- il y a 4 mois
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Marine Tondelier, secrétaire nationale Les Écologistes.
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00:00Bonjour à tous et bonjour Marine Tandelier.
00:04Bonjour.
00:04Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:06C'est donc non, vous n'irez pas à Matignon échanger avec François Bayrou,
00:09comme la France Insoumise l'a d'ailleurs dit.
00:12Pourquoi ? C'est une mascarade pour vous ?
00:14Écoutez, moi je n'ai jamais refusé aucun appel à échanger avec les premiers ministres,
00:19quand bien même je n'étais absolument pas d'accord avec eux,
00:20parce que c'est l'exercice républicain.
00:22Mais là vous dites non.
00:22Mais là, avouez qu'à l'échanger avec quelqu'un qui ne sera plus premier ministre
00:26quelques jours plus tard, en termes d'efficacité énergétique,
00:29ce qui est une notion qui tient vraiment à cœur des écologistes,
00:32ce n'est pas utile.
00:33Chaque jour, chaque heure qui nous sépare du départ de François Bayrou
00:36doit pour moi être utilisé à préparer sa suite.
00:39Et lundi, on a un certain nombre de réunions avec les écologistes
00:41pour peaufiner notre plan de sortie de crise.
00:43Je pense que c'est là que je suis le plus utile.
00:45Ainsi que Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard,
00:46nos présidents de groupe à l'Assemblée nationale et au Sénat.
00:48Pourtant le Parti Socialiste devrait y aller,
00:50même le Parti Communiste devrait le faire.
00:51Est-ce que l'intérêt du pays, comme on dit,
00:54commande quand même d'y aller, pour peser, pour échanger ?
00:57Mais je pense qu'ils ont peur d'assumer, d'avoir pas été voir le Premier ministre
01:00et que ça leur soit reproché en interne.
01:01Et c'est leur droit.
01:02Moi, je ne juge absolument pas qu'ils y aillent.
01:04Chez les écologistes, nous avons pris notre décision.
01:06Et encore une fois, je sais à quoi sera employée notre journée de lundi.
01:09Et ce sera très utile aussi pour le pays.
01:11Alors, depuis lundi, il ne cesse pourtant de répéter
01:13qu'il y a des marges de manœuvre pour négocier.
01:15Même hier, devant le MEDEF, d'ailleurs, vous y étiez juste après lui.
01:19Il a dit, sur les jours fériés, on peut encore discuter ?
01:22Il ne doute de rien, de toute manière.
01:24Moi, je suis effarée de voir ce qu'ils ont fait de notre pays, finalement.
01:28On a une situation où Emmanuel Macron est président de la République depuis 2017,
01:32avec un certain nombre de premiers ministres de son camp qui se sont succédés.
01:35Le résultat, c'est quoi ?
01:36C'est que de 2017 à 2023, les 500 plus grandes fortunes de ce pays
01:40ont vu leur patrimoine multiplier par deux.
01:43Donc, les 500 plus riches, fortune fois deux pendant la durée du mandat d'Emmanuel Macron.
01:48De l'autre côté, on vient d'atteindre 9,3 millions de pauvres dans ce pays.
01:52C'est le niveau le plus élevé de pauvreté, 15,4% depuis 30 ans.
01:56Et dans les pauvres, par exemple, ceux qui gagnent le SMIC ou moins,
02:0042% disent sauter un repas quotidien pour des raisons financières.
02:04Pour vous, ça, c'est la facture Macron ?
02:06Ce n'est pas moi qui gouverne depuis huit ans.
02:08Et donc, si vous voulez, quand on crée 1 000 milliards de dettes en sept ans,
02:11c'est ça qu'ils ont fait.
02:13La dette est passée de 2 000 milliards à 3 000 milliards.
02:15Ils créent 1 000 milliards de dettes en creusant la fracture sociale comme jamais ils l'ont fait.
02:20C'est-à-dire que le pacte social est sur le point d'exploser dans ce pays.
02:23Plus, en n'ayant absolument pas préparé l'avenir sur le plan environnemental,
02:26ce qui, y compris pour ceux qui ne s'intéressent pas à l'environnement,
02:28il y en a, est un non-sens du point de vue économique.
02:31Parce qu'un degré de réchauffement climatique au niveau mondial,
02:34c'est 12% de PIB en moins.
02:36Et donc, y compris hier au MEDEF, quand j'explique ça,
02:39les chefs d'entreprise, ils comprennent.
02:40Eh bien, eux, au gouvernement, ils ne comprennent pas.
02:42Et voyez-vous, quand vous êtes dans une impasse,
02:44tout le monde sait, dans vos auditeurs,
02:45que normalement, on fait demi-tour si on veut sortir de l'impasse.
02:48Eux non, ils continuent à être en marche, toujours dans le même sens.
02:51Ça ne pourra pas résoudre la situation de ce pays.
