- il y a 4 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.
Vote de confiance : François Bayrou, peut-il encore convaincre ? Le Premier ministre François Bayrou a défendu bec et ongle dimanche soir ses choix budgétaires, n'entendant pas dire "au revoir" aux Français, comme l'y invitent la gauche et le RN, pressés de tourner la page de son gouvernement, à la faveur du vote de confiance du 8 septembre. A une semaine du vote, François Bayrou entame lundi des consultations politiques, les communistes attendus dans l'après-midi à Matignon.
Vote de confiance : comment Emmanuel Macron peut-il résister à la pression ? Quelle que soit l'issue du vote de confiance demandé par François Bayrou le 8 septembre, le chef de l’Etat écarte lui toute nouvelle dissolution et Emmanuel Macron a réaffirmé vendredi qu'il ne démissionnera pas et a appelé les forces politiques à trouver "des chemins d'accord" sur le budget.
Pour en débattre, autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély : Jean-Rémi Baudot, chef du service politique de franceinfo, Pauline Théveniaud, journaliste politique au Parisien- Aujourd’hui en France.
Vote de confiance : François Bayrou, peut-il encore convaincre ? Le Premier ministre François Bayrou a défendu bec et ongle dimanche soir ses choix budgétaires, n'entendant pas dire "au revoir" aux Français, comme l'y invitent la gauche et le RN, pressés de tourner la page de son gouvernement, à la faveur du vote de confiance du 8 septembre. A une semaine du vote, François Bayrou entame lundi des consultations politiques, les communistes attendus dans l'après-midi à Matignon.
Vote de confiance : comment Emmanuel Macron peut-il résister à la pression ? Quelle que soit l'issue du vote de confiance demandé par François Bayrou le 8 septembre, le chef de l’Etat écarte lui toute nouvelle dissolution et Emmanuel Macron a réaffirmé vendredi qu'il ne démissionnera pas et a appelé les forces politiques à trouver "des chemins d'accord" sur le budget.
Pour en débattre, autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély : Jean-Rémi Baudot, chef du service politique de franceinfo, Pauline Théveniaud, journaliste politique au Parisien- Aujourd’hui en France.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, bienvenue dans les informés, heureuse de vous retrouver en cette rentrée pour votre rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info.
00:16Tous les matins jusqu'à 9h30, nous revenons sur les deux événements qui font l'actualité sur France Info Radio et France Info TV, canal 16 sur la TNT.
00:27Bonjour Renaud Dely.
00:28Bonjour Agathe.
00:28Et ce matin, nous avons le plaisir d'accueillir Pauline Théveniot, journaliste politique aux Parisiens Aujourd'hui en France. Bonjour Pauline.
00:35Bonjour.
00:35Et Jean-Rémi Baudot, chef du service politique de France Info. Bonjour Jean-Rémi.
00:40Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:41Renaud Dely, premier débat aujourd'hui, François Bayrou peut-il encore sauver sa peau ?
00:45Eh oui, le compte à rebours est enclenché, ce sera donc lundi prochain, ce fameux vote de confiance souhaité par François Bayrou.
00:52Il soumet donc le sort de son gouvernement à l'Assemblée nationale.
00:55C'est plutôt mal parti, puisqu'à l'heure qu'il est l'ensemble des oppositions, les gauches et le Rassemblement national ont indiqué qu'il ne voterait pas la confiance à François Bayrou,
01:05qui continue d'essayer d'expliquer pourquoi est-ce qu'il veut cette confiance, et puis qui continue aussi de s'adresser, d'en appeler aux Français,
01:14notamment hier en fin de journée, lors d'une émission d'une heure et demie, qui a été diffusée sur les quatre chaînes d'information continue, dont France Info TV.
01:23Voici pourquoi le Premier ministre veut la confiance.
01:26Si je n'ai pas l'assentiment minimal des Français et de ceux qui les représentent, il n'y a aucune politique courageuse possible.
