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Mercredi 11 juin 2025, retrouvez Caroline Poissonnier (Directrice Générale, Groupe BAUDELET) dans GÉNÉRATION IMPACT, une émission présentée par Julien Lescs.

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Transcription
00:00Bonjour et bienvenue sur Génération Impact, l'émission qui met en lumière les familles
00:12entrepreneuriales pour comprendre leur succès à travers les générations et décrypter avec
00:16elles leur organisation au filtre de trois cercles, celui de l'entreprise bien sûr,
00:21celui des actionnaires et celui de la famille. Elles nous partagent leurs réussites mais aussi
00:26leurs doutes, leurs enjeux de transition et de transmission et en quoi l'urgence environnementale
00:30est une formidable opportunité de continuer l'aventure en famille avec la nouvelle génération à bord.
00:40Je suis heureux de recevoir aujourd'hui Caroline Poissonni. Bonjour Caroline.
00:44Bonjour Julien.
00:45On est très content de vous recevoir dans cette émission et on a l'habitude de commencer cette émission par un petit pitch d'une minute pour présenter votre famille entrepreneuriale.
00:54Alors qu'est-ce que vous pourriez me dire ?
00:56Alors, famille entrepreneur, alors moi je suis la troisième génération d'une entreprise familiale, donc forcément,
01:02qui s'appelle Groupe Baudelé, qui auparavant s'appelait Baudelé Environnement, est plus connu maintenant sous Baudelé Environnement,
01:09qui a été créé par mon grand-père, par mes parents et donc nous.
01:14Et on intervient aujourd'hui sur quatre secteurs d'activité, l'environnement toujours, et aussi l'énergie, le commerce et le bien-être.
01:21Super. Eh bien, on se lance tout de suite et on commence par une histoire de famille.
01:30Alors Caroline, est-ce que vous pouvez me raconter un peu l'histoire ? Comment ça commence tout ça ?
01:34On est dans quelle année ? Quelle époque ? C'est quel siècle ?
01:37Alors, on s'est longtemps posé la question parce que si vous cherchez un petit peu l'histoire de Groupe Baudelé,
01:43on a fêté nos 60 ans cette année.
01:44Mais il y a une petite subtilité, c'est qu'on s'est posé la question au départ parce que l'entreprise, du coup, 60 ans, ça fait 1964.
01:51Mais la vérité, c'est qu'elle a commencé bien avant, dans les années 20, par encore les parents de mon grand-père,
01:57qui avaient une entreprise de négoces, de peau de lapin, de ferrailler métaux, de briques à braques, etc.
02:03et qui est montée quand même jusqu'à une quarantaine de personnes.
02:08Et puis tout, tout, tout s'est arrêté avec la guerre 39-45.
02:12Donc tout s'est arrêté.
02:14Et mon grand-père a repris un peu sur les cendres, voilà, t'as un phénix, a remonté une entreprise,
02:21mais vraiment from scratch, quoi, de zéro.
02:23Et donc, c'est pour ça qu'on a finalement décidé, parce qu'on n'avait pas d'archives avant, on n'avait rien,
02:27de dire que la naissance du groupe est de 1964, mais il y a eu des petits prémices auparavant.
02:32C'est marrant, on avait reçu la famille Picotti dans cette émission l'année dernière,
02:36et une autre Caroline nous expliquait que lorsqu'ils avaient fait un travail sur la courbe de vie de leur famille,
02:41finalement, ils s'étaient posés exactement la même question, est-ce qu'ils étaient G7 ou G9 ?
02:45C'est ça, mais exactement.
02:46Et finalement, ils avaient décidé que c'était la création officielle du CABIS, finalement, de l'entreprise, qui faisait foi.
02:52Ils avaient pris la même décision.
02:53On a pris la même décision, c'était ça, est-ce qu'on est troisième ou quatrième ?
02:56Et c'est la décision qu'on a prise.
02:59Donc, 1964, création de l'entreprise, et donc là, qu'est-ce que fait le groupe ? Comment ça se passe ?
03:06À l'époque, on est ce qu'on pouvait appeler des ferrailleurs.
03:10Le métier historique de Baudelay Environnement, c'est des négoces de ferraillés métaux.
03:17Et en fait, on a fait ça pendant quelques années, même pendant dix ans, on n'a fait que des ferraillés métaux.
03:23Et puis, vous savez, ce métier est un métier à cours.
03:26Donc, voilà, il y a des cours de matière qui montent, qui descendent, etc.
03:30Et il y a eu un krach un peu économique à ce moment-là.
03:35Et mon grand-père s'est dit, oh là là là, qu'est-ce qui va se passer si je reste dans ce métier-là ?
03:39C'est la mort assurée.
03:41Et c'était aussi le début de ce qu'on peut appeler aujourd'hui les syndicats professionnels.
03:45Alors, c'était au tout début, dans les années 70, mais les personnes de même profession commençaient à se rassembler, à discuter, etc.
03:52Et on lui a dit, écoute, il y a un nouveau métier un petit peu émergent qui est connexe un peu.
03:58Nous, on va se pencher sur les déchets.
04:01Et donc, quoi, les déchets ?
04:01À l'époque, les déchets, c'était brûlé au fond des jardins.
04:04Il n'y avait pas du tout de réglementation.
04:06Et il s'est dit, oui, ça, c'est peut-être une bonne idée.
04:08Et il a commencé à s'intéresser au secteur du déchet ménager industriel qui commençait effectivement à s'organiser, à avoir une petite réglementation.
04:17Et donc, il a commencé par acheter des terrains.
04:19Et mon grand-père, sur cette partie-là, toute sa carrière à lui, il a vraiment dédié de se dire, ok, maintenant, je veux faire du déchet, donc j'ai besoin de réserve foncière.
04:28Et donc, comme il avait la chance d'avoir un peu d'argent de famille de sa femme, il a acheté des terrains et a commencé à constituer à l'époque ce qu'on appelait une décharge.
04:39Alors, c'est la seule fois où vous m'entendrez parler, où vous m'entendrez dire ce mot dans l'émission.
04:44Mais au départ, c'était ça.
04:45Donc, c'est juste un lieu et on stocke des déchets.
04:48Aujourd'hui, le métier est tellement réglementé, tellement, voilà, il n'y a plus vraiment de...
04:52Ça reste une activité polluante, mais en tout cas, il y a tellement de réglementations qu'on ne parle plus de la même chose.
04:57Et donc, voilà, mes parents sont rentrés.
05:00Donc, il a commencé, ils étaient en dualité quand mes parents sont rentrés dans la société dans les années 80, 82, 84.
05:06Il y avait les deux activités.
05:07Il y avait les deux activités, voilà.
05:08Et mes parents ont passé leur carrière à développer et à donner des bases solides à l'entreprise sur ces deux métiers.
05:16Sur ces deux métiers.
05:17C'est ça.
05:18Et donc, ça fait quelle taille à l'époque de votre grand-père au moment où vos parents arrivent ?
05:22Mes parents arrivent, il devait avoir une trentaine.
05:23C'était vraiment une petite PME.
05:24Mon grand-père, il y avait quelques camions, quelques bennes.
05:29Et puis, voilà, c'était vraiment une trentaine de collaborateurs.
05:32Alors, au chiffre d'affaires, je n'ai aucune idée.
05:34Puis, on ne parlait même pas en euros.
05:35Donc, vous voyez, je ne saurais pas vous dire.
05:37Mais au départ, c'était petit.
05:39Puis, ils ont structuré.
05:41Et quand moi, j'y suis entré en 2008, ça devait faire déjà bien 80 millions.
05:45Vous voyez, donc, ils ont vraiment passé 20 ans à bien développer.
05:51Mais au-delà de développer, ils ont vraiment eu une stratégie de sécurisation, de solidité financière.
05:58Donc, ils ont vraiment bâti un groupe avec une assise financière très forte.
06:02Ce qui nous a permis, nous, après, de pouvoir encore faire une étape supplémentaire.
06:08Mais parce qu'on avait vraiment des bases très solides.
06:09Et notamment diversifiées.
06:11Et notamment diversifiées.
06:11Et on en parlera tout à l'heure.
06:12On y viendra.
06:13Et donc, à l'époque, on est vraiment dans le Nord.
06:16C'est très régional comme activité.
06:18C'est encore très régional.
06:19C'est encore très régional.
06:20Là, on ouvre les portes, là, aujourd'hui.
06:22Vous voyez, donc, pendant 40 ans, ça a été...
06:25On était vraiment l'entreprise familiale des Hauts-de-France.
06:27Voilà, on a commencé à sortir un tout petit peu de nos bases vers aller vers la Normandie.
06:31Mais il y a genre 8 ans, quoi.
06:35Quand vos parents, ils rentrent dans le match, c'est intéressant parce que vous dites
06:40que quand mes parents arrivent, et ce n'est pas toujours comme ça que ça se passe dans les entreprises familiales,
06:44il y a un héritier ou il y a un autre membre de la famille qui arrive.
06:47Là, il y a un couple qui arrive.
06:48Ils arrivent en même temps.
06:49Comment ça se passe ?
06:50Alors, il y a un couple qui arrive.
06:51Alors là, c'est le petit moment rigolo.
06:54Enfin, rigolo, oui et non.
06:55Mon père, mon grand-père, pardon, a une seule fille.
06:58Et donc, maman, qui est héritière du coup, qui est Catherine Baudelay, puisque notre société est éponyme.
07:06Sauf que mon grand-père était assez vieille France encore.
07:09Sa femme n'avait pas le droit de travailler.
07:11Ma maman, c'était tout juste.
07:14Donc, elle, elle s'est battue pour ça.
07:15Elle n'était pas d'accord avec ça.
07:17Donc, elle a fait des études d'expertise comptable.
07:19Où elle a rencontré mon père ?
07:20Et ils sont arrivés.
07:21Effectivement, elle est arrivée dans l'entreprise, mais ça ne pouvait pas être une femme dirigeante de l'entreprise.
07:25Et donc, c'est mon père qui a pris la direction générale et qui a pris toute la lumière autour de ça.
07:31Donc, quand on pense Baudelay, maintenant, on pense Jean-Baptiste et moi.
07:34Avant, on pensait Bernard Poissonnier, alors qu'elle a fait un job absolument incroyable, que c'est sa famille à elle.
07:41Et d'ailleurs, c'est très rigolo qu'on parle de ça parce qu'aujourd'hui même, j'ai fait un post LinkedIn là-dessus où je veux aussi un peu réapproprier ça.
07:47Parce que maman, c'est un peu un de mes modèles.
07:50Elle a été quelqu'un d'extrêmement fort, d'extrêmement intelligent sur plein de sujets.
