- il y a 2 semaines
"1000 pays pour demain", le magazine qui nous entraîne à la rencontre de ceux et celles, entrepreneurs, ingénieurs, artisans ou encore designers qui innovent ou remettent au goût du jour des savoir-faire ancestraux de nos territoires.
Tous excellent dans leur domaine et contribuent au dynamisme de leur "pays", tous se battent pour que vive le "Made in France".
Rebecca Fitoussi reçoit en fin d'émission un sénateur, élu de la région qui réagit aux reportages et met à l'honneur une entreprise de son choix . Année de Production :
Tous excellent dans leur domaine et contribuent au dynamisme de leur "pays", tous se battent pour que vive le "Made in France".
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00:29Bonjour, bonjour à tous, bienvenue dans Mille Pays pour Demain, bienvenue dans les Bouches du Rhône.
00:35Nous sommes aujourd'hui à Marseille, deuxième ville du pays en nombre d'habitants, juste après Paris, sa grande rivale sur les terrains de football, Marseille.
00:42Une ville aux multiples facettes, aux multiples cultures, poumons économiques du département avec son grand port de commerce ouvert sur le monde et sa métropole dynamique et attractive.
00:51Car au-delà du transport maritime, petites, moyennes et grandes entreprises se bousculent pour investir et s'implanter ici.
00:58Airbus Hélicoptère, par exemple, à son siège, à Marignane, pas très loin d'ici.
01:03Mais vous pourrez aussi trouver Haribo, Pernod Ricard France, Adélia, Total Energy et beaucoup d'autres encore.
01:09Ça, c'est pour les multinationales.
01:11Mais bien sûr, vous trouverez dans les Bouches du Rhône de plus petits entrepreneurs et c'est à eux qu'on va s'intéresser aujourd'hui.
01:17Ils sont inventifs, audacieux, innovants et eux aussi font rayonner le patrimoine économique local.
01:23On les découvre dans un instant avec un sénateur pour qui Marseille a été une terre d'accueil après ses premières années de vie en Algérie.
01:301000 pays pour demain dans les Bouches du Rhône, c'est parti.
01:33Bonjour Guy Benaroche, merci de nous accueillir sur vos terres ici dans les Bouches du Rhône.
01:38Vous êtes sénateur écologiste, secrétaire du Sénat, vice-président de la Commission des lois et vous avez eu envie de faire cette émission dans ce lieu très atypique.
01:47Nous sommes ici dans le tiers-lab des transitions.
01:51On a choisi de faire l'émission en extérieur, le beau temps nous le permettait.
01:54Pourquoi avoir choisi ce lieu ?
01:55Ce lieu, ce n'est pas anodin.
01:57D'abord parce qu'on est à Marseille et dans un endroit particulier de Marseille, y compris le jardin où nous sommes, qui est un jardin très méditerranéen.
02:04Par la température qu'il fait aujourd'hui, il fait chaud mais avec un peu de vent.
02:07Mais en dehors de ça, ça a un sens et le sens de ce lieu en fait, c'est que c'est un lieu où les entreprises qui sont là, les gens qui arrivent ici, sont centrés sur les transitions.
02:15La transition écologique et environnementale, la transition sociale, la transition économique, donc les nouvelles activités économiques.
02:22Et tout ça fait que ce lieu est un peu particulier et qu'il a une grande richesse.
02:25Un lieu de collaboration.
02:27Je disais en introduction, Guy Benaroche, que Marseille avait été une terre d'accueil pour vous aussi, parce que vous êtes né en Algérie.
02:33Et ça, c'est une vraie caractéristique de cette ville.
02:35La diversité des origines, la diversité des cultures, la diversité des parcours.
02:39Est-ce que tout cela est un atout économique pour Marseille ?
02:42Bien entendu, au départ, on se dit toute cette diversité qui a toujours existé.
02:45La ville de Marseille, Massilia, Fossé, etc.
02:49Mais cette ville-là a toujours été un centre parce qu'elle est tournée vers la mer et que beaucoup de gens arrivent ici.
02:55Et c'est une richesse culturelle, au départ, bien entendu.
02:57C'est-à-dire qu'au sein de la ville de Marseille, il n'y a pas des quartiers isolés qui sont plutôt communautaristes.
03:03Mais tout se mêle au milieu de la ville, y compris les secteurs les plus pauvres de la ville, qui sont au centre-ville pour certains, comme le 2e ou 3e arrondissement de Marseille.
