- il y a 4 mois
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00:00Un tout autre sujet maintenant puisqu'on va parler gastronomie, gastronomie française.
00:05Un cri d'alarme a été poussé par une cinquantaine de chefs dans les colonnes du journal Les Echos,
00:12parmi lesquels Yannick Ayeno, Hélène Darroze, Anne-Sophie Pic ou encore Alexandre Gauthier.
00:17Notre gastronomie, pilier de notre culture et emblème de nos régions, est en danger.
00:23Oui, il dénonce l'accumulation de contraintes réglementaires, administratives, fiscales.
00:28Parmi les signataires, le chef Thierry Marx, selon lui, 25 restaurants ferment chaque jour en France.
00:34Il était l'invité de RMC ce matin.
00:37Nous sommes convaincus qu'il faut une loi cadre, par exemple sur le fait maison,
00:41pour définir ce qu'est un restaurant, ce qu'on y mange et dans quelles conditions on le mange.
00:46À part cette loi, qu'est-ce qu'il faudrait pour vous aider en fait ? Est-ce que ça suffirait ?
00:50Ça ne suffira pas économiquement. Aujourd'hui, un restaurant est à peine à 2% de marge.
00:55C'est quelque chose qui devient de plus en plus inquiétant.
00:59Donc les coûts de production, comme n'importe quelle entreprise, ont largement augmenté.
01:03Un petit rappel quand même du tribunal de commerce de la semaine dernière.
01:06On ferme 25 restaurants par jour.
01:09Par jour ?
01:09Par jour, par jour, sur le plan national.
01:12Et pour continuer à en parler avec nous, nous sommes avec Guillaume Gomez.
01:16Bonjour, chef cuisinier, ambassadeur culinaire.
01:19Vous êtes, vous, signataire de cette tribune dans les échos dont on parle.
01:23Et puis nous sommes également avec Alain Fontaine.
01:25Bonjour, vous êtes gérant du Mesturé, président aussi de l'association des maîtres restaurateurs.
01:31Et puis on salue à distance avec nous, Marc Véra, chef cuisinier.
01:36Je me tourne d'abord vers vous, Guillaume Gomez, puisque vous êtes signataire de cette tribune.
01:42Aujourd'hui, vous demandez au pouvoir public de prendre conscience d'un risque de dégastronomisation de la France.
01:49Ça veut dire quoi ?
01:50Oui, exactement. C'est-à-dire que cette tribune a pour but de mobiliser les acteurs du monde de la gastronomie, dont les chefs sont bien sûr les porte-parole.
01:57Alors moi, je ne me fais pas porte-parole de la restauration.
01:59Vous avez un restaurateur ici qui pourra le faire et Thierry Marx l'a fait également dans sa petite vidéo.
02:04Mais c'est vrai que nous demandons à ce que les pouvoirs publics prennent en compte que la gastronomie est un pan important de notre culture, de notre éducation, de notre économie et de notre territoire.
02:13Qu'est-ce que serait la France sans notre gastronomie ? C'est ce que nous voulons porter aujourd'hui devant vous.
02:19Et les chefs s'interrogent en effet avec le fait qu'il y ait de moins en moins de monde dans les restaurants et que beaucoup de restaurants ferment et que les gens s'intéressent de moins en moins à cette gastronomie.
02:28Donc en premier lieu, bien sûr, les restaurateurs et les chefs retravaillent dessus.
02:33Ils ont réformé les métiers liés à la gastronomie et à la restauration depuis de nombreuses années.
02:37Ils s'interrogent. Le fait maison en a fait partie. Alain Fontaine en parlera sûrement.
02:41Mais aujourd'hui, nous avons besoin collectivement de prendre en compte le fait que la gastronomie est quelque chose d'important pour la France.
02:48Nous fêtons cette année les 15 ans de la reconnaissance à l'UNESCO du repas gastronomique des Français.
02:53Alain Fontaine, 25 restaurants qui mettent la clé sous la porte tous les jours en France.
02:57Ça fait quand même peur ce chiffre.
02:59Ça fait peur. Et ce qu'il faut mettre en parallèle, c'est deux autres chiffres.
03:03Vous avez à peu près 35 000 communes en France. 34 967 exactement.
03:07Et vous en avez 19 000 qui n'ont plus de commerce.
