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Transcription
00:00De la fumée remplit un avion de ligne à dix mille mètres d'altitude.
00:10Les systèmes électriques tombant en panne au fur et à mesure que la fumée se répand, l'équipage tente un atterrissage de fortune.
00:19Mettez-vous en position de sécurité.
00:21Prévenez les pompiers. Ils vous attendent.
00:24Pour les passagers et l'équipage du vol Air Canada 797, ce qui n'était au départ qu'un problème mineur, se transforme en lutte désespérée pour survivre.
00:54Début de soirée, le 2 juin 1983.
01:09C'est l'heure de dîner à bord du vol Air Canada 797.
01:13Le commandant Donald Cameron travaille pour la compagnie depuis 17 ans et compte près de 5000 heures de vol sur des C9.
01:19Mais ça ne lui donne pas pour autant le droit de manger en premier.
01:21Avant, son officier pilote de ligne, le PL, Claude Wimay, doit terminer.
01:30Excellent !
01:31L'avion assure la liaison Dallas-Montréal avec une escale à Toronto.
01:42La couverture nuageuse masque quelques averses.
01:45Mais à l'altitude de croisière de l'avion, environ 10 000 mètres, la vue est claire et dégagée.
01:51Le DC9 n'est qu'à moitié plein et ses 41 passagers sont disséminés dans toute la cabine.
02:03A 24 ans, Diane Fadley est un membre active d'une fondation contre le diabète.
02:09Nous organisons plusieurs événements pour réunir des fonds et une fois par an, une grande conférence.
02:18Et cette fois-là, c'était à Toronto.
02:21Jeune mariée de 23 ans, Raymond Chalifo est ingénieur et il rentre de son premier voyage d'affaires.
02:27C'était un peu effrayant, à la fois pour moi et pour ma femme.
02:34Je devais partir 4 ou 5 jours, mais c'était la première fois qu'on était séparés pour une longue période.
02:39Donc je me sentais un peu mal à l'aise, oui.
02:43À quelques rangées de là se trouve une légende en devenir de la musique folk.
02:47Stan Rogers a 33 ans et sa carrière commence à décoller en dehors de son Canada natal.
02:58Les chansons les plus célèbres de Stan rendent hommage aux gens ordinaires.
03:02Elles parlent de gens de tous les jours qui deviennent des héros.
03:06Juste avant 19h, l'avion est à mi-chemin entre Dallas et Toronto.
03:23C'était quoi ?
03:26Ça venait de là.
03:29Là.
03:32Oui.
03:33Trois disjoncteurs viennent de sauter.
03:35Comme des fusibles, ils protègent des circuits électriques en cas de surtention.
03:43En rafale.
03:44Oui.
03:45Tac, tac, tac.
03:47Ces trois disjoncteurs sont reliés au moteur des toilettes de l'arrière de l'avion.
03:51Et le commandant décide d'attendre quelques minutes avant de les rebrancher.
03:57Parfois ça marche trop bien.
03:59En cas de surchauffe, le disjoncteur saute, mais il suffit de le laisser refroidir avant de le rebrancher pour que tout rentre dans l'ordre.
04:05On le consigne dans le journal de bord et on n'en parle plus.
04:07Qu'est-ce que c'est ?
04:08Quelqu'un a dû enfoncer quelque chose dans le WC.
04:11Ça l'a bouché et il y a eu surchauffe.
04:13Pour Donald Cameron, quelque chose empêche le moteur de fonctionner.
04:17Mais il n'y a pas lieu de s'alarmer.
04:19Les toilettes se bougent très régulièrement.
04:25Les minutes s'écoulent et l'avion approche de Toronto.
04:28Les hôtesses de l'air Laura Kayama et Judy Davidson servent leur repas aux passagers.
04:37Dans le poste de pilotage, c'est au commandant de passer à table.
04:41Mais avant, ils rebranchent les trois disjoncteurs.
04:43Car sans eux, les toilettes sont inutilisables, ce qui pourrait incommoder les passagers.
04:47Après plus de huit minutes d'attente, le problème des toilettes n'est toujours pas résolu.
05:00En cabine, un passager se plaint d'une odeur dérangeante.
05:06Oui, ça sent bizarre.
05:08Je vais voir.
05:12Connie Kirsch, une Texane qui se rend à Toronto pour un rendez-vous professionnel.
05:17est installée à l'arrière de l'avion.
05:19J'avais senti une odeur étrange depuis mon siège.
05:26J'ai trouvé ça bizarre.
05:29C'était une odeur électrique, pas de fumée.
05:33Des volutes sortent pourtant des toilettes.
05:36Les odeurs de fumée et de plastique fondus surprennent le test de l'air.
05:42Il ne s'agit pas simplement d'une toilette bouchée.
05:47D'autres passagers remarquent à leur tour la fumée et l'odeur étouffante.
05:55Sergio, on a un problème aux toilettes.
05:57Judy dit que ça brûle.
05:59D'accord, je vais voir.
06:01Le chef de cabine, Sergio Benetti, est le responsable du personnel navigant commercial.
06:05Par précaution, installez-vous à l'avant.
06:13La fumée est nocive et suffocante.
06:16Sergio Benetti ne voit aucune flamme,
06:18mais il actionne l'extincteur en essayant de le passer partout.
06:21Dès que j'ai vu l'extincteur,
06:29je me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose qui n'allait pas.
06:34Mais apparemment, le steward avait la situation en main.