03:11Et donc ça, c'est une vraie richesse culturelle et elle débouche sur une vraie richesse économique parce que ces gens-là, forcément, s'enrichissent les uns des autres dans leurs activités.
03:19Et que ça permet ici d'avoir toujours une sorte de laboratoire de nouvelles choses.
03:23Et chacun porte son savoir-faire.
03:25Absolument.
03:25À un moment de votre carrière, Guy Bénaroche, je crois que vous avez travaillé dans la vente d'équipements de bateaux.
03:29Et c'est vrai que le transport maritime est central ici, j'imagine, mais notamment en termes d'emploi ?
03:34Oui, parce qu'on est dans un grand port, le 2e port européen, on va dire, à Marseille.
03:41Mais en dehors de ça, cette ville-là, elle a aussi maintenant beaucoup de touristes, avec aussi les problèmes que ça peut poser avec les grands bateaux de croisière, qui sont quand même un vrai problème.
03:50Et puis, la ville de Marseille, elle est bien entendu, elle a toujours été tournée vers le sud, vers la mer et vers le sud.
03:56C'est un grand sort de transit de marchandises avec tous les problèmes que ça peut poser au niveau de la mondialisation, bien sûr.
04:02Et est-ce que Marseille et sa métropole ne captent pas toute l'activité économique ? Est-ce que ça ne fait pas d'ombre à tout le reste du territoire ?
04:09Moi, je ne dirais pas les choses comme ça.
04:10D'accord.
04:10En fait, dans le reste du territoire, il y a d'autres richesses. La Camargue, c'est aussi une richesse fantastique, en fait. C'est un lieu particulier.
04:17Après, l'activité économique essentielle, elle est effectivement concentrée sur Marseille.
04:22Guy Benaroche, le principe de cette émission, c'est d'aller vers des entrepreneurs peu connus et qui pourtant participent activement au tissu économique local.
04:29Et puisque vous êtes sénateur écologiste, on a eu envie de commencer par une entreprise qui cultive des plantes dans un environnement très vertueux, sans pesticides et avec le moins d'eau possible.
04:40Celui qui en a eu l'idée, c'est Pascal Thomas. Il est ingénieur. Et quand son père, exploitant agricole, a développé la maladie de Parkinson, selon lui, à cause de produits phytosanitaires, il en a fait son combat.
04:50Cela donne une usine d'un nouveau genre qui se trouve à Tarascon, à une centaine de kilomètres de Marseille. On y va.
05:04Le grand jeu de nos ingénieurs agon ? Seulement une moitié.
05:10Mon père était exploitant ici jusqu'à son décès. Moi, j'ai vécu là et j'y suis né.
05:15Et c'est vrai que ça a été un moment aussi intéressant de pouvoir mettre dans un bâtiment du XVIIe des systèmes qui sont un peu plus du XXIe siècle.
05:37Donc ça ici, on va être dans la salle qui va servir pour faire du repiquage.
05:40Donc le principe, c'est d'avoir un mélangeur de terreau.
05:43Donc ça nous permet d'avoir la bonne humidité dans ce terreau.
05:50Principalement ici, on alimente la ligne en matière première.
05:53On lui met des bacs, des chapeaux, des jeunes plants.
05:56Et à la fin, on a un bac avec plein de plants qui est prêt à être chargé dans nos machines pour aller en phase de croissance.
06:03Une fois sorti de la machine, ce qu'on veut, c'est que le lot soit chargé le plus rapidement possible.
06:30Pour pouvoir démarrer la recette et minimiser le temps où la plante, elle ne reçoit pas d'eau ni de lumière.
06:41Donc maintenant que le système a été rempli, on va demander au robot de venir la récupérer.
06:45Donc lui, il est complètement autonome.
06:49Donc il est guidé par des lasers.
06:51On lui a dit quelle est l'origine, quelle est sa destination.
06:53Et à partir de là, il sait piloter l'ouverture des portes.
06:57Il va aller se charger automatiquement.
07:00Donc là, il y a vraiment une automatisation complète.
07:03Ce qu'on voulait, c'était faire en sorte que sur des tâches qui nécessitent beaucoup de précision et fréquentes,
07:08on est plus à l'aise de le faire avec un robot que de le faire avec un humain.
07:13Parce qu'on va poser 850 kg sur un connecteur qui fait 8 cm de long et qui est relativement fragile.
07:18Donc il faut qu'on ne casse pas le connecteur à chaque fois.
07:20Donc là, il y a 36 systèmes de culture.