03:10Donc ça veut dire plus de restaurant, plus de bistrot, plus de café.
03:13Donc il y a une disparition, si vous voulez, dans les communes.
03:15Et puis après, vous avez un autre chiffre, c'est que la restauration, si on prend sur l'année 2025, elle est en augmentation de 7% d'ouverture.
03:23Alors, c'est des ouvertures thématiques, c'est des ouvertures de chaînes, c'est des ouvertures de restauration rapide, de sandwicherie.
03:30Je vous rappelle qu'il y a 214 000 points de restauration en France.
03:3394 000 restaurants, places assises et commandes.
03:36Et c'est là où ça se joue.
03:37C'est sur les 94 000, c'est la restauration traditionnelle qui est en très très grand danger.
03:43Très grand danger.
03:43Mais alors vous disiez tout à l'heure, les Français s'intéressent de moins en moins à la gastronomie.
03:46Est-ce qu'il n'y a pas un problème aussi de pouvoir d'achat, puisqu'après tout, ces chaînes de restauration rapide, elles, y arrivent ?
03:52Alors, il y a un problème de pouvoir d'achat, mais il y a surtout un problème du laisser-faire.
03:56Alors, on est dans une économie de marché, mais il y a quand même un problème de laisser-faire.
03:59Il faut absolument donner des leviers législatifs aux municipalités pour que, vraiment, si elles ne le veulent pas d'un restaurant de chaîne,
04:07où c'est de la malbouffe, je vous rappelle un autre chiffre, mais ça, Guillaume le connaît aussi,
04:1120% d'augmentation de l'obésité en France.
04:13C'est un problème de santé publique. Les gens qui mangent mal, ils mangent dans ces chaînes-là.
04:18Et donc, il faut absolument qu'on puisse donner les leviers législatifs aux municipalités, mais pas que,
04:24pour stopper l'implantation de ces chaînes-là, qui sont une catastrophe publique, en termes de santé publique,
04:31et de rediriger, effectivement, les Français vers une restauration traditionnelle.
04:35On va donner la parole aussi à Marc Vérat, chef cuisinier, qui est avec nous à distance.
04:39Parmi les contraintes évoquées dans cette tribune des échos, Marc Vérat, il y a le plafonnement de la prime Macron,
04:46qui permettait de mieux rémunérer les collaborateurs, la remise en cause des aides aussi à l'apprentissage.
04:53Ces va-et-vient politiques, ça pèse sur votre activité ?
04:56– Bonjour à tous, il n'y a pas eu de mauvaise chose, vous avez en face de vous un autre ambassadeur,
05:03M. Gomez, qui ont fait un travail remarquable à l'époque pour sauver les entreprises avec le PGE.
05:08Le seul problème, c'est qu'aujourd'hui, il faut le rembourser.
05:11Non, moi, je verrais, si vous voulez, au niveau philosophique, c'est ensemble.
05:16Moi, je pense que c'est un problème d'éducation.
05:19C'est éducatif.
05:21Allons-nous les chefs dans les écoles, éduquons les jeunes.
05:24Il faut absolument…
05:25Vous savez, le problème, c'est que la cuisine est devenue un système industriel,
05:29vous l'avez dit tout à l'heure, avec ce genre de nourriture nouvelle,
05:33qu'on ne connaissait pas, qu'on connaissait beaucoup moins il y a 20 ans,
05:36et qui prend le pas sur la gastronomie, et nous sommes en danger.
05:39Mais nous sommes en danger aussi, pourquoi ?
05:41Parce qu'on a des charges phénoménales.
05:43Je viens d'apprendre, aujourd'hui, que figurez-vous, on a une charge,
05:48une nouvelle taxe sur l'incendie.
05:51L'État nous prend une taxe pour l'incendie.
05:53Ce ne sont pas les assurances.
05:55Mais c'est une querelle comme ça, de choses assez incroyables.
05:58De nouvelles normes.
05:59Je n'arrive pas à comprendre.
06:01Vous n'arrivez plus à absorber, en fait, toutes ces contraintes administratives, fiscales ?
06:06Mais vous vous rendez compte, c'est impossible.
06:09Regardez, cette jeunesse qui se met à son compte aujourd'hui,
06:12c'est très difficile.
