Manifestation anti-immigration à Londres: "Une augmentation du nombre d'immigrés dans la population en 20 ans, qui est passée de 8% à 18%", souligne Didier Leschi, directeur général de l'Office français de l'immigration et de l'intégration

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Entre Union Jacks, slogans anti-migrants et appels au départ de Keir Starmer, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées ce samedi 13 septembre à Londres, à l'appel du militant d'extrême droite Tommy Robinson. Cette manifestation a été émaillée d'incidents et neuf personnes ont été interpellées.

Transcript

00:00En Angleterre, on a une situation sociale extrêmement dégradée.

00:03C'est peut-être l'accumulation de politiques libérales fortes,

00:06puisque même au moment où les conservateurs étaient au pouvoir,

00:11on a eu une très forte entrée d'immigrants.

00:15En 2022, plus de 1 million qui sont rentrés,

00:19avec une politique générale qui a amené à une augmentation

00:22du nombre d'immigrants dans la population en 20 ans,

00:25qui est passé de 8% à 18%.

00:26Et dans ce contexte-là, on a des catégories sociales, populaires,

00:31qu'on a vu effectivement manifester,

00:33qui sont dans une situation de précarité très forte,

00:36puisque un des sujets majeurs de la discussion sociale en Angleterre,

00:40c'est le problème du logement.

00:42Vous savez que les loyers, comme les prix du logement d'achat,

00:47ont considérablement augmenté.

00:48Or, c'est un sujet extrêmement prégnant dans des catégories populaires,

00:53puisque le logement, c'est un peu le capital qu'on accumule

00:57et puis qu'on peut avoir au moment de la retraite.

00:59Donc, on a quelque chose qui est lié à la situation sociale globale.

01:03Et de ce point de vue-là, par exemple,

01:04les révoltes qu'on avait vues au mois d'août dernier

01:07étaient justement dans des villes

01:09où la question du logement est prégnante

01:12et on avait en même temps des réfugiés ou des demandeurs d'asile

01:14qui étaient hébergés dans des hôtels ou dans des centres d'hébergement.

01:18Et ça crée des tensions.

01:19Ça arrive aussi, par exemple, ici.

01:22Oui, alors, ici et dans d'autres pays,

01:23on voit bien quand même qu'il y a un mouvement en Europe

01:25pour dire stop à l'immigration.

01:28Le Premier ministre britannique lui-même a dit

01:29qu'on avait trop accueilli,

01:31qu'il fallait effectivement maintenant mieux intégrer.

01:34Et si on accueille trop, on ne peut pas bien intégrer.

01:36Est-ce qu'il y a une prise de conscience ?

01:38Alors, ça passe aujourd'hui par la montée des mouvements d'extrême droite

01:41ou de droite radicale un peu partout,

01:43en Allemagne, mais aussi chez nous,

01:46en Italie avec Mélanie.

01:47Oui, il y a une conjonction entre des difficultés économiques prégnantes

01:51qu'on connaît, et la France en connaît,

01:53et une augmentation ces 20 dernières années

01:55très forte de l'immigration dans un certain nombre de pays.

01:58Je viens de parler de l'Angleterre.

01:59Mais vous dites que c'est le libéralisme qui l'a provoqué,

02:01cette montée, cette venue de l'immigration.

02:03Alors, en Angleterre, il y a quelque chose d'un peu paradoxal,

02:06puisque c'est après le Brexit

02:07qu'on a vu arriver particulièrement des immigrés,

02:11et en plus avec une transformation des arrivés,

02:14puisque c'était majoritairement des arrivés d'une migration européenne,

02:19au sens lâche du terme,

02:20et puis on est passé à une migration de pays tiers.

02:23Il y a deux discours qui font avant ce télescope.

02:26Il y a les dirigeants qui disent

02:27« Oui, on a besoin de cette immigration,

02:28parce que dans une Europe qui vieillit,

02:29si on veut maintenir nos systèmes,

02:31qui reposent sur la solidarité en génération,

02:34entre générations, il faut cette immigration, il travaille. »

02:36C'est pour ça que vous avez un mouvement général

02:40dans les pays d'Europe, en Allemagne, en Italie, en Angleterre,

02:44vous avez cette discussion en France,

02:45qui est comment on choisit son immigration,

02:47et on veut une immigration plutôt qualifiée

02:50dans un certain nombre de pays,

02:51plutôt, je dirais, qu'une immigration familiale

02:54qui n'est pas forcément qualifiée,

02:55ou des étudiantes qui ne le sont pas,

02:57en termes d'utilité après, justement,

03:00pour la machine économique.

03:01Et je terminerai là-dessus.

03:02Par exemple, une des mesures du Parti travailliste anglais,

03:06c'est d'augmenter le niveau d'exigence de ce qui arrive,

03:09parce que les immigrés très peu qualifiés

03:12ou pas qualifiés portent une pression

03:15à la baisse des salaires.

03:16Et donc, il y a la volonté des travaillistes

03:18d'augmenter le niveau de qualification,

03:20justement, pour répondre à cette question

03:22de l'utilité pour le travail.

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