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00:0019h21, Guillaume Lariche.
00:03Il n'a pas pris de vacances mais il aurait peut-être dû.
00:05La rentrée politique de François Bayrou s'annonce tonitruante.
00:08Le Premier ministre va tenir après demain lundi à 16h une conférence de presse
00:11pour présenter et justifier la feuille de route budgétaire du gouvernement pour l'an prochain.
00:15Mi-juillet, l'idée était de trouver 44 milliards d'euros d'économie pour 2026.
00:20Joseph Massescaron, depuis François Bayrou est menacé d'une motion de censure.
00:24On ne s'en cache plus. Est-ce qu'on y va tout droit ou son projet peut encore passer ?
00:28Pardonnez-moi d'avoir souri quand vous avez dit qu'il n'a pas pris de vacances
00:30parce que, je connais un peu François Bayrou, il a été pendant très longtemps en vacances.
00:34Donc, je sais c'est facile mais...
00:37Je n'ai pas cru que vous alliez dire qu'il a passé l'année en vacances.
00:39Mais c'est vrai. Mais c'est quand même, c'est assez vrai.
00:42Même ses amis le disent.
00:44Pas besoin d'avoir des amis à ce qu'on parle.
00:46C'est le moment de... c'est vrai que c'est le grand rendez-vous pour François Bayrou
00:50qui d'ailleurs est toujours là.
00:54Oui, je disais ça à la pause, il est encore là.
00:55Il le disait à la pause et il a raison.
00:57Mais oui, je ne pensais pas qu'il survivrait aussi longtemps.
01:00Même lui doit être surpris.
01:02Non, je ne pense pas.
01:03Ici ?
01:03Alors, là aussi, je le connais assez bien.
01:05Ah, vous avez vos sources ?
01:06Non, mais c'est parce que je le connais depuis 1978, pour ne rien cacher.
01:09Ah oui ?
01:10Donc, je connais bien François Bayrou.
01:10Depuis 1978 ?
01:11Oui.
01:11Je ne t'ai même pas né.
01:12Je ne t'ai même pas né, je le sais bien.
01:14Mais moi, je suis vieux, c'est pour ça.
01:15C'est l'avantage et l'inconvénient.
01:16Et en fait, non, non, parce que François Bayrou a une conscience de son destin
01:22qui est totalement enraciné en lui.
01:26Il a attendu longtemps.
01:28Il a fait des allers-retours.
01:29Mais il a, ce qui est sûr, c'est qu'il a aussi la manière.
01:34Parce que, en fait, dans cette situation qui est une situation créée par Emmanuel Macron,
01:40il faut quand même le rappeler, en permanence, même si on veut l'effacer, les macroniens
01:44veulent l'effacer, très franchement, ça a été créé par Emmanuel Macron.
01:47Donc, dans cette situation qui est une situation extrêmement dangereuse pour nos institutions,
01:51extrêmement dangereuse pour le pays, en attendant, il faut quand même quelqu'un
01:55qui soit un politique.
01:56Et on peut faire tous les reproches du monde à François Bayrou,
02:00mais on ne peut pas lui faire le reproche de ne pas être un politique.
02:02Donc, c'est vrai que c'est un politique.
02:04Alors, on va trouver qu'il navigue un peu, qu'il cabote le long des dérivages,
02:07mais c'est un politique et, quand même, il sait faire en politique.
02:11Voilà.
02:12Donc, bien sûr, il y a ce rendez-vous.
02:14Alors, il y a le grand rendez-vous, il y a un double rendez-vous.
02:17Il y a un rendez-vous, qui est le rendez-vous budgétaire, à proprement parler,
02:20sur les 44 milliards d'euros,
02:22et le rendez-vous, qui est le rendez-vous social-sociétal, qui est celui du 10 septembre.
02:27Les deux se rejoignent ?
02:30Oui et non, parce que, pas exactement, parce que, si vous voulez,
02:33vous pouvez avoir une discussion sur l'objet.
02:37Il l'a avec le groupe socialiste, même si une partie du groupe socialiste dit
02:40non, non, absolument pas, on ne veut pas de ces économies et tout.
02:43Non, je vois bien quelqu'un comme Jérôme Getsch, qui fait partie de la small team
02:49qui est en train d'élaborer le projet, si je puis dire, de budget du groupe socialiste,
02:54ils disent peut-être que 30 milliards, 33 milliards d'économies est possible, si, etc.
02:59Donc, non, ça c'est un point.
03:01Et le deuxième point, en revanche, le deuxième point, c'est en effet le 10 septembre.
03:07J'oubliais, bien sûr, la motion de censure, mais ça c'est lié au premier point.
