- il y a 6 semaines
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans les informés, votre rendez-vous de décryptage tous les matins jusqu'à 9h30.
00:13Retour sur deux événements qui font l'actualité sur France Info Radio et France Info TV, canal 16 de la TNT.
00:21Bonjour Renaud.
00:21Bonjour Agathe.
00:22Et ce matin nous accueillons Myriam Ancawa, présentatrice de la tranche 18-20 les vendredis, samedis, dimanche sur France Info TV.
00:30Bonjour Myriam.
00:30Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:32Et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Op.
00:36De la rédaction, pardon, je vais y arriver.
00:38Bonjour Sylvain.
00:40On commence Renaud avec notre premier débat, Sébastien Lecornu, un Premier ministre de rupture.
00:45C'est en tout cas ce qu'a annoncé le nouveau Premier ministre, le troisième depuis la dissolution, le cinquième depuis la réélection d'Emmanuel Macron en 2022,
00:55lors de la passation de pouvoir hier à Matignon avec son prédécesseur, donc François Bayrou.
01:00Rupture, c'est le mot utilisé par Sébastien Lecornu lors d'une allocution particulièrement brève, trois minutes,
01:05la plus courte allocution de tous des 28 premiers ministres qui sont succédés à Matignon depuis les débuts de la cinquième République.
01:12Il faut qu'on arrive à mettre fin au fond à ce double décalage, le décalage entre la situation politique et le décalage avec ce qu'attendent légitimement nos concitoyens et nos concitoyens.
01:23Alors pour cela, il va falloir aussi changer, être sûrement plus créatif, parfois plus technique, plus sérieux dans la manière de travailler avec nos oppositions.
01:34Mais je le dis aussi, il va falloir des ruptures.
01:36Des ruptures sur la forme, mais aussi sur le fond, dit Sébastien Lecornu.
01:40Pas simple de rompre sur le fond lorsqu'on est ministre depuis déjà huit ans, lorsqu'on est un fidèle d'Emmanuel Macron.
01:48Lorsque d'ailleurs beaucoup disent que c'est pour ça, à cause de cette fidélité qu'Emmanuel Macron a donc choisi en quelque sorte de nommer son nombre à Matignon.
01:55Certains ne croient pas vraiment, en tout cas exhortent plutôt Sébastien Lecornu à s'affranchir.
02:02C'était le cas, il y a quelques minutes sur ce plateau, de l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin.
02:06Quand on est nommé Premier ministre, on peut estimer, quand on fait de la politique politicienne, qu'on a des devoirs vis-à-vis du Président de la République.
02:13Mais il a d'abord un devoir vis-à-vis des Français.
02:15Et là, il est temps de s'émanciper.
02:17On ne va pas jouer éternellement les petits garçons qui amusent le Président un verre de whisky à la main en racontant des histoires.
02:22Il ne doit pas être le gentil toutou de M. le Président.
02:26Alors Sébastien Lecornu, quand il parle de rupture, est-ce que c'est du théâtre, Miriam Mankawa, ou on peut y croire ?
02:32Non, non, ce n'est pas du théâtre.
02:34Non, non, non, ce mot-là, il a forcément été calibré avec l'Elysée.
02:39C'est vraiment le dernier Premier ministre.
02:42C'est le Premier ministre de la dernière chance.
02:45Il rentre en négociation à 20% d'opinion favorable.
02:49C'est très, très, très bas.
02:50Même François Bayrou, quand il était nommé après Michel Barnier, était plus haut.
02:55Donc là, tout le monde a très bien compris que l'admission était extrêmement difficile, voire impossible.
03:02Et donc rupture, oui, il y aura des ruptures sur le fond.
03:05La question, c'est combien de ruptures ?
03:07Il y aura forcément une négociation sur la fiscalité des hauts revenus, pas forcément la taxe Zuckman dans son dispositif existant de l'économiste et du contre-budget du Parti Socialiste.
03:20Mais il y aura un geste là-dessus.
03:21Il y aura aussi sans doute des choses sur l'année blanche, sur la question des deux jours fériés.
03:26Vous pouvez les enterrer.
03:27Donc moi, je ne pense pas du tout qu'on est dans la surenchère verbale.
03:32Il y a vraiment une nécessité de lâcher.