07:57Et je trouve qu'elle n'a pas été assez mise en lumière dans toute cette histoire, finalement.
08:02Bon, ça, c'est une histoire qui se répète dans plein d'entreprises familiales.
08:04Où il y a des problématiques de patriarcat, c'est vrai.
08:11On cite souvent cette histoire, c'est une des entreprises familiales les plus vieilles du monde.
08:15C'est une entreprise japonaise.
08:17En fait, c'est un hôtel qui se transmet depuis, je crois, le 15e ou le 16e siècle.
08:21C'est très, très vieux.
08:22Et il ne se transmet qu'à des hommes.
08:24Et il y a une génération où il n'y avait qu'une fille unique.
08:28Et donc, c'était la quadrature du cercle pour cette famille parce que c'était juste pas possible.
08:32Et pourtant, la fille, elle avait envie, elle était performante.
08:35Il y avait tout ce qui allait.
08:37Et donc, en fait, ils ont adopté son mari qui a accepté, finalement, d'être l'héritier de la famille.
08:47Donc, vous voyez ce qu'on est capable de faire.
08:48C'est incroyable.
08:49Alors là, vous ne parlez pas parce que c'est un petit sujet chez nous, là.
08:52Ce côté un peu patriarcal.
08:54Bon, c'est la vie, c'est comme ça.
08:56Bon, donc, en tout cas, ils forment un duo de choc, a priori.
09:00Oui, tout à fait.
09:00Et eux, comment ça se passe ?
09:03Ils prennent une entreprise qui est très locale, il y a une trentaine d'employés.
09:07Et 20 ans après, ils ont fait quoi ?
09:08Et 20 ans après, ils la développent.
09:09C'est toujours une entreprise qui est peut-être venue plus régionale.
09:12Ils ont fait une ou deux petites croissances externes, mais à 40 kilomètres, quoi.
09:16Vous voyez, pour massifier un petit peu le transport.
09:19Mais voilà.
09:20Et nous, on rentre dans l'entreprise en 2008.
09:25En 2008.
09:25On rentre assez vite dans l'entreprise familiale.
09:27On a fait ce choix-là.
09:29Mon frère, il est comme Obélix.
09:31Il est tombé dans la marmite quand il était petit.
09:34Il a toujours eu envie de faire ça.
09:36Il a passé ses stages.
09:37Voilà, il était…
09:39Voilà, il savait que lui, il finissait ses études, il rentrait.
09:42Moi, c'était un peu plus mitigé.
09:43Je n'étais pas tout à fait sûre de vouloir rejoindre l'entreprise familiale.
09:45Je n'y étais pas opposée non plus, concrètement.
09:47Mais voilà, j'étais en questionnement.
09:50En questionnement parce que le métier des déchets, à proprement parler, ne m'attirait pas plus que ça.
09:57Et au départ, on ne faisait que des déchets.
09:59Le travail en famille, je n'étais pas tout à fait sûre non plus.
10:03Moi, j'ai vu mes parents.
10:04Ce n'est pas un mythe.
10:05Enfin, vous l'entendrez dans toutes les familles.
10:06Quand ils s'engueulent au boulot, ils rentrent.
10:08Ça continue.
10:08Bonjour, chérie.
10:09L'ambiance, elle n'est pas tout à fait la même.
10:12Voilà, donc je n'étais pas sûre de ça.
10:14Et en même temps, moi aussi, je suis finalement un petit peu tombée dans la marmite.
10:20Parce que quand j'étais petite, j'allais en vélo dans cette entreprise.
10:23Je vivais cette entreprise par tous les ports de mon corps.
10:27Enfin, à un moment, c'est important.
10:29Et je ne voulais pas avoir de regrets de ne pas avoir essayé.
10:33Et il y a plusieurs écoles dans les entreprises familiales.
10:36Vous êtes un expert, vous savez.
10:38C'est soit on rentre assez vite et on gravit les échelons avec la famille.
10:43Il y a des postes plus opérationnels et on passe du temps.
10:46Soit on décide de faire 5, 10, 15 ans à l'extérieur.
10:51Et de revenir à des postes un petit peu plus haut.
10:55Je n'ai pas de religion à la matière.
10:57Je pense qu'il y a des très belles réussites et de très beaux échecs dans les deux cas.
11:01Une de mes convictions, par contre, c'est que je pense que tout le monde doit faire pareil.
11:04Et que donc, je n'imaginais pas que mon frère rentre tout de suite.
11:08Ok, c'est intéressant.
11:10Il bosse 10 ans avec les équipes, il peut mettre sa patte.
11:13Et que moi, j'arrive, coucou.
11:14Ça fait 15 ans, donc tu comprends que j'ai vu d'autres choses que toi.
11:18Et donc, je vais arriver et je vais t'expliquer la vie.
11:21Et donc, ça, ce n'était pas imaginable pour moi.
11:23Et donc, on a pris ce choix de dire, bon, ok, moi, j'ai tout ce qu'il faut.
11:26Si ça ne marche pas, je peux aller bosser ailleurs sans aucun problème.
11:30Et en se disant, je ne voulais pas le regret de ne pas avoir essayé.
11:34Et donc, j'ai dit, ok.
11:34Et donc, qui est l'aînée ?
11:35C'est votre frère.
11:36C'est vous.
11:36C'est vous l'aînée.
11:36C'est moi, oui.
11:37Et donc, on est rentré à peu près en même temps, lui et moi.
11:39Vous avez combien d'écart ?
11:40On a deux ans.
11:41Et vous n'êtes que deux.
11:42Et on n'est que deux.
11:43Tout à fait.
11:43Vous en parlez à ce moment-là de ça ?
11:46Oui, parce que ça a été une réflexion.
11:48Maman qui me dit, Jean-Baptiste, il a bientôt fini, il va arriver.
11:51Lui, il a fait cinq ans d'études.
11:52Moi, j'en ai fait six.
11:53Et comme on a deux ans, il y avait une petite année de décalage.
11:58La question, c'est de se dire, Caro, il y a quelque chose à faire.
12:03On a une belle opportunité.
12:04Qu'est-ce que tu en penses ?
12:06Il y a l'alignement des planètes.
12:08Il y a la personne qui s'occupait un peu des RH et de la com.
12:11Parce qu'à l'époque, c'était une petite entreprise.
12:13Et c'était une personne qui faisait un petit peu tout, qui partait en retraite.
12:16Il me dit, on aurait besoin de toi.
12:17Qu'est-ce que tu en penses ?
12:18Le JB va arriver.
12:20Là, c'est le moment parfait.
12:21Parce que si on recrute quelqu'un, c'est tout.
12:23On va recruter quelqu'un.
12:23Mais dans tes appétences et dans tes compétences.
12:27Puisque moi, j'ai fait une école de commerce, celle de Grenoble.
12:31Et avec vraiment une majeure et une dimension ressources humaines, vision, gouvernance.
12:36Moi, j'ai toujours été passionnée par l'humain, par comment on embarque les personnes,
12:41comment on fait rayonner une entreprise.
12:45Elle me dit, c'est peut-être le moment.
12:47Et donc, voilà.
12:47Donc, on en discute beaucoup entre nous.
12:48JB me confirme que oui, lui, c'est sûr.
12:51Quoi que je fasse, il y va.
12:52C'est ça.
12:53Voilà.
12:54Et donc, je décide à ce moment-là de rejoindre l'entreprise.
12:58Et vous êtes complémentaire ou il y a de la concurrence ?
13:00Comment ça fonctionne, vous deux ?
13:03Jean-Baptiste et moi, c'est un peu le jour et la nuit.
13:07Ou le yid et le yang.
13:08Ou le soleil et la lune.
13:09C'est le soleil et la lune.
13:10Vous pouvez prendre tous les opposés.
13:12C'est nous.
13:12C'est nous en termes de compétences, en termes d'appétence.
13:16Lui, moi, j'ai fait une école de commerce, je vous l'ai dit.
13:18Lui, il a fait une école d'ingénieur.
13:19Alors, je pense qu'on a travaillé 10 ans ensemble.
13:24Enfin, ça fait même 15 ans maintenant.
13:25Mais je pense qu'en 15 ans, il n'y a pas eu un seul sujet qui a été mis sur la table
13:30et où on s'est demandé qui allait le prendre.
13:32Parce qu'on est tellement différents en tout qu'en fait, la répartition, elle s'est faite naturellement.
13:38Et pendant 10 ans, on a travaillé.
13:41Alors déjà, au tout départ, ce n'est pas le cas parce qu'on a vraiment créé.
13:45On était vraiment à des postes très opérationnels.
13:47Donc, il n'y avait pas de sujet.
13:50Lui, on a des écocytes.
13:52On a un gros site d'exploitation et on a des petits satellites qu'on appelle des écocytes.
13:56Donc, lui était là-dessus.
13:57Il gérait des chantiers de ferraille.
13:59Il était sur l'exploitation.
14:01Et moi, je m'occupais de la communication des RH.
14:03Donc, il n'y avait pas de sujet.
14:04Puis, à un moment, on est monté à des postes un peu plus de direction générale adjointe,
14:08de prendre des périmètres, etc.
14:09Et là, on s'est répartis les rôles de façon assez simple, ce qui a très bien marché pendant quelques années.
14:16Lui, si je devais schématiser, lui est dedans maintenant.
14:20Donc, il s'occupe vraiment de l'opérationnel, du commerce, du transport, avec une vision court-moyen terme.
14:27Ce qui se passe dans les deux ans, c'est les équipes là, maintenant, tout de suite.
14:30Les opérations.
14:30Exactement.
14:32Et moi, je m'occupe du dehors demain.
14:34Donc, à savoir tout l'aspect communication, gouvernance, stratégie, marque employeur.
14:38Enfin, tout ce qui va permettre à l'entreprise de grandir, de se développer.
14:42Et surtout, ce qui est mon cheval de bataille, d'être pérenne dans le temps.
14:46La pérennité, la transmission, etc.
14:48Ok.
14:49Et on a fait ça pendant longtemps.
14:52Et puis après, on a pris d'autres stratégies.
14:56Mais on en parlera.
14:57On en parle maintenant.
14:57Donc, à ce moment-là, vous décidez aussi de diversifier le groupe.
15:02Et donc, comment on prend cette décision ?
15:05Est-ce que vous avez le soutien de vos parents à ce moment-là ?
15:08Oui.
15:08Quand vous ouvrez les…
15:09Alors, j'aurais pu continuer.
15:11Du coup, j'étais bien sur ma lancée.
15:12C'est ça.
15:12C'est pour ça que je vous ai dit que ça a marché pendant longtemps.
