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La correspondance diplomatique dans la seconde moitié du XVIe siècle.
Par Matthieu GELLARD, maître de conférences en histoire moderne à l’INSPE de Paris / Sorbonne-Université.
Séance du mardi 1er avril 2025, qui s’est tenue de 14h00 à 17h30 dans les salons de l’hôtel de Soubise (60 rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris), dédiée au thème de la diplomatie et des relations internationales sous l’Ancien Régime : La France et le monde.
Par Matthieu GELLARD, maître de conférences en histoire moderne à l’INSPE de Paris / Sorbonne-Université.
Séance du mardi 1er avril 2025, qui s’est tenue de 14h00 à 17h30 dans les salons de l’hôtel de Soubise (60 rue des Francs-Bourgeois, 75003 Paris), dédiée au thème de la diplomatie et des relations internationales sous l’Ancien Régime : La France et le monde.
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00:00Bonjour à toutes et à tous et merci donc pour commencer à l'organisatrice de m'avoir proposé de faire cette présentation
00:21qui se centrera ou en tout cas qui s'appuiera sur mes travaux sur la correspondance de Catherine de Médicis.
00:27J'essaierai d'avoir une portée un petit peu générale et en même temps évidemment mon point de départ est malgré tout dans une certaine mesure assez précis.
00:36Alors en introduction je vais vous proposer un propos assez long de manière à poser un certain nombre d'enjeux qui me paraissaient importants, un certain nombre de cadres
00:44et ensuite je déroulerai les deux aspects qui ont été évoqués précédemment, c'est-à-dire la correspondance des ambassadeurs et la correspondance du gouvernement central,
00:55enfin plutôt dans l'autre sens d'ailleurs. Alors quatre points en introduction, d'abord de manière toute simple, de repartir de ce qui est le réseau diplomatique au milieu du XVIe siècle,
01:07dans la seconde moitié du XVIe siècle. Voilà les grandes capitales européennes, on le voit d'emblée, dans lesquelles on trouve un ambassadeur résident.
01:16En tout cas, sur toute la période des années 1560, 70, 80, il y a un ambassadeur résident en continu dans les capitales en rouge,
01:26donc neuf capitales dans mon souvenir, et les capitales indiquées un petit peu plus petits en violet, oui ça apparaît aussi en violet là,
01:36ce sont les capitales dans lesquelles il y a eu un ambassadeur résident à un moment donné dans ces trois décennies,
01:42mais ça n'a pas été continu, ou alors il y a eu un représentant commercial, en particulier à Lisbonne.
01:50Donc voilà, une présence intermittente dans les quatre capitales qui sont ici indiquées en violet.
01:58Donc on a d'emblée la différence évidemment entre diplomatie ordinaire et diplomatie extraordinaire,
02:05entre diplomatie résidente et diplomatie itinérante, sachant que je me centrerai moi essentiellement sur les ambassadeurs résidents
02:14qui du fait de la durée de leur mission ont une production épistolaire bien supérieure.
02:20Le second point qu'on peut tirer de cette carte, c'est un point purement géographique,
02:25le fait qu'on a essentiellement un réseau diplomatique de voisinage,
02:29alors il y a certes Constantinople qui est un petit peu plus éloigné,
02:32mais sinon ce sont les voisins de la France qui constituent les partenaires diplomatiques
02:37au milieu et dans la seconde moitié du XVIe siècle,
02:41avec l'importance que j'aurais pu faire ressortir d'une manière graphique encore un peu différente,
02:46l'importance centrale évidemment de Madrid, avec dans le cadre de la monarchie espagnole polycentrique,
02:52la place de Bruxelles, mais il y a deux ambassadeurs différents,
02:59un auprès du roi et un auprès du vice-roi, gouverneur, etc. à Bruxelles,
03:05et puis Londres, Venise et Rome, ce sont parmi toutes ces capitales, les cinq capitales les plus importantes.
03:13Il y a malgré tout un certain nombre de princes avec lesquels la diplomatie française
03:17entretient des rapports à peu près suivis, qui ne figurent pas sur la carte,
03:22on peut penser à la Toscane, à la Savoie, à un certain nombre de principautés italiennes,
03:26et aussi un certain nombre d'États allemands.
03:29Il n'y a pas d'ambassadeurs résidents, il y a parfois des chargés d'affaires,
03:32les choses sont un petit peu plus compliquées,
03:35et il y a aussi l'habitude d'envoyer des ambassades ponctuelles,
03:39des ambassades extraordinaires, éventuellement itinérantes vers l'Italie.
03:42On a par exemple un ambassadeur qui est chargé d'aller à Rome ou à Venise,
03:46et qui en chemin va s'arrêter à Turin, à Florence, etc.
03:53Le deuxième point sur lequel je voulais revenir,
03:56c'était de poser un certain nombre de choses un peu schématiques,
04:00un peu générales sur le fonctionnement de la communication diplomatique
04:02à l'aide de ce petit schéma,
04:05en considérant dans un exemple que je vais un petit peu incarner,
04:09que le gouvernement A, par exemple, c'est le gouvernement central de la France,
04:13et donc la diplomatie A, dans le petit cercle diplomatie A,
04:19c'est l'ambassadeur résident français,
04:21et puis dans le gouvernement B, on peut prendre l'exemple espagnol,
04:26le gouvernement à Madrid,
04:28et puis ensuite l'ambassadeur résident espagnol en France.
04:33Donc on voit que dans ce schéma,
04:36évidemment par essence, puisque c'est un schéma un peu simplificateur,
04:38on a quand même d'emblée quelque chose qui apparaît,
04:41qui est que chaque acteur a son double en miroir dans l'autre cours,
04:45ce qui est valable aussi bien pour les gouvernements centraux,
04:48les princes et leurs ministres,
04:50que pour les ambassadeurs,
04:51et ça prête un certain nombre de conséquences
04:53sur lesquelles on va revenir tout au long de la communication.