01:35Aucune politique courageuse possible, dit-il, s'il n'a pas l'assentiment, sauf que, je le disais, l'ensemble des oppositions ne veulent pas lui accorder cette confiance,
01:46à commencer par les socialistes. On sait que le sort du gouvernement dépend de l'attitude du Parti Socialiste.
01:51Et Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, hier, sur BFM TV, indiquait qu'il n'en était pas question.
01:58Le seul mot que j'attends de lui, maintenant, c'est de dire au revoir.
02:04Je ne vois pas très bien ce que François Bayrou pourrait apporter encore, mais la décision que nous avons prise est irrévocable.
02:11Est-ce qu'il peut encore convaincre François Bayrou, Pauline Théveniot ? Est-ce qu'il y croit encore, d'ailleurs, lui-même ?
02:19Beaucoup au sein du gouvernement, même quasi l'unanimité des ministres,
02:27des élus du socle commun, n'y croient plus, eux.
02:32Et même, certains disent, au fond, il fait semblant de se battre.
02:36François Bayrou, il ne faut pas oublier que cet été, il était sans illusion sur la classe politique, très, très pessimiste.
02:43Donc, il y a une part quand même de théâtre dans tout ça.
02:46Il a cru au trou de souris avant d'annoncer qu'il demandait un vote de confiance.
02:53Mais en fait, dès après sa conférence de presse, quand il a vu les très vives réactions, il a déchanté.
02:59Et au fond, il n'est quand même pas très loin de la rupture avec les socialistes.
03:03Et même dans la rupture totale avec les socialistes, on voit que ça a pris quand même une tournure personnelle.
03:09Le paradoxe, c'est que François Bayrou s'appuie sur l'opinion, invoque les Français, alors qu'il est extrêmement impopulaire, Jean-Rémi Boudon.
03:16François Bayrou, probablement, rêverait que les Français descendent dans la rue pour mettre en avant la question de la dette.
03:23Un point qui est assez vrai, qu'il a dit hier soir, c'est que ça fait dix jours qu'on parle de la dette et que normalement, on n'en parle jamais.
03:28Ça, c'est vrai. On peut le mettre à son crédit. Je vois que ça fait sourire Renaud.
03:31Mais c'est le point. Et c'est vrai que je suppose que François Bayrou aimerait que le pays se lève sur cette question-là.
03:36Sauf que François Bayrou, il en parle depuis 30 ans, que c'était un de ses thèmes de campagne en 2007.
03:43Le seul problème, c'est qu'en 2007, la dette, elle était de 1 000 milliards, qu'aujourd'hui, elle est de 3 300 milliards et que le pays ne s'est pas pour l'instant arrêté.
03:50Et donc, il a du mal à vendre l'idée qu'il y a une urgence. Il a du mal à vendre l'idée que c'est vraiment un problème.
03:55Et pour l'instant, la classe politique et les différents partis n'ont pas beaucoup intérêt à se mettre dans sa roue et à aller dans son sens.
04:03Donc, il est très seul. Il est très seul sur cette question-là.
04:05Et je pense qu'on va voir cette semaine que ces consultations à Matignon ne mèneront évidemment à rien.
04:13Il s'est mis un peu tout le monde à dos aussi avec sa proposition de supprimer deux jours fériés.
04:17D'ailleurs, hier, François Bayrou a dit qu'il pouvait en supprimer qu'un seul.
04:21Finalement, Pauline Théveniot, ça pourrait changer quelque chose ?
04:25Mais non, en fait, ça ne changera rien. Et c'est un semblant de main tendue.
04:29Effectivement, il dit qu'il pourrait en supprimer un sur les deux.
04:31On a entendu Xavier Bertrand à votre micro dire que ça reste un jour férié supprimé de trop.
04:35Et d'une certaine façon, c'est trop tard, cette proposition.
04:38Et il a dit aussi que c'est le péché originel.
04:40Oui, ça a braqué tout le monde.
04:42C'est ça, ça a braqué tout le monde d'entrée de jeu.
04:43Et puis, derrière cette apparence de main tendue, en réalité, il reste assez inflexible, François Bayrou.