07:33Là, on voit qu'il y a des basilics qui ont été transplantés très récemment.
07:37Donc ils sont encore tout petits.
07:38Là, on va arriver dans un système qui a une maturité d'une semaine supplémentaire.
07:42On voit qu'il y a déjà pas mal de changements sur la plante.
07:45Elle est en train vraiment d'avoir sa taille normale.
07:47Et puis on va arriver sur des systèmes qui ont une semaine de plus.
07:51On voit qu'il est bientôt à maturité, lui.
07:53Très forte densité des plants.
07:55Et on va retrouver ça en supermarché, dans les rayons frais.
07:58Donc là, on est devant un système de culture qui est rempli d'arnica.
08:02Donc lui, on travaille pour l'industrie pharmaceutique,
08:05qui cherche justement à avoir ses principes actifs de l'arnica.
08:08Donc ça, c'est encore à l'état d'essai.
08:10Et on est en train de mettre au point tout le processus qui permet de le rendre industriel.
08:14La roue, pour entrer un peu plus en détail, c'est une lumière centrale.
08:18L'intérêt, c'est qu'on va mettre quatre fois moins de lumière par rapport à un système tout à plat.
08:23La roue tourne dans à peu près 50 minutes.
08:26On va pouvoir comme ça passer devant la rampe d'irrigation.
08:29Et on ne va injecter que les quelques gouttes nécessaires pour les 50 prochaines minutes.
08:34Donc nous, on a fait le choix de dire oui, on consomme de l'électricité.
08:37Mais en contrepartie, on ne va pas consommer d'eau.
08:40Ou très peu.
08:40Ce qui fait que l'équation, globalement, reste quand même assez favorable.
08:50Les prix aujourd'hui demandés aux différents producteurs, en particulier aux producteurs français,
08:55font qu'on doit être au même niveau que les producteurs marocains ou égyptiens ou kényans.
09:00Ce qui, étant donné les différences de marché extraordinaires en termes de coûts de la manœuvre et ainsi de suite,
09:05rend le système quasiment impossible à rentabiliser, y compris dans les méthodes classiques.
09:12Donc on importe de plus en plus.
09:14On le voit, les importations de fruits et légumes sont à plus de 50% en France.
09:19Et on continue à augmenter ces importations.
09:20C'est un véritable sujet de souveraineté.
09:22Cette souveraineté, aujourd'hui, on ne l'atteint pas.
09:24Bien au contraire, on est en train de la perdre petit à petit.
09:26Deux problématiques importantes dans ce témoignage de Pascal Thomas, je trouve, écologique et économique.
09:33On va commencer par l'écologique.
09:34Très peu d'eau utilisée pour cultiver les plantes et pas de pesticides du tout.
09:39Dans un monde où l'eau va se raréfier, j'ai l'impression qu'il a tout compris, non ?
09:42C'est deux problèmes considérables de l'agriculture en général, du développement agricole,
09:46tel qu'on l'a connu depuis deux années, qui sont un peu résolus en partie.
09:50Très peu d'eau et on sait que c'est un problème fondamental des années qui viennent.
09:54Et pas de pesticides, alors là...
09:56Et puis, moins de consommation de terre aussi.
09:58Ce n'est pas négligeable.
09:59Alors Pascal Thomas nous dit aussi que notre souveraineté alimentaire étant très fragile
10:04et qu'on dépend trop de l'importation, son entreprise est aussi utile pour cela ?
10:09Il faut produire local, pour plusieurs raisons.
10:11Bien sûr, c'est moins d'emprunts de carbone, moins de déplacement des marchandises,
10:14plus de traçabilité.
10:16Et puis aussi parce qu'il faut avoir une certaine indépendance,
10:18une certaine autarcie, sans parler d'autarcie à 100%,
10:21locale, qui permette en fait de faire qu'on sait ce qu'on va consommer
10:25parce que c'est vertueux à tous les niveaux.
10:27En plus, il faut qu'elle soit contrôlée aussi,
10:30parce qu'on peut la contrôler nous à l'intérieur de nos frontières.
10:32Donc je dirais qu'il faut non seulement que ce soit local,
10:34mais en plus, il faut que ce soit bio.
10:36Il y a un marché dont on ne parle jamais,
10:38qui se trouve à Marseille,
10:39qui est le deuxième plus gros marché de France après Rungis.
10:42C'est le marché d'intérêt national, marché Marseille-Méditerranée.