03:35Et d'ailleurs, c'est intéressant parce que les socialistes, ils entrent en négociation extrêmement haut.
03:40Ils bombent le torse.
03:41Vous avez un négociateur du budget philibrin qui connaîtra bien Sébastien Lecornu, député socialiste de l'heure, qui a écrit ce contre-budget et qui vous dit
03:50« Ouh là là là là là, pas question de rentrer finalement dans cette négociation parce qu'au final on va perdre du temps ».
03:58C'est un modéré.
03:59Donc vous avez aujourd'hui des socialistes qui veulent du très très lourd.
04:02La question, ça va être comment réussir à trouver la voie de passage sans perdre les républicains.
04:08Mais je pense qu'Emmanuel Macron a très bien compris que oui, il va falloir des ruptures.
04:13La question, c'est jusqu'où la rupture ?
04:15Sylvain Courage, vous y croyez à la rupture ?
04:17C'est un mot très utilisé et un peu usé en politique.
04:20Je pense quand même que c'était un double message.
04:22C'était un message à l'homme qui était juste à côté de lui, François Bayrou, pour dire « Je ne vais quand même pas faire exactement comme vous ».
04:28Parce qu'on a vu que la méthode…
04:29Oui, il lui a même parlé de créativité, de sérieux.
04:32C'était juste dosé, mais c'était quand même une petite pique à l'encontre de son prédécesseur.
04:41Et puis c'est évidemment un mot qui est adressé à la gauche, mais qui est très vague, comme vient de le rappeler Myriam.
04:49Les négociations n'ont pas encore commencé, mais il indique qu'il est prêt à quelques concessions.
04:54Ça veut dire que, parce que depuis le début, ce qui coince, c'est qu'Emmanuel Macron ne veut pas qu'on remette en cause sa politique pro-business.
05:01La rupture, peut-être que ça signifie qu'il va falloir qu'on se fasse mal et qu'on accepte un geste pour les plus riches.
05:06On n'a pas le choix.
05:07Oui, là on voit bien que ça revient.
05:09C'était déjà un peu inscrit dans le projet de loi de finances défendu par François Bayrou.
05:16Probablement, c'est sur ce terrain-là qu'un signal va être lancé.
05:19Mais il y a aussi la question des retraites, puisque les socialistes ont aussi rouvert ce dossier, alors là, ô combien douloureux, de la réforme des retraites.
05:26Et là, apparemment, Sébastien Lecornu a l'intention de relancer le conclave.
05:33C'est-à-dire d'essayer de faire aboutir ce que François Bayrou avait ouvert.
05:37Donc il y a de la continuité dans la rupture.
05:39Le problème de Sébastien Lecornu, il a un nom, c'est Emmanuel Macron, très clairement.
05:44Birey Mankawa évoquait tout à l'heure, à juste titre, le fait qu'il était seulement à 20% d'opinion favorable.
05:48Ce qui est un record extrêmement bas.
05:50Mais en fait, il n'y a pas d'impopularité de Sébastien Lecornu.
05:53Les Français n'en veulent pas à Sébastien Lecornu, ils ne le connaissent pas, d'ailleurs.
05:56D'ailleurs, c'est une autre question.
05:57Il est ministre depuis 8 ans.
05:58Je pense que l'écrasante majorité des Français ont découvert hier le nom de Sébastien Lecornu
06:03et ont appris qu'il était au gouvernement depuis 2017.
06:06Donc cette impopularité qu'on mesure dans ces sondages, ce n'est pas contre Sébastien Lecornu, c'est contre Emmanuel Macron.
06:11Et le problème auquel il se heurte, c'est que pour l'instant, Emmanuel Macron continue de dire et de répéter
06:17qu'il n'est pas question de remettre en cause la fiscalité, sa politique fiscale, sa politique de l'offre,
06:24qu'il n'est pas question de nouer, de conclure des compromis qui abîmeraient le pays,
06:31qu'il n'est pas question de toucher à la réforme des retraites qui est bonne pour le pays.
06:34Emmanuel Macron lui considère que la droite et la gauche ont de toute façon un intérêt vital
06:40finalement à s'entendre avec le bloc central, parce que sinon ils disparaîtront.
06:44C'est une question de survie pour eux.
06:45Donc c'est toujours ce fameux appel à la responsabilité.
06:48Le chef de l'État le lance depuis déjà un moment.
