- hier
En 2050, les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons. Chaque seconde, 10 tonnes de plastique sont produites dans le monde, et toutes les deux secondes, une tonne finit dans les mers.
Sandrine Rigaud se lance dans une exploration du continent plastique, qui ne cesse de croître grâce à l’industrie, où les grandes marques nous rendent dépendants de ce matériau.
Face à l’ampleur de la pollution, certains industriels ont trouvé une solution pour éviter d’être pointés du doigt : rendre le consommateur responsable. Et ce consommateur, c’est vous.
Dans cette enquête, Sandrine Rigaud lève le voile sur les stratégies secrètes d’un des géants mondiaux des sodas et ses promesses de recyclage illimité, tout en dévoilant les risques sanitaires liés à certains plastiques, contaminés par des produits chimiques, dont le brome, utilisé comme retardateur de flamme.
De l’Amérique à l’Afrique, Cash Investigation se penche sur l’ampleur du fléau plastique à l’échelle mondiale.
Plastique, la Grande Intox.
Sandrine Rigaud se lance dans une exploration du continent plastique, qui ne cesse de croître grâce à l’industrie, où les grandes marques nous rendent dépendants de ce matériau.
Face à l’ampleur de la pollution, certains industriels ont trouvé une solution pour éviter d’être pointés du doigt : rendre le consommateur responsable. Et ce consommateur, c’est vous.
Dans cette enquête, Sandrine Rigaud lève le voile sur les stratégies secrètes d’un des géants mondiaux des sodas et ses promesses de recyclage illimité, tout en dévoilant les risques sanitaires liés à certains plastiques, contaminés par des produits chimiques, dont le brome, utilisé comme retardateur de flamme.
De l’Amérique à l’Afrique, Cash Investigation se penche sur l’ampleur du fléau plastique à l’échelle mondiale.
Plastique, la Grande Intox.
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00:00...
00:00Notre film commence à Hawaï, au milieu de l'océan Pacifique.
00:17Une île a priori loin de tout, mais victime elle aussi de ce fléau du 21e siècle.
00:25Le plastique.
00:30Une pollution qui défigure les plages et qui menace les espèces animales,
00:39même celles qui semblent a priori hors d'attente.
00:45Dans ce laboratoire au nord de l'archipel, les scientifiques étudient les animaux marins.
00:53Pas le plastique.
00:54Quoique...
00:56Je ne sais pas à quoi ça sert, mais c'est clairement du plastique.
01:06Jessica Perelman est biologiste.
01:08A force de trouver du plastique dans le ventre des poissons, elle a commencé une collection très spéciale.
01:15De temps en temps, on trouve des sacs entiers.
01:19Celui-ci était tout chiffonné quand je l'ai trouvé dans l'estomac.
01:23Je n'avais aucune idée de ce que c'était jusqu'à ce que je le déplie.
01:26Et vous avez réagi comment quand vous avez trouvé ça dans l'estomac ?
01:29J'étais sous le choc.
01:32J'ai commencé à prendre des photos, à le mesurer, à le montrer à tout le monde dans le laboratoire.
01:40On était choqués de voir que ces poissons mangeaient vraiment ça.
01:43C'est difficile à imaginer, mais ce plastique, la scientifique l'a trouvé dans ce genre de spécimen.
01:53Le poisson lancette.
01:58Une surprise pour la jeune chercheuse, qui ne s'attendait absolument pas à cela quand elle a commencé ses travaux sur cette espèce.
02:05Ces poissons vivent jusqu'à 1400 mètres sous l'eau.
02:15Et clairement, ils sont en contact avec du plastique.
02:18Ça signifie que le plastique est un problème beaucoup plus grave que ce qu'on pensait.
02:25Car même en nageant dans de telles profondeurs, il arrive au poisson lancette d'ingurgiter des objets du quotidien.
02:32De temps en temps, il nous arrive de trouver le nom d'une marque, comme cette bouteille d'eau, Dazzani.
02:41C'est quoi ?
02:42Ça, c'est une étiquette de bouteille d'eau, une bouteille de Dazzani, qu'on a trouvée dans l'intestin d'un poisson.
02:51Dazzani, c'est une marque connue ?
02:52Oui, Dazzani, c'est une marque d'eau très connue.
02:54C'est vrai que trouver des indices comme ça dans un estomac nous permet d'identifier tout de suite l'origine du produit.
03:07Il ne faut jamais se fier aux apparences.
03:12Dazzani, c'est bien plus que de l'eau en bouteille.
03:15En fait, Dazzani est l'une des marques d'eau les plus vendues dans le monde.
03:25Et si vous ne connaissez pas Dazzani, vous connaissez forcément le nom du groupe qui est derrière.
03:31La Coca-Cola Company.
03:33Tout le monde connaît Coca-Cola.
03:39Mais tout le monde ne sait pas forcément que le groupe détient des dizaines de marques.
03:48Dazzani donc, c'est Coca.
03:50Sprite aussi.
03:51Minute Maid.
03:53Power Raid.
03:55Sans oublier Fanta, l'une des marques phares de l'entreprise.
03:59Le groupe vend chaque année plus de 120 milliards de bouteilles dans le monde.
04:08Soit pratiquement 4000 bouteilles chaque seconde.
04:13Une production de masse qui engendre une pollution de masse.
04:19Alors, en janvier 2018, la multinationale a fait une annonce choc.
04:24D'ici 2030, la marque nous promet un monde sans déchets.
04:30Et c'est le grand patron de la Coca-Cola Company lui-même, James Quincy, qui s'y engage.
04:39Il faut créer une économie circulaire, c'est complètement faisable.
04:45Un monde sans déchets, grâce au recyclage à l'infini du plastique.
04:49Que valent les promesses de la multinationale ?
04:53Le recyclage peut-il faire disparaître le problème ?
04:57Alors que le plastique est devenu un désastre mondial, nous avons enquêté sur les promesses de la firme.
05:05Et découvert une stratégie secrète aux antipodes des beaux discours.
05:09On a l'impression que vous jouez double jeu.
05:12C'est pas un double jeu si ça ne reflète pas notre politique aujourd'hui.
05:15Depuis des décennies, la multinationale est consciente des dégâts que peuvent causer ces bouteilles en plastique.
05:22Mais elle a toujours refusé d'en assumer la responsabilité.
05:28Pourquoi ?
05:29Mais parce qu'au final, ça leur coûte de l'argent.
05:35Loin du siège américain du géant du soda, en Afrique,
05:39vous allez découvrir le véritable visage de cette économie du recyclage, vantée par Coca.
05:44Je fais ça pour gagner un peu d'argent.
05:48Mais ne croyez pas qu'on puisse vivre avec ça.
05:53Allez, un dernier verre pour la route.
05:56Bienvenue dans le monde merveilleux des promesses en plastique de la Coca-Cola Company.
06:00Coca-Cola et le plastique, c'est une vieille histoire.
06:21C'est surtout une histoire pleine de surprises.
06:23Pour vous la raconter, nous sommes allés aux Etats-Unis,
06:28rencontrer un homme qui en connaît les moindres détails.
06:33Il vit dans cette petite maison en Virginie.
06:36Bonjour.
06:41Bonjour.
06:41Ravi de vous rencontrer.
06:44Enchantée, Sandrine.
06:45Bienvenue en Virginie.
06:46C'est pas simple à trouver.
06:48Je sais.
06:49J'espère que vous avez fait bonne route.
06:52Entrez, entrez.