10:45On sait s'il y a un effort qui est fait justement
10:48en termes de marchandises locales et co-responsables ?
10:51Alors oui, mais vous savez, en sorte, certaines fois,
10:54aussi bien au niveau du marché qu'au niveau de l'approvisionnement,
10:57par exemple, vous savez, de toutes les restaurations collectives.
11:00Les restaurations collectives, c'est important pour toutes les écoles,
11:03les foyers de personnes âgées, etc.
11:05Et en fait, on n'en est pas quand même au stade
11:06où on arriverait aujourd'hui à pouvoir tous ces besoins
11:09avec une production locale et une production bio.
11:13Mais ça doit être dans ce sens-là que nous allons.
11:15Alors, le fait de récupérer une agriculture locale, urbaine,
11:19avec ce projet-là, va dans ce sens, il contribue.
11:22C'est un complément surtout urbain.
11:24Guy Bénaroche vous propose de changer complètement d'univers
11:26et de nous intéresser à la fabrication d'un objet mythique à Marseille.
11:30On ne pouvait pas venir ici et ne pas en parler.
11:33C'est évidemment la boule de pétanque,
11:35parce qu'avant de tirer ou de pointer, comme on dit,
11:37il faut être bien équipé.
11:39Hervé Rofrich va nous montrer comment il fait.
11:41Il perpétue un savoir-faire familial qui se transmet depuis,
11:45tenez-vous bien, quatre générations.
11:47La boule bleue est la plus ancienne fabrique de boules de pétanque au monde.
11:50C'est une véritable institution implantée dans le quartier du Panier,
11:53à Marseille, très connue.
11:54Toute fabriquée à la main, en respectant les normes officielles.
11:57D'ailleurs, il aimerait bien que la pétanque soit reconnue
11:59comme patrimoine culturel immatériel.
12:02Vous nous direz tout à l'heure si c'est une bonne idée.
12:04D'abord, présentation.
12:04Alors, le quartier du Panier, c'est le berceau de Marseille,
12:08mais c'est devenu aujourd'hui un quartier très touristique.
12:13J'en veux pour preuve des croisières.
12:16On en croise, là.
12:18Voilà.
12:19Parce que c'est un quartier village, en fait.
12:23Ici, au Panier,
12:25tu n'as pas l'impression d'être dans la deuxième ville de France.
12:28Nous voici au bouleau de Rome de la cathédrale La Major.
12:35Ça tombe bien.
12:36Il y a du monde qui joue.
12:42Alors là, les boules qui brillent,
12:46ce n'est pas les boules de la boule bleue.
12:48C'est la boule loisir,
12:51qu'on appelle vulgairement les boules de camping,
12:54ou boule à touristes.
12:55Non, il l'a fait.
13:04Ici, c'est l'atelier de fabrication artisanale
13:07de nos belles boules.
13:10Aujourd'hui, les premiers en face de nos boules
13:12sont externalisées.
13:13C'est donc le forgage,
13:16l'emboutissage des coquilles,
13:19leur assemblage par soudure
13:21sont réalisés par notre sous-traitant
13:23en Haute-Loire.
13:25Alors ça, c'est une opération très méticuleuse,
13:29où il faut être très précis.
13:31Le striage, là où on fait des traits sur les boules,
13:34les dessins.
13:36Et là, on peut voir que Manu,
13:38il se cale bien, il se centre bien,
13:41parce que là, il faut maîtriser les angles.
13:43Pour des boules de compétition,
13:48il y a besoin de maîtriser ces boules
13:50pour être performant.
13:52Et des boules striées
13:53vont favoriser l'accroche en main et au sol,
13:57les pointeurs en raffolent.
13:58et voilà,
14:01et ma gravure,
14:02bien centrée au milieu.
14:03Là, normalement,
14:04je dois reposer ma boule
14:05pour que j'ai un poids minimum
14:07de 700 dessus.
14:10Et voilà,
14:11j'ai 700 qu'il poids.
14:12Alors, mon travail consiste à poinçonner les boules,
14:27c'est-à-dire mettre la marque,
14:30la matière, le poids.
14:35Il y a une force à exercer,
14:38donc si on met trop de force,
14:39on peut faire des plats.
14:40Et les plats, c'est à éviter.
14:42Donc, il faut vraiment une justesse
14:44au niveau de l'exécution de la frappe.
14:48C'est Marseille.
14:51Après avoir façonné les boules,
14:53il faut les durcir
14:54pour qu'elles aient une bonne longévité.
