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  • il y a 2 jours
Avec la participation de
Monsieur Sylvain MOULHERAT - Président de l’Association de l’Ingénierie et du Génie Ecologiques
Madame Angélique PALLE - Cheffe de projet territorialisation de la réindustrialisation - Direction Générale des Entreprises
Madame Françoise ROSSIGNOL - 1ère Vice-Présidente de la Fédération des SCoT - Présidente du SCoT de l’Arrageois
Ce deuxième temps aborde la réindustrialisation de la France, les défis environnementaux qu'elle soulève, notamment en matière de biodiversité et de planification territoriale, ainsi que le rôle des acteurs publics et des outils comme les SCoT (Schémas de Cohérence Territoriale). Il met en avant que la réussite de la réindustrialisation française est intrinsèquement liée à une meilleure intégration des enjeux environnementaux, nécessitant une planification anticipée, un renforcement de l'ingénierie écologique et une sensibilisation accrue des industriels et des collectivités aux solutions existantes et à leurs coûts.

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Éducation
Transcription
00:00Angélique Pâle, de la Direction Générale des Entreprises, et Françoise Rossignol,
00:04première vice-présidente de la Fédération des SCOT, de nous rejoindre.
00:08Bonjour à toutes les deux, bienvenue.
00:11C'est aussi que...
00:12Voilà, Sylvain, vous restez avec nous sur cette séquence.
00:16Si j'ai besoin d'une définition, je fais appel à vous.
00:20Angélique Pâle, on est dans le cadre de la réindustrialisation de la France.
00:25C'est intéressant d'avoir maintenant le regard, au-delà des collectivités, le regard des entreprises qui peuvent vous solliciter,
00:32quelles peuvent être leurs attentes, notamment sur le volet ERC,
00:37et comment vous pouvez, vous, les inciter peut-être à faire appel à des solutions fondées sur la nature.
00:43Peut-être juste pour commencer, j'aime beaucoup les définitions, on parle de réindustrialisation,
00:48vous pouvez nous redonner la définition et un petit peu le cadre ?
00:51Alors, oui, tout à fait.
00:55Donc, réindustrialisation, on est de façon assez simple dans le cadre de l'implantation d'industrie en France.
01:02On le suit à travers un indicateur de suivi des politiques publiques, qui est le baromètre industriel de l'État.
01:09Pour vous donner les derniers chiffres sur 2024, on a une ouverture, un solde d'ouverture et d'extension significative nette
01:17d'à peu près 89 usines en France par an, qui se sont ouvertes en 2024.
01:24Donc, ça donne une idée du niveau, en fait, du nombre de projets d'implantation qu'on a.
01:31Moi, je m'occupe d'une équipe qui travaille, donc à la Direction Générale des entreprises,
01:35sur toutes les problématiques d'implantation.
01:37Et je vais aussi vous parler de planification.
01:39Ces problématiques d'implantation, elles sont multiples.
01:44Il faut savoir où est-ce qu'on installe ces entreprises.
01:47Il faut les raccorder aux différents réseaux.
01:49Et la problématique de la séquence ERC, qui est régie par les directives européennes,
01:54c'est quelque chose qui arrive très vite, en fait, dans le questionnement qu'ont les industriels en simple temps.
02:00Après, chaque fois que je me déplace sur le terrain, ou même parfois quand je parle à un cabinet ministériel,
02:05on me demande est-ce que je n'ai pas le nom d'un bon bureau d'études en génie écologique.
02:09Ça m'arrive très souvent.
02:10Alors, évidemment, comme on est côté État, on ne fait pas de recommandations sur tel ou tel bureau.
02:15Par contre, on est très intéressé par la structuration de la filière,
02:18parce que c'est une demande très forte de la part des industriels d'être bien accompagné sur ces logiques-là.
02:24Pour exactement les mêmes raisons qu'évoquait la métropole de Nîmes tout à l'heure,
02:28c'est-à-dire que si on n'anticipe pas et si on ne planifie pas, les dossiers prennent du temps.
02:33Ils prennent du temps à la fois côté État pour être instruit par la Direction générale de la prévention des risques
02:38et côté industriel, parce qu'il faut se mettre en compatibilité avec le PLU,
02:46avec l'anticipation de la compensation éventuelle lorsqu'on n'a pas pu éviter et qu'on n'a pas pu réduire.
02:52Ça bloque un certain nombre de projets et ça prend beaucoup plus de temps si on n'anticipe pas
02:55que si on anticipe accessoirement. Idéalement, il faut éviter de s'implanter sur un hot spot de biodiversité.
03:02Et ça, il faut le savoir en amont.
03:04Donc toute cette problématique-là qu'on évoquait tout à l'heure avec les collectivités,
03:08on a exactement la même côté industriel, avec en plus une petite subtilité,
03:13qui est que les industries, ça bouge.
03:15Et donc contrairement à une collectivité qui peut planifier un certain nombre d'infrastructures à long terme,
03:21avec l'idée que l'infrastructure a quand même une raison d'être en matière géographique,
03:26côté industrie, on ne sait pas toujours prédire quel type de projet va avoir envie de s'implanter où.