04:50Il a besoin d'amadouer les socialistes.
04:53Mais il dit qu'en fait, ce qu'il propose, ça ne résoudrait rien.
04:55Il leur tape un peu dessus.
04:56Il leur envoie des pics.
04:58Il dit, bah, l'attaque Zucksmann...
04:59On peut dire qu'il a été particulièrement critique avec les socialistes.
05:02C'est ça, mais c'est là qu'on voit que d'une certaine façon, qu'on peut vraiment se demander s'il cherche réellement à obtenir cette confiance.
05:10Et s'il est aussi ouvert à la négociation qu'il le dit.
05:13Oui, clairement, il n'était pas dans la séduction avec le PS hier.
05:15Ce qui était frappant hier dans l'intervention de François Bayrou, c'est qu'on a l'impression, et d'ailleurs, il le dit, il s'adresse aux Français.
05:20Il veut parler aux Français lundi prochain.
05:23Ce n'est pas les Français qui seront dans l'hémicycle et qui voteront ou pas la confiance.
05:26Ce sont les députés.
05:28Donc, il prend date, en fait.
05:29Il sait très bien qu'il n'aura pas cette confiance.
05:31Il le sait depuis un moment.
05:33Et on avait le sentiment qu'il prenait date peut-être pour la presse.
05:35C'est-à-dire, je suis celui...
05:37Parce qu'il a évidemment des ambitions politiques qui demeurent.
05:40Il a d'ailleurs dit, le combat continue.
05:42Je ne dis pas au revoir et le combat continuera, d'une façon ou d'une autre.
05:45Alors, est-ce qu'il y aura une éventuelle quatrième candidature présidentielle de François Bayrou ?
05:48On n'en est pas là, mais il a sûrement ça dans un coin de la tête.
05:51En tout cas, on voyait bien qu'il prend date.
05:52C'est-à-dire, je suis celui qui aura averti du péril, de l'effondrement financier du pays.
05:59Vous ne m'aurez pas écouté.
06:00Et donc, le moment venu, il se pose un peu en recours.
06:03Avec les socialistes, la rupture, elle est réelle, profonde, définitive.
06:08Depuis déjà un petit moment, en fait.
06:09De son côté, le Premier ministre n'a pas supporté le traitement qu'il pense avoir subi,
06:15notamment de la part des socialistes sur l'affaire Bétarame.
06:17Et puis, de l'autre côté, les socialistes ont le sentiment d'avoir été méprisés, ignorés,
06:22notamment tout au long de l'été.
06:24Et encore, vous le disiez jusqu'à hier soir.
06:26Et puis, juste un dernier point, on disait que François Bayrou est seul.
06:29Le problème, d'ailleurs, auquel il se fait dans les jours qui viennent,
06:31c'est qu'on voit que, heure par heure, si j'ose dire, il est de plus en plus seul.
06:35On a entendu à ce micro, il y a quelques minutes, le président LR de la région Hauts-de-France,
06:38Xavier Bertrand, expliquer que lui ne voterait pas la confiance,
06:41sauf si, en gros, le Premier ministre changeait tout son plan.
06:44David Lissnard, autre responsable LR, a fait la même déclaration ces derniers jours et encore hier, etc.
06:48On sait très bien qu'à LR, il y a beaucoup de gens qui ne voteront pas,
06:52en tout cas, la confiance au sein du groupe.
06:54Il y a un certain nombre de députés qui ne le feront pas.
06:56Alors, il y a aussi, là, d'ailleurs, puisque tout le monde a une seule obsession en tête,
06:59d'ailleurs, un peu sur tous les bancs, c'est quand même 2027.
07:01Il y a aussi des règlements de comptes internes,
07:04une façon de mettre un peu en difficulté Bruno Retailleau, etc.
07:08Donc, on voit bien que plus le temps avance jusqu'à lundi prochain,
07:12moins il y a de bayrouistes, en quelque sorte, à part le Premier ministre.
07:15À quoi ça va servir, les consultations, cette semaine, Jean-Rémi Boudot ?