15:15On a pris la direction générale.
15:16Mes parents se sont retirés assez rapidement quand on est arrivé à la direction générale.
15:21Notamment parce que mon grand-père, qui est le fondateur du groupe,
15:26qui avait une aura assez importante, est resté dans le groupe avec son bureau
15:30où il ouvrait le courrier jusqu'à ses 93 ans.
15:34Je ne sais pas si vous pouvez imaginer le…
15:35J'imagine très, très bien.
15:37Et puis, il avait un petit avis sur tout.
15:39Il passait dans les bureaux de tout le monde pour dire son avis qui n'était pas tout à fait…
15:43Vous imaginez bien.
15:44Parce que déjà, il y a des conflits de générations.
15:47Enfin, on parle de nous maintenant.
15:48Mais c'était la même chose à l'époque.
15:49Et ce qui fait que mes parents ont extrêmement souffert de ces tensions permanentes,
15:55de ces remarques.
15:57Oui, mais du coup, qui décide ?
15:58Parce que si mes parents prenaient une décision et que mon grand-père passait derrière
16:00en disant qu'il n'était pas d'accord, les personnes ne savaient pas qui le chef à un moment.
16:04Et eux ont vraiment eu du mal avec ça.
16:09Maman en parle encore.
16:10On sent que c'est extrêmement émotionnel pour elles, ce sujet.
16:13Et à un moment, on arrive à la direction générale avec Jean-Baptiste.
16:17Parce que mes parents veulent prendre un petit peu de recul, mais restent là.
16:20Et il y a une, deux, trois décisions où ça fight un petit peu parce qu'on n'a pas tout à fait la même vision.
16:27Une, deux, trois où on entend c'est qui le chef.
16:30Mes parents, je pense qu'en dix jours, ils ont vidé leur bureau et ils sont partis.
16:32Ils sont partis.
16:33Ils sont partis.
16:35Et d'ailleurs, le bureau est resté vide pendant six mois parce que c'était tellement soudain.
16:38C'est ça.
16:38Ils vont revenir en fait.
16:40Qu'est-ce qui se passe ? On ne va quand même pas prendre leur bureau.
16:42Parce qu'ils nous ont dit, on vous a vu, on vous a vu grandir, on a vu ce que vous êtes capable de faire.
16:48On vous fait confiance.
16:50Maintenant, c'est à vous.
16:51Et nous, on est toujours là, bien sûr.
16:54Et on sera là pour vous conseiller, on sera là pour vous guider.
16:56Mais on ne veut pas interférer.
16:59On ne veut pas de ce qui s'est passé, en tout cas, avec mon grand-père.
17:03Et ça, ça a été extrêmement bénéfique pour l'entreprise.
17:08Enfin, concrètement, ils ont été extrêmement intelligents.
17:11Parce que du coup, ce basculement-là, ça a été assez soudain pour eux.
17:18Mais je pense que ça a facilité grandement la transmission de l'entreprise.
17:22Il y a plusieurs façons d'aborder ça.
17:25Et il y a plein d'exemples assez croustillants.
17:28Il y a notamment un fonds qui accompagne spécifiquement des entreprises familiales
17:34lorsqu'il y a besoin d'accompagner sur un transfert de génération
17:38et qu'il y a besoin de financer les parts de certains actionnaires familiaux
17:42qui imposent, pour venir, qu'il y ait un passage de bâton entre...
17:48Flambeau, ils appellent ça.
17:50C'est quelqu'un qui est dans votre coin ?
17:51Oui, c'est ça, c'est ça, c'est très bien du qu'il en parle.
17:54Et en fait, il me disait, ce qui est assez intéressant,
17:58c'est qu'il y a une cérémonie et cette cérémonie, elle est là pour...
18:01Pour officialiser un peu.
18:02Pour officialiser.
18:03Et puis, dans la technique de la gouvernance manuelle,
18:05on appelle ça en fait l'ambivalence entre la now-gen et la next-gen.
18:08C'est-à-dire la now-gen qui dit, je veux partir, mais qui ne part jamais.
18:12Et la next-gen qui dit, je veux la place.
18:13Mais qui ne la prend pas vraiment.
18:14Et qui ne la prend pas vraiment.
18:15C'est ça.
18:16Et donc là, c'est intéressant.
18:16Tout est une question...
18:17Ah oui, mais ça, je réponds souvent à cette question
18:19entre est-ce que ça se prend ou est-ce que ça se donne le pouvoir.
18:21Pour moi, c'est un juste mélange des deux.
18:24C'est-à-dire que si on la donne et que la nouvelle ne la prend pas,
18:27et si à un moment, on n'impose pas non plus de dire,
18:29bon, maintenant, je suis là.
18:31Donc voilà, ceux qui s'accrochent, ça ne marche pas.
18:34Ceux qui ne la prennent pas non plus, ça ne marche pas non plus.
18:36Et chaque histoire est différente.
18:37Donc c'est vraiment un équilibre.
18:37Et chaque histoire est différente.
18:39Alors d'où, du coup, vous décidez...
18:42Donc on a eu, avec Jean-Baptiste, à deux,
18:43sur ces considérations de lui dedans maintenant,
18:46moi dehors demain.
18:48Et ça, ça marche pendant un petit moment.
18:49Et à un moment, on se rend compte,
18:51qu'on n'a pas envie d'aller ni au même endroit,
18:55ni à la même vitesse.
18:57OK.
18:58Et ça, quand on est co-dirigeant d'une entreprise familiale,
19:02c'est gênant.
19:03Donc c'est gênant.
19:05Jean-Baptiste avait envie de consolider,
19:11de rester sur notre activité historique
19:13et sur notre territoire.
19:15Ça lui allait bien.
19:15Et moi, je rêve d'aller sur la Lune.
19:18Alors j'avais envie d'aller plus vite.
19:19J'avais envie d'autres choses.
19:21Et donc forcément, ça a commencé à faire des tensions.
19:23Parce que si on n'est pas aligné sur où on va
19:26et à quelle vitesse,
19:27forcément, les décisions qu'on prend ne sont pas les mêmes.
19:29Et donc ça a commencé à poser des petits soucis.
19:32Et donc moi, j'ai effectivement porté l'entreprise familiale,
19:35notamment à des niveaux nationaux,
19:36sur les sujets de transition écologique.
19:38Parce que j'étais...
19:40J'adore l'idée, l'idéologie de la transition écologique et énergétique.
19:44Par contre, je n'étais pas animée
19:45par l'opérationnel de mon métier
19:47et qui, moi, ne me plaisait pas.
19:54Et donc à un moment, Jean-Baptiste m'a dit
19:55mais Caro, arrête de faire ça.
19:56Parce qu'en fait, moi, je ne sortirai pas
19:58des Hauts-de-France sur mon métier.
20:00Ça ne m'intéresse pas.
20:01Je n'ai pas envie.
20:02J'aime bien l'entreprise telle qu'elle est comme ça.
20:04Et donc, si tu as envie, va en politique
20:06ou fais autre chose,
20:07mais en fait, ça ne sert plus l'entreprise.
20:09Et il m'a dit, reviens.
20:12Reviens à l'intérieur.
20:13Reviens dans l'opérationnel.
20:14On a besoin de toi à l'intérieur.
20:16Sauf que ce que moi,
20:16j'étais en capacité de faire à l'intérieur,
20:19à savoir structurer les RH,
20:22donner une nouvelle impulsion,
20:23créer une dynamique, un logo, créer la forme.
20:26Je lui ai dit, moi, je ne vais plus te servir à rien.
20:28Et moi, je vais m'ennuyer dans le système.
20:30Et c'est de là où on s'est dit,
20:31OK, qu'est-ce qu'on a envie de faire ?
20:33La base, c'est,
20:34est-ce qu'on a encore envie de travailler ensemble ?
20:37Oui, non.
20:37Parce qu'on pourrait se dire,
20:39ben voilà, on a fait un bout de chemin ensemble.
20:41Très bien.
20:42Les ambitions ne sont pas les mêmes.
20:44Est-ce qu'on a encore tous les deux
20:45envie de travailler dans cette entreprise ?
20:46Pourquoi ?
20:47Donc moi, j'ai dit, oui, j'ai encore envie.
20:48Oui, j'ai envie de travailler avec toi.
20:49Ça, c'était sûr.
20:50Mon frère et moi, on a parlé du jour et la nuit,
20:53mais il n'y a pas de jour sans nuit.
20:54Pour moi, on est un vrai binôme.
20:57Et lui aussi.
20:58Et en même temps, il fallait qu'on réussisse
20:59à tous les deux trouver notre place et notre plaisir.
21:04Et donc, je suis quand même revenu dans l'entreprise
21:05parce que tout ça, ça se fait,
21:06là, je vous le raconte comme ça,
21:07mais ça prend du temps de déjà se rendre compte,
21:10de se dire qu'est-ce qu'on a envie de faire.
21:12Une fois qu'on se dit, OK, on a envie de rester ensemble,
21:14comment on le fait, qu'est-ce qu'on décide de faire, etc.
21:16Donc, on s'est fait pas mal accompagné aussi par des conseils,
21:20que ce soit en stratégie, en business, etc.,
21:22par des coachs, voilà.
21:24Est-ce qu'on peut réaligner tout ça ?
21:26Et c'est de là où on avait deux possibilités.
21:29Soit dire, qui était mon cas, on part au national
21:32parce qu'on a envie de plus d'ambition.
21:35Et en même temps, mon frère, qui fait tourner le business,
21:37n'avait pas envie d'y aller.
21:39Soit on se dit, on se diversifie sur d'autres métiers
21:41qui pourraient potentiellement partir au national,
21:45mais qui ne sont pas le périmètre de mon frère.
21:48Et donc, c'est finalement ce choix-là qu'on a fait.
21:50Donc, on a diversifié sur trois autres métiers.
21:53On en avait deux historiques.
21:56L'environnement, dont on vient de parler.
21:58On en avait un autre qui était du commerce de fournitures industrielles,
22:01qui était dans la famille depuis des années.
22:03On avait un petit magasin qui est resté bien grandi,
22:06mais on avait un magasin en Flandre intérieur pendant 30 ans
22:09qu'on n'a pas développé.
22:10On n'est pas allé sur le web.
22:11On n'a pas fait d'autres magasins.
22:12Donc, on s'est dit, on va continuer et on va développer
22:15cette activité qu'on a déjà au sein du groupe.
22:19Et on va créer deux nouvelles branches
22:21qui faisaient vraiment du sens pour nous.
22:23Mon frère était très branché, je vous l'ai dit, en Viro.
