- il y a 7 semaines
C'est la rentrée scolaire pour 12 millions d'élèves. Réforme du contrôle continu, intelligence artificielle au service des professeurs, sécurité dans les établissements et contraintes budgétaires dans un contexte politique instable : la ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne est l'invitée de RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 01 septembre 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 01 septembre 2025.
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00:00Thomas Soto, RTL Matin.
00:03L'invité d'RTL Matin avec la chef de l'école, la prof principale en quelque sorte,
00:07puisque c'est la ministre de l'éducation nationale.
00:09Bonjour et bienvenue à vous Elisabeth Borne.
00:11Bonjour.
00:11Dans deux départements, donc les Bouches-du-Rhône et le Var,
00:14il n'y aura pas d'école aujourd'hui pour cause d'orage.
00:16Ça veut dire que la consigne que vous donnez ce matin,
00:18même si c'est compliqué pour les parents qui travaillent,
00:20c'est rester à la maison, il n'y a pas d'accueil dans les collèges, les lycées, les écoles ?
00:24Donc c'est une consigne qui a été donnée par les préfets de ces deux départements,
00:28compte tenu effectivement des risques de pluie, d'orage,
00:32avec les difficultés que ça peut créer sur les routes.
00:37Donc naturellement, les services de l'État, des collectivités,
00:40sont mobilisés pour rétablir la circulation au plus vite
00:43et que la rentrée puisse se tenir demain.
00:46Bon, ça sera demain.
00:47Vous êtes quand même adepte du principe de précaution à l'extrême, Elisabeth Borne,
00:50comme si on ne va plus à l'école quand il pleut.
00:52C'est une décision qui a été prise par les préfets.
00:54Naturellement, ils ont consulté les services académiques.
00:59Voilà, moi je pense qu'effectivement, s'il y a un risque pour les transports scolaires,
01:03s'il y a un risque sur les déplacements, avec des risques de grêle, si j'ai bien compris,
01:07c'est important qu'on ne mette pas en risque les familles qui peuvent conduire les élèves à l'école.
01:12On entend quand même que ce n'est pas votre décision,
01:14ce n'est pas forcément celle que vous auriez prise ?
01:15Alors c'est une décision qui relève du préfet.
01:19Et voilà, donc dans l'acte, la rentrée se fera demain.
01:22Demain. Partout ailleurs, la cloche va sonner aujourd'hui, d'ici 20 minutes pour les premiers.
01:26Regardez la une de la dépêche.
01:27Y aura-t-il assez de profs ?
01:29Elisabeth Borne, combien de classes n'auront pas de professeurs face à elle cette semaine ?
01:33D'abord, cette rentrée, c'est près de 12 millions d'élèves.
01:37C'est un moment important pour eux, pour leurs parents, pour la communauté éducative.
01:41Et je voudrais, avant toute chose, souhaiter une très belle rentrée à chacune.
01:45Vous avez raison, et on s'y associe.
01:46Et à chacun.
01:47Mais elle sera moins belle pour ceux qui n'auront pas de profs.
01:48Et donc, naturellement, les rectorats sont mobilisés depuis des semaines
01:53pour veiller à ce qu'il y ait un prof devant chaque élève.
01:57Ça sera le cas, on a 99,9% des postes qui sont bien pourvus dans le premier degré.
02:07Quasiment pas de postes non pourvus dans le second degré.
02:10Il y a, comme chaque année, des heures d'enseignement qui ne sont pas totalement couvertes.
02:16Ça représente 0,7% des heures d'enseignement.
02:21Le SNES-FSU estime entre 5 et 6 000 le nombre d'enseignants manquant.
02:24Il est fantaisiste, ce chiffre ou pas ?
02:26Alors, je pense qu'ils ne tiennent pas compte des progrès qui ont été faits ces derniers jours.
02:29Et c'est plutôt de l'ordre de l'équivalent de 2 500 professeurs.
