- 22/04/2024
Mardi 23 avril 2024, SMART IMPACT reçoit Christine Merckelbagh (cofondatrice et gérante, Label Gamelle) , Franck Prunus (directeur des services à la filière, Semae) , Luc Jacquet (vice-président, Fédération Nationale des Agriculteurs Multiplicateurs de Semences) et Aida Aicha Bodian (fondatrice, Afrobloomy)
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00:00Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver dans Smart Impact, votre magazine consacré à la transition sociale et environnementale des entreprises.
00:17Au sommaire de cette émission, une nouvelle cuisine pour une nouvelle vie, c'est l'histoire d'un ancien cuisinier de palace et d'une ancienne cadre de l'assurance
00:25qui décide de monter ensemble une cuisine solidaire, la belle gamelle, l'idée embaucher des personnes précaires mais aussi cuisiner pour des personnes précaires, on en parle dans une minute.
00:35Également dans cette émission, une question, quelles semences pourront être produites sur le sol français en 2050 ?
00:41Nous la poserons à nos deux invités alors que, selon la dernière étude d'AXA Climate, le changement climatique devrait menacer 6 hectares de semences sur 10 en 2050.
00:50Un enjeu de taille alors que la France est le premier pays producteur européen et le premier exportateur mondial.
00:56Et enfin, une plateforme dédiée à la gestion de carrière des femmes africaines et afrodescendantes.
01:01Les entreprises ont encore du chemin à faire et elles veulent les aider à davantage valoriser et donc recruter ces profils.
01:08Selon une étude IPSOS, en 2023, 91% des personnes noires se sentent victimes de discrimination en France.
01:15Je crois que j'ai tout dit, bienvenue à tous dans Smart Impact.
01:21Des cuisines de palaces aux cuisines d'insertion.
01:27C'est le virage plutôt brutal mais audacieux qu'a décidé de prendre Vincent Dautry, accompagné d'une ancienne cadre du secteur de l'assurance, Christine Merkelbach.
01:35Ensemble, ils se lancent dans l'aventure La Belle Gamelle, cuisine d'insertion professionnelle.
01:39L'objectif donc, ramener vers l'emploi des personnes fragiles qui en sont pour diverses raisons éloignées.
01:44Nous faisons le point aujourd'hui avec Christine Merkelbach qui nous accompagne, la cofondatrice et gérante de La Belle Gamelle.
01:49Bonjour Christine.
01:50Bonjour Eva.
01:51Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui.
01:53Bon, un mot d'abord, je l'ai dit un peu en préambule de l'émission, sur votre parcours, celui de votre associé.
01:57Vous venez tous les deux d'univers très différent de celui-ci.
02:01Comment s'est fait le déclic ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
02:04Alors, là je vais parler pour moi.
02:06Donc moi, ma première partie de carrière, j'étais dans les assurances.
02:10Donc c'est un secteur qui est un petit peu moins savoureux et goûteux que le monde de la cuisine.
02:16Et puis, j'ai managé des grosses équipes.
02:19J'étais directrice de back-office.
02:21J'aimais vraiment tout ce qui était organisation du travail, management, réfléchir sur comment accompagner au mieux les collaborateurs
02:31et une forte appétence pour tout ce qui est service au client.
02:34En revanche, j'ai eu envie de donner un peu plus de sens à ma vie professionnelle
02:40et d'être plus en cohérence avec mes valeurs personnelles.
02:43Et j'ai eu envie d'allier deux passions que sont la cuisine et le social.
02:47Et j'ai décidé de passer un CAP Cuisine à l'école Ferrandi.
02:50Oui, vous avez fait un CAP Cuisine pendant combien de temps ? Deux ans ?
02:53Pendant six mois.
02:54Six mois, d'accord.
02:55Un CAP Cuisine pendant six mois.
02:56On va en reparler.
02:57Christine Merkelbach, vous vous êtes lancée en 2020.
03:00On parle un Covid.
03:01Ce n'était pas un peu risqué, ça ?
03:02Franchement, avec le recul, c'était complètement kamikaze.
03:05Oui.
03:06Complètement.
03:07Qu'est-ce qui a fait que ça a marché ?
03:09Qu'est-ce qui a fait que ça a marché ?
03:11Je crois que c'est peut-être notre côté déterminé qui a un vrai besoin.
03:16Il y a vraiment un gros besoin à la fois pour les personnes qu'on nourrit
03:19et à la fois pour les personnes qu'on embauche.
03:22Alors peut-être que je vous raconte la belle gamelle.
03:24Alors allez-y, racontez-nous la belle gamelle.
03:26Je le disais un peu, cuisine d'insertion professionnelle.
03:30Donc vous employez des gens éloignés de l'emploi, c'est ça ?
03:33Complètement.
03:34Donc nous, on est une cuisine centrale, on est située à Montreuil dans le 93
03:38et on suit un double objectif.
03:40Un premier objectif qui est restauré et le second, inséré.
03:44Restauré, on produit des plateaux repas pour des centres d'hébergement d'urgence,
03:48des foyers d'aide sociale à l'enfance.