06:51Mais sur le fond, en tout cas, Emmanuel Macron n'a donné aucune indication susceptible
06:56de donner corps à cette rupture.
06:58Donc le problème, c'est de savoir si Sébastien Lecornu va pouvoir le convaincre
07:02ou s'affranchir d'Emmanuel Macron pour justement donner tous ces gestes
07:07que vous évoquiez à l'opposition.
07:08Maintenant, juste un dernier rappel, c'est qu'il y a un autre ex-chouchou
07:12du président de la République et héritier potentiel qui avait été nommé à Matignon.
07:17Il sait ce qu'il en coûte de s'affranchir du président de la République.
07:21C'est Gabriel Attal.
07:22Ça a été la dissolution et la porte au bout de six mois.
07:24C'est pour ça qu'on va voir la méthode Lecornu,
07:26la rupture au risque de perdre les Républicains.
07:29Sylvain Courage aussi.
07:29Oui, bien sûr.
07:30Il faudra mesurer, jauger.
07:32La difficulté, c'est d'arriver à obtenir la neutralité des socialistes sur le budget
07:36sans perdre le soutien de LR.
07:38Alors lui, il vient de LR.
07:39C'est son affiliation première.
07:42Donc il a quand même un capital de ce côté-là.
07:45On sait qu'il a des attaches.
07:47Et puis maintenant, il faut aller en direction des socialistes.
07:51Alors il cajole Olivier Faure, apparemment.
07:53Il passe des coups de fil.
07:54Mais pour l'instant, rien n'a démarré.
07:55C'est vrai que les socialistes qui ont déjà fait l'effort il y a un an,
07:58cette fois, espèrent en retirer plus.
08:00Et probablement, ils peuvent obtenir plus.
08:03Emmanuel Macron, disait Dominique de Villepin tout à l'heure,
08:06n'a pas tiré les leçons des législatives.
08:09Il n'a pas avancé.
08:10Il reproduit les mêmes erreurs en renommant Premier ministre du Bloc central.
08:13Miriam Mankawa, est-ce que cette fois, vous pensez qu'Emmanuel Macron est prêt à se remettre en cause ?
08:19Ça va continuer comme avant.
08:20À l'Élysée, on pense que de toute façon, la dissolution profiterait au pôle de radicalité dans le pays et au Rassemblement national.
08:30Le président de la République parie sur le fait que les socialistes ne veulent pas de la dissolution.
08:35Ce n'est pas si sûr, en fait.
08:37Ce n'est pas ce qu'ils disent, en tout cas.
08:38Olivier Faure, hier, disait « on n'a pas peur ».
08:40Quand on regarde les sondages, les intentions de vote, d'abord, il y a un vent de dégagisme dans le pays.
08:44C'est la phrase de Jean-Luc Mélenchon.
08:46Mais quand on regarde les sondages, les Français, pour 60% d'entre eux, veulent à la fois la dissolution et la démission du président de la République.
08:54Donc, il faut regarder ces chiffres en face, si j'ose dire.
08:58Et le pays, quand Dominique de Villepin dit maintenant « les gestes, évidemment, des Français, n'est pas le ministre ».
09:02Même Dominique de Villepin, il est le dégagisme.
09:05C'est vrai.
09:06Bon, donc ça, il ne peut pas l'ignorer.
09:08Et les socialistes se disent, ils commencent, alors je pense que c'est un argument de négociation.
09:15Ils ne veulent pas vraiment la dissolution.
09:16Mais, en tout cas, ils disent « regardons les sondages, avec les écologistes et les communistes, on est deuxième force politique.
09:24On arrive à devancer les insoumis ».
09:27Le rêve des socialistes, c'est, au fond, de se retrouver dans des duels, dans 70% des circonscriptions, face au RN,
09:34et de finir par, voilà, s'imposer comme la gauche la plus forte avant les municipales et présidentielles.
09:42Bon, c'est extrêmement risqué.
09:44C'est extrêmement risqué parce qu'effectivement, il y a ce vent de dégagisme.
09:48On l'a vu quand même un peu hier.
09:49On va en parler avec le mouvement au bloc contre vous.
09:52Donc, le pari est très risqué.
09:54Moi, je ne suis pas certaine qu'il fallait absolument un socialiste ou un ex-socialiste à Matignon qui connaisse le logiciel du PS
10:00parce qu'il ne faut pas perdre la droite.