06:37Il allait faire son travail et tout rentrerait dans l'ordre.
06:39Il est 19h02.
06:47Onze minutes se sont écoulées depuis que les disjoncteurs ont sauté.
06:51Laura Kayama informe Donald Cameron de l'incident.
06:55Excusez-moi, commandant, il y a un incendie dans les toilettes arrière.
06:58Sergio est allé l'éteindre.
07:00Un incendie est le pire scénario pour l'équipage d'un avion de ligne.
07:12Ce qui démarre par une simple étincelle
07:13peut se transformer en catastrophe en quelques minutes.
07:21Mais pour l'heure, le commandant ignore toute la gravité de la situation.
07:27Rappelez-vous,
07:28En 1983,
07:31les gens avaient le droit de fumer en cabine.
07:35Et il y avait beaucoup d'incidents de ce genre.
07:38Donc je ne me suis pas inquiété outre mesure.
07:43Mais l'OPL se montre moins optimiste.
07:47Je n'ai pas vu de flammes en ouvrant la porte,
07:49mais j'ai copieusement arrosé avec l'extincteur.
07:53Vous pensez que c'était une cigarette ?
07:55Non, je ne crois pas.
07:58Bon.
08:10Je ne peux pas aller au fond,
08:11la fumée est trop épaisse.
08:12Il vaut mieux à Théria.
08:14Sergio Benetti,
08:15le chef de cabine,
08:16n'est pas de cet avis.
08:17Pas d'inquiétude,
08:21la fumée s'éclaircit.
08:23Donald Cameron est perplexe.
08:27Certains composants tombent en panne de temps en temps.
08:30Il n'y a pas lieu de procéder à une descente d'urgence,
08:33qui est une manœuvre aux conséquences sérieuses.
08:35Quand Claude Wimé et Sergio Benetti étaient à l'arrière,
08:40la fumée paraissait épaisse,
08:42mais elle semble se dissiper.
08:45Effectivement, ça se dégage.
08:47Mais je vais aller rejeter un coup d'œil, d'accord ?
08:49D'accord.
08:50S'il s'agit simplement d'un moteur de toilette en panne,
09:05Donald Cameron peut aller jusqu'à Toronto.
09:08En revanche, si c'est plus grave,
09:09il doit se poser dans les plus brefs délais
09:11avant que le petit incident ne vire à la catastrophe.
09:13Mais pour l'heure,
09:20le décès neuf de la compagnie Air Canada
09:22poursuit son vol comme si de rien n'était.
09:31Malgré une première alerte,
09:33l'épaisse fumée semble s'être petit à petit atténuée,
09:36et les choses paraissent être redevenues normales.
09:38Cependant, par mesure de sécurité,
09:45le copilote tient à vérifier que l'incendie mystérieux
09:48a bel et bien été éteint.
09:53Le commandant Donald Cameron
09:55attend des nouvelles de son OPL
09:56lorsqu'un nouveau problème se présente.
10:00Le voyant du Master Caution s'est allumé.
10:03Signe que des systèmes électriques répartis dans l'avion,
10:06y compris dans le poste de pilotage,
10:07viennent de tomber en panne.
10:12En fait,
10:13tous les systèmes sophistiqués de navigation
10:15et de contrôle de l'avion ont rendu l'âme.
10:19Je me suis donc retrouvé tout à coup
10:20avec trois instruments moteur par moteur
10:22et quatre instruments de vol très primitifs,
10:25comme ceux avec lesquels on pilotait les bombardiers
10:28pendant la Deuxième Guerre mondiale.
10:29A l'annonce des pannes en cascade,
10:35ils contactent le centre de contrôle aérien le plus proche.
10:38Même fils, AC 797.
10:41AC 797, centre d'Ignanapoli, ça vous ?
10:44Nous avons un problème électrique.
10:47La communication pourrait être bientôt coupée.
10:48L'OPL, Claude Wimé, est à l'arrière de l'appareil.
10:55La poignée de la porte des toilettes est brûlante.
10:58Il n'essaie même pas de l'ouvrir.
11:01Face à un éventuel incendie,
11:02l'équipage n'a pas d'autre choix
11:04que de poser le DC-9 le plus vite possible.
11:06Ça ne me plaît pas.
11:13On devrait atterrir.
11:15On va faire une descente d'urgence, prévenez la cabine.
11:19Bien.
11:20Mais à peine cette décision prise,
11:22l'essentiel de l'alimentation électrique de secours tombe en rideau.
11:28Les pannes survenaient en cascade et ça s'est compliqué.
11:32Nous sommes donc descendus pour nous poser.
11:33Le petit incident a dégénéré en alerte générale.
11:41Mayday, Mayday, Mayday.
11:42Contrôle de Louisville, à vous.
11:45Air Canada 797, incendie à bord, nous descendons.
11:49Vous pouvez vous rallier à Cincinnati.
11:53Affirmatif.
11:55Cincinnati est à 46 kilomètres
11:57et l'avion peut y parvenir.
12:00Le commandant descend d'abord à 1500 mètres.
12:02L'équipage utilise les batteries de sécurité,
12:05mais une bonne partie des instruments de bord ne fonctionnent plus.
12:14Il ne nous restait que la batterie auxiliaire de courant continu
12:16qui ne sert que pour les radios.
12:19Et les problèmes ne se limitent pas aux instruments.