06:52Barthelmour est historien.
06:58Il est surtout l'auteur d'un livre sur Coca-Cola.
07:03Un best-seller qui retrace toute la stratégie de la multinationale en matière d'environnement.
07:10Surtout depuis les années 60,
07:12quand le plastique commence à révolutionner la société de consommation.
07:15A l'époque, on voit apparaître d'énormes amas de déchets dans tout le pays.
07:23Coca-Cola a essayé de réagir.
07:26Ils se sont dit,
07:27on commence à être pointé du doigt à cause de nos canettes en aluminium
07:30et bientôt des bouteilles en plastique.
07:32On fait quoi ?
07:34Et la solution qu'ils ont trouvée,
07:36c'était de rejoindre une association appelée Keep America Beautiful.
07:40Quand vous entendez Keep America Beautiful,
07:44vous vous dites, ça doit être une ONG créée par une bande de hippies écolos.
07:48C'est ce que je pensais.
07:50En plus, c'est une organisation connue.
07:53Vous la voyez partout aux Etats-Unis.
07:56Mais étonnamment, c'est en fait une création du lobby des boissons et de l'emballage.
08:03L'idée, c'était de dire,
08:04faisons croire aux consommateurs que c'est lui le problème.
08:07On ne peut pas en vouloir aux entreprises pour tous ces déchets dans la nature.
08:14Et c'est avec cet Indien, tout droit sorti d'un vieux western,
08:20que Keep America Beautiful réussit son plus beau coup.
08:25Certaines personnes ont un profond respect pour ce qui fut la beauté naturelle de ce pays.
08:29Et à un moment, vous voyez ce gars qui jette ses emballages par la fenêtre de sa voiture.
08:37Tout ça se retrouve sur les pieds de l'acteur qui jouait l'Indien.
08:40Et là, un caméraman de génie remonte la caméra vers le visage de l'Indien,
08:45et on voit cette larme.
08:47Et on entend ce slogan.
08:49« Les gens sont responsables de la pollution, à eux d'y mettre fin. »
08:56« Les gens sont responsables de la pollution, les gens peuvent y mettre fin. »
09:01« C'est ça le message. »
09:04« Les consommateurs sont le problème, pas les industriels, les consommateurs. »
09:11Depuis le succès américain de cette publicité dans les années 70,
09:15Keep America Beautiful a essaimé.
09:18Des organisations dans le monde entier,
09:21conçues exactement sur le même modèle,
09:24et toujours soutenues par la firme au logo rouge et blanc.
09:26Pour comprendre comment Coca-Cola recycle sa bonne vieille stratégie
09:38de culpabilisation du consommateur,
09:41il faut se rendre à Versailles.
09:43Pas pour le château,
09:45mais pour un événement qui se tient à la mairie.
09:56Une réunion, tout ce qu'il y a de plus sérieux,
10:01avec des élus venus de toute l'Europe.
10:03Ils sont là pour parler de propreté dans leur ville.
10:06Et c'est du concret.
10:08Ça discute par exemple de la couleur des poubelles de rue.
10:11« À l'Allemagne, il n'y avait pas ces corbeilles en orange-fruiote.
10:15Le simple fait d'avoir rendu les corbeilles visibles
10:18avait permis une meilleure utilisation. »
10:22Pour clore les échanges,
10:23l'invité d'honneur doit prendre la parole.
10:25« C'est le directeur de Keep Scotland Beautiful. »
10:32Une association en partie financée par Coca-Cola,
10:35comme Keep America Beautiful.
10:37Et apparemment, il est amateur de soda,
10:41d'Eric Robertson.
10:43Tendez bien l'oreille,
10:44certains lapsus se passent de commentaires.
10:48« J'ai l'immense honneur de travailler pour une structure en Écosse
10:52et aussi au niveau européen.
10:53Une structure qui se fout complètement... »
10:56« Pardon, j'allais dire qui se fout,
10:58mais c'est pas ça du tout.
10:59Une structure qui fait attention.
11:01C'est ça, nous faisons attention.
11:03Nous voulons que les gens réfléchissent
11:05à leur responsabilité personnelle. »
11:11« Pointez la responsabilité individuelle
11:14plutôt que celle des entreprises. »
11:17Depuis la publicité de l'Indien qui pleure,
11:19rien n'a changé.
11:21« J'ai vu que vous buviez du Coca-Cola tout à l'heure.
11:25Vous ne pensez pas que le plastique à usage unique
11:27soit un problème aujourd'hui ? »
11:29« Le plastique et les emballages en plastique sont très utiles
11:31dans notre société, il faut en être conscient.
11:33Les emballages en plastique sont ingénieux,
11:35ils sont très pratiques et ils répondent à un besoin.
11:40Encore une fois, le problème des déchets,
11:42c'est celui des individus.
11:43Prenez Coca-Cola, par exemple.
11:45Ils veulent collecter leurs bouteilles,
11:46ils veulent recycler leurs plastiques pour le réutiliser.
11:49Ce qu'on ne veut pas,
11:50c'est que ces emballages se retrouvent dans la nature. »
11:53Pour ce patron d'une association qui dit lutter contre la pollution,
11:57Coca-Cola est donc l'exemple à suivre.
12:00Mais assume-t-il être financé par la multinationale américaine ?
12:05Nous lui posons la question quelques minutes plus tard.
12:07« Qui finance votre association ? »
12:11« Personne ? »
12:12« Personne ? »
12:15« Où est-ce que vous voulez en venir ? »
12:17« Nulle part.
12:18Je vous pose simplement des questions légitimes de journalistes. »
12:21« Ok, donc, ce que je fais en Écosse pour mon association,
12:24c'est mon boulot à temps plein, ok ?
12:25Je m'y consacre à plein temps, ok ?
12:28Tout le reste, c'est du bénévolat. »
12:32En posant la question du financement,
12:34nous avons mis le doigt sur un sujet sensible.
12:37Le conflit d'intérêts.
12:40Vous parlez de conflit d'intérêts,
12:41vous pensez qu'il y en a un ?
12:43« Non, mais vous essayez de faire croire
12:45qu'il y a un conflit d'intérêts. »
12:48« Pour vous, il n'y en a pas ? »
12:50« Non.
12:51Qui sont vos sponsors ? »
12:53« Nous n'avons pas de sponsors.
12:54Je vais vous expliquer comment ça marche. »
12:57« C'est un secret ? »
12:59« Non, non, non.
13:00Regardez nos comptes, si vous voulez. »
13:02« Donc, qui sont-ils ? »
13:04« Nous n'avons pas de sponsors.
13:05Nous travaillons en partenariat étroit
13:07avec le gouvernement et certaines villes. »
13:09« Et des entreprises ? »
13:11« Certaines entreprises, oui. »
13:12« Comme ? »
13:13« Vous voulez vraiment la liste ? »
13:15« Parce qu'il y en a un paquet.
13:16Coca-Cola, H&M, McDonald's, Riley's, Starbucks.