04:58Il y a aussi une forme de paradoxe, dans une certaine mesure,
05:02qui est finalement que l'ambassadeur
05:04est en contact lointain avec le prince qui l'a envoyé,
05:09il échange avec le prince qui l'a envoyé des lettres,
05:13avec un certain nombre de conséquences et de complications
05:16sur lesquelles je vais revenir juste après,
05:19alors qu'il est dans un contact facile,
05:22au moins au quotidien, en apparence,
05:24puisque c'est un contact oral par le biais des audiences,
05:27avec le souverain auprès duquel il réside.
05:33Cela dit, il faut quand même tempérer un tout petit peu les choses,
05:37puisqu'il y a aussi une forme d'oralité
05:40dans les échanges entre le gouvernement central
05:42et les agents à l'extérieur des frontières,
05:45puisque les porteurs de lettres, les courriers,
05:48ce qu'on appelle les courriers,
05:50sont aussi parfois chargés d'un message oral,
05:54en plus de la dépêche qu'ils amènent à l'ambassadeur
05:57ou dans le sens inverse,
05:59selon des logiques qui sont compliquées à reconstituer,
06:01qui nous échappent assez largement.
06:03Pourquoi à tel moment, on va privilégier,
06:07avec une toute petite lettre d'accompagnement,
06:08essentiellement un message oral ?
06:10Pourquoi à d'autres moments, le message oral
06:12est un peu a priori de ce qu'on peut comprendre
06:14de la lettre anecdotique ?
06:16En tous les cas, c'est évidemment toute une partie
06:18de la communication diplomatique qui désormais nous échappe totalement,
06:21qui n'a laissé que peu ou pas de traces.
06:24En tout cas, ce schéma nous permet de voir
06:29que la correspondance active et passive
06:33entre le gouvernement A et ses représentants,
06:36entre le gouvernement français et les ambassadeurs de France,
06:40ce qu'on appelle la correspondance active,
06:42c'est la correspondance qui part vers un correspondant,
06:46et la correspondance active, c'est celle qu'on reçoit
06:48de son correspondant.
06:49Donc la correspondance entre les deux pôles A
06:53ne forme qu'une partie
06:55de la communication diplomatique
06:58et que si on cherche à reconstituer
07:00les relations internationales,
07:02les échanges, les négociations entre deux puissances,
07:05il faut essayer de reconstituer
07:06l'intégralité des échanges représentés par ce schéma.
07:09Alors, on va revenir sur la manière
07:11dont on peut avoir accès au contenu des audiences,
07:13mais en tout cas, au moins consulter
07:14les correspondances des ambassadeurs français
07:17avec leurs cours,
07:18et puis les correspondances étrangères,
07:20là, en l'occurrence, si on continue notre exemple,
07:22les correspondances espagnoles,
07:24et là, on commence à reconstituer
07:25quelque chose d'à peu près cohérent,
07:27peut-être comme ça a été signalé auparavant,
07:29en allant chercher tout ça
07:30dans différents fonds d'archives,
07:31aux archives nationales, par exemple,
07:32on a les correspondances,
07:33pour la seconde moitié du XVIe siècle,
07:35les correspondances espagnoles.
07:36Donc on peut y avoir accès depuis la France
07:39sans aller en Espagne.
07:44Donc, il y a tout un jeu
07:46qui a des conséquences aussi bien
07:47pour l'ambassadeur que pour le gouvernement central,
07:49c'est-à-dire qu'un ambassadeur
07:50est en permanence dans une sorte de relation étrange
07:53avec un autre ambassadeur
07:55qu'il ne va probablement absolument jamais croiser,
07:57avec qui il n'a absolument aucun échange,
07:59d'aucune sorte,
08:00mais au fond, quand il écrit à la Cour de France,
08:03il peut être à peu près certain
08:05que la Cour de France aura ou va avoir
08:07une audience avec l'ambassadeur espagnol,
08:12par exemple.
08:13Et donc, voilà,
08:14tout circule dans les deux sens.
08:16C'est-à-dire que la Cour de France
08:17ne reçoit pas d'informations
08:19sur les choses qui se passent en Espagne
08:21uniquement par son ambassadeur.
08:22Elle a aussi un certain nombre de choses
08:24qui viennent des échanges
08:25avec l'ambassadeur espagnol en France.
08:29Troisième point sur lequel je voulais revenir,
08:32des considérations globales
08:34sur ce que j'ai appelé l'État
08:36comme réseau épistolaire.
08:38Finalement,
08:40dans la seconde moitié du XVIe siècle
08:43et en grande partie
08:44durant la période moderne,
08:45on peut considérer que l'État
08:46est d'abord et avant tout
08:47un réseau épistolaire.
08:49Alors, la diplomatie,
08:50c'est une tentative
08:51pour abolir la distance
08:52entre deux princes,
08:53pour les rendre présents
08:54l'un à l'autre.
08:55Et en même temps,
08:56cette tentative pour abolir la distance,
08:58elle se fait au prix
08:59de la création d'une distance
09:00entre la Cour et ses agents.
09:02Et donc, pour faire face
09:04à cette distance
09:05entre la Cour et ses agents,
09:06on écrit des lettres
09:08et gouverner,
09:10à l'époque moderne,
09:11revient pour une grande part
09:12à écrire,
09:14considération qui est valable
09:14évidemment aussi
09:15dans le domaine
09:16des affaires intérieures,
09:17mais ce n'est pas notre sujet
09:18aujourd'hui.
09:20Ça relève, bien entendu,
09:21des moyens technologiques
09:22dont disposent les gouvernants
09:24et les sociétés modernes
09:25pour faire face
09:26à l'éloignement,
09:28pour faire face
09:28à la distance.
