• il y a 4 mois

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00:00 *Générique*
00:15 Bonsoir à tous, la droite républicaine en pleine implosion, deux jours après la dissolution de l'Assemblée.
00:20 Eric Ciotti tend la main au RN, Gérald Darmanin fait le parallèle avec les accords de Munich.
00:26 Volonté de sauver des sièges ou réelle adhésion aux idées du RN, beaucoup de questions qu'on se posera
00:32 avec Stéphane Vaniche, le politologue spécialiste du Rassemblement National, qui est notre expert sur ces questions.
00:38 Pendant ce temps, à gauche, les tractations continuent ce soir autour du programme et des investitures
00:43 et du leader potentiel de cette campagne à gauche. Le plus dur en fait reste à faire,
00:48 après l'accord de principe conclu hier soir pour des candidatures uniques
00:54 au premier tour entre socialistes, communistes, écologistes et insoumis.
00:57 Quant à Gabriel Attal, silencieux depuis 48 heures, la dissolution l'a étonné.
01:02 Il l'a dit au député Renaissance ce matin, quelle place pour lui dans la campagne
01:06 et pour Emmanuel Macron qui doit reprendre la parole demain.
01:10 Les informés concentrés donc ce soir encore sur les répliques et les suites du séisme de dimanche.
01:16 Cédric Clérin est là, rédacteur en chef de l'Humanité Magazine,
01:20 Jean-Sébastien Ferjou, fondateur et directeur d'Atlantico
01:23 et Stéphane Soumsek, directeur du département Opinion et Recherche Sociale d'Ipsos.
01:27 Bonsoir et bienvenue à tous.
01:28 Bonsoir.
01:29 Et je salue également Stéphane Vaniche. Bonsoir à vous.
01:33 Bonsoir.
01:34 Politologue, spécialiste du Rassemblement National, vous êtes chercheur à l'Université de Tel Aviv.
01:40 Alors, tout est parti du trésor de TF1, Éric Ciotti, président de LR. C'était tout à l'heure.
01:47 Nous avons besoin d'une alliance en restant nous-mêmes, en évitant le danger des insoumis
01:53 qui demain pourraient avoir une majorité à l'Assemblée Nationale.
01:56 Donc il faut une alliance, c'est le sens de la Ve République.
01:59 Une alliance avec qui, Éric Ciotti ?
02:01 Une alliance avec Marine Le Pen, clairement, c'est ce que vous nous annoncez.
02:04 Une alliance avec le Rassemblement National, avec ses candidats.
02:08 Alors, le torrent d'indignation est immédiat, notamment, mais pas seulement,
02:13 chez les cadres LR, notamment Bruno Retailleau, le patron des sénateurs Les Républicains,
02:19 qui était hier et il a raconté ça en conférence de presse, dans le bureau de Gérard Larcher,
02:22 vers 17h30, avec Éric Ciotti, avec également François-Xavier Bélami et Annie Gennevard.
02:27 Et Éric Ciotti ne lui a rien dit.
02:30 Et il a menti.
02:32 Il a donc menti. Il nous a menti.
02:35 Dans un seul but.
02:36 Un but sans doute personnel vis-à-vis de Nice,
02:40 mais aussi dans un but qui était de nous placer dans une situation telle
02:45 qu'on ne puisse pas se retourner parce qu'on a des candidats qui vont partir au front
02:48 et que le dépôt de candidature est dans quelques jours.
02:53 Voilà, alors, troisième témoignage et on en parle tous ensemble.
02:56 Une ministre très en colère, c'est Catherine Vautrin, la ministre du Travail et de la Santé,
03:00 qui s'interroge même, vous allez l'entendre, sur les motivations d'Éric Ciotti.
03:05 Quand on est dans un parti héritier du général de Gaulle, héritier de Jacques Chirac,
03:10 que depuis 2002, depuis 22 ans, ce parti a toujours dit la nécessité qu'il y avait
03:19 d'être sur nos fondamentaux.
03:21 On a la croix de Lorraine entre les Le Pen et nous.
03:24 Et il vient d'écraser tout cela.
03:26 C'est-à-dire qu'il y a incontestablement probablement un sauf qui peut,
03:30 mais derrière, ça semble être plus grave que ça.
03:33 C'est-à-dire qu'il y a un sujet d'idées.
03:35 Et je ne suis absolument pas certaine, et d'ailleurs il suffit de voir les réactions,
03:40 personne ne peut accepter ces idées.
03:42 Et très concrètement, il est en train de tuer ceux qui restaient des Républicains.
03:47 Stéphane Vanille, je me tourne vers vous, peut-être pour commencer.
03:49 Éric Ciotti est en train de tuer les Républicains, le RN a tué les Républicains.
03:55 Comment vous voyez les choses ?
03:56 Historiquement, toute alliance entre la droite républicaine et le Front National
04:01 ou le RN maintenant, fait disparaître la droite républicaine.
04:04 Ça s'est vu dans les bouches de roue dans les années 90,
04:06 avant que Jacques Chirac réagisse en 2000.
04:09 On avait quand même pas mal d'alliances et on s'aperçait qu'au bout de quelques années,
04:13 il ne restait plus que le Front National.
04:15 Donc faire ce genre de démarche, au-delà de toute problématique de valeur,
04:18 faire ce genre de démarche, rien qu'en mécanique électorale,
04:21 c'est perdre ses électeurs, perdre son âme,
04:24 perdre son identité et donc tout simplement disparaître.
04:26 Donc à court terme, dans la tambouille électorale,
04:29 on peut sauver quelques députés en effet.
04:31 À moyen terme, c'est la disparition pure et simple des Républicains,
04:34 tout simplement parce que c'est maintenant un parti fragilisé.
04:37 Et donc je ne pense pas que cela ferait fausse bonne idée,
04:41 même au-delà de la problématique de fond, rien qu'en terme électoral.
04:44 Jean-Sébastien Ferrage, vous savez la mort des Républicains ?
04:47 En tout cas, oui, on voit mal comment le parti pourrait survivre à l'identique.
04:53 Il a l'air assez isolé quand même, Éric Ciotti, ils sont certains.
04:56 Bien sûr, tous les ténors du parti en l'État ont condamné l'initiative.
05:00 On ne sait pas d'ailleurs comment concrètement, techniquement, ça va se passer.
05:03 Je ne sais pas si les Républicains ne vont pas être obligés de se retrouver devant les tribunaux.
05:07 Bruno Retailleau l'évoquait, il n'y a pas le temps de se retourner.
05:09 Les candidatures doivent être déposées avant dimanche.
05:13 Il se trouve qu'Éric Ciotti ne peut pas être viré de la présidence du parti
05:16 par des instances parce que ça n'est pas prévu dans les statuts.
05:20 Mais la présidente de la Commission nationale d'investiture,
05:22 Michèle Tabarro, a dit qu'elle était contre cet accord.
05:25 Donc qui vont-ils investir ?
05:26 Des gens qui sont d'accord pour un accord avec le RN
05:29 ou des gens qui sont opposés à un accord avec le RN ?
05:32 On s'en souvient, d'autres partis y ont été confrontés.
05:34 Le Front National, à l'époque, quand Bruno Maigret était parti,
05:37 c'était devant les tribunaux que ça avait fini par se passer.
05:41 Après, moi, je ne comprends pas la logique d'Éric Ciotti
05:45 parce qu'il aurait pu négocier un véritable accord politique.
05:48 Après, on trouve que c'est une bonne ou une mauvaise idée, c'est une autre question.
05:51 Alors, vous allez préciser ?
05:52 C'est-à-dire qu'il fait la même chose qu'Édouard Philippe ou Gérald Darmanin
05:57 ou que Catherine Vautrin, c'est-à-dire qu'ils sont d'ailleurs les moins fondés
05:59 à donner des leçons de morale parce que ce sont des gens qui se sont vendus
06:02 pour un plat de lentilles, pour leur destin personnel,
06:04 sans rien négocier avec Emmanuel Macron.
06:06 François Bayrou...
06:07 Il ne présidait pas aux commandes du parti.
06:08 François Bayrou, quand il a...
06:10 Oui, oui, je suis d'accord avec vous.
06:11 Je suis d'accord avec vous.
06:12 François Bayrou, quand il avait négocié un accord avec Emmanuel Macron,
06:15 il avait négocié un vrai accord politique.
06:17 On savait combien il y avait d'investiture, il y avait un contenu politique.
06:21 Là, Éric Ciotti, il arrive, la bouche en chœur,
06:23 il n'explique même pas quel est le contenu de cet accord.
06:25 Il y a combien d'investiture possible partagée avec le Rassemblement national,
06:29 quel est le contenu politique de cet accord.
06:30 Encore une fois, s'il l'avait fait comme un vrai accord politique,
06:34 on peut penser que c'est une bonne ou une mauvaise idée pour les Républicains,
06:36 mais au moins, il y aurait eu une forme de légitimité démocratique.
06:39 Là, il n'y en a pas.
06:40 Comme je vous disais, il fait la même chose que des gens
06:42 qui ont finalement fracassé la vie politique française
06:44 en se vendant pour des plats de lentilles, pour leur destin personnel,
06:47 sans rien avoir négocié, ni avec Emmanuel Macron, ni avec personne.
06:51 Stéphane Zoumseg,
06:53 parmi les commentaires indignés,
06:55 notamment à droite, mais pas que,
06:57 Gérald Darmanin qui fait le parallèle avec les accords de Munich.
07:01 1938, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie,
07:03 donc Hitler, Daladier, Chamberlain, Mussolini
07:05 qui scellent la mort de la Tchécoslovaquie.
07:07 Enfin, le parallèle vous semble adapté, on va dire.
07:11 - Les paroles sont très dures.
07:12 Adapté ou pas, je ne sais pas,
07:13 chacun peut forger sa propre opinion.
07:16 Ce qui est sûr, c'est que les références au passé,
07:19 quand on veut taper sur le Rassemblement national ou sur la droite la plus radicale,
07:22 et donc sur Éric Ciotti qui est en passe de rejoindre d'une façon ou d'une autre le Rassemblement national,
07:26 ça ne fonctionne pas.
07:28 Expliquer que les députés du RN, il y a quelques mois,
07:30 sont les amis de Vladimir Poutine,
07:32 ça ne fonctionne pas.
07:33 Parler de la Seconde Guerre mondiale, ça ne fonctionne pas.
07:35 Parler de l'Algérie française, ça ne fonctionne pas.
07:36 - Vous voulez dire que ça ne fonctionne pas dans les urnes ?
07:37 - Ça ne fonctionne pas dans les urnes.
07:38 - Ça ne fait pas peur ?
07:39 - Les Français savent faire la part des choses.
07:41 On pense ce que l'on veut du Rassemblement national,
07:43 mais faire un parallèle entre le fascisme et le nazisme
07:45 et un parti d'extrême droite,
07:46 parce qu'on parle quand même des accords de Munich,
07:47 parce qu'on parle quand même d'Adolf Hitler.
07:49 On va un peu trop loin.
07:52 Quand je dis ça, juste en termes de crédibilité de l'argument.
07:55 Chacun est libre de ses propos, évidemment.
07:57 Mais tout ça, à chaque fois,
08:00 constitue des erreurs de communication,
08:01 et notamment de la part de la Macronie.
08:03 Ça fait des mois qu'ils n'ont cessé de stigmatiser le RN
08:06 sur des données mémorielles,
08:08 sur le passé, sur le fascisme,
08:10 sur Vladimir Poutine pour parler d'événements plus récents.
08:13 Ça ne fonctionne jamais.
08:15 Les Français ne veulent pas qu'on leur parle de Vladimir Poutine
08:17 ou des accords de Munich.
08:18 - Il n'y a plus d'une majorité de Français.
08:20 - Si la Macronie a des opinions
08:24 pour démolir l'image du Rassemblement national,
08:26 qu'elle le fasse, c'est ce que nous disent les Français,
08:29 qu'elle le fasse sur des éléments concrets
08:30 de leur programme ou de leur personnalité,
08:32 mais pas sur des formules un peu toutes faites à l'emporte-pièce
08:35 qu'on entendait du temps de Jean-Marie Le Pen, certes,
08:36 et pour des raisons qui, là,
08:38 étaient autrement plus justifiées, mais plus aujourd'hui.
08:39 - Et surtout, juste d'un mot,
08:41 il y a plus de 50% des Français qui pensent que le RN
08:44 n'est pas une menace pour la démocratie.
08:45 Donc, je vous rejoins, on peut en penser ce qu'on veut.
08:47 Moi, je trouve que c'est totalement ridicule,
08:49 même grotesque comme parallèle.
08:51 Mais quoi qu'il en soit, ça n'est pas efficace
08:53 parce que les Français, tout simplement, n'en croient plus.
08:55 - Alors, Cédric Clerin, on vous donne la parole
08:56 juste après le Fil-Info, puisqu'il est 20h11.
08:58 Sophie Tussaud.
08:59 - Les Républicains au bord de l'implosion,
09:03 deux jours après la dissolution de l'Assemblée nationale.
09:06 Éric Ciotti, le président du parti,
09:07 défend un accord entre LR et le RN
09:10 pour préserver un groupe puissant à l'Assemblée,
09:13 et plusieurs ténors du parti réclament sa démission.
09:16 Pas d'alliance au sein même de l'extrême droite,
09:19 revirement du RN,
09:21 qui ne souhaite aucune association directe ou indirecte avec Éric Zemmour.
09:24 Marion Maréchal regrette une décision soudaine et contradictoire.
09:28 Et quel que soit le résultat des législatives anticipées,
09:31 Emmanuel Macron exclut de démissionner,
09:34 annonce du président dans un entretien au Figaro Magazine.
09:36 Un incendie est en cours dans le Var,
09:39 près de Ville d'Auban, dans le Massif des Morts,
09:41 depuis 15h, cet après-midi.
09:43 Les flammes attisées par un vent violent
09:45 ont déjà parcouru 200 hectares de forêt.
09:49 Aucune victime n'est à déplorer, selon les pompiers.
09:52 Une mauvaise nouvelle pour Joe Biden.
09:54 En pleine campagne pour la présidentielle,
09:57 son fils Hunter Biden est reconnu coupable
10:00 par un tribunal pénal fédéral de détention illégale d'armes à feu.
10:03 En 2018, le président américain va se rendre dès aujourd'hui
10:07 dans le Delaware, où a été jugé son fils.
10:10 France Info
10:12 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
10:18 En compagnie ce soir de Jean-Sébastien Ferjou d'Atlantico,
10:22 Stéphane Zoumsek d'Ipsos, Cédric Clerin est là pour l'Humanité Magazine,
10:26 Stéphane Vaniche, le politologue spécialiste du Rassemblement National,
10:29 Cédric Clerin, mort des Républicains,
10:32 et puis ce parallèle sur Munich,
10:35 vous semble-t-il, c'est intéressant ce que disait Stéphane Zoumsek,
10:37 c'est en tout cas des arguments qui n'ont pas l'air de fonctionner auprès des électeurs,
10:40 mais est-ce qu'il vous semble approprié ?
10:42 - Même si ce n'est pas d'une grande efficacité,
10:45 on n'est pas obligé d'être amnésique, et en l'occurrence,
10:47 pour regarder la portée du geste d'Éric Ciotti,
10:49 il n'est pas inintéressant d'en venir dans l'histoire,
10:50 parce que ça a été dit par Catherine Vautrin,
10:52 il y a la croix de Lorraine entre les Républicains et le Rassemblement National,
10:58 c'est qu'effectivement, un parti qui prend ses racines,
11:00 c'est De Gaulle-Pétain, De Gaulle-OAS,
11:04 c'est ensuite Chirac qui a toujours gardé ce fil conducteur dans sa filiation gaulliste.
11:12 Aujourd'hui, c'est rompre avec cette histoire-là, qui vient de très loin,
11:16 que choisit Éric Ciotti de la pire des manières,
11:18 puisque ce n'est pas une décision collective des Républicains de changer,
11:22 de rompre avec cette histoire, c'est effectivement presque un hold-up,
11:25 une prise en otage du parti.
11:28 Éric Ciotti se sert de sa position de président du parti,
11:31 pour rompre avec une histoire assez longue,
11:33 et pour essayer de casser une digue qui existe depuis 80 ans
11:37 entre l'égaulliste et l'extrême droite.
11:42 Donc c'est quand même assez fou pour des motivations qu'on peut imaginer personnelles,
11:49 puisque Anis risque d'être en danger sur son siège,
11:53 même s'il y a des compatibilités idéologiques entre Éric Ciotti et le Rassemblement National.
11:56 Pour le coup, les motivations personnelles, Bruno Retailleau le dit très clairement,
12:01 Catherine Vautrin l'évoque aussi,
12:03 il y a un clair soupçon sur ces motivations personnelles.
12:07 Mais ça dépasse les motivations personnelles malgré tout.
12:10 Il y a une vraie tendance chez une partie des Républicains à souhaiter.
12:14 Moi je pense que ça n'a aucun sens de remonter à une histoire hantée d'Eluvienne,
12:18 parce que sinon on peut le faire aussi pour l'Union Populaire.
12:21 On peut aussi rappeler au Parti Communiste son passé, son étude dans la Deuxième Guerre Mondiale.
12:26 Je voudrais l'avis de Stéphane Vaniche là-dessus.
12:28 Cédric Clarin disait 80 ans,
12:31 Catherine Vautrin revenait sur les 20 quelques années depuis Chirac et Lédigue,
12:36 qui ont souvent été évoquées par Jacques Chirac.
12:39 Il y a une trahison pour vous Stéphane Vaniche ?
12:43 Il y a deux choses.
12:44 Il y a une trahison historique en effet,
12:45 parce que la filiation gaulliste c'est la droite républicaine et c'est la droite de la Résistance.
12:50 Donc par rapport à l'extrême droite et par rapport à l'histoire du Front National,
12:53 même s'il a beaucoup évolué,
12:55 on est quand même dans des filiations historiques, politiques,
12:59 où de gros il était toujours en confrontation avec l'extrême droite française.
13:03 La deuxième chose c'est les électeurs,
13:05 parce que je pense qu'Éric Soti a beaucoup oublié ce genre de détails,
13:08 si je peux me permettre,
13:09 c'est que les électeurs LR ne votent pas Ration Nationale
13:13 parce qu'ils ne sont pas d'accord avec le programme du Ration National,
13:15 ils ne sont pas d'accord avec les valeurs du Ration National.
13:18 Le point commun c'est le problème de l'autorité et de la sécurité.
13:21 Mais autrement sur tout ce qui est économique,
13:23 sur tout ce qui est le rapport à l'Union Européenne,
13:26 tout ce qui est par rapport aux frontières,
13:27 les électeurs des Républicains sont des libéraux,
13:32 ils sont plus proches à la limite de Macron que de Marine Le Pen
13:37 qui lui a un programme plutôt proche de la LFI.
13:39 Donc si vous voulez, on n'est pas…
13:41 sur le fond il y a d'abord l'histoire,
13:43 mais aussi sur le fond il n'y a pas d'accord entre les électeurs,
13:47 ce que pense ce que doit être la France dans l'Europe
13:49 et ce que doit être la France en termes de valeurs,
13:51 et d'un côté ce que pense Marine Le Pen.
13:54 Donc je ne pense pas en plus qu'électoralement ça soit très efficace.
13:57 C'est-à-dire qu'on voit bien que là il y a une espèce de course en avant en effet de Ciotti,
14:01 avec aussi derrière, il ne faut pas oublier,
14:04 comment dire, j'ai un corpus idéologique de sa part très personnel,
14:07 parce que ce n'est pas la majorité du parti, ça se voit très bien aujourd'hui,
14:10 mais Ciotti a toujours été, je dirais, FN compatible.
14:13 Et du coup là on a l'impression que c'est peut-être le moment
14:16 de faire une espèce de coup d'État interne républicain pour faire la rétaillance.
14:19 Il a été élu en 2022 président de l'ELR,
14:23 42,7% des voix,
14:25 devant Bruno Retailleau précisément, dont on sentait l'amertume,
14:28 34%, il y avait Rollin-Pradié à l'époque, 22%.
14:31 C'est aussi... Lui dit que les militants sont majoritairement avec lui,
14:36 Stéphane Zuttey.
14:37 - Il y a deux choses, il ne faut pas confondre les militants et les sympathisants.
14:39 Les sympathisants c'est les français qui ne sont pas membres du parti,
14:42 et qui évidemment poussent de plus en plus vers la droite.
14:44 Les militants, ils ont un passé un peu plus...
14:46 - Mais quand on lui dit "les militants, le parti ne veut pas de ça", il met...
14:49 - C'est un vrai pari pour lui, parce qu'on le comprend bien aussi,
14:51 et c'est ça qui est singulier dans ce qui s'est passé aujourd'hui,
14:53 c'est quand même un "pooch",
14:54 parler de coup d'État, mais c'est la même chose,
14:55 un "pooch" organisé par le président d'un parti.
14:58 En général, ce n'est pas comme ça que ça se passe.
15:00 C'est une minorité, ce sont des gens qui ne sont pas au pouvoir d'une organisation,
15:02 qui font un "pooch". Là, il y a un vrai "hold up" sur le parti,
15:05 mais en plus, le pari d'Éric Ciotti, parce que là,
15:07 on voit bien cette levée de bouclier de tous les classiques de ce parti,
15:10 il faut qu'il parte, c'est inacceptable,
15:12 mais il y a des statuts qui nous disent qu'Éric Ciotti a décidé
15:15 de sacrifier son poste,
15:18 et il est tout à fait possible, et ce sera encore plus des structures pour le parti,
15:20 qui est déjà, depuis ce midi, dans une situation catastrophique,
15:23 à quelques semaines des élections,
15:25 qui nous dit qu'Éric Ciotti ne veut pas garder le contrôle du parti en jouant la base.
15:28 - Mais il veut garder le contrôle du parti !
15:30 - Vous imaginez que tout ça va être feuilletonné,
15:32 pendant des semaines, ça va peut-être se finir devant les tribunaux.
15:35 - C'est ce que disait Jean-François Bastien-Piageau.
15:37 - Absolument, le parti est dans une situation catastrophique,
15:40 et le vrai étalon dans les jours qui viennent sera
15:43 finalement le nombre de députés, il y a 61 députés,
15:46 et quand on regarde, combien vont le suivre ?
15:51 - On a une idée du rapport de force,
15:53 a priori, ça ne veut pas forcément dire que ça se passera comme ça,
15:57 du point de vue des députés, mais en gros, il y a une dizaine de députés
15:59 sur les 61 députés à l'Assemblée nationale,
16:01 qui pourraient être sur la ligne d'Éric Ciotti.
16:04 Les autres n'ont pas besoin des voix du RN pour être réélus,
16:07 parce que LR est devenu un peu ce qu'est le parti communiste,
16:09 c'est-à-dire très fort dans ses bastions, et relativement inexistant ailleurs.
16:13 Mais ceux qui sont élus, finalement, ils sont dans des circonscriptions
16:16 où ils seront vraisemblablement réélus.
16:18 On peut même imaginer que LR, indépendamment de cet accord-là,
16:22 ait gagné des nouveaux députés, parce que vous avez remarqué
16:24 que LR est repassé devant Renaissance dans l'Ouest parisien, par exemple,
16:27 dans les Hauts-de-Seine, dans des quartiers des circonscriptions
16:30 plus bourgeoises, comme on dit, et donc on pourrait imaginer,
16:32 par exemple, dans des duels ou dans des triangulaires,
16:35 que LR recueille une partie des voix Renaissance,
16:38 y compris des lecteurs macronistes déçus qui ne comprennent pas
16:41 la décision d'Emmanuel Macron d'avoir dissous l'Assemblée nationale,
16:44 et que LR aurait pu, justement, bénéficier de reports de voix de gauche
16:47 et du centre face au Rassemblement national.
16:49 Donc, ce qu'a fait Éric Ciotti, là, ça n'a pas de rationalité électorale,
16:54 ça pourrait avoir une rationalité politique, encore une fois,
16:56 s'il avait soumis à ses militants, s'il avait respecté les processus
16:59 internes du parti, parce que quand il s'est fait élire,
17:02 il ne s'est pas fait élire à la tête des rassemblements
17:05 sur un programme de rassemblement avec le Rassemblement national.
17:08 Et M. Vaniche le disait, ce sont des cultures politiques
17:10 que moi, je ne remonte pas à 80 ans, il n'y a pas besoin d'aller chercher
17:13 aussi loin, parce que je pense que ces références-là n'intéressent plus
17:15 les Français, qu'elles n'intéressent d'ailleurs pas spécialement
17:17 les électeurs LR. Mais sur des questions économiques,
17:21 sur des questions sociétales, ce ne sont pas les mêmes lignes politiques.
17:25 Alors après, il y a une sensibilité qui pense que le prix à payer
17:28 pour avoir la maîtrise de l'immigration, c'est peut-être
17:30 le Rassemblement national.
17:31 Ce n'est pas tous les électeurs de droite, loin de là.
17:33 Stéphane Vaniche, je voyais que vous vouliez réagir.
17:36 Oui, il faut faire attention sur la présidence.
17:38 La présidence de l'Républicain, c'est fragile,
17:40 il faut couper et éloquer en sable quelque chose.
17:43 C'est-à-dire qu'on pourrait très bien imaginer une réunion interne
17:46 à l'aide de la direction, où Ceciotty ne tiendrait pas
17:49 comme ce qui s'est passé pour Jean-François Copé,
17:52 même si c'est pour des raisons qu'on connaît maintenant injustes.
17:54 Mais à l'époque, il n'a pas pu rester et on n'a pas demandé l'avis
17:57 ni aux militants, ni au Parlement du parti.
18:00 Donc, il faut faire attention.
18:02 C'était démis de même, c'est très différent.
18:04 Il s'était démis de même juridiquement, je vous assure,
18:06 en regardant les statuts des Républicains.
18:08 Rien ne force Eric Ceciotty à partir, s'il ne veut pas partir.
18:11 Mais rien ne force Céciotty à couper non plus,
18:12 mais à un moment donné, ça devient intenable en interne.
18:14 Donc, il faut faire attention.
18:16 Moi, je n'irai pas aussi vite et je ne suis pas sûr
18:18 que ça se passe dans les tribunaux.
18:19 Il faut voir la prochaine réunion, si elle existe,
18:22 la prochaine réunion interne de la direction.
18:25 On va voir comment ça se passe.
18:26 Parce que, comment dirais-je,
18:29 on est dans un système bonapartiste chez les Républicains,
18:31 où le chef est là pour cheffer, comme dirait Chirac.
18:34 Et si le chef est désavoué par tout le monde,
18:36 c'est très compliqué de se maintenir.
18:38 Et donc, on va voir ce qui se passe.
18:39 Moi, je ne suis pas aussi sûr que Céciotty puisse résister
18:42 à toutes ses oppositions internes.
18:46 Il n'y a personne, à part les jeunes Républicains.
18:48 Il y a cinq jours à tenir,
18:50 parce qu'il ne faut pas sous-estimer cet aspect-là.
18:53 Ça se passe dans un délai extrêmement raccourci.
18:55 Les candidatures doivent être déposées avant.
18:58 Et qui déclenche l'argent, justement ?
19:00 Enfin, je vous assure, c'est une question juridique
19:02 qui est extrêmement complexe.
19:03 À ce stade, c'est du côté du RN qu'arrivent les annonces.
19:05 Jordan Bardella qui annonce à l'instant
19:07 un accord entre les deux parties
19:09 pour plusieurs dizaines de députés LR,
19:11 investis ou soutenus.
19:14 On va détailler ça après le Fil info de 20h20 de Sophie Tussaud.
19:17 Les discussions à l'extrême droite n'ont rien donné.
19:22 Il n'y aura pas d'alliance entre Reconquête
19:24 et le Rassemblement national.
19:26 Jordan Bardella ne souhaite aucune association
19:29 directe ou indirecte avec Éric Zemmour.
19:32 Dans le camp des Républicains,
19:33 c'est la stupeur dans certaines circonscriptions.
19:36 Il n'y aura pas de candidat RN face à de candidats LR,
19:39 annonce Derek Ciotti, le président du parti,
19:41 qui prône une alliance avec le Rassemblement national
19:44 pour David Lysnard, le maire de Cannes.
19:46 C'est une décision personnelle qui n'engage pas le parti.
19:50 De nombreuses manifestations vont se tenir ce week-end
19:52 contre l'extrême droite,
19:53 à l'appel de cinq organisations syndicales
19:55 et des partis de gauche.
19:56 Ce soir, des syndicats de cheminots
19:58 appellent à se joindre au défilé
20:00 pour s'opposer à ce qu'ils qualifient
20:02 d'ennemis du monde du travail.
20:04 Gabriel Attal sera candidat dans sa circonscription.
20:07 Dans les Hauts-de-Seine, d'autres membres
20:09 ou anciens membres du gouvernement
20:11 sont également candidats,
20:12 comme Elisabeth Borne dans le Calvado,
20:14 Cédouard Philippe, maire du Havre en Seine-Maritime
20:18 et Gérald Darmanin dans le Nord.
20:20 Après les élections européennes
20:22 et l'arrivée en tête de l'extrême droite,
20:23 l'Autriche organisera également des législatives.
20:26 Le scrutin se tiendra le 29 septembre prochain.
20:30 France Info
20:32 20h21, France Info, les informés, Bérangère Bonte.
20:38 En compagnie ce soir de Stéphane Zumsteig d'Ipsos,
20:42 Jean-Sébastien Ferjoux d'Atlantico,
20:44 Cédric Lerrain de l'Humanité Magazine
20:46 et Stéphane Vaniche, le polytérologue spécialiste
20:49 du Rassemblement National.
20:51 Sur ces annonces de Jordan Bardella,
20:56 en fait, qui arrive côté RN avec un LR
21:00 qui va devoir gérer ça, on ne sait pas bien comment.
21:03 Oui, on continue dans l'UBS.
21:05 David Dissenaert qui dit ce soir,
21:07 on l'a entendu avec Sophie Tussaud,
21:09 que qui ne pourra pas rester.
21:12 Oui, parce que le RN annonce un accord
21:14 avec la présidence de LR.
21:16 Qu'est ce que ça veut dire ?
21:16 Ça n'existe pas un accord politique
21:18 avec la présidence d'un parti.
21:19 C'est avec un parti, donc il y a peut-être
21:21 un accord avec Eric Ciotti.
21:22 Mais d'ailleurs, de ce point de vue là,
21:24 c'est un certain raccord qui est une espèce de putsch
21:27 avec un homme qui décide de tout
21:28 pour un accord avec l'extrême droite.
21:30 Mais cela dit, après, il y a des statuts
21:31 et le parti politique LR, la structure,
21:34 elle existe encore.
21:35 Donc Eric Ciotti ne peut pas décider
21:36 en claquant des doigts que tel et tel candidat
21:40 vont pouvoir faire ce qu'il veut avec le logo LR.
21:42 - Qui ne maîtrise pas la commission des investisseurs.
21:44 - Qui ne maîtrise pas la commission des investisseurs.
21:46 Après, il y a tout un tas de choses.
21:47 C'est pour ça que c'est sans doute gravissime
21:49 pour la structure partisane qui est LR,
21:52 parce qu'il va rentrer dans une crise interne,
21:55 politique et concrète,
21:57 alors qu'il y a une organisation d'élection
22:00 que personne n'a vécue depuis des décennies,
22:02 c'est-à-dire organiser une élection législative
22:04 en très très peu de temps,
22:06 ce qui demande une logistique,
22:08 des discussions internes
22:09 et des logistiques très très concrètes.
22:11 Et là, LR, on ne sait pas trop comment ils vont s'en sortir.
22:12 - Techniquement, il ne peut pas être sorti,
22:14 Eric Ciotti, rapidement par un conseil,
22:18 un bureau exécutif de crise.
22:20 Est-ce que quelqu'un a la réponse ?
22:22 - Il me semble que le constat,
22:23 pour en avoir parlé avec des gens chez LR aujourd'hui,
22:25 la réponse était plutôt non, à court terme.
22:28 Et comme je vous le disais, la pression politique,
22:30 oui, parce que Jean-François Copé ou Laurent Wauquiez,
22:33 ils se sont démis d'eux-mêmes
22:34 parce que la pression politique était trop forte.
22:36 Mais s'ils s'enferment dans une logique
22:37 à la foire à la mort, en quelque sorte,
22:39 juridiquement, je crois qu'ils n'ont pas les moyens
22:42 de le démettre, sauf à faire trancher
22:43 la question par les tribunaux.
22:44 Mais alors là, on rentre dans une logique.
22:46 Puis de toute façon, vous imaginez l'impact,
22:47 quoi qu'il en soit, l'impact produit sur les électeurs.
22:50 Quoi qu'il en soit, imaginez l'impact que ça aura désormais.
22:54 - Donc, catastrophe dans les urnes, de toute façon.
22:56 Stéphane Vaniche ?
22:57 - Peut-être pas, on va voir.
22:59 Il faut faire attention, on est au début de la péripétie,
23:01 au début de la campagne.
23:02 En revanche, c'est évident que ce qui va se passer
23:06 concrètement, c'est qu'il y a un certain nombre
23:07 de députés ou de candidats qui vont accepter l'accord
23:10 avec le Parlement national.
23:11 Ça s'était fait un petit peu la dernière fois,
23:13 d'ailleurs, mais de manière discrète.
23:15 Là, le problème, c'est que c'est Sioty qui est à la manœuvre,
23:18 le président qui est à la manœuvre.
23:18 Mais visiblement, l'ensemble des candidats républicains
23:21 vont se présenter sans accord contre le Front national,
23:24 contre la Ration nationale.
23:25 Et on va voir comment la campagne évolue.
23:27 Ceci dit, c'est évident qu'en interne,
23:29 ça va laisser de vrais dégâts.
23:30 Et je dirais que les Républicains n'avaient absolument pas besoin de ça
23:33 parce qu'on n'est pas à conviage avec 7-8% des voix.
23:38 Ce n'est pas extraordinaire pour un parti de gouvernement.
23:40 Et ceci dit, la culture des Républicains,
23:43 la culture de ce parti empêche de toute façon
23:46 une adhésion claire avec le parti frontiste.
23:51 Donc, Sioty va dans une impasse de toute façon.
23:54 Je ne pense pas qu'il puisse à terme rester.
23:55 Par contre, à les cinq jours,
23:57 c'est facile de ne pas faire de réunion pendant cinq jours.
23:59 Et donc, du coup, il va rester jusqu'à la manœuvre,
24:01 jusqu'à la déclaration des candidatures.
24:03 Vous imaginez quoi, cette législative ?
24:05 C'est-à-dire qu'on pourrait avoir à l'Assemblée nationale
24:07 des députés républicains opposés à une alliance
24:09 avec le Rassemblement national,
24:11 qui se considérait dans l'opposition
24:13 si tant est que le Rassemblement national est une majorité.
24:16 Des députés républicains alliés avec le Rassemblement national
24:19 et un groupe, une majorité même, sénatoriale,
24:22 parce que la majorité au Sénat, elle est quand même détenue
24:24 par les Républicains alliés au centriste,
24:26 qui seraient totalement opposés...
24:27 Ceux de l'Assemblée nationale,
24:28 qui ne voudront pas de cet accord,
24:32 d'une façon ou d'une autre, en sortir,
24:34 c'est autre chose de sénat.
24:36 Il faut bien se souvenir que ça n'est pas...
24:38 Nous, on le voit comme simplement une question d'étiquette.
24:40 Derrière les questions d'étiquette,
24:42 il y a des questions extrêmement concrètes.
24:43 On est d'accord.
24:44 Chaque voix qui se porte sur un parti
24:47 génère de l'argent pour le parti en question
24:49 pendant les cinq années qui suivent.
24:51 Donc, si vous votez LR, vous votez pour qui ?
24:54 Qui récupère l'argent en question ?
24:55 C'est ça la question.
24:56 Qui débloque l'argent de la campagne ?
24:58 Qui obtient les remboursements ?
25:01 Il faudra bien que ce soit départagé.
25:03 Ou alors, il faut que les Républicains
25:04 qui s'opposent à la posture d'Éric Ciotti
25:07 décident de partir sous une étiquette différente.
25:09 C'est comme ça que ça se passe pour vous, Stéphane Vaniss,
25:11 on va laisser répondre.
25:12 D'ailleurs, juste pour finir, c'est pour ça que Dave Gillesnard
25:14 a fait savoir aujourd'hui que lui était prêt
25:16 à donner des investitures au nom de Nouvelle Énergie,
25:19 son parti, j'imagine, pour tous les Républicains,
25:21 comme Édouard Philippe d'ailleurs l'a fait aussi.
25:23 On va laisser répondre Stéphane Vaniss.
25:26 Oui, il suffit de mettre la croix,
25:27 Républicains pour les candidats, pour les remboursements.
25:31 Ça, c'est pas, je dirais, plus compliqué
25:33 parce que les partis Républicains au-delà de Ciotti
25:35 continuent d'exister pour l'instant.
25:36 Donc, il n'y a pas de...
25:37 A mon avis, ce n'est pas le véritable enjeu.
25:38 Le véritable enjeu, à mon avis, politique,
25:40 c'est la majorité future.
25:41 C'est-à-dire qu'il n'est pas sûr
25:43 que le Front National ait une majorité absolue.
25:46 Ça, c'est dans les sondages, visiblement.
25:48 Et puis, la campagne ne se fait que commencer
25:50 et quand on va se rendre compte,
25:51 sceptique de la réalité du programme du Front National,
25:53 parce qu'on va commencer à se poser la question,
25:56 s'ils arrivent au pouvoir, qu'est-ce qu'ils vont faire réellement ?
25:58 On risque d'avoir quand même quelques pourcentages en moins.
26:01 Et du coup, il y a le problème du Front National,
26:02 et ça serait la pire des configurations
26:04 pour le Front National et pour, également,
26:06 sans doute, la République française,
26:08 c'est qu'il n'y ait pas de majorité à l'Assemblée nationale sortante.
26:12 Et c'est peut-être un des jeux de Mme Macron,
26:15 c'est-à-dire montrer que c'est ingouvernable
26:17 et donc on pourrait aussi recommencer une présidentielle plus tard.
26:20 Mais le problème du Front National,
26:22 c'est de trouver une alliance minimale
26:24 avec un certain nombre de députés,
26:25 même si ce n'est pas tout le groupe républicain,
26:27 pour pouvoir constituer une majorité
26:30 qui, en tout cas, ne pourrait pas se faire renverser
26:31 par un 49%.
26:33 C'est Van Zomzaak, juge, pour conclure sur les droits,
26:35 puis on parlera de la gauche.
26:37 - Des projections en siège, on n'en a pas encore.
26:40 Vous, chez Ipsos, vous n'en avez pas...
26:42 - Je pense qu'il ne faut pas en faire avant que l'offre réelle,
26:44 c'est-à-dire l'offre qui sera connue à part le dépôt des listes,
26:46 soit déposée.
26:48 Parce qu'interroger les gens sur étiquettes,
26:49 surtout avant, compte tenu de tout ce qui se passe tous les jours,
26:53 ce n'est pas totalement sérieux.
26:54 Il faut attendre d'avoir les vrais noms des vrais candidats
26:56 dans plus de 577 circonscriptions.
26:58 Juste pour finir sur la LR,
27:00 Éric Ciotti était en train de réaliser le vieux rêve
27:02 de Jean-Marie Le Pen de détruire la droite républicaine
27:04 et de parachever le travail entamé par Emmanuel Macron
27:07 depuis 2017 et sa première élection.
27:11 Je pense qu'il y a un vrai coup à jouer,
27:12 on n'en a pas parlé pour la Macronie aussi,
27:14 au sujet de l'avenir de certains de ses députés LR,
27:17 il y en a qui évidemment ne vont pas suivre le RN.
27:20 Ils sont dans des circonscriptions, notamment rurales,
27:22 qui parfois sont vraiment menacées
27:24 par une progression du RN.
27:27 Il y aurait un coup à jouer du côté de la Macronie
27:28 de ne pas leur présenter de candidats en face,
27:31 sans leur demander un soutien officiel
27:33 pour essayer de dégager une sorte de groupe de droite.
27:35 - Sans leur demander de s'engager à voter,
27:37 parce que c'est ce qu'a fait la Macronie en l'état,
27:38 de s'engager à voter les trois projets.
27:40 - Oui, mais sans fixer ces conditions-là,
27:43 mais au moins pour libérer,
27:45 pour essayer qu'un espace de droite républicaine
27:47 survive entre le RN et le RN.
27:48 - Non mais il survivra de toute façon,
27:50 la question c'est sous quel cadre.
27:51 - On poursuit là-dessus, parce qu'évidemment c'est passionnant.
27:54 La Macronie récupérera-t-elle effectivement quelques élus
27:59 qui viendraient gonfler de façon assez intéressante pour eux,
28:02 en tout cas le groupe ?
28:04 On verra ça après.
28:06 Point sur l'info et on remercie Stéphane Dapanich,
28:08 politologue spécialiste du RN.
28:10 Merci d'avoir été en ligne avec nous.
28:13 Le Point sur l'info.
28:14 Et bonsoir Edouard Marguier.
28:22 - Bonsoir Bérangère, bonsoir à tous.
28:23 Le président du RN revendique un accord avec les Républicains,
28:28 selon Jordan Bardella, sur France 2, invité du 20h.
28:32 Cet accord concerne plusieurs dizaines de députés LR,
28:36 investis ou soutenus.
28:38 Revendique, car cette alliance a été annoncée par Éric Ciotti
28:41 et elle est contestée au sein des Républicains.
28:44 La quasi-totalité des responsables du parti
28:46 demandent la démission du président des LR,
28:49 ce qu'Éric Ciotti refuse.
28:51 David Lissnard, maire Les Républicains de Cannes,
28:54 estime qu'Éric Ciotti ne pourra pas rester à la tête du parti.
28:58 Le président de l'Association des maires de France
29:01 dénonce une décision personnelle
29:03 qui n'engage pas la formation de droite.
29:06 De son côté, Gabriel Attal sort de son silence.
29:08 Il regrette ces tambouilles politiciennes
29:11 avant ses législatives,
29:12 qui seront selon lui les plus importantes pour les Français
29:15 pour leur avenir dans les prochains mois et les prochaines années.
29:19 Déclaration donc du Premier ministre,
29:21 la première depuis la cuisante défaite de son camp
29:23 aux européennes de dimanche
29:25 et la dissolution de l'Assemblée nationale au 20h de TF1.
29:28 Il confirme qu'il mènera la campagne pour le camp présidentiel.
29:32 Il reconnaît que la situation est difficile,
29:35 mais il veut continuer à agir.
29:37 Neuf morts désormais en Nouvelle-Calédonie.
29:40 Nouveau bilan des troubles qui secouent le territoire français.
29:42 Un homme a succombé à ses blessures
29:44 après avoir été blessé par balle par un gendarme le 29 mai dernier.
29:49 Une nouvelle saison de chasse à la baleine en Islande.
29:52 Le pays scandinave donne son feu vert pour cette année 2024
29:55 au seul balaignier encore en service dans ce pays
29:58 qui fait donc partie des trois au monde
30:01 à encore autoriser cette chasse controversée.
30:03 On parle de la gauche donc à présent avec Jean-Sébastien Ferjou
30:15 d'Atlantico, Cédric Clerin de l'Humanité Magazine,
30:18 Stéphane Zumsteig de Dipsos.
30:20 Alors on discute aujourd'hui des circonscriptions et du programme,
30:24 des investitures, disons pas de fumée blanche à ce stade,
30:26 ça va prendre peut-être quelques jours.
30:28 Mais les principaux partis donc LFI, PS, Ecologistes, PCF,
30:32 mais aussi Place Publique, Génération,
30:36 sont tombés d'accord hier soir pour un front populaire
30:38 et des candidatures uniques dès le premier tour.
30:41 Raphaël Glucksmann a posé quelques conditions hier,
30:43 on en parlait ici sur France 2,
30:45 qui amènent certains à s'interroger sur cette unité.
30:47 Est-elle juste de façade ?
30:49 Question posée ce matin sur France Info à Manon Aubry.
30:53 Raphaël Glucksmann a pris un certain nombre d'initiatives individuelles
30:56 comme le fait de proposer Laurent Berger au poste de Premier ministre.
31:01 Il se trouve que l'accord qui a été signé hier soir
31:05 a été signé par l'ensemble des forces politiques de gauche,
31:07 y compris Place Publique, le mouvement politique
31:10 dont Raphaël Glucksmann est le représentant.
31:12 De nouveau, ce qui nous unit est mille fois plus fort que ce qui nous divise.
31:16 Et donc oui, nous allons y arriver à porter un message commun.
31:20 Nous allons vous présenter dans les prochaines heures
31:22 un programme de gouvernement qui va notamment traiter des 100 premiers jours
31:27 face aux urgences sociales, démocratiques et écologiques,
31:31 ce que nous allons mettre sur la table pour les 100 premiers jours.
31:34 Cédric Klein, c'est une alliance qui interroge,
31:36 compte tenu notamment des dissensions très vives
31:38 qui sont apparues ces derniers mois à gauche.
31:42 C'est une, quand on dit unité de façade ou pas, vous dites ?
31:47 Non, alors déjà, il faut voir le contexte.
31:50 Parlons de parler encore d'histoire,
31:53 mais l'intitulé Front populaire a un sens.
31:56 Ça fait référence à une alliance de gauche dans les années 30
32:00 face à la montée du fascisme qui n'avait rien d'évident à l'époque.
32:03 Il y avait deux forces politiques à gauche,
32:04 qui étaient le Parti Socialiste et le Parti Communiste,
32:06 où c'était très, très sévère entre les deux.
32:09 Ce n'était pas que des mots sur des plateaux feutrés,
32:12 ce qui se passait entre ces forces politiques à l'époque.
32:14 Et ils se sont unis contre la montée du fascisme.
32:18 Après le défi des ligues en février 34, c'est là que ça a commencé.
32:22 Donc c'est à ça que ça fait référence.
32:24 Donc il y a beaucoup de choses sur les débats,
32:26 les petits débats qui pouvaient y avoir,
32:28 qui pouvaient avoir lieu il y a quelques mois,
32:29 qui n'ont pas beaucoup de sens au regard de ça.
32:32 Et dans l'histoire de la gauche,
32:34 la possible arrivée de l'extrême droite au pouvoir
32:36 est un ferment très important d'unité.
32:40 Et il y a beaucoup de choses qui deviennent accessoires.
32:43 C'est d'ailleurs là qu'on voit le décalage entre
32:46 les organisations politiques de gauche qui ont cette culture-là
32:49 et où ils abandonnent rapidement les chicaneries.
32:54 Et Raphaël Luxmann, qui lui a une autre histoire.
32:56 - C'est quoi les chicaneries ?
32:57 Ces derniers mois, pour vous, c'est des chicaneries ?
33:00 - Ce qui s'est passé pendant les européennes,
33:01 il y a de l'ordre du désaccord politique qui existe réellement.
33:04 - On va remonter un peu avant les européennes quand même.
33:06 Et objectivement, il y a eu des prises de bec
33:10 de fond et de forme extrêmement violentes.
33:12 - Oui, bien sûr.
33:13 - Oui, de forme extrêmement violente.
33:16 Oui, de fond, il y a des divergences,
33:17 parce que là, on parle de quatre forces politiques de gauche plus d'autres.
33:21 Il n'y a pas qu'un seul parti à gauche.
33:23 Il y a des sensibilités différentes.
33:24 On sait qu'il y a aussi historiquement des gauches différentes.
33:28 Mais dans des moments comme ça,
33:29 quand l'extrême droite peut arriver au pouvoir,
33:31 et là, ça devient extrêmement concret,
33:33 il y a un esprit de rassemblement qui est tout de suite prégnant.
33:38 Et c'est pour ça que le calcul d'Emmanuel Macron,
33:41 sans doute que la gauche ne puisse pas se rassembler
33:45 après les débats de ces derniers temps,
33:46 était une méconnaissance de ce qu'est la gauche, de son histoire
33:49 et de ce qu'elle fait dans ce genre de situation.
33:50 - Stéphane Zoumseg, cette unité, elle est...
33:55 Comment vous la qualifiez ? Crédible ?
33:57 - C'est une unité de façade qui est temporaire.
34:01 Personne n'est dupe, y compris au sein de l'électorat.
34:03 Mais j'ai envie de dire, à court terme, avec ces trois semaines de campagne,
34:05 peu importe. L'objectif pour les quatre principales formations de gauche,
34:09 c'est d'obtenir le plus de députés possible.
34:13 Et ça, c'est totalement envisageable.
34:14 Je ne dis pas que la gauche va gagner les élections législatives,
34:16 mais on peut, à ce tout début de campagne,
34:20 parier pour l'instant, ça peut évoluer,
34:21 sur un effondrement du Bloc central, on en parlera tout à l'heure,
34:24 mais au profit du Rassemblement national, bien sûr,
34:26 qui ne part que de 88 sièges et qui va progresser énormément,
34:29 mais aussi de la gauche.
34:31 Il y a toute une partie des gens qui vont se dire, finalement,
34:33 ça vaut le coup, vous le disiez, l'antifascisme, c'est quelque chose
34:36 peut-être de suranné pour certaines personnes,
34:37 mais qui continuent à mobiliser, notamment une partie de la jeunesse.
34:41 Et quand on regarde dans le détail les circonscriptions,
34:43 il y a plein de circonscriptions qui, aujourd'hui,
34:46 sont aux mains de la Macronie,
34:48 où la Macronie va être éliminée dès le premier tour.
34:50 Et on va se retrouver avec des duels gauche-RN.
34:52 L'antifascisme et le rejet du Bloc central, pour vous,
34:54 prennent le pas sur les désaccords au sein de la gauche.
34:58 Ils n'ont pas le temps de se mettre d'accord.
35:00 Je ne pense pas que leur électorat attende, aujourd'hui,
35:02 un accord de gouvernement, parce que les gens qui vont voter
35:05 pour la gauche dans trois semaines ne voteront pas forcément,
35:08 en espérant donner le pouvoir à la gauche, ils sont assez réalistes.
35:11 Je rappelle que les quatre principales listes n'ont obtenu
35:13 que 31,5% dimanche dernier.
35:15 Ce n'est pas beaucoup.
35:16 C'est moins d'un tiers des Français qui se sont positionnés
35:18 sur une liste politique.
35:20 - Ce qui est autant que le rassemblement...
35:21 - Mais justement... - Mais à quatre.
35:23 - Voilà, ça n'était pas un Bloc uni.
35:25 - Ce n'était pas un Bloc uni, mais...
35:26 - Est-ce que les 30 et quelques...
35:28 - Il y aura des pertes aussi, compte tenu de...
35:30 - Mais non seulement...
35:32 - Un social-démocrate ne votera pas forcément
35:33 pour un candidat insoumis, comme un insoumis
35:35 de votre rapport, forcément, pour un ancien ministre.
35:37 - On a une idée de ça, c'est trop tôt.
35:38 - Non, c'est très compliqué, mais tout dépendra aussi
35:39 de la communication. - En 2022, ça va marcher.
35:41 - Mais cette année, enfin, non.
35:42 - Mais c'est passé des choses depuis 2022.
35:44 - Justement, c'est ça qui est fascinant,
35:45 c'est de voir à quel point certains...
35:47 - La gauche est arrivée à l'Assemblée de façon...
35:49 - Erranger, quand vous regardez la carte électorale,
35:52 Virginie Martin, qui est une politologue plutôt classée à gauche,
35:55 d'ailleurs, l'a fait pour Atlantico, d'autres l'ont fait aussi,
35:58 la gauche aurait eu à peu près le même nombre de députés,
36:01 parce que ce sont aussi des territoires,
36:02 c'est ce qu'il faut comprendre, ce sont aussi des sociologies,
36:04 il y a des circonscriptions qui sont structurellement favorables
36:06 aux écologies, et de toute façon, bien souvent,
36:09 les accords existent un peu en main.
