Le Premier ministre François Bayrou est sur un siège éjectable, à moins d'une semaine du vote de confiance par les députés, prévu le 8 septembre. Le chef du gouvernement poursuit cette semaine ses consultations. Marine Le Pen et Jordan Bardella s'exprime dans le cadre d'un micro tendu à la sortie de leur entretien avec le Premier ministre.
00:00Il met au Premier ministre ce que nous disons publiquement depuis qu'il a annoncé soumettre sa responsabilité à un discours de politique générale,
00:09à savoir que nous étions en désaccord total avec les orientations qu'il a lui-même prises en acceptant la fonction de Premier ministre
00:17et qui sont celles menées par Emmanuel Macron depuis son élection en 2017,
00:23qu'il y avait dans ses annonces notamment budgétaires des lignes rouges,
00:27qui nous apparaissait extrêmement nocifs pour le pays et surtout extrêmement injustes pour les Français,
00:34que les mauvaises économies de la mauvaise dépense publique n'étaient pas traitées, à savoir le pouls exorbitant de l'immigration,
00:43l'augmentation de la contribution de la France au but de l'Union européenne quand nos partenaires européens réussissent à obtenir des rabais,
00:49que la lutte contre la fraude fiscale, sociale, la fraude aux importations notamment n'était pas conduite
00:54et que les économies dans le train de vie de l'État qui n'étaient pas faites faisaient dire à beaucoup de Français
01:01que les annonces qui ont été faites sont injustes et qu'on ne peut pas demander des efforts toujours aux Français qui travaillent
01:07quand les Français voient l'État ne pas se serrer la ceinture et continuer à gaspiller de l'argent public.
01:12Donc le miracle n'a pas eu lieu et évidemment que cet entretien, même si encore une fois il y a du respect pour la fonction de Premier ministre,
01:21ne fera pas changer le Rassemblement national d'avis.
01:24Est-ce qu'il y a une question de fait à nous ? Est-ce qu'il y a des portes de l'immigration ? Est-ce qu'il y a des portes d'immigration ?
01:29Non, les portes n'étaient pas très ouvertes. Le Premier ministre a indiqué dans son entretien,
01:38comme il nous a indiqué qu'il était prêt peut-être un jour à regarder ce qu'il pouvait y avoir du côté de l'immigration,
01:46mais je pense que le temps n'est plus à la discussion. Il y a des milliards et des milliards d'euros qui partent en fumée
01:52dans une immigration qui est devenue une immigration de guichet social, qui pèse sur les comptes de l'État
01:56et qui donne à nos compatriotes le sentiment de devoir toujours travailler, de devoir toujours payer davantage pour les autres.
02:04Est-ce que vous diriez, comme Olivier Corbe, que François Malou, il semble qu'on va tourner des abus et qu'il soit mis à la sortie avec cette consultation ?
02:14Le Premier ministre avait annoncé qu'il consulterait les partis politiques après son intervention de mémoire du 15 juillet.
02:25Il ne l'a pas fait. C'est la raison pour laquelle, nous ne voyons rien venir, je lui ai adressé une lettre le 25 juillet en disant « quid ».
02:36Et en réalité, il a fait le choix d'appuyer sur le siège éjectable et de faire les consultations a posteriori.
02:45On voit bien que les choses sont évidemment dans le mauvais sens.
02:49Donc s'il avait vraiment souhaité entendre les différents partis politiques dans les réclamations qui sont les leurs,
02:57je suppose que tout ça aurait été fait dès le mois de juillet et pas comme une sorte de négociation au vote ou non de la confiance.
03:10Parce qu'après tout, je l'ai dit hier et je le redis aujourd'hui, il aurait très bien pu faire un choix différent.
03:15Il aurait très bien pu faire le choix de consulter les partis, de voir quelles étaient leurs lignes rouges,
03:24de construire un budget qui réponde au visage de l'Assemblée nationale et au poids des uns et des autres.
03:35Et éventuellement, chacun aurait assumé la responsabilité d'une motion de censure en cas de rejet du budget ou d'utilisation du 49-3.
03:47Ça n'est pas le choix qui a été fait.
03:50Partant de là, c'est vrai que les consultations d'aujourd'hui ne vont pas déboucher sur grand-chose.
03:57– Qu'est-ce que vous a répondu ?
03:59– Pardon ?
04:00– Qu'est-ce que François Bayrou vous a répondu ?
04:02– À quoi ?
04:03– À ça, justement. Quand vous avez évoqué votre lettre, c'est son réponse.
04:07– Non, mais je veux dire, je n'ai pas réclamé des justifications au Premier ministre.
04:13Nous nous sommes venus pour expliquer la chose suivante,
04:16c'est qu'on ne peut pas en même temps faire le constat de la gravité terrible
04:22des finances publiques de la France, en même temps en être responsable
04:30et en même temps ne pas prendre des mesures qui soient en même temps justes et efficaces pour y répondre.