03:32Il y a une concurrence internationale qui est très forte pour attirer des projets industriels.
03:36Et donc, si on n'a pas anticipé un minimum à un échelon territorial,
03:40ce qui va pouvoir se passer au niveau de la séquence ERC, souvent, on bloque le projet.
03:45C'est particulièrement le cas dans des espaces très intensifs en industrie
03:49et en même temps très intensifs en biodiversité.
03:51Je pense notamment aux grands ports maritimes, où pour le coup, on a des zones humides.
03:55Et donc, évidemment, cette question de la compensation, il faut l'anticiper de façon très forte.
03:59Et les entreprises, comment est-ce qu'elles font appel à vous ?
04:01Et comment est-ce que vous pouvez les accompagner, les aider ?
04:04Alors, souvent, elles interagissent avec nos services déconcentrés,
04:08les services économiques de l'État en région, et avec l'EDREAL, bien sûr,
04:12les services instructeurs de leur autorisation environnementale.
04:15Nous, ce qu'on essaie de faire au niveau central, c'est de leur donner de la visibilité sur ce qui existe.
04:22Donc, par exemple, on a un guide de l'implantation industrielle,
04:24dans lequel on a mis l'annuaire de l'AIGECO sur les différents bureaux d'études qui existent.
04:32Et on pousse beaucoup pour qu'il y ait une visibilité et une lisibilité du secteur qui soient fortes,
04:37parce que dans les industriels, on a aussi des gens qui ne sont pas français,
04:40et qui, donc, n'ont pas forcément la connaissance de l'écosystème et de l'architecture du génie écologique en France.
04:47Donc, on a un vrai enjeu de visibilité, on a un enjeu d'accompagnement,
04:51on a un enjeu aussi de visibilité des compétences,
04:55pour qu'il n'y ait pas juste un signal pris sur les bureaux d'études,
04:57quand les industriels soient capables de savoir est-ce qu'ils vont être bien accompagnés
05:01sur tel type d'espace naturel et tel type de séquence ERC sur certains segments de la biodiversité.
05:11Ça, ils en sont assez friands.
05:13En fait, cette tuyauterie entre votre secteur et puis les industriels qui cherchent à s'implanter,
05:20pour nous, elle est très importante.
05:21Et elle passe aussi par les collectivités,
05:23parce que c'est les collectivités qui planifient leur développement territorial.
05:27Et si elles n'ont pas anticipé ces questions-là pour le projet industriel,
05:31c'est très compliqué à faire.
05:33Est-ce que les entreprises cherchent d'abord à minimiser les risques ou les impacts ?
05:38Ou est-ce qu'elles peuvent être intéressées par des solutions fondées sur la nature,
05:42c'est-à-dire d'aller un petit peu plus loin et d'être plus proactifs ?
05:46En général, elles sont intéressées par tout,
05:48mais elles n'ont pas forcément toujours connaissance de ce qui existe.
05:51C'est-à-dire qu'elles ont connaissance qu'il y a des règles européennes
05:54sur ce qu'elles appellent la compensation écologique.
05:58La séquence ERC, elle est connue quand c'est des gros industriels
06:01qui se sont déjà implantés en Europe.
06:04Quand on est sur des projets qui viennent d'ailleurs,
06:07elle n'est pas forcément toujours connue.
06:09Donc, il y a un vrai travail de pédagogie.
06:11Et l'industriel, en général, c'est à son métier
06:13d'envisager ce type de problématiques.
06:16Donc, il est surtout preneur d'un bon accompagnement assez pédagogique
06:19avec des solutions territoriales qui lui sont proposées,
06:25quelles qu'elles soient.
06:26D'accord.
06:26Vous nous avez parlé des grands ports.
06:28Vous avez un autre exemple d'actualité, d'implantation
06:30ou de choses qui étaient bien pensées, bien anticipées ?
06:34Typiquement, les grands ports, c'est notre premier élément de problématique.
06:42On a eu des échanges avec la métropole de Nîmes au niveau des services
06:46pour savoir comment est-ce que vous aviez planifié,
06:48voir un peu est-ce qu'on pouvait avoir des retours d'expérience
06:50parce que pour nous, c'était l'exemple de planification
06:53la plus réussie qu'on avait dans notre paysage.
06:57On souhaitait aussi beaucoup la question des SNCRF
07:00parce que ça donne aux industriels une forme de sécurité aussi juridique
07:06sur la pérennité de leurs mesures de compensation.
07:08Très important ça.
07:09Alors, les travaux du Muséum national d'histoire naturelle
07:14montrent qu'en fait, on n'est pas si bon que ça
07:16en matière de pérennité des mesures de compensation.
07:19C'est en général une trentaine d'années.
07:21Ce n'est pas forcément toujours inscrit
07:22dans la planification territoriale des collectivités.
07:26Et pour l'industriel, comme il en est responsable,
07:29c'est aussi une mise en danger juridique.
