Le Premier ministre François Bayrou s'apprête à vivre une rentrée mouvementée, entre risque de censure et colère sociale. Le texte sur le budget 2026 continue de crisper et diviser.
00:00Il finira par être renversé, et puis le désordre dans la société, vous ne voyez pas monter quand même la colère ?
00:09Qu'est-ce que vous sentez de la société en ce moment ?
00:12Cette société, elle est à bout. Alors, ce n'est pas la seule société occidentale qui est à bout.
00:16Regardez dans quel état est la société américaine, et ce que ça a donné pour l'instant.
00:22Regardez l'état de la société allemande.
00:25Sinon, si elle n'était pas à bout, l'AFD ne ferait pas 20% des voix, et on arriverait à faire des vraies majorités.
00:32Or, on n'arrive à faire que des coalitions branlantes en Allemagne.
00:35Regardez l'état de la société anglaise.
00:37Les sociétés occidentales, elles sont à bout. La société française en particulier.
00:42Elle ne peut plus supporter à la fois le désordre dans lequel elle est plongée, elle ne peut plus payer.
00:48Elle ne veut plus. Et obliger cette société, obliger tous les gens à refaire encore des sacrifices alors qu'ils ont le sentiment justifié que depuis des décennies, ils en font beaucoup,
00:59c'est terrible parce que c'est à la fois installer un désordre économique qui va nous coûter très cher, un désordre social, mais aussi un désordre politique qui est très très grave.
01:11Parce que quand vous dites aux gens qui ont le sentiment qu'ils n'ont pas à payer, vous devez payer, quelle est leur réaction ?
01:20Leur réaction, c'est pourquoi le voisin ne paie pas à ma place ou pourquoi il ne paie pas plus ?
01:24Et chacun se dit ça. Chacun se dit que c'est l'autre qui devrait payer.
01:28Et donc, on développe dans cette société une espèce de réaction du bouc émissaire.
01:34Alors, chacun cherche le bouc émissaire, alors le bouc émissaire d'insécurité, mais aussi le bouc émissaire de celui, pour ce qui est de payer, de faire des sacrifices.
01:45C'est-à-dire que c'est l'autre qui doit faire des sacrifices.
01:47Et pourtant, ce plan, la droite, semble en partie prête à le soutenir.
01:51La droite, elle a toujours soutenu ce genre de plan.
01:54Je vous rappelle que Juppé était applaudi debout quand il a annoncé son plan.
02:00Il a fallu que Jacques Chirac arrête les frais à la fin de l'année 1995.
02:05Sinon, ça n'en finissait plus.
02:07Mais les Français étaient dans la rue et la majorité de droite était debout à applaudir Alain Juppé.
02:14Bon, résultat, on a réussi à transformer un septennat en semestre.
02:20Un septennat en semestre, vous vous rappelez ?
02:22Parce qu'au bout de six mois, on ne pouvait plus gouverner.
02:23Tellement qu'au bout d'un an, ensuite, il a fallu dissoudre.
02:28Et on a mis un désordre dans le système de santé français,
02:35dont nous payons encore le prix aujourd'hui.
02:37Donc, la droite d'aujourd'hui, elle réfléchit plus.
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