10:03Le Cornu, c'est quelqu'un, c'est une tombe.
10:06C'est quelqu'un qui sait négocier.
10:08Il les connaît tous.
10:09Il connaît aussi Marine Le Pen.
10:11Donc, il va tenter cette voie de passage.
10:13Il faudra sauver sans doute la politique de l'offre.
10:15Mais c'est les entreprises qui vont compter pour le président de la République.
10:18Plus trop les ultra-riches.
10:21Donc, je pense qu'il y a une dernière chance.
10:23Après, on va vers l'incertitude.
10:26Avec l'Assemblée telle qu'elle est, un Premier ministre issu du Bloc central, c'est logique, arithmétiquement et politiquement.
10:32Avec cette Assemblée, c'est là où se trompe Dominique de Villepin.
10:35Pourquoi ? Parce qu'il y a un ensemble sur lequel est supposé s'appuyer ce Premier ministre
10:38qui est de l'ordre de 210 députés avec LR.
10:41On a vu que ça, c'était Free Tech Bayou.
10:42Si vous nommez un socialiste comme Olivier Faure ou un autre, par exemple, c'était 121 députés
10:47puisque les Insoumis ont déjà dit que, en ce moment, on ne le soutiendrait pas
10:50mais ils étaient même prêts à censurer un Premier ministre socialiste.
10:52Donc, vous ajoutez socialiste, écologiste, communiste, vous arrivez à 121.
10:56Donc, il n'y a pas d'autre majorité relative, toute relative, supérieure à celle-là.
11:00Le problème, ce n'est pas que ce Premier ministre soit issu du Bloc central.
11:03Le Bloc central étant, comme son nom l'indique, central.
11:06Évidemment, si vous voulez rassembler à droite et à gauche, vous êtes obligé de piocher plutôt quelqu'un au centre.
11:12Mais c'est la feuille de route, encore une fois.
11:13C'est la mission, c'est-à-dire, sur le fond, est-ce que ce Premier ministre a mission et liberté
11:18de revenir sur un certain nombre de réformes qui sont rejetées,
11:22de remettre en chantier la réforme des retraites,
11:24de changer la politique fiscale, d'aller vers une taxation des plus revenus,
11:29d'enterrer, évidemment, la suppression des deux jours fériés annoncée par François Bayrou.
11:32Donc, le problème, c'est un problème de fond.
11:33Et puis, un tout dernier point, c'est que ce problème ne peut pas être résolu simplement par un changement de méthode,
11:41par une méthode plus sérieuse, plus professionnelle, c'est-à-dire rencontrer, discuter avec tout le monde en permanence.
11:47Parce que, souvenez-vous, d'abord, Michel Barnier et François Bayrou, ils ont commencé de la même façon.
11:51Ils ne l'ont peut-être pas fait très longtemps, certes,
11:53mais ils ont commencé par rappeler tout le monde, rencontrer tout le monde, etc.
11:56Et deuxièmement, qui est-ce qu'il fait, surtout depuis 2022, depuis qu'il a été réélu,
11:59faute de majorité absolue, c'est Emmanuel Macron qui passe son temps à inventer des instances
12:05dont on a parfois déjà oublié le nom, les fameuses rencontres dites en format Saint-Denis,
12:10ça c'était avec tous les chefs de parti, donc toutes les oppositions,
12:13le Conseil national de la refondation, vous vous en souvenez ?
12:17Là aussi, il fallait mettre tout le monde autour de la table, pas seulement les politiques d'ailleurs,
12:21pour discuter avec tout le monde, etc.
12:22Ça n'a jamais fonctionné. Pourquoi ? Parce que vous pouvez être un pro de la discussion et empiler les instances.
12:28Si sur le fond, vous n'avez pas de grains à moudre, comme disait un ancien leader syndicaliste,
12:32à offrir à vos opposants, évidemment, ça n'avancera pas.
12:35Un tout petit mot, Sylvain Courage, tout à l'heure, Dominique de Villepin sur France Info disait
12:38François Bayrou a voulu viser trop haut, Michel Barnier aussi, 44 milliards, c'est absurde,
12:43alors que l'Union Européenne nous demande 15 milliards d'économies.
