«Je me souviendrai de presque tout» : Pierre Arditi et Nicolas Briançon sont les invités de Culture médias

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00:00Bon, et alors, j'ai la chance de recevoir deux grands comédiens, que dis-je, deux grands comédiens,

00:05deux monstres sacrés du théâtre, voulez-vous les mettre en loterie ? Assurément, monsieur, ce serait les gros lots !

00:12Si jamais vous avez un petit rôle pour moi, n'hésitez pas, surtout.

00:15Bonjour Pierre Arditi et Nicolas Briançon, merci d'être avec nous ce matin, vous allez bien ?

00:20Bonjour, ça va pas trop mal ? Oui, ça va pas si mal finalement.

00:23Vous trouvez pas que c'est un peu surjoué, là, l'extrait que vient de nous faire Thomas ?

00:27Écoutez, il fait comme il peut, c'est ça aussi, vous voyez ?

00:30Je le connais depuis très longtemps, il n'y a pas une grande surprise non plus.

00:34On s'y attendait.

00:35Voilà, vous voyez, il y a une recette.

00:38Un petit peu d'hyperbol, mais non, c'est pas léger.

00:41Non, mais il n'y aura pas ça sur scène, en tout cas, à partir du 18 septembre au Théâtre Montparnasse,

00:46vous serez toutes en sobriété pour cette nouvelle pièce.

00:52Alors là, j'avais vu le rire, c'est déjà mal paré comme une histoire de promo.

00:57C'est la première fois que vous êtes réunis ensemble sur scène, c'est quand même un événement ça.

01:00Oui, Charisse est la dernière également.

01:03Qu'est-ce qui vous a convaincu, enfin, de vous réunir ?

01:06Pourquoi vous ne l'avez pas fait avant d'ailleurs, je me demande ?

01:08Nicolas Briançon, vous avez une idée de ça ?

01:10Vous avez déjà tenté, parfois, vous ne l'avez jamais proposé ?

01:13Non, alors, je...

01:17Par exemple, il y a un problème d'élocution.

01:19Non, mais on se dit la vérité.

01:26Oui, disons-nous la vérité.

01:27Pierre, je suis arrivé à Paris, un des premiers spectacles que j'ai vu en arrivant à Paris,

01:32c'est Joyeux Spac avec Jean Poiré.

01:34Jean Poiré est une idole, mais une idole lointaine, une génération très très différente de la mienne,

01:38que je veillais de façon un peu lointaine.

01:41Et puis après, quelques années après, j'ai vu Tailleur Bourdame au Bouffe Parisien,

01:47et je me suis dit, toi, t'es mon acteur.

01:52Et Pierre est resté comme un modèle de jeu, en tout cas, je me sentais, à tort ou à raison,

02:02je n'ose même pas le regarder en disant ça, mais en fraternité avec cet acteur-là, voilà.

02:07Je me disais, c'est ma famille, en tout cas, voilà, c'est ma famille,

02:10c'est vers ça que j'ai envie d'aller.

02:12Et donc, ça vous fait chier, mais c'est comme ça.

02:19Ça a mis du temps, et c'est arrivé, et c'est chouette, quoi.

02:23Et alors, vous, de votre côté, Pierre Arditi, vous le regardiez comment, le petit Nicolas Bréhenson ?

02:27Alors, moi, je ne le regardais pas, parce que...

02:30Mais j'en ai intéressé.

02:31Non, non, non, je déconne.

02:32Non, j'aime beaucoup, et je l'ai vu, moi, il n'y a pas, enfin, je l'ai vu plusieurs fois, d'ailleurs.

02:37Et moi aussi, je me suis dit, ce petit gars-là va faire sa route,

02:41et je ne me dis pas ça pour tout le monde, je ne suis pas si...

02:45Non, je ne suis pas si facile que ça.

02:47Et je l'ai vu deux, trois reprises,

02:51dont dernièrement dans le Canard à l'Orange,

02:53où il est proprement génial,

02:55et avec son camarade et mon camarade Berléon,

02:57dans les sketchs de Poiré et Serraux,

02:59où ils étaient absolument géniaux l'un et l'autre.