22:25On était dans la transition écologique
22:27et on commençait à toucher à l'énergie
22:28puisqu'on transformait avec le biogaz des déchets,
22:31déjà les déchets en énergie.
22:33Et on s'est dit, on a envie d'aller plus loin.
22:34Donc, on a créé une branche énergie
22:35pour aller vraiment sur les énergies renouvelables
22:38et notamment avec le photovoltaïque.
22:40Et pour aller sur le volet sobriété énergétique,
22:42on a créé une start-up
22:43qui fait de la fabrication d'isolants
22:46à partir de fibres de bambou.
22:48Donc ça, c'est deux sujets.
22:50Et là, on a des associés minoritaires,
22:52mais des associés qui portent opérationnellement les sujets.
22:55Donc, mon frère garde,
22:57il est patron de la branche en Viro,
22:58clairement tout seul.
22:59Et sur les deux autres branches,
23:02on a des associés.
23:03Donc là, vous êtes plutôt finalement des actionnaires
23:06sur ces branches de diversification ?
23:08Oui et non,
23:10parce qu'on est quand même très proche de nos associés,
23:13mais effectivement,
23:14on n'est pas opérationnel dans les branches.
23:17Et une dernière branche dont je vous ai parlé tout à l'heure,
23:18qui est la branche bien-être,
23:19et qui là, moi, je porte,
23:21ce que je vous ai dit,
23:22Jean-Baptiste était vraiment sur la planète
23:23et moi, clairement sur l'humain,
23:25et avec plein d'expériences de vie,
23:28de choses qui se sont passées
23:29et où j'ai envie aujourd'hui de porter ce message aussi
23:32de bien-être, de santé mentale,
23:34des leaders en règle générale
23:35et de bien-être aussi des collaborateurs,
23:38puisque moi, je suis convaincue,
23:40persuadée que le nouveau leadership de demain
23:43passera par la prise en compte de ces sujets
23:46de santé physique et mentale
23:48et de bien-être au service de la performance collective.
23:50Puisque, encore une fois,
23:51je suis une entrepreneur,
23:53je suis là pour que les entreprises fonctionnent
23:55ou en tout cas, c'est le but ultime,
23:57mais pas à n'importe quel prix.
23:59Génial.
24:00On va passer maintenant aux trois cercles.
24:07Ce qui m'intéresse maintenant,
24:08c'est qu'on discute un peu de la gouvernance,
24:10comment vous êtes organisé dans vos décisions
24:11et ce que vous venez de partager,
24:13c'est assez intéressant
24:13parce qu'il y a des familles,
24:15elles le développent dans le cercle actionnaire
24:16et il y a des familles,
24:17elles le développent dans le cercle entreprise.
24:18On peut diversifier de manière différente
24:20et d'ailleurs, en fait,
24:21plus la famille grandit,
24:22plus c'est malin de le faire dans le cercle actionnaire
24:24pour donner de la liberté.
24:27Notamment quand les actionnaires familiaux
24:28n'ont pas la chance d'être yin et yang comme vous
24:30et qu'il y a un peu de compétition
24:32et chacun peut aller trouver son projet.
24:34Ça permet aussi de développer ce qu'on appelle
24:36l'équité versus l'égalité
24:38dans la dynamique de l'héritage.
24:41Et donc là, ce qui m'intéresse,
24:42c'est qu'on regarde un peu ces trois cercles.
24:44Il y a vos parents qui sont sortis,
24:46il y a eu une passation G1, G2 un peu complexe
24:49puisque votre grand-père est resté jusqu'à 93 ans.
24:51On sent bien la complémentarité avec votre frère.
24:54Mais il y a quand même ces trois cercles.
24:56Et donc, est-ce que vous pouvez nous dire un peu
24:57comment vous êtes organisé dans votre gouvernance aujourd'hui ?
25:00Oui.
25:01Alors, comment on est organisé ?
25:03C'est assez informel encore.
25:05On n'a pas une gouvernance très structurée.
25:08On n'a pas d'administrateur indépendant.
25:10On n'a pas de conseil d'administration vraiment.
25:13On fonctionne avec deux cercles principaux
25:17que sont les comités de direction
25:18auxquels on a les actionnaires
25:22et les principaux patrons de BU,
25:26la RH, la finance, etc.
25:28Et ensuite, on a une espèce de conseil de famille
25:31où on n'est là qu'entre actionnaires.
25:35Donc, le premier cercle,
25:37quand vous dites les actionnaires,
25:38c'est vous et votre frère ?
25:38C'est mes parents.
25:39C'est avec vos parents ?
25:40Oui.
25:41Nos parents sont encore...
25:41Donc, ils sont encore très proches du business.
25:43Oui.
25:43Ils restent.
25:44Ils n'ont plus de bureau.
25:45Ils n'y viennent plus au quotidien.
25:46Ils assistent au comité de direction une fois par mois
25:47qui, du coup, donnent un peu des informations
25:51à la fois financières, stratégiques.
25:54Eux, ils sont en prise d'informations, de poux.
25:58Ils s'expriment assez peu au sein du comité de direction.
26:01Mais en tout cas, ils sont encore là.
26:03Et par contre, on a mis en place
26:05ce espèce de conseil de famille
26:06qui a lieu deux fois par mois
26:08parce que vous parliez du cercle entreprise, famille, etc.
26:14Bon, nous, on voulait.
26:17On veut rester une famille.
26:18C'est vraiment important pour nous.
26:19Ça veut dire qu'on veut se voir encore le week-end.
26:22On a un fonctionnement assez proche.
26:24Une fois par an, on essaie de partir en vacances.
26:25On veut que les cousins créent des liens ensemble.
26:28On a un fonctionnement de famille
26:30où on habite tous dans la même rue.
26:31On se voit souvent.
26:32Et on ne veut pas que parce qu'on se voit tous les jours
26:35à l'entreprise,
26:36on se dise qu'on n'ait plus envie de se voir en dehors.
26:39Et ce qui fait qu'on met une barrière assez nette.
26:42On ne se parle pas de boulot
26:43le week-end ou en vacances.
26:45Et en même temps, quand on est au boulot,
26:47on n'a pas le temps de parler de la famille.
26:50Et donc, mes parents, à un moment,
26:51se sont sentis à l'étroit
26:52parce qu'ils disent, nous, on ne vient plus à l'entreprise.
26:54Donc, on n'a plus l'occasion de vous en parler.
26:56Et si, quand vous venez nous voir
26:58ou quand vous venez, on ne peut pas en parler,
26:59ça ne nous convient pas.
27:00Donc, on a créé ce fonctionnement.
27:03C'est un déjeuner qu'on fait tous les 15 jours.
27:05Alors, de temps en temps, il y en a un qui saute.
27:07Mais grosso modo, on essaye de faire ça.
27:09Et où là, nos parents ont deux heures.
27:11On prend vraiment un temps long.
27:12C'est open bar.
27:13Ils nous posent toutes les questions qu'ils veulent.
27:15Ils critiquent ce qu'ils veulent.
27:17Ou ils félicitent ce qu'ils veulent.
27:18On n'est pas là dans un espace de bienveillance.
27:21Mais en tout cas, eux, s'ils ont des choses
27:23où ils ne sont pas d'accord,
27:23ça les gêne de le faire devant le comité de direction.
27:27Et du coup, on a cet espace vraiment
27:29qui nous permet, où ils posent des questions,
27:31où ils challengent.
27:32Et où, potentiellement, s'ils veulent parler des vacances,
27:34on peut parler des vacances.
27:35Mais c'est un fonctionnement vraiment informel.
27:41Et ensuite, moi, j'ai essayé d'introduire
27:42des administrateurs indépendants
27:44parce que je crois profondément à ce bénéfice.
27:47Mais voilà, que ce soit mes parents, mon frère,
27:48ils ne sont pas prêts, ils n'ont pas envie.
27:50J'ai essayé d'amener, je suis moi-même membre
27:52de différents conseils d'administration,
27:54aussi pour voir comment ça se passe à l'extérieur,
27:56et venir me nourrir et me dire qu'un jour,
27:58on y viendra, mais une chose à la fois.
28:00Ils ne sont pas prêts.
28:01Ils ne sont pas prêts.
28:02Et c'est un combat qui ne vaut pas la peine.
28:05Donc, on travaille autrement.
28:06Je fais régulièrement venir,
28:07que ce soit des consultants ou des personnes
28:10ou des avis extérieurs.
28:11Je me nourris beaucoup de ça
28:13pour le ramener au sein de la société
28:15et puis travailler,
28:16comme pourrait le faire certainement
28:17un administrateur indépendant,
28:18mais de façon un petit peu détournée.
28:20Est-ce qu'avec votre frère,
28:21vous avez commencé à réfléchir
28:23à ce qu'on appelle vulgairement
28:26une charte familiale ?
28:27En gros, les principes sur lesquels
28:29vous allez vous mettre d'accord
28:30si vous n'êtes pas d'accord
28:31ou si vous voulez préparer l'arrivée
28:33d'une future génération ?
28:34C'est ça.
28:35Je pense qu'on va devoir y venir.
28:37Moi, je suis très impliquée au FBN,
28:39Family Business Network.
28:41On parle beaucoup de ce sujet
28:42de charte familiale.
28:43Alors, nous, pour l'instant,
28:43on est une toute petite famille.
28:44Je vous ai dit, on est mes parents, nous,
28:45et on est de la même souche,
28:48entre guillemets.
28:49Mais on sait que pour la génération à venir,
28:52si elle arrive,
28:53pour l'instant, l'aîné a 14 ans,
28:55donc on a encore le temps
28:56à la petite dernière, à 4 ans.
28:58Mais on sait que c'est un sujet
28:59sur lequel on va devoir se pencher
29:00pour l'avenir.
29:02Vous en avez deux chacun, c'est ça ?
29:02Deux chacun.
29:03OK.
29:04Vous avez de la chance
29:05parce que généralement,
29:06la troisième génération,
29:08c'est la fin de l'égalité.
29:10C'est assez rare que...
29:11Alors, ça peut arriver,
29:12mais on n'a pas toujours
29:13le même nombre d'enfants.
29:14Et donc, du coup,
29:15dans la transmission capitalistique,
29:17on se retrouve avec une inéquité potentielle.
29:19Tout à fait.
29:20Donc, vous n'aurez pas ce cas-là
29:21à gérer, a priori.
29:22À la suivante.
29:23Mais non, pour l'instant,
29:24il y en a 4.
29:24Ça sera la dernière.
29:25À la suivante,
29:26ça ne vous assure que ça ne va pas être bon.
29:27C'est ça.
29:27À peu près ça, c'est ça.
29:29Donc, OK,
29:30vous n'avez pas encore initié ça.