12:22Donald Cameron constate qu'une partie de l'avion
12:24ne fonctionne pas comme il devrait.
12:25L'ampennage horizontal de la queue du DC-9 ne bouge plus.
12:32Le commandant utilise la partie qui bouge encore,
12:34les gouvernent de profondeur,
12:36pour réduire l'altitude.
12:37Mais comme une voiture qui n'a plus de direction assistée,
12:40l'avion résiste.
12:42Donald Cameron pousse le volant,
12:44mais celui-ci exerce une pression contraire
12:46d'une vingtaine de kilos.
12:47L'avion est devenu très lourd.
12:52Et j'ai dû me concentrer en totalité sur le pilotage.
12:59Une fumée âcre se propage depuis le fond de l'appareil
13:02et par les interstices du plafond de la cabine.
13:09Comme un nuage, elle plane au-dessus de la tête des passagers.
13:12Cette fumée était incroyablement irritante
13:17et elle piquait la gorge.
13:20Il fallait inspirer par toute petite goulée,
13:22sinon on étouffait.
13:28Je voyais la fumée progresser.
13:32Elle passait le long des sous-taballages vers l'avant.
13:36Une odeur de plastique brûlée se répand.
13:46Utiliser les masques à oxygène
13:48pourrait faire empirer la situation.
13:52J'aurais pu faire tomber les masques à oxygène
13:54des passagers, mais c'est interdit.
13:56On ne peut les utiliser qu'en cas de décompression,
13:59de perte de pression dans la cabine,
14:02pas en cas d'incendie.
14:06J'étais en larmes, effrayée, mais pas hystérique.
14:17Le monsieur qui était assis à côté de moi
14:19m'a expliqué que si je ne pleurais pas,
14:22si je gardais mon calme
14:23et si j'arrivais à respirer plus lentement,
14:25on économiserait l'oxygène.
14:28Et il m'a dit de ne pas m'inquiéter
14:29car le personnel en cabine savait faire face
14:31à ce genre de situation.
14:36À son tour, le système de sonorisation cabine
14:39est victime des défaillances électriques.
14:42Les hôtesses doivent crier
14:43pour transmettre leurs consignes.
14:45Et il est de plus en plus difficile de respirer.
14:50En 1983, expliquer aux passagers
14:52comment ouvrir les portes de secours
14:54ne fait pas partie de la procédure habituelle.
14:56Mais compte tenu des circonstances,
14:58les hôtesses préfèrent prendre les devants.
15:00Lorsque la fumée atteint le poste de pilotage,
15:09les difficultés augmentent pour le commandant.
15:13Pour la première fois,
15:14Claude Wimé contacte l'aéroport de Cincinnati.
15:18Approche, Air Canada 797.
15:21Maïden, nous devons descendre.
15:24Air Canada 797 approche Cincinnati.
15:27Piste 36 à l'ILS.
15:29Les secours ont été alertés.
15:31Vous avez le temps de me décrire l'urgence.
15:34Il y a un incendie dans les WC.
15:36L'avion se remplit de fumée.
15:39Quel est votre appareil ?
15:40Le nombre de personnes à bord
15:41et la quantité de carburant.
15:43Je vous le dirai plus tard.
15:45Nous n'avons pas le temps.
15:48Gregory Karam est le contrôleur d'approche de Cincinnati.
15:52Il ne voit pas encore l'avion endommagé
15:54sur son écran radar.
15:55Mais il sait qu'il est en difficulté.
15:59Ça n'était pas la pagaille.
16:04Il n'y avait pas de cris, rien du tout.
16:07En fait, tout le monde était très calme.
16:09Mais j'étais terrifiée à ce moment-là.
16:11Il est presque 19h13.
16:17Gregory Karam voit enfin apparaître le DC-9 sur son écran.
16:21Air Canada 797, vous êtes identifié.
16:25Approche aux instruments gyroscopiques vers la piste 27 gauche.
16:29Descendez à 3500 pieds.
16:30Vous êtes à 1,2 mille nautiques au sud-est de l'aéroport.
16:36L'équipage doit être guidé depuis la terre ferme.
16:39Car aveuglés par la fumée épaisse,
16:41les deux hommes risquent facilement de dévier de leur cap.
16:47Le contrôleur va donc les faire descendre
16:49en surveillant chaque étape de l'approche.
16:51En cabine, la fumée et la chaleur sont presque intolérables.
17:00Je me suis dit, on va s'écraser.
17:03Et on ne va pas pouvoir m'identifier,
17:04car je n'avais pas mes papiers sur moi.
17:08Donc je me suis levé, j'ai pris mon portefeuille
17:10et j'ai enfilé ma veste pour qu'on puisse reconnaître mon cadavre.
17:14À ce moment-là, j'ai cru que je ne m'en sortirais pas,
17:18que je ne reverrai jamais ma famille,
17:19car la situation était vraiment catastrophique.
17:24Stan était conscient de sa mortalité et il détestait voler.
17:29Mais comme on le réclamait de plus en plus,
17:31il voyageait de plus en plus en avion
17:33et partant de là, il savait qu'il était de plus en plus exposé.
17:40Où est l'aéroport ?
17:42Vous en êtes à 8 nautiques.
17:45Nous essayons de nous localiser.
17:47Prévenez les pompiers.
17:48Ils vous attendent.
17:49Nombre de personnes à bord et quantité de carburant ?
17:52Plus tard, c'est de pire en pire ici.
17:55Compris.