09:29Et ça veut dire
09:32gérer, jongler
09:33en permanence
09:34avec des temps
09:35de transport importants
09:36entre les acteurs.
09:38Et si on suit
09:39ce que Fernand Braudel
09:40disait déjà
09:41dans la Méditerranée,
09:43plus même
09:43que les temps
09:44de transport importants,
09:45là, j'en ai fait
09:46figurer quelques-uns
09:47approximatifs,
09:49comme ça ne peut être
09:50que le cas.
09:51En tout cas,
09:51si on suit Fernand Braudel,
09:52plus encore
09:53que les temps
09:54de transport
09:55des lettres,
09:56ce qui est compliqué,
09:56c'est la variabilité
09:57de ces temps de transport,
09:59a fortiori
09:59dans une période
10:00du 2nd-16e siècle
10:01qui est la période
10:01des guerres de religion
10:02où les courriers,
10:03les porteurs de lettres
10:04doivent traverser
10:05des provinces
10:05en guerre civile,
10:08en particulier
10:08s'ils vont en Espagne,
10:09pour continuer
10:10notre exemple
10:10de tout à l'heure.
10:11Donc on a là,
10:12évidemment,
10:13quelque chose
10:13qui est quand même
10:14un peu compliqué.
10:15Là, je vous ai mis
10:16quand même des moyennes raisonnables,
10:17mais il y a parfois
10:18des écarts monumentaux
10:19en fonction du type
10:20de courrier,
10:21de porteur
10:22auxquels on fait appel,
10:23en fonction,
10:23évidemment,
10:24aussi des circonstances
10:25qui vont être rencontrées,
10:25circonstances météorologiques,
10:27politiques,
10:28militaires,
10:28etc.
10:30Et je ne parle évidemment
10:31pas des questions
10:31qui seront abordées
10:33par Camille Zanclos
10:34tout à l'heure
10:34sur le fait
10:35que les lettres
10:35peuvent être saisies,
10:36peuvent être lues,
10:37etc.
10:40Cela génère,
10:41et ce sera
10:41le quatrième et dernier point
10:43de ma longue introduction,
10:45un éloignement
10:47entre les acteurs
10:48et donc un temps
10:49du politique
10:50assez particulier,
10:52puisqu'on a deux espaces,
10:54l'espace du gouvernement central
10:55et l'espace
10:56de chacun des ambassadeurs,
10:58et donc deux temps,
10:59celui de l'écriture
11:00de la dépêche
11:02et celui de sa réception,
11:04de sa lecture
11:05et éventuellement
11:05de sa mise en action
11:07si elle porte
11:07des ordres du gouvernement
11:08aux ambassadeurs.
11:10Et les deux temps
11:11sont décalés
11:12de toute la durée
11:13du trajet
11:14entre la Cour de France
11:16et la Cour étrangère
11:17à laquelle
11:18on s'intéresse.
11:20Donc on a un gouvernement
11:21par l'écrit
11:22à l'époque moderne
11:23qui est aussi
11:24un gouvernement
11:24en différé perpétuel
11:26caractéristique
11:27des sociétés
11:29anciennes
11:29jusqu'à l'invention
11:30de moyens de communication
11:31qui abolissent
11:32la distance
11:33et les temps de trajet.
11:35Je signale d'emblée
11:36que ça crée
11:38une forme de marge
11:38de manœuvre
11:39pour les ambassadeurs.
11:40Une première marge
11:41de manœuvre,
11:42on en verra
11:42une seconde
11:43dans l'exposé,
11:44puisque au fond,
11:46au moment
11:46où se présente
11:47une situation,
11:48il peut arriver
11:48qu'il n'y ait pas
11:49le temps
11:50de solliciter
11:51les instructions
11:52de la cour.
11:53Et puis aussi,
11:54il est possible
11:55que les instructions
11:57qui ont été demandées
11:58n'arrivent pas
11:59ou arrivent
12:01en étant fondées
12:01sur des renseignements
12:02périmés.
12:03Donc il est rarement
12:05possible pour un ambassadeur,
12:06en particulier
12:06s'il est un peu éloigné,
12:08donc si on reprend
12:08les temps de trajet
12:09à Bruxelles
12:10ou à Londres,
12:11ça va à peu près,
12:11mais à Madrid
12:12et à Fortiori,
12:13là je ne l'ai pas mis,
12:13mais à Constantinople,
12:14il est assez rare
12:16de pouvoir s'en tenir
12:17à la lettre
12:17des instructions
12:19que l'ambassadeur
12:20a reçues.
12:21On doit donc plutôt
12:21s'en tenir à l'esprit
12:22et essayer d'interpréter
12:23au mieux,
12:25en fonction des circonstances,
12:26les possibilités d'action.
12:29Du côté des gouvernants,
12:30on peut conclure
12:32sur le fait
12:32que la diplomatie
12:34et le travail politique
12:36par l'écrit
12:36est dans une assez large mesure
12:39un travail de gestion
12:40de l'incertitude.
12:42Est-ce que les renseignements
12:43dont on dispose
12:44pour décider d'une action
12:46sont encore valables ?
12:47Est-ce que les ordres
12:50qui ont été envoyés
12:51auront une forme
12:53d'intérêt quelconque
12:54pour les agents sur place
12:55au moment où ils arriveront ?
12:57Etc.
12:59Donc comme annoncé,
13:00je vais dérouler,
13:01une fois ce cadre
13:02un peu mis en place,
13:04d'abord un certain nombre
13:05d'enjeux
13:06sur les documents produits
13:10et les documents épistolaires
13:11produits par le gouvernement central,
13:13le paquet qui part
13:15de la cour,
13:15le paquet de lettres
13:16qui part de la cour de France
13:18et puis dans un second temps
13:19je ferai la même chose
13:21pour la production épistolaire
13:22des ambassadeurs.