02:53Est-ce que vous aussi, vous trouvez, comme le dit François Bayrou,
02:55que les boomers, c'est-à-dire ceux qui ont aujourd'hui entre 62 et 80 ans,
02:59devraient prendre une part plus importante de l'effort ?
03:02C'est bien ce qu'il est dans le public cible, du coup, François Bayrou.
03:04Mais il ne comprend pas, quand il dit ça, qu'il devrait aussi se regarder dans le miroir
03:08et se dire, où est-ce que j'ai merdé ?
03:11Excusez-moi d'être vulgaire, mais je trouve absolument dingue
03:14qu'il ne soit incapable de reconnaître sa part de responsabilité.
03:17Quand je l'entends dire, la France est un bateau dont la coque est percée
03:21et les oppositions disent, t'inquiète pas Simone, ça va bien se passer.
03:24Déjà, personne ne dit à Simone de ne pas s'inquiéter.
03:27Alors, personne.
03:28Vraiment, je ne sais pas s'il y a quelqu'un dans ce pays aujourd'hui
03:30qui dit, ne vous inquiétez pas, tout va bien.
03:31Personne ne dit ça.
03:32Et en plus, il oublie de dire que le capitaine du paquebot,
03:35c'est Emmanuel Macron et que tout l'équipage est macroniste.
03:37Et donc, il peut s'en prendre à qui il veut.
03:39Tout le monde a bien compris que la part de responsabilité
03:41de son camp politique était énorme.
03:42Et donc, la seule question qu'on va se poser aujourd'hui,
03:45c'est que le macronisme, c'est fini.
03:47Je ne vois pas comment Emmanuel Macron aurait le culot
03:49de nommer une troisième fois un premier ministre de son camp
03:52alors qu'ils ont perdu les élections.
03:54Et justement, à la nomination d'une personne issue des rangs de la gauche,
03:58comment est-ce qu'Emmanuel Macron peut le faire aujourd'hui
04:00alors qu'il y a un an, il ne l'a pas fait
04:02et qu'aujourd'hui, vous, la gauche, vous êtes plus divisée qu'il y a un an ?
04:05Ça, ce n'est pas le sujet.
04:07Pourquoi ?
04:07Parce que nous sommes des partis responsables
04:09et que nous devons être l'alternative de ce pays.
04:11Et je le dis à tous les chefs de partis de gauche.
04:13Vous êtes plus divisée que l'année dernière.
04:15Comment est-ce qu'on peut se projeter sur l'avenir d'un pays ?
04:16Excusez-moi, mais le 8 juin, la veille de la dissolution,
04:19vous auriez dit à tous ces gens qu'ils allaient travailler ensemble,
04:21ils auraient été un peu surpris.
04:23Et puis, on l'a fait parce qu'on a toujours été là pour notre pays
04:25quand il le fallait.
04:26Là, les choses sont simples.
04:27Il y a eu une obstruction d'Emmanuel Macron.
04:29Il parlait de ce pays de gaulois réfractaires.
04:31Je pense qu'il en a fait un beau l'été dernier
04:33en refusant de nommer la force arrivant en tête des élections,
04:35ce qui aurait eu lieu dans n'importe quel pays d'Europe.
04:37On aurait été très choqués vu depuis la France.
04:39Mais aujourd'hui, vous aviez parlé d'Ussi Casté.
04:41Attendez, le seul argument à l'époque, c'était de dire
04:43« Ah ben, moi, ce qui m'intéresse, c'est la stabilité politique du pays.
04:46Et donc, dans la situation dans laquelle on est,
04:47je dois mettre des premiers ministres qui vont durer. »
04:49Alors, il a essayé un premier ministre de droite.
04:51Excusez-moi de vous dire que ça n'a pas très bien marché
04:53en termes de longévité.
04:54Il a essayé un premier ministre du Modem.
04:56Ça n'a pas non plus très bien marché.
04:57Donc là, ce qu'il doit faire maintenant,
04:59c'est de nous laisser nous y coller.
05:01Qui ?
05:01Emmanuel Macron doit nommer quelqu'un de la force politique
05:04arrivé en tête.
05:05En fait, les choses sont claires.
05:06Moi, je suis viscéralement antifasciste.
05:09Donc, le Rassemblement National,
05:11on doit tout faire pour l'éloigner des responsabilités
05:13aussi longtemps que possible.
05:14Le macronisme est en fin de course.
05:16Ça ne marche plus.
05:17Ça s'effondre.
05:18Ça se délite.
05:19Et plus personne ne peut justifier
05:20de mettre un premier ministre macroniste en France.
05:21Et donc, notre responsabilité,
05:23c'est de préparer la suite.
05:24Je le dis à mes camarades de gauche.
05:26Je le dis au président de la République.
05:27Il n'a pas d'autre choix que de nous nommer.
05:30Je reviens sur la division de la gauche,
05:31même si vous n'avez pas tellement envie d'en parler.