36:10 Ça a été évoqué tout à l'heure à propos de la droite.
36:13 Donc là, on voit des gens qui sont prêts à se vendre
36:15 pour un plat d'antilles, parce que moi, je suis désolé,
36:16 je comprends que la lutte contre le fascisme reste une motivation,
36:20 mais précisément, c'est-à-dire que là, il y a une partie,
36:23 je prends soin de le préciser, même si eux ne le font jamais
36:26 à l'inverse, une partie de LFI, qui est tout simplement
36:29 dans une stratégie qui correspond exactement à ce que les fascistes
36:32 ont fait dans les années 30.
36:33 La brutalisation du débat public, Raphaël Glucksmann a eu raison
36:36 de le souligner, l'antisémitisme, les croix gammées sur les affiches
36:39 de Raphaël Glucksmann, les simulacres d'exécution
36:41 de personnalités...
36:43 - Vous connaissez Marceau-Dubé qui avait des croix gammées sur...
36:44 - Pardon, je vais...
36:45 - Pardon, vous l'étiez de gauche, qui met des croix gammées sur des affiches...
36:47 - C'est sur Éclat, vous allez répondre.
36:49 - Le complotisme de Jean-Luc Mélenchon visant à décrédibiliser
36:52 soit des institutions républicaines comme la police,
36:55 soit la légitimité des résultats.
36:56 - Jean-Luc Mélenchon n'est pas dans le désaccord,
36:58 et c'est sans doute le cœur du...
36:59 - Il n'est pas dans le désaccord, mais enfin, il est quand même,
37:01 c'est le cœur du sujet.
37:03 Donc vous aurez remarqué, comme moi d'ailleurs,
37:04 que mystérieusement, on n'entend plus Rima Hassan,
37:06 on entendait Rima Hassan tous les matins.
37:07 - Elle est candidate aux Européennes, quel rapport avec Rima Hassan ?
37:10 - Elle a disparu.
37:11 - Parce qu'elle est candidate aux Européennes,
37:12 elle a marqué l'initiative.
37:13 - Mais elle a disparu parce que précisément,
37:16 ils savent très bien que c'est devenu un repoussoir.
37:18 Donc non seulement, je vous dis que c'est se vendre,
37:20 c'est vraiment avoir, mais aucun état d'âme,
37:22 quand on entend la gauche qui a donné des leçons de morale
37:24 pendant des années à la droite,
37:25 la droite républicaine a eu l'honneur et la dignité
37:27 de respecter le cordon sanitaire.
37:28 On voit là que la gauche n'y est absolument pas,
37:31 n'en est absolument pas capable, dès qu'il s'agit de quelques-uns.
37:34 - De quoi parlez-vous ?
37:35 - Et par ailleurs, parce que c'est important,
37:38 et par ailleurs, pour finir, moi je peux vous garantir
37:39 qu'il y a des gens qui sortiront de l'abstention
37:41 pour aller voter contre cette alliance-là.
37:43 Parce que pour eux, Jean-Luc Mélenchon,
37:45 ou cette partie-là de la France insoumise,
37:48 c'est insoutenable.
37:49 Et ça, ce sont des électeurs que vous n'auriez pas
37:50 nécessairement eu s'il n'y avait pas eu cet accord-là.
37:52 - On en parle et on poursuit après le Fil info de 20h40.
37:56 Sophie Tussaud.
37:57 - Gabriel Attal sort de son silence.
38:01 Le Premier ministre assure ce soir que c'est lui
38:04 qui mènera la campagne pour la majorité.
38:06 Et il juge soudaine, voire brutale, la dissolution
38:10 par Emmanuel Macron de l'Assemblée nationale.
38:12 Jordan Bardella annonce un accord entre le RN et LR.
38:16 Plusieurs dizaines de députés LR seront investis
38:19 ou soutenus par le RN, annonce le président
38:21 du Rassemblement national, qui a écarté aujourd'hui
38:24 toute alliance avec le parti Reconquête d'Éric Zemmour.
38:28 Cette alliance entre le RN et LR provoque
38:31 une crise politique ouverte à droite.
38:32 Éric Ciotti prône un accord entre les deux partis
38:35 pour préserver un groupe puissant à l'Assemblée.
38:38 Sur France Info, Catherine Vautrin,
38:40 la ministre du Travail, a jugé que le président du LR
38:42 était en train de tuer ce qui restait des Républicains.
38:45 La Russie revendique la prise de deux nouvelles localités.
38:49 Dans l'Est de l'Ukraine, depuis l'Allemagne,
38:52 où il est en visite, Volodymyr Zelensky
38:54 a fait un parallèle avec le mur de Berlin
38:56 et a appelé à ce que son pays ne soit jamais divisé par la Russie.
39:09 En compagnie ce soir de Stéphane Zoumsek,
39:12 d'Ipso, Jean-Sébastien Ferjou, d'Atlantico,
39:14 Cédric Clerin de l'Humanité Magazine.
39:17 Je reviens juste d'un mot sur notre débat de première partie,
39:19 mais c'est comme si Gérald Darmanin
39:21 nous écoutait les informer en meeting ce soir à Alu1,
39:25 où il lance sa campagne pour ses législatives.
39:28 Il l'appelle, il propose de ne pas investir
39:29 de candidats Renaissance face aux députés LR
39:31 qui refusent l'alliance avec le RN.
39:34 C'était pour rebondir sur ce que nous disions tout à l'heure.
39:37 Alors, on revient à la gauche.
39:39 Cédric Clerin, vous vouliez réagir à ce que disait Jean-Sébastien Ferjou.
39:43 Oui, parce qu'on essaie d'établir des parallèles
39:45 depuis des mois qui n'ont aucun sens.
39:47 Le cordon sanitaire à gauche,
39:48 les forces qui s'unissent là,
39:50 dans le Front Populaire comme dans la NUPES,
39:52 sont des forces traditionnelles de la gauche.
39:55 Et comparer, puisque c'était ça en sous-main,
39:59 la France Insoumise et le RN,
40:00 comme on le fait depuis tout à l'heure,
40:01 c'est comparer un parti...
40:02 Il y a différentes voix vers l'ignominy.
40:04 C'est comparer un parti fondé par un ancien sénateur socialiste
40:07 à un parti dont les statuts ont été déposés
40:10 pour annoncer un papet de SNES.
40:11 Donc ça n'a pas de sens.
40:13 - M. Doriaud n'avait pas été dit dans les parlementaires.
40:14 - Mais ça n'a aucun sens.
40:15 - M. Déat non plus.
40:16 - On peut ne pas être d'accord avec M. Mélenchon
40:17 et avec la France Insoumise.
40:18 Il y a beaucoup de gens à gauche qui ne sont pas d'accord.
40:19 Mais de là à faire des parallèles...
40:21 - Jean-Luc Mélenchon a attaqué en diffamation
40:23 quelqu'un qu'il avait traité d'ordure antisémite
40:25 sur les ondes du NOS30N,
40:28 il a été débouté.
40:29 - Mais qu'est-ce que ça change ?
40:31 - Le cas Mélenchon...
40:32 - En tout cas, il n'y a tellement pas de problèmes sur le programme.
40:35 Ils ont déjà fait un programme ensemble.
40:36 - Et quand 92% de nos concitoyens juifs considèrent
40:40 que le don que la France Insoumise représente un danger pour eux,
40:43 je pense qu'on peut l'entendre.
40:44 - C'est quand même plus qu'à longueur de plateau,
40:46 on dit que la gauche est antisémite.
40:47 Ce qui fait que le Rassemblement National,
40:49 maintenant, devient un paragon de République.
40:51 - Je ne vous parle pas de la gauche.
40:52 - Si le Rassemblement National fait 31%,
40:54 c'est malheureusement à cause de ça.
40:55 - On ne vous entend pas quand vous parlez en même temps.
40:57 - C'est la réalité.
40:58 - Vous déclamez, c'est la réalité de la gauche.
41:00 - Je pense que c'est pas si important.
41:01 - Monsieur Leclerc, finissez.
41:03 - Ils ont déjà fait un programme ensemble il y a deux ans,
41:06 qui était long comme le bras.
41:07 Donc là, il n'est pas étonnant qu'en 24 ou 48 heures,
41:09 ils puissent se mettre d'accord sur des mesures essentielles.
41:12 D'ailleurs, à l'Assemblée Nationale depuis deux ans,
41:14 ils ont voté ensemble tout un tas de choses sur l'IVG,
41:17 sur l'insulation d'EDF, sur les revenus paysans, etc.
41:20 Donc, ce n'est pas une grande surprise
41:21 que les quatre forces de gauche puissent se mettre d'accord sur l'essentiel,
41:24 même si évidemment, ils ont...
41:25 - Qu'est-ce qui s'est passé autour du 7 octobre ?
41:26 Il n'y a pas d'impact pour vous dans la possibilité de cette union ?
41:30 Et dans la capacité des électeurs de gauche à suivre une candidature unique ?
41:35 - Alors, oui et non, parce que là aussi, sur le conflit israélo-palestinien,
41:39 il y a toujours eu des débats à gauche assez vifs,
41:43 à l'époque entre le Parti communiste et le Parti socialiste,
41:45 maintenant d'une autre forme.
41:46 Mais ce qui s'est passé après le 7 octobre,
41:48 malgré l'hysterisation des débats aussi autour de ça,
41:52 n'empêche ne créer aucun hiatus.
41:55 Tout le monde est d'accord pour la création d'un État palestinien,
41:58 tout le monde est d'accord pour condamner ce qui s'est passé le 7 octobre,
42:02 tout le monde est d'accord pour la libération des otages.
42:05 Donc, il n'y a pas de points qui font que...
42:10 - Non, je suis désolé, mais c'est quand même la réalité,
42:15 il y a des députés insoumis, David Guiraud, Daniel Obono,
42:18 Sébastien Ferjoud, maintenant Rima Hassan, députée européenne,
42:20 je suis désolé, qui clairement se sont engagés dans quelque chose
42:23 qui relève d'un antisionisme tellement féroce
42:26 qu'évidemment qu'il est perçu comme de l'antisémitisme a minima
42:29 par les Français.
42:30 - On fait ce procès-là depuis 40 ans aux gens qui critiquent la politique israélite.
42:33 - Oui, mais même chose, vous avez fait le procès pendant 40 ans à la droite,
42:37 donc souffrez que quand la droite, elle, a respecté justement
42:41 un certain nombre de règles républicaines,
42:43 on vous le rappelle quand on constate que la gauche ne le fait pas.