04:40Et nous sommes en désaccord absolument total sur les solutions qui sont proposées par M. Bayrou,
04:48soit parce qu'elles sont anecdotiques, soit parce qu'elles sont profondément nocives.
04:54Bon, voilà, à partir du moment où cela débouche sur est-ce que vous avez confiance ou pas dans le gouvernement,
05:01pour nous, la réponse est simple, nous n'avons pas confiance.
05:05– Vous avez dit que vous accordez non pas la confiance à un homme, mais à une politique.
05:09Et c'est-à-dire que tout nouveau Premier ministre qui serait issu du bloc central serait censuré à priori.
05:14– C'est-à-dire que le seul moyen pour un Premier ministre de pouvoir avoir une durée de vie un peu plus longue
05:26serait de rompre avec le macronisme, parce qu'on ne va pas se raconter d'histoire.
05:31La réalité, c'est que c'est la politique d'Emmanuel Macron qui est profondément toxique.
05:35Et elle est mise en œuvre par un certain nombre de ministres, que ces ministres soient de droite, de gauche, du centre.
05:44Pour nous, ça importe peu, c'est pas une question personnelle.
05:48Nous n'en voulons pas personnellement à tel ou tel.
05:51Nous constatons qu'aucun des premiers ministres n'a eu le courage de rompre avec le macronisme.
05:56– Donc quelles conditions vous mettriez pour ne pas sortir le prochain Premier ministre ?
06:01– Enfin, on n'en est pas là. Je sais que vous adorez sauter les obstacles, survoler même les obstacles,
06:08mais laissons la vie politique à son rythme.
06:12Pour l'instant, le rendez-vous est pris pour lundi.
06:15Et puis nous verrons ce que le président de la République décide.
06:19– Vous appelez une dissolution, si jamais Emmanuel Macron ne choisit pas cette fois,
06:24est-ce que vous appelez le plan de la République à nommer un peu plus rapidement ?
06:29– Sinon c'est quoi l'option ? C'est attendre 4 mois ?
06:33– Non mais un permanent d'affaire courante qui pourrait rester en place quelques semaines ?
06:36– Non mais je veux dire, nous nous appelons, Jordan et moi-même, à une dissolution ultra rapide.
06:42Parce que la réalité, c'est qu'il faut que la nouvelle majorité issue de ces nouvelles élections
06:49puisse construire un budget pour que notre pays ait un budget.
06:56C'est ça en réalité la seule solution qui soit démocratique.
07:01– Et est-ce que vous pensez qu'Emmanuel Macron, il sera à un moment contraint à cette dissolution ?
07:05– En tout cas, plus tôt on retournera aux urnes, plus tôt la France aura un budget.
07:09– Beaucoup de sondages montrent qu'en fait, un retour aux urnes ne changerait pas complètement
07:14le paysage politique et l'équilibre des blocs.
07:16– Alors on n'a pas eu le résultat d'élections avant que les Français aient voté.
07:23Mais en tout cas, si on est dans cette situation-là aujourd'hui,
07:25c'est parce qu'il y a eu des accords contre nature au second tour
07:28qui ont privé la France d'un cap et d'une majorité à l'Assemblée nationale.
07:34Encore faut-il que ces élections puissent se dérouler à la loyale.
07:37– Sébastien Junieux a dit ce matin que vous pouviez obtenir une majorité absolue.
07:43Est-ce que vous dites la même chose ?
07:44– Oui, bien sûr. On le va pour d'ailleurs.
07:47– C'est parce que nous pouvions obtenir une majorité absolue
07:50que précisément ils ont opéré ces accords contre nature.
07:54et j'avoue avoir rappelé au Premier ministre que l'argument consistant à dire
08:01que le vote contre la confiance s'effectuerait avec LFI
08:06est un argument qui n'a aucun sens.
08:10Car je rappelle que l'accord électoral passé par la majorité l'a été avec LFI
08:15et que 40 députés LFI aujourd'hui n'ont été élus que grâce à des accords.
08:22Donc cette manœuvre antirépublicaine qui a été opérée
08:27entre les deux tours de l'élection législative dernière
08:29avait évidemment vocation à empêcher le Rassemblement national
08:33d'avoir une majorité absolue.
08:34Ce qui nous permet de dire que c'était une hypothèse crédible.
08:37– Est-ce qu'il vous a fait part de sa surprise
08:39que vous ayez si rapidement appuyé sur le bouton,
08:42s'il veut se dire, c'est-à-dire si vite dit, nous voterons contre vous ?
08:46– Oui.
08:47– Et que vous êtes-il dit votre avec ça ?
08:50– On lui a en tout cas répondu que nous étions extrêmement surpris,
08:54qu'il a été surpris de notre réaction,
08:57à savoir de ne pas accorder la confiance à un gouvernement macroniste.
09:00– Est-ce qu'il a la possibilité qu'elle ait eu cette environnement
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