03:50On a également un partenariat avec Sorbonne Université
03:53pour des étudiants en situation de précarité
03:56et toute forme de collectivité.
03:58Inséré, on a créé, notre innovation sociale à la belle gamelle,
04:03le circuit court de la solidarité.
04:05C'est-à-dire qu'on embauche les personnes qui vivent dans les centres d'hébergement d'urgence
04:09pour lesquels nous produisons et vendons les repas.
04:12Donc vous allez les chercher là-bas, finalement ?
04:15Exactement.
04:16Et on mène un travail très étroit en partenariat avec ces centres d'hébergement d'urgence,
04:22avec les travailleurs sociaux de ces centres, pour accompagner ces personnes.
04:25Vous embauchez combien de personnes en ce moment ?
04:27Aujourd'hui, on a 22 personnes en insertion et on est en train d'en recruter 2 autres.
04:31Et on est 32. Il y a 3 ans et demi, on était 6, on faisait 80 repas.
04:36Aujourd'hui, on est 32 et on en fait 1500.
04:39Ces profils que vous allez trouver, chercher dans ces établissements-là,
04:42beaucoup ne travaillaient pas en cuisine.
04:44Avant, comment ça se passe, la découverte de ce monde professionnel ?
04:48Au-delà même de la cuisine, beaucoup sont des primo-arrivants.
04:52Aujourd'hui, on a 80% de réfugiés,
04:54qui pour la plupart ne parlent pas français quand on les recrute.
04:57Donc il y a déjà la barrière de la langue ?
04:59Ça, c'est la première barrière. On est 18 nationalités différentes.
05:03Beaucoup avaient des métiers dans leur pays d'origine,
05:06qui sont très éloignés de ceux de la cuisine.
05:10Certains deviennent après cuisinier, mais d'autres, pas du tout.
05:14Là, il y a par exemple Issa, qui va entrer dans une école d'informatique,
05:18et qui va faire un apprentissage.
05:21Il y a Jean, qui va partir dans un stage pour être coiffeur.
05:25On a vraiment des métiers qui sont leur chemin, leur souhait à eux.
05:29Comment on procède concrètement au niveau de l'accompagnement social ?
05:33On est organisé en trois ateliers.
05:36Un atelier, Levez les freins à l'emploi,
05:38dans lequel on va travailler sur tout ce qui est administratif,
05:42la Sécurité sociale, France Travaille, la CAF.
05:46Ça, c'est vous qui les accompagnez sur ces démarches-là ?
05:48On les accompagne en collaboration étroite
05:52avec les travailleurs sociaux dans leurs centres.
05:54Les cours de français, le logement.
05:57Ce sont vraiment les freins principaux et permis de conduire.
06:01Ensuite, on a un deuxième atelier qui est Lutter contre la fracture numérique.
06:04Là, ils ont des cours d'informatique avec un conseiller numérique
06:07qui est présent à la Belle Gamelle.
06:09Ensuite, on a Construire son parcours professionnel.
06:12Là, on le fait de deux façons.
06:13D'une part, avec eux, quel est votre objectif professionnel, vos envies ?
06:17Est-ce que c'est en adéquation avec le marché français ?
06:20Est-ce que vos compétences vous permettront d'y arriver ?
06:24Ou quel est le chemin pour y arriver ?
06:26Donc, la Belle Gamelle, c'est un point de passage ?
06:27Exactement, c'est un sas.
06:29En fait, nous, on est une entreprise,
06:31quand quelqu'un part, on est hyper heureux.
06:33Paradoxalement.
06:35Est-ce que vous pensez, je ne sais pas, vous parliez de générosité tout à l'heure
06:39en parlant de ce secteur-là, de la cuisine.
06:42Pourquoi ce secteur-là serait particulièrement moteur de réinsertion, selon vous ?
06:47Qu'est-ce que ça crée que peut-être d'autres secteurs ne seraient pas capables de créer,
06:51justement, pour faire cette passerelle pour ces gens et les ramener vers l'emploi ?
06:54Qu'est-ce qui se passe en cuisine, qui ne se passerait peut-être pas ailleurs ?
06:57En cuisine, déjà, c'est une équipe.
06:59C'est une équipe et on est obligés d'être solidaires.
07:01On ne peut pas faire 1500 repas avec une seule personne.
07:04Donc, on doit travailler ensemble.
07:06Il y a des tâches qui sont lourdes.
07:08Il y a des tâches qui sont difficiles.
07:10Donc, il y a aussi la solidarité qui se met en place.
07:12Et puis, c'est ce qu'on produit.
07:15Donc, manger, c'est quelque chose d'universel.
07:17Et ce qu'on fait aussi à La Belle Gamelle,
07:19c'est qu'on crée les menus avec les personnes qui constituent l'équipe.
07:24Donc, notre carte, elle ressemble à notre équipe.
07:26Vos menus sont à l'image.
07:27C'est ça, des profils qui travaillent pour vous.
07:30Vous parlez de nationalité.