07:18Il y a encore un espoir de trouver un tout petit compromis ?
07:20Ça risque d'être une chorégraphie assez attendue.
07:23Chorégraphie parce que chacun va venir avec quelque chose d'un peu prévisible.
07:27Les macronistes, alors, on rappelle le calendrier.
07:30Demain, l'ERN, jeudi, le PS.
07:30Alors, ce soir, les communistes.
07:33Demain, l'ERN et Renaissance.
07:38Il y en a un autre demain de mémoire, peut-être.
07:42Et surtout, jeudi, effectivement, c'est les socialistes.
07:45Non, jeudi chorégraphie attendue parce que chacun va jouer sa partition.
07:48D'un côté, il y a ceux qui vont être...
07:50Oui, il y a la droite aussi, aujourd'hui.
07:51Justement, la droite va...
07:53Non, demain.
07:53Attendez, je reprends.
07:54Aujourd'hui, les communistes.
07:55Demain, l'ERN et la droite et les macronistes.
07:58Et jeudi, les socialistes.
07:59Voilà, tout est clair.
08:00La chorégraphie attendue, c'est que certains vont se placer du côté de la responsabilité
08:04en disant, il faut faire quelque chose, etc.
08:06Et tous les autres vont dire, ça ne va pas, ça matraque les Français, etc.
08:10Donc, en fait, le script est quasiment déjà écrit.
08:13Et ça va être la difficulté de François Bayrou.
08:15C'est qu'il a beau dire qu'il est prêt à discuter avec l'ERN, c'est un peu ce qu'il a fait hier soir,
08:19en disant que sur les questions d'immigration, il n'était pas contre poser certaines questions.
08:24Mais en réalité, ça ne va pas faire bouger les curseurs de manière fondamentale.
08:27Et puisqu'il a braqué tout le monde, et l'opinion y compris, en réalité, il sait très bien que son sort est scellé.
08:33La difficulté, c'est aussi que les oppositions ont plutôt intérêt à jouer le pourrissement, Pauline.
08:38Renaud Delis, tout à l'heure, parlait des calculs à droite.
08:41Xavier Bertrand, qui cherche quand même en creux à s'opposer à Bruno Rotaillot,
08:45pour montrer que lui, il n'est pas macroniste.
08:47Il y a aussi des calculs à gauche, il y a des calculs au RN.
08:50Personne n'a intérêt à la réussite du gouvernement aujourd'hui ?
08:53Absolument, d'autant que tout le monde a en tête la présidentielle de 2027.
08:57Vous savez, il y avait un ministre qui me disait récemment,
09:00« En fait, faire tomber Bayrou, ça ne coûte pas cher, parce qu'il est tellement impopulaire,
09:05que finalement, vis-à-vis de l'opinion, personne n'en pâtira réellement.
09:10Attention néanmoins aux conséquences de l'instabilité et de la censure. »
09:16Vous savez, c'est un argument qu'on a beaucoup entendu l'an dernier,
09:20au moment où les oppositions ont censuré Michel Barnier.
09:24Et la majorité, ou le socle commun, puisqu'il n'avait précisément pas la majorité,
09:28ont joué à fond de cette dramatisation et ont peut-être un peu crié au loup et un peu trop dramatisé.
09:35Et finalement, il y a eu un budget et ça a eu des conséquences, ça a eu un coût lourd,
09:40mais ça n'a pas été le cataclysme.
09:43Et finalement, c'est comme si là, ils prêchaient un peu dans le désert,
09:47quand ils disent « Attention, ça va avoir des conséquences,
09:49sauf que ce qu'on entend et ce qu'on dit, c'est qu'une deuxième censure,
09:53ce n'est pas comme une première censure.
09:54Ça aura un coût bien plus élevé. »
09:57Et ça, quand même, les uns et les autres devraient y prendre garde.
10:01C'est Bayrou, le chaos, Jean-Rémy ?
10:02En tout cas, cette dramatisation, elle est malgré tout à prendre en compte.