06:14Sinon, aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
06:16Vous avez la cuisine.
06:18Aujourd'hui, la cuisine, la distribution de tous les jours.
06:22Vous avez ça, vous avez autre chose.
06:24Ce sont les groupes qui investissent les restaurants.
06:27Les jeunes ne peuvent plus se mettre à leur compte.
06:29Parce que les charges sont trop fortes.
06:31Les fonds de commerce sont trop chers.
06:32Les locations sont horribles.
06:34Mais moi, j'ai eu le cas avec mes jeunes autour de moi.
06:37Et c'est un problème énorme.
06:39Mais je pense quand même, sincèrement,
06:41je ne sais pas ce qu'en pensent mes deux confrères autour de votre bureau.
06:45On va leur demander, justement.
06:48Je pense qu'il y a un problème éducatif.
06:50Je pense qu'il faudrait faire une chaîne humaine
06:52avec des gens de bonnes intentions,
06:55comme vous, comme nous,
06:56aller auprès des écoles,
06:58refonder cette ferveur.
07:00C'est ça qu'il faut, Guillaume Gomes,
07:02l'éducation dans les écoles dès le plus jeune âge ?
07:04Oui, Marc Vérard le sait.
07:05Nous sommes nombreux à militer depuis de nombreuses années
07:08pour qu'il y ait des vrais cours de cuisine à l'école.
07:09Pas pour en faire des chefs de cuisine.
07:11Parce que j'allais vous dire,
07:11les cantines font des efforts sur manger local, etc.
07:14Tout le monde fait des efforts.
07:15Ça fait 40 ans qu'on fait des semaines du goût.
07:17Il faut avoir l'humilité de faire un bilan.
07:19Aujourd'hui, le rapport de l'Institut Montagne est sorti.
07:21Je vous invite à le lire.
07:22La mauvaise alimentation nous a coûté l'année dernière,
07:23le diabète et le cholestérol dû à la mauvaise alimentation,
07:26125 milliards d'euros.
07:28125 milliards d'euros.
07:2918% des jeunes de moins de 21 ans sont obèses.
07:32Donc, il y a une réalité.
07:33Et le marché, il répond à la demande.
07:35Si ces restaurants ouvrent, c'est bien qu'il y ait une demande.
07:37Donc, il faut éduquer,
07:38non pas pour en faire des chefs de cuisine,
07:39mais pour en faire tout simplement des meilleurs consommateurs.
07:41Mais ces semaines du goût, par exemple, ça ne fonctionne pas ?
07:43Ce n'est pas que ça ne fonctionne pas.
07:44C'est un petit peu, mais ça ne suffit pas.
07:45Il faut avoir l'humilité de se dire...
07:46Qu'est-ce qu'on fait en plus ?
07:47Ça ne suffit pas.
07:48Il faut un vrai programme alimentaire dans les écoles,
07:51depuis le plus jeune âge, depuis la maternelle,
07:53juste peut-être au CM2,
07:55quelques cours de cuisine, bien sûr,
07:56pour répondre à la demande,
07:58mais surtout savoir quoi manger, quand le manger.
08:00Et ce qui est important de savoir également,
08:02c'est que ces restaurateurs,
08:03ils sont au service de tout un écosystème.
08:05Ce n'est pas aujourd'hui des restaurateurs
08:06qui viennent pleurer ou chouiner pour juste leur secteur.
08:09C'est qu'avec eux, bien sûr,
08:11toute la chaîne des artisans,
08:13des producteurs, des agriculteurs,
08:15des pêcheurs, des éleveurs, des chasseurs,
08:16des transformateurs, des distributeurs
08:18de tout cet écosystème qui fait l'alimentation française.
08:21Alain Fontaine, vous êtes d'accord avec ça ?
08:23Oui, je suis d'accord.
08:24Alors, juste une chose par rapport aux doléances
08:26du manifeste des chefs de cuisine,
08:28il faut savoir qu'au mois de mai,
08:29le gouvernement est bien au courant de tout ça
08:32puisqu'au mois de mai,
08:33on démarrait les assises de la restauration
08:35et des métiers de bouche,
08:36grâce à la ministre Véronique Lovagy.
08:39Et donc, on a fait déjà deux groupes de travail.
08:41Le dernier a lieu le 9 septembre.