07:31Vous pouvez nous donner quelques exemples.
07:33Alors, il y a Érythrée, Éthiopie, Somalie, Libye, Roumanie, Haïti, Algérie, Maroc, Sénégal, Mali, France.
07:44Et tout le monde travaille très bien ensemble.
07:46Afghanistan, oui.
07:48C'est assez magique.
07:50Alors, parfois, il y a des tensions.
07:52Ça reste une cuisine et ça reste un lieu de travail.
07:54Mais il y a une solidarité qui est vraiment, vraiment très importante.
07:58J'ai vu, Christine, que vous aviez choisi le statut de société coopérative d'intérêt collectif.
08:03Pourquoi ? Qu'est-ce que ça apporte, ça ?
08:05Alors, au-delà de qu'est-ce que ça apporte, pour nous, c'est vraiment un choix.
08:09Et on a eu envie de créer une entreprise qui soit une alternative au monde économique classique,
08:15où on est convaincu que le travail et l'entreprise...
08:18Ce n'est pas vraiment le monde économique, ce n'est pas vraiment le monde associatif, c'est ça ?
08:21C'est une espèce d'entre-deux ?
08:22Ce n'est pas un entre-deux.
08:23On est une entreprise à part entière.
08:25Nous, on travaille et on produit.
08:27Et les personnes sont embauchées et ont un salaire.
08:29On est tous salariés.
08:30Mais l'entreprise appartient à ceux qui travaillent.
08:33Et donc, nous, on est une CIC, une coopérative d'intérêt collectif.
08:37Donc, on a les différents partenaires qui sont dans la coopérative.
08:41Donc, en fait, la gouvernance, elle est collective.
08:45Et elle oeuvre à l'intérêt général.
08:48Si vous êtes là aujourd'hui, c'est aussi parce que vous avez remporté le prix
08:51de l'entrepreneur environnemental et social 2024 du Boston Consulting Group.
08:55C'est quoi l'objectif maintenant, Christine ?
08:58C'est de changer d'échelle ?
09:00Exactement.
09:01Oui, dites-nous tout.
09:02Exactement.
09:03Donc là, on a un objectif qui est double.
09:05D'abord, on n'a que trois ans d'existence.
09:08Donc, c'est de consolider notre existant.
09:10Et puis ensuite, décimer ce modèle qui aujourd'hui fait ses preuves
09:16à la fois au niveau de la restauration.
09:18Ce qu'on fait, c'est dans un budget restreint.
09:20C'est bon et c'est varié.
09:22Et puis, les personnes qu'on insère, on a vraiment un beau taux de réussite.
09:27Et on a des beaux partenariats à la fois du secteur privé et public.
09:31Et donc, on a un souhait de continuer à faire d'autres belles gamelles.
09:36Parce qu'on croit aussi que ce modèle, il doit avoir une taille limitée
09:39pour que ça reste à taille humaine.
09:42Pour l'instant, on resterait au sein du 93, c'est ça ?
09:45On resterait en Seine-Saint-Denis ?
09:47Non, pas forcément.
09:48Au niveau de nos clients, on est sur toute l'Île-de-France.
09:51Mais on peut très bien avoir une belle gamelle à Paris
09:54ou dans d'autres villes de l'Île-de-France.
09:57Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la suite ?
09:59De continuer à bien manger.
10:01Et plus la marmite boue et plus l'insertion fleurit.
10:04C'est beau, cette phrase.
10:05Merci beaucoup, Christine Merkelbach, d'avoir été avec nous.
10:07Je rappelle, vous êtes la cofondatrice et gérante de La Belle Gamelle,
10:10cette cuisine de réinsertion.
10:12Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui dans Smart Impact.
10:15Tout de suite, c'est l'heure du débat RSE.
10:23Smart Impact, le débat RSE.
10:25Aujourd'hui, les conséquences du changement climatique
10:27sur la production de semences.
10:29Les semences, ce sont les graines qu'on sème, c'est bien de le rappeler.
10:31AXA Climate, à la demande de SEMAE, l'Interprofession des Semences et Plans,
10:35vient de réaliser une étude sur l'évolution
10:37de plusieurs filières françaises de production de semences.
10:39Sans vous spoiler complètement,
10:41on peut parler d'une forte augmentation des risques
10:43entre 2030 et 2050 liées à la chaleur, au manque d'eau, notamment.
10:47On en parle aujourd'hui avec nos deux invités.
10:49Franck Prunus nous accompagne.
10:51Il est le directeur des services à la filière SEMAE,
10:53donc cette Interprofession des Semences et des Plans.
10:55Bonjour, Franck Prunus.
10:56Bonjour.
10:57Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui dans Smart Impact.
10:59Luc Jaquet nous accompagne également,
11:01agriculteur multiplicateur dans Lyon,
11:03et vice-président de la FNAMS,
11:05la Fédération Nationale des Agriculteurs Multiplicateurs de Semences.
11:08Bonjour Luc Jaquet.
11:10Bonjour.
11:11Merci beaucoup d'être avec nous à distance.