13:24Le premier point
13:25qu'il faut souligner
13:28c'est évidemment
13:28pour la période
13:29du second 16e siècle
13:31des guerres de religion,
13:32la place centrale
13:33de Catherine de Médicis
13:34dans le système politique
13:36de la monarchie française
13:37et aussi bien entendu
13:39puisque écrire c'est gouverner
13:40et gouverner c'est écrire,
13:41dans le système épistolaire
13:43de la monarchie française
13:44dès le 21 décembre 1560,
13:47c'est-à-dire quelques jours
13:48après le moment
13:49où elle devient régente
13:50pour son fils mineur Charles IX.
13:52Voilà ce qu'on trouve
13:53dans un règlement
13:54du 21 décembre 1560 donc.
13:56Semblablement veut le dit seigneur
13:58donc le roi
13:58que toutes les lettres
13:59et dépêches soient adressées
14:00à la dite dame,
14:02reine sa mère
14:03et avant que le roi
14:04signe aucune lettre de sa main
14:05elles seront vues et entendues
14:06par la dite dame
14:07au conseil des affaires du matin.
14:09Il veut aussi
14:09qu'on continue
14:10que les lettres sont reçues
14:12d'abord et avant tout
14:14par Catherine de Médicis
14:15et les lettres sont
14:16ensuite rédigées
14:19sous la houlette
14:20du conseil bien entendu
14:22mais aussi et surtout
14:23de Catherine de Médicis.
14:26Elle est quasiment
14:28pendant tout le règne
14:29il y a des discussions
14:29qui seraient possibles
14:30pour le début des années 1570
14:31sur les tentatives
14:32d'autonomisation de Charles IX
14:33mais grosso modo
14:34si on simplifie un petit peu
14:35aujourd'hui
14:36elle est pendant tout le règne
14:37de Charles IX
14:38de 1560 à 1574
14:40le chef du gouvernement
14:41pendant évidemment
14:42la période de la Régence
14:43jusqu'à l'été 1563
14:44mais de manière renouvelée
14:45dans des cérémonies publiques
14:47par Charles IX
14:48en 67, en 70
14:49et au fond probablement
14:51à peu près jusqu'à la fin
14:52du règne
14:53la gouvernante principale
14:55le chef du gouvernement
14:56si on veut parler
14:57en termes plus contemporains
14:59son rôle évidemment
15:01se modifie un petit peu
15:02une fois les quelques semaines
15:04les quelques mois
15:05de Régence en absence
15:06au début du règne d'Henri III
15:07le temps qu'il revienne
15:08de Pologne
15:08en passant par l'Italie
15:10jusqu'en septembre 1574
15:13si on exclut cette petite période
15:15elle a un rôle
15:16qui se modifie sous Henri III
15:17qui est un roi majeur
15:18au moment où il monte
15:19sur le trône
15:19qui d'emblée pose
15:21sa volonté
15:22de gérer lui-même
15:24ses affaires
15:24mais qui est aussi
15:25un roi absent
15:26un roi sur lequel
15:28les secrétaires d'état
15:29qui sont chargés
15:30de la correspondance
15:31monarchique
15:32n'arrivent pas
15:33à mettre la main
15:33pour signer les lettres
15:34pour savoir ce qu'il faut répondre
15:35donc c'est quand même aussi
15:36un roi qui a une présence
15:37un peu ambiguë
15:38aux affaires
15:39et donc Catherine de Médicis
15:41conserve une place
15:43prépondérante
15:44mais une place
15:45plutôt de conseillère
15:46et d'ailleurs
15:47pour ce qui nous occupe
15:48de conseillère
15:48quand même plutôt centrée
15:49sur les questions intérieures
15:50elle apparaît moins
15:51dans les affaires
15:52dans les affaires diplomatiques
15:54néanmoins
15:54dans un règlement
15:55du 1er janvier 1585
15:57on voit encore
15:58sa place importante
15:59puisqu'il est décrit
16:00que toutes les fois
16:01qu'elle
16:01ou toutes les fois
16:02que sa majesté
16:03entendra lire
16:05ses dépêches
16:06nul ne s'approche
16:07excepté la reine-mère
16:08de sa majesté
16:09et ses secrétaires d'état
16:10donc les secrétaires d'état
16:13qui sont les hommes
16:14depuis 1547
16:15et le début du règne d'Henri II
16:16les hommes chargés
16:17de la rédaction
16:18des lettres monarchiques
16:20donc il y a une place
16:24jusqu'à la fin
16:25des années 1580
16:26de Catherine de Médicis
16:27dans le système de pouvoir
16:28et donc dans le système
16:30épistolaire monarchique français
16:31cette place
16:33elle l'occupe aussi
16:35donc en collaboration
16:36avec ces hommes
16:37dont la mission
16:38est de gérer la correspondance
16:39c'est-à-dire
16:39avec les secrétaires d'état
16:40les secrétaires d'état
16:42ont des départements
16:43qui ont une organisation
16:44géographique
16:45chaque secrétaire d'état
16:46a un certain nombre
16:47de provinces
16:47et s'occupe
16:48des pays étrangers
16:49qui sont adjacents
16:50aux provinces
16:51qu'il a dans son département
16:53mais chaque secrétaire d'état
16:55est présent
16:55ou en voyage
16:56ou absent
16:57etc.