12:45Peut-être qu'il faut aussi faire un peu plus preuve d'humilité, revoir à la baisse les objectifs.
12:50Il avait l'air de dire que ce n'était pas difficile, que si on diminuait la somme, ça irait.
12:53C'est probablement la première concession qui va être faite d'abaisser le niveau de l'effort
12:58qui a en plus provoqué une réaction sociale.
13:03On va le voir probablement le 18 septembre avec les syndicats qui vont rentrer dans la protestation.
13:10Donc effectivement, la première marge, c'est celle-là, afficher un objectif un peu plus modeste
13:17et faire comprendre à Bruxelles que compte tenu de l'état du pays, on ne peut pas faire plus.
13:22Dans un instant, bloquons tout, flop ou succès.
13:26Mais tout de suite, il est 9h19 et c'est l'Info en une minute avec Maureen Suignard.
13:31Une nouvelle conséquence de l'intrusion dans le ciel polonais hier par des drones présumés russes.
13:36La Pologne, membre de l'Union Européenne et membre de l'OTAN, annonce ce matin limiter son trafic aérien à sa frontière orientale.
13:42Restrictions en vigueur jusqu'à début décembre pour des raisons de sécurité nationale.
13:47Le pays demande aussi une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU.
13:52La patronne du syndicat de la CFDT estime que la journée de mobilisation bloquant tout hier a permis d'exprimer les colères.
13:59Colère contre l'austérité budgétaire.
14:01Elle demande au nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu de penser différemment de son prédécesseur pour la construction du futur budget
14:08et maintient son appel à la mobilisation le 18 septembre prochain.
14:12Le parquet de Paris évoque une volonté manifeste de provoquer le trouble au sein de notre nation.
14:17Dans cette affaire, des têtes de cochons ont déposé devant des mosquées en région parisienne cette semaine.
14:22Les suspects sont de nationalité étrangère et ont aussitôt quitté le territoire.
14:27Les Français de 16 ans consomment moins de cigarettes, d'alcool et de cannabis.
14:31La France se situe désormais en dessous de la moyenne européenne.
14:34L'initiation au cannabis a par exemple été divisée par 3 en 10 ans.
14:38Cela concerne un peu plus de 8% des jeunes de 16 ans en 2024.
14:45France Info
14:46Les informés, Renaud Deli, Agathe Lambret.
14:52Les informés continuent avec Myriam Ancawa aux manettes du 18-20 vendredi, samedi, dimanche sur France Info TV.
14:57Sylvain Courage, directeur agent de la rédaction du Nouvel Obs.
15:00On passe à notre deuxième débat, Renaud Deli.
15:03Bloquons tout, stop ou encore ?
15:05Il y a donc le nombre de participants, d'une part, pour mesurer l'importance de ce mouvement,
15:10entre 175 000 selon le ministère de l'Intérieur et 250 000 selon la CGT,
15:14soit un peu plus que ce qu'envisageaient les renseignements généraux dans une note le 1er septembre.
15:19Les renseignements généraux n'évoquaient qu'à 100 000 participants.
15:22Il y a le nombre d'actions, 812 actions recensées, 550 rassemblements, 262 blocages.
15:27Mais il y avait évidemment l'objectif qui était assez élevé, bloquons tout.
15:30Ça, le pays n'a pas été bloqué loin de là.
15:33Et puis il y a eu aussi des violences, des dégradations, des saccages et des affrontements avec les forces de l'ordre.
15:37Alors comment interpréter cette journée ?
15:39En tout cas, du côté du ministre de l'Intérieur qui avait déployé des effectifs massifs,
15:4480 000 personnels de la police qui avaient été réquisitionnés,
15:48enfin qui étaient en charge de maintenir l'ordre,
15:50Bruno Retailleau justement à lui de réessayer un bilan globalement positif de l'action des forces de l'ordre.
15:58La mise en échec de celles et ceux qui voulaient bloquer le pays.
16:02Nous avons précisément mis en échec cette stratégie et les bloqueurs n'ont pas bloqué la France.
16:09Il y a eu de très très nombreuses tentatives.
16:12Donc on est très mobilisés, on reste extrêmement prudents
16:16et nous verrons dans les heures à venir les consignes qui ont été données.
16:20Pour envisager d'éventuelles poursuites de ce mouvement.
16:25Alors la France n'a pas été bloquée, mais il y a eu une mobilisation significative.