17:56Tournez immédiatement à gauche.
17:58Vous êtes un demi nautique au nord de l'approche finale.
18:00Finalement, l'équipage parvient à distinguer l'aéroport.
18:15Voilà l'aéroport.
18:19La tour vous a un visuel.
18:22Inutile d'accuser réception des communications à venir.
18:26Autorisation d'atterrir.
18:29Aéroport à 4 nautiques.
18:30Bonne chance.
18:31Bonne chance.
18:33Dans une fumée épaisse et chargée de suie,
18:38les hôtesses Laura Kayama et Judy Davidson se déplacent à tâtons dans la travée centrale pour tenter de rassurer les passagers.
18:45Elles ne peuvent pas aller au-delà de la 12e rangée.
18:48Plus loin, la fumée et la chaleur sont intenables.
18:50J'ai prié tout du long.
18:55Seigneur, permettez-nous d'atterrir sans et sans.
19:20On ne voyait rien.
19:27On ne pouvait plus respirer.
19:31J'ai clairement pensé à la mort.
19:33Mais je me répétais, tiens bon, accroche-toi.
19:40J'étais marié depuis moins d'un an et c'était déjà fini.
19:46J'ai commencé à essayer de respirer le moins possible
19:48et je me suis mis à penser intensément à ma femme.
19:55À force de lutter contre les commandes,
19:57Donald Cameron commence à fatiguer.
20:07Le tour vous a en visuel.
20:18En plissant les yeux, le pilote pose l'avion comme il peut.
20:36Il est alors 19h20.
20:43Moins d'une demi-heure s'est écoulée depuis le début des incidents.
20:46Quand on a touché le sol, j'ai supposé qu'on était tirés d'affaires.
20:54Il ne restait qu'à sortir.
20:58Mais en cabine, la fumée continue de s'épaissir.
21:01Les passagers détachent leur ceinture et tentent désespérément de sortir.
21:04Je me suis levée et j'ai mis les mains sur le dos de quelqu'un.
21:12J'avais l'impression de faire la queue.
21:14Et comme je n'avais pas envie d'attendre longtemps, j'ai fait demi-tour,
21:18sans savoir que je me dirigeais vers l'avant de l'avion.
21:20Sergio Benetti est le premier à atteindre une porte.
21:36Il aide les passagers qui suffoquent à évacuer l'avion.
21:38L'intérieur de la cabine est noire de fumée et il y fait une chaleur infernale.
21:54Toujours dans le poste de pilotage, Cameron et Ouimet coupent rapidement tous les systèmes de l'avion.
22:11L'OPL sort par le hublot de secours situé à 5 mètres du tarmac.
22:24Les passagers ont ouvert trois des issues de secours situées sur les ailes.
22:29Mais malgré tout, ces sorties demeurent invisibles tant la fumée est épaisse.
22:40J'ai vu une lumière.
22:43C'était une porte que quelqu'un avait ouverte.
22:45Quand j'ai compris ça, je me suis précipitée et j'ai passé la tête dehors pour respirer.
22:54Les passagers qui ont trouvé une sortie empruntent les toboggans d'évacuation.
23:04Dès qu'ils arrivent à terre, Laura Kayama et Judy Davidson les font s'éloigner.
23:10Les pompiers aspergent l'avion et le tarmac de mousse carbonique.
23:14Ils craignent que le carburant s'enflamme ou pire encore, que l'appareil explose.
23:18Claude Wimé distingue le commandant Cameron à travers le pare-brise.
23:28Grogui, il est avachi sur le volant.
23:32La première chose qui a attiré mon attention, ça a été le visage de Don à travers le pare-brise.
23:37J'ai compris qu'il était à demi inconscient.
23:39Je ne pouvais pas me lever.
23:43Je m'étais à moitié redressé, comme ça, mais j'étais repoussé en arrière par une force invisible.
23:49C'était sûrement à cause de la fumée et de l'incendie.
23:54Pour sauver la vie du commandant, Claude Wimé demande au pompier de l'arroser de mousse.
24:00Ce mélange savonneux et glacé m'a entièrement recouvert.
24:04Et ça marche.
24:08Donald Cameron revient à lui et sort par le hublot de secours.
24:15Moins de 90 secondes après l'atterrissage, tout l'intérieur du DC-9 prend feu.
24:30Les flammes ravagent la cabine sur toute sa longueur.
24:33Le commandant Donald Cameron est la dernière personne à être sortie vivante de l'avion.
24:41Nous savions qu'il y avait malheureusement encore des gens à l'intérieur, mais qu'il était trop tard.
24:49Les flammes finissent par sortir par le haut du fuselage.
24:54La fumée noire est visible à plusieurs kilomètres à la ronde.
24:59Laura Kayama compte les passagers.
25:01Je me souviendrai toujours de ses mots.
25:05Elle nous a demandé de nous mettre en ligne pour compter les survivants.
25:09Et s'il y avait des survivants, c'est qu'il y avait des morts.
25:15Au total, il y avait 46 personnes à bord.
25:18Mais il n'y en a pas autant sur le tarmac.
25:20J'avais vraiment pensé que si le pilote arrivait à atterrir, nous nous en sortirions tous.
25:40Mais j'ai su en regardant autour de moi que nous n'étions pas tous là.
25:45Les survivants souffrent d'intoxication et de blessures légères.
25:58On avait presque l'impression, une fois à l'extérieur, qu'il n'y avait rien de grave.