13:20Beaucoup de grandes marques connues. »
13:23« Il a fallu insister. »
13:26« Depuis les années 60, en tout cas, Coca-Cola a montré la voix aux autres multinationales. »
13:36« Et si le géant du soda avait décidé de changer ? »
13:41« Il y a quelques mois, en lançant son programme pour un monde sans déchets, l'entreprise a annoncé des mesures très ambitieuses pour résoudre le problème de la pollution plastique. »
13:52« Coca-Cola, la solution, c'est le recyclage. »
13:57« Le principe est simple, collecter les vieilles bouteilles pour en faire de nouvelles. »
14:02« Coca-Cola s'engage ainsi à mettre 50% de plastique recyclé dans ses bouteilles d'ici 2030. »
14:10« Et ça, à l'échelle du monde entier. »
14:14« C'est un modèle pour la Chine, pour le monde entier. Il faut tout faire pour favoriser le recyclage. »
14:22« Évidemment, ce serait une bonne nouvelle. »
14:30« Mais avec ce que nous avons appris sur les stratégies de l'entreprise, nous avons voulu vérifier s'ils avaient l'habitude de tenir leurs promesses. »
14:38« Fabriquer des bouteilles avec du plastique recyclé, l'entreprise américaine le promet depuis des années. »
14:44« Prenez par exemple l'année 2008. »
14:47Dans son rapport de développement durable, Coca-Cola annonçait vouloir mettre 25% de plastique recyclé dans toutes ses bouteilles, à l'horizon 2015.
15:00Dans le rapport de l'année 2015, nous avons donc longtemps cherché.
15:07L'entreprise ne dit jamais si la promesse est tenue.
15:11Mais au bout d'un moment, nous finissons par trouver un chiffre, 12,4%.
15:16On pourrait d'abord croire que c'est le pourcentage de plastique recyclé utilisé par Coca.
15:24Mais en lisant attentivement, en fait, 12,4% c'est le total du plastique recyclé et renouvelable.
15:33Le problème, c'est que plastique recyclé et renouvelable, ce n'est pas du tout la même chose.
15:39Pour décrypter le jargon du géant de la boisson, nous avons rendez-vous avec une ONG qui s'intéresse depuis longtemps au groupe Coca-Cola.
15:54Hélène Bourge est spécialiste de la pollution des océans.
15:58Elle va nous expliquer comment la multinationale joue avec les mots et les chiffres.
16:03Le plastique Coca-Cola appelle renouvelable, c'est du plastique qui est produit à partir de végétaux, comme par exemple le maïs, l'amidon de maïs.
16:14D'ailleurs, le nom qu'ils ont trouvé, c'est « plantes bottoles » avec un petit logo vert, une petite feuille.
16:19Mais quel que soit le type de plastique, malheureusement, l'impact est le même.
16:23Le plastique renouvelable, c'est donc du plastique à base de plantes.
16:28Mais c'est du plastique quand même, et c'est aussi mauvais pour la planète.
16:33Voilà pour les mots, parlons chiffres maintenant.
16:35Et donc, ça ne veut pas dire 12,4% de plastique recyclé ?
16:38Non, ça ne veut pas dire ça.
16:40Et on a un document, en fait, des traces écrites de Coca, qui nous explique, dans un échange de mail,
16:48que c'est uniquement 7% de plastique recyclé contenu en moyenne dans les bouteilles au niveau mondial.
16:55Sachant que l'objectif en 2015 était 25%.
16:57Nous en sommes donc très loin.
17:01Les engagements de Coca sur le recyclage, pour l'ONG, c'est d'abord du marketing,
17:05et pour vous faire avaler toujours plus de soda sous plastique.
17:09Ces entreprises-là, qui utilisent énormément de plastique,
17:14elles trouvent dans le recyclage la solution qu'elles peuvent vendre à l'opinion publique.
17:20Mais le problème, c'est que le recyclage, ce n'est pas toute la solution.
17:24Là, on a atteint un niveau de production de plastique qui est tel
17:27que le recyclage ne permettra pas de tout reprendre, de tout transformer et recréer 100%.
17:33Ça n'existe pas.
17:35Les petits arrangements de Coca-Cola avec les chiffres, c'est regrettable, mais ce n'est pas le pire.
17:46Le pire, nous l'avons trouvé dans cette enveloppe,
17:51avec des dizaines de mails et de dossiers internes à Coca-Cola.
17:55Des documents qui auraient dû rester confidentiels,
17:58mais qui ont été diffusés anonymement sur Internet il y a quelques mois.
18:01Nous avons tout épluché et nous sommes vraiment très loin du joli slogan pour un monde sans déchets.
18:12Dans la masse d'informations, cette note a retenu notre attention.
18:17Elle date de 2016 et elle est signée de la responsable du lobbying de Coca-Cola à Bruxelles.
18:24Les petits points, ce sont toutes les mesures qui pourraient être adoptées par l'Europe et qui dérangent les intérêts de Coca.
18:35On y retrouve pêle-mêle, la tarification du carbone,
18:43les restrictions sur l'usage de la caféine
18:46ou l'interdiction de la publicité pour les moins de 12 ans.
18:50Bref, tout ce qui pourrait faire baisser le chiffre d'affaires de l'entreprise.
18:54A droite, il y a un cercle, Fight Back.
19:04Ce sont toutes les mesures européennes contre lesquelles Coca-Cola a décidé de se battre en faisant du lobbying.
19:11Et dans ces mesures que Coca-Cola refuse absolument,
19:16il y a l'augmentation des taux de collecte et de recyclage.
19:19Vous avez bien entendu, Coca-Cola veut se battre contre l'augmentation des taux de recyclage au niveau européen,
19:30alors qu'ils promettent exactement l'inverse dans leurs discours.
19:38C'est d'un cynisme redoutable.
19:42Leur travail, c'est de maximiser leurs bénéfices.
19:44Donc ils travaillent dans ce sens-là.
19:46C'est leur boulot.
19:46Toujours dans la catégorie des Fight Back,
19:51on découvre également que la firme veut se battre contre la consigne.
19:56Un système pourtant efficace pour lutter contre la pollution.
20:01Et que les plus anciens connaissent bien.
20:08Quand une bouteille est consignée,
20:10au moment de l'acheter, vous payez votre boisson.
20:12Un euro par exemple.
20:14Mais aussi un supplément, la consigne.
20:16Disons 20 centimes en plus par bouteille.
20:19Au total, ça vous coûte 1,20 euro.
20:22Mais si vous rapportez la bouteille, on vous rembourse les 20 centimes.
20:25Et du coup, personne n'a intérêt à jeter sa bouteille.
20:28Le comble, c'est qu'au départ, la bouteille consignée,
20:37c'est quasiment l'invention de Coca-Cola.
20:40Dans les années 50, la bouteille de Coca n'est pas toujours fournie avec la pin-up.
20:45Mais en revanche, elle est toujours en verre et toujours consignée.
20:50Donc quand elles sont vides, les bouteilles repartent à l'usine,
20:55elles sont lavées et réutilisées.
20:59Cela fait beaucoup moins de déchets dans la nature.
21:02Le système fonctionne très bien,
21:05mais Coca décide d'y mettre fin et d'aller vers le plastique.
21:08Sans tenir compte des recommandations d'un scientifique.
21:11Vous voulez savoir comment Coca a décidé d'enterrer la bouteille consignée ?
21:18Cette histoire, la firme a toujours voulu l'étouffer.
21:22Mais nous avons retrouvé le seul homme qui peut nous la raconter.
21:30Aujourd'hui, il savoure discrètement sa retraite au fin fond du Michigan, aux Etats-Unis.
21:36Bonjour, je suis Sandrine Rigaud.
21:38Enchanté, merci de nous recevoir.
21:42Je vous en prie, entrez.
21:43Merci, merci beaucoup.
21:47Ce monsieur s'appelle Arsène Darnay.
21:50Il a longtemps travaillé à l'agence environnementale américaine.
