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  • 30/11/2023

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Éducation
Transcription
00:00 [Musique]
00:26 On a l'habitude de définir l'aménagement opérationnel par de la procédure, on va dire une procédure de ZAC, une procédure de lotissement.
00:32 Personnellement, je définirais plutôt ça comme d'abord une volonté politique, une volonté d'une équipe municipale, le plus souvent ou intercommunale,
00:41 de porter un projet, de définir un projet pour son territoire et de s'impliquer dans la réalisation de ce projet.
00:47 C'est finalement cette grande différence qu'on peut observer entre l'aménagement mis en œuvre par une collectivité qui s'implique dans la réalisation
00:58 par rapport à ce qu'on appelle classiquement l'aménagement dans le diffus ou ce qui se fait de façon plus spontanée.
01:03 Or, ce qu'on peut constater de façon constante, c'est que la collectivité, lorsqu'elle prend l'initiative d'un projet,
01:10 elle est certes soumise aux critiques qui peuvent être adressées par le citoyen, mais elle est tout autant critiquée par le citoyen
01:16 lorsqu'elle ne s'est pas impliquée dans le projet, parce que vu du citoyen, c'est toujours la collectivité qui est responsable.
01:22 L'intérêt de cette opération d'aménagement conduite par la Ville, c'est de s'attaquer à un certain nombre d'indicateurs,
01:29 qui sont des indicateurs sociaux qui se sont dégradés au fil du temps, un peu comme dans beaucoup de petites villes rurales de France.
01:38 Des indicateurs qui nous ont amené à avoir une forte vacance de l'habitat, plus de 20% de logements vacants,
01:46 avec des logements dégradés, un taux de vacances de 25% sur les commerces de la Ville,
01:52 et puis la nécessité de reprendre un certain nombre d'aménagements publics qui se sont aussi dégradés parce qu'ils ont vieilli,
02:00 et de développer un projet dans le temps, sur 10 années, pour avoir une véritable stratégie qui consiste à s'attaquer à l'ensemble de ces problèmes de façon globale.
02:10 Évidemment, produire du logement abordable, c'est un défi social majeur.
02:15 Aujourd'hui, on sait faire du logement locatif social, on sait un peu moins travailler le logement en accession à la propriété pour qu'il soit abordable.
02:25 Quand les marchés, comme à Clermont, sont tendus, les prix ont tendance à monter et à éloigner les classes moyennes de l'accès au logement.
02:34 Donc c'est un défi majeur.
02:36 On doit également penser à la question de la place de l'économie dans nos territoires,
02:42 et donc de préserver du foncier pour cette vocation économique.
02:46 Clermont est une ville productive, et donc dans nos quartiers, comme à Saint-Jean, on maintient cette dimension-là,
02:52 avec par exemple une grande entreprise de maintenance pérovière.
02:56 Quand vous avez un développement anarchique, vous consommez beaucoup de mètres carrés, et vous bétonnez beaucoup de mètres carrés.
03:03 On s'aperçoit qu'on est toujours, compte tenu de l'inertie du fonctionnement de cette planification,
03:09 on est toujours avec un train, voire même deux ou trois, de retard vis-à-vis des acteurs locaux,
03:15 que ce soit les propriétaires fonciers, que ce soit les promoteurs, que ce soit tous les acteurs du territoire.
03:20 Quelquefois la lettre ne porte pas l'esprit.
03:23 Et quand on est dans de l'urbanisme négocié, là on arrive, en quelque sorte à un processus itératif,
03:32 de débat avec les acteurs du territoire, à négocier quelque chose,
03:36 et à négocier quelque chose qui sera plus qualitatif que ce que l'on obtient par la planification.
03:48 Dans les opérations de réaménagement urbain, de restructuration, qui vont être de plus en plus nombreuses,
03:53 compte tenu de la limitation sur l'extension, sur nos territoires, nous avons besoin d'accéder à un foncier
04:01 qui sera plus rare, qui est plus cher, et dont la dureté, comme on dit, est plus importante.
04:07 Et pour y faire face, on a besoin d'outils, mais aussi d'expérience, que nous n'avons pas toujours,
04:13 ou en quantité suffisante dans nos équipes, de nos collectivités.
04:17 Et là, le partenariat avec nos aménageurs, notre aménageur public, Alter à Angers, est très important.
04:22 On peut s'appuyer sur son expérience, mais aussi sur sa capacité à mobiliser des financements,
04:29 à porter du foncier dans la durée, en s'appuyant bien sûr sur les garanties de la collectivité,
04:36 sur l'élaboration d'un projet, mais cette maîtrise des outils juridiques, financiers,
04:41 les partenariats financiers de l'aménageur sont très importants pour porter durablement des fonciers
04:47 et mener à bien des opérations de restructuration urbaine.
04:50 Mais aussi aux défis sociaux, qui sont ceux de nos territoires.
04:54 Si on n'est pas dans des opérations d'aménagement public, c'est beaucoup plus difficile de tenir ces équilibres-là.
05:00 On doit aussi penser aux équipements publics, à la nécessité de développer des services publics
05:05 dont les habitantes et les habitants auront besoin, et donc d'imaginer en amont
05:10 à la fois la possibilité foncière de pouvoir réaliser ces équipements,
05:15 mais aussi des mécaniques qui permettent leur financement par l'opération d'aménagement.
05:20 D'autres ambitions sont venues s'ajouter à cette opération sur Ferney-Voltaire,
05:27 notamment en matière de transition énergétique.
05:30 Et là, il y a eu un appui très fort de l'aménageur, à la fois pour développer un réseau de chaleur
05:36 qui est tout à fait innovant, et en l'absence de l'expertise technique, financière, juridique
05:42 de l'aménageur que nous avons apporté à notre concédant,
05:45 vraisemblablement ce réseau n'aurait jamais existé.
05:48 C'est également le travail que nous avons apporté à l'agglomération
05:51 pour aller chercher l'extension du tramway sur Ferney-Voltaire.
05:55 Et c'est bien la densité de l'opération, c'est bien aussi la qualité du montage de nos dossiers
05:59 qui nous a permis d'aller convaincre les autorités helvétiques
06:03 de financer cette extension du tramway qui vient du centre de Genève vers,
06:07 et qui sera intégralement d'ailleurs sur la ZAC Ferney-Genève Innovation.
06:10 Je crois que ce qu'il faut signaler, c'est que la commune est une commune de 3200 habitants,
06:15 elle est située en Gironde, à une dizaine de kilomètres de Saint-Émilion,
06:19 dans un secteur essentiellement de mono-activité viticole.
06:22 Et se saisir de la compétence aménageur dans une telle commune,
06:26 c'est se rendre compte qu'il est nécessaire, sur des longues périodes,
06:30 de s'attacher à la résolution des problèmes.
06:33 L'aménageur est là pour piloter à nos côtés, on pilote ensemble,
06:38 et aussi nous amener son expertise en phase de concertation publique,
06:42 pour que l'ensemble des citoyens puissent être associés au processus de décision.
06:46 Notre système public ne peut pas intégrer une profession,
06:52 qui est une profession très pointue, qui est celle d'aménageur.
06:56 J'estime qu'on aurait des pertes en charge, un manque de vélocité,
07:01 et on aurait in fine peut-être des coûts beaucoup plus élevés.
07:05 Donc on a choisi de confier ça à un professionnel, privé,
07:10 mais on ne lui a pas donné les clés.
07:13 Et donc c'est bien la qualité d'un projet, il se fait avec le dialogue
07:17 entre quelqu'un qui a la connaissance du marché,
07:21 qui a la connaissance des processus, qui a la connaissance des procédés,
07:25 et qui a la connaissance aussi des équilibres économiques,
07:28 et avec la collectivité qui est garante de l'intérêt général.
07:32 La démarche "Grandes Portes des Alpes" de Michel de la Métropole de Luray,
07:43 c'est une démarche de prospective en 2050,
07:46 qui vise à se poser la question de comment devenir des grandes plaques monofonctionnelles du XXe siècle,
07:51 commerciales, aéroportuaires, universitaires, résidentielles,
07:55 en tout genre, menacées d'obsolescence,
07:58 et on se pose la question de comment elles vont évoluer au cours du XXIe siècle,
08:02 qu'est-ce qu'elles peuvent apporter à l'agglomération, en termes d'externalité positive,
08:07 et comment la métropole peut se positionner pour les accompagner dans leur mutation.
08:11 Cet exercice prospective aide la métropole à se poser les questions
08:14 de quels enjeux adresser pour 2050, en matière notamment de réchauffement climatique.
08:19 L'atténuation et l'adaptation sont des enjeux majeurs.
08:22 Appliqués à un territoire de 1 500 hectares,
08:25 quels sont les outils qu'on peut mobiliser pour adresser ces questions d'atténuation et d'adaptation ?
08:30 Je pense qu'il y a quelques clés importantes à avoir en tête.
08:33 La première, c'est la capacité à faire le lien en permanence
08:36 entre la compréhension des changements actuels et changements possibles dans l'avenir,
08:42 le projet stratégique du bassin de vie, projet d'aménagement, projet de territoire,
08:48 et puis les leviers opérationnels, notamment à travers les projets d'aménagement.
08:52 La capacité à faire le lien en permanence entre ces trois niveaux,
08:55 et à penser aussi en permanence l'évolution des besoins.
08:58 L'aménagement dans le diffus, dans le tissu urbain constitué,
09:01 avec des interventions parfois très fines, très limitées à la parcelle, c'est inévitable.
09:06 C'est l'avenir de la ville que d'intervenir à cette échelle-là.
09:09 La question, c'est simplement, est-ce que ça se fait là aussi avec une initiative publique,
09:14 ou bien est-ce que ça se fait de façon spontanée à l'intérieur d'un corps de règles
09:18 qui ont été posées une fois pour toutes à travers le document d'urbanisme.
09:21 Ma intime conviction, c'est que face aux enjeux du zéro artificialisation nette,
09:26 face aux enjeux de la raréfaction du foncier disponible,
09:30 il faudra aménager le diffus avec ce que ça suppose de projet politique,
09:35 avec ce que ça suppose de concertation, de mesure des impacts environnementaux,
09:40 de décarbonation, mais en intervenant non plus sur des grands tenements fonciers,
09:44 mais bien à l'échelle de petites opérations qui, toutes cumulées, fabriquent un projet.
09:50 Le projet, avant, on le voyait dans son périmètre, là je pense qu'on le verra demain,
09:54 à travers un ensemble de petites interventions qui feront la ville de demain.
10:00 L'aménagement urbain reste décisif parce qu'il y a des échelles de temps et d'espace
10:04 qu'aucun propriétaire privé ne peut adresser à lui tout seul.
10:07 La collectivité doit absolument continuer à se poser des questions structurelles
10:11 sur des échelles de bassins de vie à des horizons de 20 ou 30 ans.
10:15 Et ma conviction, c'est qu'il faut se poser des questions à 20 ou 30 ans
10:18 pour définir une trajectoire qui n'est pas la même que si on se les était posées à 10 ou 20 ans devant nous.
10:24 En fait, on change la réponse à porter en regardant plus loin.
10:27 [Musique]

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