26:02Quelqu'un s'était foulé une cheville, un autre s'était cassé un bras.
26:09Il y avait ceux qui étaient sortis et qui allaient bien et ceux qui ne s'en étaient pas tirés.
26:13Le jeune homme qui m'avait expliqué comment respirer n'a pas survécu.
26:21Ça a été un choc terrible, car je sais qu'il a joué un grand rôle dans ma survie.
26:31Aux alentours de minuit, j'ai décidé d'appeler Air Canada.
26:33J'ai expliqué qu'un ami à moi se trouvait sur le vol qui avait atterri à Cincinnati.
26:40La dame m'a demandé si j'étais de la famille et j'ai répondu que non, que j'étais un ami intime.
26:45Elle m'a demandé si je savais si sa femme était seule.
26:50J'ai dit oui.
26:52Et elle m'a fait, ce serait bien qu'elle ait quelqu'un à ses côtés.
26:55Stan Rogers, l'étoile montante de la chanson, n'a pas réussi à sortir de l'avion.
27:14Contrôle au sol.
27:15Ici le commandant du vol Air Canada qui est en flamme.
27:19Donald Cameron appelle le contrôle au sol de Cincinnati depuis un véhicule des services d'urgence.
27:25Son message est lourd de sens.
27:28Apparemment, 23 personnes se trouvaient encore à bord.
27:31Est-il un avion de transport de prévu en route pour Cincinnati pour accueillir nos passagers ?
27:38Il fait froid ici.
27:45Ce qui n'était en apparence qu'un petit problème électrique a coûté la vie à 23 personnes.
27:50Quelle est l'origine du sinistre ?
27:57C'est la question à laquelle va devoir répondre l'enquête qui s'ouvre quelques heures après le drame.
28:02Et elle ne va pas se faire sans heure.
28:03En ce jour fatidique de juin 1983, ce qu'on a pris pour un incident banal a tourné à la catastrophe.
28:19Pourquoi, pendant plus d'un quart d'heure, passagers et équipages ont-ils respiré une fumée toxique épaisse ?
28:28Avoir réussi à atterrir dans des conditions aussi infernales relève de l'exploit.
28:48Mais ça n'a pas empêché l'avion de prendre feu 90 secondes plus tard.
28:56Et de tuer 23 personnes.
29:05L'épave carbonisée est toujours au milieu de l'aéroport de Cincinnati.
29:09C'est un des accidents les plus déroutants depuis des années.
29:15Dans l'heure qui suit, les enquêteurs du NTSB, l'homologue américain du bureau d'enquête et d'analyse, arrivent sur les lieux.
29:25Leur première tâche, la plus macabre, consiste à extraire de l'avion les cadavres de 21 Canadiens et de 2 Américains.
29:32Beaucoup de corps sont méconnaissables.
29:44Presque toutes les victimes se trouvent dans la moitié avant de l'appareil, entre les ailes et le poste de pilotage.
29:52Certaines sont encore sanglées sur leur siège.
29:54D'autres gisent dans les couloirs.
29:57Même si tous les passagers ont été installés à l'avant de l'appareil pendant le vol,
30:01deux cadavres se trouvent à l'arrière, au-delà des ailes.
30:08En raison de la densité de la fumée en cabine, les passagers n'ont pas réussi à voir les sorties.
30:15Et deux d'entre eux, qui ont dépassé celles se trouvant au niveau des ailes, ont succombé.
30:21Les enquêteurs font des prélèvements sanguins sur les cadavres.
30:24Ils découvrent des quantités mortelles de divers composés chimiques issus de la combustion.
30:31Les analyses toxicologiques ont mis en évidence des niveaux très élevés de cyanure et de fluorure et de monoxyde de carbone.
30:42On ignore si les vapeurs toxiques ont tué les passagers.
30:46Mais ce qui est sûr, c'est qu'ils n'ont pas réussi à évacuer l'avion avant que les flammes ne ravagent la cabine.
30:51À l'intérieur, j'ai été frappé par l'acreté de l'odeur.
31:01C'était sinistre, car le feu avait tout ravagé.
31:05Le fuselage était brûlé et l'intérieur de la cabine également, du plafond jusqu'au haut des sièges.
31:11Une fois les corps évacués, les enquêteurs analysent l'épave pour identifier la cause du sinistre.
31:20À leur côté se trouvent des agents du Bureau fédéral d'investigation, le FBI.
31:24Ils essayaient de déterminer s'il s'agissait d'un attentat terroriste.
31:32Ils sont donc arrivés tout de suite sur les lieux pour examiner l'avion.
31:37Le FBI analyse des échantillons du plancher, de l'eau des toilettes et même d'une ampoule en plastique retrouvée par terre.
31:47Le FBI est intervenu très tôt dans l'enquête, car il pouvait s'agir d'un crime.
31:52Et cette hypothèse passe en priorité avant celle d'un accident.
32:01Les agents cherchaient tout ce qui pouvait révéler la présence d'un engin incendiaire, explosif ou susceptible d'être armé pour déclencher un sinistre.
32:10Mais ils n'ont trouvé aucun indice de ce genre.
32:14Il s'agissait donc probablement d'un départ de feu accidentel.
32:18Ils sont partis et le NTSB a pris la relève.
32:22Après avoir écarté l'hypothèse de l'incendie volontaire, les enquêteurs envisagent la deuxième cause la plus probable, celle d'un sinistre accidentel.