16:57donc parfois
16:58il se relaie
16:59pour des zones géographiques
17:00qui ne dépendent pas
17:01de leur département
17:02et dans tous les cas
17:03depuis le début
17:04des années 1560
17:05depuis la régence
17:06Catherine de Médicis
17:07mène un travail
17:08en collaboration
17:09très étroite
17:10avec eux
17:10de rédaction
17:12et de fabrication
17:14de la correspondance
17:15monarchique
17:15et une partie
17:17de la durabilité
17:18de son pouvoir
17:19elle tient aussi
17:19en réalité
17:20au fait qu'elle a
17:21des liens
17:22avec les secrétaires d'état
17:23on voit des secrétaires d'état
17:24qui ne se trouveront pas
17:25Henri III
17:26pour savoir ce qu'il faut répondre
17:27à un ambassadeur
17:28ou un prince étranger
17:29ou dans les circonstances intérieures
17:31à court après Catherine de Médicis
17:32pour savoir ce qu'il doit faire
17:33en réalité
17:35elle collabore avec eux
17:37pour la production
17:38de la correspondance monarchique
17:39et pour la production
17:40de sa propre correspondance
17:41qui n'est pas
17:42une correspondance privée
17:43qui est une correspondance
17:45officielle
17:45adjointe à celle du roi
17:47on a une double correspondance
17:49qui est un phénomène
17:50assez classique
17:51dont on pourra reparler
17:52éventuellement
17:53pour d'autres périodes
17:53on a une double correspondance
17:55le paquet
17:56qui part de la cour
17:57c'est le paquet
17:58un paquet de lettres
17:58destinées à un ambassadeur
18:00à un prince étranger
18:00contient de manière
18:03un peu schématique
18:03une lettre du roi
18:05et une lettre de la reine mère
18:07ce qui fonctionne aussi
18:10dans l'autre sens
18:11un paquet envoyé
18:12par un ambassadeur
18:13à la cour de France
18:13contient une lettre au roi
18:15et une lettre à la reine mère
18:17c'est d'ailleurs
18:20dans le règlement
18:21du 21 décembre 1460
18:22qu'on a évoqué tout à l'heure
18:23quelque chose
18:23qui est très clairement posé
18:25la résolution et réponse
18:26qui devra être faite
18:27par le roi
18:27sera accompagné
18:29d'une lettre
18:29de la dite dame
18:30sa mère
18:30les choses sont très clairement
18:32posées dès le départ
18:33dès le début
18:35de la période
18:35qu'on envisage aujourd'hui
18:36c'est des choses
18:37qui se retrouvent
18:38avant et après
18:39les principaux ministres
18:41ont l'habitude
18:42de joindre une lettre
18:43à celle du roi
18:44et les choses vont
18:45s'institutionnaliser
18:46au 17ème siècle
18:47on a une lettre
18:47au roi
18:48ou du roi
18:49et une lettre
18:49au secrétaire d'état
18:50ou du secrétaire d'état
18:51au minimum
18:52du minimum
18:53les deux lettres
18:55fonctionnent de manière
18:56cohérente
18:57puisque de toute façon
18:57c'est les mêmes personnages
18:58qui sont derrière
18:59leur écriture
19:00au moins en partie
19:02si ce n'est en totalité
19:03en fonction du règne
19:04qu'on observe
19:05celui de Charles IX
19:05ou celui d'Henri III
19:06les secrétaires d'état
19:07et dans
19:08dans de nombreuses années
19:10c'est Catherine de Médicis
19:11aussi qui est derrière
19:12et il y a tout un système
19:14de renvoi
19:15entre les deux lettres
19:16le roi renvoie
19:17à la lettre de sa mère
19:18où la lettre de Catherine de Médicis
19:20rappelle ce qui est
19:21dans la lettre du roi
19:23la lettre de la reine mère
19:24est plutôt une lettre
19:25de complément
19:26de commentaire
19:27de la lettre du roi
19:29qui est quand même
19:30la pièce centrale
19:31du paquet de la cour
19:32mais on peut aussi avoir
19:33des éléments
19:34qui ne figurent que
19:35dans la lettre
19:36de Catherine de Médicis
19:37et pas dans la lettre du roi
19:39on peut aussi avoir
19:41des affaires
19:41qui sont traitées
19:42par cette manière là
19:43sans impliquer
19:45officiellement le roi
19:46dans le début des années 1570
19:49quand la cour de France
19:49négocie avec la cour d'Angleterre
19:51un mariage
19:52qui ne se fera jamais
19:53entre Henri d'Anjou
19:54qui va devenir Henri III
19:55et Elisabeth d'Angleterre
19:57on a une négociation
19:58des petites lettres
20:00ce que l'ambassadeur appelle
20:01les petites lettres
20:02l'ambassadeur à Londres
20:04communique avec la reine
20:05uniquement avec Catherine de Médicis
20:07sur cette affaire là
20:07en tout cas au début
20:08des négociations
20:09le roi fait semblant
20:11de découvrir les choses
20:12au bout de quelques mois
20:13dans sa propre lettre
20:14pour terminer cette partie
20:18je vais évoquer brièvement
20:19ce qu'on trouve
20:21dans ces paquets
20:24qui partent à l'étranger
20:25depuis la cour de France
20:28donc on trouve
20:28on l'a dit au fond
20:29déjà en partie
20:30je vais aller rapidement
20:32on trouve des lettres
20:33aux ambassadeurs
20:35qu'on prend l'habitude
20:35d'appeler des dépêches
20:36même si le terme
20:37est plutôt un terme d'usage
20:39en tout cas
20:40pour le XVIe siècle
20:42on trouve évidemment
20:43potentiellement
20:44des lettres
20:44aux souverains étrangers
20:45à leurs familles
20:47à leurs ministres
20:48donc il y a une variété
20:49de destinataires
20:50possibles
20:51les lettres
20:53aux souverains étrangers
20:54sont tendanciellement
20:56plutôt des lettres
20:56autographes
20:58donc il n'y a probablement pas
21:00c'est une discussion
21:00qu'on a déjà eue
21:01avec Lucien
21:02puisque au XVIIe siècle
21:03il existe un secrétaire
21:04de la main
21:05pour Louis XIV
21:05il n'y en a probablement pas
21:07au XVIe siècle
21:08c'est probablement
21:08Catherine de Médicis
21:09qui écrit la lettre
21:10de sa main
21:11qui est dite de sa main
21:13et ça n'est pas le cas
21:17pour les ambassadeurs