14:56Donc, je ramoie les boules dans le four.
15:01C'est reparti pour une demi-heure de poussette.
15:10Alors, on les sort une par une
15:13et on les met dans les bacs de trame.
15:16Il faut créer un choc thermique.
15:19Un corps chaud aux molécules dilatées,
15:23quand on le saisit dans un bain froid,
15:25ça rétracte les molécules
15:27les unes sur les autres
15:29et c'est ce qui donne la dureté aux boules.
15:31Nous voici à la maison de la boule.
15:43Notre boutique muséale
15:44et ce sont les phocéens,
15:46les grecs,
15:47donc,
15:48qui ont amené
15:50les jeux de boules
15:51chez nous,
15:52en France,
15:53en Gaule
15:54et en Provence.
15:55Et à l'époque,
15:57ils jouaient avec des boules en pierre.
15:58D'ailleurs, on en voit ici.
16:00Je vous invite à regarder un peu
16:02l'histoire des boules.
16:04Voilà.
16:05Merci.
16:06Bonne visite
16:08et bonne fin de croisière.
16:10Très bien.
16:11Alors, nous sommes labellisés EPV,
16:14Entreprise du Patrimoine Vivant.
16:18Super label
16:18qui célèbre
16:20l'excellence du savoir-faire français,
16:22mais derrière ça,
16:26il n'y a pas grand-chose
16:27et notamment
16:28quand j'ai voulu créer
16:30ma boutique muséale
16:32La Maison de la Boule
16:33dans laquelle nous sommes,
16:35j'avais demandé
16:36s'il existait des aides,
16:37des accompagnements pour ça
16:39et on m'a répondu
16:40que ce n'était pas l'objet
16:42des EPV.
16:44J'espère que
16:45ça va évoluer.
16:47Alors, Hervé Rofrit,
16:48je trouve qu'il a manqué d'aides
16:49et d'accompagnements
16:50pour ouvrir sa boutique musée
16:52alors que son entreprise
16:53est labellisée
16:54Entreprise du Patrimoine Vivant.
16:56Là, ça questionne
16:57ce qu'on appelle
16:57le label EPV
16:59dont beaucoup d'artisans
17:00et d'entrepreneurs
17:00nous parlent d'ailleurs
17:01dans cette émission.
17:02Pourquoi est-il si important
17:03ce label
17:04et qu'est-ce qu'il apporte ?
17:06Économiquement,
17:06il est très important.
17:07D'abord,
17:08c'est une reconnaissance
17:09effectivement,
17:10c'est une reconnaissance
17:10en tout cas dans la profession
17:11et pour les gens
17:12qui vont être amenés
17:13à travailler avec cette profession
17:14parce que ce label-là,
17:15il permet par exemple
17:16financièrement
17:17d'avoir des aides.
17:18Oui, pour la masse salariale.
17:19Pour la masse salariale,
17:21ça permet d'avoir des subventions,
17:22ça permet d'avoir
17:23des aides européennes,
17:25ça permet enfin
17:25des spécificités,
17:27des savoir-faire
17:28qui sont assez fins
17:29et qu'on ne retrouve pas,
17:31qu'on ne peut pas industrialiser.
17:32Mais pas d'aides sur le bâtiment ?
17:33Non, il n'y a pas d'aides
17:34sur le bâtiment,
17:35ça pourrait.
17:36Ça devrait changer.
17:37Ça devrait changer.
17:38Il faudrait que ça change.
17:40Après, on n'est pas
17:40dans une période
17:41où les aides vont augmenter.
17:42Il y a une autre reconnaissance
17:43que souhaiterait Hervé Rofrich,
17:45c'est que la pétanque
17:46soit reconnue
17:47patrimoine culturel immatériel.
17:50Qu'est-ce que vous en pensez ?
17:51C'est une bonne idée, non ?
17:52C'est une excellente idée
17:53pour les Marseillers.
17:53C'est une institution.
17:54Ben oui,
17:55c'est une institution
17:56et puis qui ne nous connaît pas
17:57pour la pétanque aussi quelque part ?
17:59C'est un grand oui.
18:00C'est un grand oui.
18:02Vous tirez ou vous pointez, vous ?
18:03Alors, moi, je ne tire jamais.
18:05Moi, je pointe tout le temps.
18:06C'est vrai, moi aussi.
18:08Guy Benaroche,
18:08c'est le moment
18:09de nous faire partager
18:09votre entreprise coup de cœur.