05:32Il n'y a pas de problème.
05:33Je suis ouverte à toutes les questions.
05:34Jean-Luc Mélenchon, il y a quelques jours,
05:36dit Marine Tondelier,
05:37c'est l'écologie venimeuse.
05:39Elle a toujours des méchantes paroles.
05:41Est-ce qu'on peut s'entendre demain
05:42quand on se parle comme ça ?
05:47C'est très bien.
05:48Et puis, je n'ai jamais répondu
05:49à ses commentaires acides.
05:50Donc, ce n'est pas aujourd'hui
05:51que je vais commencer.
05:52Je laisse les gens juger sur pièce.
05:53Est-ce que j'ai l'air vénimeuse ?
05:54Je ne pense pas.
05:56Après, le premier ministre,
05:58s'il nomme par exemple
05:58quelqu'un issu de ses rangs,
05:59s'il choisissait de ne pas prendre
06:01quelqu'un issu de la gauche,
06:02est-ce que vous seriez prête à travailler
06:03en vous abstenant,
06:04en participant avec Sébastien Lecornu ?
06:07C'est le nom qui revient le plus.
06:09C'est quand même une manière
06:11de concevoir la politique
06:12qui est assez étrange.
06:14Emmanuel Macron,
06:14le signal qu'il envoie aux Français,
06:16c'est voter ce que vous voulez.
06:18Nous, on continue.
06:20Et donc, dans ce pays,
06:21on a des personnes
06:22qui nous gouvernent,
06:23qui vont quand même
06:23contre la science
06:24et contre le bon sens,
06:25qui ont combattu la justice sociale,
06:27qui n'ont jamais créé
06:27autant d'inégalités dans ce pays,
06:29qui ont fait 43 reculs écologiques
06:31depuis le début de l'année,
06:33qui ont une dette
06:33qui a explosé
06:35de leurs faits,
06:35de leurs politiques,
06:37et qui ne veulent pas
06:38rendre le pouvoir.
06:39Aujourd'hui, vous lui demandez quoi ?
06:40On dissout ?
06:41Mais manifester,
06:42on s'en fout aussi.
06:43Donc, en fait, on fait quoi ?
06:44Mais vous lui dites quoi ?
06:45Allez-y, il faut dissoudre ?
06:47Allez-y, partez ?
06:48Mais il peut dissoudre s'il veut,
06:49nous n'en avons pas peur.
06:50Mais je rappelle quand même
06:51que ce n'est pas
06:51l'Assemblée nationale
06:52qui est illégitime.
06:54L'Assemblée nationale
06:54a un an.
06:55Elle a été élue
06:56avec un taux de participation
06:57rarement égalé dans ce pays.
07:00Et donc, l'Assemblée nationale
07:00est très légitime.
07:02Qui est illégitime en ce moment ?
07:03C'est le gouvernement.
07:04Et ce gouvernement,
07:05ça tombe bien,
07:06va tomber dans quelques jours.
07:07Est-ce que, comme la France Insoumise,
07:08vous dites,
07:08il doit partir ?
07:10Moi, je pense que c'est plus tard
07:12que se posera cette question.
07:14Là, c'est la chute de François Bayrou
07:15dans maintenant dix jours.
07:17La question qui se posera immédiatement après,
07:18c'est qui nomme Emmanuel Macron ?
07:20Si une troisième fois,
07:21sur le dos de tous les Français
07:23qui se sont déplacés,
07:23répondent à l'élection
07:24qu'il avait lui-même convoquée,
07:26il décide de faire fi du vote des Français,
07:29alors je pense, oui,
07:29que la question va finir par se poser.
07:30Une toute petite dernière question.
07:3210 septembre, bloquons tout.
07:33Il n'y a pas d'unanimité des syndicats
07:35sur cette date ?
07:36Parce que la CFDT dit,
07:37nous, on ne s'associe pas au 10 septembre.
07:39Est-ce que vous le regrettez ?
07:40Mais je sais que les syndicats
07:41se réunissent ces jours-ci
07:43pour proposer une autre date de mobilisation,
07:45une date proposée par l'intersyndicale.
07:48Tous les syndicats ensemble.
07:50Et nous, vous savez,
07:50on n'est pas des gens très compliqués
07:51chez les écolos.
07:52La rentrée politique et sociale
07:54va être émaillée de rendez-vous
07:55et on sera présent à tous ces rendez-vous.
07:58Si les syndicats veulent proposer une date,
07:59on sera là.
08:00Le 10 septembre, on sera là.
08:02On sera aussi là pour marcher contre Gazin.
08:03On sera aussi là pour marcher
08:04pour l'environnement
08:05qui a été battu en brèche
08:06par ce gouvernement.
08:07On sera de toutes les mobilisations
08:08comptées sur nous.
08:09Merci beaucoup, Marie-Condelier,
08:10pour cette invitation ce matin.
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