03:01Et c'est difficile de le passer derrière deux gérants comme ça.

03:05C'est costaud.

03:05Et eux, ils sont réussis à le faire.

03:07Non, mais je l'adore, il est formidable, c'est un formidable partenaire.

03:11C'est un type délicieux,

03:13un peu concon de temps en temps, mais ce n'est pas grave.

03:16Non, c'est vrai, c'est un vrai plaisir.

03:19C'est la vie, on ne sait pas pourquoi, tout d'un coup,

03:21on met 25 ans à travailler ensemble.

03:22Et là, ça marche.

03:23C'est comme ça.

03:24En tout cas, j'ai vraiment hâte de vous voir ensemble sur scène,

03:26d'autant plus depuis que j'ai eu la chance de lire le texte de cette pièce,

03:30c'est un texte que j'ai trouvé à la fois intelligent et drôle,

03:34qui est signé d'un jeune comédien humoriste qui s'appelle Alexis Macquart.

03:38Il l'a écrit spécialement pour vous deux ?

03:41Je ne sais pas, c'est à vrai dire.

03:42Je crois que oui.

03:44Je crois, oui.

03:46Moi, quand j'ai reçu le texte d'Alexis,

03:51en fait, j'avais déjà monté une pièce d'Alexis,

03:53qui était la maîtresse de mon fils,

03:54que j'avais montée avec François Vincantelli et Camille Lavabre.

03:56Et il m'a envoyé ce texte-là,

04:00en me disant, j'ai pensé à toi.

04:03Et on a tout de suite parlé de Pierre.

04:05Et là-dessus, les producteurs sont emparés de l'affaire.

04:10On l'a reporté un petit peu,

04:12parce que Pierre avait beaucoup,

04:13il est très occupé, cet homme-là.

04:15Donc, il avait beaucoup de spectacles.

04:16Donc, on l'a un peu repoussé.

04:18Et puis là, on y est.

04:20Et là, c'est parti.

04:21Vraiment, je le dis,

04:22je souhaite à tous les acteurs du monde

04:24de jouer avec Pierre Arditi.

04:26D'abord, bon, il est un peu épuisant.

04:27C'est important.

04:28Non, mais c'est vrai.

04:29C'est vrai.

04:30C'est une énergie, c'est une joie.

04:33C'est-à-dire que le rire,

04:34le rire qu'on échange sur les répétitions,

04:37la déconnante constante,

04:41et en même temps dans le travail,

04:42et l'espèce de folie douce qu'il anime

04:44est absolument réjouissante.

04:47Et alors, je ne sais pas

04:48où cet auteur est allé chercher l'inspiration,

04:50mais il vous a imaginé Pierre Arditi

04:52en vieux comédien populaire totalement narcissique.

04:54Ça commence très, très mal, cette affaire-là.

04:57En vieux comédien.

04:59Mais t'as que...

04:59Narcissique, narcissique.

05:02C'est vrai.

05:03Ayant une vie assez dissolue,

05:06puisqu'il en est à la septième femme.

05:07Dissolue, oui.

05:08C'est un grand acteur.

05:11C'est ça.

05:12Dont la vie est effectivement...

05:14Qui a profité de la vie.

05:14Relativement dissolue.

05:16Oui, c'est un personnage haut en couleur,

05:17comme ça,

05:17mais qui vient, effectivement,

05:21vient voir son fils,

05:23qui n'a pas vu depuis 20 ans,

05:24d'ailleurs,

05:24et avec lequel ils sont en conflit,

05:27l'un et l'autre,

05:28par méconnaissance d'eux-mêmes.

05:30Alors, ça mêle de la comédie

05:32et des choses qui sont plus douces amères,

05:35quelque chose,

05:35des fois, qui sont très bouleversantes,

05:37et d'autres qui sont franchement marrantes.