29:32Est-ce que vous en parlez ?
29:34Souvent, on aborde dans ces cercles-là
29:36les accidents de la vie.
29:37C'est-à-dire,
29:37qu'est-ce qui se passe
29:37si vous arrive quelque chose
29:38ou s'il arrive quelque chose
29:39à votre frère ?
29:39On est en plein temps.
29:40J'ai passé la journée entière hier.
29:41On a fait les cas.
29:42Vous savez,
29:43si c'est les parents qui se tuent,
29:44si c'est toi qui te tuent,
29:45si tu te tues avec machin.
29:47Donc, on les a tournés dans tous les ans.
29:48Ce n'était pas si dans ma journée d'hier.
29:50Non, non.
29:51On aborde ces sujets.
29:52On aborde ces sujets déjà de transmission
29:53parce que quand on a des ETI,
29:55il faut anticiper.
29:56On parle,
29:56le mot-clé, c'est anticipation.
29:58Donc, on est dans ces sujets.
30:01On prépare aussi
30:02parce que pour moi,
30:03le fait d'avoir diversifié,
30:04d'avoir plusieurs branches,
30:05ça laisse aussi plus de liberté,
30:08plus de possibilité aux enfants
30:09de pouvoir se sentir proche
30:11d'une branche ou d'une autre.
30:13Alors, pour le coup,
30:13c'est un vrai hasard
30:14qu'il y ait quatre branches,
30:14quatre enfants
30:15parce que ce n'est pas le but du jeu
30:16de se dire,
30:16voilà, peut-être que demain,
30:18il y en aura trois,
30:18peut-être que demain,
30:19il y en aura six.
30:20Ça, on ne sait pas à l'avenir.
30:22Mais on prépare déjà ça.
30:25On sécurise un maximum
30:26parce qu'on est dans une optique
30:28à vouloir transmettre.
30:30Après, la vie,
30:31personne n'a de boule de cristal.
30:32Mais en tout cas,
30:33c'est vraiment l'objectif qu'on en a.
30:35Sécuriser, pérenniser,
30:37anticiper le maximum de choses,
30:39communiquer.
30:40Donc, eux aussi,
30:41viennent faire du vélo
30:42dans l'éco-parc,
30:43comme on faisait nous
30:44il y a 40 ans.
30:45Mais voilà,
30:46ils aiment et ils savent
30:47que c'est leur entreprise,
30:48on leur en parle.
30:50Et je pense que nos parents
30:51ont été extrêmement intelligents
30:52de, par contre,
30:54de ne pas nous dire
30:55vous allez devoir reprendre.
30:57Il n'y a jamais eu d'obligation.
30:59Et tout comme ils ne nous ont jamais dit,
31:01ils nous ont toujours dit,
31:02pardon, par contre,
31:03tu ne prends le rien,
31:04n'espèrent pas le reprendre.
31:06Donc, il fallait qu'il y ait ça.
31:07C'est de dire,
31:08ça ne tombe pas du ciel.
31:09On n'a rien sans rien
31:10et le travail paye toujours.
31:12Donc, à un moment,
31:13on ne sait pas ce qui va se passer.
31:16On est dans cette logique-là,
31:17mais on est dans cette même logique.
31:18Ok, super.
31:21Comment on entrevoit avec votre frère aujourd'hui
31:27la place des conjoints ?
31:29Puisque vos parents,
31:30vous avez expliqué l'histoire,
31:32sont tous les deux dans l'entreprise
31:33et ils sont encore très impliqués,
31:34finalement,
31:35dans cette transition.
31:37Oui.
31:38Vous, vous travaillez avec votre frère,
31:39mais vous avez chacun un conjoint,
31:41chacun de votre côté.
31:42Comment ils ont vécu ça,
31:44cette entreprise ?
31:45Elle prend quelle place dans leur écosystème ?
31:47Elle prend un petit peu de place.
31:48Elle prend un petit peu de place.
31:50Alors, on a un fonctionnement
31:52un petit peu particulier.
31:53Nous, on a pris la décision
31:54de ne pas intégrer nos conjoints
31:55dans l'entreprise
31:56depuis très longtemps.
31:58C'est l'idée de dire
32:01on ne veut pas de conjoints
32:03dans l'entreprise
32:04parce qu'on travaille avec nos parents,
32:06nos grands-parents,
32:06le frère.
32:07Et puis déjà,
32:08il faut se mettre d'accord
32:08entre frère et sœur.
32:09Alors, si en plus,
32:10en étant en très grande proximité comme ça,
32:14nous, on pensait
32:15que ce n'était pas l'idéal.
32:16Par contre,
32:17on a pris la décision
32:18d'aider nos conjoints
32:20à avoir leur propre entreprise.
32:22Parce que moi,
32:23à un moment,
32:23effectivement,
32:24mon mari avait un...
32:25Mon ex-mari maintenant,
32:26mais il avait un job
32:29dans une boîte.
32:30On lui proposait d'évoluer,
32:32mais il fallait partir.
32:32Et donc moi,
32:33je lui ai dit
32:33« Non, c'est blaring. »
32:34Et moi, je suis à blaringuer.
32:37Voilà.
32:38Et il a dit
32:40« Donc quoi ?
32:40Embauche-moi. »
32:41Je lui ai dit
32:41« Non, je ne t'embaucherai pas. »
32:43Donc il m'a dit
32:44« Alors moi,
32:44je garde les enfants. »
32:46À un moment,
32:46soit on ne se voit plus,
32:48soit je garde les enfants.
32:49Et donc,
32:50ils sont là,
32:51on a réuni le conseil de famille.
32:52On se dit
32:52« Voilà, c'est la merde. »
32:54« Qu'est-ce qu'on fait ? »
32:55Et voilà.
32:56Et du coup,
32:56notre famille a investi
32:58à leur côté,
33:00chacun dans leur projet à eux.
33:03Et ce qui fait
33:04qu'on a chacun nos projets,
33:05chacun nos emmerdes,
33:06chacun nos collabs,
33:07chacun...
33:07Et du coup,
33:08vous êtes actionnaire
33:09de ces entreprises ?
33:10Oui.
33:10Et donc,
33:10vous êtes actionnaire.
33:11Et là,
33:12on n'intervient pas,
33:12par contre,
33:13enfin,
33:13ou très peu.
33:14Il n'y a pas de...
33:14Autant sur les autres,
33:15je vous ai dit
33:15« On est actionnaire,
33:16mais on se voit tout le temps,
33:17on se parle tous les jours,
33:17on fait des points
33:19quasiment toutes les semaines.
33:20Enfin voilà,
33:20on est très présent
33:21dans les affaires du groupe,
33:23mais pas dans les autres.
33:24Comment vous gérez ça ?
33:26Là,
33:27je vous projette
33:27à la génération d'après,
33:28parce que finalement,
33:29c'est un classique
33:30dans les entreprises familiales,
33:32mais ce n'est pas forcément
33:33indus non plus.
33:34C'est-à-dire que
33:34des familiaux
33:35peuvent arriver
33:35avec des projets
33:36et la question
33:37que peut se poser la famille,
33:38c'est est-ce qu'on y va
33:38ou est-ce qu'on n'y va pas
33:39de la même manière
33:40que est-ce qu'il est compétent
33:41ou pas compétent
33:42pour venir travailler
33:42dans l'entreprise familiale.
33:44C'est typiquement
33:44le genre de choses
33:44qu'on met dans les chartes familiales,
33:45d'ailleurs.
33:46Ça,
33:47vous l'avez un peu évoqué
33:48déjà avec votre frère
33:49ou c'est un petit peu tôt ?
33:50Non,
33:50on ne l'a pas encore évoqué.
33:51On n'est pas encore là-dedans.
33:52Pour l'instant,
33:52ça fonctionne plutôt bien.
33:55Puis ensuite,
33:56on verra.
33:56On sait qu'on va y venir.
33:59Mais on n'y est pas.
34:01Super.
34:02Je vous propose
34:03qu'on passe
34:03à la troisième partie
34:04de cette émission.
34:06Et donc,
34:06c'est maintenant
34:06le moment de la next gen.
34:12Et j'aimerais bien
34:13qu'on revienne
34:14sur les enjeux sociétaux,
34:16notamment environnementaux,
34:17qui adressent
34:18vos différentes activités.
34:20et en gros,
34:23comment vous vous êtes engagés
34:25et ce que vous faites
34:26et comment vous mesurez
34:27votre impact
34:28dans ces différentes activités ?
34:29Alors,
34:30le groupe Baudelay
34:31est très impliqué
34:32dans les différents
34:33sujets sociétaux,
34:34notamment à travers
34:34un fonds de dotation
34:35qu'on a créé
34:36en hommage à mon grand-père,
34:38qui est le fonds
34:39Jean Baudelay.
34:40Et on a deux,
34:41on soutient deux,
34:42voire une troisième maintenant,
34:44causes,
34:44puisqu'à un moment,
34:45quand on crée des fonds,
34:46il faut mettre des causes.
34:47Et c'est la sensibilisation
34:49à la transition
34:50écologique
34:51et à tous les sujets
34:53de protection
34:53de l'environnement.
34:54Et la deuxième cause,
34:55c'est l'inclusion sociale
34:57des personnes
34:57un peu éloignées
34:58de l'emploi.
34:59Et donc là,
34:59c'est l'entreprise
35:00qui abonde
35:00dans le fonds de notation ?
35:01Exactement.
35:02C'est l'entreprise
35:03qui abonde
35:03dans le fonds de notation.
35:05Le conseil du fonds
35:07soutient des associations,
35:09qui peuvent être proposées
35:10d'ailleurs
35:10par nos collaborateurs.
35:11Et au sein du fonds,
35:12on a des ambassadeurs,
35:14des pilotes,
35:15et on offre aussi
35:16une journée
35:16à l'ensemble
35:17des collaborateurs,
35:18même s'ils ne s'impliquent pas
35:20dans le fonds,
35:21de pouvoir donner
35:22une journée
35:22de leur temps de travail
35:23pour des causes...
35:25Pour ces associations-là ?
35:26Pour ces associations-là.
35:27Que vous soutenez
35:28ou pour n'importe quelle association ?
35:29Pour ces associations-là.
35:30Pour l'instant,
35:30c'est comme ça
35:31que ça se présente.
35:33Et puis ensuite,
35:34sur la transition écologique,
35:36on a été...
35:37Nous, c'est dans notre ADN,
35:38que ce soit le tri des déchets,
35:39la récupération,
35:40la transformation en énergie.
35:42On fait énormément de choses.
35:45On fait de l'éco-pâturage.