32:31Lorsqu'il était encore autorisé de fumer dans les avions, la cause la plus fréquente d'incendies dans les toilettes était une cigarette mal éteinte jetée dans la poubelle.
32:42Les spécialistes examinent donc celle du vol 797 et constatent que la partie supérieure de son contenu a brûlé, mais que tout le reste est intact.
32:58Dans la poubelle, ils retrouvent des morceaux de papier roussi, mais pas brûlés.
33:03Conclusion, le feu ne s'est pas déclaré ici.
33:06Une fois les hypothèses les plus évidentes rejetées, les enquêteurs passent le reste de l'épave au paille fin.
33:20Puis, en étudiant le passé de l'avion, Dick Hill découvre des détails pour le moins surprenants.
33:26Au cours des 12 mois précédant l'accident, 76 problèmes avaient été signalés par les équipes de maintenance.
33:37Tous avaient été réparés, mais ce chiffre est exceptionnellement élevé.
33:45Et la liste des ennuis ne s'arrête pas là.
33:47Quatre ans plus tôt, la cloison étanche arrière avait cédé, provoquant une décompression explosive et obligeant l'avion à atterrir de toute urgence.
34:03Ça avait coupé beaucoup de câbles électriques et hydrauliques, et le pilote avait réussi la prouesse de revenir à Boston.
34:11Une fois réparé, l'avion avait repris du service.
34:14Mais Dick Hill s'intéresse aux câbles électriques qui ont été reliés les uns aux autres après l'accident.
34:20Une réparation mal effectuée est peut-être responsable de l'incendie.
34:26Des câbles qui passaient là avaient été coupés, puis raccordés.
34:31Les techniciens analysent toutes les épissures qui n'ont pas été détruites dans l'incendie.
34:36Mais ils ne décèlent aucune trace d'arc électrique ou de court-circuit.
34:40C'est de nouveau l'impasse.
34:44Les enquêteurs examinent ensuite l'enregistreur phonique et les trois disjoncteurs qui ont sauté.
34:54C'était quoi ?
34:56Ça venait de là.
34:59C'est là.
35:02Oui.
35:02Les disjoncteurs sont un système de sécurité.
35:14En cas de surchauffe, ils sautent, interrompant l'arrivée d'électricité vers le moteur afin d'empêcher qu'un incendie se déclenche.
35:20Il ressaut aussi tôt.
35:27Les enquêteurs doivent déterminer si les disjoncteurs ont sauté parce qu'un incendie s'était déclaré ou si c'est parce qu'il y avait un problème au niveau du moteur.
35:36Le NTSB fabrique donc une maquette des WC et provoque un grippage du moteur.
35:40L'objectif est de savoir s'il suffit à provoquer un incendie.
35:48Une fois grippé, le moteur atteint une température de 428 degrés.
35:53C'est chaud, mais pas assez pour enflammer les éléments qui se trouvent autour.
35:57En poursuivant l'analyse de l'enregistreur phonique, les enquêteurs découvrent un indice troublant.
36:15Trois minutes avant que les disjoncteurs sautent, l'enregistreur a capté un autre bruit.
36:20Celui d'un arc électrique, comme des parasites, qui s'est répété 8 fois.
36:24Ce bruit était inaudible pour l'équipage.
36:31Des kilomètres de câbles sont cachés dans les entrailles de chaque avion.
36:36Les enquêteurs se concentrent sur un de ceux qui sortent du groupe électrogène situé sous le plancher des WC.
36:42Deux fils électriques ont été dénudés, ce qui a permis à des étincelles d'apparaître.
36:47Et elles ont pu provoquer un incendie.
36:50Les indices ont bien révélé la présence d'un arc électrique,
36:53mais il avait pu se produire après que les gagnures brûlaient.
36:58Malgré des heures et des heures d'enquête et de multiples essais,
37:01le NTSB, faute d'indice, ne parvient pas à déterminer l'origine exacte du sinistre.
37:06Compte tenu de l'ampleur des dégâts dans le périmètre des toilettes,
37:16là où l'incendie a fait rage pendant longtemps,
37:20il est possible que les origines de l'incendie aient été détruites.
37:23Les enquêteurs ne parviendront jamais à déterminer l'origine de l'incendie.
37:31Mais ils se demandent pourquoi il a provoqué autant de dégâts.
37:36Il y a eu de la fumée, de la chaleur,
37:39mais personne n'a vu la moindre flamme jusqu'au moment de l'explosion.
37:41Lors d'un incendie où la combustion n'est pas complète par manque d'oxygène,
37:49des gaz combustibles apparaissent,
37:51qui sont susceptibles de s'accumuler sous le plafond de l'avion.
37:57L'incendie s'est consumé loin des regards,
38:00derrière les parois des toilettes.
38:02Et les gaz chauds et la fumée se sont engouffrés derrière les murs,
38:06jusque dans la cabine.
38:11Ces espaces ont fait office de conduit de cheminée.
38:21Bien que l'incendie soit resté invisible derrière les panneaux muraux et le plafond,
38:26la fumée et la chaleur se sont répandues en cabine par les moindres interstices,
38:30s'accumulant en hauteur avant de tomber sur les passagers.
38:36Ces zones inaccessibles et la cabine
38:41sont reliées par des petites fissures et des petites ouvertures.
38:46L'avion étant un volume où la pression est la même partout,
38:53les gaz et la fumée y circulent assez rapidement pour se propager en cabine.