21:54Il est aussi le premier ingénieur dans le monde
21:56à s'être intéressé à l'impact écologique des bouteilles de Coca-Cola.
22:02Celle-là ressemble pas mal aux premières bouteilles.
22:05Mais à mon époque, l'originale était plus petite.
22:09La bouteille était translucide, avec des reflets verdâtres, en verre.
22:16L'époque dont parle Arsène Darnay, c'est le début des années 70.
22:22C'est à ce moment-là que la Coca-Cola compagnie
22:24commence à s'intéresser au plastique et le contact.
22:27Coca-Cola voulait savoir quel était le meilleur packaging
22:35du point de vue environnemental,
22:37si on prenait en compte tous les paramètres.
22:42L'ingénieur travaille plus d'une année
22:44pour comparer l'impact environnemental
22:46des bouteilles en verre,
22:47des canettes en aluminium
22:49et des bouteilles en plastique.
22:50Il croise les données,
22:53fait des courbes,
22:54des calculs compliqués
22:55et finit par arriver à cette conclusion.
22:59Ce que montrent les données,
23:01c'est que la bouteille en verre réutilisable
23:03à condition d'être réutilisée 15 fois
23:06est la solution écologique par excellence.
23:08Au début des années 70,
23:12la Coca-Cola compagnie sait donc,
23:15grâce à ce rapport,
23:16que le verre consigné
23:17pollue beaucoup moins que le plastique.
23:20Mais la firme ne partagera jamais publiquement
23:23cette information.
23:28On a fait ce rapport à leur demande,
23:31mais ils ne l'ont jamais publié.
23:34Vous savez pourquoi ?
23:35Ils n'avaient aucun intérêt
23:37à ce que les gens soient au courant.
23:42Pourquoi ?
23:43Parce qu'ils ne voulaient absolument pas
23:45que l'on sache quelle direction
23:46ils allaient prendre.
23:49Voici la nouvelle bouteille en plastique
23:52de 2 litres.
23:53Je les ai vues tout doucement
23:54passer au plastique.
23:57Votre nouvelle bouteille.
24:01En fait, je me souviens
24:02très précisément d'un jour.
24:04Je rentrais à la maison
24:05après avoir fait les courses
24:06et j'ai dit à ma femme Brigitte,
24:08ça y est, je t'avais dit
24:09qu'ils allaient passer au plastique,
24:10ils y vont.
24:12Et ce n'est que le début.
24:17Si légère,
24:1810 bouteilles en plastique
24:19pèsent moins qu'une bouteille en verre.
24:23Avec cette publicité
24:24pour sa nouvelle bouteille en plastique
24:26diffusée en 1975,
24:28Coca-Cola enterre définitivement
24:30le rapport d'Arsène Darnay.
24:35C'est léger,
24:36c'est solide
24:37et facile à transporter.
24:41La firme américaine
24:42ne fera jamais machine arrière.
24:45Partout,
24:46Coca-Cola impose sa bouteille
24:47en plastique.
24:48Et elle n'est pas la seule
24:49à inonder le marché.
24:52C'est le raz-de-marée.
24:53Dès les années 80,
24:55le plastique défigure les plages
24:56et les premiers écolos
24:58manifestent contre la pollution.
25:02Certains États américains
25:03envisagent alors
25:04un retour forcé à la consigne.
25:08Mais c'est mal connaître
25:09le pouvoir de la firme.
25:15Coca-Cola a toujours été
25:19l'un des acteurs
25:20les plus mobilisés
25:21contre toute forme
25:23de législation favorable
25:24à la consigne aux États-Unis.
25:26« Quand vous lisez
25:32leurs publications internes,
25:34ça parle de tous les succès
25:35de Coca-Cola
25:36pour faire échouer la consigne.
25:38Ils se félicitaient
25:39toutes les semaines
25:39d'avoir réussi leur coup
25:41dans tel état
25:42et puis tel autre. »
25:45« Pourquoi étaient-ils
25:47si mobilisés
25:48contre le système de consigne
25:49à votre avis ? »
25:52« Mais parce qu'au final,
25:53ça leur coûte de l'argent.
25:54quand vous y réfléchissez,
25:57en faisant payer
25:58un surplus pour l'emballage,
26:00vous responsabilisez
26:01les industriels.
26:02C'est un système efficace
26:04pour les obliger
26:05à gérer eux-mêmes
26:06leurs déchets. »
26:08Récapitulons.
26:10Quand, devant les caméras,
26:11le PDG de Coca-Cola
26:13nous promet
26:13un monde sans déchets,
26:14« C'est notre objectif. »
26:17En coulisses,
26:18la firme américaine
26:19fait ce qu'elle peut
26:19pour torpiller
26:20les alternatives au plastique,
26:22comme la bouteille consignée.
26:26« Allez,
26:27arrivée du chiant. »
26:30Après des mois
26:30de négociations
26:31avec la multinationale,
26:33nous avons rendez-vous
26:34au siège américain
26:35de Coca-Cola France
26:36pour une interview.
26:37« Bonjour.
26:40Merci de nous recevoir.
26:41On est ravis d'être ici. »
26:44L'accueil est impeccable
26:46et le ton très cordial.
26:48« On n'a pas bougé le mobilier,
26:49mais tout est amorti.
26:50Est-ce que vous voulez
26:50boire quelque chose ? »
26:52Mais question confiance,
26:54ce n'est pas gagné.
26:56« On va filmer nos échanges. »
26:58« Bonjour. »
26:59« Comme on vous l'avait dit
27:00par e-mail. »
27:01« Oui, d'accord. »
27:01« Donc c'est Archie
27:02qui s'en chargera. »
27:03« D'accord. »
27:04Pour répondre à nos questions,
27:06le vice-président monde
27:07de l'entreprise,
27:09Michael Goldsman,
27:10a fait le déplacement
27:11depuis les Etats-Unis.
27:13Il travaille chez Coca-Cola
27:15depuis 21 ans.
27:16Il est responsable
27:17des questions environnementales
27:19et il est francophone.
27:21« Vous allez bien ? »
27:22« Merci infiniment.
27:24Vous êtes venu d'Atlanta
27:25exprès pour nous ? »
27:26« Oui, je suis arrivé lundi. »
27:28« Ah d'accord.
27:28Vous êtes là pour quelques jours
27:29à Paris. »
27:30Interview donc
27:31en version française.
27:33« Coca-Cola a lancé
27:35un programme pour
27:36un monde sans déchets
27:38en 2030.
27:38Est-ce que vous pensez
27:40que c'est possible
27:40d'arriver à un monde
27:41sans déchets
27:42avec 4000 bouteilles
27:44en plastique
27:45vendues chaque seconde
27:46par le groupe Coca-Cola ? »
27:48Oui, on pense absolument
27:50que c'est possible.
27:52On se sent vraiment responsable
27:54de ce qui se passe.
27:55Donc ce qu'on veut faire
27:56c'est qu'on veut entraîner
27:58créer une économie circulaire.
28:00Donc nos emballages
28:02ont de la valeur,
28:03peuvent être réutilisés
28:05et si nous et d'autres industriels
28:08utilisent encore plus
28:10de matière recyclée
28:11pour refabriquer des bouteilles,
28:13ça va entraîner
28:14une économie circulaire.
28:16Quel est le pourcentage
28:17de plastique recyclé
28:18que Coca-Cola met
28:20dans ses bouteilles
28:21à l'échelle mondiale
28:23aujourd'hui ?
28:23D'accord.