18:11C'est un des rituels
18:12de cette émission.
18:13Vous avez choisi
18:13de nous parler de la VARAP.
18:15Qu'est-ce que c'est
18:16et pourquoi ?
18:17Alors, la VARAP, en fait,
18:18c'est une des plus grandes entreprises
18:20de l'économie sociale
18:20et solidaire en France.
18:22L'économie sociale et solidaire,
18:23c'est un modèle économique
18:24aujourd'hui qui est différent
18:25par la gouvernance
18:26et par aussi les gens
18:29qui détiennent la société,
18:31les actions, etc.
18:33Et par le fait aussi
18:34qu'elle ne distribue pas
18:35des dividendes.
18:36C'est-à-dire qu'il n'y a pas
18:37de profit distribué
18:38sous forme de dividendes,
18:39mais que c'est tout réinvesti
18:40et que tout va aux salariés
18:43et aux réinvestissements
18:44d'entreprise.
18:45Ce modèle d'économie,
18:46il est reconnu, il existe.
18:48Il représente aujourd'hui
18:4812 à 14 %
18:50de l'activité économique française.
18:52Ce n'est pas rien.
18:52Ce n'est pas rien.
18:53Et les aides qui sont données
18:54de tout type,
18:55aides fiscales,
18:56aides financières,
18:56aides administratives
18:58par l'État,
18:59l'économie sociale et solidaire
19:00aujourd'hui,
19:00elle n'est même pas
19:02de 2 %.
19:03Et sincèrement,
19:04pourquoi ne pas l'aider
19:05au moins au même niveau
19:06que l'économie traditionnelle ?
19:07Un grand coup de cœur
19:08donc,
19:09qui vient vraiment du cœur.
19:10On va parler maintenant
19:11d'un autre trésor local.
19:12Je veux parler
19:13des centons de Provence.
19:15Leur fabrication
19:15est un art ancestral
19:16et on a choisi
19:18les ateliers
19:18Marcel Carbonelle
19:19pour illustrer
19:20ce savoir-faire précieux
19:21que vous avez l'heure
19:22de connaître.
19:22Marseillais.
19:23Marseillais aussi.
19:24Ils sont une référence
19:25dans la région
19:26et ils possèdent
19:26la plus importante collection
19:28de centons de Provence.
19:29Baptiste Vitaly
19:30a repris la direction
19:31avec son frère
19:32il y a quelques années.
19:33Il nous explique
19:34comment tout cela fonctionne
19:35et il est à Marseille.
19:36Vous avez raison.
19:36On est vraiment
19:49dans le vieux Marseille
19:50puisque c'est une abbaye
19:52qui date du Haut Moyen-Âge.
19:54Tous les ans,
19:54nous organisons
19:55une bénédiction
19:56de nos centons,
19:58de nos ateliers
19:59et du personnel
20:00et ça démarre
20:02par une messe
20:02à Sainte-Victoire.
20:04Et maintenant,
20:05je vais baigner
20:05carrément l'un premier
20:07et puis les autres.
20:11Donc là,
20:11on arrive du coup
20:12dans notre atelier
20:13mais qui fait également boutique.
20:18Alors centons de Provence
20:19c'est un produit
20:20vraiment très particulier
20:21qui a été
20:22notamment popularisé
20:24après la Révolution française
20:26où les Provençaux
20:27en réaction
20:30à l'interdiction
20:31des messes de minuit
20:31sous la Deuxième République
20:35de Robespierre
20:35se sont amusés
20:37à créer en argile
20:39donc en terre
20:40des personnages
20:41de leur village
20:42le boulanger,
20:43le meunier,
20:44le berger,
20:45le poissonnier,
20:46le pêcheur,
20:46etc.
20:47se dirigeant vers une crèche.
20:49Et derrière,
20:50la tradition est née.
20:51Un des caractères particuliers
20:53de Carbonell
20:53c'est la couleur.
20:54Si vous voulez,
20:54si on prend
20:55ce garde-champêtre,
20:57on voit bien
20:58la puissance
20:58de cette couleur.
21:00Ce rendu-là,
21:00il est particulier
21:01à Carbonell
21:02parce qu'on crée
21:03nos couleurs.
21:03Ce sont des gouaches,
21:04ce n'est pas de l'acrylique,
21:05ce n'est pas de l'huile,
21:06ce sont des peintures
21:07ultra-pigmentées
21:08qu'on fabrique à l'atelier.