35:47Il y a énormément de choses
35:48qui se font
35:48au sein de l'entreprise.
35:51Et on va aussi
35:52sur le volet...
35:53Beaucoup sur le volet managérial
35:55et l'humain.
35:58En tout cas,
35:59on est très impliqué là-dessus.
36:01Comment ça a un impact
36:02sur la réputation de votre famille ?
36:03Tous ces sujets-là,
36:05en fait,
36:05parce que vous êtes engagé
36:05depuis très très longtemps.
36:06C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
36:07on parle d'impact,
36:07mais vous avez fait de l'impact
36:09avant même que le mot existe
36:10d'une certaine manière.
36:11Exactement.
36:12La RSE,
36:13ça nous a fait un petit peu rire
36:14au départ,
36:14parce que quand on regarde
36:16l'ADN même de notre société,
36:18c'est du recyclage,
36:19c'est des boucles d'économie circulaire,
36:20c'est des matières de l'un
36:21qu'on récupère de l'autre,
36:22c'est le tri des déchets.
36:23Voilà.
36:27J'ai perdu le flux de votre question.
36:31Non, pas de problème.
36:32Ce que je vous posais comme question,
36:33c'est comment ça impacte
36:34votre réputation ?
36:35Ah, la réputation,
36:35oui, c'est ça,
36:35on parlait de ça.
36:38J'en sais rien.
36:39C'est une bonne question.
36:40Je pense qu'on est bien vus
36:42dans notre écosystème.
36:43On passe beaucoup de temps,
36:45beaucoup d'énergie
36:46à être dans l'acceptabilité
36:47aussi de notre organisation,
36:50puisqu'on reste une activité polluante.
36:52Voilà.
36:53Et donc,
36:54tout le monde est conscient
36:55qu'il faut des déchets.
36:56Tout le monde veut
36:56qu'on trie des déchets,
36:57mais surtout pas à côté de chez moi.
36:59Donc, on est dans une politique
37:01où nous,
37:02on essaye d'être très proche
37:03des riverains,
37:05des mairies,
37:06de mettre plein de choses en place.
37:07Et je pense qu'on ouvre les portes
37:09de temps en temps
37:10pour dire,
37:12venez voir la façon dont on travaille.
37:13On est hyper fiers
37:14de la façon dont on travaille
37:15au sein de notre groupe.
37:18Et l'image,
37:20en tout cas,
37:20pour ceux qui nous connaissent,
37:21et même pour ceux qui ne connaissent pas,
37:22il y a toujours des détracteurs,
37:23mais en tout cas,
37:23elle est très positive.
37:25Et donc là,
37:25si vous vous projetez dans l'avenir,
37:27vos grands enjeux
37:28et vos investissements,
37:29ils sont tournés vers où ?
37:31Il y en a un petit peu dans chaque.
37:32Un très gros projet,
37:34c'est l'usine de fabrication
37:35de panneaux de fibre de bambou
37:37qui doit sortir cette année.
37:39Donc,
37:39ça fait trois ans
37:39qu'on travaille sur ce beau projet,
37:42mais on en a
37:43dans chacune des branches,
37:44finalement.
37:46Dans l'environ,
37:46on vient d'investir
37:47dans les pôles matériaux.
37:49Là,
37:49c'est plutôt la partie
37:50terre polluée,
37:51sédiments,
37:52tout ce qui est réhabilitation
37:53de frichiers industriels,
37:54dragage,
37:55etc.
37:55Et voilà.
37:56Et on a fait,
37:57donc là,
37:58on a des nouveaux outils
37:59qui vont nous permettre
38:00de nous développer.
38:00Sur le pôle énergie,
38:01je vous en ai parlé.
38:02sur le commerce,
38:04on est en train d'étendre.
38:06On a une belle société
38:06qui s'appelle Amballéo
38:07qui fait des boucles
38:08d'économie circulaire
38:10et notamment qui vient
38:11à travers Baudelay,
38:14on collecte du papier
38:15et du carton
38:16qu'on renvoie en cartonnerie
38:17et on reprend ce carton-là
38:19qu'on revend
38:20à des acteurs,
38:23que ce soit les mêmes
38:23ou d'autres
38:24sur des e-commerçants
38:26avec vraiment une gamme
38:27pack à green
38:28qui est recyclée.
38:29Donc là,
38:30la start-up,
38:31elle a bien démarré.
38:32On est en train de regarder
38:32pour faire des extensions
38:33parce que ça,
38:34voilà,
38:34là,
38:35ça commence à prendre
38:35une belle ampleur
38:37et donc plein de projets.
38:39Et puis sur la partie
38:40bien-être,
38:40on vient de sortir,
38:41là,
38:42il y a trois mois,
38:42même pas deux mois,
38:43une belle salle de sport,
38:45un complexe sportif
38:46à la fois pour le territoire
38:48et pour nos collaborateurs
38:49et on travaille
38:50sur un beau projet
38:51de centre,
38:53de séminaire,
38:54retraite,
38:55formation,
38:56vraiment dédié aussi
38:57au bien-être,
38:58au métier du bien-être,
38:59à la prépa mentale
39:00et à l'importance
39:03pour les leaders.
39:03Donc là,
39:04on vise plutôt du haut de gamme
39:05des comités de direction,
39:07des leaders,
39:07de dire prenez soin de vous
39:08parce qu'en fait,
39:09c'est vous qui portez
39:10les organisations
39:10et c'est vous qui devez impulser.
39:12Et donc,
39:13on sait très bien
39:14que quand le leader
39:15est convaincu
39:15et est habité
39:16par quelque chose,
39:17il l'emmène
39:18dans son organisation.
39:20Et donc,
39:20voilà,
39:20plein de beaux projets.
39:22Ça,
39:22ça a une vocation nationale ?
39:24On verra.
39:25Pour l'instant,
39:25c'est régional.
39:26Cette partie-là,
39:26on va tester sur un.
39:28On verra comment ça prend.
39:29Par contre,
39:30la vocation de proposer
39:31des programmes d'accompagnement,
39:33de sensibiliser
39:34au bien-être,
39:35à la santé mentale,
39:36notamment au service
39:36de la performance,
39:37ça,
39:37ça a une vocation nationale,
39:39voire internationale.
39:40Donc,
39:40avec des projets en ligne,
39:41j'imagine,
39:42des conférences ?
39:42Avec des programmes en ligne,
39:43avec des conférences,
39:44avec des soirées thématiques,
39:46avec des apports d'experts.
39:48Oui,
39:48on a d'ailleurs créé un mouvement
39:49qui s'appelle Leader Kif.
39:51Leader Kif,
39:52Leader Kif,
39:52qui est tout nouveau,
39:54qui est la première rencontre
39:59à lieu à Lille
40:00la semaine prochaine.
40:01Mais l'idée,
40:01c'est ça,
40:02c'est de se dire
40:02qui fait notre vie,
40:04qui fait votre vie.
40:06Prenez soin de vous
40:07parce que c'est la joie,
40:09c'est l'envie,
40:11c'est ça qui donne
40:12le feu sacré aux leaders
40:13pour pouvoir emmener
40:14les organisations.
40:15On sait que la conduite
40:16du changement,
40:17c'est compliqué.
40:17On sait que la transition écologique,
40:19c'est compliqué.
40:20On sait que la transformation
40:20digitale,
40:21c'est compliqué.
40:23Et en même temps,
40:24on sait qu'on doit y aller,
40:25qu'on y va,
40:26que c'est là.
40:27On ne parle même pas
40:28du contexte politique
40:30extrêmement anxiogène.
40:31Les leaders sont pris
40:32dans des sujets de pression,
40:36dans des sujets
40:36de tension permanente.
40:38et un moment de réussir
40:40à se réapproprier
40:41son énergie,
40:43son sommeil,
40:44sa vitalité,
40:45vraiment au sens corps,
40:46corps et esprit.
40:48C'est un vrai enjeu national
40:50auquel j'ai envie
40:51de m'impliquer.
40:53Et donc,
40:53le groupe a même soutenu,
40:54il y a l'Institut Choiseul
40:55que vous connaissez peut-être,
40:56qui a sorti la semaine dernière,
40:58une grande étude
40:59sur la santé mentale
41:01des dirigeants.
41:01Et on est partie prenante
41:04de cette étude
41:05parce qu'à un moment,
41:05moi, j'en suis tellement convaincue,
41:06je me suis dit,
41:06est-ce que je suis la seule
41:07à être convaincue de ça ?
41:08Et donc,
41:09j'ai envie d'aller creuser un peu
41:10et de prendre la parole
41:12sur ce sujet
41:12parce que ça fait partie
41:14de ce que je suis,
41:15de ma personnalité,
41:16de mes convictions,
41:17de ce que j'ai vécu.
41:18Je l'ai dit tout à l'heure,
41:19voilà, j'ai divorcé,
41:20j'ai vécu un moment pas facile
41:21où j'avais perdu la joie,
41:23où j'avais perdu ma joie de vivre,
41:25voilà,
41:25où je suis quelqu'un
41:26d'assez solaire
41:26en règle générale.
41:31d'emmener les gens,
41:32j'étais plus capable
41:33de résoudre des problèmes.
41:36Quand tout devient trop pesant,
41:38voilà,
41:38et c'est ça aussi
41:39qu'on a envie
41:39de réveiller chez les personnes
41:43et de dire,
41:43c'est OK,
41:44c'est OK de prendre soin de nous,
41:45arrêtons de culpabiliser
41:46parce qu'on fait,
41:48voilà,
41:49parce qu'on se repose,
41:50parce qu'on fait une sieste,
41:51parce qu'on fait une heure de sport,
41:53c'est OK.
41:54Et ça,
41:54on ne le dit pas assez.
41:56Et alors,
41:56du coup,
41:56est-ce que ça vaut le coup
41:57d'être entrepreneur encore aujourd'hui ?
41:58Je pense,
41:59je pense,
42:00je kiffe,
42:01entre guillemets,
42:01bien sûr.
42:02Il y a tellement
42:03de belles choses à faire.
42:05Voilà,
42:05on vit dans un monde
42:06qui est passionnant,
42:07qui est mouvant.
42:08On ne va pas reprendre
42:09le monde VUCA,
42:10tout ce que vous connaissez.
42:11Mais oui,
42:12pour moi,
42:13oui,
42:13il faut des entrepreneurs,
42:16il faut des agitateurs,
42:17il faut des talents.
42:18Mais les talents,
42:19pour être en capacité
42:20d'amener les choses,
42:21de faire bouger les choses,
42:22elles doivent tenir
42:23sur la durée.