28:24À l'échelle mondiale,
28:26on a du travail à faire.
28:27On est à 7%.
28:29Dès 2008,
28:29le groupe Coca-Cola
28:30s'était engagé,
28:31je pense,
28:32et vous allez me le confirmer,
28:33à intégrer 25%
28:35de plastique recyclé
28:36en 2015.
28:37Donc là,
28:38on est en 2018,
28:39on est toujours très très loin
28:40du compte.
28:40Vous le dites vous-même,
28:41dans le monde,
28:42la proportion de plastique
28:43recyclé dans une bouteille,
28:44c'est 7%.
28:45Comment ça se fait ?
28:46Pourquoi vous n'y êtes pas arrivé ?
28:48Parce que c'était difficile
28:50et vous avez raison,
28:52on n'a pas atteint
28:52nos objectifs,
28:54on est conscient,
28:55on sait qu'on a de la marge
28:57pour améliorer
28:57notre performance,
28:59mais avec cette nouvelle stratégie,
29:01on compte y arriver.
29:02Mais on est d'accord,
29:02vous êtes quand même
29:03loin du point d'arriver.
29:04Je suis d'accord
29:05qu'on est loin,
29:07mais on a lancé
29:09cette stratégie
29:10en janvier,
29:11donc on est en juillet
29:12aujourd'hui.
29:13Donc Coca-Cola
29:14s'engage dans une vraie politique,
29:16en tout cas c'est ce que vous dites,
29:17depuis janvier 2018,
29:19c'est-à-dire depuis
29:19un peu plus de 6 mois.
29:20On a été impliqué
29:22dans les systèmes
29:23de collecte
29:23et de recyclage
29:24dans plein de pays.
29:25On a investi en France
29:27en 2012,
29:28donc c'est pas quelque chose
29:29qui est nouveau pour nous,
29:30mais oui,
29:31notre stratégie,
29:32notre nouvelle stratégie
29:33a été lancée
29:34en janvier 2018.
29:36Est-ce que vous connaissez
29:36ce document ?
29:38Oui.
29:39Alors il a date de 2016,
29:41ce document il est signé
29:42Sofia Crisopoulou,
29:45c'est votre lobbyiste
29:47à Bruxelles,
29:48et ce qui est très intéressant
29:49c'est qu'en haut à droite,
29:50ici donc,
29:51il y a un cercle
29:52que vous appelez
29:53Fight Back,
29:55en français Fight Back
29:56ça veut dire
29:56contre-attaquer.
29:57Parmi ces mesures,
29:58on lit quelque chose
29:59qui est très intéressant,
30:00Increased Recycling
30:02and Collection Targets,
30:04en français,
30:04l'augmentation des objectifs
30:05de collecte
30:06et de recyclage,
30:09expliquez-moi.
30:09Ce document ne reflète pas
30:11notre stratégie aujourd'hui.
30:13C'est un document Coca-Cola.
30:14C'est un vieux document,
30:15comme vous avez dit,
30:17qui date de 2016.
30:18Il n'est pas vieux,
30:19il a deux ans.
30:20Notre nouvelle stratégie
30:21a été lancée en janvier
30:23et ce document
30:24ne reflète pas cette stratégie
30:25et ne reflète pas
30:27la politique aujourd'hui.
30:29Attendez,
30:30M. Goldsman,
30:30vous m'avez dit
30:31il y a quelques minutes seulement,
30:33nous la préoccupation
30:34du plastique,
30:34du recyclage,
30:35etc.
30:36C'est quelque chose
30:36qu'on a depuis longtemps.
30:382016,
30:39votre lobbyiste en chef
30:40à Bruxelles,
30:41face à l'Europe,
30:42dit très clairement
30:42que parmi les mesures
30:43à contre-attaquer,
30:45il y a l'augmentation
30:45des objectifs
30:46de collecte
30:46et de recyclage.
30:48Je vous ai dit
30:49que ce document
30:50ne représente pas
30:51notre politique aujourd'hui.
30:53C'est ça qui est important.
30:54C'est ce qu'on veut faire aujourd'hui.
30:56Attendez,
30:56il y a deux ans,
30:57il y a deux ans,
30:57vous étiez contre
30:58l'augmentation
30:59des objectifs de collecte.
31:00Mais est-ce qu'on va parler
31:00de ce qui s'est passé
31:01il y a deux ans
31:02ou est-ce qu'on va parler
31:03de ce qu'on entend faire
31:04et qu'on est en train
31:05de faire aujourd'hui
31:06pour créer un système
31:08qui va aider à collecter,
31:12réutiliser,
31:13travailler avec d'autres partenaires,
31:15d'assurer qu'on crée
31:16une économie circulaire ?
31:18Pardonnez-moi,
31:18mais on a l'impression
31:19que vous jouez double jeu,
31:20très clairement.
31:21Parce que d'un côté,
31:22vous vous engagez
31:23pour une politique de recyclage
31:24dès 2008,
31:26donc bien avant 2016,
31:28et de l'autre,
31:29vos lobbyistes à Bruxelles
31:30se battent contre
31:32l'augmentation
31:32des objectifs
31:33de collecte
31:34et de recyclage
31:35en Europe.
31:36Ce document
31:37ne représente pas
31:38notre politique aujourd'hui.
31:39J'ai compris,
31:40j'ai compris,
31:41mais vous ne me répondez pas
31:42sur ce double jeu.
31:44Ce n'est pas un double jeu
31:45si ça ne reflète pas
31:46notre politique aujourd'hui.
31:48Juste une question,
31:49Sophia Crisopoulou,
31:51elle est toujours
31:51votre lobbyiste à Bruxelles ?
31:53Oui.
31:54Ça veut dire
31:54qu'elle a refait son graphique,
31:55alors c'est plus le même
31:56aujourd'hui ?
31:57Oui,
31:57ce n'est pas le même.
31:58Mais vous pouvez nous donner
31:59le nouveau graphique ?
32:01Non,
32:01je n'ai pas un graphique
32:02à vous donner.
32:04Toujours dans ce graphique,
32:05je suis désolée,
32:06mais il est quand même
32:07important ce graphique
32:08parce que c'est un document
32:09interne à Coca-Cola.
32:10Dans la catégorie
32:11des mesures à combattre,
32:12il y a le terme
32:13« EU Scheme for Deposit Systems »
32:15en français,
32:16ça veut dire
32:16« un système de consignes ».
32:19À l'époque,
32:20on ne soutenait pas
32:21les systèmes de consignes,
32:23mais aujourd'hui,
32:25on est prêt à les soutenir
32:26et justement,
32:27on participe
32:28dans plus de 40 systèmes.
32:29Donc là encore,
32:30vous avez changé d'avis ?
32:31On a changé d'avis.
32:33D'accord.
32:33En deux ans,
32:34vous avez changé radicalement.
32:35C'est-à-dire que là,
32:36vous disiez,
32:36il faut qu'on t'attaquait
32:37en 2016,
32:38et là,
32:38en 2018,
32:39vous dites,
32:40on est pour.
32:41Ça a été quoi le déclic ?
32:42On est en communication
32:43avec des tiers partis
32:44tout le temps.
32:45On a des dialogues
32:47tout le temps
32:47et on réévalue
32:49régulièrement
32:50nos politiques
32:51et on a décidé
32:52que c'est le moment
32:53de vraiment investir
32:55et on a travaillé
32:56sur le terrain.
32:58On a des actions
32:58qui démontrent
33:00qu'on est sincère.