16:30On le voit d'ailleurs, le ministre de l'Intérieur lui-même est prudent quant à la suite éventuelle de ce mouvement.
16:34Peut-il s'amplifier, durer, s'enraciner ?
16:37Ou s'agissait-il d'un feu de paille et finalement d'une seule journée qui ne donnera pas lieu à se poursuivre ?
16:45Est-ce qu'on peut parler d'échec, Sylvain Courage ?
16:47On peut parler d'une mobilisation assez faible.
16:49200 000 manifestants, si on rapporte ça au corps électoral français, il y a 49 millions de Français en âge de voter.
16:54Ça fait 0,4%.
16:55Donc c'est quand même assez faible.
16:58On peut aussi souligner la mobilisation des forces de l'ordre.
17:02Parce que 80 000 policiers, ça fait presque un policier pour deux protestataires.
17:07Donc on comprend ce que c'est...
17:0780 000 policiers selon la police et selon les syndicats.
17:10Voilà, là tout le monde était d'accord sur le chiffre et c'est ça aussi qui est important.
17:14Enfin, je veux dire, qui explique la journée.
17:16C'est-à-dire qu'il y a eu des tentatives, donc c'est pas nul, il y a eu une mobilisation.
17:19Mais en face, le dispositif était quand même assez redoutable et du coup, les dispersions sont intervenues rapidement.
17:24Bon, il y a eu évidemment des échauffourées et quelques dégradations.
17:27Mais globalement, ça a été d'abord très tenu par la police, je crois qu'on peut le dire.
17:31Et parce qu'il n'y avait pas assez de monde pour déborder la police.
17:33Donc est-ce qu'il y aura à l'avenir plus de monde pour déborder la police ?
17:36Rendez-vous le 18 septembre.
17:38Ou là, les syndicats, l'intersyndical, c'est-à-dire vraiment un front uni des syndicats,
17:42a appelé à la grève et à la manifestation.
17:45Donc là, il y aura des cortèges plus importants.
17:47On verra vraiment la photographie de l'état d'exaspération du peuple de France.
17:54Pour l'instant, c'est pas du tout la grève générale qu'avait décrété Jean-Luc Mélenchon,
17:59qui bien sûr a vu des signes positifs et nous explique que la révolution citoyenne est en marche.
18:02Mais ça fait tellement longtemps qu'il l'annonce qu'on peut peut-être réserver notre jugement.
18:07Qu'est-ce que cela dit de la suite, Méroman Kawa ?
18:09Il est trop tôt pour savoir ? On peut déjà se dire, bon, ça ne va pas être les gilets jaunes,
18:13ça ne va pas être la même ampleur ? On n'en sait rien ?
18:15Alors, ce n'est pas du tout comme les gilets jaunes.
18:18Les gilets jaunes, c'est quelque chose d'assez homogène, en fait, dans les revendications,
18:23même si ce n'était pas un mouvement structuré.
18:25Oui, au début, c'était quand même assez disparate.
18:27Oui, mais ça part quand même de la taxe sur le carburant, la fameuse taxe carbone,
18:31et puis ça dérive sur une question démocratique, avec le fameux référendum d'initiative citoyenne.
18:37Et il y a cette explosion du problème du pouvoir d'achat de gens qui sont collés au SMIC.
18:42Et ça raconte quand même un creuset français.
18:45Et on le retrouve aujourd'hui, on est sur cette préoccupation principale des Français.
18:49Le pouvoir d'achat, le travail ne paie pas assez dans notre pays.
18:54Et je crois que c'est le défi principal qui va être sur la table du prochain Premier ministre
18:59et du prochain Président de la République.
19:01Quand on se compare, c'est catastrophique cette question-là.
19:04Et ce mouvement est né aussi du budget de François Bayrou, qui est des 44 milliards.
19:07Oui, mais c'est un rassemblement de colère.
19:08Moi, j'ai trouvé particulier du fait qu'on pouvait dire,
19:11oui, les gens sont en colère, ils ont différentes colères.
19:14Il y avait beaucoup de lycéens, il y avait des étudiants,
19:16il y avait des sympathisants insoumis.
19:18Il y avait aussi une réminiscence des gilets jaunes.
19:22Le pouvoir d'achat, ça reste un problème.