08:43Et toutes ces doléances ont été reprises,
08:46y compris le fait maison et tout ça.
08:47Et déjà, ça part dans les ministères.
08:49Il y aura des retours.
08:50Et on verra bien déjà le retour.
08:51Mais toute cette doléance,
08:52parce que le gouvernement en place
08:54a bien compris qu'il y avait un danger considérable.
08:57Alors, ce que dit Guillaume,
08:59il y a un problème aussi de communication.
09:02C'est-à-dire qu'il faut que le gouvernement aussi...
09:03Moi, j'ai cru au président de la République
09:05qui a transmis à Véronique Lovagy,
09:07à la ministre,
09:08pour dire,
09:09on a un titre d'État,
09:10qui est un titre qui a été créé il y a presque 20 ans.
09:11Jamais, il n'y a eu de communication sur ce titre d'État
09:14qui fait maison.
09:16Le fait maison, c'est important.
09:18On ne communique pas.
09:19Il faut que le gouvernement prenne en cause
09:20ce patrimoine qui nous est cher,
09:22qui est la restauration française.
09:24Ça, ça fait partie de ce que vous demandez sur le fait maison.
09:26C'est déjà, un, la communication.
09:27Mais la communication, bien sûr.
09:29Si les Français ne savent pas
09:30qu'il y a des restaurateurs vertueux
09:33qui se battent pour que ça soit fait maison
09:34à 90%,
09:36mais on s'engage,
09:36c'est une démarche au quotidien,
09:38on est 3000 en France.
09:39Mais après, il y a le fait maison,
09:41deux entrées de plats, de desserts,
09:42déclarées à la préfecture
09:43pour des gens qui voudraient aborder le fait maison.
09:46Et qu'on le sache,
09:46qu'on puisse quantifier
09:47qui fait quoi en France.
09:49Aujourd'hui,
09:50on est incapable de dire
09:51cette mention fait maison,
09:53parce qu'elle est une mention...
09:54Il y a eu des avancées malgré tout sur les menus
09:56où ça doit apparaître plus clairement.
09:58Je pense que le fait maison
10:00doit être un fait maison heureux.
10:02Le simple fait maison.
10:03Je ne parle pas des maîtres restaurateurs.
10:05Et donc, il ne faut pas lui apporter des contraintes.
10:07On nous a promis de la simplification.
10:09Or, si on fait un fait maison
10:11à bras catabrancs,
10:12ce qui s'est passé depuis 10 ans,
10:13on n'y arrivera pas.
10:15C'est confusant pour les restaurateurs,
10:17les patrons,
10:18et c'est confusant pour les clients.
10:19Donc, il faut faire un fait maison simple,
10:21efficace et déclaratif auprès des préfectures.
10:23Et pourtant, on a le sentiment
10:24qu'avec toutes les émissions télé
10:26qui se multiplient sur la cuisine,
10:28je pense aussi à la période du Covid
10:29où tout le monde s'est mis un peu au fourneau.
10:33On a l'impression que l'éducation...
10:35Ça vous a coûté cher, ça.
10:36Ça vous a coûté cher, vous, restaurateurs.
10:38Mais on parlait tout à l'heure d'éducation.
10:41Finalement, on a l'impression
10:42que les Français,
10:42ils se rendent bien compte
10:43qu'il faut bien manger.
10:44Non, mais les Français sont fiers
10:45de leur gastronomie,
10:46les Français sont fiers
10:47de leur restaurateur,
10:48de leur agriculture.
10:50Mais ensuite, il y a la réalité.
10:51C'est un petit peu la schizophrénie
10:52où tout le monde veut du bio,
10:53tout le monde veut du fait maison,
10:55tout le monde veut du local.
10:56La réalité, elle n'est pas là.
10:57Donc, il faut éduquer tout simplement
10:59pour que ce soit naturel,
11:01pour que ce soit ancré dans l'histoire
11:04qu'aujourd'hui, oui, manger de saison.
11:06On ne parlait pas des saisons il y a 30 ans
11:07parce que c'était tout simplement du bon sens.
11:09Donc, il faut ramener du bon sens
11:10dans le débat,
11:12il faut ramener du bon sens dans tout ça.