03:12C'est ce que j'allais dire, Sarah Salman, la motion de censure qui va être déposée
03:15le 23 septembre par LFI, est-ce qu'elle va être suivie ?
03:18Ça, je ne sais pas, je n'ai pas encore de boule de cristal.
03:20Néanmoins, concernant le budget, je voulais rebondir sur un point,
03:23François Bérou cherche à faire des économies.
03:25Je lisais tout à l'heure un article du Figaro, budget 2026,
03:28Bérou promet de supprimer d'éventuels avantages induits, excessifs, inacceptables
03:32des responsables politiques.
03:33Je me dis, mais en voilà une bonne idée.
03:35C'est-à-dire qu'on veut faire beaucoup d'économies,
03:37et je regardais les postes de dépenses,
03:39vous avez Dominique de Villepin qui coûte près de 210 000 euros à l'année,
03:44vous avez Bernard Cazeneuve, près de 200 000 euros aussi,
03:47Jean-Pierre Raffarin, 158 000.
03:49On a beaucoup de gens qui coûtent beaucoup d'argent,
03:51on peut supprimer tout ça,
03:52les Français ne verront absolument pas la différence.
03:54Alors à chaque fois que j'en ai parlé avec des députés par téléphone,
03:57ils vous disent oui, mais ils vous disent pas.
03:58Ils vous disent, mais ça c'est peanuts, machin.
04:00Mais en fait, le peanuts, je le le le un petit peu,
04:02ça fait un gros peu, mais personne ne veut le faire.
04:04Quand on dit aux Français de se priver, de serrer la ceinture,
04:06alors qu'ils gagnent une 2200 euros par mois ou 1600 euros,
04:09on pourrait dire c'est peanuts aussi, et pourtant ça ne l'est pas.
04:11Donc si c'est peanuts, on peut le supprimer.
04:14Et on peut supprimer ça.
04:15Toutes les agences d'État qui ne servent à rien,
04:17il y en a quand même beaucoup, je pourrais les lister,
04:19il y en a tellement qu'on ne peut pas toutes les citer.
04:21En réalité, on peut faire beaucoup d'économies
04:23sans que ça coûte quoi que ce soit aux Français.
04:24Alors évidemment, ça ne sera pas suffisant,
04:26mais déjà, on pourrait montrer l'exemple en haut.
04:29Donc si c'est pas grand-chose, eh bien on peut le faire.
04:31Et souvent, ils disent oui, on va le faire.
04:33Ils ne le font jamais.
04:34L'argumentation, c'est symbolique, ne tient pas.
04:36Je vais vous dire pourquoi.
04:37Parce que le symbole a toute son importance.
04:39Parce que le symbole, il faut du symbole.
04:39Bien sûr.
04:40Il faut du symbole.
04:40C'est-à-dire qu'on en a assez de la communication du vide sans symbole.
04:47Il faut du symbole.
04:47Non mais en plus, il dit oui, je vais le faire.
04:49Et il dit qu'il va demander à René Dozière
04:53la tâche d'éclaircir ce sujet.
04:55Mais il n'y a pas besoin de quelqu'un pour éclaircir ce sujet.
04:58Moi, je lui fais un PDF, je montre les dépenses.
04:59Honnêtement, ce n'est pas si compliqué.
05:02Ça, c'est vraiment une manière de dire
05:04oui, c'est important, je vais le faire, je vais étudier le sujet.
05:06Et dans six mois, il sera encore en train d'étudier le sujet.
05:10Et encore dans six mois, il ne sera plus là.
05:12Donc bon.
05:12C'est un peu le problème.
05:13Tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut que ça change.
05:14Mais personne ne veut que ça change quand ça commence par soi-même.
05:16Parce qu'ils ont aussi leurs propres intérêts pour ne pas que ça change.
05:19Et que c'est comme les députés.
05:21C'est comme les sénateurs.
05:23Chacun a son propre intérêt.
05:24En tout cas, on a plusieurs syndicats, dont la CGT et Force Ouvrière,
05:27qui vont décider la semaine prochaine des actions à mener le 10 septembre.
05:29Là, on revient sur Bloquons-Tout.
05:31Par rapport aux économies, il y a les taxis qui vont être en grève.
05:34Parce qu'eux, ils en ont marre de voir l'argent qu'ils peuvent gagner
05:39pour rapport au transport sanitaire qui doit baisser
05:41pour baisser les coûts et faire des économies.
05:43On a également les pharmacies, sur lesquelles on vient rogner encore des marges.
05:47Et donc, chacun va vouloir défendre son pouvoir.