21:17ce sont des lettres
21:18qui sont écrites
21:19par les secrétaires d'Etat
21:21ou leurs commis
21:21par leur bureau
21:23et qui sont ensuite
21:24signées uniquement
21:25par Catherine de Médicis
21:26ce qu'on constate
21:27à la différence d'écriture
21:28et ce qu'on peut constater
21:29aussi parfois
21:29à des postscriptums
21:30qui sont pour le coup
21:31ajoutés par la reine-mère
21:32directement
21:33et on peut signaler
21:36d'emblée
21:36pour revenir un tout petit peu
21:37sur cette question
21:38du travail commun
21:39entre les secrétaires d'Etat
21:40et Catherine de Médicis
21:41puisque les lettres
21:42alors les lettres du roi
21:43c'est une chose
21:44mais les lettres de la reine-mère
21:45sont assez régulièrement
21:46contre-signées
21:47par un secrétaire d'Etat
21:48donc Catherine de Médicis
21:49signe
21:49et théoriquement
21:51le secrétaire d'Etat
21:52qui est celui
21:52qui est censé s'occuper
21:53dans son département
21:54du pays en question
21:55le secrétaire d'Etat
21:56va signer
21:58va contre-signer
21:59sous la signature
22:00de Catherine de Médicis
22:02je prenais cette précaution
22:04oratoire
22:05sur le secrétaire d'Etat
22:06qui est censé avoir
22:07cette zone-là
22:08dans son département
22:09parce que parfois
22:09ce n'est pas du tout le cas
22:10d'autant qu'on a en réalité
22:11pas toujours
22:12une seule lettre
22:13du roi
22:14et une seule lettre
22:15de Catherine de Médicis
22:15on a parfois plusieurs lettres
22:17on peut avoir
22:18des lettres officielles
22:19la lettre officielle du roi
22:21qui est destinée
22:21à être montrée en audience
22:23par l'ambassadeur
22:24pour appuyer
22:25un ambassadeur
22:26est souvent reçu
22:27à la suite de la réception
22:28d'un paquet de la cour
22:29il reçoit un paquet
22:30de son prince
22:31il demande une audience
22:32il va présenter la lettre
22:33et ce qui s'y trouve
22:34en montrant
22:35la lettre
22:37à proprement parler
22:37et puis on peut avoir
22:38des lettres officieuses
22:39et on observe
22:41que ce n'est pas toujours
22:42le même secrétaire d'état
22:42qui s'occupe des deux lettres
22:44on peut avoir
22:45le secrétaire d'état
22:45dont c'est le département
22:46qui s'occupe de la lettre officielle
22:48qui contresigne la lettre officielle
22:49mais en réalité
22:51la contresignature
22:52sur la lettre
22:52qui n'est pas destinée
22:53à être officielle
22:54et publique
22:55montrée en audience
22:56auprès du prince étranger
22:57est contresignée
22:58par un autre secrétaire d'état
22:59dans lequel on a plus confiance
23:01dans lequel
23:01la relation de travail
23:03avec laquelle
23:04cette relation
23:05est mieux
23:06et mieux établie
23:08pour terminer
23:09mais je ne vais pas commenter
23:10outre mesure
23:10on retrouve
23:11évidemment
23:12en termes de répartition
23:13géographique
23:14les capitales
23:14qu'on a mentionné
23:15tout à l'heure
23:16la prédominance
23:16de l'Espagne
23:17la péninsule ibérique
23:18même plus globalement
23:20même si le Portugal
23:21fait un peu pâle figure
23:22là dans mon tableau
23:23et la péninsule italienne
23:27avec l'Angleterre
23:29qui apparaît
23:30également
23:31de manière
23:31très très
23:32très très importante
23:33donc ce que j'appelle
23:34la correspondance extérieure
23:36toutes les lettres
23:37qui partent
23:38de la cour
23:38vers des puissances étrangères
23:41donc les lettres
23:42aux ambassadeurs
23:42aux princes
23:43etc.
23:46voilà
23:47dans
23:48ma deuxième partie
23:51ma seconde partie
23:51je vais vous présenter
23:53un peu
23:53l'autre versant
23:56c'est à dire
23:56la production épistolaire
23:58des ambassadeurs
23:59en commençant
24:00par l'enjeu
24:03si on repense
24:04un petit peu
24:05au schéma
24:05tout à l'heure
24:06de l'écrit
24:08et de l'oral
24:08dans le travail diplomatique
24:09puisque théoriquement
24:11la dépêche
24:11c'est la mise
24:12par écrit
24:13le compte rendu
24:15écrit
24:15du travail diplomatique
24:17et en particulier
24:18même si le travail diplomatique
24:19ne se résume
24:19absolument pas
24:20aux audiences
24:20mais en particulier
24:21le compte rendu
24:22de ce qui s'est passé
24:23en audience
24:23entre l'ambassadeur
24:25et le souverain étranger
24:27auprès duquel
24:27il réside
24:28donc mise par écrit
24:30qui est censée
24:31être une transcription
24:32fidèle
24:33des paroles
24:34prononcées
24:35en audience
24:35avec un certain nombre
24:37évidemment
24:37derrière cette mise
24:40par écrit
24:41censée être fidèle
24:42un certain nombre
24:43d'enjeux
24:43de mémoire
24:44et de traduction
24:45bien entendu
24:46pour l'ambassadeur
24:47néanmoins
24:50si on s'arrête
24:51aux paroles
24:52et de fait
24:52dans les dépêches
24:54on trouve essentiellement
24:55les paroles
24:55qui ont été prononcées
24:57et d'abord
24:58et avant tout
24:58les paroles
24:58qui ont été prononcées
24:59par le prince étranger
25:00le souverain étranger
25:02il y a quand même
25:03beaucoup de choses
25:03qui vont nous échapper
25:04il y a peu de mentions
25:06de tout ce qui relève
25:07du non-verbal
25:08les gestes
25:10qui ont été faits
25:11par les uns
25:12et les autres
25:12le ton employé
25:13par le prince
25:14pour présenter
25:17tel ou tel aspect
25:18de la négociation
25:18tout ça
25:19est assez peu présent
25:20dans les lettres
25:22et si c'est peu présent
25:24pour décrire
25:25la façon dont le prince
25:26a présenté son propos
25:28c'est quasiment
25:28totalement absent
25:29l'ambassadeur
25:31ne présente quasiment
25:32jamais
25:32sa propre attitude
25:34ses propres gestes
25:35le ton qu'il a employé
25:37etc.