33:02On est convaincu
33:03qu'on peut le faire.
33:04D'un côté,
33:05vous me dites,
33:05oui,
33:06on était sincère,
33:06mais on n'a pas réussi.
33:08Et puis voilà,
33:08et puis de l'autre côté,
33:09il y a ça.
33:10Et donc,
33:10il y a votre stratégie.
33:12Elle aurait dû rester secrète,
33:13d'ailleurs.
33:14Donc,
33:14votre sincérité,
33:15si vous voulez,
33:16j'ai des doutes.
33:17On dirait
33:17qu'elle est à géométrie variable.
33:19Vous avez le droit
33:20d'avoir des doutes,
33:20mais je vous demande
33:22et je demande
33:23à votre public
33:24de regarder nos actions
33:26dès maintenant
33:27de ce qu'on va faire
33:28et ils peuvent juger
33:30si on est sincère ou pas.
33:33Avant d'en juger,
33:35nous vous proposons
33:35un voyage.
33:39Un voyage en Tanzanie.
33:46Un pays d'Afrique de l'Est
33:47réputé
33:48pour ses incroyables paysages.
33:52ses plages
33:53immaculées
33:55et ses safaris,
33:58les meilleurs d'Afrique.
34:05Ce que ce film promotionnel
34:07ne précise pas en revanche,
34:10c'est que la Tanzanie,
34:11c'est aussi
34:12l'incroyable pays
34:14du Coca-Cola.
34:15Ici,
34:22on attend les bus
34:23en rouge et blanc.
34:25On longe des murs
34:26rouges et blancs
34:27et dans les jardins
34:28d'enfants,
34:29on se balance
34:30en rouge et blanc.
34:32À force de voir
34:33le logo partout,
34:34au bout d'un moment,
34:35on finit presque
34:35par ne plus le remarquer.
34:40La bonne nouvelle,
34:41c'est que le Coca
34:42dans le pays,
34:43on le trouve encore
34:44dans des bouteilles
34:44en verre réutilisables.
34:48Mais c'est bientôt fini.
34:53Ce que la firme américaine
34:55fait en Tanzanie,
34:56c'est ce qu'elle a fait
34:57aux Etats-Unis
34:58il y a 50 ans.
35:00Elle enterre
35:01la bouteille en verre
35:02pour imposer le plastique.
35:04Ça se passe derrière
35:07ces murs,
35:09l'une des quatre usines
35:10de Coca-Cola
35:11en Tanzanie.
35:23Notre guide,
35:25c'est James Malaba,
35:27le responsable
35:27de la nouvelle ligne
35:28de production.
35:30Une ligne
35:31qui ne fabrique que
35:32des bouteilles en plastique.
35:34Ce jour-là,
35:37ce sont des bouteilles
35:38de Fanta,
35:39l'une des nombreuses
35:40marques du groupe Coca-Cola.
35:46Tout est automatisé
35:47et les équipements
35:48sont flambants neufs.
35:50C'est derrière cette vitre
35:51qu'on remplit les bouteilles.
35:52Attention,
35:52c'est rapide.
35:53Il faut suivre
35:54la ligne jaune.
35:55Voici le compteur
36:09de Fanta Ananas.
36:11Et il y en a combien ?
36:13Alors,
36:14on en est à
36:1586 340 bouteilles.
36:18Ça,
36:21c'est notre production
36:22en deux heures et demie.
36:2686 340 bouteilles
36:28en deux heures et demie.
36:30C'est beaucoup de plastique.
36:31Nous avons fait les calculs.
36:33C'est 10 bouteilles
36:34à la seconde.
36:36Et il ne s'agit
36:36que d'une seule ligne
36:37de production
36:38dans une seule usine
36:39du pays.
36:40Il y a 5 ans,
36:44dans cette usine,
36:46on ne faisait
36:46que des bouteilles en verre.
36:49Mais le jour
36:50de notre visite,
36:51la ligne
36:52pour les bouteilles en verre
36:53est quasiment à l'arrêt.
36:59Les gens veulent
37:00de plus en plus
37:00de bouteilles à emporter.
37:04Pour ça,
37:04le plastique,
37:04c'est mieux.
37:07Et bien autre chose.
37:09Il faut quand même
37:10admettre que du point
37:11de vue esthétique,
37:12la bouteille en plastique,
37:13elle a de la gueule.
37:16L'esthétique,
37:17peut-être.
37:18Mais le choix du plastique,
37:19c'est surtout
37:20une question d'argent.
37:22Pour les bouteilles en verre,
37:24il faut gérer
37:25le retour de la bouteille.
37:26Mais pour moi,
37:28qui m'occupe du plastique,
37:29il n'y a pas de retour
37:30à gérer.
37:30Mon seul objectif,
37:32c'est que ce soit consommé.
37:34Ce que tient
37:35à préciser notre guide,
37:36c'est qu'en plus,
37:37le plastique ne serait
37:38même pas un problème
37:39pour l'environnement
37:40en Tanzanie.
37:42Il y a beaucoup de gens
37:43qui ramassent les bouteilles
37:44maintenant.
37:45Ça devient un business.
37:4880% de nos bouteilles
37:49sont recyclées comme ça.
37:52Maintenant que la visite
37:53est terminée,
37:54nous allons enfin
37:55pouvoir vous faire découvrir
37:56l'inoubliable Tanzanie.
37:59Le fameux business du recyclage
38:12selon Coca-Cola,
38:14voilà ce que ça donne
38:15pour l'instant sur le terrain.
38:18Et pour les ramasseurs
38:19dont on nous a parlé,
38:21vous allez voir
38:21que le business du recyclage,
38:23c'est d'abord
38:24l'économie de la misère.
38:25Mata a 50 ans
38:36et trois enfants
38:37qu'elle élève seule.
38:39Pour nourrir sa famille,
38:41elle ramasse le plastique
38:42sur la plage.
38:42Vous cherchez quoi
38:51comme plastique ?
38:52Ce qui se vend le mieux,
38:54ce sont les bouteilles comme ça.
38:56Celles en plastique
38:57un peu dures.
38:58C'est toujours bien
38:59d'en trouver,
39:00mais je les mélange
39:00avec d'autres plastiques.
39:03Pour l'instant,
39:04je n'en ai pas encore
39:05à ramasser vos cons.
39:09Visiblement,
39:10en Tanzanie aussi,
39:11la marque d'Azani est populaire.
39:15En travaillant 8 heures par jour,
39:16Mata peut ramasser
39:17jusqu'à 20 kilos de bouteilles.
39:19À 250 shillings le kilo,
39:22à peine 10 centimes d'euros,
39:23elle gagne donc
39:24moins de 2 euros.
39:26Et encore,
39:27les bons jours.
39:28Je fais ça pour gagner
39:42un peu d'argent,
39:43mais ne croyez pas
39:45qu'on puisse vivre avec ça.
39:48Pourtant,
39:49j'y passe beaucoup de temps.
39:52Depuis quelques mois,
39:53c'est dur.
39:54les prix ont beaucoup baissé.
39:57Pourquoi ça baisse ?
39:59Parce qu'il y a
40:00trop de plastique.
40:03Trop de plastique
40:04et trop de Mata
40:05qui ramasse des bouteilles vides
40:07pour vivre mal.
40:07Pour voir le visage
40:26le plus insoutenable
40:27de cette économie sauvage
40:28du recyclage,
40:30il faut s'aventurer
40:31dans la plus grande
40:31décharge du pays.