05:48Moi, je peux le comprendre, ça.
05:50Que les Français en aient ras-le-bol,
05:51que les conditions de travail soient difficiles.
05:53On peut l'entendre.
05:54Après, c'est plus les débordements, ce dont je parlais tout à l'heure,
05:57où ça, ce n'est pas acceptable de venir pour tout casser,
06:00de venir pour revendiquer des causes qui ne sont pas à l'ordre du jour.
06:02Ça, ce n'est pas acceptable.
06:03Après, sur le volet social, que les gens en aient ras-le-bol
06:06d'être exploités au quotidien et de ne pas pouvoir vivre décemment,
06:10moi, je peux tout à fait l'entendre.
06:11Je comprends leurs revendications.
06:13Comment ça peut se passer, ce mois de septembre,
06:15s'il y a comme ça un embrasement ?
06:17Est-ce que les Français ont la tête à ça ?
06:18Parce que je me souviens, Gilets jaunes,
06:20c'est vrai que c'était parti sur quelque chose.
06:21C'était presque parti de façon...
06:24Voilà, c'était les carburants.
06:26C'est ça, et les personnes au tout début
06:27n'ont jamais pensé qu'il y aurait une telle ampleur, je pense.
06:30Là, c'est voulu.
06:32Donc, ce n'est pas exactement les mêmes conditions, je dirais.
06:33Joseph Massescaron, je vous vois pensif, la main sur le visage.
06:37Non, parce que je réfléchis.
06:38D'abord, je suis d'accord sur le premier point
06:41avec ce que dit Sarah.
06:42C'est-à-dire qu'il y a des personnes qui...
06:46Les revendications, des agriculteurs, des taxis ou autres,
06:48et des pharmaciens, leurs craintes sont des craintes justes.
06:51Vous savez, moi, ce qui me frappe quand même,
06:53si on regarde bien,
06:55c'est l'incurie des pouvoirs publics à savoir gérer en France.
07:00C'est ça ce qui frappe.
07:01Moi, c'est ce qui me frappe,
07:02par rapport aux pays étrangers, par rapport à autres.
07:04L'incurie des pouvoirs publics,
07:06qui commence d'abord par savoir gérer.
07:08Toutes ces personnes issues de l'ENA.
07:10Qui commencent d'abord par savoir gérer correctement.
07:13Savoir ce qu'est un budget.
07:15Si on mettait, par exemple,
07:16je suis sûr qu'il y a des personnes qui savent
07:18ce que c'est qu'un budget du ménage
07:19et qui sont beaucoup plus aptes qu'eux, pardonnez-moi,
07:22à savoir gérer.
07:24C'est vraiment...
07:25C'est le premier point.
07:26D'abord, on commence comme ça.
07:28Commençons comme ça.
07:29Alors, ensuite, après...
07:30Je passe...
07:32Je reviens au 10 septembre, pardonnez-moi.
07:34Mais sur le 10 septembre,
07:36c'est un 10 septembre de tous les dangers.
07:37parce que LFI souffle sur les braises.
07:40Ça, c'est absolument évident.
07:41Leur rêve...
07:42Qui appelle à rejoindre à ce moment.
07:43Leur rêve.
07:44Leur rêve.
07:45D'où, évidemment,
07:46toutes les sorties en permanence
07:49sur la police-tue,
07:50la police-tue,
07:50la police-tue,
07:51répéter, répéter, répéter,
07:52ad nauseum,
07:53même si c'est...
07:54Je veux dire,
07:55c'est absurde
07:56de parler de racisme systémique dans la police.
07:59Ça n'a absolument pas de sens.
08:00C'est insultant.
08:01C'est vraiment...
08:02C'est obscène même,
08:03au sens étymologique du terme.
08:04Mais LFI souffle sur les braises
08:07et eux,
08:08ce qu'ils voudraient,
08:08ils rêvent,
08:09pardonnez-moi,
08:10qu'arrive un accident.
08:11Ils le rêvent.
08:12Ils le rêvent.
08:13C'est leur...
08:14Ils seraient dans un orgasme politique
08:16si ça leur arrivait.
08:17Franchement,
08:18est-ce que les autres partis politiques
08:19doivent aussi dire
08:20s'ils sont pour soutenir ce mouvement
08:22ou alors pas,
08:23justement,
08:24pas le soutenir
08:24ou alors comme ça,
08:25rester muet,
08:25comme l'ont fait beaucoup jusqu'ici
08:27puisque les mémoires,
08:28il n'y a que LFI qui s'est prononcée.
08:30C'est laisser la place à LFI.
