- 20/03/2024
Mercredi 20 mars 2024, SMART BOURSE reçoit Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) , Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, International, Natixis IM) et Vincent Juvyns (Stratégiste, JP Morgan Asset Management)
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00:00 [Musique]
00:10 Trois invités avec nous chaque soir en plateau pour décrypter les mouvements de la planète.
00:13 Marché, Vincent Juvins nous accompagne ce soir, stratégiste chez JP Morgan Asset Management.
00:17 Bonsoir Vincent. Bonsoir Grégoire. Merci d'être là, merci à Mabrouk Chetouan d'être à nos côtés également.
00:21 Bonsoir Mabrouk. Bonsoir.
00:23 Vous êtes responsable de la stratégie marché global chez Natic6IM et Alexandre Baradez en notre compagnie également.
00:29 Bonsoir Alexandre. Ravi de vous retrouver. Vous êtes chef analyste chez IG.
00:33 Les mouvements de marché du jour. Le mouvement de marché du jour c'est la chute de Kering après le warning sur les ventes du premier trimestre
00:39 qui a été communiqué hier soir. Qu'est-ce qu'on peut dire de la situation ?
00:44 Je regardais que techniquement le titre Kering est allé combler le gap du 26 janvier, c'est ça Alexandre ?
00:49 Qui était déjà le, ce qu'on a appelé le gap LVMH. C'était le jour où LVMH avait publié des résultats stratosphériques pour l'année 2023
00:57 et le titre LVMH avait bondi, laissé des gaps, un gap en tout cas pour l'ensemble du marché et particulièrement pour ses valeurs du luxe.
01:03 Oui c'est vrai que les gaps c'est toujours des repères pour les chartistes mais c'est vrai que les gaps haussiers peuvent devenir
01:10 pour les algos des forces de rappel à un moment donné sur une actualité un peu chargée mais souvent les gros gaps haussiers sur indice
01:16 c'est pas vraiment des gaps de rupture par exemple ou plutôt si c'est des gaps de rupture ou des gaps de forte accélération
01:21 de très nombreux n'ont jamais été revus, ne le seront jamais.
01:23 Donc c'est toujours assez dangereux de se dire il y a un gap 10% plus bas sur un indice par exemple pour son grosse valeur et dire je vais le chercher.
01:29 Mais la preuve en est par contre qu'une valeur qui est faible, pour Kering, et on voit bien cet échelonnage des valeurs du luxe en fait.
01:36 Il y a Hermès, c'est le luxe presque inaccessible qui casse résistance sur résistance avec des allures graphiques qui sont celles d'une tech américaine
01:44 on pourrait presque dire du NVIDIA pas loin mais c'est d'une verticalité assez redoutable, cher qui reste cher et qui retrace très très peu,
01:50 qui consolide simplement et qui réaccélère. Il y a eu LVMH, le luxe accessible mais qui est très bien positionné,
01:56 qui performe très très bien et puis Kering qui cherche son positionnement, qui attend aussi peut-être des nouveautés,
02:01 il y a eu des remplacements aussi par Kering, donc qui attend des nouveautés achetables par les consommateurs.
02:06 On parle de luxe aspirationnel pour Kering et Gucci notamment.
02:10 Vous avez fait des remarques très intéressantes parce qu'il y a plusieurs constats.
02:14 Effectivement pour le luxe, on voit qu'on s'est positionné entre Hermès et Kering et LVMH.
02:18 Mais après sur le poids dans l'indice, la pondération n'a pas trop bougé mais on remarque quand même que le rallye du CAC 40
02:24 ces derniers mois s'est fait sur plusieurs piliers. Ce qui est intéressant à une époque, c'était le luxe et on ne regardait que le luxe.
02:29 Et si ce pilier ne tenait pas, on sait que le CAC n'irait pas.
02:32 Sans le luxe, pas de salut.
02:33 Voilà, et ces derniers mois, on regarde la performance, Yertoudet par exemple, et les contributeurs sont assez nombreux,
02:37 Tourisme Loisirs par exemple, Automobiles également, la tech aussi et le luxe.
02:42 Donc c'est quand même très diversifié et les secteurs qu'il a depuis le début de l'année,
02:45 performent bien mieux que le luxe. Typiquement Tourisme Loisirs, typiquement l'Automobile et la tech également.
02:50 Finalement le luxe dans les secteurs européens, c'est à peu près le quatrième je crois, c'est le secteur Personal & Household, etc.
02:56 Donc c'est consommation discrétionnaire, ce n'est pas le plus gros performeur.
02:59 Donc c'est ça qui est intéressant, c'est que malgré des faiblesses aujourd'hui qui touchent tout le luxe,
03:02 parce que Kering est mal en place, il y a un gap baissé sur le CAC,
03:06 mais on n'a pas cette impression qu'il y a une fragilité structurelle du CAC 40
03:10 qui pourrait le faire perdre 15 ou 20% de plus parce que d'autres secteurs,
03:15 et notamment le secteur de la consommation discrétionnaire,
03:18 on regarde les performances des groupes, mais on regarde aussi le côté de la Chine je pense.
03:22 C'est ça qui fait que beaucoup de secteurs, Tourisme, Auto ou autre,
03:26 se sont pas mal repris ces derniers temps, les secteurs un peu industriels,
03:28 parce qu'on voit qu'en Chine, les signaux ne sont pas bons pour autant,
03:31 mais on a des chiffres de balance commerciale par exemple, précedemment,
03:34 excédent commercial record, au même moment, un peu effet miroir, l'Allemagne,
03:37 balance commerciale également, excédent commercial record,
03:40 alors qu'on avait oublié cette notion de, pour nous on était resté à l'Allemagne,
03:43 - Oui, fin des excédents, fin des excédents.
03:46 - Et on se rend compte finalement qu'en quelques mois, ça repart,
03:49 et surtout ce qui est intéressant pour la Chine, c'est que les importations
03:51 ont été assez dynamiques sur les dernières publications, exportations et importations.
03:55 Donc on se dit, l'accident de Kering en Chine, il est peut-être propre à Kering,
03:59 et finalement si les données sur la conso chinoise tendraient à s'améliorer,
04:03 c'est des données très courtes, c'est pas pour l'instant très tendanciel,
04:06 - C'est pas ce qui s'est le plus amélioré dans les stats chinoises, la conso ?
04:09 - Non, mais disons que ce qui vraiment effrayait au départ, depuis plusieurs années,
04:14 c'est tout ce qui est immobilier. On voit que sur la dette immobilière
04:17 à haut rendement par exemple, ça finit de se dégrader.
04:20 Donc ça veut pas dire que ça réaccélère, mais ça finit de se dégrader.
04:22 Les PMI d'activité, les manufacturiers, on voit bien qu'ils ont bottomé
04:25 depuis un petit bout de temps, et selon les mesures officielles ou kexines,
04:28 on est un peu au-dessus, un peu au-dessous de 50, mais c'est plus en train de piquer du nez.
04:31 Et on voit que les données balance commerciale et dynamique, même de mobilité des Chinois
04:35 pendant leurs vacances, on n'a pas eu de tel niveau de mobilité, avion, train, etc.,
04:39 que depuis avant Covid. Donc c'est ça, je pense, qui fait aussi que le CAC, le DAX,
04:44 ou autre, on peut se dire "mais l'Agence Européenne, c'est pas top",
04:46 mais parce que je pense que les investisseurs étrangers
04:48 lorgnent toujours ces liens entre la Chine et l'Europe, et du côté de la Chine,
04:51 peut-être qu'on commencera des signaux un peu faibles, mais de début de stabilisation
04:55 et de petite amélioration.
04:56 - Mais c'est moins systémique qu'avant, vous dites.
04:58 Le luxe est une valeur comme Kering, on en parlait hors antenne avant,
05:02 moi j'ai encore en tête, c'était fin août 2021, on avait eu un gros coup d'arrêt,
05:07 une grosse chute du secteur du luxe sur des inquiétudes toujours liées à la Chine.
05:11 J'ai repris mes notes pour Kering, avait baissé de 20% du pic au creux,
05:15 alors ça s'était peut-être pas fait en une séance, ça s'était peut-être fait sur deux séances,
05:18 mais ça avait été vraiment un gros coup d'arrêt qui avait d'ailleurs stoppé
05:22 le rallye de reprise post-Covid, d'une certaine manière.