11:13Et je vous le dis,
11:14en effet, vous parliez de la cantine,
11:16les acteurs de la restauration collective
11:18sont d'accord,
11:18les pouvoirs publics sont d'accord,
11:20les gens dans la cantine sont d'accord.
11:20La grande distribution, encore un effort à faire ?
11:22Tout le monde est d'accord.
11:23C'est un autre sujet, la grande distribution.
11:24On n'a pas assez de temps pour en discuter.
11:26Mais moi, aujourd'hui, je ne suis pas là pour dire
11:27l'ennemi, c'est la grande distribution,
11:29ce sont tel type de restaurant ou autre.
11:30Ils répondent une fois de plus à un marché.
11:32Il suffirait que personne n'achète
11:33pour qu'eux n'en fassent pas.
11:34J'ai eu l'occasion de le dire
11:35à la grande distribution et à l'agroalimentaire.
11:38Ils ne sont pas là pour faire des produits de mauvaise qualité,
11:40ils sont juste là pour faire de l'argent.
11:41Donc, en fait, il faut trouver le bon équilibre.
11:43Marc Vérat, est-ce qu'il n'y a pas aussi
11:44un problème de pouvoir d'achat, tout simplement, des Français ?
11:47Oui, mais bien sûr qu'il y a un problème de pouvoir d'achat.
11:49Non, mais moi, je redis,
11:52c'est un problème éducatif de fond.
11:55Je parle bien de fond,
11:56qui n'engage pas seulement la restauration,
11:58la gastronomie, mais la cuisine en général,
12:01la cuisine à la française,
12:03ce dont vous parlez, le fait maison.
12:05Écoutez, j'ai un exemple extraordinaire
12:07à côté de chez moi.
12:08Vous savez, je suis en train de faire des travaux
12:10et j'ai des gens qui n'ont pas des gros moyens,
12:14qui sont des salariés, des petits salariés.
12:16On a un boucher de proximité,
12:18un primeur de proximité,
12:20qui sont là à côté, à côté de nous,
12:22qui sont en train de mourir
12:24parce qu'ils manquent d'informations.
12:26Ils ne savent pas, ils n'arrivent pas à informer
12:28parce qu'ils n'ont pas les moyens.
12:30Écoutez bien, le roms sec,
12:32il vend un roms sec avec une bête de pays,
12:355 euros de moins
12:36qu'une grande entreprise
12:39qui est à côté,
12:40qui est un supermarché,
12:42et personne n'y va.
12:43Ils sont en train de mourir.
12:44Alors, il y en a quelques-uns
12:45qui m'ont dit,
12:46mais chef, est-ce que vous pouvez faire
12:47quelque chose pour ces gens-là ?
12:49Informons.
12:49Et puis, le deuxième problème
12:50qui est prioritaire dans tout ça,
12:53informons contre les dangers
12:55d'une certaine malbouffe
12:56parce que la santé,
12:58on remet en cause
12:59la santé publique.
13:01Vous parliez de l'obésité,
13:02il n'y a pas que ça.
13:03Il y a des produits cancérogènes
13:05qui sont remis sur le marché.
13:06On en a parlé,
13:07certains pesticides.
13:10C'est très important,
13:12c'est très grave,
13:13mais moi, je suis convaincu,
13:15et M. Gomez me connaît bien,
13:18je pense qu'il faut faire
13:19une chaîne humaine.
13:21Il faut s'occuper,
13:22à l'école,
13:23de parler d'alimentation.
13:25Je crois que c'est prioritaire.
13:28Il y a autre chose aussi
13:29évoquée dans cette tribune
13:31qui, alors moi,
13:32m'a complètement surpris,
13:33c'est les pourboires.
13:34Les pourboires appartiennent
13:36aux salariés,
13:36mais ils sont soumis
13:37à des cotisations patronales.
13:39C'est un chiffre d'affaires.
13:40Il y avait eu un travail de fait,
13:43Emmanuel Macron l'avait annoncé,
13:44sur la défiscalisation des pourboires.
13:46Et une fois de plus,
13:47alors bon,
13:48c'est un débat,
13:49en effet,
13:49les restaurateurs l'ont mis
13:50dans la tribune,
13:51jusqu'à un certain seuil,
13:52en fait,
13:52les pourboires sont fiscalisés
13:53puisqu'ils rentrent dans le chiffre d'affaires.