25:37il se met très très peu
25:38en scène
25:39dans sa gestuelle
25:41ou la façon
25:42dont il s'est adressé
25:43au prince étranger
25:44dans tous les cas
25:46évidemment
25:47l'idée d'une transcription
25:48parfaite
25:48c'est une illusion
25:49il y a de fait
25:50par la simple mise
25:52par écrit
25:52il y a une distorsion
25:54de la réalité
25:54et puis évidemment
25:56une distorsion
25:56qui est liée
25:57à l'enjeu tout simple
25:58pour l'ambassadeur
25:59qui est de mettre en valeur
26:00son travail
26:01de se mettre en valeur
26:02de montrer qu'il accomplit
26:03sa mission
26:04de la meilleure manière possible
26:06on retrouve ensuite
26:09la question
26:10de la marge de manœuvre
26:12des ambassadeurs
26:13on a vu
26:14qu'il y a une marge de manœuvre
26:15qui est liée
26:16à la distance
26:17entre le gouvernement central
26:18et ses agents extérieurs
26:19et il y a aussi
26:20une marge de manœuvre
26:21dans la mise par écrit
26:23de la négociation diplomatique
26:25c'est aussi là
26:26qu'elle se situe
26:27une autre marge de manœuvre
26:29puisque par la mise par écrit
26:32l'ambassadeur peut tenter
26:34de se mettre en valeur
26:35et l'ambassadeur peut aussi
26:36tenter
26:37de faire valoir
26:39des options politiques
26:41qui seraient les siennes
26:43de pousser dans une direction
26:44plutôt qu'une autre
26:46même si
26:47l'ambassadeur est tenu
26:49à une forme de fidélité
26:50à son prince
26:51et de respect
26:52des instructions
26:52qui lui sont données
26:53et que par ailleurs
26:54on l'a dit
26:55en décrivant un petit peu
26:56le schéma
26:57de la communication diplomatique
26:58tout à l'heure
26:58l'ambassadeur est quand même
26:59toujours dans une forme
27:00de conscience
27:00que la cour de France
27:02va aussi recevoir
27:04une autre version
27:06de ce qui s'est passé
27:07en audience
27:08par le prisme
27:11de l'ambassadeur étranger
27:12qui aura reçu
27:13un récit
27:14de la part
27:16de son propre prince
27:17donc voilà
27:18le fait que l'ambassadeur
27:19se trouve en permanence
27:20dans une espèce
27:20de relation étrange
27:22à distance
27:22avec l'autre ambassadeur
27:24ne peut que mesurer
27:25un petit peu
27:26les déformations éventuelles
27:27qu'il pourrait faire
27:29des audiences
27:31si on se centre
27:31sur la question
27:32de la mise par écrit
27:33des audiences
27:34de façon plus générale
27:36la question
27:36de la marge de manœuvre
27:37des ambassadeurs
27:39est quand même
27:40assez reconnue
27:41par la cour de France
27:42on voit que
27:43dans la façon
27:44dont la cour de France
27:46oriente un petit peu
27:48l'action des ambassadeurs
27:49de façon concrète
27:50elle est souvent
27:50plutôt dans
27:51ce qu'on pourrait appeler
27:52des suggestions
27:53on voit une cour de France
27:55qui propose
27:55des éléments de langage
27:57des morceaux de discours
27:58à tenir en audience
27:59mais toujours
28:00en les relativisant
28:01et en laissant l'ambassadeur
28:02finalement se positionner
28:03in fine
28:04sur ce qu'il conviendra
28:05de dire
28:06on peut même considérer
28:08que la marge de manœuvre
28:09des ambassadeurs
28:10est instrumentalisée
28:11par les différents acteurs
28:12c'est ce qu'on pourrait
28:13appeler
28:14le parler
28:15comme de soi-même
28:16il y a des stratégies
28:17développées
28:19par les acteurs
28:21en particulier
28:22donc par les ambassadeurs
28:23qui est de présenter
28:24des options politiques
28:25d'ouvrir des portes
28:26comme de soi-même
28:28c'est à dire
28:28en faisant mine
28:30d'avoir une illumination
28:32subite
28:32à un moment donné
28:33et dire
28:33ah mais ouais
28:34on pourrait aussi
28:34faire comme ça
28:35mais j'ai reçu
28:37aucune instruction
28:38de la part
28:38de la cour de France
28:39pour aller dans cette direction
28:40si on commençait
28:43à négocier
28:44comme ça
28:44comment est-ce
28:46que vous réagiriez
28:47et si vous êtes favorable
28:49là je vais demander
28:50à la cour
28:50des instructions
28:51en réalité bien entendu
28:53les choses ont été préparées
28:54en amont
28:54avec la cour de France
28:55mais on fait semblant
28:56que ça n'ait pas été le cas
28:58et donc c'est
28:59l'instrumentalisation
29:00de la distance
29:02et de la marge
29:03de manœuvre
29:03des ambassadeurs
29:04des ambassadeurs
29:06pour terminer
29:08j'insisterai
29:09sur le fait
29:09que la correspondance
29:11crée un lien direct
29:12avec le souverain
29:13pour les différents
29:14les différents
29:15ambassadeurs
29:16et les différents diplomates
29:18la nomination
