00:04Bonsoir à tous, les taxis sont en colère, ils comptent bien vous le montrer.
00:07Ce sera le 5 septembre prochain, c'est ce qu'a assuré sur CNews Dominique Buisson, secrétaire générale de la FNDT.
00:14Nous voulons mettre le pays à l'arrêt pour que le gouvernement cesse de nous mépriser.
00:17Des opérations de blocage partout en France, dans précisément deux semaines.
00:21Mouvement contre les nouveaux tarifs du transport sanitaire qui ne font pas les affaires à des taxis, Adrien Matou.
00:25Alors entre ça et le projet Bloquotout qui va arriver 5 jours plus tard, ce sera le 10 septembre, on en parlera d'ailleurs dans les 10 prochaines minutes.
00:32La rentrée s'annonce, Tony Sruant, Adrien.
00:35Oui, parce que sur le front social, c'est extrêmement chargé, il y a ce mouvement des taxis, il y a le mouvement Bloquotout.
00:40Et en plus, si on réfléchit un petit peu au contexte dans lequel se produisait la plupart des mouvements sociaux ces dernières années,
00:47c'était un contexte social explosif, mais à côté, un contexte politique assez stable.
00:51Par exemple, quand les gilets jaunes ont éclaté, il y avait un gouvernement clair qui disposait d'une majorité vraiment évidente et assez large.
00:58Là, on a quand même la conjugaison de menaces sociales, de luttes sociales intenses,
01:05avec un gouvernement qui ne tient pas sur une majorité solide et qui risque d'être renversé à l'Assemblée.
01:11Et c'est ça qui rend le climat vraiment explosif,
01:13c'est que chacun a conscience du fait que le Premier ministre François Bayrou et tous ses ministres ne tiennent vraiment qu'à un fil.
01:20Et qu'il suffirait que les mobilisations aient un succès important, qu'elles soient appuyées politiquement,
01:26pour que potentiellement il y ait une censure qui soit votée et qu'il y ait une espèce de chaos politico-social qui s'installe.
01:32Je vais vous dire, quand il prévoit de bloquer tout, les aéroports, les gares, les frontières, sites de distribution de carburant ou encore les Champs-Elysées,
01:38il suffit de 4-5 voitures pour être arrêtées à Porte Maillot, à Paris pour le périphérique ou dans la Roquette de Lyon,
01:43pour mettre le bazar total.
01:45Eliott Mamane, vous prenez les transports vous, il n'y a pas de problème ?
01:48Je prends les transports, tout à fait.
01:51Je suis un vrai citadin, vous voyez, je n'ai pas de voiture.
01:53Non, mais simplement, il y a d'ailleurs une contradiction interne au sein de ces proto-mouvements bloquons-tout,
01:58puisque une partie du mouvement estime qu'il faut se confiner pour véritablement bloquer l'économie,
02:04au sens non pas physique mais symbolique,
02:06c'est-à-dire s'il n'y a plus aucune activité, alors de fait l'État sera obligé de réagir
02:10et il y a une autre partie du mouvement qui est celle qui a été endossée par la France Insoumise
02:14qui en effet revendique des manifestations sociales, des mobilisations beaucoup plus physiques.
02:19Maintenant, il y a une chose qui me fait dire que la violence et le caractère extrêmement abrasif de cette colère
02:25pourraient ne pas se matérialiser de manière trop massive
02:27et c'est le politologue Antoine Bristiel que j'interviewais pour un autre média en début de semaine qui me le faisait remarquer,
02:32c'est que contrairement par exemple aux Gilets jaunes, en l'occurrence la mobilisation ne se fait pas sur une thématique extrêmement précise.
02:40Il s'agissait par exemple à l'époque des Gilets jaunes de la hausse de la taxe carbone votée initiée par Édouard Philippe.
02:46Là, c'est une opposition à un budget tout entier,
02:48ce qui est quand même beaucoup moins facile à mobiliser, à manipuler.
02:54C'est un objet qui n'est pas saisissable en tant que tel dans l'espace public.
02:57C'est quand même plus compliqué de faire une rhétorique qui brasse tout un tas d'éléments que l'on retrouve dans un projet de loi de finances
03:04pour véritablement provoquer une espèce d'engouement auprès de la population.