10:07C'est-à-dire que ça n'est pas juste, on entend certains dire « La question de la dette n'est pas importante ».
10:11La semaine dernière, un ministre à Bercy me disait que la dette, ça passe jusqu'au jour où ça ne passe plus.
10:16Aujourd'hui, il faut rappeler que la France emprunte à des taux qui sont proches de l'Italie.
10:20On n'a pas de difficultés pour se financer sur les marchés, mais cette question, elle peut assez vite vriller.
10:27Et donc, ce qui est quand même assez particulier, c'est de se dire qu'à 18 mois de la présidentielle,
10:31puisque personne n'a intérêt à collaborer et à rentrer dans une éventuelle coalition,
10:37personne n'a intérêt aussi à se poser les bonnes questions sur les finances publiques.
10:41Et ça, c'est quand même un peu problématique.
10:42Dans un instant, Emmanuel Macron sous pression, va-t-il résister ?
10:46Mais tout de suite, il est 9h17, c'est le fil info de Maureen Sunyar.
10:50Elle a eu ce matin ce puissant séisme qui a secoué l'Est de l'Afghanistan dans la nuit.
10:55Un séisme de magnitude 6, le dernier bilan humain communiqué par les autorités évoque plus de 600 morts et plus de 1500 blessés.
11:03En France, c'est l'heure de la rentrée des classes pour près de 12 millions d'élèves.
11:06Deux exceptions notables, pas de rentrée dans les Bouches-du-Rhône et dans le Var à cause de la vigilance orange en cours lié aux violents orages.
11:14Donc, au total, 7 départements du Sud-Est sont en vigilance orange.
11:171000 foyers sont privés d'électricité dans le Vaucluse.
11:20Il faut abandonner la suppression de deux jours fériés proposés par François Bayrou.
11:25C'est la présidente de l'Assemblée nationale qui l'affirme ce matin.
11:28Et elle, Broun-Pivet s'exprime, alors que le gouvernement risque d'être renversé lundi prochain par un vote des députés.
11:34Benjamin Pavard rappelé en équipe de France de foot pour le début des qualifications du Mondial 2026.
11:39Annonce de la Fédération alors que le défenseur William Saliba s'est blessé à la cheville gauche.
11:44Il a dû déclarer forfait.
11:45Les Bleus jouent dès vendredi contre la Pologne.
11:50France Info
11:51Les informés, Renaud Delis, Agathe Lambret
11:57Nous informer aujourd'hui Pauline Théveniot du Parisien et Jean-Rémi Baudot, chef de la politique à France Info.
12:04On passe à notre deuxième débat.
12:06Derrière François Bayrou, c'est le président qui est visé.
12:09Est-ce qu'il peut tenir, Renaud Delis ?
12:10Parce qu'un an après et deux premiers plus tard, Emmanuel Macron va se retrouver, devrait se retrouver, mardi prochain, au lendemain de la chute du gouvernement, dans la même position.
12:21C'est-à-dire en première ligne, pris sous les tirs croisés de l'ensemble des oppositions et considéré comme le principal responsable de ce désordre politique.
12:30En tout cas, la position qui a été défendue, c'était mardi dernier, chez nos confrères de France Inter, par le fondateur des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon.
12:38Monsieur Bayrou n'est pas le responsable de la situation dans laquelle il se trouve.
12:43C'est tous ceux qui l'ont précédé par leur mauvaise politique économique et par leur mauvaise politique de gestion, comme celle de monsieur Macron.
12:50Donc, s'il y a un responsable, c'est le président de la République.
12:53Et je vous informe à cette heure que nous allons recommencer le 23 septembre et déposer la motion de destitution.
13:00Alors, Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis réclament le départ d'Emmanuel Macron, ce qui n'est pas la première fois.
13:05Mais au-delà, le chef de l'État va se retrouver sous pression, raison pour laquelle il écarte toute précipitation électorale.
13:13Il écarte toute dissolution, nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale.
13:18Il a aussi répété vendredi qu'il exercerait son mandat jusqu'au dernier jour en 2027.