02:33Mais sur des heures d'enseignement, dans un établissement, dans un collège,
02:39naturellement, les rectorats vont continuer à travailler pour assurer qu'il y ait bien un professeur.
02:442 500 professeurs manquant quand même ce matin.
02:46L'équivalent de 2 500 professeurs manquant.
02:49Je voudrais insister sur le fait que c'est moins que l'an dernier.
02:53Je vous dis, on continue à travailler sur le sujet.
02:55et peut-être dire que cette rentrée, il y a près de 100 000 élèves de moins.
03:01Et il y a autant de professeurs qu'à la rentrée 2024.
03:05Donc, du coup, moi, j'ai demandé au rectorat de renforcer les équipes de remplaçants
03:11pour qu'on ait non seulement un professeur pour la rentrée,
03:14mais que tout au long de l'année, il puisse y avoir un professeur devant chaque classe.
03:18Une des grandes nouveautés de cette rentrée, c'est non pas l'interdiction de l'utilisation du portable au collège,
03:23parce qu'en fait, c'est déjà le cas depuis 2018,
03:24mais le fait que les élèves ne devront plus l'avoir sur eux, ça veut dire quoi ?
03:29Ça veut dire qu'on comprenne bien, à partir de ce matin,
03:32c'est une vraie interdiction dans tous les collèges de France ?
03:35Donc, c'est une interdiction dans tous les collèges de France.
03:38Il appartient au chef d'établissement de trouver la bonne solution en lien avec le conseil départemental,
03:45puisque c'est le département qui est en charge de choisir les équipements.
03:48Donc, ça peut être un casier, ça peut être une mallette, ça peut être une pochette.
03:54L'objectif, c'est que les élèves ne sortent pas leur portable au collège.
03:59Ça, c'est dès aujourd'hui ?
04:00D'ici la fin de l'année, chaque collège doit avoir trouvé la bonne réponse.
04:05Peut-être que chacun ait en tête que les jeunes passent en moyenne 5 heures par jour sur les portables.
04:12Et évidemment, ça affecte leur attention, ça affecte le soir leur sommeil aussi.
04:17Donc, je pense que c'est très important, y compris, et on voit les résultats sur le climat scolaire,
04:21que pendant les récrés, on soit en train de discuter avec ses camarades et non pas en train de regarder son smartphone.
04:27Bon, et ça, c'est l'objectif d'ici la fin de l'année, vous nous le disiez.
04:30On l'entendait dans le journal de 7h30, Elisabeth Borne.
04:3241% des parents s'inquiètent de la sécurité à l'école, résultat d'un sondage Ipsos-RTL.
04:37Après le drame de nos gens à Haute-Marne et la mort d'une surveillante de 31 ans, Mélanie,
04:42qui avait été poignardée par un élève au mois de juin,
04:44François Bayrou avait annoncé l'installation de portiques de sécurité à l'entrée des établissements scolaires.
04:49On en est où ? Est-ce que vous y êtes favorable ? Est-ce que c'est toujours d'actualité ?
04:53Alors, naturellement, on travaille avec les collectivités, là encore,
04:56dont c'est la responsabilité sur la protection de l'école, des collèges, des lycées.
05:02Il y a d'autres mesures.
05:03Vous savez qu'avec Bruno Retailleau, depuis le mois de mars, on demande au préfet d'organiser des contrôles,
05:11des fouilles, des sacs, pour s'assurer qu'il n'y a pas d'armes blanches qui rentrent dans les établissements.
05:15Vendredi dernier, on a adressé de nouvelles instructions pour que ces contrôles se poursuivent.
05:21Il y a eu 6200 contrôles qui ont été faits entre le mois de mars et la fin de l'année,
05:25et près de 360, plus de 360 armes ont été saisies.
05:29C'est d'accord, mais sur les portiques, c'est d'actualité ou c'est plus tout à fait d'actualité ?
05:31Les portiques, ça se discute avec les collectivités, dans les collèges, les départements, dans les lycées, les régions.
05:38Et moi, je suis à l'écoute de toute réponse qui apparaît.