38:57Mais une fois les portes ouvertes,
39:05une quantité infinie d'oxygène vient alimenter l'incendie.
39:10Plus la chaleur augmente, plus un incendie a besoin d'oxygène.
39:14Les gaz combustibles s'enflamment alors,
39:16comme sous l'effet d'une explosion.
39:17Un embrasement généralisé produit de la chaleur,
39:26des gaz toxiques et une combustion de tout l'oxygène de la cabine.
39:30Et on ne peut pas y survivre.
39:31La partie technique de l'enquête est terminée.
39:39Mais beaucoup de questions subsistent
39:41quant aux réactions de l'équipage face à l'incendie.
39:45L'OPL a dit que la fumée commençait à se dissiper.
39:48Et j'ai supposé que l'incendie était maîtrisé.
39:50L'équipage aurait-il pu faire plus pour empêcher la tragédie ?
40:00Comment un incendie banal dans les toilettes du DC-9 d'Air Canada
40:13a-t-il conduit à cette tragédie ?
40:20Car, si le pilote a réussi tant bien que mal à se poser,
40:31le feu qui a ravagé l'appareil 90 secondes plus tard
40:33a fait 23 morts.
40:37Un pompier nous aspergeait,
40:39craignant une explosion imminente de l'avion.
40:43Les enquêteurs du NTSB sont donc dans l'incapacité
40:46de déterminer la cause exacte de l'incendie.
40:48Mais après avoir passé en revue tous les renseignements
40:52en leur possession,
40:53ils sont prêts à présenter leur rapport.
40:56Publié un an après l'accident,
40:58il marque un tournant dans l'histoire de la sécurité aérienne.
41:01Mais il provoque aussitôt une controverse
41:03qui fait les gros titres.
41:10Le NTSB explique que l'origine de l'incendie
41:13n'a pas été identifiée,
41:15ni par le personnel navigant commercial,
41:16ni par l'officier pilote de ligne.
41:19Le commandant de bord n'a jamais été prévenu,
41:22mais il ne s'est jamais renseigné
41:23ni sur l'emplacement précis,
41:25ni sur l'étendue de l'incendie.
41:27De quel type d'incendie s'agissait-il ?
41:32D'un feu de poubelle.
41:35Mayday, Mayday, Mayday !
41:37Le rapport pose une question hypothétique.
41:39Air Canada 797, incendie à bord, nous descendons.
41:44Vous pouvez vous rallier, Cincinnati.
41:48Affirmatif.
41:49S'il avait commencé à descendre plus tôt,
41:51le commandant aurait-il pu se poser
41:53à l'aéroport de Standyford Field,
41:54à Louisville, dans le Kentucky,
41:57ce qui lui aurait fait gagner des minutes précieuses.
41:58Le rapport et l'attention que lui portent les médias
42:04accablent le commandant Cameron et son équipage.
42:07Mais la publication de ce texte
42:09provoque un tollé chez les pilotes de ligne.
42:12Il réfute les critiques implicites
42:14adressées à l'équipage
42:15et la possibilité que la descente
42:16aurait pu commencer 5 minutes plus tôt.
42:23Quelques mois plus tard,
42:24l'association des pilotes de ligne
42:25fait circuler une pétition
42:27qui prend la défense de l'équipage.
42:29Elle n'est pas sans effet.
42:32Le NTSB publie un rapport révisé
42:34où figure la pétition en question.
42:38Dans ce document,
42:39l'OPL Claude Wimé
42:40présente les arguments justifiant
42:42pourquoi l'avion a atterri là où il l'a fait
42:44et au moment où il l'a fait.
42:46Le problème n'était pas seulement la distance
42:48par rapport à l'aéroport le plus proche,
42:50mais le taux de descente.
42:52L'avion a déjà eu du mal à descendre
42:54jusqu'à l'aéroport de Cincinnati.
42:55Mais dans son rapport révisé,
43:10le NTSB ne retire pas toutes ses critiques,
43:13entre autres à l'encontre de Donald Cameron.
43:16Il stipule que le temps passé
43:18à évaluer la nature de l'incendie
43:19et à décider de procéder à une descente d'urgence
43:22explique en partie la gravité des pertes humaines.
43:30Vingt ans après,
43:31ces déclarations sont toujours aussi douloureuses.
43:35Je suis heureux que certains s'en soient sortis.
43:40Je suis triste que d'autres n'y aient pas réussi
43:42car on a fait beaucoup d'efforts pour y parvenir.
43:46Et ça me mine vraiment.
43:47Tout ce que je sais,
43:52c'est que j'ai fait de mon mieux.
43:59À côté de ces remarques
44:00à l'encontre de l'équipage,
44:02le NTSB recommande l'installation
44:04de nombreux systèmes de sécurité.
44:05Si l'avion avait été plein,
44:12quelqu'un aurait-il pu déceler
44:13l'odeur de fumée plus rapidement ?
44:15Mais surtout,
44:16un détecteur de fumée
44:17aurait été des plus utiles.
44:20Cet appareil ne faisait jusqu'alors
44:22pas partie des équipements standards.
44:24Mais après cet accident,
44:25les habitudes et les règlements changèrent.
44:27Le PNC,
44:32le personnel navigant commercial,
44:34recevait une formation
44:35de lutte anti-incendie.
44:37Mais elle était succincte.