13:23Mais quelle marge de manœuvre conserve Emmanuel Macron ?
13:26Peut-il relancer ce quinquennat qui semble encalminer depuis la dissolution ratée de l'année dernière et l'absence de majorité ?
13:36Est-ce qu'il a encore des marges de manœuvre, vraiment, le président Pauline Thévenien ?
13:40Mais il en a de moins en moins.
13:41Là, on sait qu'il a commencé à consulter les uns et les autres sur qui il verrait comme Premier ministre.
13:47Mais il bute sur cette question, puisque, effectivement, il ne faut pas perdre les LR d'un côté.
13:52Il faudrait amadouer le PS de l'autre.
13:54C'est toujours la même question qui se pose à lui depuis sa dissolution ratée.
13:57Mais à chaque fois, avec des contraintes supplémentaires et de moins en moins de solutions.
14:03Il y a quand même un paramètre pour le président.
14:05C'est qu'il va devenir très, très vite une cible.
14:07Sitôt que François Bayrou sera tombé, tous les regards vont se tourner vers lui.
14:11Et d'ailleurs, ses opposants les plus farouches n'ont même pas attendu le 8 septembre pour le cibler.
14:17C'était assez stupéfiant de voir que...
14:20Jean-Luc Mélenchon, pour lui, le chaos, c'est Macron.
14:22Et que dès le lendemain matin de la conférence de presse de François Bayrou annonçant un vote de confiance,
14:27c'est-à-dire sans même attendre que Bayrou tombe,
14:30il appelait à la destitution d'Emmanuel Macron.
14:34Et il n'y avait pas que Jean-Luc Mélenchon.
14:35On a vu quelqu'un comme Jean-François Copé, un élu Les Républicains,
14:38dire qu'il fallait qu'il démissionne.
14:40Et cette idée, cette pression montait en fait tout de suite.
14:45Pourquoi il est ciblé comme ça, le président ?
14:47Est-ce qu'il paye encore les conséquences de la dissolution ?
14:50Oui, une dissolution qu'il n'a pas su expliquer,
14:53qui n'a pas évidemment été comprise.
14:55Et une dissolution peut en amener une autre, peut en cacher une autre.
14:58C'est un peu comme les trains, peut-être.
14:59Il faut se rendre compte que si François Bayrou tombe,
15:03il y aura un ou une autre première ministre,
15:05qui peut-être tombera aussi et qui peut-être entraînera
15:10une nécessité de rappeler aux urnes,
15:13donc à travers une dissolution.
15:14Et si ça se passe mal encore, s'il n'y a toujours pas de majorité,
15:19quel est le fusible suivant ?
15:20Et institutionnellement, il faut juste se poser la question,
15:23est-ce qu'il est sain que le président de la République devienne un fusible ?
15:27Il faut vraiment se poser cette question-là,
15:28parce que ça veut dire que la stabilité de l'État,
15:31elle est aussi incarnée par le président de la République.
15:34Quoi qu'on pense de ce président ?
15:36Et que si demain, la pression populaire ou politique
15:39pousse à des démissions, ça veut dire qu'on crée un précédent.
15:42Ça veut dire que le ou la prochaine présidente,
15:45sous la pression de la rue, sera amenée éventuellement à démissionner.
15:49Et si c'est une musique qui est dangereuse,
15:51parce qu'il faut bien se rendre compte que
15:53s'il y a une démission du président,
15:55donc c'est le président du Sénat qui devient président par intérim,
15:58mais les élections doivent être organisées entre 20 et 35 jours.
16:02J'entendais l'autre jour sur France Info,
16:04Florence Portelli, de la droite, qui disait
16:06« ça nous permettra de remettre à plat un débat et d'avancer sereinement »,
16:10mais pas du tout.
16:11En 20 à 35 jours, c'est un chaos total.
16:13Ça veut dire que c'est un rouleau compresseur politique,
16:16ça veut dire qu'il n'y a pas de débat en 35 jours,
16:19ce n'est pas un modèle de société.