05:42Je vous dis, ça dépend naturellement de la situation de l'établissement.
05:46C'est à regarder entre le chef d'établissement, la région ou le département.
05:51Pour ce qui concerne les cours, vous avez annoncé jeudi une réforme du contrôle continu pour les premières et les terminales.
05:55Les syndicats disent que vous avez fait ça, la va-vite, dans votre coin, sans concertation,
05:59et qu'au final, vous les laissez se débrouiller avec un truc pas du tout organisé, en quelques mots.
06:03Très simplement, déjà, qu'est-ce qui va changer ?
06:05Est-ce que vous pouvez nous l'expliquer en deux phrases ?
06:07L'objectif, c'est de baisser la pression sur les élèves et sur les professeurs.
06:13Et puis, le niveau d'anxiété, qu'on sait, très important chez les jeunes.
06:17Donc, ça n'est pas nouveau.
06:19Depuis 2021, on demande aux établissements d'avoir un projet d'évaluation pour dire, au début de l'année,
06:26donc avant les vacances de la Toussaint, quelles sont les notes qui vont compter ou ne pas compter pour la moyenne,
06:33donc pour le contrôle continu du bac et pour le parcours suivant.
06:36Donc, il y aura les notes qui comptent et les notes qui ne comptent pas pour le contrôle continu ?
06:40Oui, parce qu'une note, ça permet à la fois de voir les progrès de l'élève,
06:44et donc, dans ce cas-là, ça n'a pas nécessairement vocation à rentrer dans le contrôle continu,
06:48et puis, ça permet aussi d'évaluer son niveau de connaissance,
06:52et là, ça rentre dans le contrôle continu.
06:55Il y a un équilibre à trouver.
06:56Vous savez, au départ, il n'y avait que l'épreuve terminale du bac,
06:59ensuite, il y a un contrôle continu.
07:01Les élèves qui nous disaient, c'est très stressant, cette épreuve finale,
07:04nous disent aussi le contrôle continu,
07:06où on a l'impression que chaque note compte et qu'on joue notre avenir à chaque note.
07:12Mais là, chaque prof va faire ça à sa sauce, en fait ?
07:13C'est au sein de chaque établissement, donc de chaque lycée,
07:17que les équipes, les professeurs vont définir une modalité de contrôle.
07:23Naturellement, sous la coordination du chef d'établissement,
07:26ça passera en conseil d'administration,
07:28donc ça sera validé par les représentants des lycéens et des parents.
07:32Il n'aurait pas fallu l'anticiper un tout petit peu, quand même ?
07:34Enfin, je vous dis, d'avoir un projet d'évaluation, ça existe.
07:41Moi, je demande aux proviseurs de partager un projet d'évaluation
07:46avec les parents, avec les représentants des lycéens.
07:49Madame la ministre, il y a quelques jours,
07:50vous avez dit que l'éducation nationale avait besoin de stabilité.
07:52Mais comment rassurer les profs, comment rassurer les parents,
07:55alors que vous ne serez sans doute plus là dans une semaine,
07:58et sachant que vous êtes la sixième ministre de l'éducation nationale depuis 2022,
08:01la septième depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron ?
08:03En fait, la question qu'on se pose, c'est,
08:05si le gouvernement tombe lundi prochain,
08:07est-ce que toutes les mesures que vous avez annoncées,
08:09tout ce dont on parle ce matin, ça tombera aussi ou ça s'appliquera cette année ?
08:12Vous savez, les nouveaux programmes, par exemple, de maths et de français
08:16qui s'appliquent de la maternelle à la sixième,
08:19naturellement, ils vont continuer à s'appliquer.
08:22Mais là, sur le contrôle continu, par exemple ?
08:24Sur le contrôle continu, évidemment, chacun peut décider.
08:27Je pense qu'il y a une très forte attente
08:29de baisser la pression sur les lycéens et sur les...