05:25 Le pic des marchés se faisait fin 2021, pour le Nasdaq c'était un peu plus tard,
05:30 en novembre 2021, mais pour les marchés européens ça avait coïncidé
05:34 avec ce coup d'arrêt pour l'ensemble des marchés actions.
05:37 - C'est pour ça que là, finalement, un stress similaire, mais on est plus en 2021,
05:40 et on voit que les croissances sont assez désynchronisées finalement au niveau mondial.
05:43 La croissance US c'est pas la même qu'en Europe, c'est encore pas la même qu'en Chine,
05:46 et finalement, qu'est-ce qui pourrait faire que le luxe ne m'enviennerait peut-être pas plus haut tout de suite ?
05:49 Selon moi c'est moins par rapport à la Chine que peut-être,
05:52 et ça te débat envers la Fed ce qu'elle en pense ce soir et autre,
05:54 peut-être la croissance future américaine, c'est peut-être ça qu'on va commencer à regarder finalement.
05:57 L'Europe, on a l'impression que ça bottom aussi sur les PMI, composite ou autre,
06:01 on n'est pas encore en expansion sur le composite, mais on se redresse depuis quelques mois.
06:04 Est-ce qu'on va pas commencer à lorgner un peu sur la partie occidentale
06:07 pour les prochaines visibilités de croissance de ces groupes,
06:10 plutôt que sur la Chine où on a, encore une fois, je dis ça avec toute la prudence qui s'impose,
06:14 mais des signaux faibles que ça s'est peut-être stabilisé sur le pire,
06:17 sur le plus systémique qu'est l'immobilier notamment.
06:19 - Et alors Kéring, je voulais bien qu'on élargisse un petit peu le sujet justement sur,
06:23 les forces peut-être de l'économie européenne pour 2024,
06:28 avec l'idée, Alexandre le citait, il y a quelques secteurs, en tout cas des signaux boursiers,
06:32 qui montrent que des secteurs tournés vers la consommation discrétionnaire,
06:35 le voyage, le loisir, l'hôtellerie, l'automobile également,
06:39 qu'on peut inclure dans les dépenses discrétionnaires des Français et des Iraniens,
06:42 sont des secteurs qui surperforment depuis plusieurs semaines,
06:45 qui permettent aux indices européens d'ailleurs de rattraper,
06:48 ou de faire jeu égal avec les indices américains.
06:51 On a l'indice de surprise économique, mesuré par Citi sur l'Europe,
06:54 qui repasse enfin positif, après quasiment un an de négativisme.
07:00 Est-ce qu'il y a quelque chose de positif qui peut se déclencher en Europe,
07:04 partant notamment peut-être du cas du consommateur européen aujourd'hui, Vincent ?
07:08 - Oui, c'est sans doute le plus tangible.
07:10 Il y a deux sources d'espoir pour la croissance européenne cette année,
07:12 c'est quelque part une croissance domestique tirée par la consommation,
07:15 et c'est la croissance externe tirée potentiellement États-Unis, Chine,
07:18 mais c'est vrai que finalement c'est plutôt la Chine qui était en retard,
07:21 et dont on attend un rebond potentiel cette année,
07:24 dont on a observé certains prémices, en effet, pas sur la consommation,
07:27 plus sur la production industrielle, les investissements et autres,
07:30 mais on a l'impression qu'on est dans le cru en tout cas en Chine.
07:33 Pour ce qui est de la consommation domestique en Europe,
07:35 on en parlait finalement hors antenne,
07:37 il y a quand même des signes encourageants,
07:39 plein emploi dans pas mal de marchés européens,
07:41 donc ça c'est une bonne chose,
07:43 les Européens ont en tout cas la certitude qu'ils auront un job dans les mois qui viennent.
07:46 On a eu finalement des négociations salariales relativement dures,
07:49 un peu dans le nombre de pays qui font qu'aujourd'hui, si j'en crois la BCE,
07:52 on est aux alentours de 4,5/5 sur les progressions de salaire,
07:55 donc c'est-à-dire toujours plus que l'inflation,
07:57 le pouvoir d'achat et d'OP.
07:59 Contrairement aux Américains, les Européens ont thésaurisé durant le Covid,
08:03 ont plutôt conservé ce stock d'épargne,
08:05 eu égard à l'incertitude générale à laquelle on est confronté en Europe,
08:09 et le conflit en Ukraine et ainsi de suite, la crise énergétique,
08:12 donc les Européens sont plutôt bien équipés,
08:14 avec un salaire qui progresse plus vite que l'inflation,
08:17 et un excédent d'épargne, et toujours cette envie, ma foi, post-Covid,
08:20 qui demeure de profiter de la vie, de profiter des services.
08:23 Donc il est certain que parier sur un rebond économique de l'Europe
08:27 drive par la consommation, c'est ce que globalement...
08:30 - Ça fait du sens, comme on dit en mauvais français.
08:32 - Voilà, on le voit notamment dans les performances sectorielles,
08:35 comme ça peut être observé depuis le début de l'année.
08:37 - Qu'est-ce que vous dites sur le cas du consommateur européen ?
08:40 Est-ce que ça peut être une force positive pour l'économie européenne en 2024, Mabrouk ?
08:45 - On sait bien que la consommation des ménages, ça reste le moteur principal de la croissance,
08:50 et effectivement, ça a bien été résumé, on a les principaux moteurs qui sont,
08:55 on va dire, qui sont présents pour pouvoir soutenir cette consommation.
08:58 Maintenant, la question qui se pose,
09:00 eu égard à cette thésaurisation massive, donc une épargne des ménages
09:04 qui est assez conséquente, il y a quand même un frein à la désépargne.
09:08 Donc, on sait bien que le consommateur européen, allemand qui plus est, français par ailleurs,
09:13 ont une espèce de réticence à les piocher dans l'épargne.
09:16 Alors peut-être que ça va effectivement changer.
09:18 Et finalement, on se dit que, bon, ben oui, il y a les moteurs qui sont,
09:22 tous les voyants sont au vert, pour que cette croissance économique européenne
09:26 qui a fortement déçu l'an dernier, en 2023, puisse effectivement rebondir.
09:31 La question de la stabilisation de la croissance était pour moi acquise, en fait, finalement, en 2024.
09:35 On ne pouvait pas plonger plus bas.
09:37 En gros, avec une Allemagne qui était en pseudo-récession quasiment,
09:40 c'était quand même difficile d'imaginer avec la Chine qui se stabilisait par ailleurs,
09:44 de voir la situation se dégrader encore.
09:46 Bon, pour moi, la question était acquise de la stabilisation.
09:48 Ceux, celles et ceux qui prétendent effectivement que l'Europe est en récession depuis,
09:51 je ne sais pas combien de temps, sont dans l'erreur, à mon sens.
09:54 Et donc, in fine, aujourd'hui, on ne peut avoir que des surprises positives.
09:57 En fait, la question, c'est de savoir, on a été quand même négativement surpris,
10:00 vous avez cité l'indice de surprise de Citigroup,
10:02 qui n'était effectivement pas bien orienté depuis plusieurs semaines.
10:05 La tendance est positive et on revient faire des territoires qui sont, on va dire, proches,
10:09 voisins de zéro, voire même légèrement positifs.
10:11 Et donc, en dynamique, c'est quand même beaucoup mieux.
10:13 Et donc, il y a des bonnes raisons d'espérer, d'être même surpris positivement,
10:17 avec quand même, il faut le garder à l'esprit,
10:19 une hétérogénéité forte au sein de la zone euro.
10:21 On a quand même des pays qui, comme l'Espagne,
10:23 continuent de croître à un niveau qui est plutôt bon, clairement.
10:26 Donc, on a eu une croissance l'an dernier qui était au supérieur de 2%,
10:29 qui devrait effectivement être autour de 1,5, 1,7 cette année.
10:32 La France qui est toujours un peu au milieu.
10:33 Et puis, l'Allemagne qui, on va dire, se reprend, on va dire, timidement.
10:36 Et donc, in fine, oui, la consommation pourra être le moteur de la croissance européenne.
10:40 Maintenant, sur la question de la Chine, juste une petite parenthèse.
10:43 Ça va être, on va dire, un peu plus délicat à mon sens,
10:46 parce que la question, il me vient, n'a pas du tout été réglée.
10:48 Et je pense que ça va être un peu encore...
10:51 Compter sur un rebond de la Chine me paraît, effectivement,
10:53 avec une hypothèse relativement forte.
10:54 Encore une fois, je parle plus de stabilisation de la Chine.