05:38Et alors, c'est vous, évidemment,

05:40le fils Nicolas Brionçon.

05:41Ça lui va très bien

05:42d'être un écrivain raté.

05:44Très bien.

05:45Et vous jouez l'écrivain raté.

05:46C'est super.

05:46Oui, voilà.

05:47Il est passé à côté de sa carrière.

05:49Autant votre père a vraiment réussi,

05:51autant vous...

05:52Il est écrasé par cette figure paternelle

05:54qui est quand même gigantesque.

05:55C'est parce que le personnage

05:56que joue Pierre,

05:57il est entre Pierre Arditi,

06:01Pierre Brasseur,

06:02Sacha Guitry,

06:03on les voit un peu tous passer.

06:04Et honnêtement,

06:05pour les fans,

06:07il a des fans, Pierre.

06:09Mais pour les fans d'Arditi,

06:10c'est Arditi plus, plus, plus.

06:12C'est-à-dire que...

06:13Moi, je suis de temps en temps,

06:14je suis spectateur

06:15parce que j'échange avec lui

06:17et je lui vois faire des trucs

06:20avec moi,

06:22du genre des redoublements de mots.

06:23Vous savez,

06:23des trucs à l'Arditi.

06:24Oui, oui, oui.

06:25Non, mais comment ?

06:27Non, mais comment ?

06:28Non, mais comment ?

06:29Excellent imitateur aussi.

06:31Oui, je jubile en disant

06:34c'est avec moi qu'il le fait.

06:36Il m'en a piqué quelques-uns, d'ailleurs.

06:39Oui, non, mais...

06:39Mais attends,

06:40oui, non,

06:41mais après,

06:42non, mais tu es tellement jeune.

06:45Mais c'est très réussi, cette pièce.

06:46Donc, le père débarque

06:48auprès de son fils comme ça,

06:51qui est donc un écrivain

06:52complètement raté,

06:53avec une idée derrière la tête.

06:54Je ne sais pas si on peut le dire,

06:55quand même,

06:56cette idée qu'il a derrière la tête.

06:57Non, on ne peut pas dire.

06:57Non, je ne sais pas

06:58ce que vous allez dire, vous.

07:00Pourquoi il vient voir son fils

07:01qu'il n'a pas vu depuis des années ?

07:02On peut quand même le dire.

07:03Ah non ?

07:04Si, on peut dire

07:05qu'il lui demande

07:06d'écrire sa mémoire.

07:07ça, on peut...

07:08Oui, oui, il vient.

07:09Voilà, vous l'avez dit.

07:09Ah oui, c'est ça.

07:12Ça a été une longue négociation.

07:14Il vient, il vient...

07:15Il vient pour ouvrir la porte.

07:17Oui, c'est ça.

07:18Et après, il y a beaucoup de secrets

07:21qui vont être révélés.

07:22Ça, évidemment.

07:22Il y a beaucoup de secrets

07:23qui vont se dévoiler,

07:24y compris avec un autre personnage

07:26qui est très beau et joli,

07:28d'ailleurs,

07:28qui est le petit-fils.

07:29Voilà, il y a un troisième personnage

07:30dans cette pièce,

07:31Miguel van der Linden,

07:32qui est prometteur aussi.

07:35Cette pièce signée à Alexis Macquart,

07:37mise en scène par Julien Boisselier,

07:39il faut le dire aussi.

07:40Qui s'appelle Julien Traverseur,

07:41en réalité.

07:44Pendant toute la promotion,

07:46je ferai ça pour lui expliquer

07:48qu'il s'appelait Julien Traverseur.

07:50Traverseur.

07:50Et donc, en réalité,

07:51il s'appelle, bien sûr,

07:52Julien Boisselier.

07:53Mais c'est pour lui rendre service,

07:55c'est mieux Traverseur.

07:55Bien sûr, ça va l'aider, bien sûr.

07:57Et ce sera donc au théâtre Montparnasse.

07:59Je me souviendrai de tout ou presque.

08:01Eh bien, justement.

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