03:08Et donc c'est pour ça que oui, on voit bien qu'il y a une tension extrême
03:10parce qu'on est dans une séquence gouvernementale aussi très paradoxale
03:15où il y a plusieurs postes de dépenses qui sont augmentés.
03:17Dans le même temps, on nous explique que l'intégralité des Français vont devoir faire des efforts.
03:21Évidemment que ça suscite un certain ressentiment,
03:23mais en même temps, le fait qu'il n'y ait pas directement d'objets absolument symboliques
03:27qui ressortent de ces revendications-là
03:29peuvent me faire penser que la mobilisation sera,
03:32même si je n'en sais strictement rien et que je suis un mauvais devin,
03:35un tout petit peu moins massif que certains peuvent l'estimer.
03:38En tout cas, par rapport à ça, la Fédération Nationale du Taxi,
03:41elle ne souhaite pas du tout unir ses forces avec l'opération Bloquons-tout,
03:45loin de là, à ce moment de blocage.
03:47Pour elle, ils ne sont pas sur les mêmes revendications, tout simplement.
03:50J'ai envie de dire que ça peut se comprendre,
03:53surtout que je pense que vous avez vu comme moi,
03:55dans les différentes publications sur Twitter,
03:58ce message qui a été publié sur X par l'ancien collaborateur d'LFI,
04:01Richie Thibault, qui appelle à envahir les préfectures
04:03et qui menace même le préfet de police de Paris,
04:06Laurent Nunes, Adrien Matou.
04:08Alors, je vais déjà revenir sur ce qu'a dit l'autre,
04:09parce que c'est intéressant.
04:12C'est tout à fait...
04:13Je partage l'analyse sur le caractère flou
04:15de la mobilisation du 10 septembre,
04:17mais si on se souvient bien de ce qu'ont été les Gilets jaunes,
04:21cette faiblesse potentielle du mouvement du 10 septembre
04:23peut aussi être sa force.
04:24Parce que c'est vrai que l'étincelle
04:26qui a mis le feu à la plaine pour les Gilets jaunes,
04:28c'était la hausse des taxes sur le carburant,
04:31mais ce qui a fait la force du mouvement dans les premières semaines,
04:33c'était quand même son caractère suffisamment vague,
04:37entre guillemets,
04:37c'est-à-dire, en gros,
04:39je veux mieux vivre de mon travail
04:40et je veux être davantage entendu sur le plan politique,
04:44parce que les Gilets jaunes, si on se rappelle,
04:46c'était...
04:47On veut avoir de meilleurs salaires,
04:48mais aussi on veut le RIC,
04:50le référendum d'initiative citoyenne pour mieux participer.
04:52Et quelque part,
04:53tous les Français,
04:5490% des Français,
04:55à une époque soutenaient le mouvement
04:56parce que chacun pouvait se reconnaître dedans.
04:58Et je me demande,
04:59alors je ne suis pas non plus oracle ou devin,
05:01donc je n'ai pas la réponse, évidemment.
05:03Non, mais on aura les bandes pour plus tard,
05:04on pourra l'être surtout dans 15 jours.
05:05Voilà, on enregistre.
05:05Soit je serai ridicule,
05:06soit je serai visionnaire.
05:09Quelque part,
05:09on peut aussi se dire que
05:10si la revendication du 10 septembre,
05:12c'est ce système économique est injuste,
05:15les gens qui travaillent
05:16ne sont pas récompensés
05:17et on demande des efforts
05:18de manière inéquitable,
05:20beaucoup de Français peuvent potentiellement
05:21se reconnaître dedans.
05:22Vous n'êtes pas devin,
05:24mais tout le monde,
05:24chez les politiques,
05:25regarde ça d'un oeil attentif quand même
05:26pour voir s'il y a une amplification,
05:28si ça prend,
05:29s'il y a une raisonnance
05:29ou au contraire,
05:30si ça fait...
05:30Justement, c'est intéressant
05:31parce que moi,
05:32j'ai parlé à plusieurs personnes cette semaine
Écris le tout premier commentaire