10:57 Aujourd'hui, Xi Jinping n'a pas indiqué, effectivement,
10:59 lors des différentes réunions du Congrès,
11:02 qu'il y avait aujourd'hui une impulsion forte, attendue,
11:05 sur la croissance chinoise en 2024.
11:08 Ça a pu être quelque chose de mesuré.
11:09 Il ne s'agirait pas, effectivement, de, peut-être,
11:11 retomber dans les travers du passé,
11:13 avec cette capacité qui engendrerait des tensions déflationnistes en Chine,
11:17 qui est le plus gros problème que la Chine doit gérer pour le moment.
11:20 Ils sont déjà un peu dans cette ennière, quand même.
11:22 Alors, oui, bien sûr.
11:23 L'idée, c'est de ne pas aggraver cette situation.
11:26 Et la tentation est très forte, finalement, de dire,
11:28 bon, très bien, on va construire, je ne sais pas encore combien
11:31 de milliers de kilomètres d'autoroutes ou un énième aéroport,
11:34 pour pouvoir encore donner de l'emploi.
11:36 Non, ce n'est pas comme ça qu'il faut faire.
11:37 Et je pense que l'administration chinoise le sait,
11:39 ça va demander du temps.
11:40 Et par contre, moi, je souscris à cette idée.
11:42 Par contre, là, c'est quand même un véritable défi pour l'Europe.
11:44 Ça veut dire qu'à la fois, la Chine se restreint,
11:46 et la Chine est de plus en plus protectionniste sur des industries clés,
11:50 en tout cas, pour lesquelles on l'est livré jusqu'à présent.
11:53 Je pense notamment à l'automobile allemande.
11:54 L'Allemagne doit, aujourd'hui, faire des pieds et des mains
11:56 pour parvenir à vendre ses automobiles, avec des décotes, je pense,
11:59 notamment aux véhicules Volkswagen électriques en Chine,
12:01 où il y a des décotes tout à fait massives aux prix qui sont pratiqués en Occident.
12:04 Mais je crois qu'ils sont sortis du marché.
12:06 Enfin, je pense que c'est quand même le...
12:08 Ils sont en train de se faire sortir du marché chinois.
12:10 Je veux dire, c'est...
12:11 Je ne sais pas si c'est un baroud d'honneur ou si c'est la dernière...
12:15 Par contre, en Europe, ça fait la confirmation,
12:17 et certainement, il y a des éléments d'espoir.
12:18 Par contre, c'est vrai que, est-ce que l'Europe peut se sortir
12:21 de cette période de stagnation par les exportations ?
12:23 Là, ça devient quand même un petit peu...
12:25 C'est tendu, là.
12:26 Ce n'est pas la meilleure stratégie pour pouvoir, effectivement,
12:28 sortir de ce... André, d'une croissance.
12:30 Mais on ne compte pas sur les exports.
12:32 Un autre moteur qu'il faut activer, c'est le moteur de l'investissement.
12:35 Et là, effectivement, il faut avoir soit une incitation, on va dire, monétaire,
12:39 en baissant les taux d'intérêt, mais ça, ce n'est pas pour tout de suite,
12:41 ou bien une incitation budgétaire.
12:43 Les Américains l'ont parfaitement maîtrisé, en fait, cette affaire-là,
12:46 dès 2022, et ça s'est bien vu en 2023.
12:49 Et, comme vous le dites, par ailleurs, le point le plus important,
12:52 c'est que la Chine fait du protectionnisme,
12:54 mais les États-Unis ne s'en cachent absolument pas,
12:56 ils le font également, et nous, on n'en fait pas.
12:58 - Vous dites la détente monétaire en Europe, ou en zone euro,
13:01 ce n'est pas pour tout de suite. On est au premier jour du printemps.
13:03 La baisse de taux aura lieu au printemps.
13:05 - Non. - Non ?
13:07 - Pas pour moi. Je pense que ce n'est pas...
13:09 - Vous contredisez un message, un signal, explicite,
13:12 envoyé par certains banquiers centraux...
13:14 - Christine Lagarde n'a pas dit qu'elle baisserait les taux au mois de juin.
13:17 Elle a clairement dit, mais je pense que ce qu'elle a fait, Christine Lagarde...
13:20 - D'autres se sont avancés un peu plus précisément.
13:22 - Ville-Roi-de-Gallaud, ce n'est quand même pas n'importe qui
13:24 au sein du Conseil des gouverneurs.
13:26 - Quelqu'un d'assez dovige structurel.
13:28 Lui, il a toujours prôné la baisse des taux.
13:30 - Oui, oui, oui.
13:32 - En termes de communication, je pense que la BCE a un peu répliqué
13:35 la stratégie de la Fed. On se souvient, le 14 décembre dernier,
13:38 ça a été abondamment commenté, y compris sur ce plateau.
13:41 Jérôme Powell a laissé entendre que les taux allaient baisser,
13:45 et on se rend compte que la première baisse de taux
13:48 n'interviendra pas avant le mois de juin, a priori.
13:51 Et donc, la BCE s'est juste achetée une option gratuite
13:54 en donnant rendez-vous au marché, en disant "au mois de juin, on regarde,
13:57 et puis on voit". Et donc, il n'y a aucune garantie, finalement,
14:00 que les preuves de la désinflation...
14:03 - Oui, qu'ils aient besoin de plus d'évidence et de preuves, ça je le comprends.
14:06 Moi, j'ai quand même entendu qu'il y avait un signal
14:09 où Christine Lagarde allait au plus loin de ce qu'elle pouvait
14:13 signaler au marché pour indiquer que juin était peut-être,
14:16 sans doute, quand même un bon moment pour...
14:19 - Pour cadrer les anticipations, on voit bien que les retombes sont fortes des marchés.
14:22 - On a eu récemment des publications sur les salaires négociés
14:25 en zone euro, et que du travail... C'est très lag, c'est des chiffres T4,
14:28 mais il y avait quand même une sacrée baille en ce moment entre le T3 et le T4.
14:31 Sur la partie salaire négocié, enfin "wage and salaries"
14:34 en zone euro, on était à 5,2,5,3 le trimestre T3,
14:37 le lendemain revenu, si je ne me trompe pas, 3,4, donc 3,3,3,4,
14:40 et le coût du travail aussi qui diminue. Donc ça, selon moi,
14:43 c'était déjà des données qu'eux avaient aussi sur des datas plus hautes fréquences
14:46 récentes, et qui selon moi vont quand même un peu se confuser.
14:49 Donc moi, l'option juin, par contre, je mets une pièce dessus, c'est plus
14:52 "Est-ce que la Fed fera juin ?" C'est vrai que déjà la réunion de la
14:55 BSE, et une dizaine de jours avant, donc bon, ça c'est pour le fun.
14:58 - Oui, techniquement, si les deux baissent en juin, la BSE baissera avant la Fed.
15:01 - Voilà ! - La BSE a toutes les chances de baisser avant la Fed.
15:04 - Le vrai débat, c'est ça. Est-ce que...
15:07 Si on écoute... Et lui, je trouve qu'il a, enfin encore une fois, c'est Raphaël Bostic
15:10 de la Fed, et il a pris une carrière au sein de la Fed, et on l'a
15:13 beaucoup entendu, juste après la fameuse intervention de décembre,
15:16 où moi j'avais estimé que c'était une erreur de communication, peut-être comme
15:19 toi, où à ce moment-là, les taux étaient déjà détendus, les marchés étaient
15:22 déjà assez hauts, il a fait une erreur finalement de dire "on va
15:25 baisser les taux", alors qu'il n'y avait aucune urgence à ce moment-là de le faire par rapport aux conditions financières
15:28 ou autres.
15:31 Bostic avait dit tout de suite après "attention,
15:34 moi je ne vois pas de baisse de taux". Enfin, avant la deuxième semaine,
15:37 c'est-à-dire que ce discours l'a gardé mois après mois,
15:40 et il l'a encore tenu il y a une petite semaine, il dit "je vois ça au taux
15:43 S2, et je vois une hausse et espacée,
15:46 une baisse et une pause".
15:49 Et ça, ça va être une de... - Je veux bien un cut en juin
15:52 ou juillet, et après c'est une pause. Et on voit, il a peur,
15:55 c'est intéressant, son grand argument c'est de dire
15:58 les effets de marché, justement. On a déclenché, et
16:01 Powell en décembre a magnifié des effets de marché qui ont conduit
16:04 à une détente spectaculaire des conditions financières, tout ça est un
16:07 remporteur pour la croissance et pour l'inflation.
16:10 Et il y a un risque, effectivement, alors il appelle ça "pent-up exubérance",
16:13 l'exubérance refoulée des investisseurs
16:16 qui sortiraient de sa boîte d'une certaine manière dès que la première
16:19 baisse de taux serait délivrée. Et il a très peur de ça, Raphaël Bostic.
16:22 - Oui, et en premier point, il a eu un peu le rire des marchés parce que le marché obligataire,
16:25 en tout cas, il n'était pas le seul à parler, mais le marché obligataire a corrigé le tir,
16:28 on était à 3,80, on est remonté à des 4,30, donc 50 points de base,
16:31 le dollar aussi, un truc avec une petite couleur.
16:34 - Ce qui me fait m'étrangler, c'est que le marché action, lui,
16:37 est totalement sans nuances par rapport à ça. Alors, on comprend bien qu'il y ait
16:40 des résultats ou autres, mais 29 fois les bénéfices sur le SP500,
16:43 26 fois les bénéfices réalisés, c'est des zones de charté, c'est des zones
16:46 un peu de frottement, et un analyste, je crois, de Société Générale
16:49 a dit ça il y a quelques jours, qu'on est déjà dans une bulle, la question c'est
16:52 est-ce qu'on va encore progresser dans cette bulle ? - Est-ce qu'on est en 97 ou en 99 ?
16:55 Ou est-ce qu'on est début 99 ou fin 99 ?
16:58 - Oui, c'est très le rôle, selon moi, alors ça fait débat, mais selon moi,
17:01 c'est là que les régulateurs américains, la Fed, le Trésor, la SEC ou autres,
17:04 peuvent, sans dire "le marché est hors de prix, ils dérangeront jamais un truc
17:07 comme ça", mais orientent un peu les anticipations quand même pour éviter
17:10 d'aller trop haut trop vite, parce que derrière on sait comment ça se termine
17:13 à chaque fois. Donc, ce serait peut-être le moment, ce soir, par exemple,
17:16 dans des projections un peu révisées, un peu moins de baisse de taux,
17:19 anticiper peut-être deux baisses de taux, le 2,3, ce genre de choses,
17:22 pour que le marché action commence à intégrer la 30. - Je rappelle juste,
17:25 et je me souviens très bien de l'histoire du FOMC 13, 14 décembre dernier,
17:28 où Powell nous fait son pivot d'anthologie, en disant qu'effectivement
17:32 ils ont bien conscience que de maintenir les taux aussi élevés pendant trop longtemps,
17:35 c'est un risque, et qu'il y aura effectivement un moment d'accommodation,
17:38 mais qui sera juste une recalibration de la politique monétaire,
17:41 c'est un peu le sens du discours. Il avait été interrogé aussi sur les dots,
17:45 évidemment, la projection des niveaux de taux de directeurs
17:48 pendant la conférence de presse, et il avait expliqué
17:51 que la séquence voulait que les prix à la production
17:54 étaient tombés, je crois, le jour même, le matin même,
17:58 que les prix à la production entrent dans la composition du PCE,
18:01 qui devait suivre quelques jours plus tard,
18:04 PCE qui référait au mois de novembre à l'époque,
18:06 et comme le PPI avait créé une très grosse surprise à la baisse,
18:09 beaucoup de banquiers centraux avaient anticipé que le PCE allait être
18:12 là aussi plus bas que ce qu'ils imaginaient pour le mois de novembre,
18:15 et donc Powell avait dit "oui, certains ont pu modifier leurs dots
18:19 jusqu'à la fin de la journée, jusqu'à la dernière minute d'une certaine manière,
18:23 et donc on arrivait avec ces trois cuts signalés par le dot plot de la Fed".
18:28 Mais les trois cuts ne sont pas non plus complètement aberrantes
18:30 quand on regarde un peu le cycle américain, si on estime par exemple
18:33 qu'il y a une croissance qui va rester forte au premier semestre
18:36 et que ça va commencer à, on va dire, faiblir au second semestre,
18:39 globalement, juillet c'est le bon moment, on laisse,
18:42 effectivement, on saute à chaque fois un meeting pour en faire un autre après,
18:45 on a nos trois baisses de taux, 75 points de base,
18:48 et en fait, moi je pense qu'il y a une symétrie,
18:51 on a beaucoup parlé des délais de transmission de la politique monétaire,
18:54 ça a pris beaucoup de temps avant de se diffuser sur l'économie américaine,
18:57 et là, finalement, on va y avoir également le même problème.
19:00 Donc les trois baisses de taux ne vont pas avoir un impact immédiat,
19:02 ça va ralentir, et l'économie américaine va ralentir d'elle-même.
19:05 Donc le timing est quasiment parfait pour le second semestre,
19:07 il n'y a pas besoin d'en faire plus, finalement, aux Etats-Unis,
19:10 enfin, tout est sous contrôle.
19:11 Donc le but de Powell ce soir pour conclure la théorie avec vous,
19:14 c'est d'essayer de préserver cet équilibre que le marché semble avoir trouvé.
19:19 Et ça se stabilise autour de 4,30, alors qu'on sent que ces niveaux d'équilibre,
19:22 on a 2,40 en Europe, on a 4,30 aux Etats-Unis.
19:24 Donc sur les taux longs, 10 ans.
19:25 Exactement, sur les taux d'intérêt à long terme.
19:27 Ça ne bouge pas, on revient sur ces niveaux-là.
19:29 Il faut dire que Powell a bien fait le job ces trois derniers mois,
19:31 entre l'erreur de décembre et la situation d'aujourd'hui,
19:34 que de travail pour ramener les marchés, finalement,
19:36 à des attentes un peu plus réalistes sur ce second semestre,
19:38 et en effet, je pense que là, ces trois baisses de taux sur le second semestre,
19:41 c'est un peu plus réaliste et plus en ligne avec la ligne de l'économie américaine à l'heure actuelle.
19:47 C'est juste qu'il l'a dit trop tôt ?
19:48 Il me semble, je pense qu'on est tous tombés dans le chèque.
19:51 D'autant plus qu'on a une situation de conditions financières
19:56 qui est tout à fait favorable pour l'instant,
19:59 qui est même surprenante en termes de dégâts,
20:01 qui traduit évidemment l'appétit pour le risque d'un certain nombre d'acteurs,
20:04 pour les marchés de crédit, pour les marchés equity,
20:06 et que ce n'était vraiment pas nécessaire à ce moment-là.
20:08 Donc, quelque part, cette annonce,
20:10 alors si les baisses de taux sont peut-être légitimes pour le second semestre,
20:12 elle aurait pu venir aujourd'hui, par exemple.
20:15 Je pense qu'avoir la discussion de décembre aujourd'hui aurait eu plus de sens.
20:19 C'était le Santa Rally, quoi.
20:21 Il faut quand même se souvenir aussi,
20:23 quelques semaines avant, le divisant américain commençait à passer au-delà des 5%,
20:27 enfin, je veux dire, ça pouvait aussi créer,
20:29 on était quelques mois après SVB,
20:31 enfin, il y avait aussi peut-être des raisons d'essayer de calmer un peu,
20:34 peut-être, l'envolée des primes de termes et des taux de crédit.
20:37 - On cabrille vraiment les anticipations, c'était important.
20:39 On ne peut pas laisser non plus dérailler le marché,
20:41 avec des taux, finalement, qui montent trop,
20:43 et qui pourraient porter préjudice à des banques régionales, peut-être.
20:45 On le voit, il y a eu quelques petites faillites cet été,
20:47 qui sont passées, on va dire, comme une lettre à la poste,
20:49 de toutes petites banques,
20:51 mais là, on sent bien que le dossier n'était pas clos,
20:53 et il fallait quand même un peu calmer les choses.
20:55 Sans doute, peut-être, le propos de Powell.
20:57 - Comment vous imaginez la communication des banques centrales,
20:59 de la Fed et de la BCE,
21:01 une fois la première baisse de taux délivrée ?
21:03 C'était le sujet du discours de Christine Lagarde,
21:06 aujourd'hui, qui le dit,
21:08 alors là, de manière très explicite,
21:10 la BCE ne s'engagera pas,
21:12 une fois la première baisse de taux délivrée,
21:14 sur un chemin ou un rythme,
21:16 on ne donnera pas de guidance sur le rythme de baisse de taux.
21:19 Est-ce que ça peut être différent du côté de la Fed ?
21:21 Est-ce qu'on va avoir une nouvelle forward guidance ?
21:23 Est-ce qu'ils vont communiquer, quand même,
21:25 sur un objectif de recalibration de la politique monétaire ?
21:30 - Pour moi, la crise énergétique a marqué, finalement,
21:32 la fin de la forward guidance.
21:34 Elle a mort et enterré un nombre d'égards.
21:36 Je pense qu'il faudra du temps pour reconstruire,
21:38 quelque part, une crédibilité dans ce scénario-là.
21:40 Je pense que c'est le moment de la data-dependence,
21:43 et qu'on a vu, a vu, dans pas mal de domaines,
21:45 face à ce phénomène inflationniste qu'on a redécouvert,
21:48 qui nous accompagne encore un petit peu maintenant,
21:50 dont on sait qu'il nous accompagne vraisemblablement plus longtemps.
21:53 Moi, je m'attends à deux discussions dans les mois à venir.
21:56 D'abord, une discussion sur le bilan,
21:58 dont il sera peut-être question cet après-midi.
22:00 - Ah oui, ce soir, normalement, oui, oui, il doit nous en parler ce soir.
22:02 On a tous un petit peu cette idée que la taille de bilan des banques centrales,
22:06 en 2024 et au-delà, c'est nécessairement plus élevé
22:09 que ce qui prévalait en 2006-2007.
22:11 Et pourtant, évidemment, enfin, et voilà.
22:14 Après, grande crise financière, ça c'est un premier aspect,
22:17 qui, je pense, est important.
22:18 Et puis, voilà, quel est le niveau neutre de taux d'intérêt
22:21 que la banque centrale envisa aujourd'hui.
22:23 Il y a un débat académique assez important autour de celui-ci.
22:26 Et quelque part, ça laisse supposé aussi,
22:28 quelle est la trajectoire qu'on estime pertinente
22:30 pour l'inflation dans ces deux économies.
22:32 Donc, pour moi, data dépendance et deux débats un peu plus philosophiques
22:36 sur quelle est la taille du bilan de la banque centrale
22:38 qui est normale dans le contexte actuel.
22:40 D'autant plus que, comme disait ma pro,
22:42 finalement, on a aujourd'hui une dépense publique
22:44 qui est un des moteurs de croissance,
22:46 que certains activent à l'envie.
22:48 Et finalement, il serait faux de penser que ça peut fonctionner
22:52 sans soutien monétaire de la banque centrale.
22:55 Les choses vont de pair.
22:57 Aujourd'hui, c'est absolument nécessaire.
22:59 Et il faudra que face aux défis auxquels l'humanité est confrontée,
23:02 que ce soit le vieillissement, que ce soit la transition énergétique,
23:05 que ce soit finalement notre déficit structurel,
23:08 qu'il y ait une répression financière continue
23:11 et que les banques centrales restent de manière continuelle
23:14 à la manœuvre par leur bilan, j'en suis conscient.
23:16 On parle beaucoup de transition énergétique en Europe.
23:19 La BCE avait ouvert la porte à cette idée
23:22 d'utiliser son bilan pour soutenir les acteurs de ce mouvement.
23:26 Je pense qu'on aura des QI verts en Europe, certainement.
23:30 Aux États-Unis, ça fera davantage débat, évidemment.
23:33 Mais en Europe, ça me semble une évidence.
23:35 Il faut utiliser le bilan de la BCE pour finalement encourager
23:39 les entreprises qui sont plus vertueuses en cette matière,
23:42 pour aider l'État dans les investissements qu'il doit faire en la matière,
23:46 parce qu'on sent bien que les soldes de nier public ne suffiront pas.
23:49 On a des discussions budgétaires qui sont ardues,
23:51 et nécessairement ardues en France,
23:53 puisqu'aujourd'hui, pour les budgets de pas mal d'États membres,
23:56 le premier budget, c'est le remboursement de la charge d'intérêt sur la dette,
24:00 ce qui est quand même un peu frustrant.
24:02 Oui, frustrant et inquiétant.
24:04 Inquiétant, et dommage en tout cas pour l'utilisation des deniers publics.
24:08 Alors si on doit ranger les pays en deux camps,
24:11 ceux qui utilisent bien la dépense publique,
24:13 je trouve que consacrer l'essentiel de son budget à rembourser des intérêts,
24:17 ce n'est pas la bonne dépense publique.
24:19 Sur l'aspect dépenses d'investissement face au challenge de l'humanité,
24:24 comme vous dites Vincent, la position d'Isabelle Schnabel, qu'elle rappelle aujourd'hui,
24:27 c'est de dire, oui, déluge d'investissement pour financer les transitions énergétiques, etc.
24:32 Pour elle, ça veut dire Airstar plus élevé,
24:34 ça veut dire taux neutre, taux d'équilibre plus élevé dans ce monde-là.
24:38 Évidemment, ça suppose plus d'inflation.
24:41 Donc en effet, dans les deux cas, je pense que ce débat, en tout cas,
24:44 est relié sur un Airstar plus élevé.
24:46 J'aurais juste peut-être rajouté un dernier point.
24:48 Moi, je crois beaucoup sur l'aspect pour...
24:50 Forward guidance est fini.
24:52 Par contre, fiscal guidance, pour moi, c'est vraiment quelque chose qui est partiellement important.
24:56 Qu'est-ce que vous attendez comme guidance du point de vue de la politique budgétaire ?
24:59 Le sens de la guidance que vous attendez ?
25:01 Donner le cap pour les investissements.
25:03 Et quelque part, ce qu'a fait Jean-Claude Juncker à l'époque,
25:06 vous savez, je vous l'ai évoqué une quantité de fois sur ce plateau,
25:08 tout le monde sent tout ça pour le fond.
25:10 Est-ce que le plan Juncker a été délivré ou pas, au final ?
25:14 Il ne reste plus d'argent ? Tout a été dépensé ?
25:18 La base de ce qu'aujourd'hui, le Next Generation EU fund, on a eu 500 milliards au total.
25:22 On a réussi à dépenser, on a réussi à dépenser.
25:24 Tout n'a pas été dépensé.
25:26 Plan Juncker, 500 milliards dépensés.
25:29 Ah oui, le plan Juncker, mais pas le plan avec le Next Gen EU.
25:32 Mais Juncker a été dépensé.
25:34 Le Next Gen EU s'est greffé sur le plan Juncker.
25:37 Parce qu'il y a encore quelque temps, vous me disiez que...
25:39 500 milliards de capitaux levés et dépensés.
25:42 Et dépensés, d'accord.
25:44 Ce plan date de combien de temps ?
25:47 10 ans.
25:48 Voilà, mais donc dans 10 ans, 500 milliards, c'est quand même ridicule.
25:51 Quand on regarde finalement ce que les autres États,
25:54 en prenant les États-Unis, parce que finalement c'est là à qui on doit se comparer,
25:57 c'est quand même, on va dire, relativement faible.
26:00 Next Gen EU n'a pas été utilisé.
26:02 Après, il y a tous les efforts nationaux aussi, en plus...
26:04 Mais 500 milliards, c'est pas plus que Next Gen EU.
26:06 Ici, en fait, c'est 750.
26:08 Pas dépensé.
26:10 Ici, dépensé dans le cadre de partenaires publics privés,
26:13 avec très peu d'argent public,
26:15 qui est le défi actuel, c'est réellement donner un cap.
26:17 Voilà les secteurs dans lesquels on va investir.
26:19 On vous garantit une certaine rentabilité dans ce secteur.
26:23 On dit la même chose.
26:24 Moi, je suis keynésien dans l'âme,
26:25 donc je prône pour la dépense budgétaire,
26:27 laquelle soit verte ou autre, peu importe.
26:29 Non, peu importe, justement, c'est bien le sujet, Mabrouk.
26:32 On est en train de se demander quelles sont les dépenses
26:35 qu'il va falloir réaliser par rapport à celles qu'il va falloir couper.
26:38 C'est la question de la croissance.
26:39 Si on revient sur cette histoire de R*,
26:41 le R* sera plus élevé parce que notre potentiel de croissance
26:44 sera en principe plus élevé.
26:45 Là, effectivement, c'est cohérent.
26:46 Ce que dit Mme Stabel est absolument vrai.
26:48 Il n'y a pas le choix.
26:50 On va émettre plus d'obligations,
26:52 la croissance est plus élevée,
26:53 et le potentiel sera plus élevé,
26:55 donc mécaniquement, un taux d'intérêt plus élevé.
26:57 Mais là, globalement, j'ai presque envie de dire
26:59 qu'il faut réfléchir sur le sens de la causalité.
27:01 C'est en ayant une croissance plus forte
27:03 qu'on sera plus à même de rembourser,
27:05 de faire face à la charge de la dette.
27:07 C'est un autre problème.
27:08 C'est là où il y a un lien causal.
27:10 Et là, on rentre dans de l'économie politique,
27:12 en quelque sorte.
27:13 Moi, je pense qu'il vaut mieux avoir
27:15 une croissance potentielle plus élevée,
27:16 quitte à payer des charges d'intérêt beaucoup plus élevées,
27:18 mais être capable de produire plus
27:21 et de manière plus vertueuse.
27:23 C'est le choix qu'ont les États-Unis.
27:24 Oui, il manque un peu la partie verte.
27:26 Vous avez dit, ils dépensent dans ce qu'ils veulent.
27:29 D'accord.
27:30 Mais globalement, rénover une infrastructure,
27:31 on peut le faire de manière plus vertueuse également.
27:33 Mais globalement, aujourd'hui,
27:35 la causalité n'est pas le bon,
27:37 puisqu'on est en train de prendre le problème
27:38 par le mauvais côté.
27:39 On ne regarde que la dette.
27:40 Et qu'est-ce qu'on fait pour la réduire ?
27:41 Non, ce n'est pas comme ça qu'on fait.
27:42 Qu'est-ce qu'on peut faire pour produire plus de richesses
27:45 pour réduire notre endettement ?
27:47 On parle des marchés, peut-être, Alexandre.
27:51 Est-ce que la diversification commence à impayer
27:54 au-delà des Magnificent Seven, au-delà de Nvidia ?
27:57 Je vois quand même que le marché américain
27:59 ne fait plus rien depuis deux semaines.
28:01 Oui, mais il reste collé.
28:03 Il reste au sommet, mais il n'y a plus d'eau.
28:05 Ça ne monte plus depuis deux semaines.
28:07 Est-ce que d'autres marchés ou d'autres segments de marché
28:11 prennent la relève, un peu comme vous le disiez ?
28:13 Est-ce que la diversification paye aujourd'hui ?
28:15 On sent quand même que la thématique small
28:18 est quand même bien repartie.
28:20 En tout cas, on s'est extrait des zones basses.
28:23 Je veux dire, repartie en relatif par rapport
28:24 à ce qu'on a vu sur les trois dernières années,
28:25 où on était en superbe totale par rapport au large-carreau
28:27 depuis 2021.
28:29 On n'a qu'à mieux.
28:30 Les cars arrêtent de s'élargir.
28:32 On a fini les dégâts.
28:34 Et ça repartit, mais avec toujours l'œil noir qui surveille ça,
28:37 que ce soit les banques régionales américaines.
28:39 Pour moi, s'il y a un risque qui pèse sur les small US,
28:41 il viendra de là.
28:43 D'ailleurs, ce que j'ai remarqué
28:44 à la dernière intervention de Powell devant le Congrès,
28:46 c'est que je trouve que pour une fois,
28:48 les questions autour de l'inflation ou autre,
28:50 il y en a eu quelques-unes un peu pour la forme,
28:52 on a l'impression.
28:53 Les sénateurs posaient beaucoup de questions,
28:54 à la fois sur les questions de prudentiel banque ou autres,
28:56 mais beaucoup sur les banques régionales,
28:58 comme si c'était un sujet qui les préoccupait, eux,
29:00 d'un point de vue politique.
29:02 Que se passe-t-il s'ils demandent un SVBB,
29:04 si on a dans notre État, par exemple ?
29:06 Et ça, c'est assez intéressant.
29:08 Powell était assez précis dessus.
29:10 Il dit que des équipes de la Fed sont mobilisées continuellement
29:12 en contact permanent avec les banques les plus sensibles
29:14 pour estimer les stocks de dettes à risque, etc.
29:17 Donc voilà, pour moi, le risque un peu de ralentissement
29:20 aussi économique à un moment donné ou autre,
29:22 il peut passer par là, et c'est peut-être ça qui fait
29:24 qu'effectivement les small, à un moment donné,
29:25 ne rentrent peut-être pas aussi vite qu'on a vu sur les derniers mois.
29:27 Pour autant, je pense quand même que,
29:29 et c'est un thème pour l'Europe,
29:31 on a, et si on revient un peu sur l'Europe,
29:32 on parlait tout à l'heure de la diversification de ce rallye,
29:34 qui est donc plutôt sain et donc plutôt tenable pour le moyen terme.
29:37 Il y a aussi la question de la cherté européenne
29:39 par rapport au marché américain, qui justement
29:41 n'est plus très cher depuis un petit bout de temps.
29:43 Et ça, je pense avec un euro toujours assez moyen,
29:46 finalement il n'est pas cher par rapport au dollar,
29:48 avec des bottoms sur la dynamique,
29:51 les PMI qui commencent à se redresser un petit peu ou autre,
29:53 un euro qui n'est pas très cher, des valeurs européennes qui,
29:56 même si le CAC est cher par rapport aux autres indices européens,
29:58 en global le stock 600, les ratios cours bénéfices,
30:00 par rapport au PE du S&P 500, on est à 0,6,
30:03 et on est au-delà des 0,5 et quelques,
30:05 donc c'était des plus bas historiques.
30:07 Donc à un moment donné, la diversification va se faire aussi,
30:09 va s'opérer par les investisseurs étrangers sur la partie européenne.
30:11 Je pense que ça, ça va être un moteur assez puissant pendant pas mal de temps.
30:15 Si en plus, la BCE s'étouffe un peu avant la Fed,
30:18 ça peut tirer un petit peu l'euro à la baisse encore,
30:20 donc rendre aussi ces valeurs européennes un peu plus attractives par ce biais-là.
30:23 Plus la Chine, effectivement je suis d'accord,
30:25 il n'y a pas de redémarrage vertical à avoir,
30:27 mais si on attend le pricing de noir sur la Chine de 3 ans,
30:31 quand la tech chinoise fait -80%,
30:33 c'est un éclat d'une bulle internet,
30:35 on va toujours, après tout le monde se stabilise,
30:37 les signaux faibles, donc on va y aller,
30:39 et on va aussi acheter l'Europe un peu,
30:41 je dirais presque comme proxy, pas comme le Japon ne t'a fait,
30:43 mais comme proxy un peu par rapport à la dynamique chinoise.
30:45 Donc je trouve qu'il y a beaucoup de bons arguments pour l'Europe,
30:47 alors qu'aux Etats-Unis pour venir à ça,
30:49 je ne dis pas qu'il n'y en a pas, mais qu'est-ce qui n'a pas de jeté pricing.
30:51 Oui, et puis tout le monde est déjà investi comme ça sur la partie américaine,
30:55 tout le monde est au max, le retail est au max,
30:57 est-ce qu'on peut en mettre beaucoup plus ?
30:59 C'est la question, est-ce qu'on peut ou pas.
31:01 Les Etats-Unis, ça s'est déjà vu dans l'histoire,
31:03 sur la fatte de reprise,
31:05 mais ce n'était pas les très gros surperfs pour s'éduquer à 1% par an,
31:07 c'est de 3% la dernière fois.
31:09 Le rallye d'octobre 22, il commence avec l'Europe, c'est ça.
31:11 Et l'enquête de BOFA qu'ils font tous les mois auprès des grands gestionnaires d'actifs,
31:16 donc le sondage de mars,
31:18 montre qu'on a le plus gros retour sur des allocations en actions européennes,
31:23 sur ce mois de mars, depuis juin 2020.
31:26 Voilà, depuis 4 ans quasiment.
31:28 On avait fait un call il y a plusieurs mois sur l'Italie,
31:30 on pensait que l'Italie, ça allait vraiment repartir,
31:32 les spreads, il n'y a plus de question d'auto ou autre,
31:34 les spreads étaient bien placés,
31:36 c'est des valeurs qui sont peu chères, toujours à 10 fois les bénéfices,
31:38 l'IBEX c'est pareil,
31:40 même si elle change de risque politique ou autre,
31:42 les spreads sont bien maîtrisés pour l'instant,
31:44 les pays du sud jusqu'à présent, c'est eux qui ont tenu la baraque finalement,
31:46 dans la croissance ces derniers mois,
31:48 les piques ont disparu depuis quelques années,
31:50 et tant mieux,
31:52 je pense qu'il y a encore du potentiel,
31:54 simplement, la seule chose que j'aimerais voir un peu,
31:56 mais encore une fois, entre le souhait et la réalité,
31:58 on verra ce qui se passe,
32:00 c'est des US qui latéralisent un peu,
32:02 parce que je pense que le risque de bulles va s'accroître,
32:04 et que ce n'est pas le meilleur cadeau pour l'élection américaine,
32:06 il faudrait que ça se calme un peu maintenant,
32:08 pour que la Fed n'ait pas besoin d'agir,
32:10 s'il y a un mouvement de marche un peu brutal,
32:12 si on monte comme ça encore une fois pendant 4 mois de plus,
32:14 vous êtes à des 60% de rallye en 7-8 mois,
32:16 c'est des exagérations qui finiront par des -15, -20, voire plus,
32:18 et la Fed devrait intervenir à ce moment-là,
32:20 mieux vaut calmer les choses maintenant,
32:22 par une guidance, pas une guidance,
32:24 par des propos de la Fed adaptés,
32:26 et donc toujours un peu de rotation,
32:28 l'Europe qui tient pas mal,
32:30 mais si les US venaient à corriger ce que je souhaite,
32:32 5-10% dans les semaines qui arrivent,
32:34 il me semble que l'Europe devra quand même accuser un peu le coup,
32:36 mais moins fortement,
32:38 et ça qu'on pourrait avoir des pull-back du cas,
32:40 sur des niveaux à 8000, 7800,
32:42 mais je pense qu'on a une vraie logique de buy the dip,
32:44 tout creux sur l'Europe, 5-10%,
32:46 et on va passer buy the dip jusqu'à, je pense,
32:48 10 000, on peut y aller, je dis pas facilement,
32:50 mais le buy the dip, il me semble être un moteur,
32:52 et une croyance forte,
32:54 macro et micro, sur l'Europe.
32:56 Pour donner un petit peu la mesure
32:58 de ce qu'est la dernière phase d'une bulle,
33:00 du 1er janvier 99 à mars 2000,
33:04 le Nasdaq prend 126%.
33:06 Voilà.
33:08 Donc oui, en un an, ça devient quand même
33:10 parabolique, vertical, tout ce que vous voulez.
33:12 Sur le plan de l'investissement,
33:14 ce qui vous intéresse aujourd'hui, est-ce que oui,
33:16 on a envie d'investir dans la diversification,
33:18 et quand je dis diversification, c'est en dehors
33:20 des US, et donc en dehors de la tech
33:22 américaine, qui est le poids
33:24 et le contributeur majeur à la performance
33:26 du marché américain.
33:28 Oui, évidemment, sans pour autant
33:30 jeter l'oprop sur le secteur de la tech américaine,
33:32 dont, en effet, il a tiré
33:34 la performance du S&P 500,
33:36 il a tiré sa valorisation à la hausse,
33:38 mais pour autant, si on fait référence
33:40 à 2000, on est à des niveaux de valorisation
33:42 sans commune mesure à ce que nous avions alors.
33:44 Je prends le P de Microsoft à 2 ans,
33:46 on était à 52 à 2000,
33:48 on est à 27 aujourd'hui, enfin, voilà, sur le plan...
33:50 Toutes les Macs 7 sont à moins de 32 P, je crois.
33:52 Voilà, donc, quelque part,
33:54 au vu, en tout cas, du potentiel qu'elles offrent,
33:56 je ne dirais pas qu'il faut être sûr de ce secteur-là.
33:58 Par contre, c'est vrai qu'il faut se rendre compte que ce secteur-là
34:00 est pricé pour la perfection,
34:02 et qu'on n'est pas à l'abri de prise de bénéfices,
34:04 et que dès lors, il faut le chercher ailleurs. Alors, on avait fait le choix, nous,
34:06 des États-Unis, dans l'ensemble, depuis le début de l'année,
34:08 on a fait large cap, mais un disque large,
34:10 du Japon depuis le début de l'année, on n'en a pas encore parlé,
34:12 on va en parler dans un instant, et comme marché,
34:14 potentiellement, en thème de rattrapage,
34:16 on avait, en tout cas, émis une opinion positive
34:18 sur la Chine, en tout cas, qu'il fallait au minimum
34:20 revenir à neutre. J'avais pu en discuter
34:22 sur ce plateau-même au début du mois de février.
34:24 - C'est après 10% ? - C'était un bon mouvement.
34:26 Alors, il n'y a pas de catalyste pour aller au-delà,
34:28 mais je pense qu'en effet, on est tous d'accord
34:30 sur le fait que la Chine était quand même
34:32 excessivement bon marchand au début de l'année,
34:34 et que même en l'absence de catalyste, là,
34:36 c'était quand même le moment de revenir à neutre.
34:38 Donc ça, très très bien. Alors je note, small cap,
34:40 Europe, ce sont des tentations qu'on peut avoir.
34:42 Des tentations sont aussi, quelque part,
34:44 de prendre un peu de bénéfice sur les actions
34:46 et de les réallouer en marché de crédit.
34:48 On a des marchés de crédit, certainement,
34:50 en Europe, qui sont, pour moi, particulièrement
34:52 attractifs, et quelque part, la tentation
34:54 est un petit peu là aussi, c'est de revenir peut-être...
34:56 - On ne trouve pas le même niveau de cherté sur le marché
34:58 de crédit qu'est-ce qu'on peut décrire parfois sur certains
35:00 segments du marché d'action ? - Sur les crédits, si, mais vous allez avoir...
35:02 - C'est très serré, quand même, sur le crédit.
35:04 - Sur le dynamique, aujourd'hui, vous savez, on a des questions
35:06 sur le potentiel de performance des marchés d'action,
35:08 à juste titre, compte tenu des performances réalisées
35:10 actuellement. Sur le marché de crédit, vous avez
35:12 celui à Yves d'Europe 1, avec des durations de 4-5 ans,
35:14 vous avez 6-7, 7,5%
35:16 de rendement aujourd'hui. - Donc en bas, il y a une hausse...
35:18 - Avec une baisse qui baisse au second semestre.
35:20 Donc, cette année, à coup sûr,
35:22 vous achetez aujourd'hui, vous avez de très très bons rendements,
35:24 alors sur le CAC, peut-être, je ne parierai
35:26 pas dessus, enfin voilà, c'est
35:28 plus compliqué.
35:30 Sur le marché d'action, j'irais à ma proche,
35:32 aborder les marchés avec ce prisme
35:34 génération de revenus, et là,
35:36 c'est quelque chose qui sera peut-être favorable à l'Europe,
35:38 pas favorable au Japon. Oublions cette idée
35:40 que les marchés ont encore du potentiel cette année,
35:42 on est, objectivement, avec des valeurs qui sont un peu tirées,
35:44 j'achèterais plutôt sur baisse
35:46 qu'acheter à ces niveaux actuels.
35:48 Vous avez pas mal d'actions, aujourd'hui,
35:50 en Europe, aux Etats-Unis, avec des dividendes
35:52 élevés, JP Morgan a augmenté
35:54 son dividende, vous avez... - Oui, oui,
35:56 de manière un peu surprise, d'ailleurs. - Vous avez également
35:58 des augmentations de dividendes assez significatives,
36:00 aujourd'hui, le rendement du dividende, il oscille
36:02 entre 3,5 et 5,5 selon les marchés.
36:04 C'est aussi une belle thématique pour le reste
36:06 de l'année, si on n'a pas trop confiance
36:08 dans le potentiel d'appréciation des marchés,
36:10 vous avez à coup sûr entre 3,5 et 5,5
36:12 sur les dividendes. - Et j'impose en 15 secondes, parce qu'on a
36:14 déjà beaucoup parlé hier, on ne pourra pas
36:16 avoir le temps d'en parler, mais ça peut continuer ?
36:18 On reste positif Japon ?
36:20 - En tout cas, l'autre marché qui bénéficie
36:22 de pas mal de flux pour l'instant, c'est le Japon,
36:24 il y a une dynamique de flux qui est incontestable,
36:26 et les fondamentaux, je pense que si dit,
36:28 les dernières années, tous autour de ce plateau,
36:30 on était conscient que les fondamentaux étaient plutôt encourageants,
36:32 mais là, tout le monde semble le redécouvrir,
36:34 et je pense qu'il faut aller un peu avec les flux pour l'instant.
36:36 - Sur la logique d'investissement,
36:38 qu'est-ce qui vous intéresse ? - Tout a été à peu près dit.
36:40 - Vous êtes d'accord avec tout ?
36:42 - Pas tous les small caps, non, parce que globalement,
36:44 la situation n'est pas encore
36:46 suffisamment bonne du point de vue des conditions
36:48 financières. - D'accord. - Globalement,
36:50 aujourd'hui, il y avait deux facteurs
36:52 qui poussaient
36:54 finalement, les prix des small caps,
36:56 c'était bien sûr la croissance,
36:58 et évidemment des taux d'intérêt très faibles.
37:00 La croissance aujourd'hui, finalement, on voit bien
37:02 que ça se stabilise, soit sur des niveaux
37:04 qui ne sont pas très bons en Europe, mais bon, ça se stabilise
37:06 quand même, et puis ça a tendance à ralentir aux
37:08 US, avec des conditions monétaires,
37:10 on l'a déjà dit, effectivement, qui ne vont pas se détendre,
37:12 on va dire, avant juin ou le second
37:14 semestre de cette année.
37:16 Donc, il faut encore attendre, il faut encore se montrer
37:18 patient sur la partie petite
37:20 capitalisation.
37:22 - Alors, je suis d'accord, effectivement, sur la partie
37:24 taux, notamment les périphériques,
37:26 le spread, donc l'écart de taux
37:28 entre eux, le rendement des
37:30 obligations italiennes et allemandes se
37:32 réduit encore, donc on était,
37:34 nous on vise par exemple un écart de taux de 100 points de base,
37:36 donc on... - Ah oui ! On a plus de
37:38 150 là, aujourd'hui, encore, ça... - Non, ça a réduit,
37:40 ça a vivote, ça a baissé... - 130 ?
37:42 130, autour de 130 ? Ouais, d'accord. - Et il n'y a pas
37:44 finalement que l'Italie... - C'est pas encore
37:46 le plancher, quoi. - Oui, non, on peut
37:48 encore baisser, à notre avis, donc
37:50 il y a encore de la marge, donc la
37:52 croissance se situe dans les périphériques, globalement,
37:54 aujourd'hui, et
37:56 mis à part le risque politique, parce qu'il y a des élections
37:58 européennes qui sont peut-être, à un moment
38:00 donné, qui peuvent être un pivot sur la partie
38:02 obligataire, on va voir,
38:04 mais on a le sentiment que sur,
38:06 effectivement, les pays périphériques, la situation
38:08 est plutôt saine, et puis sur le Japon,
38:10 bon, là, effectivement, ça a été dit, mais pour moi,
38:12 le mouvement de la Banque Centrale est très clair,
38:14 ça reflète la normalisation de
38:16 la situation, on valide, effectivement, que
38:18 maintenant, il y a une espèce de bouclage salaire-prix
38:20 qui est en train de se mettre en place,
38:22 et que donc, bon, bah oui, on sort de l'ornière,
38:24 et c'est encore beaucoup plus facile pour une entreprise
38:26 japonaise de monter ses prix, lorsque il y a de l'inflation,
38:28 plutôt que lorsque... - C'est un ajustement unique,
38:30 ou c'est un ajustement qui peut se
38:32 prolonger à travers d'autres décisions ?
38:34 - Alors, on a vu la réaction du Yen, donc le Yen se déprécie,
38:36 donc parce que le marché a entendu,
38:38 on fait ça, et on s'arrête.
38:40 Pour vous dire qu'ils ont quand même "beaucoup donné",
38:42 la Banque Centrale a été généreuse,
38:44 on abandonne le contrôle de la courbe,
38:46 ça, on ne s'y attendait pas non plus, moi, personnellement,
38:48 mis à part le mouvement de taux,
38:50 l'abandon du YCC,
38:52 du "Build of Control",
38:54 ce n'était pas non plus attendu. - Mais on continuera
38:56 à racheter les obligations. - Ah bah...
38:58 - Mais on n'achète plus d'actions. - Masse, oui, masse !
39:00 - Mais on n'achètera plus d'actions. - On achètera tout ce qui passe,
39:02 s'il le faut. - Non, donc le Japon, oui, on reste,
39:04 effectivement, le Japon, c'est le retour, donc...
39:06 - Ah oui, c'est une histoire...
39:08 - C'est structurel. - C'est structurel.
39:10 Je pense qu'il y a une histoire structurelle, et
39:12 le Japon joue sur les devoirs de la Chine, par ailleurs.
39:14 - Oui ! On m'a expliqué qu'il y avait pas mal
39:16 d'argent qui sortait par Hong Kong pour
39:18 s'investir au Japon, parce qu'ils n'ont pas 36 000
39:20 possibilités pour investir les Chinois en dehors de Chine,
39:22 évidemment... - Oui, mais les flux
39:24 d'investisseurs qui veulent
39:26 être investis, effectivement, en Chine,
39:28 ils ne vont plus, donc ils vont au Japon.
39:30 - Alexandre, je vous pose, dans tout ce qu'on a dit,
39:32 je voulais qu'on dise un mot du complexe "matière première",
39:34 aussi, peut-être, ça se réveille, ça repart,
39:36 il y a une tendance, la fin d'une tendance
39:38 baissière, au moins, sur... - En tout cas, la stabilisation.
39:40 Je pense qu'on est revenu, finalement, des niveaux
39:42 largement d'avant Ukraine, et même un peu des niveaux
39:44 encore d'avant, même le gaz européen, par exemple,
39:46 c'est 20, 23, 25,
39:48 30 € le mégawatt-heure, c'est des niveaux qu'on avait en 2017,
39:50 2018, donc bien avant tout le Covid et
39:52 la partie Ukraine. Il y a eu deux constats,
39:54 quand même, récemment, on a eu depuis 10 jours un rallye
39:56 de 5 % en moyenne sur les matières premières,
39:58 si on prend un indice synthétique,
40:00 agriculture, métaux et énergie, 5 %.
40:02 Ça a quand même contribué aussi
40:04 au fait que les taux restent un peu
40:06 élevés, au-delà des aspects PPI, CPI,
40:08 ou autre, les matières premières ont un peu contribué,
40:10 et parce qu'on se dit aussi,
40:12 peut-être, sur l'inflation, que l'aspect
40:14 effet de base qui avait joué vraiment
40:16 négativement, une contribution négative à l'inflation,
40:18 désormais, quand on vendait le pétrole 12 mois auparavant,
40:20 il était plutôt à 110, maintenant on est à 80.
40:22 - On a mangé les effets de base favorables, ça peut...
40:24 - Ça peut avoir le service, quand il y a une intérêt tranquillement,
40:26 pour compenser un peu le risque
40:28 de recontribution positive à nouveau
40:30 des biens, peut-être pas, mais des énergies dans un premier temps.
40:32 Ça, mais c'est quand même un très bon signe,
40:34 je pense, et je pense que ça que le marché acheté,
40:36 soit le cuivre ou autre, c'est ce qu'on dit, c'est la Chine,
40:38 c'est des signaux faibles, mais que le marché... - L'amélioration de la...
40:40 - ...des besoins, et la transition, c'est des choses
40:42 de long terme, donc il semble que c'est des bons
40:44 points d'entrée pour des gens pas si, pas forcément pour des rallies de 15%,
40:46 mais peut-être un aspect un peu
40:48 bottoman, qui peut être un peu large quand même, mais c'est des niveaux
40:50 pas inintéressants, je pense, pour se remettre sur
40:52 les métaux industriels, et même les métaux
40:54 semi-précieux, au type argent, par exemple,
40:56 la zone des 20-22, elle tient bien sur l'argent,
40:58 ça a des gros gros bons... - Il y a un ratio
41:00 or-argent qui est très très tendu aujourd'hui, par exemple,
41:02 un ratio qui est beaucoup... - Je pense que la monde, ça a un bon call,
41:04 je pense que 30, un peu au-delà, sur les 6-12 mois,
41:06 je pense que c'est un bon call. - Merci beaucoup, messieurs,
41:08 merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir,
41:10 Alexandre Baradez, IG, Vincent Juvins,
41:12 JP Morgan, Asset Management,
41:14 Emma Brooks-Chetouane, Natix, ICM.
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