21:10Donc notre atelier,
21:12toujours derrière la boutique,
21:14par exemple,
21:15nous avons Olivier
21:16qui est décorateur
21:17et qui est en train
21:17de décorer des puits-niches
21:18avec un seau à l'intérieur
21:21pour laisser,
21:21ce qu'on appelle
21:22un puits-niches.
21:23Le broude noir
21:24qui est en train
21:24d'être passé,
21:25c'est une sous-couche
21:26qui va faire ressortir
21:27les détails
21:28et également donner
21:29un petit peu
21:29un aspect vieilli après.
21:31Tout à fait.
21:47Alors là,
21:48je suis en train
21:48de fabriquer une gouache,
21:50nous fabriquons nous-mêmes
21:51nos gouaches en fait
21:51qui est faite
21:53à base de pigments
21:54et de colle
21:55qui est fabriquée
21:56avec de la gomme arabique.
21:57Alors voilà mon mélange,
21:59je le coule dans les cylindres
22:01pour que le pigment
22:02soit broyé.
22:05Il ne faut plus
22:05que ça fasse de granules.
22:08Ça se verrait directement
22:09sur un centon.
22:11Et à la fin,
22:11on obtient
22:12notre verre de chrome
22:14qui est vraiment nickel.
22:16C'est ce qui fait
22:16notre renommée.
22:27On va prendre un moule
22:30de roi noir
22:31qu'on va mouler.
22:34C'est des vieux moules,
22:35c'est Monsieur Carbonin
22:36qui les a créés.
22:39Alors,
22:40on prend de l'argile,
22:41un petit boudin.
22:42On appelle ça
22:43dans le jargon des centons
22:44une carotte.
22:47Je moule en premier
22:48le nez
22:48et je l'étale
22:50en appuyant
22:54bien fort.
22:55Je lisse
22:56pour les détails
22:58du dos.
22:59Je vais le mettre
22:59sur la presse.
23:06Je vois mon moule
23:07bien fermé
23:08sur les côtés,
23:10tout autour.
23:11Il n'y a pas d'espace.
23:13On racle
23:13d'un côté
23:14et après de l'autre.
23:16j'enlève le surplus.
23:22L'étape suivante,
23:23c'est une fois
23:23sorti du moule,
23:24on doit ébarber.
23:26Enlever ce surplus-là.
23:33Une fois ébarbé,
23:35on nettoie
23:36avec un pinceuil de l'eau
23:37et s'il y a
23:38des aspérités,
23:40on les gomme.
23:41Des petites imperfections,
23:43ça dépend.
23:43On peut revoir
23:45le centon.
23:46Si on l'a mal moulé,
23:48on peut le rectifier.
23:52On est sur des produits
23:53à petit prix,
23:54alors que c'est
23:54des petites œuvres d'art
23:56et qu'elles se vendent
23:56autour de 20 euros TTC.
23:58On aimerait
23:59plus s'embaucher,
24:00on aimerait
24:00dans certains cas
24:01pouvoir augmenter
24:02certaines personnes,
24:02etc.
24:03Mais vraiment,
24:04on a un énorme frein
24:05sur le coût du travail
24:07et je pense
24:08qu'un dispositif
24:09très ciblé
24:10sur ce type de métier
24:11vraiment en voie
24:12de disparition
24:13pour exonérer
24:14tout ou partie
24:15des charges sociales
24:15pesant sur le travail,
24:17ça serait vraiment intéressant
24:19pour les entreprises
24:19comme la nôtre.
24:21Voilà une question
24:22très précise,
24:23Guy Benaroche,
24:24de la part de Baptiste Vitaly.
24:25Et si on exonérait
24:26de charges
24:27les entrepreneurs
24:28sur des métiers
24:29ciblés,
24:30ceux qui sont en voie
24:30de disparition
24:31et qui perpétuent
24:32des savoir-faire ?
24:33C'est une des possibilités
24:34effectivement
24:34qui peut exister
24:35pour les aider.
24:37Les charges,
24:37en fait,
24:38sont des cotisations
24:38en fait,
24:39en réalité.
24:40Mais on pourrait
24:41exonérer
24:41certaines entreprises.
24:42Il a du mal
24:43à embaucher,
24:44il ne peut pas
24:44augmenter ses salariés.
24:45Mais oui,
24:45je comprends ça.
24:46Mais il faut trouver
24:47des ressources ailleurs.
24:48Donc en fait,
24:48moi je sais très bien,
24:50je vais vous dire
24:51où c'est qu'il faut
24:51aller les prendre.
