Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 4 mois
Le Premier ministre a annoncé qu’il se soumettra le 8 septembre à un vote de confiance de l’Assemblée nationale. Une initiative qui pourrait précipiter son départ, comme l’explique notre journaliste Corinne Lhaïk.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00J'engagerai ce jour-là la responsabilité du gouvernement.
00:07François Bayrou a réfléchi tout l'été à cette question
00:10et au fur et à mesure, il a acquis la conviction
00:13qu'il risquait fortement d'être censuré sur le budget à la rentrée.
00:20Et il a préféré prendre les devants
00:22en allant mettre lui-même la tête sur le billot, si j'ose dire,
00:27et en demandant un vote de confiance.
00:29Il a préféré poser une question générale
00:32sur la nécessité de faire ce plan
00:34et ne pas faire porter la discussion sur les mesures.
00:37Cela dit, il a un petit peu corrigé les erreurs qu'il avait faites.
00:40C'est-à-dire que le 15 juillet, il a présenté un plan très détaillé
00:44avec beaucoup de mesures qui ont créé beaucoup de polémiques,
00:46en particulier la suppression de deux jours fériés.
00:49Et il a vu que le débat s'enflammait autour de ces mesures,
00:52alors que pour lui, l'essentiel était de dire
00:54qu'il fallait faire un effort de 44 milliards d'euros
00:57pour réduire les déficits.
00:58Et que sur le détail des mesures, on pouvait discuter.
01:00Donc il essaye de revenir à cette problématique d'origine.
01:04Et c'est cette question qu'il veut soumettre au vote de confiance
01:06le 8 septembre aux députés, en leur disant
01:09« Est-ce que vous êtes d'accord pour reconnaître que la situation
01:11de nos finances publiques est grave,
01:13que ce danger est imminent et qu'il faut prendre des mesures ? »
01:16Après, dit-il, il se fait fort de discuter du contenu de ces mesures avec les députés.
01:26Le pari est très risqué pour François Béroux
01:28parce qu'il faut qu'il obtienne la confiance.
01:30Il faut savoir que l'engagement de la confiance n'est pas obligatoire,
01:33mais qu'il était de tradition pour tout premier ministre nouvellement nommé.
01:36Cela dit, depuis 2022,
01:39et le fait que le gouvernement n'a plus de majorité absolue,
01:42les premiers ministres ne se sont pas hasardés sur ce terrain,
01:45craignant d'être l'objet d'un vote de défiance.
01:48Donc ni Elisabeth Borne, ni Gabriel Attal,
01:51ni Michel Barnier, ni François Béroux le 14 janvier,
01:54au moment de son discours de politique générale, ne l'ont demandé.
01:57Là, il a voulu faire une sorte d'acte de bravoure, de courage,
02:00en disant « Voilà, je viens vers vous et je vous demande la confiance. »
02:04Mais il faut qu'il obtienne une majorité de votes positifs,
02:07sachant qu'on ne compte que les suffrages exprimés.
02:11Donc plus il y a d'abstention, moins l'exigence est forte.
02:15Cela dit, à peine avait-il fini de parler,
02:17que les partis d'opposition, de manière absolument unanime,
02:21ont tous dit, même pas qu'ils abstiendraient, mais qu'ils voteraient contre.
02:24Donc l'arithmétique à l'heure où nous parlons, lui est complètement contraire.
02:27Et si les choses ne changent pas, il sera renversé le 10 septembre.
02:30Emmanuel Macron devra trouver un autre premier ministre.
02:34La première urgence pour Emmanuel Macron sera donc de trouver un premier ministre.
02:41Mais il est clair que beaucoup dans les oppositions rêvent de l'amener à provoquer une dissolution
02:46dont ils estiment qu'ils peuvent sortir gagnants,
02:49en particulier le Rassemblement national et la France insoumise.
02:52Emmanuel Macron a été ferme explicitement sur cette question de la dissolution
02:57dans une récente interview à Paris Match.
02:59Il a dit qu'il ne voulait pas de dissolution.
03:01Il estime qu'il en a fait une en 2024 et que, d'une certaine manière,
03:05elle a fait apparaître la vérité du paysage politique français,
03:08à savoir un paysage très fracturé.
03:10Donc il estime que si nouvelle dissolution il y avait,
03:13ce paysage fracturé le resterait et ne résoudrait pas nos problèmes politiques.
03:17Donc lui-même a fermé la porte de la dissolution,
03:20mais on peut se trouver dans un scénario où il y a une forte demande de l'ensemble des partis,
03:25voire même de la population, à provoquer des élections et législatives anticipées.
03:30Et à ce moment-là, ils seraient obligés de répondre à cette demande.
03:34On n'en est pas là pour le moment.
03:35L'autre alternative que les oppositions, en particulier LFI, vont faire jouer,
03:39ce sont les appels à la démission,
03:41voire le dépôt d'une motion de destitution que Jean-Luc Mélenchon a d'ores et déjà annoncé.
03:45Techniquement, c'est une voie difficile à emprunter et le succès est assez peu garanti.
03:49Mais il est clair que politiquement, la pression à la démission a déjà commencé
03:54et elle risque de continuer à se faire sentir sur Emmanuel Macron.
03:57Il dispose d'autres armes possibles, par exemple de faire un référendum.
04:02On ne sait pas très bien sur quoi,
04:03mais en tout cas, ce serait une manière pour lui de redonner la parole au peuple.
04:07Quant à la coalition qui est son rêve depuis 2022,
04:11elle est évidemment très loin d'être parmi les solutions les plus plausibles.
04:19Merci.
04:21Merci.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations