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00:00France Info Soir, l'invité à Gatelan-Bresse.
00:04Bonsoir Philippe Brun.
00:05Bonsoir Agatelan-Bresse.
00:06Vous êtes députée socialiste de l'heure.
00:08La marine israélienne, on vient de l'entendre, a intercepté et dérouté vers un port dans la nuit.
00:14Le bateau qui transportait de l'aide humanitaire en direction de Gaza.
00:17Le bateau qui avait l'objectif de briser le blocus humanitaire.
00:21Ils étaient 12 militants sur ce voilier, dont la suédoise Greta Thunberg et l'eurodéputée franco-palestinienne de la France Insoumise Rima Hassan.
00:29Cette interception, est-ce que c'est un scandale pour vous ?
00:32En tout cas, on ne peut jamais se réjouir de l'interception d'un navire humanitaire.
00:36Quand il y a des gens qui essayent d'apporter de l'aide à une population aujourd'hui affamée,
00:40qui vit une tragédie absolue, affamée, privée d'eau, privée d'électricité, privée des moyens élémentaires de vie.
00:48On ne peut évidemment qu'être effroyablement contester cet arrêt de ces bateaux.
00:56Maintenant, ce que nous souhaitons évidemment, c'est la libération la plus rapide possible des 6 Français qui font partie de ce bateau, dont l'eurodéputé Rima Hassan.
01:05Vous parlez de libération, c'est-à-dire que comme la France Insoumise, vous estimez que ces militants ont été arrêtés par Israël ?
01:10Parce que ce n'est pas ce que dit l'État israélien. Ils n'ont pas été arrêtés, ils ont été interceptés.
01:14De fait, il y a à peu près la négation de toutes les règles.
01:19Le bateau n'était pas dans les eaux israéliennes, mais dans les eaux internationales, à plus de 60 km des côtes israéliennes.
01:25En plus, la bande d'Agaza ne fait pas partie d'Israël.
01:28Donc le bateau a été arrêté.
01:30Ensuite, ses membres ont été amenés de force, de fait, dans d'autres bateaux pour les ramener sur Terre.
01:35Et au moment où nous nous parlons, je parle sous votre contrôle, nous n'avons pas d'informations sur le devenir des participants.
01:44Dans ces conditions, on ne peut que s'inquiéter de leur avenir.
01:48C'est un acte de piraterie, Jean-Luc Mélenchon, vous êtes d'accord ?
01:51Je ne sais pas, c'est un acte de piraterie.
01:52En tout cas, c'est un acte illégal qui est contraire au droit international.
01:55Et dans ces conditions, il doit être condamné par la France.
01:58Et le Parti Socialiste condamne cet acte.
02:00Et Emmanuel Macron appelle Israël à laisser rentrer les ressortissants français.
02:07Et nous souhaitons que les Français puissent rentrer, et les six autres qui ne sont pas Français aussi d'ailleurs, rentrer chez eux.
02:13Et le gouvernement israélien avait accusé ces militants de provocation médiatique dans le seul but de se faire de la publicité.
02:20C'était une opération humanitaire ou c'était aussi un peu une opération de communication ?
02:24Écoutez, comme toutes ces flottilles, elles ont un objectif bien sûr d'abord humanitaire.
02:29Et puis, ils font l'objet d'une communication pour alerter l'opinion publique sur ce qui se passe aujourd'hui sous nos yeux à Gaza.
02:35Est-ce que j'ai dit d'un génocide ? Je n'en sais rien.
02:37En tout cas, il s'agit de graves crimes contre l'humanité qui sont perpétrés par le gouvernement Netanyahou.
02:43Et cela, aucune femme, aucun homme attaché à la moindre parcelle d'humanisme ne peut le tolérer.
02:49Il faut donc aujourd'hui que cette guerre s'arrête.
02:51Il faut que Netanyahou retire ses troupes.
02:52Le Hamas est bien abîmé.
02:54Il n'y a pas de risque qui est un nouvel attentat.
02:55Il faut aujourd'hui mettre fin à ce massacre à ciel ouvert à Gaza.
03:00Vous vous êtes opposé dans votre circonscription à la France insoumise avec ce conflit entre Israël et Gaza en toile de fond.
03:09Pour résumer, Jean-Luc Mélenchon s'est réjoui de l'annulation d'un jumelage entre Val-de-Reuil, une commune de vote circonscription dans l'heure,
03:16et la commune israélienne de Métard, annulation due, selon Jean-Luc Mélenchon, à l'action d'insoumis, dont la députée insoumise Alma Dufour.
03:26Sauf que, avez-vous expliqué, ce jumelage n'existait plus depuis des années, c'est cela ?
03:31Oui, il s'agit d'une opération montée de toute pièce.
03:34Depuis Paris, on s'est rendu compte que dans la ville de Val-de-Reuil, dont je suis l'élu, il y a un panneau qui fait état d'un vieux jumelage qu'il y avait dans les années 90,
03:45avec un village en Israël, une ville nouvelle qui ressemble à la nôtre.
03:50Ce jumelage est interrompu depuis des années.
03:52Puis en passant par là, la députée insoumise s'est mise à demander au maire de mettre fin à ce jumelage, ce qui était ridicule.
04:01Mais quel est l'objectif ?
04:02Oui, parce que pourquoi ils prétendent que ce jumelage n'a pas pris fin, alors, s'il est terminé depuis des années ?
04:07C'est la méthode habituelle de la France insoumise, c'est-à-dire aller dans l'outrance, mettre en cause les élus de la République,
04:15en particulier les élus de gauche, puisque l'objectif c'est d'exciter la population contre le maire socialiste,
04:19parce que l'objectif est un objectif municipal, est un objectif de conquête municipale.
04:23On utilise donc ce jumelage inexistant, c'est un objectif de polémique politique, en essayant d'exciter la haine,
04:29en se disant, mais peut-être que la population musulmane, elle est si crédule, selon ces gens-là,
04:35finalement, viendrait à être elle-même offusquée.
04:38La vérité, c'est que ça a fait flop.
04:39Parce qu'Israël, c'est le chiffon rouge que la France insoumise brandit par électoralisme.
04:42Oui, c'est l'objectif. L'objectif est de dire, regardez, cette municipalité socialiste,
04:46elle est complice d'un génocide, elle est complice du gouvernement israélien.
04:50J'ajoute d'ailleurs que s'il y avait vraiment un jumelage, ce n'aurait pas été d'irrimant pour autant.
04:55On peut avoir tout à fait un jumelage entre une commune israélienne,
04:58des communes communistes israéliennes, des communes travaillistes israéliennes,
05:01où les gens sont contre la politique de Netanyahou.
05:03Il n'y aurait pas de raison d'ailleurs de mettre fin à ce jumelage.
05:05Vous voyez la méthode qui est employée, qui me semble particulièrement dangereuse.
05:09C'est moi, je suis lu la circonscription de Pierre Mendès-France.
05:12Sa famille m'a montré des archives de courriers antisémites qu'il recevait.
05:16Et de voir aujourd'hui cet antisémitisme d'atmosphère qui revient,
05:19par le biais de cette instrumentalisation faite par la France insoumise,
05:22d'une fausse affaire montée de toute pièce.
05:24Une fausse affaire montée de toute pièce sur un jumelage inexistant,
05:27dans une commune socialiste, pour faire croire qu'il y aurait là quelque complicité
05:30avec le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
05:34On voit bien là qu'il y a un très grave problème.
05:37Et moi, je réclame aujourd'hui à votre antenne les excuses de la France insoumise
05:40qui a monté de toute pièce cette opération qui ne lui fait pas honneur
05:46et met en cause très directement et de manière tout à fait fallacieuse des élus de la République.
05:50Et pour vous, c'est une illustration de ce que fait la France insoumise
05:52à l'échelle nationale depuis le début de ce conflit ?
05:54Je le regrette. C'est une terrible tragédie ce qui se passe à Gaza.
05:58Moi, j'ai toujours été un soutien du peuple palestinien.
06:01Je fais partie à l'Assemblée nationale du groupe d'amitié France-Palestine.
06:05Je réclame, comme tout le monde, la solution à deux États.
06:08L'arrêt, évidemment, à Gaza des conflits, l'arrêt de la colonisation israélienne,
06:13revenir aux frontières en 67.
06:15Tout cela, nous le réclamons depuis des années.
06:17Et moi, je suis outré de voir que la France insoumise a décidé de s'en prendre
06:21à des gens qui sont d'accord avec elle sur un grand nombre de positions,
06:24qui défendent aussi les droits des Palestiniens,
06:27dans un but électoraliste d'exciter les peurs, d'exciter la haine.
06:31De manière tout à fait irresponsable.
06:33On en voit le résultat aujourd'hui.
06:35C'est la montée de cet antisémitisme d'atmosphère.
06:37Alors, ça n'a pas pris chez nous en Normandie, heureusement.
06:39Mais je crains que, malheureusement, quand on voit l'augmentation des actes antisémites,
06:43quand on voit les propos qui sont tenus, les tags,
06:45qu'on voit fleurir maintenant un peu partout,
06:47dans nos cimetières, sur nos murs,
06:50je crois que la France insoumise en porte une responsabilité.
06:52Et donc, je crois qu'il devrait mettre fin à ces polémiques incessantes
06:56qui ne font que nourrir l'antisémitisme qu'il réprouve pourtant dans les mots.
07:01Philippe Brun, la ligne à tenir face à la France insoumise,
07:03c'était l'un des enjeux du Congrès du Parti Socialiste.
07:06Vous étiez numéro 2,
07:07vous étiez en tout cas très proche de Nicolas Meillard-Rossignol,
07:10sur sa liste, qui a été finaliste,
07:12mais battu,
07:13face à Olivier Faure.
07:14On imagine votre déception.
07:16Olivier Faure qui sauve sa place d'un cheveu,
07:19à peine 51% des voix.
07:21Vous en tirez quoi, comme conclusion ?
07:22C'était un Congrès pour rien ?
07:24Non, je crois que c'est un Congrès qui nous a permis
07:27de discuter d'un certain nombre d'orientations.
07:29Et il y en a à une conclusion claire.
07:30La première, c'est que le Parti Socialiste est divisé en deux parties égales
07:34sur deux lignes politiques différentes.
07:36L'une que j'appelle le socialisme de sous-traitance.
07:38On fait d'abord des alliances et après on discute de l'incarnation.
07:41L'autre que j'appelle le socialisme d'affirmation.
07:44C'est-à-dire d'abord avoir nous-mêmes notre programme,
07:45porter nous-mêmes nos idées,
07:47et puis discuter avec les autres, bien sûr,
07:48du plus large rassemblement qui est nécessaire
07:50pour battre l'extrême droite en 2027.
07:51Et nous en sommes évidemment tous et toutes convaincus.
07:54Deux gauches irréconciliables ou pas ?
07:55Olivier Faure, en tout cas, a gagné ce Congrès.
07:57Nous reconnaissons sa victoire.
07:59Il est légitime pour conduire le Parti Socialiste d'ici 2027.
08:01Ce que nous demandons aujourd'hui,
08:03c'est qu'il ouvre considérablement le jeu.
08:05Et nous voulons négocier, discuter avec lui,
08:07d'une position de synthèse.
08:08Vous savez que c'est l'histoire de notre parti.
08:10Pour gouverner ensemble ce parti d'ici 2027.
08:14Nous pensons qu'il faut un vrai travail de fond.
08:15Alors qu'est-ce que vous attendez lui concrètement ?
08:17Il y a le Congrès de Nancy le week-end prochain.
08:19D'abord le programme.
08:19Aujourd'hui notre programme, il est incompréhensible par les gens.
08:24Le programme du NFP, par exemple, il est silencieux sur la question du handicap.
08:27Il n'y a quasiment rien sur le handicap.
08:28Silencieux sur la question des familles monoparentales.
08:31Silencieux sur un grand nombre de problèmes que vivent les Français aujourd'hui.
08:34C'est un programme gribouillé, négocié à la toute dernière minute,
08:36entre dirigeants politiques à la veille de la dissolution.
08:39Il faut un vrai programme.
08:39Que vous avez soutenu.
08:40C'était un programme minimal.
08:42Il faut aujourd'hui passer au programme maximal pour 2027,
08:45avec des idées fortes.
08:46Les emplois jeunes, c'était en 1997.
08:49Les 35 heures, ça nous a permis de gagner.
08:50On a besoin d'avoir des mesures fortes qui parlent au quotidien des gens,
08:53qui nous permettent de retrouver les ouvriers, les employés,
08:55et crédibles aussi, avec de la crédibilité économique.
08:59On sait bien que l'affaire du SMIC à 1600 euros,
09:01moi j'y étais évidemment favorable.
09:03Mais les SMICAR, majoritairement, n'ont pas voté pour nous.
09:05Et la plupart des gens, les boulangers, me disaient
09:07« Mais comment je vais faire pour augmenter ma vendeuse en boulangerie
09:11de 1400 à 1600 ? »
09:12Vous reconnaissez vous-même que ce programme du nouveau Front populaire
09:14n'a été pas réaliste ?
09:15Il faut aujourd'hui le crédibiliser.
09:18C'est-à-dire qu'il faut bien sûr une augmentation du SMIC,
09:19il faut des hausses de salaire,
09:21il faut bien sûr supprimer la réforme borne
09:23et mettre en place un autre système des retraites.
09:25Mais il faut redevenir une gauche de gouvernement.
09:27C'est ça que vous dites.
09:27Il faut en tout cas être crédible.
09:29C'est-à-dire que les gens attendent de nous qu'on soit crédible.
09:31C'est-à-dire qu'on ne rase pas gratis,
09:32parce qu'à la fois les gens ne veulent pas pour nous.
09:34Donc il faut bien leur expliquer
09:35« Oui, on va augmenter le SMIC à 1600 euros,
09:36mais il y aura telle compensation pour les PME.
09:38On aura une augmentation de l'ensemble de l'échelle des salaires
09:41et comment on va réussir à le faire ?