40:32Celle de Dar es Salaam,
40:36la capitale économique.
40:41À chaque fois
40:42qu'arrive un camion
40:43pour déverser ses déchets,
40:45c'est la même frénésie.
41:01Excusez-moi,
41:01vous cherchez quoi ?
41:02On cherche des sacs
41:05en plastique,
41:06mais aussi des bouteilles
41:07en plastique,
41:08comme celle-là.
41:11Ce genre de bouteilles,
41:12c'est ce qu'on préfère.
41:14Ce sont des bouteilles
41:15propres, transparentes,
41:16en plastique dur.
41:21C'est le mieux,
41:22mais il faut chercher
41:22parce que ce n'est pas
41:23facile à trouver.
41:26Et puis,
41:27il faut accepter
41:27de creuser,
41:29à main nue,
41:30dans les poubelles
41:30des autres.
41:31des fois,
41:32on se blesse
41:34avec du verre.
41:35Des fois,
41:35on se pique
41:36avec des seringues
41:36ou des aiguilles
41:37qui traînent.
41:38Regardez,
41:39un tesson de bouteille,
41:41et là,
41:41ce pansement.
41:46À 30 ans,
41:47Moira Mou,
41:48on a déjà passé deux
41:48à fouiller les poubelles
41:49pour trouver du plastique.
41:52Largement assez
41:53pour comprendre
41:53que le business
41:54du recyclage
41:55n'obéit qu'à une seule loi
41:56ici,
41:58celle du plus fort.
42:03Nous sommes fatigués,
42:05mais nous sommes prisonniers
42:06du système.
42:08On nous impose des prix,
42:10et si l'un d'entre nous
42:11accepte,
42:12on est obligés
42:12de s'aligner.
42:12Allez,
42:23le temps de nettoyer
42:23le pare-brise,
42:25on vous emmène ailleurs,
42:27chez ceux qui dictent
42:27leurs lois
42:28sur ce nouveau marché
42:29du plastique recyclé.
42:32On les trouve
42:33dans la banlieue
42:33de Dar es Salaam.
42:36Ce sont les entreprises
42:37qui achètent
42:38les bouteilles en plastique.
42:39Celle-là
42:41est la plus importante
42:42du pays.
43:07Avant d'entrer ici,
43:09nous n'aurions jamais
43:10pu imaginer
43:10filmer cela un jour.
43:16Une montagne
43:17de bouteilles vides
43:18en plastique
43:18qu'il faut gravir
43:20avec 70 kilos
43:21sur la tête.
43:35Devant cette montagne bleue
43:36sur fond bleu
43:37et cet incessant
43:38va-et-vient
43:39de grimpeurs
43:39plus petits
43:40que leurs fardeaux,
43:42nous sommes d'abord
43:42presque fascinés.
43:51Puis nous discutons
43:52avec les ouvriers.
43:53Ici, le plus gros
43:58problème, c'est le soleil.
44:01Je vous promets,
44:03c'est le soleil.
44:08Vous n'imaginez pas
44:09à quel point
44:09ça peut être sale.
44:11Et nous devons
44:12ramasser ça
44:13à main nue.
44:16Au pied de la montagne,
44:18ces ouvrières
44:18procèdent à un dernier tri.
44:19elles laissent de côté
44:21les bouteilles de couleurs
44:22ou les sachets
44:23en plastique.
44:27Dans les grands sacs,
44:28elles mettent
44:29les bouteilles transparentes,
44:30celles qui passent
44:30ensuite dans ces machines
44:32pour être réduites
44:33en paillettes
44:33avant le recyclage.
44:39Ce plastique,
44:41l'entreprise
44:41l'expédiait
44:42vers la Chine,
44:43le plus gros acheteur
44:44de plastique
44:44à recycler
44:45dans le monde
44:46jusqu'à très récemment.
44:49C'est ce que va nous expliquer
44:50la responsable du site.
44:54Hier,
44:57quand je discutais
44:58avec les ramasseurs,
44:59ils m'ont dit
44:59que les prix du plastique
45:00s'étaient effondrés.
45:02Pourquoi ?
45:03Parce que la Chine
45:04ne voulait plus
45:05de nos bouteilles.
45:06Le marché était
45:06complètement fermé
45:07de septembre à février.
45:11Il n'y avait plus
45:12de marché.
45:12Et vous avez fait quoi ?
45:16Vous avez arrêté
45:17d'acheter du plastique ?
45:18On a continué
45:20à acheter,
45:21à acheter.
45:22Vous voyez la montagne ?
45:23Ça, c'est parce que
45:24vous ne pouviez plus
45:25vendre à la Chine ?
45:26Oui.
45:26Ça s'est accumulé ?
45:27Oui.
45:30En 2017,
45:32la Chine a annoncé
45:33qu'elle ne voulait plus
45:34être la poubelle du monde
45:35et qu'elle refusait
45:36d'emporter le plastique
45:37usagé à partir
45:38de janvier 2018.
45:39une décision
45:43qui a provoqué
45:43l'effondrement
45:44du marché
45:44du plastique recyclé.
45:47Un business précaire
45:48et une économie
45:50qui repose entièrement
45:51sur les plus fragiles.
46:01Retour au siège français
46:02de Coca-Cola
46:03avec Mickaël Goldsman,
46:05le vice-président
46:06de l'entreprise.
46:07Je voudrais vous montrer
46:09quelques images
46:10d'un pays
46:10où on a tourné
46:11dernièrement.
46:13Alors, je vais vous montrer
46:14ces images-là.
46:24C'est la Tanzanie.
46:26Vous êtes déjà allé
46:27en Tanzanie ?
46:27Oui.
46:28Donc, vous y êtes allé
46:29pour le groupe Coca-Cola ?
46:30Oui.
46:30Qu'est-ce que vous y avez fait ?
46:32Qu'est-ce que vous y avez vu ?
46:34Ces images
46:35ne plaisent à personne.
46:37Et on n'est pas content
46:39de ce qu'on voit là non plus.
46:41Mais c'est justement
46:42la raison pour laquelle
46:43on lance cette nouvelle stratégie.
46:45Vous savez pourquoi
46:46on est allé tourner en Tanzanie ?
46:47Non.
46:48Je vais vous l'expliquer.
46:49Parce qu'il y a six ans,
46:50Coca-Cola
46:50ne vendait en Tanzanie
46:52aucune bouteille en plastique.
46:54Que des bouteilles en verre.
46:55Elles étaient consignées.
46:56Et aujourd'hui,
46:58les usines d'embouteillage
46:59de Coca-Cola en Tanzanie
47:00misent, mais alors très clairement,
47:02sur le plastique.
47:03Pourquoi avoir fait ce choix ?
47:06Le consommateur,
47:08comme je vous ai déjà dit,
47:10il y a des avantages
47:11et des inconvénients
47:12pour tous les emballages.
47:14Le consommateur cherche aussi
47:15la portabilité du boisson.
47:18Donc, si vous êtes passé
47:19du verre au plastique en Tanzanie,
47:20c'est de la faute du consommateur ?
47:22Non.
47:22C'était notre choix
47:24pour répondre aux demandes
47:25de consommateurs,
47:26mais ça veut dire
47:27qu'on a aussi la responsabilité
47:29de mettre en place
47:30des systèmes.
47:31Ce qu'on compte faire
47:32maintenant, aujourd'hui,
47:33pour assurer la collecte
47:34de ces bouteilles.