24:52Dites-nous !
24:53La taxe Zuckman,
24:54par exemple,
24:54vous voyez,
24:54il faut aller chercher,
24:56c'est les gens
24:56qui ont plus de
24:57X milliards de patrimoine
24:59et on ne veut pas
25:00leur prendre 0,02.
25:01Et ça ne les gêne pas
25:02dans la réalité.
25:03Et on nous explique
25:03qu'ils vont partir
25:04à l'autre bout du monde.
25:04Mais ils vont partir
25:05à l'autre bout du monde
25:06dedans.
25:06Ils sont aussi patriotes
25:07normalement
25:07que vous et moi.
25:08La fabrication artisanale
25:10de centons,
25:10ça fait quand même
25:11rayonner toute la région.
25:12Baptiste Vitaly
25:13vend 100 000 centons
25:14par an
25:15dans le monde entier.
25:16L'image d'un département
25:17se joue aussi là-dessus
25:18sur ces entrepreneurs ?
25:19Absolument.
25:21Il y a un certain nombre
25:21de centonniers,
25:22c'est vraiment un métier d'art
25:23qui est perpétué
25:24avec un savoir-faire spécifique
25:26et on ne retrouve ça
25:27nul par ailleurs.
25:28C'est-à-dire que
25:28toutes les crèches,
25:29si c'est des vrais centons
25:30et pas des trucs en plastique
25:31achetés en Chine
25:32et qu'on peut apporter ici
25:33alors qu'on ne devrait pas...
25:34Et ça,
25:35ça se situe en Provence
25:36et donc c'est quand même
25:37quelque chose de particulier.
25:38Une grande fierté locale.
25:40Un dernier petit rituel
25:40avant de se quitter.
25:41Guy Véna Roche,
25:42si vous deviez nous donner
25:43trois bonnes raisons
25:44de venir nous installer
25:45ici dans les Bouches-du-Rhône,
25:47quelles seraient ces raisons ?
25:48Alors, écoutez,
25:49je vous dirais
25:49ne venez pas vivre
25:50dans les Bouches-du-Rhône
25:51parce que déjà...
25:52C'est bien la première fois
25:54qu'on a droit à cette réponse.
25:55Ça paraît absurde.
25:56Oui, il faut venir dans les Bouches-du-Rhône,
25:58bien sûr,
25:59pour des tas de raisons
26:00par la richesse culturelle,
26:01par la richesse aussi
26:05très diversifiée.
26:07C'est une très belle région.
26:08Et quand je vous dis
26:09qu'il ne faut pas venir
26:09parce qu'en fait,
26:10il ne faut pas perdre
26:10toutes les raisons
26:12que je viens d'exprimer
26:13qui sont celles
26:14qui vous font avoir envie
26:15de venir à Marseille.
26:16Il ne faut pas les perdre.
26:17Alors, il y a deux grands outils
26:18de mixité à Marseille.
26:20C'est le fait que les gens
26:21peuvent vivre au milieu
26:22de la ville
26:23tout en étant des quartiers pauvres.
26:24Et le deuxième,
26:25c'est l'OM.
26:26On n'a pas parlé de l'OM,
26:26mais l'OM,
26:27c'est un outil de mixité sociale.
26:28Et après,
26:29quand on enlève
26:30ces outils de mixité,
26:31celui de l'habitat
26:31est important.
26:32Quand on rénove l'habitat,
26:34mais qu'on le réhabilite
26:35et que ça oblige les gens
26:37qui vivaient au centre-ville
26:39à aller vivre en périphérie
26:40pour faire la place
26:41à des gens
26:41qui arrivent de l'extérieur,
26:43qui travaillent à l'extérieur,
26:44y compris à Paris,
26:45et qui ensuite viennent ici
26:46vivre le week-end,
26:47je dis là,
26:47il faut faire attention.
26:48D'accord.
26:49Bon, le message est passé,
26:50c'est intéressant.
26:51Vous êtes le premier
26:51à nous dire cela.
26:52Merci Guy Bénaroche
26:53de nous avoir accueillis
26:54sur vos terres.
26:54Merci aussi aux équipes
26:55du Tiers Lab des Transitions
26:56qui a accueilli ce tournage
26:58et puis émission à retrouver,
26:59vous le savez maintenant,
27:00en replay sur notre plateforme
27:02publicsénat.fr.
27:03À très vite.
27:04Merci beaucoup.
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