08:31Si vous dites rien
08:32et que vous laissez LFI seul
08:33faire de la récupération politique,
08:34vous laissez le champ libre à LFI.
08:36Voilà.
08:36Moi, je vois plus les choses comme ça.
08:37Je préférerais que tous les partis
08:39se disent,
08:40pour que ce soit finalement apolitique,
08:42on va mettre tous les partis.
08:43Moi, je verrais plus les choses comme ça.
08:45Tous.
08:45Tous.
08:46Sans distinguer.
08:46Tous les partis.
08:47Voilà.
08:48Tous disent,
08:48oui,
08:49mais c'est vrai,
08:50le 10 septembre,
08:50oui,
08:50tous.
08:51Voilà,
08:51tous les partis.
08:52Donc,
08:52il n'y aura aucun moyen de récupérer.
08:53Moi,
08:54je verrais les choses comme ça
08:55parce que sinon,
08:55ça va être LFI plus le 10 septembre.
08:57Alors là,
08:58je vous laisse imaginer les dégâts.
09:00Effectivement,
09:00ça peut promettre.
09:01En tout cas,
09:01les actions prévues pour le 10 septembre,
09:02cesser de travailler.
09:03C'est où d'ailleurs ?
09:04Retirer son argent des grandes banques
09:05ou encore ne plus acheter
09:06dans les grandes surfaces.
09:07Pour les organisateurs,
09:08le but n'est pas de bloquer pour bloquer,
09:09mais de montrer qu'on peut vivre autrement.
09:11Donc,
09:11il y a quand même une certaine philosophie.
09:12C'est ce qu'on dit pour l'instant
09:13par rapport à ces personnes.
09:14Mais c'est où le rassemblement ?
09:15En fait,
09:15à l'époque,
09:16au début du mois de juillet,
09:18il y avait plusieurs petits rassemblements
09:20à droite à gauche.
09:20Il y avait un site qui existait,
09:22je n'ai plus le nom en tête,
09:22mais le site n'est plus disponible actuellement.
09:25Mais l'idée,
09:26c'était ça,
09:26c'était de voir s'il y avait
09:27des petits soubresauts,
09:28des petites caisses de résonance locales.
09:30Et en fait,
09:31ils ont voulu...
09:31D'accord,
09:31donc ce n'est pas très bien organisé finalement.
09:33Pour l'instant,
09:34je pense qu'il y a beaucoup d'espoirs
09:35qui sont fondés chez certains,
09:36mais je n'ai pas vu particulièrement
09:38des choses pérennes qui sont là
09:44pas spécialement.
09:45En tout cas,
09:46le but n'est pas de bloquer pour bloquer,
09:47mais de montrer qu'on peut vivre autrement.
09:49Mais encore une fois,
09:49je reviens à cette question.
09:50Est-ce qu'on peut aller dans ce sens-là
09:53alors qu'on comprend tous
09:54et on est tous d'accord
09:55pour dire que l'économie est en berne
09:57et que ce n'est peut-être pas le moment,
09:58c'est plutôt l'idée de se serrer l'économie ?
10:00Ça ne sera jamais le moment en fait.
10:01Je pense qu'ils prennent le 10 septembre,
10:03vous prenez le 10 octobre,
10:04ça n'ira pas non plus.
10:05Je pense que ce n'est pas un problème de date.
10:06Vous allez leur donner peut-être une solution
10:08de faire ça tous les mois,
10:09tous les 10 de chaque mois.
10:10Revenir, rebondir.
10:11Les pharmaciens ont déjà prévu
10:12fin septembre d'arrêter tous les samedis
10:14de baisser le rideau.
10:15Moi, je peux comprendre
10:16que les gens en aient assez
10:17et qu'ils veulent des solutions concrètes.
10:18Ce que je ne comprends pas,
10:19c'est qu'on vienne pour bord d'Elysée.
10:20Mais quand vous voyagez,
10:23si personne n'a que la chance
10:25de voyager cet été
10:26et de partir hors de France,
10:28la France est vraiment
10:29l'homme malade de l'Europe.
10:32Vraiment.
10:33Vraiment, par rapport à d'autres pays
10:35autrefois, par rapport à l'Espagne,
10:37par rapport à l'Italie,
10:38l'Italie surtout,
10:39qui nous dépasse,
10:40qui est en train de nous dépasser économiquement,
10:42nous sommes vraiment
10:42la lanterne rouge de l'Europe.
10:45En tout cas, on va bien voir
10:46le 10 septembre ce qui va pouvoir se passer.
10:49Merci en tout cas à tous les deux,
10:51Joseph Masses-Caron, écrivain,
10:52et Sarah Salman, avocate au Barreau de Paris.
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