47:35Mais vous êtes passé
47:35du verre au plastique
47:37il y a six ans.
47:37Pourquoi vous ne l'avez pas
47:38mis en place à ce moment-là,
47:39ce système de collecte
47:40du plastique ?
47:41Ce qui compte,
47:41c'est qu'aujourd'hui,
47:42on est en train de le faire.
47:44Non, ce qui compte aussi,
47:45c'est que pendant six ans,
47:46vous ne l'avez pas fait.
47:46Vous êtes passé du verre au plastique
47:47sans prendre en compte
47:49tout le système de collecte
47:50et de recyclage
47:51qu'il fallait mettre en place.
47:52Aujourd'hui,
47:54on a une nouvelle stratégie
47:56et une nouvelle politique.
47:57On veut entraîner
47:59et créer cette économie circulaire.
48:01Vous parlez d'économie circulaire.
48:03Économie circulaire,
48:04en gros,
48:05c'est le business du recyclage.
48:07Moi, j'avais envie
48:08de vous faire écouter
48:08quelques témoignages
48:09pour vous montrer
48:10à quoi ressemble
48:12ce business du recyclage
48:13en Tanzanie.
48:14Regardez.
48:17Je fais ça pour gagner
48:18un peu d'argent.
48:19mais ne croyez pas
48:21qu'on puisse vivre avec ça.
48:25Qu'est-ce que vous en pensez ?
48:27On pense que
48:28nos emballages
48:30ont une valeur
48:31après avoir utilisé.
48:33Et si on investit
48:34à tirer la demande
48:36en utilisant plus
48:37de matière recyclée,
48:38ce n'est pas une question
48:39qu'il y a trop de plastique.
48:41Il n'y a pas assez de demande.
48:42Donc, si nous,
48:44on tire la demande
48:45en utilisant plus
48:46de ces bouteilles
48:46en tant que matière recyclée,
48:48ça va aider,
48:49ça va créer
48:50cette économie circulaire.
48:51Mais attendez,
48:52ces gens vont se battre là
48:54pour récupérer des bouteilles,
48:55pour en tirer quelques centimes.
48:56Ce n'est plus
48:57de l'économie circulaire,
48:58c'est l'économie de la misère.
49:00Ça, comme je vous ai dit,
49:02il faut mettre en place
49:03un système,
49:04une infrastructure
49:04où ces personnes
49:05vont avoir
49:06un vrai salaire
49:07pour pouvoir travailler
49:08dans le ramassage
49:10et la collecte
49:11des emballages.
49:13Moi, je ne comprends toujours pas
49:14pourquoi,
49:15quand vous êtes passé
49:15du verre au plastique
49:16en Tanzanie,
49:17vous n'avez pas mis
49:17en place
49:18l'économie du recyclage
49:19parce que l'économie
49:20du recyclage,
49:21aujourd'hui,
49:21en Tanzanie,
49:22ça ressemble à ça.
49:33Un commentaire ?
49:35Mon commentaire,
49:36c'est qu'ils ont besoin
49:37de plus de financement
49:38pour créer un système.
49:39mais on voit aussi
49:42que ce qui est collecté,
49:44ce sont des bouteilles
49:45en PET parce que ça a
49:47de la valeur
49:47et ça peut être réutilisé.
49:49Qu'est-ce que vous avez
49:50regardé sur ces images,
49:51les bouteilles en plastique
49:52ou les hommes
49:52qui les portaient ?
49:54J'ai regardé entièrement
49:55ce que vous m'avez montré.
49:57Ce qui est frappant,
49:57c'est surtout qu'ils ont
49:58des montagnes de plastique
49:59sur le dos
50:00et qu'on voit
50:01que cette industrie
50:02du recyclage en Tanzanie,
50:03elle n'est pas du tout
50:03mise en place.
50:05Ils ont des montagnes
50:05de plastique,
50:08mais ce que nous,
50:09on veut dire,
50:10c'est que c'est une ressource.
50:12Parce que pour vous,
50:12en fait,
50:12ces images,
50:13c'est de la ressource ?
50:16Notre bouteille
50:18peut avoir une valeur.
50:19Toutes les bouteilles
50:20en PET
50:21peuvent avoir une valeur
50:22après leur vie,
50:24leur première vie.
50:25Quand vous voyez
50:26ces images,
50:27est-ce que vous ne vous dites pas
50:28« Nous, Coca-Cola,
50:29on a fait une erreur en Tanzanie » ?
50:30Je n'aime pas voir les images.
50:32Personne n'aime voir ces images.
50:34On sait qu'il y a
50:35une préoccupation
50:36sur le plastique.
50:38Et on met en place
50:39aujourd'hui
50:40un système pour y répondre.
50:41Est-ce que vous pouvez me dire
50:42en Tanzanie
50:43ce que vous avez mis en place
50:44concrètement ?
50:45Qu'est-ce que vous avez investi ?
50:46Qu'est-ce que vous voulez développer
50:47pour qu'effectivement
50:49on ne voit plus ces images ?
50:50Je ne peux pas...
50:52On n'a pas encore
50:53lancé ce projet,
50:55mais on a des plans...
50:56Pour l'instant,
50:56vous n'avez rien investi ?
50:58On n'a pas investi aujourd'hui.
51:00On est en train
51:01de monter le modèle
51:02en Tanzanie
51:03en utilisant
51:04ce qu'on avait fait
51:05en Afrique du Sud.
51:05Mais il faut revenir
51:07dans un an
51:08et on va voir
51:09ce qu'on a mis en place
51:09sur le terrain.
51:10Hum.
51:12Donc dans un an,
51:12il y aura quoi ?
51:14En Tanzanie ?
51:15On va mettre en place
51:16le même genre de système.
51:18Donc il y aura une usine,
51:19il y aura...
51:20Dites-moi ce qu'il y aura.
51:21Il y a des systèmes
51:22de collecte
51:23et après,
51:23il y a des systèmes
51:24de conversion,
51:26de reconvertir
51:27en matière recyclée
51:28qui peut être utilisée.
51:29Coca-Cola vente
51:30un monde sans déchets.
51:32C'est le discours
51:33de votre PDG,
51:34M. Quincy.
51:35Est-ce qu'un monde
51:36sans plastique,
51:36d'après vous,
51:37c'est possible ?
51:39Nous,
51:39on ne voit pas
51:40un monde sans plastique.
51:42On voit
51:43les avantages
51:44du plastique,
51:45la portabilité,
51:48l'impact carbone.
51:50Mais on sait
51:51qu'il y a
51:52des effets néfastes
51:53et donc c'est pour ça
51:54qu'il faut mettre
51:55en place ce système
51:56pour le gérer correctement.
51:57Avec Coca-Cola,
52:00vous pourrez toujours
52:00savourer l'instant
52:01dans des bouteilles
52:02en plastique.
52:04Zéro déchet,
52:05ce n'est pas zéro plastique.
52:07Et les promesses
52:07de l'économie circulaire,
52:09on en est loin.
52:11Très loin.
52:13Pour conclure cette enquête,
52:14juste un chiffre.
52:16Depuis que vous regardez
52:17ce film,
52:18près de 13 millions
52:19de bouteilles en plastique
52:20ont été vendues
52:21par le groupe Coca
52:21dans le monde.
52:27de l'économie circulaire,
52:28c'est un chiffre.
52:29C'est un chiffre.
52:30C'est un chiffre.
52:30C'est un chiffre.
52:31C'est un chiffre.
52:32C'est un chiffre.
52:37...
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