08:32Ça, d'accord. Mais si on change de ministre de l'éducation,
08:36est-ce que ça remet tout à plat ou est-ce que c'est pour l'année ?
08:39Vous savez, on a des mesures structurantes pour l'éducation
08:42quand il s'agit d'élever le niveau des élèves,
08:44de renforcer les fondamentaux.
08:46Je crois qu'il y a un consensus,
08:48à la fois chez les professeurs, chez les parents,
08:50sur la nécessité d'aller dans ce sens.
08:54Remonter le niveau de nos élèves,
08:56permettre à chacun de trouver sa voie,
08:57ce sont des sujets de bon sens
09:00et on peut supposer que ça s'inscrit dans la continuité,
09:02dans la durée.
09:03On peut supposer.
09:04Donc c'est plus un vœu qu'une certitude.
09:06Cette situation politique, c'est quand même le grand flou.
09:08Il a eu raison, François Bayrou.
09:10Vous le soutenez ou vous dites, mais qu'est-ce qui t'a pris ?
09:12François Bayrou, il a souhaité,
09:14avant que démarre le débat budgétaire,
09:16que chaque groupe parlementaire puisse s'exprimer,
09:20non pas pour voter la confiance au gouvernement,
09:24mais pour partager un constat.
09:26Et je pense que c'est important.
09:28De toute façon, on doit,
09:30enfin, quel que soit le gouvernement,
09:31la situation, elle est la même.
09:34Enfin, renverser le gouvernement,
09:36ça ne réglera pas le problème,
09:38ça n'effacera pas le problème.
09:39Au contraire, on peut supposer que ça l'aggrave.
09:41Et de toute façon, il n'y a pas d'autre chemin
09:43que de trouver un compromis sur le budget.
09:46Donc je pense qu'avec tous les groupes parlementaires
09:48de l'Assemblée...
09:48Vous savez qu'il y a encore un chemin,
09:48le fameux trou de souris qui est devenu un trou de fourmi,
09:50là, vous y croyez, vous ?
09:51Moi, je pense que chacun doit avoir en tête
09:53qu'une censure, ça n'est jamais anodin,
09:55que ça n'efface pas les difficultés
09:57et que notre pays a besoin d'avoir un budget.
10:00Ma dernière question concerne le Panthéon,
10:02sur le fronton duquel est inscrit cette devise
10:04aux grands hommes, la patrie reconnaissante.
10:06Il paraît que vous voulez la dégenrer.
10:08Alors, que faut-il écrire, selon vous,
10:10sur le fronton du Panthéon ?
10:12Je ne veux pas entrer dans ce débat ce matin.
10:15Non, mais ce que j'ai souhaité dire,
10:16c'est que l'égalité entre les filles et les garçons,
10:19c'est quelque chose de fondamental.
10:21C'est pour ça que j'ai lancé un plan fillier-mat,
10:23pour qu'il y ait plus de filles
10:24qui aillent vers les matières scientifiques.
10:26Et je pense que les symboles ont leur importance.
10:29Et donc, j'ai dit qu'il faudrait ouvrir.
10:32Qu'est-ce qu'il faudrait écrire ?
10:33Je pense qu'il y a des gens mieux placés que moi pour le savoir.
10:36Mais vous voyez, je pense que le symbole,
10:37le fait qu'on reconnaisse l'importance et la place des femmes
10:41dans notre histoire, dans notre société,
10:43ça me paraît très important.
10:44Aux grands hommes et aux grandes femmes, ça ne va pas remplir ?
10:46Ça ne m'a pas échappé que homme, ça peut vouloir dire humanité.
10:49Mais je pense que c'est important.
10:52Ça peut aussi, dans l'esprit des révolutionnaires
10:54qui l'ont inscrit, vouloir dire homme.
10:56Et je crois que c'est important de reconnaître aussi
10:58la place des femmes et de dire à toutes les jeunes filles
11:00qu'elles ont toute leur place dans notre société.
11:02Merci Elisabeth Bande d'être venue sur RTL ce matin.
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