42:24Et donc,
42:24d'être à 100%,
42:25120%,
42:263,
42:264 ans,
42:27puis prendre un mur,
42:28faire un burn-out,
42:28une dépression,
42:29puis dire,
42:29finalement,
42:30le prof de yoga,
42:31c'est bien.
42:31Et encore une fois,
42:32rien contre les profs de yoga,
42:33il en faut,
42:34et sans problème.
42:35Mais vous voyez,
42:36soit c'est une vraie vocation
42:37d'être là-dedans,
42:38et je trouve ça dommage,
42:39parfois on a des leaders,
42:40et moi je croise tellement
42:42dans mon entourage,
42:43des personnes
42:44qui se crament,
42:45mais littéralement,
42:47qui crament leur vie,
42:48qui crament leur famille,
42:49et puis qui après,
42:51voilà,
42:51ont du mal à se relever.
42:53Je me dis,
42:53est-ce qu'on ne peut pas
42:54juste prendre soin de nous
42:55quand on va bien ?
42:56On parlait de la transformation
42:57des entreprises tout à l'heure,
42:59et notamment des entreprises familiales,
43:01c'est quand elles vont bien,
43:02qu'elles doivent se transformer,
43:03c'est quand,
43:03enfin, en tout cas,
43:03nous, c'est ce qu'on a fait,
43:05c'est on allait bien,
43:05on allait très bien,
43:07et on s'est dit,
43:07ok, demain,
43:08comment est-ce qu'on fait ?
43:10Donc, il y avait ce sujet
43:11d'alignement entre Jean-Baptiste
43:12et moi,
43:12mais il y avait aussi
43:13le fait de dire
43:14qu'on avait parfaitement conscience
43:15d'avoir tous nos yeux
43:16dans le même panier,
43:17un métier de service
43:18sur une région,
43:20dans une activité
43:22très réglementée
43:23qui n'a pas tout à fait
43:24le vent en poupe
43:25au niveau des politiques,
43:27qui sont plus vers l'incinération
43:28que sur l'enfouissement
43:30des déchets,
43:30qui est notre métier historique,
43:33et donc à un moment,
43:33on s'est dit,
43:34c'est malin aussi
43:36de diversifier,
43:38parce que ça nous permet,
43:39si à un moment,
43:40il y a un retournement de marché,
43:41si à un moment,
43:42il y a une activité qui tangue,
43:43de ne pas vendre le groupe
43:44purement et simplement.
43:46Oui,
43:46et puis,
43:47il y a un phénomène
43:48que j'appelle la digue,
43:51Disruptive Innovation Gap,
43:53c'est qu'en fait,
43:54les entreprises familiales,
43:55lorsqu'elles trouvent
43:56un métier qui fonctionne,
43:58souvent,
43:58la génération
43:59qui arrive juste derrière,
44:00elle a tendance
44:00à dupliquer la bonne idée
44:01et à scaler,
44:03elle a passé à l'échelle.
44:04Donc,
44:04on voit ces entreprises
44:05grossir fortement.
44:06Tout à fait.
44:06Pendant qu'elles font ça,
44:08parfois,
44:09et parfois souvent,
44:11elles perdent
44:12l'orientation entrepreneuriale
44:13qui était là
44:14au démarrage.
44:14Et donc,
44:15le gap,
44:15c'est le gap
44:16entre la croissance
44:17et cette orientation
44:18entrepreneuriale
44:19qui baisse.
44:20Et puis,
44:20à un moment,
44:20le business ne se caille plus.
44:22En tout cas,
44:22l'échelle est passée
44:23et on a un peu plus de mal.
44:26Et on a perdu
44:26cette graine
44:27de l'entrepreneur
44:28qui prend des risques,
44:28qui diversifie,
44:29etc.
44:30Et là,
44:30on commence à avoir
44:31effectivement des difficultés.
44:32On n'a plus,
44:33y compris dans la famille,
44:34cette âme d'entrepreneur
44:35qu'on avait.
44:35Donc,
44:35le cultiver,
44:36c'est à priori,
44:37en tout cas,
44:38ce qu'ont démontré
44:38les académiques,
44:40une des clés du succès
44:41des entreprises familiales
44:42sur la durée.
44:42En tout cas,
44:43moi,
44:43j'en suis profondément convaincue.
44:44Profondément,
44:45on verra.
44:45C'est un pari.
44:46On s'en reviendra
44:47dans 3-4 ans,
44:48voir si on l'a réussi.
44:49Mais en tout cas,
44:52c'est ma conviction.
44:54Avant de se projeter
44:55un peu sur la next gen,
44:56vous m'aviez parlé
44:57lorsqu'on a préparé
44:58cette émission
44:59de la certification Bicorp.
45:00Est-ce que vous voulez
45:00nous en dire deux mots ?
45:01Est-ce que ça vient finir
45:02finalement tout ce sujet
45:04sur l'impact sociétal ?
45:05Ça fait un peu plus
45:06de deux ans
45:06qu'on travaille.
45:07On a quasiment passé
45:09tous les certificats.
45:12Il y a des vérificateurs
45:13qui viennent,
45:14mais notre groupe est gros.
45:15Donc,
45:15ça prend un petit peu de temps.
45:17Mais on doit être certifié
45:18là,
45:19là,
45:20bientôt.
45:20Je ne sais pas quand.
45:22L'intérêt pour vous
45:22d'être allé sur cette certification,
45:24qu'est-ce que c'est ?
45:25C'est de faire reconnaître
45:26tout ce qui est mis en place
45:27dans l'entreprise.
45:30Moi,
45:30je crois profondément.
45:31C'est des entreprises
45:32bonnes pour le monde.
45:34C'est ça leur...
45:35Moi,
45:35je suis fière,
45:36je vous l'ai dit tout à l'heure,
45:37de la façon dont on travaille,
45:39de la reconnaissance
45:40à la fois du social,
45:41du sociétal,
45:42de l'environnemental.
45:43Et je voulais aller
45:43un petit peu plus loin.
45:45Et on est déjà certifié,
45:47ISO,
45:47tout ce que vous voulez,
45:4890001,
45:49140001,
45:50on est bas,
45:50on est sécurité.
45:51Mais je trouve que
45:52l'aura qu'a
45:54la certification Bicorp
45:55est vraiment intéressante.
45:58Et au-delà de ça,
45:59c'est effectivement peut-être
46:00pour la marque employeur
46:00et pour plein d'autres choses.
46:01Mais c'est aussi
46:02une reconnaissance
46:03de tout le travail,
46:04de l'implication des équipes.
46:06On a des équipes formidables
46:07qui font de cette entreprise
46:09une entreprise bonne pour le monde,
46:11j'en suis convaincue.
46:12Et donc,
46:13voilà.
46:13Si on se projette,
46:16alors les entreprises familiales,
46:17elles ont l'habitude
46:18de se projeter
46:19beaucoup plus
46:19qu'une entreprise classique
46:21qui fait sa stratégie
46:22à 3 ans,
46:22à 5 ans
46:22et puis qui revoit ça
46:23tous les 3 à 5 ans.
46:26Souvent,
46:27elles se réunissent en famille
46:28et puis elles se projettent
46:28plutôt à la génération d'après,
46:29donc d'ici une vingtaine d'années,
46:31en se disant
46:31qu'est-ce que je vais pouvoir
46:32transmettre finalement.
46:34Et vous,
46:34ça serait quoi votre rêve
46:35pour votre famille,
46:36si vous vous projetez en 2050 ?
46:38Votre groupe ressemble à quoi ?
46:40Et vous,
46:40qu'est-ce que vous donnez
46:41comme bâton à ce moment-là ?
46:43Alors,
46:44on me pose souvent cette question,
46:45je n'y réponds jamais.
46:46Ok.
46:46Voilà,
46:47donc je n'y répondrai pas.
46:48Je n'y répondrai pas
46:49parce que
46:50il peut se passer
46:51tellement de choses.
46:53Tout ce que je souhaite,
46:54c'est qu'on ait encore
46:55une entreprise familiale
46:56solide financièrement,
46:59enfin,
46:59je veux dire pas,
46:59voilà,
47:00solide comme elle l'est aujourd'hui
47:01et que chacun soit épanoui
47:04dans l'entreprise
47:05ou en dehors de l'entreprise.
47:06C'est tout ce qui m'intéresse.
47:08Après,
47:08il peut se passer
47:09tellement de choses.
47:09Si vous m'aviez posé la question
47:10il y a 5 ans ou 7 ans,
47:12est-ce que tu vois
47:13où Baudelay demain ?
47:13Je n'aurais jamais dit
47:14groupe Baudelay,
47:15je n'aurais jamais dit
47:16différentes branches.
47:18Je crois beaucoup à l'audace,
47:19je crois beaucoup aux opportunités,
47:21je crois beaucoup à l'agilité
47:22et donc,
47:25et donc,
47:26et je crois beaucoup
47:27en l'univers aussi.
47:28Vous savez,
47:28au fait qu'on est des bonnes personnes,
47:30on travaille bien,
47:30on se donne les moyens
47:31et qu'il y a plein de belles choses
47:34qui peuvent se passer.
47:36Donc,
47:36mon souhait,
47:37où est-ce que je la vois ?
47:38Je n'en sais rien.
47:39J'espère toujours familial,
47:40j'espère toujours indépendant.
47:41Ça,
47:42c'est vraiment ce qu'on veut faire.
47:45Ça aussi,
47:45on s'est posé des questions
47:46avec mon frère.
47:47Est-ce qu'on ouvre un fond ?
47:48Est-ce qu'on veut
47:49grossir plus vite ?
47:51Est-ce qu'on veut grossir plus vite ?
47:53Non.
47:54Ça,
47:54on est vraiment très aligné,
47:55on veut continuer
47:55à travailler ensemble,
47:56on veut être familial,
47:57on veut être indépendant
47:57et ensuite,
47:58on grandira à mesure
47:59de nos possibilités intrinsèques.
48:02Et c'est d'ailleurs
48:03ce qui nous différencie
48:03de certaines autres sociétés
48:05qui sont même peut-être
48:05plus jeunes que nous
48:06et beaucoup plus grosses.
48:08On a une belle taille,
48:09mais on a grandi
48:10à la hauteur
48:10des moyens intrinsèques
48:12que nos résultats
48:12nous ont permis de grandir
48:13et ça,
48:14on continuera.
48:14Donc j'espère toujours
48:15dans cette dynamique-là
48:16et puis j'espère
48:18qu'on aura réussi notre pari,
48:20que nos branches
48:20seront toujours là,
48:21qu'elles se seront bien développées.