16:20Et là, on se rend bien compte qu'actuellement,
16:22on a un problème de modèle de société,
16:24quasiment de modèle.
16:25Le modèle français est en souffrance,
16:27et que ce n'est pas en 20 à 35 jours que ça va s'arranger.
16:29En fait, les deux échanges électorales sont liées en termes de logique.
16:34Si Emmanuel Macron ne veut pas dissoudre dans la salle nationale,
16:38c'est précisément pour repousser le spectre
16:40d'une éventuelle démission sous pression,
16:43sous la pression par exemple aussi de la rue.
16:45Vous avez raison de l'évoquer, Jean-Rémi Baudot,
16:46puisqu'on sait qu'il y a un certain nombre de mouvements
16:48ces prochains jours et ces prochaines semaines
16:50qui veulent justement cibler le chef de l'État.
16:53Je pensais en particulier à ce mouvement du 10 septembre,
16:55en rebloquant tout, là qu'il y a très clairement Emmanuel Macron
16:57comme cible, comme ce fut le cas évidemment
16:59lors des Gilets jaunes que tout le monde a en mémoire.
17:01Or, si jamais Emmanuel Macron dissout de nouveau
17:04l'Assemblée nationale, il y a quand même un très fort risque
17:06pour lui de subir une nouvelle défaite dans les urnes.
17:09Évidemment, un deuxième scrutin législatif perdu
17:13pour le chef de l'État en place,
17:15ça l'afflébillera encore un peu plus,
17:16et ça pourrait le pousser un peu plus vers la sortie.
17:18Donc c'est pour ça qu'il veut échapper à cette perspective-là.
17:21Le problème auquel il se heurte,
17:22enfin il y en a plusieurs, ils sont très nombreux,
17:23d'abord c'est que cette idée de dissolution,
17:25elle fait y compris du chemin dans son camp.
17:27Édouard Philippe, par exemple, a expliqué que c'est une issue
17:29qui pourrait devenir quasi inévitable,
17:32au vu du blocage politique, évidemment.
17:36Ensuite, elle est plutôt souhaitée par les électeurs.
17:38On voit que dans les sondages, les électeurs,
17:40les Français ont plutôt envie de retourner aux urnes,
17:42très probablement d'ailleurs pour voter contre Emmanuel Macron.
17:46Et puis, ce qui s'éclaircit,
17:50c'est que le Rassemblement national,
17:51lui, veut absolument une dissolution désormais.
17:53Et il semble être sur cette ligne de faire tomber,
17:56de toute façon, tous les futurs premiers ministres.
17:58Et pourquoi ?
17:59Parce qu'on l'a entendu par la bouche de Jean-Anne Darnay il y a quelques jours,
18:02il veut essayer d'incarner l'ordre
18:03et de faire d'Emmanuel Macron le facteur du désordre.
18:06C'est ça la bataille qui est en cours,
18:08enfin qui va se jouer probablement au lendemain de la chute
18:10du gouvernement Bayrou.
18:12Emmanuel Macron va évidemment,
18:13en tant que garant des institutions et de la stabilité du pays,
18:16se poser en garant de l'ordre,
18:18justement, une forme là aussi de reprise de moi ou le chaos,
18:22sauf que ses opposants,
18:23un, commencé par Jean-Anne Bardella et le RN,
18:25vont dire, non, non, le facteur d'instabilité,
18:27le facteur de désordre, il est à l'Elysée.
18:29Et donc, il faut retourner aux urnes pour ramener de l'ordre.
18:32Et avec l'espoir, évidemment, cette fois-ci,
18:34d'obtenir une majorité pour le RN.
18:36Donc, je pense que c'est cette bataille, justement,
18:38de la stabilité et de l'ordre qui pourrait s'engager
18:40entre Emmanuel Macron et ses opposants
18:42au lendemain de la chute probable de François Bayrou.
18:44Pour l'instant, Emmanuel Macron tient bon.
18:47Il précise qu'il ira au terme de son mandat, Pauline Théveniot.
18:50Est-ce que vous pensez qu'il aura le choix ?