09:42Comment on va modifier le financement de la protection sociale
09:44pour permettre justement ces augmentations de salaires ? »
09:46Bref, il faut qu'on arrive à travailler tout ça ensemble.
09:49Donc d'abord, un, on demande à Olivier Faure le programme.
09:51Deux, on lui demande effectivement que le Parti s'affirme à nouveau.
09:54Ce sera au moment des municipales.
09:55Est-ce qu'il manque de clarté vis-à-vis de la France insoumise ?
09:57Oui, moi je ne suis pas d'accord avec Olivier Faure.
10:00Parce que lui il dit « Moi j'ai acté la rupture des dizaines de fois,
10:02arrêtez de venir me chercher ce sujet-là ».
10:04Il dit ce week-end à la tribune dimanche qui était favorable
10:06à des alliances municipales avec la France insoumise.
10:08Au niveau local, il a dit effectivement pas d'alliance au niveau national,
10:11mais pourquoi pas des alliances au niveau local ?
10:13Ça c'est une ligne rouge pour vous ?
10:14Vous nous voyez nous faire une alliance avec ceux qui inventent
10:16des faux jumelages israéliens pour exciter la haine antisémite ?
10:21Bon, ça me paraît quand même très compliqué.
10:22Vous voyez moi faire ça dans l'heure ?
10:24Dire au maire de Val-de-Reuil, il va falloir que tu prennes des insoumis sur ta liste,
10:27ceux-là même qui t'accusent d'un faux jumelage israélien
10:30qui sont allés déterrer derrière les fagots pour exciter la haine ?
10:33Donc vous dites à Olivier Faure, zéro alliance, même au municipal ?
10:37Écoutez, je pense en tout cas que c'est très difficile à envisager.
10:40Bon, alors après, si dans un village de 2000 habitants,
10:43vous avez un gars qui a la CGT qui est sympa et qui aime bien Mélenchon,
10:45je veux dire, il ne s'agit pas de l'exclure,
10:46mais c'est quand même très différent d'une alliance globale
10:49dans des grandes villes avec la France insoumise.
10:51Et de toute façon, ce que je remarque, c'est que la France insoumise a choisi,
10:54de manière très claire, d'aller attaquer les maires socialistes partout où ils sont,
10:56attaquer Johanna Roland à Nantes,
10:58aller attaquer Mickaël Delafosse à Montpellier,
11:00il fait la gratuité des transports, ils disent qu'il est de droite,
11:02aller attaquer Benoît Payan à Marseille.
11:06Aujourd'hui, vous ne voyez aucune attaque d'insoumis contre des mairies de droite.
11:10C'est partout contre des mairies socialistes.
11:12L'objectif, c'est de plumer les socialistes.
11:14Moi, je propose qu'on ne tente pas la joue gauche
11:16et que nous ayons nos propres mots d'ordre.
11:19Et pour 2027, Philippe Brun, c'est quoi la ligne à tenir selon vous ?
11:23Parce qu'Olivier Faure et Nicolas Maillard-Rossignol n'avaient pas la même.
11:26Olivier Faure plaide pour une grande alliance, on n'a pas très bien compris,
11:29une plateforme commune de François Ruffin à Raphaël Glucksmann.
11:33Nicolas Maillard-Rossignol était pour l'affirmation d'une candidature sociale démocrate.
11:38Vous, cette idée d'Olivier Faure, d'une grande plateforme allant de François Ruffin à Raphaël Glucksmann,
11:44ça vous paraît pertinent ou c'est un pot pourri de toutes les nuances de gauche ?
11:49Il faut d'abord que le PS ait son programme.
11:51Il faut que le PS ait son programme crédible et ne cède pas sur un certain nombre de choses.
11:55Il ne faut pas céder sur les relations internationales,
11:57il ne faut pas céder sur la défense de la République,
12:00il ne faut pas céder non plus sur la crédibilité économique.
12:02Il ne s'agit pas de dire que la crédibilité économique, c'est faire que MML Macron propose des choses très différentes.
12:06On veut changer radicalement la vie des gens.
12:08Il faut montrer comment on va le faire, comment on va financer notre programme.
12:11Tout ça, il faut le faire.
12:11Nous sommes d'accord pour qu'il y ait un programme commun de la gauche,
12:14et nous disons d'abord un programme socialiste crédible et sérieux.
12:18Et les gens attendent ça.
12:19Ils n'attendent pas qu'on rase gratis, qu'on leur promette le SMIC à 2000 euros.
12:23Ils préfèrent des solutions qui soient concrètes et qui permettent de changer durablement leur vie.
12:27Merci beaucoup Philippe Brun, député socialiste de l'Heure, d'avoir répondu aux questions de France Info.
12:31L'invité politique de France Info avec Agathe Lambret.
12:34Sous-titrage Société Radio-Canada

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