11:13On va faire un peu de pédagogie, Franck Prunus,
11:15si ça ne vous dérange pas rapidement.
11:17C'est quoi la production de semences, très concrètement ?
11:21C'est relativement simple.
11:23Tout ce que vous mangez, à peu près,
11:25vient d'une semence.
11:27Puisque tout est issu d'un végétal,
11:29même si c'est un steak,
11:31au départ finalement il y a bien l'herbe qu'a mangé la vache,
11:33et c'est pareil pour la carotte,
11:35l'huile de votre tournesol,
11:37pareil, tout ça vient d'une semence.
11:39Donc la semence est absolument fondamentale
11:41et la base de toute l'alimentation,
11:43mais aussi des paysages et des écosystèmes.
11:45Donc c'est un élément fondamental,
11:47c'est le produit qui va régir à peu près tout ce qui concerne,
11:52comme je le disais, essentiellement nos alimentations.
11:54Donc produire des semences,
11:56c'est l'acte fondateur de cette démarche.
11:59Et c'est un problème de quantité, à la base,
12:02et de qualité.
12:03Puisque quand on crée des semences,
12:05le but du jeu c'est d'en avoir assez
12:07pour que les agriculteurs puissent produire notre nourriture,
12:09mais qu'elles soient aussi qualitatives
12:11et qu'elles commencent par germer, tout simplement.
12:13Merci pour cette explication.
12:15Luc Jacquet, je le disais,
12:17je vous ai présenté comme agriculteur multiplicateur.
12:19C'est vrai que la filière regroupe plusieurs catégories
12:21d'acteurs, celles qui produisent les semences,
12:23les multiplicateurs.
12:24Est-ce qu'on peut faire un point là-dessus ?
12:26On arrêtera peut-être après pour la pédagogie, Luc Jacquet,
12:28mais c'est quand même bien de faire un point aussi.
12:30C'est quoi un agriculteur multiplicateur ?
12:32Expliquez-nous rapidement.
12:33Alors en fait, il y a les établissements
12:37qui créent la génétique, qui créent la semence.
12:39Les nouvelles variétés nous donnent à semer
12:43leur production, leurs semences.
12:46Et comme un cycle de production classique
12:50pour du grain, pour faire de la farine par la suite,
12:52lors de la récolte de cette graine-là,
12:55on la revend à notre demandeur d'ordre,
12:59notre établissement.
13:00Et avec cette graine-là, il la trie,
13:04il la travaille un petit peu pour la revendre
13:06à nos collègues agriculteurs.
13:09Donc plusieurs acteurs, et c'est important
13:11de le préciser.
13:12Franck Prunus, pourquoi la CMAL a commandé cette étude ?
13:14Qu'est-ce que vous cherchiez à savoir ?
13:16Qu'est-ce que vous vouliez savoir ?
13:18Alors le rôle de la CMAL, qui est l'interprofession
13:20des semences, qui fédère tous les acteurs
13:22qui sont concernés par le sujet,
13:24c'est, entre autres, d'anticiper et de réfléchir
13:27à l'avenir.
13:28Donc parmi tous les sujets, il est évident
13:30que le sujet des règlements climatiques,
13:32on ne pouvait pas passer à côté,
13:33il est essentiel.
13:34Pourquoi ? Parce que c'est toujours
13:36ce même objectif, être en capacité
13:38de s'assurer que notre filière
13:41arrivera toujours à produire les semences
13:43en quantité et en qualité pour nourrir les Français
13:45et plus que ça.
13:46Puisque la France a cet atout,
13:48c'est que nous sommes extrêmement exportateurs,
13:50en plus de produire pour les Français,
13:52on produit beaucoup plus, puisqu'on est
13:54premier exportateur mondial dans ce domaine.
13:56On va en parler pour rester sur ces effets
13:57du réchauffement climatique.
13:58Vous, ça fait combien de temps
13:59que vous les constatez déjà, actuellement ?
14:01Alors, nous, je dirais que c'est presque
14:03plus les agriculteurs comme Luc
14:05qui pourraient en témoigner,
14:06mais on a déjà des retours fréquents
14:08d'agriculteurs depuis 5-10 ans
14:10sur le fait que des pratiques
14:12doivent changer, que les espèces
14:14ou les variétés ne sont plus
14:16toujours totalement adaptées.
14:17Donc, il y a un travail, un continuum
14:19dans la recherche, puisque c'est un secteur
14:21dans lequel il y a énormément d'innovation,
14:23il y a un continuum dans la recherche
14:25pour justement adapter les variétés
14:27et retrouver celles qui l'ont été
14:29pour réussir à contrer
14:31ou atténuer les effets indésirables
14:33de ce dérèglement.
14:34Luc Jacquet, oui, c'est vrai,
14:35est-ce que vous les constatez déjà,
14:37finalement, ces effets du réchauffement climatique ?
14:39Et voilà, vous parlez de variétés,
14:41je ne sais pas, la vulnérabilité,
14:43elle est aussi propre à chaque filière,
14:45chaque stade de développement,
14:47c'est pas tout le monde peut-être qui constate
14:49exactement les mêmes effets pour l'instant ?