19:23Donc oui, il y avait ça.
19:25D'ailleurs, 200 000, c'est vrai, ce n'est pas rien.
19:27C'est plus que le 1er mai.
19:29Il y aura sans doute encore des mobilisations.
19:31Et oui, c'est vrai, la mobilisation des forces de l'ordre a permis de contenir ce mouvement.
19:35Ce mouvement, ce n'est pas rien, mais ce n'est pas un mouvement.
19:38Pour moi, c'est plutôt, à l'heure actuelle, des mouvements.
19:40Le 18, c'est beaucoup plus clair.
19:43Et dans les revendications, et dans la structuration.
19:46C'est l'intersyndical qui l'appelle à manier.
19:47Là, vous avez le monde du travail, et c'est la question du pouvoir d'achat qui va se poser,
19:51qui sera dans la rue, et à mon avis, largement au-delà des 200 000.
19:55C'est à la fois plus clair et plus simple pour le gouvernement.
19:57D'ailleurs, le 18, c'est une manifestation plus traditionnelle avec des syndicats.
20:00Plus clair, plus simple.
20:00Ça dépend évidemment d'abord de l'affluence et ensuite de la réponse qui sera celle du gouvernement.
20:05Ce mouvement bloquant tout, qui n'est pas né d'ailleurs du budget de François Bayrou, qui a été attisé.
20:09Non, mais c'est ce que je dis, oui, ça a attisé les revendications.
20:10Chronologiquement, c'est vrai qu'en fait, ça s'est lancé, comme on le sait, sur Télégram et sur d'autres réseaux sociaux.
20:15Il y avait Nicolas qui paye, il y avait différents mouvements qui se sont appelés.
20:18Non, d'ailleurs aussi avec un certain nombre d'influences étrangères qui ont participé à ça aussi, d'ailleurs sur les réseaux sociaux.
20:23Et c'est vrai que ça a été attisé par les annonces de François Bayrou.
20:26Je pense que la sociologie n'est pas la même que celle des Gilets jaunes.
20:28Les Gilets jaunes, c'était des mobilisations le samedi, le week-end.
20:31C'est-à-dire des gens qui travaillent en semaine avec effectivement des petits salaires.
20:35Il y avait au cœur ce problème du pouvoir d'achat, d'où d'ailleurs le fait que ça s'enflamme sur le carburant.
20:40Là, c'était une mobilisation en semaine.
20:42C'était plutôt plus jeune.
20:43Il y avait sûrement une présence plus importante de salariés des services publics,
20:47de la fonction publique.
20:49Ce n'est pas la même sociologie.
20:50Et puis, il y avait une présence beaucoup plus importante des militants insoumis, très clairement.
20:53Assumé d'ailleurs et revendiqué encore par Jean-Luc Mélenchon hier sur son blog.
20:58C'est important cette présence des insoumis dans le mouvement ?
21:01Oui, très clairement.
21:02Oui, bien sûr.
21:03Hier, c'était manifeste.
21:05Donc, c'est à la fois...
21:07Ça n'a pas l'ampleur du tout des Gilets jaunes à ce stade.
21:10Et ce n'est pas un triomphe hier, loin de là.
21:12Ce n'est pas un succès cette mobilisation.
21:14Et en même temps, je pense que c'est encore plus compliqué pour le gouvernement
21:17d'y répondre, au vu des revendications disparates, extrêmement floues, etc.,
21:21et de l'organisation encore difficile à percevoir,
21:25que ne l'étaient les Gilets jaunes.
21:26Donc, si jamais...
21:27Si ça prend de l'ampleur et si ça dure,
21:29je pense que ce sera vraiment extrêmement lourd,
21:31un défi très lourd pour le gouvernement.
21:33Mais il n'est pas du tout dit que ça dure et que ça prenne de l'ampleur.
21:36L'un des premiers défis de Sébastien Lecornu.
21:39On en reparlera.
21:40Merci beaucoup, les informés.
21:41Myriam Ancawa, présentatrice du 18-20 sur France Info TV,
21:45les vendredis, samedis, dimanches.
21:47Et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvelle Obs.
21:50Merci, Renaud.
21:51On se retrouve lundi.
21:52À lundi, Agathe.
21:53Voilà.
21:54Et vous retrouvez les informés ce soir aussi, à 20h, avec Victor Maté.
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