sur autre chose.
04:25Et ça a été, soit ce racisme, ça a été, touche pas à mon pote.
04:29Et on voit les conséquences que ça a causé.
04:31C'est qu'il y a eu un aveuglement et surtout un mal-être chez beaucoup de personnes qui se sentent de gauche lorsqu'elles se mettent à éprouver une insécurité du quotidien.
04:42Parce que leurs habitudes de vie sont changées par la proximité d'autres personnes qui n'ont pas les mêmes habitudes de vie.
04:48Ou alors elles ressentent une insécurité naissante liée à un afflui de population extérieure.
04:53Forcément, la pauvreté alimente la criminalité aussi.
04:57Et il y a une personne, Laurent Bouvet, qui était de gauche, qui avait théorisé cette insécurité culturelle.
05:02Et il regardait en face les choses et sa réponse à cette insécurité culturelle qui était éprouvée par tout le monde,
05:08c'était déjà de ne pas se sentir mal et de ne pas se fouetter parce qu'on a ce sentiment.
05:12Et d'autre part, d'y apporter une réponse, qui est une réponse par l'universalisme,
05:15qui est notre aspiration ontologique de notre République d'aujourd'hui,
05:21contre les particularismes, particularisme dont on voit précisément les conséquences au Royaume-Uni.
05:26Et on peut déplorer que le caractère sulfureux du leader au Royaume-Uni,
05:31le fait est que c'est lui qui entraîne derrière lui les mécontentements.
05:35On peut aussi déplorer éventuellement certaines phrases qui sont dites,
05:38on en trouve nécessairement parmi les témoignages.
05:41Mais il ne faut que constater la colère qui est là,
05:44et des gens qui se retournent contre le gouvernement de gauche aujourd'hui,
05:46qui fait les frais aussi.
05:48D'autres parties de cette gauche nous essaient de s'abarrasser.
05:50M. Corbyn, qui a poussé très très loin, comme un Mélenchon,
05:52les compromissions avec les communautés.
05:57Keir Starmer essaye d'en revenir,
05:58de montrer qu'il agit, comme vous le disiez,
06:00sur la question migratoire.
06:01Mais il a ses propres mains à cause de ce chambres également.
06:02Non, mais il y avait vraiment l'attitude de ne plus reconnaître leur pays,
06:05qui peut être aussi légitime et pas forcément...
06:07Absolument, mais il faut surtout se dire que c'est pas...
06:08Vous parliez d'économie, alors ça c'est aussi un aspect important,
06:11parce qu'il ne faut pas annuler non plus dans l'immigration.
06:14Il y a cette immigration de travail.
06:15Moi je me souviens que dans Chalange,
06:17je voyais des patrons à l'époque faire des demandes pour avoir des mains.
06:21Oui, mais il y a toujours des patrons qui veulent récupérer des travailleurs à la baisse.
06:24D'ailleurs, Jordan Bardella a évoqué cette question,
06:27justement, de l'immigration de travail.
06:29Écoutez.
06:30La première vérité que l'on cache aux Français,
06:34c'est naturellement le coût colossal de l'immigration.
06:38Chaque année, mes amis,
06:40500 000 personnes entrent dans notre pays.
06:42Et sur ce demi-million,
06:44seulement 50 000 viennent pour travailler.
06:48Alors, la question est simple.
06:51Que font les 450 000 autres,
06:53et surtout, qui payent ?
06:56C'est une vraie question.
06:58500 000 entrées, 50 000.
07:00Alors, je ne sais pas d'où il tient ces chiffres, Jordan Bardella,
07:02mais c'est vrai que la proportion est assez considérable.
07:07Dans le JDD, on avait fait une grande enquête
07:09sur le coût de l'immigration,
07:12le poids de l'immigration en France.
07:13Et c'est vrai que quand on regardait tous les items,
07:16on se rendait compte que, bon,
07:18il y a une partie de l'immigration dans les crimes et délits.
07:2155%, par exemple, des mises en cause à Marseille,
07:23sont des étrangers.
07:25Ça, on en dit quelque chose ?
07:26Ou est-ce qu'au contraire,
07:26on le passe sous le tapis sur la question économique ?
07:29C'est pareil, l'Observatoire de l'immigration
07:30nous dit que c'est 3,4% du PIB,
07:33qu'évidemment, avec toutes les aides qu'il y a en France,
07:35comme l'AME par exemple,
07:37eh bien, la France est un des pays les plus attractifs.
07:40Ça aussi, c'est un sujet...
07:42Qui a été maintenu avec les députés de Sébastien Lecornu.
07:44Qui a été maintenu.
07:45Vous savez, c'était 400 000 euros sur 1,3 milliard.
07:48Oui, d'accord, mais enfin, François Bayon parlait de bon sens,
07:50et voulait les supprimer, c'est resté quand même.
07:52Peut-être qu'il reviendra avec une réforme de l'AME
07:54qui est beaucoup plus forte.
07:55En tout cas, je pense qu'il n'a pas le choix
07:57s'il veut draguer le Rassemblement National.
07:58Et d'ailleurs, justement, sur l'immigration,
08:00Sébastien Lecornu, est-ce qu'on a une idée
08:01de ce qu'il souhaite faire ?
08:02Parce qu'il n'en a pas parlé pour l'instant.
08:04Pour l'instant, on a bien compris
08:05qu'il y avait un premier round,
08:06c'était la question du budget.
08:08Et là, pour le coup,
08:09à part les questions d'aide sociale et d'AME...
08:11Ça peut être dans le budget, il y a une immigration.
08:13Absolument.
08:14Mais là, pour l'instant,
08:14le premier round, c'est d'aller draguer le PS.
08:17Donc, si on parlait tout à l'heure du tabou de la gauche,
08:19si vous allez draguer le PS avec l'AME,
08:21vous allez repartir bredouille
08:22sans aucun des 66 députés socialistes.
08:26Donc, le deuxième round,
08:26ce soir avec le Rassemblement National.
08:28Mais moi, ce que je voulais dire,
08:29c'est surtout que sur l'économie,
08:30sur l'éducation,
08:31l'immigration n'est pas la cause de tous nos maux,
08:34mais en tout cas,
08:34elle a une importance dans tous les maux de la société.
08:37On a l'immigration, par exemple,
08:38qui est la moins diplômée que l'on accueille.
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