14:51En effet,
14:53les effets sont très variables
14:55d'une région à l'autre, d'une production à l'autre.
14:57Je suis dans une zone,
14:59ce qu'on appelle intermédiaire,
15:01avec peu de réserve d'eau dans le sol
15:03et en fait, dès qu'il y a
15:05pendant 15 jours ou un mois
15:07d'un stress hydrique,
15:09sans pluie,
15:11on voit l'impact tout de suite sur la culture.
15:15Ces effets-là, moi je les ai observés,
15:17le premier à coup, c'était en 2003,
15:19lorsqu'il y a eu un gel complet
15:21des cultures d'automne,
15:23donc les blés, les orges,
15:25en mois de décembre-janvier,
15:27un deuxième coup en février
15:29et ensuite il y a eu une sécheresse, ce qui fait que la récolte
15:31en 2003 était catastrophique.
15:33Et puis voilà, ensuite,
15:35au fur et à mesure des années qui se sont recoulées,
15:37j'ai eu plusieurs
15:39accidents climatiques, de la grêle, alors que
15:41je n'en avais jamais eu, et voilà,
15:43au bout de 10 ans, un constat
15:45que l'on faisait avec mon père, c'est qu'en 10 ans
15:47de carrière, j'ai eu plus d'accidents climatiques
15:49que tout au long de la carrière
15:51de mon père.
15:53Ça, c'était le premier constat et
15:552008, je me dis, bon,
15:57l'enregistrement climatique, ça existe bien,
15:59on est particulièrement sensible
16:01dans certaines régions et
16:03on a essayé de mettre des adaptations
16:05techniques
16:07avec des changements de pratiques
16:09ce qu'on appelle le semi-direct
16:11sous couvert, pour essayer de conserver
16:13un maximum de temps la fraîcheur.
16:15Ça, c'est intéressant, vous avez
16:17déjà essayé, évidemment, de vous
16:19adapter, de trouver des solutions, on va y revenir.
16:21Franck Prunus, la
16:23première chose dont tu as parlé, Louis Jacquet, c'est l'eau.
16:25Je crois que cette étude nous dit
16:27justement que la disponibilité
16:29de l'eau, c'est presque le
16:31risque numéro 1, c'est ça ?
16:33Aujourd'hui et demain, pour
16:35les semences ? Très clairement, à travers
16:37l'outil que nous avons développé, on est
16:39en capacité d'analyser la problématique
16:41aujourd'hui, à 2030, 2040, 2050
16:43et sur des zones géographiques très serrées.
16:45Donc, on voit une hétérogénéité énorme, mais
16:47on voit quand même un élément qui ressort de façon
16:49générique. Ça, c'est celui qui concerne tout le monde,
16:51presque ? Clairement, c'est l'eau. Ce n'est pas une surprise
16:53extraordinaire, malheureusement.
16:55Si on mesure ça en niveau
16:57de risque, on considère que l'eau représente
16:59la moitié du risque inhérent
17:01à la production de semences sur le territoire
17:03français. Et ça, aujourd'hui, c'est déjà
17:05le cas, et ça sera encore
17:07plus sensible sur 2030 et 2050.
17:09Ce qui est intéressant de noter, c'est qu'à
17:11aujourd'hui, le deuxième risque le plus prégnant,
17:13c'est les problèmes de gelée,
17:15donc vraiment des problèmes de froid, qui arrivent essentiellement
17:17au printemps. Regardez cette semaine, je crois que c'est
17:19parlant. Mais, dès
17:212030, et a fortiori à 2050,
17:23le deuxième risque derrière l'eau, ça sera bien la sécheresse.
17:25Donc, les problématiques de température
17:27très élevée, qui
17:29elles aussi entreront des grilles
17:31de plantes, tout simplement.
17:33Luc Jacquet a commencé à parler de
17:35solutions, aussi, de choses que font déjà
17:37aujourd'hui ces agriculteurs multiplicateurs.
17:39Vous, Franck Prunus,
17:41on commande cette étude,
17:43on fait le constat,
17:45et ensuite, derrière, qu'est-ce
17:47qu'on fait, vous, en tant que responsable ?
17:49Est-ce que les solutions,
17:51vous les avez déjà ? Je ne sais pas.
17:53Qu'est-ce qui manque ? Qu'est-ce qu'il faut faire, là, actuellement ?
17:55Alors, nous, en tant qu'interprofession, notre
17:57principe, c'est de regrouper tous les acteurs pour
17:59qu'on discute ensemble, et que les solutions
18:01sortent de façon réfléchie
18:03et commune. Et les pistes, elles sont évidentes.
18:05Il y en a qui sont agronomiques, changer
18:07certaines pratiques agricoles, d'autres qui vont
18:09être génétiques, apporter des
18:11nouvelles variétés qui s'adaptent
18:13à ces problématiques,
18:15plus résistantes à la sécheresse, évidemment,
18:17mais aussi... Ça, ça existe ?