13:54À partir du moment,
13:55on ne parle pas du pourboire
13:56des 2-3 euros
13:57qui sont laissés sur la table,
13:58c'est les pourboires
13:58qui sont payés
13:59soit directement
14:00par le virement
14:01lorsque c'est un séjour,
14:03soit par carte
14:04lorsque c'est un paiement global.
14:05Donc ça,
14:06ça fait partie des demandes.
14:08Vous demandez
14:08est-ce que ce soit défiscalisé ?
14:10Est-ce que la prime Macron perdure ?
14:12L'apprentissage aussi,
14:14tout le travail qui a été fait
14:15durant ces dernières années
14:16sur l'apprentissage,
14:17il ne faut pas que tout ça s'arrête.
14:18Ça a été des avancées
14:19positives pour le métier,
14:21mais il faut,
14:22une fois de plus,
14:22avoir l'humilité.
14:23Et les restaurateurs
14:24qui, dans ce think tank,
14:26le passent avec Laurent Ghez,
14:27se réunissent pour ça,
14:29font déjà un travail
14:30sur eux-mêmes
14:31en disant
14:31le métier,
14:32s'il en est là,
14:32c'est aussi avant tout
14:33un travail à faire sur soi.
14:35Nous ne sommes pas
14:36innocents de tout,
14:38bien évidemment.
14:38Donc nous devons,
14:39par contre,
14:39faire le bilan,
14:40avoir l'humilité
14:41de faire ce bilan.
14:42Ça ne marche pas.
14:4318% d'obésité
14:44chez les moins de 21 ans,
14:46l'apologie du mou,
14:47du toujours plus mou
14:48et de ne pas aller
14:49dans les restaures,
14:49en effet.
14:50Et les restaurateurs,
14:51nous en parlions tout à l'heure
14:52avec Alain Fontaine,
14:53les restaurateurs
14:54ont peut-être aussi laissé
14:55cette restauration simple
14:56du midi,
14:57de la carotte râpée,
14:58du steak frites
14:58où un ouvrier pouvait aller
14:59il y a 30 ans
15:00manger au restaurant
15:01tous les midis
15:01lorsqu'il était dans la rue
15:02sur un chantier
15:03ou quelque chose.
15:03Alain Fontaine,
15:04vous évoquiez des discussions
15:05avec le gouvernement.
15:06Est-ce que vous êtes optimiste
15:07sur des mesures
15:09qui pourraient être prises rapidement
15:11et quelles mesures
15:12attendez-vous en priorité
15:13s'il fallait en citer
15:14quelques-unes ?
15:15Je suis optimiste.
15:16Je suis optimiste
15:17sur plusieurs choses déjà,
15:19sur le recrutement,
15:21la flexibilité
15:22sur les contrats de travail,
15:24les mobilités également
15:25parce qu'on ne fera pas
15:26de restaurant
15:26si on n'est pas attractif
15:29pour les gens
15:30qui veulent venir
15:31travailler chez nous.
15:32Semaine de 4 jours,
15:33voire peut-être
15:33semaine de 3 jours,
15:34il faut pouvoir...
15:35C'était l'un des gros problèmes
15:36en le personnel
15:37dans la restauration.
15:38Le fait maison,
15:39il faut éclaircir
15:39et nettoyer ça définitivement
15:42et faire le nécessaire.
15:43J'espère que ça va aller.
15:44Et puis évidemment,
15:45l'apprentissage,
15:46il ne faut surtout pas
15:47abandonner l'apprentissage.
15:48c'est notre clé de voûte
15:49non seulement pour nos restaurants
15:51mais c'est notre clé de voûte
15:52pour notre avenir
15:53parce que nous,
15:54on va vendre nos restaurants
15:55à nos apprentis d'aujourd'hui.
15:57Donc, n'oublions pas ça.
15:58Par contre,
15:58ce qu'il faut savoir quand même,
16:00c'est qu'il faut que le gouvernement
16:01communique,
16:02je vous l'ai dit tout à l'heure,
16:03mais il faut arrêter
16:04l'américanisation
16:05de notre restauration.
16:06Il faut se battre contre ça,
16:08vraiment,
16:08il faut s'élever contre ça.