18:53C'est toute la question.
18:55Mais s'il n'a pas le choix,
18:56on en revient aux propos de Jean-Rémy à l'instant.
19:00Ce sera une crise politique, institutionnelle,
19:03majeure pour le pays.
19:06Le problème, c'est quand même qu'Emmanuel Macron,
19:07il a de moins en moins de cartes en main.
19:11Clairement, on le voit bien.
19:13Il n'a pas de majorité.
19:15Et ce qui consistait, composait un petit socle,
19:19s'effrite de plus en plus.
19:20Il n'est qu'à voir les déclarations d'Edouard Philippe,
19:23Henri Retailleau,
19:24son ancien Premier ministre.
19:26La semaine dernière, en fait,
19:27c'est chacun jouer sa partition,
19:29ne se cachant même plus d'avoir des désaccords.
19:32Donc, on ne voit plus tellement ce qu'il est.
19:34Sachant qu'il y a le 10 septembre,
19:35le mouvement du 10 septembre qui se profile,
19:37ça aussi, ça pourrait jouer sur la suite du mandat du président ?
19:41Bien sûr, parce qu'imaginez ce mouvement social
19:45sans Premier ministre à Matignon.
19:47Ça va être quand même très, très, très compliqué de tenir.
19:51J'ajoute que ça, c'est un des paramètres de l'équation.
19:55Emmanuel Macron, il a un agenda très contraint en septembre,
19:58puisqu'il y a évidemment cette date fatidique du 10 septembre.
20:01Mais il a, le 21 et 22 septembre,
20:04une échéance fondamentale majeure à New York,
20:08à l'Assemblée Générale des Nations Unies,
20:10avec la reconnaissance de l'État palestinien.
20:13Donc, on voit que son mois de septembre,
20:15il est déjà très, très rempli
20:16et que c'est dans les interstices
20:18qu'il va devoir trouver les solutions
20:21pour sortir de la NAS.
20:24Emmanuel Macron, qui prenait un peu de hauteur
20:25à l'international, s'est raté, Renaud.
20:28En tout cas, ce qui est frappant,
20:29c'est que dans ce contexte,
20:29le contexte géopolitique que vous évoquez,
20:31il y a évidemment aussi la guerre en Ukraine
20:33et l'attitude de Vladimir Poutine,
20:35l'attitude aussi de Donald Trump,
20:36la crise financière qu'on a évoquée aussi.
20:39On a l'impression que la plupart des responsables politiques
20:40n'ont qu'une obsession,
20:41c'est de préparer, d'évoquer,
20:44de façon plus ou moins subliminale,
20:45leur candidature à une élection présidentielle
20:47prévue en 2027.
20:48Ça semble parfois un tout petit peu décalé
20:51par rapport à tous ces enjeux.
20:52On a entendu d'ailleurs votre invité tout à l'heure,
20:53Xavier Bertrand, à la fin de l'interview,
20:54lorsque vous l'avez interrogé sur l'hypothèse
20:57de sa candidature en 2027.
20:58Il avait officiellement, ça n'intéressait pas du tout,
21:00mais il avait quand même très envie d'en parler.
21:02Il en a d'ailleurs beaucoup parlé.
21:03Il a regretté que l'interview s'achève un peu vite à son goût.
21:05Elles vont être longues ces deux années
21:07qui nous restent avant la fin officielle du mandat.
21:09Merci beaucoup les informés.
21:11Pauline, t'es venue aux journalistes politiques
21:12aux Parisiens aujourd'hui en France.
21:14La une du Parisien aujourd'hui ?
21:16C'est sur ses parents qui se tournent
21:19de plus en plus vers l'école privée
21:20pour leurs enfants.
21:21Et merci beaucoup Jean-Rémy Baudot,
21:23chef du service politique à France Info.
21:26Nous, Renaud, on se retrouve demain matin.
21:28Absolument.
21:29Et vous retrouverez les informés ce soir à 20h.
21:32Sous-titrage Société Radio-Canada
Écris le tout premier commentaire