44:38Et surtout,
44:39il n'était pas équipé correctement
44:40pour éteindre le feu.
44:43Sans masque à oxygène complet,
44:45il n'était pas question
44:45de combattre un incendie
44:46en se retenant de respirer.
44:51Dans les années qui suivirent,
44:52le PNC reçut des formations
44:53et des équipements
44:54de meilleure qualité.
44:57Le PNC avait malgré tout
45:02pris des décisions
45:03qui avaient permis
45:03de sauver des vies.
45:05Transférer les passagers
45:06vers l'avant
45:07en leur remettant
45:07des serviettes humides
45:08avait minimisé
45:09les effets des vapeurs toxiques.
45:14Expliquer aux gens
45:15comment ouvrir
45:16les issues de secours
45:17au-dessus des ailes
45:18ne faisait pas non plus partie
45:19de la procédure habituelle.
45:21Mais ça avait permis
45:21à certains
45:22de sortir plus rapidement.
45:24Aujourd'hui,
45:24ces informations
45:25sont fournies systématiquement.
45:27Enfin,
45:31compte tenu
45:31de l'emplacement
45:32de certains corps,
45:33il est apparu
45:34que des gens
45:34avaient perdu
45:35des secondes précieuses
45:36à essayer
45:36de localiser
45:37les sorties
45:38dans l'obscurité.
45:40Comment aurait-on
45:41pu les aider ?
45:42En mettant
45:43des signaux lumineux
45:43au sol
45:44et des renflements
45:45le long des soutes
45:45à bagages
45:46pour signaler
45:47les rangées
45:47au bout desquelles
45:48se trouvaient
45:48les issues de secours.
45:50Autant d'équipements
45:51qui devinrent
45:52bientôt standards.
45:53suite à cet accident,
45:59certains règlements
45:59ont changé.
46:01Les tests
46:01des sièges
46:02et les normes
46:02de dégagement
46:03de chaleur
46:03et de fumée
46:04des panneaux intérieurs
46:05en cabine
46:05sont devenus
46:06plus rigoureux
46:08et l'installation
46:09de détecteurs
46:10de fumée
46:10dans les WC
46:11et d'extincteurs
46:12ou allons
46:12en cabine
46:13a été rendue
46:13obligatoire.
46:15Mettez-vous
46:16en position
46:17de sécurité.
46:18Ces changements
46:19survinrent trop tardivement
46:20pour tous ceux
46:21qui périrent
46:22à bord du vol 797
46:23comme l'homme
46:25assis à côté
46:25de Connie Kirsch.
46:27Quelques mois plus tard,
46:28la femme de ce dernier
46:29retrouva la trace
46:30de la texane.
46:32Elle m'a dit
46:34« Je crois que mon mari
46:35était assis à côté de vous
46:36et je voudrais savoir
46:38comment il se sentait,
46:39quel était son état d'esprit. »
46:44J'ai répondu
46:47qu'il était bien,
46:48qu'il avait été très gentil,
46:49qu'il m'avait expliqué
46:50comment respirer.
46:53Ça a été effroyablement difficile.
46:57Pendant longtemps,
46:58je me suis sentie coupable.
47:00Ça aussi,
47:01ça a été difficile.
47:05J'ai passé ce cap,
47:06mais quand je repense
47:07à tout ça en détail,
47:09tout me revient.
47:09le chanteur Stan Rogers
47:18figure parmi les victimes
47:19du vol 797.
47:27J'aimais sa générosité
47:29et sa fidélité en amitié.
47:30c'était sûrement un des meilleurs
47:32auteurs compositeurs canadiens.
47:35C'était vraiment un plaisir
47:36et un honneur incroyable
47:37de travailler avec lui.
47:42Il passe encore énormément
47:43à la radio
47:44et sa légende grandit.
47:46Quelques temps après l'accident,
47:54deux employés d'Air Canada
47:55se présentent chez
47:56Diane Fadley
47:56à Dallas.
48:00Ils m'ont rapporté
48:02ma Bible.
48:02Elle est noirecie
48:06car elle a un peu brûlé.
48:07Mais même si c'est
48:08une couverture souple,
48:10elle n'a pas été
48:10totalement carbonisée.
48:14Elle me rappelle
48:16que Dieu était à mes côtés.
48:24Je crois qu'il m'a protégée
48:26et qu'il était là
48:28avec moi.
48:32En hommage
48:38à leur héroïsme,
48:39le commandant Cameron
48:40et son équipage
48:41reçoivent finalement
48:42six récompenses,
48:44dont celle
48:44de l'armée de l'air canadienne.
48:46Mais tous
48:47sont encore hantés
48:48par le cauchemar
48:49qu'ils ont vécu.
48:53On se sent responsable,
48:55coupable, bien sûr.
48:56On a envie
48:57de rendre sa licence.
48:58On se sent bien peu
49:04de choses
49:04tant qu'on n'a pas
49:05réuni toutes les pièces.
49:07Car pour soi,
49:07ça reste un puzzle.
49:09Vous êtes autant victime
49:10que les autres.
49:11Vous n'êtes pas censé
49:12piloter dans des conditions
49:13pareilles.
49:14Vous êtes autant victime
49:15que les passagers.
49:17Ça devient un autre problème
49:18à tous
49:18et nous faisons tous
49:19partie de la solution.
49:23C'est regrettable
49:24qu'on n'ait pas réussi
49:24à faire sortir tout le monde.
49:26Ça me mine toujours.
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