42:45 - Est-ce que le cas mélangeant Stéphane Zounsek, s'il vous plaît,
42:47 est le cœur du sujet de l'union de la gauche ?
42:52 - Oui, mais est-ce que c'est le cœur ?
42:54 - Aujourd'hui, sur ces législatives.
42:57 - C'est la personnalité de Jean-Luc Mélenchon et ses propos,
42:59 et d'une partie de la France Insoumise qui ont contribué à fracturer la NUPES,
43:02 évidemment, mais aujourd'hui, dans le cadre de cette campagne,
43:04 je pense que ça ne va pas se passer comme ça.
43:07 Je pense que ces quatre parties, à la fois par pragmatisme,
43:10 pour sauver des sièges, voire pour avoir plus de sièges,
43:12 est condamnée à s'entendre, en tout cas à court terme,
43:15 et c'est ce que souhaite l'opinion de gauche.
43:17 Parce qu'évidemment, quand vous êtes mélanchoniste,
43:19 vous n'êtes pas proche de Glucksmann ou proche des écologistes.
43:21 Bien sûr qu'on parle de la gauche et pas d'un parti à gauche.
43:24 Malgré tout, l'opinion, je pense, est totalement alignée,
43:28 et je ne pense pas que dans les circonscriptions, par exemple,
43:30 où il y aura un candidat insoumis, les gens de centre-gauche voteront moins bien.
43:34 Là, l'enjeu, il est autre, c'est le tout sauf le peine.
43:37 Et le tout sauf le peine est capable de les fédérer,
43:39 et je le répète, c'est ce que je disais tout à l'heure,
43:41 il reste de grosses réserves à gauche,
43:43 sur les cendres de ce qu'il restera de la Macronie.
43:46 La gauche peut progresser d'une centaine de sièges,
43:48 c'est totalement envisageable, peut-être un peu moins,
43:50 mais jusqu'à une centaine de sièges dans ces législatives.
43:53 Donc, de toute façon, les partis sont condamnés à s'entendre,
43:56 et je ne pense pas, d'ailleurs, l'accord a été passé dans la nuit,
43:58 enfin, en quelques heures, maintenant il va falloir s'entendre
44:00 sur un certain nombre de circonscriptions que l'on donnera à tel ou tel parti.
44:04 Je ne pense pas que la gauche se déchire à nouveau durant ces trois semaines.
44:07 On verra après, mais pour l'instant, l'objectif,
44:10 c'est du pragmatisme ou c'est du cynisme, comme vous voulez,
44:12 c'est d'avoir le maximum de députés.
44:15 Il faut qu'il fasse campagne avec une tête d'affiche
44:18 qui est potentiellement le premier ministrable ?
44:21 Pas forcément.
44:23 C'est très récent.
44:24 C'est très récent, mais je trouve que très habile
44:26 la proposition de Raphaël Glucksmann de proposer Laurent Berger.
44:29 Ça n'a rien à voir avec ce que je pense de Laurent Berger,
44:32 mais c'était juste pour sortir...
44:34 De sortir un nom ?
44:35 Sortir un nom, pas d'un technicien,
44:37 mais quelqu'un qui vient des corps intermédiaires,
44:38 presque de la société civile,
44:39 juste pour montrer qu'il est possible d'avoir quelqu'un
44:41 qui ne soit pas Mélenchon, Ruffin, Glucksmann ou Jadot.
44:44 Juste pour rassurer cet électorat de gauche
44:46 en se disant "mais il n'y a pas que les leaders de partis qui s'échappent".
44:49 Ça a été rejeté, parce que Manuel Bonpart a dit
44:51 que le Premier ministre, le cas échéant,
44:53 a vocation à être issu des rangs parlementaires.
44:55 Donc alors, sauf à ce que Laurent Berger soit élu
44:57 dans la fameuse Union, ce qui reste encore...
44:59 Non, mais c'était...
45:00 Ça signifie quand même à ce que disent les responsables
45:02 des mouvements en question.
45:03 Ce que je veux dire sur Laurent Berger,
45:04 c'est qu'il y a des noms qui sortiront tous les jours,
45:06 tout ça, c'est pas Laurent Berger le sujet.
45:07 Pour rassurer l'électorat.
45:10 Manuel Bonpart a dit hier soir
45:12 que ça aurait vocation à être dirigé par quelqu'un.
45:14 Oui, mais est-ce que ce serait...
45:15 Pardon, je voudrais aller au bout de la phrase,
45:17 parce qu'on peut avoir des hypothèses et des fantasmes,
45:19 après il y a la réalité de ce que disent et font
45:21 les responsables politiques.
45:22 Ce cas de vie, Manuel Bonpart, hier soir,
45:25 un Premier ministre, en tout cas le chef de cette alliance-là,
45:28 devra être issu des rangs du premier des groupes
45:31 arrivé à l'Assemblée nationale.
45:32 Parce que d'ailleurs, on ne sait pas combien de circonscriptions
45:34 ont été négociées par les uns...
45:36 C'est en cours, c'est en cours.
45:38 Par les uns et par les autres.
45:39 Mais ça, c'est la logique institutionnelle habituelle,
45:40 parce que là, c'est une initiative personnelle.
45:42 Mais donc, ça n'est pas Laurent Berger.
45:43 Oui, mais c'est une initiative personnelle de Raphaël Glucksmann,
45:46 que tout le monde a l'air de considérer
45:48 comme le nouveau dire de la gauche.
45:49 Je rappelle qu'il était tête de liste.
45:51 Place publique, qui a une place pas extrêmement importante
45:54 dans la gauche, il était tête de liste aux européennes.
45:57 Maintenant, on est passé à une autre séquence.
45:58 Raphaël Glucksmann n'est pas au cœur des discussions.
46:00 Donc, il a fait cette initiative-là,
46:02 qui a quand même beaucoup agacé...
46:03 Le fait est qu'il a fait un score qui donne...
46:06 Oui, certes, mais en l'occurrence...
46:07 ...de l'espoir à beaucoup de gens à gauche, on va dire.
46:09 Tout ce qui se travaille à gauche, là, c'est de dire justement,
46:12 on la joue collectif, et ils veulent présenter
46:15 quelque chose de collectif, et ils n'ont pas un nom
46:17 à dire "premier ministre".
46:18 D'ailleurs, encore une fois, c'est assez nouveau
46:20 d'avoir un nom qui dit "si vous votez pour nous,
46:22 on sera premier ministre".
46:23 C'est une façon de répondre aussi...
46:24 Ça, c'est le système allemand,
46:25 mais pendant des années en France,
46:26 on votait pour le RPR, l'UDF, le PS ou le Parti communiste.
46:30 Et en fonction des résultats, il y a un premier ministre
46:32 qui était choisi dans la majorité,
46:33 ou qui était plus ou moins le leader du parti.
46:35 Mais celui qui a inventé ça, c'est Mélenchon aussi.
46:37 Oui, mais Mélenchon a fait ça en 2022.
46:39 Mais enfin, ce n'est pas une obligation.
46:40 Et là, pour le coup, c'est une réponse aussi au RN
46:42 qui brandit Jordan Bardella à matinée.
46:45 Là, la gauche a plutôt choisi de faire jouer collectif.
46:48 C'est différent, Jordan Bardella est le président
46:51 de la Rassemblement nationale.
46:52 Donc s'il devait y avoir une majorité,
46:54 ce qui est loin d'être acquis en l'État,
46:56 Rassemblement national, la logique serait que,
46:58 oui, de toute façon, le président de la République,
46:59 ça adresse au président du parti qui détient
47:02 une majorité à la Somme de la République.
47:03 Mais sur le fond, l'idée que ce soit...
47:04 Est-ce qu'il va être candidat, Jean-Luc Mélenchon ?
47:06 Ça, je ne sais pas, mais juste sur cette idée de
47:08 Laurent Berger ou d'un autre...
47:09 C'est quelque chose qui circule, mais en tout cas,
47:11 c'est une des questions.
47:12 Dans le Front populaire, il y a aussi une dimension
47:14 que vous n'aurez pas échappée, c'est que là,
47:16 il y a aussi des syndicats qui font des déclarations,
47:18 qui organisent des manifestations,
47:19 des choses qui se passent dans les associations, etc.
47:21 Donc le fait que si la gauche remportait les législatives,
47:24 ça puisse être une personne qui ne soit pas forcément
47:25 issue dans les partis politiques, qui soit,
47:28 n'est pas complètement exclue.
47:31 Alors, à propos du Premier ministre,
47:32 on écoutera l'actuel dans un instant,
47:34 juste après le Fil info de 20h50.
47:35 Sophie Tussaud.
47:36 Il est pointé du doigt par son camp
47:40 et accusé de déloyauté.
47:41 Éric Ciotti est devenu le paria d'une partie de la droite
47:44 après sa volonté de s'allier avec le Rassemblement national
47:48 pour les législatives.
47:49 Sur France 2, Jordan Bardella assure ce soir
47:52 que des dizaines de députés LR
47:54 seront investis ou soutenus par le RN.
47:57 Jordan Bardella qu'iront toutes discussions avec Reconcat,
48:00 il n'y aura pas d'alliance avec l'autre parti d'extrême droite
48:03 pour éviter toute association avec Éric Zemmour.
48:05 À gauche, Union des partis,
48:07 avec un nouveau Front populaire.
48:09 Jean-Luc Mélenchon se félicite
48:10 que les Insoumis jettent les rancunes à la rivière.
48:13 Dans l'actualité internationale,
48:15 Joe Biden attendu dans le Delaware
48:17 où son fils a été reconnu coupable de détention illégale
48:20 d'armes à feu en 2018 sur fond d'addiction
48:23 aux drogues.
48:24 Selon le procureur spécial,
48:26 Hunter Biden est condamné pour ses choix illégaux
48:29 et son choix de mentir.
48:30 Un sommet pour augmenter l'aide à Gaza.
48:33 Des dirigeants du monde entier sont réunis en Jordanie.
48:35 Les États-Unis vont débloquer une nouvelle enveloppe
48:38 de 400 millions de dollars.
48:40 En compagnie ce soir de Stéphane Zunsteig,
48:52 d'Ipsos, Jean-Sébastien Ferjou, d'Atlantico,
48:54 Cédric Clérin de l'Humanité Magazine,
48:56 l'actuel de Premier ministre,
48:58 qu'on n'avait pas vu depuis dimanche matin,
49:00 depuis qu'il est allé voter.