18:19C'est déjà un gros travail qui est fait par
18:21les sélectionneurs de variétés, d'avoir
18:23des plantes qui sont de plus en plus résilientes à ces
18:25problématiques-là, mais aussi, par exemple,
18:27demain, on va voir arriver des nouveaux ravageurs,
18:29des nouveaux insectes qui vont venir manger
18:31nos cultures, ou des nouvelles maladies,
18:33des champignons, et ça, il faut aussi
18:35s'adapter. Donc là, ça peut aussi être
18:37une solution apportée par
18:39la génétique que d'avoir des plantes qui résistent
18:41sans avoir besoin de leur apporter
18:43des béquilles chimiques, par exemple,
18:45et qu'elles se débrouillent toutes seules.
18:47Alors, il y a ces pratiques agronomiques, il y a ces pratiques
18:49de, je dirais, variétales,
18:51mais il y en a d'autres. Ça peut être aussi
18:53des évolutions réglementaires,
18:55de la diffusion de bonnes pratiques,
18:57parce que, Luc en a parlé,
18:59tout le monde n'a pas forcément intégré ces éléments-là,
19:01donc il y a aussi un gros travail de pédagogie,
19:03d'accompagnement, d'essais pour mettre
19:05en place des solutions qui puissent fonctionner.
19:07Qui plus est, comme les problématiques
19:09ne sont pas les mêmes partout, il va falloir avoir
19:11à peu près, à chaque endroit et pour chaque
19:13espèce, des solutions à apporter.
19:15Il n'y a pas de solution générique, il n'y a pas de miracle.
19:17Luc Jaquet, vous êtes d'accord avec ça, des solutions
19:19pour chaque variété, chaque territoire,
19:21les solutions, vous les avez,
19:23il faut juste les mettre en place,
19:25les adapter, anticiper ?
19:27On a quelques solutions
19:29que l'on cherche,
19:31on essaie d'ajuster nos pratiques,
19:33mais il n'y a rien,
19:35comme disait Franck, il n'y a rien
19:37de garanti.
19:39Chaque espèce
19:41que l'on cultive,
19:43on a une méthode un petit peu différente,
19:45donc c'est que de l'ajustement
19:47en permanence, et comme on dit,
19:49c'est un vieux dicton qui a
19:51toujours existé, les années
19:53se suivent et ne se ressemblent pas, donc on n'a pas
19:55de formule miracle.
19:57Ni sur un territoire, ni sur un autre,
19:59et la diversité de l'agriculture
20:01en France et à travers le monde fait que
20:03nous sommes tout le temps en train de chercher
20:05des solutions nouvelles.
20:07Vous parliez de la Place de la France,
20:09Franck Prunus, c'est vrai qu'à terme
20:11c'est quoi, c'est la souveraineté française pour certaines
20:13semences qui pourrait être menacée ?
20:15Complètement.
20:17Là, notre sujet est complètement
20:19lié à cette fameuse souveraineté alimentaire,
20:21c'est un objectif,
20:23mais je tiens à préciser quand même que ce travail,
20:25on ne va pas
20:27que noircir le tableau, il nous apporte
20:29aussi quelques éléments intéressants,
20:31c'est qu'à aujourd'hui on a un paysage français
20:33qui est ainsi fait avec une localisation
20:35des productions, cet outil nous permet aussi
20:37d'identifier des endroits où aujourd'hui
20:39une espèce n'est pas produite, où elle pourrait l'être demain,
20:41donc il y a aussi des possibilités,
20:43ou inversement,
20:45une région sur laquelle on ne peut plus produire
20:47une espèce, on pourra peut-être en produire une autre,
20:49donc on voit aussi des opportunités qui se lèvent
20:51et enfin peut-être la possibilité
20:53de voir la possibilité de produire
20:55des espèces qui ne le sont pas sur le territoire français
20:57à aujourd'hui.
20:59Le changement il est possible d'ici à 2050,
21:01puisque là c'est les résultats, si jamais rien n'était fait,
21:03on est d'accord.
21:05Alors c'est tout le monde égal par ailleurs.
21:07Si justement, là, les mesures que l'on a faites,
21:09qui sont assez alarmantes, c'est si
21:11on ne fait rien, et le but du jeu c'est de trouver
21:13les moyens de se donner pour
21:15minima, atténuer ces problématiques.
21:17Pour rester le premier producteur européen,
21:19le premier exportateur mondial,
21:21Luc Jaquet,
21:23pareil, vous êtes d'accord avec ça ?
21:25Avec Franck Prunus ?
21:27Totalement. On doit vraiment
21:29évoluer nos pratiques
21:31et pouvoir répondre aux attentes
21:33des marchés.
21:37Et faire de la pédagogie, Franck Prunus,
21:39c'est vrai que je le disais en début d'émission,
21:41on a commencé en disant que c'était
21:43connu, finalement, cette filière,
21:45cette production de
21:47semences. C'est pour ça qu'on vous invite aussi
21:49aujourd'hui. C'est important d'en parler.
21:51La souveraineté alimentaire, on en a beaucoup parlé
21:53avec les agriculteurs ces derniers temps.
21:55C'est important de parler des semences.
21:57Ça nous paraît essentiel, comme je vous l'ai
21:59expliqué au début, parce que c'est à l'origine
22:01de tout, et aussi parce que c'est
22:03un secteur qui va
22:05apporter beaucoup de solutions.
22:07C'est pas un secteur qui apporte des
22:09problèmes, il apporte plus des solutions.
22:11Les utiliser, les mettre en place, et c'est aussi
22:13un secteur, si on revient à des aspects purement
22:15économiques, c'est un secteur
22:17qui embauche, c'est un secteur qui a besoin de bras
22:19et qui est méconnu aussi des jeunes,
22:21donc nous avons aussi beaucoup d'actions pédagogiques pour faire
22:23connaître les métiers de cette filière, parce qu'il y a
22:25des très beaux métiers dans ce secteur-là, et qui
22:27cherchent des preneurs.
22:29Vous parliez de réglementation aussi,
22:31je vais terminer avec Luc Jaquet en quelques
22:33secondes. Si jamais vous deviez demander
22:35une mesure aujourd'hui
22:37gouvernementale sur ce sujet,
22:39ce serait quoi Luc Jaquet ?
22:41Sur le climat,
22:43le gouvernement ne peut pas faire grand-chose,
22:45si ce n'est
22:47relancer le débat sur
22:49l'irrigation, si ce n'est
22:51nous autoriser à faire évoluer nos
22:53pratiques
22:55au niveau...
22:57Vous parlez d'autorisation ?
22:59Voilà,
23:01pour pouvoir arroser, pour pouvoir faire des réserves
23:03d'eau, parce que cet hiver, on a
23:05constaté dans quasiment toute la France
23:07des volumes d'eau énormes,
23:09malheureusement, ça repart
23:11à la mer, on ne peut pas
23:13les conserver,
23:15ces volumes, ça c'est le
23:17premier facteur. Ensuite, il y a
23:19nos pratiques
23:21qui doivent évoluer, comme disait Franck,
23:23il faut beaucoup de pédagogie vers
23:25les collègues pour pouvoir
23:27apporter quelques solutions,
23:29mais ces solutions,
23:31elles ont des conséquences,
23:33notamment dans l'ensemble
23:35de nos pratiques, en fait,
23:37l'agriculture, on est loin
23:39de l'industrie où
23:41on maîtrise complètement les paramètres
23:43en industrie.
23:45L'agriculture, le climat,
23:47influent beaucoup sur le sol,
23:49sur la biodiversité,
23:51donc sur nos pratiques, et nous faisons
23:53de l'ajustement en permanence.
23:55Alors pour revenir
23:57à la réglementation,
23:59à ce que vous pourrez faire l'État,
24:01c'est de nous laisser un peu plus d'amplitude
24:03pour pouvoir travailler et
24:05pouvoir s'adapter à ces changements climatiques.
24:07Faire davantage confiance,
24:09c'est ça, c'est ce que pourrait faire l'État
24:11demain, Franck Prunus ?
24:13Faire davantage confiance aux acteurs ?
24:15Les acteurs se sont largement pris en main
24:17depuis longtemps dans ce secteur-là,
24:19il y a un énorme savoir-faire français,
24:21il y a des compétences, il y a des dynamiques économiques,
24:23il y a des très belles entreprises, il y a beaucoup
24:25d'acteurs sur tout le maillage du territoire,
24:27c'est aussi bien de la multinationale
24:29que des acteurs locaux, voire cantonaux,
24:31donc il y a vraiment un savoir-faire qui a besoin
24:33d'être local et qu'il l'est aujourd'hui.
24:35On va terminer là-dessus, merci beaucoup Franck Prunus
24:37de nous avoir accompagné aujourd'hui, je rappelle que vous êtes le directeur
24:39des services de la filière SEMAE, Luc Jacquet,
24:41agriculteur multiplicateur dans Lyon et vice-président
24:43de la FNAMS, merci beaucoup
24:45à tous les deux d'être venus nous voir dans Smart Impact.
24:47On termine comme chaque jour cette émission
24:49par la bonne idée du jour.
24:57La bonne idée du jour est celle de
24:59Alida Aicha Bodjian, fondatrice
25:01d'AfroBloomy, une plateforme dédiée à la gestion
25:03de carrière des femmes africaines et afrodescendantes.
25:05Elle est avec nous, bonjour.
25:07Bonjour Eva. Merci beaucoup de nous accompagner.
25:09Aujourd'hui, cette plateforme, je crois qu'elle n'est pas
25:11encore vraiment en état de marche,
25:13quand est-ce qu'elle sera efficiente alors ?
25:15Oui, justement, on est en train de préparer
25:17le lancement, on va le faire
25:19dans les prochains mois,
25:21mais peut-être que je vais raconter un peu comment
25:23c'est né. Est-ce que vous avez déjà fait des tests ?
25:25Peut-être déjà ? Oui, oui, bien sûr.
25:27On a eu des moments où, en fait,
25:29on a échangé, fait des questions,
25:31des interviews
25:33aux différentes femmes afrodescendantes.
25:35D'accord. En fait, on avait constaté
25:37ces problématiques liées
25:39à l'évolution de carrière.
25:41Et c'est de cela, en fait, qu'on a avancé.
25:43Voilà, le constat de départ,
25:45c'est ça, en fait, c'est de se dire
25:47que certaines femmes
25:51africaines, afrodescendantes,
25:53rencontrent
25:55des difficultés dans le monde
25:57du travail, tout simplement.
25:59Oui, justement. En fait,
26:01c'est un constat simple,
26:03c'est qu'en fait, malgré les progrès
26:05dans différents domaines, les femmes afrodescendantes
26:07sont encore
26:09confrontées à des inégalités
26:11et à des obstacles
26:13qui freinent leur épanouissement
26:15professionnel et personnel.
26:17Et, en fait,
26:19partout dans le monde,
26:21ces femmes font face
26:23à une expérience commune
26:25qui montre les défis
26:27auxquels elles sont confrontées.
26:29Et ces défis, en fait, sont liés
26:31à l'inégalité des chances,
26:33par exemple,
26:35à la limitation des choix de carrière
26:37et, en fait, à la persistance
26:39des préjugés. Est-ce que vous, ça a été votre cas ?
26:41Est-ce que ça part aussi d'une histoire
26:43personnelle, ces obstacles-là ? Vous les avez, vous,
26:45aussi rencontrés ? Oui.
26:47Moi, j'ai grandi en Italie, de coup,
26:49en fait, et pendant
26:51mon évolution personnelle
26:53de carrière, en fait, j'ai rencontré
26:55différentes difficultés.
26:57C'est toujours, en fait, par rapport à ce
26:59que les gens voyaient en moi
27:01qui les mettait en point, en tout cas,
27:03diriger certains choix.
27:05Ce serait quoi, alors, l'idée de cette plateforme ?
27:07A quoi ça va ressembler, exactement ?
27:09Je crois qu'il y a un peu un aspect réseau social,
27:11aussi, c'est créer une communauté,
27:13c'est ça, de ces femmes. Il y a cet aspect
27:15échange et puis il y a aussi l'aspect,
27:17voilà, très concrètement, pour les entreprises,
27:19pour pouvoir trouver des profils
27:21intéressants, c'est ça ? Oui,
27:23justement, en fait, la plateforme
27:25travaille principalement sur
27:27quatre piliers. Un
27:29espace de communauté,
27:31des formations,
27:33un service personnalisé et
27:35des événements. Du coup, pour faire simple,
27:37en fait, la plateforme abrige
27:39une communauté où
27:41les femmes afro-descendantes peuvent se connecter,
27:43peuvent échanger et
27:45se soutenir d'une façon mutuelle.
27:47On intègre aussi,
27:49justement, les masterclasses qui
27:51couvrent, en fait, différents sujets.
27:53On passe de la communication efficace au
27:55leadership, à l'éducation
27:57financière et, justement,
27:59on met aussi l'accent
28:01sur le suivi personnalisé.
28:03Du coup, on propose aussi
28:05un service de mise en relation avec un
28:07réseau d'experts, notamment des coachs, pour avoir
28:09des conseils précieux.
28:11Et enfin, on tient aussi,
28:13on donne vraiment importance aux
28:15liens humains. Et c'est pour cela,
28:17en fait, aussi qu'il y a surtout
28:19des événements, des rencontres
28:21dédiées. Vous disiez, malgré les progrès,
28:23les entreprises ont quand même un peu
28:25progressé et, malgré tout, elles ont encore du
28:27chemin à faire.
28:29Oui.
28:31Pour le dire, oui, justement.
28:33En fait, en France,
28:35justement, alors qu'on compte
28:37plus de 1,7 million de femmes
28:39afro-descendantes,
28:41plus de 37
28:43% d'elles ont déclaré avoir vécu
28:45un épisode de discrimination.
28:47Et justement, c'est là qu'il revient
28:49ma réflexion,
28:51c'est-à-dire comment, aujourd'hui, on peut combler
28:53ce manque d'opportunités,
28:55l'absence de réseaux,
28:57le sous-emploi et, tout simplement,
28:59la sous-représentation de ces femmes
29:01dans les entreprises, mais aussi dans la société
29:03en général. Oui, créer ce réseau, créer cette
29:05communauté, c'est ce que vous essayez de faire avec AfroBluemi.
29:07On vous souhaite un bon lancement, alors,
29:09de la plateforme. Merci beaucoup d'être venue nous en parler
29:11aujourd'hui sur le plateau de Smart Impact. Aïda
29:13Ischabodjian, merci beaucoup d'avoir été avec nous.
29:15Merci à vous de nous avoir suivies, merci à
29:17Cyriel Chazal qui m'a aidée à préparer cette émission.
29:19On se retrouve très vite pour un nouveau numéro
29:21de Smart Impact. A très vite, salut !
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