16:09La destructuration du repas,
16:11on a beau être inscrit
16:12au patrimoine immatériel mondial
16:13depuis 2010,
16:14je crois,
16:15oui, 2010.
16:16Et pour autant,
16:17ça n'a rien changé.
16:19Donc,
16:19il faut vraiment se battre,
16:21il faut arrêter
16:21flécher de l'argent
16:22pour savoir
16:23si on est premier,
16:24deuxième ou troisième
16:25de la gastronomie du monde.
16:26Il faut avoir
16:27la restauration française
16:28parce que ça ne sert à rien
16:29de faire venir
16:30des touristes en France
16:31si quand ils rentrent
16:31dans un village rénové
16:33du 14e siècle magnifique,
16:35en plein milieu
16:35de la place du village,
16:36il y a un McDonald's.
16:37Ça ne sert à rien.
16:38Donc,
16:38il va falloir se battre
16:39pour que cette restauration
16:40traditionnelle reste
16:42et que nous ne soyons pas
16:43des gens sans terre,
16:44des rois sans terre.
16:45C'est-à-dire,
16:45on n'aura pas de restauration
16:46à proposer aux 43%
16:48de touristes
16:49qui viennent en France
16:49pour l'attractivité culinaire.
16:51Une dernière question,
16:52peut-être très rapidement
16:53à vous Alain Fontaine
16:55et Marc Véran
16:56en tant que chef cuisinier.
16:58Vous avez aussi subi
16:59l'envolée des prix,
17:00des prix des aliments
17:01et de l'énergie.
17:02Est-ce qu'il ne faut pas
17:02revenir à une cuisine
17:04peut-être plus simple encore
17:05de la gastronomie
17:06mais des plats,
17:07des recettes très simples ?
17:09Je pose la question à vous.
17:10Marc d'abord
17:10et puis après moi.
17:11Écoutez,
17:14le problème,
17:16c'est formidable
17:17mais s'il vous plaît,
17:20c'est un problème de charge,
17:22c'est un problème de contenance.
17:23Aujourd'hui,
17:24on a un problème.
17:25Moi, je le vois
17:25avec mes élèves,
17:26ils ont du mal à y arriver.
17:28Ce n'est pas une question
17:29de proportion
17:29ou de prix.
17:31Si vous baissez les charges,
17:32on pourra faire une cuisine
17:33effectivement
17:34qui représente
17:35le patrimoine français,
17:37une cuisine classique,
17:38abordable pour tout le monde.
17:40mais baissez-nous tout ça.
17:41Les pauvres gamins,
17:43mais quand vous voyez
17:44le loyer qui paye,
17:46ce n'est pas possible.
17:47D'ailleurs,
17:47vous en avez la preuve.
17:49Aujourd'hui,
17:51qui peut se mettre
17:52à son compte ?
17:53Moi, j'ai un jeune
17:54dont on parle énormément.
17:58Rapidement,
17:58vous verrez,
17:59si vous plaît.
17:59Je ne veux pas donner
18:00le scoop,
18:01mais c'est un jeune
18:02qui aujourd'hui
18:03est à Paris,
18:04dont tout le monde parle,
18:05qui est sur les réseaux
18:06partout,
18:07qui est prioritaire
18:08avec moi,
18:08qui se passe déjà.
18:09Ce gamin,
18:10il a un mal étourdissant
18:12à finir les fins de mois.
18:14Ce n'est quand même pas normal.
18:15Et puis,
18:15attendez,
18:16le problème...
18:17On va laisser répondre
18:18à la fontaine aussi
18:19en deux mots peut-être.
18:20Malheureusement,
18:21le temps va nous manquer.
18:22Je crois qu'il faut garder
18:24espoir et la lumière en nous.
18:26Pourquoi ?
18:27Simplement pour dire
18:28qu'on a un bien précieux,
18:29qu'il faut absolument sauver,
18:31sauvegarder.
18:32Et des gens comme Guillaume,
18:33comme Marc,
18:33moi-même et d'autres,
18:34il faut le défendre,
18:35ce bien.
18:36Il nous appartient,
18:36il appartient à tous les Français.
18:38Et bien voilà,
18:39on finira là-dessus.
18:40Merci à tous les trois
18:40d'avoir été nos invités
18:42sur BFM TV.
18:43Sous-titrage Société Radio-Canada
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