49:01 Il a failli intervenir,
49:03 il y avait même un pupitre
49:05 qui avait été installé dans la cour de matinée en dimanche
49:07 et puis finalement il n'a pas pris la parole.
49:09 Il est réapparu d'abord ce matin devant les députés
49:11 Renaissance et ce soir,
49:13 aux 20h de TF1,
49:14 et il annonce qu'il mènera lui-même
49:17 la campagne de Renaissance.
49:18 Je mènerai cette campagne,
49:20 c'est moi qui mènerai cette campagne
49:22 en tant que chef de la majorité, Premier ministre,
49:24 avec l'identité qui est la mienne.
49:26 Les Français me connaissent,
49:28 ça fait plusieurs mois maintenant que j'oeuvre
49:30 en tant que Premier ministre aux côtés du Président de la République.
49:32 Mon identité, c'est-à-dire toujours écouter les Français,
49:34 encore une fois, même quand ça ne fait pas toujours plaisir
49:36 ce qu'on entend,
49:38 essayer de prendre des décisions concrètes,
49:39 régler les problèmes,
49:41 et puis surtout avec des priorités qui sont les nôtres,
49:43 les grands services publics,
49:45 que sont la santé, l'école,
49:47 le pouvoir d'achat et l'emploi,
49:49 la sécurité.
49:51 Il a été pris de court manifestement,
49:53 Gabriel Attal, dans cette histoire de dissolution.
49:55 On comprend que Gérald Darmanin
49:58 était dans la confidence,
50:00 Stéphane Séjournais était dans la confidence,
50:02 pas le Premier ministre, Éric Lehain.
50:04 Oui, ce qui rend la situation baroque
50:06 à un nouveau titre,
50:08 c'est qu'effectivement le Premier ministre réapparaît
50:10 au bout de 48 heures pour dire qu'il mènera une campagne,
50:12 après avoir 48 heures d'absence.
50:14 C'est le Président qui a pris la main dimanche.
50:16 On sait qu'il ne savait pas,
50:18 ou qu'en tout cas,
50:20 ça n'était pas préparé avec lui.
50:22 Le Président va parler encore demain matin,
50:24 visiblement pour annoncer qu'il va être très investi dans la campagne.
50:26 Donc on a un peu de mal à voir
50:28 le dispositif de la majorité.
50:30 Il y a une forme d'improvisation,
50:32 il y a un pari assez fou
50:34 et assez dangereux du Président
50:36 avec cette dissolution. On a l'impression que derrière,
50:38 c'est l'improvisation totale
50:40 sur la manière de faire les choses.
50:42 Peut-être qu'Emmanuel Macron a compris
50:44 d'intervenir trois fois par semaine,
50:46 comme il l'a dit,
50:48 était peut-être le meilleur cadeau à faire à ses oppositions
50:50 et qu'il faudrait peut-être passer le ballon
50:52 à son Premier ministre qui, lui,
50:54 peut parler à d'autres électeurs.
50:56 Parce que le Président sert un peu de repoussoir
50:58 pour beaucoup de monde. Mais pour l'instant,
51:00 tout ça reste assez flou sur la manière
51:02 dont la majorité va mener la campagne.
51:04 Stéphane Zoumseg, Gabriel Attal dit "je mènerai la campagne",
51:06 Emmanuel Macron parle demain.
51:08 Qui fait quoi ?
51:10 Emmanuel Macron va conduire la campagne.
51:12 C'est ma question.
51:14 Mais ça, ce n'est pas surprenant.
51:16 Et puis, quelque part, même si ce n'est pas du tout dans l'ordre des institutions,
51:18 que ce soit le Président de la République
51:20 qui mène une campagne législative,
51:22 compte tenu de la décision qu'il a prise dimanche soir,
51:24 unilatéralement, sans en parler à personne,
51:26 avec l'effet de sidération
51:28 que ça a constitué au sein de son camp,
51:30 ça ne me paraît pas si surprenant
51:32 et si scandaleux que ça.
51:34 En fait, il va jusqu'au bout des choses.
51:36 Il décide, il prend une décision
51:38 que personne ne partageait,
51:40 que ce soit au sein de son camp ou même dans les oppositions.
51:42 Parce qu'à part Jordan Bardal et Marine Le Pen,
51:44 je n'ai pas vu beaucoup de gens qui manifestaient leur satisfaction
51:46 à l'égard de cette dissolution.
51:48 Il va jouer la carte jusqu'au bout.
51:50 Ce qu'il exposera encore davantage
51:52 en cas de blocage. Parce que le principal risque,
51:54 c'est que qu'est-ce qu'il a fait dimanche ?
51:56 Il a rajouté à la confusion encore plus de confusion.
51:58 L'objectif, soi-disant, c'était de la clarification politique.
52:00 Mais quand on regarde, et on verra,
52:02 et là encore, la campagne ne fait que commencer,
52:04 a priori, l'Assemblée nationale sera encore moins
52:06 gouvernable qu'elle ne l'a été ces deux dernières années.
52:08 - Les députés, finalement, vont mettre
52:10 quelle photo sur leurs affiches ?
52:12 Ils ont demandé, les députés Renaissance ce matin, à Gabriel Attal,
52:14 de pouvoir mettre la sienne, et pas celle du Président de la République.
52:16 C'est envisageable, ça,
52:18 compte tenu de tout ce que dit Stéphane,
52:20 Jean-Sébastien Ferjou ?
52:22 - Il y a les affiches officielles du parti, et après il y a les affiches que décide de faire
52:24 chaque député. Donc je pense que oui,
52:26 on a entendu François Bayrou expliquer
52:28 qu'il fallait démacroniser la campagne.
52:30 Édouard Philippe dit à peu près la même chose.
52:32 - Oui, mais avec un président qui va s'exprimer demain,
52:34 c'est compliqué pour le Premier ministre.
52:36 - Bien sûr, mais on connaît Emmanuel Macron de toute façon.
52:38 Après, je pense qu'il se trompe de toute façon.
52:40 Bien sûr qu'il y a un rejet très très puissant
52:42 du Président de la République, mais il y a aussi un vote d'adhésion
52:44 au Rassemblement national, et/ou un rejet
52:46 de l'ADN même du macronisme.
52:48 En même temps, les Français n'en veulent plus.
52:50 Globalement, ils souhaiteraient un retour au clivage
52:52 gauche-droite. Ils ont constaté que ça produisait
52:54 de l'impuissance politique. C'est même pas la question
52:56 qu'ils soient trop à droite, pas assez à droite, ou je sais pas quoi.
52:58 C'est juste la confusion
53:00 qu'évoquait Stéphane Svantek
53:02 à l'instant. Et ça,
53:04 je pense que la majorité le sous-estime.
53:06 Ils ne comprennent pas l'adhésion.
53:08 Il y a des Français qui adhèrent à l'idée
53:10 "contrôle des frontières", "contrôle des
53:12 flux migratoires",
53:14 "fermeté sur le régalien", "fermeté
53:16 sur la laïcité". Mais ça n'est pas ce que
53:18 Emmanuel Macron leur vend. Il y a des Français
53:20 qui adhèrent à ça. Vraiment, le Rassemblement national
53:22 n'est plus seulement un vote de rejet, contrairement
53:24 à ce qu'il a longtemps été. - Emmanuel Macron,
53:26 il est attendu sur quoi, demain ?
53:28 Il y a l'assurance chômage, qui est un
53:30 sujet, qui est un décret, donc
53:32 parmi tous les projets du gouvernement, celui-là n'est
53:34 pas stoppé. Et il est
53:36 attendu, notamment par les syndicats.
53:38 Mais voilà, sur quoi vous l'attendez ?
53:40 - C'est ça qui est fou.
53:42 Il y a deux
53:44 gros dossiers, là, qui sont l'assurance chômage.
53:46 Est-ce que décret ou pas décret ?
53:48 Il y a quand même un durcissement très important
53:50 sur l'assurance
53:52 chômage. Et donc, les syndicats sont vants debout
53:54 contre cette loi-là,
53:56 qui ne passera pas à l'Assemblée.
53:58 C'était prévu. Et puis, il y a la fin de vie, qui est
54:00 un gros débat. - Ça, c'est caduque. C'est terminé.
54:02 - Oui, mais est-ce que le Président va
54:04 s'expliquer un petit peu sur
54:06 les débats politiques du moment, où
54:08 est-ce qu'il va être complètement tourné
54:10 comme un chef de parti, ou
54:12 comme un Premier ministre ? - En 15 secondes,
54:14 Stéphane, vous êtes là-dessus ? - Alors, moi, je pense
54:16 que les Français, les attentes ne sont pas thématiques,
54:18 parce que c'est toujours très technique,
54:20 hélas, pour les Français. Mais
54:22 c'est juste l'enjeu pour Emmanuel Macron, c'est
54:24 faire la démonstration du bien-fondé d'une
54:26 décision solitaire qu'il a prise dimanche, et que personne
54:28 ne comprend. Personne ne comprend dans le personnel politique.
54:30 - Vous pensez qu'il va rentrer là-dedans ?
54:32 - Je ne sais pas, mais je pense que le seul
54:34 moyen d'essayer d'inverser, il n'inversera pas totalement
54:36 les tendances, mais d'essayer de sauver les meubles
54:38 le 30 juin prochain, c'est
54:40 de convaincre les Français qu'il a eu
54:42 raison de faire ça, que c'était bon pour la France
54:44 et pour la stabilité politique, parce que les Français n'en sont
54:46 absolument pas convaincus. - Il nous reste qu'un second
54:48 pour jeter un oeil aux "Unes" sur le site
54:50 d'Atlantico. On lit quoi,
54:52 Jean-Sébastien Fichier ? - Il pourrait changer, ce qui ne changera
54:54 pas, en cas de, quelle que soit la nouvelle majorité,
54:56 parce que les contraintes juridiques,
54:58 notamment sur l'immigration, sont ce qu'elles sont,
55:00 et donc à périmètre égal, qu'est-ce qui pourrait vraiment changer
55:02 avec une nouvelle majorité, qu'est-ce qui ne changerait de toute façon pas ?
55:04 - Cédric Lérin, à l'Une de l'Humanité, demain ?
55:06 - Avec l'accord en vue, la gauche contre-attaque.
55:08 - Et bien voilà, les informés
55:10 reviennent demain. Merci aussi à Stéphane Zoumsegle,
55:12 et 9h, donc demain, Salia Braklia
55:14 et Renaud Dely, et nous on sera là dès 20h. Bonne soirée.
55:16 ♪ ♪ ♪

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