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  • il y a 6 semaines
Ce mardi 26 août, dans son édito, Raphaël Legendre est revenu sur le nouveau discours de politique générale que le Premier ministre compte prononcer, la vote de confiance qu'il lance à l'Assemblée nationale, et le peu de chance que cette confiance soit votée. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Raphaël Lejean, le Premier ministre, a donc annoncé hier qu'il y aura un nouveau discours de politique générale le 8 septembre
00:05avec à la clé un vote de confiance, c'est la crise politique.
00:08Bah oui, Laure, il faut être très clair, il n'y a quasiment aucune chance pour que la confiance soit votée à François Bayrou.
00:16Hier, Olivier Faure, le patron du PS, a parlé d'un scénario inimaginable pour les socialistes qui sont la clé de ce vote.
00:23La messe est dite, c'est quasiment plié.
00:26Dans deux semaines, jour pour jour, il faut s'y préparer, la France risque de se retrouver sans gouvernement.
00:32Comme il y a un an, c'est un peu le retour à la case départ.
00:35Alors, pourquoi il a fait ça ? Est-ce qu'il s'auto-saborde ?
00:39C'est tout simplement parce qu'il n'y avait plus d'échappatoire pour François Bayrou sans ce coup de poker.
00:45Il aurait été renversé par la motion de censure déposée par la France Insoumise le 23 septembre
00:50ou plus tard sur le budget par le Rassemblement National.
00:53Comme le confiait hier un ministre, François Bayrou ne voulait pas finir étranglé dans une négociation interminable façon Michel Barnier.
01:03Mais derrière la tactique, il y a aussi de la stratégie du côté du Béarnet.
01:08De nombreuses sources commencent à le dire au sein du gouvernement.
01:12Les langues commencent à se délier.
01:13François Bayrou n'a probablement jamais voulu porter ce budget en réalité.
01:20On ne peut pas douter de sa sincérité sur le redressement des comptes publics.
01:24Il a construit sa carrière politique là-dessus.
01:27Mais face à une classe politique biberonnée à la dette depuis plus de 50 ans,
01:31son ambition, il s'en est rendu compte cet été, était condamné.
01:35Il a essayé de jouer l'opinion publique.
01:37Ça n'a pas pris.
01:39Désormais, son véritable objectif, c'est 2027.
01:43Et pour cela, il a choisi la carte Mendes France par aller directement au peuple.
01:49Certains y voient du panache, d'autres une fuite en avant.
01:53Le problème, c'est que tout cela nous mène probablement au final vers la politique du pire.
01:57Il part la tête haute comme un prince pour lui-même.
02:00C'est ça que vous nous dites ?
02:02Oui, exactement. Sauf que tout cela nous amène une instabilité dommageable.
02:07Un laissé-aller économique qui va peser sur la croissance du pays.
02:11Et l'économie, elle, ne pardonne jamais.
02:14Depuis des mois, les agences de notation préviennent.
02:17Et hier, ça s'est vu sur les marchés.
02:19Ça s'est vu sur le CAC 40 qui a décroché de 1,6%.
02:24Le taux d'intérêt de la dette française à 10 ans a lui bondi à 3,50%.
02:29Il était à 3,42% en fin de semaine dernière.
02:32C'est une progression importante.
02:33On est presque au niveau de l'Italie, qui a longtemps été la lanterne rouge de l'Europe.
02:37Et dans les prochaines semaines, les courbes pourraient même se croiser.
02:40Autrement dit, la France risque de payer ses dettes plus chères que Rome.
02:46Et face à ce danger, quel est le mot d'ordre de la mobilisation populaire du 10 septembre ?
02:52Deux jours après la probable décision, tout bloqué.
02:56Et voilà où en est la France.
02:58Une France bloquée, sans gouvernement.
03:01Alors, pas à pas, oui, le scénario du pire se met en place.
03:05François Bayrou, lui, regarde déjà vers 2027.
03:08Mais d'ici là, les marchés n'attendront pas.
03:10Mais vous qui aimez la politique, Raphaël, contrairement à moi, je ne me cache pas.
03:14Vous avez trouvé ça malin, cette dramatisation à l'extrême ou pas, de la situation économique ?
03:20Ce n'est pas une question d'être malin, c'est une question de lucidité.
03:24François Bayrou est très clair depuis le printemps.
03:28Il a multiplié les conférences de presse pour alerter sur l'état de nos finances publiques.
03:31Et il a raison.
03:33La dette, on ne meurt pas de ces dettes, on meurt de ne plus pouvoir en faire.
03:38Et la charge de la dette va exploser d'ici 2029.
03:42On va rapidement arriver à 100 milliards d'euros par an.
03:44On est à 60 milliards aujourd'hui.
03:45Il va falloir trouver 40 milliards de recettes uniquement pour payer nos créanciers.
03:49Ça veut dire qu'on ne peut plus investir, qu'on ne peut plus travailler sur les retraites,
03:54qu'on ne peut plus investir dans notre hôpital, dans notre police, dans notre justice, dans nos routes.

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