29:19à une ambassade
29:20est une faveur
29:21pour celui
29:22qui devient ambassadeur
29:23et en même temps
29:24il y a un jeu
29:25entre faveurs
29:25et des faveurs
29:26qui est un peu étrange
29:27puisque
29:27être nommé
29:28à une ambassade
29:29c'est être éloigné
29:30de la source
29:31de toutes les faveurs
29:32c'est être éloigné
29:33du prince
29:34et donc
29:35dans une tâche
29:36que les hommes du temps
29:37savent par ailleurs
29:38compliquée
29:39et coûteuse
29:41donc le jeu
29:43entre faveurs
29:43et des faveurs
29:44n'est pas tout à fait clair
29:44au moment de la nomination
29:45néanmoins
29:46être nommé
29:47à une ambassade
29:48pour des gens
29:49qui appartiennent
29:50à ce qu'on pourrait appeler
29:51la noblesse seconde
29:52grosso modo
29:53les ambassadeurs résidents
29:54au 16e siècle
29:54ce ne sont pas
29:55des grands aristocrates
29:56ce sont des gens
29:57qui appartiennent
29:57à une noblesse moyenne
29:58c'est la possibilité
30:01d'avoir un accès direct
30:02au prince
30:02dont ils ne bénéficient
30:04probablement absolument jamais
30:06sauf cas très très particulier
30:08quand ils sont à la cour
30:09par le biais des lettres
30:11ils ont un accès direct
30:13à l'oreille
30:13ou à l'oeil du prince
30:14qui vient contrebalancer
30:16l'éloignement
30:17qu'ils subissent
30:19en se rendant
30:19dans leur lieu de résidence
30:20certains ambassadeurs
30:24pas tous
30:24alors selon des logiques
30:26qu'il est absolument
30:26impossible de recomposer
30:27s'emparent
30:28de cet accès direct
30:29et de cette possibilité
30:31de faire valoir
30:34un certain nombre
30:34de propositions
30:35de conseils
30:36à leurs souverains
30:38donc on voit
30:38des ambassadeurs
30:39qui multiplient
30:40les plans d'action
30:41possibles
30:42aussi bien
30:43dans le cadre
30:44des relations internationales
30:46entre la France
30:46et la puissance
30:47dans laquelle ils se trouvent
30:48que, puisqu'on est dans le cadre
30:50des guerres de religion
30:51que dans la situation intérieure
30:53des propositions
30:54de solutions
30:54ce qu'il faut faire
30:55avec les protestants
30:56etc.
30:57au XVIe siècle
30:58la cour ne répond jamais
31:00à ces conseils
31:01et propositions
31:01de manière vraiment
31:03extrêmement
31:03extrêmement
31:04extrêmement
31:04rare
31:05voilà
31:06en conclusion
31:07je vais me borner
31:08à une conclusion
31:09très rapide
31:10j'avais envisagé
31:11d'ouvrir un petit peu
31:11chronologiquement
31:12mais on n'aura pas
31:13le temps
31:13je vais aussi
31:14par ma conclusion
31:16très simple
31:16revenir sur ce qui a été dit
31:17dans la communication
31:18précédente
31:19sur la question
31:20des archives
31:21et sur la question
31:21de la conservation
31:22des correspondances
31:23au XVIe siècle
31:24il n'y en a aucune
31:25d'institutionnalisée
31:27les dépêches
31:28sont essentiellement
31:29conservées
31:30par les ambassadeurs
31:31eux-mêmes
31:31ils conservent
31:32les lettres
31:33qu'ils reçoivent
31:34de la cour
31:34même quand on leur demande
31:35de les brûler
31:36la plupart du temps
31:37puisqu'on les a
31:37elles ne sont pas brûlées
31:38elles sont conservées
31:39ils conservent aussi
31:40les minutes des lettres
31:41qu'ils envoient à la cour
31:42voilà
31:43les secrétaires d'état
31:44on en a vu
31:45un exemple tout à l'heure
31:46c'était un exemple
31:47de lettres
31:49conservées par des ambassadeurs
31:50de minutes
31:50de lettres
31:51conservées par les ambassadeurs
31:52mais les secrétaires d'état
31:53parfois conservent
31:55les minutes
31:55des lettres
31:56dont ils ont été
31:57chargés
31:59mais il n'y a
32:00aucune politique
32:01de conservation
32:01au XVIe siècle
32:02l'état
32:04ne cherche pas
32:05du tout
32:05à conserver
32:06ces lettres
32:07donc au fond
32:08pour ce qui me concerne
32:10ce sont des lettres
32:10qui sont essentiellement
32:11à la bibliothèque nationale
32:12ce sont des lettres
32:13qui sont arrivées
32:14par versement
32:15de fonds
32:16des secrétaires d'état
32:16qui ont été récupérés
32:17par des érudits
32:18par d'autres secrétaires d'état
32:19au XVIIe
32:20qui ont été récupérés
32:22à partir de fonds privés
32:23qui ont été versés
32:24à la bibliothèque nationale
32:25ou alors aux archives
32:26des affaires étrangères
32:27pour l'ambassadeur
32:28en Angleterre
32:29dont on parlait tout à l'heure
32:30des choses comme ça
32:30mais c'est de manière
32:31complètement erratique
32:32voilà je vous remercie
32:34merci
32:35Merci.
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