48:24Si ça veut bien marcher,
48:25la branche énergie
48:25sera quasiment dans 10 ans,
48:28quasiment pas loin
48:29de celle de l'environnement,
48:30dans les activités
48:32et dans les investissements
48:32qu'on a faits,
48:34que la branche commerce
48:35continuera à bien se développer
48:37avec d'autres croissances externes
48:38qui viendront compléter
48:39l'offre B2B
48:41et puis bien sûr
48:42que ma branche bien-être
48:44continue à être l'âme
48:45parce que c'est un supplément d'âme.
48:47Bien sûr que cette branche,
48:48elle n'aura pas
48:48ni le chiffre d'affaires
48:50ni les résultats des autres,
48:51bien sûr,
48:51et ce n'est pas l'ambition.
48:53L'ambition par contre,
48:54c'est d'affirmer,
48:54c'est d'assumer
48:55notre envie,
48:57notre façon de voir le leadership,
48:58notre envie de vivre cette société,
49:01de faire venir
49:02tout ce bien-être
49:03aussi pour nos collaborateurs
49:06et de contribuer à...
49:08Moi, mon envie, c'est ça,
49:09c'est de laisser une trace
49:10et de contribuer au bien-être
49:12des leaders et du monde.
49:14Finalement,
49:14à une petite échelle,
49:16bien évidemment,
49:16mais j'ai de grandes ambitions
49:18là-dessus quand même.
49:19Bon, il y a quatre G3
49:21qui sont encore jeunes,
49:24deux de chaque côté.
49:27Ils ne sont pas prêts aujourd'hui
49:28à se positionner,
49:29j'imagine, dans le groupe.
49:30Mais est-ce que vous,
49:30avec votre frère,
49:31vous avez déjà
49:32quelques grands principes
49:33sur comment accueillir
49:35la nouvelle génération
49:37à vos côtés plus tard ?
49:39On n'en parle pas encore vraiment,
49:40si ce n'est la même
49:41que nos parents,
49:42de dire
49:42on leur offrira
49:44cette possibilité
49:46si ils s'en donnent les moyens,
49:49s'ils s'investissent.
49:50Enfin voilà,
49:51si on a un qui tourne
49:52vraiment mal,
49:53il ne faut pas
49:54qu'il espère venir.
49:56Alors peut-être
49:56qu'on lui fera une place
49:57dans l'entreprise
49:58pour travailler,
49:59mais en tout cas,
49:59pas à des postes
50:00de direction.
50:02Donc ça,
50:02c'est vraiment,
50:03voilà,
50:03ce qu'on dit,
50:04c'est capacité et envie.
50:07Parce que s'ils n'ont pas envie,
50:08il ne faudra surtout pas les forcer.
50:09Et s'ils ont envie,
50:10mais qu'ils n'en ont pas
50:12soit les capacités,
50:13soit qu'ils ne s'en donnent pas
50:13eux-mêmes les moyens,
50:15parce qu'on ne peut pas
50:16tout faire à leur place,
50:17ça n'arrivera pas.
50:18Donc pour l'instant,
50:19on en est là.
50:20Et puis ensuite,
50:22on verra.
50:22C'est sûr que là,
50:23pour le coup,
50:23les académiques l'ont démontré
50:24s'il n'y a pas d'envie,
50:25s'il n'y a pas d'envie,
50:26ils n'arrivent jamais
50:27à fabriquer leur prénom.
50:28Jamais.
50:29Et donc dans ce cas-là,
50:30c'est même probablement
50:31pas un cadeau
50:32de les faire venir
50:33dans l'entreprise familiale.
50:34C'est un fardeau, vraiment.
50:36Et là,
50:36ça devient un fardeau,
50:37effectivement,
50:37avec tout ce que ça implique.
50:39Et notamment comme devoir
50:40en faire la famille,
50:41parce qu'on a aussi
50:41la dimension
50:42où parfois,
50:44il n'y a pas le...
50:46C'est pas qu'il n'y a pas l'envie,
50:47mais il n'y a pas les capacités
50:48ou il n'y a pas en tout cas
50:49l'envie fondamentale
50:50chez la personne.
50:51En fait,
50:51elle a envie de faire autre chose,
50:52vraiment.
50:53Mais par devoir,
50:54par...
50:56Besoin de reconnaissance.
50:57Par besoin de reconnaissance.
50:58Tous ces sujets-là,
50:59elle y va quand même.
51:00Et en fait,
51:00ça ne fonctionne pas.
51:01Et donc,
51:02de plus en plus,
51:03on voit arriver
51:04des coachs de jeunes
51:05dans les entreprises familiales
51:06pour aider
51:07et les parents
51:08et les enfants
51:09à se dire
51:10ce qu'ils n'arrivent pas
51:10à se dire.
51:11Les parents se rendent compte
51:12que ce n'est pas le chemin.
51:13Ce n'est pas le chemin
51:14pour les enfants.
51:14C'est le plus difficile,
51:15honnêtement,
51:15la communication
51:16parce que
51:17dans une famille,
51:18c'est encore plus difficile
51:19qu'entre...
51:20Déjà,
51:20ce n'est pas facile
51:20la communication
51:21en règle générale.
51:22Dans les entreprises,
51:23on le voit entre les personnes.
51:24C'est souvent ce qui pêche.
51:25Mais alors,
51:26dans une famille,
51:26c'est encore plus difficile
51:27et encore plus
51:28dans une famille proche.
51:29Je sais qu'avec mon frère,
51:30ça a été un sujet.
51:31J'ai l'habitude de le dire.
51:32Mon frère,
51:33c'est le fils de ma mère,
51:34c'est le parent de ma fille,
51:35etc.
51:35Donc,
51:35si on se fight,
51:36c'est un tsunami
51:37qu'on met en place,
51:39qu'on génère.
51:42Et parfois,
51:42on a tendance
51:43à ne pas se dire les choses
51:44parce qu'on ne veut pas le blesser,
51:45parce qu'on ne veut pas
51:46qu'il y ait de tensions,
51:47pour plein de raisons.
51:49Et ça,
51:49c'est la pire des choses.
51:51Parfois,
51:51si on n'est pas d'accord,
51:52on ne prend pas de décision.
51:53Et pareil,
51:53j'ai coutume de dire
51:54demi-décision
51:55égale emmerde au carré.
51:56Ça s'est vérifié
51:57tout le temps,
51:57tout le temps,
51:58tout le temps.
51:59Et donc,
51:59il vaut mieux
51:59effectivement prendre un coach.
52:01Et nous,
52:02on a eu ça pendant longtemps.
52:03Mon frère l'appelait
52:03le thérapeute de couple
52:04qui nous oblige
52:06à nous mettre dans une pièce
52:07et à prendre des décisions
52:08même si on n'est pas d'accord
52:09et quel est le bien commun
52:10et pourquoi ?
52:11Et pourquoi est-ce que toi,
52:16il sonne qui aide un peu ?
52:19Bien sûr.
52:19Voilà,
52:19le téléphone il sonne,
52:20on s'en va.
52:21Enfin,
52:21il se passe tellement de choses.
52:23Donc ça,
52:24la communication
52:25entre les générations,
52:27mais même pas qu'entre les générations,
52:28entre les familiaux,
52:30pour moi,
52:30est essentiel.
52:31Essentiel.
52:33On arrive à la fin
52:33de cette émission,
52:34Caroline,
52:35et j'ai l'habitude
52:36de poser la question suivante
52:38à mes invités.
52:38J'espère que vous allez pouvoir
52:39y répondre.
52:40Ah oui, si.
52:40Si cette entreprise familiale
52:42était un membre de votre famille,
52:44un membre fictif de la famille,
52:45est-ce que ce sera
52:46un homme,
52:47une femme,
52:47et de quelle génération
52:49il ou elle serait ?
52:52C'est une bonne question.
52:53C'est rigolo comme question.
52:55Alors,
52:55homme,
52:56femme,
52:57j'ai le droit de répondre
52:57non-genré.
52:58Oui.
52:59Je répondrai non-genré
53:00parce que pour moi,
53:01ça n'a pas beaucoup d'intérêt,
53:02que ce soit,
53:02enfin,
53:02pas beaucoup d'intérêt de différence,
53:04plutôt,
53:04que ce soit un homme ou une femme.
53:06Et au niveau de la position
53:08de la famille,
53:09j'aurais tendance à dire
53:10un frère ou une sœur,
53:11du coup.
53:12OK.
53:13Un frère ou une sœur,
53:14parce que ça veut dire
53:15qu'on est très proche,
53:17donc ça fait partie
53:18de nos vies,
53:18concrètement,
53:19on peut passer par un lointain,
53:20voilà,
53:20c'est clairement au centre
53:21de notre vie.
53:23Et en même temps,
53:23on a sa propre vie,
53:24on a notre propre famille,
53:26voilà,
53:26un frère ou une sœur
53:27a sa propre famille,
53:28ses propres enfants.
53:29Là où,
53:30avec les parents,
53:31on leur doit quand même
53:32beaucoup de choses,
53:33là où nos enfants,
53:34on ferait peut-être aussi
53:35plus de sacrifices volontiers
53:36pour eux,
53:37là voilà,
53:37donc c'est une entente
53:38qui est très proche,
53:40très fraternelle,
53:41très fraternelle,
53:42et en même temps,
53:43on ne doit pas
53:45s'éteindre
53:48ou en tout cas
53:49se mettre de côté
53:51pour l'autre non plus.
53:53OK.
53:54Et ça serait,
53:56donc il est non genré,
53:57oui,
53:57il ou elle est non genré.
53:59Oui.
54:00C'est un grand frère,
54:02une grande sœur,
54:02un petit frère,
54:04une petite sœur,
54:04il est où,
54:05il est dans la fratrie ?
54:06Peut-être un petit frère
54:09ou une petite sœur.
54:11Parce qu'on s'en sent
54:11quand même un peu responsable.
54:13Donc un troisième ?
54:14Un troisième,
54:15certainement.
54:16Bon,
54:17alors ça va vous faire plaisir,
54:18en psychogénéalogie,
54:18on a toujours trois rôles
54:20qui se distribuent
54:22et pas toujours dans l'ordre.
54:24Toujours un bon élève,
54:25il y a toujours un médiateur
54:26et il y a toujours un artiste.
54:28Je vous laisserai faire le choix.
54:29Je réfléchis.
54:31Merci d'être venu
54:32dans Génération Impact.
54:33Merci Julien
54:34pour votre invitation.
54:35Merci à tous
54:36de nous avoir suivis.
54:36Bravo aux équipes techniques
54:38d'avoir réalisé cette émission
54:39et on vous dit à bientôt
54:40pour une nouvelle histoire
54:42d'une saga familiale.
54:43Merci.

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