07:31Et donc, cette question de la pérennité des mesures,
07:33du cadre juridique, c'est quelque chose qu'on suit beaucoup.
07:35Alors, on n'est pas pilote sur ces questions-là
07:37parce que tout ça est au MTE.
07:39Mais pour nous, c'est particulièrement important
07:41que ce soit bien stabilisé sur un plan juridique
07:44et sur un plan territorial parce que derrière,
07:46c'est de la sécurité juridique pour l'entreprise.
07:49Merci beaucoup, Angélique Pannes.
07:50Je passe la parole à Françoise Rossignol,
07:53première vice-présidente de la Fédération des SCOT.
07:56Vous-même, je crois, présidente du SCOT de l'Arasjoie.
08:00Arras, c'est son bassin de vie, l'Arasjoie,
08:023 EPCI, 217 communes.
08:05Très bien.
08:07Vous avez compris que j'adore les définitions,
08:08donc je veux bien que vous rappeliez,
08:09même si tout le monde connaît sans doute,
08:11mais c'est important de le faire.
08:13Un SCOT, qu'est-ce que c'est précisément ?
08:14Le SCOT est un outil de planification
08:18et de coopération territoriale,
08:20en général, entre plusieurs EPCI,
08:23sur un bassin de vie ou sur une unité
08:25qui se considère avoir un destin commun.
08:30Alors, nous sommes inscrits dans la hiérarchie des normes,
08:33c'est-à-dire que la région et son stradet s'imposent à nous,
08:37de même que l'ensemble des documents des sages
08:40et de la politique de l'eau s'imposent aussi à nous,
08:44ce qui n'est pas forcément évident
08:46quand, par exemple, dans mon SCOT,
08:48nous avons sept sages.
08:50Et donc, il faut harmoniser
08:53dans les orientations et la réglementation
08:56les différentes normes qui s'imposent à nous
09:01et travailler un destin commun
09:06et ce que nous avons établi
09:10s'impose aux documents d'urbanisme,
09:12soit les PLUI, soit les PLU,
09:14et mettre dans certains cas
09:15certaines cartes communales.
09:16Donc, la déclinaison aussi est diverse.
09:20Et donc, nous sommes à...
09:22Enfin, moi, je considère que le rôle du SCOT,
09:25c'est vraiment de travailler
09:28tous les éléments du territoire.
09:30Alors, d'abord, en partant des données,
09:32je pense que la question du diagnostic
09:34est extrêmement importante.
09:36La question de, finalement,
09:39accroulent sous les données,
09:41mais comment les exploiter ?
09:43Voilà, il y a un travail énorme à ce niveau-là
09:46de travailler en transversalité
09:48et de dégager des orientations
09:52et un projet commun.
09:54Et plus les contraintes sont fortes
09:56et finalement, les contraintes
09:58de la loi climat et de résilience
10:00ont quand même été un choc
10:02pour un certain nombre d'élus,
10:04même s'ils étaient préparés,
10:07même s'ils étaient sur une trajectoire
10:08qui était déjà de sobriété foncière.
10:11et on voit bien que la réduction,
10:14enfin, la courbe descendante
10:17dans l'utilisation des ENAF
10:20montre bien qu'il y avait
10:22une crise de conscience antérieure,
10:24mais la loi climat et résilience
10:26a accéléré la réflexion
10:29et posé de nouvelles questions.
10:34Alors, en ce qui concerne
10:35les données autour de la question
10:40de la biodiversité,
10:41il est évident que,
10:42un, la question de la donnée se pose
10:43et, alors, les données existantes
10:47et l'idée de développer une stratégie
10:51parce qu'effectivement,
10:52lorsque nous allons décider
10:56de quelles sont les terres
10:57qui peuvent être mobilisables,
10:59soit pour l'habitat,
11:00soit pour le développement économique,
11:02ça veut dire compensation
11:04ou comment le faire
11:06de façon cohérente.
11:07Alors, comment le faire
11:09de façon cohérente techniquement,
11:11mais aussi humainement ?
11:13Et voilà, on est plusieurs du PCI,
11:16il ne s'agit pas,
11:16vous avez suffisamment entendu parler
11:18de la problématique des zones rurales
11:20pour que, effectivement,
11:23le développement soit harmonieux
11:25sur l'ensemble du territoire
11:26dans ce code
11:26sans casser le dynamisme
11:31des locomotives.
11:31Et donc, c'est toute une question
11:34de, c'est un vrai lieu
11:37de négociation,
11:38mais appuyé,
11:39et je crois que ça a été
11:40très, très bien dit sur Nîmes,
11:42appuyé sur un travail technique
11:45important.
11:46Et donc, la question de l'ingénierie
11:48est aussi une question
11:50qui se pose de façon forte,
11:51surtout,
11:53en gros,
11:55un scott,
11:56on le fait pour 20 ou 30 ans,
11:58normalement.
11:59Là, on fait deux scottes
12:01en six ans.
12:03Et tout le monde doit avoir
12:04fini son scott pour 2027.
12:06Donc, ça veut dire que
12:07la capacité d'ingénierie
12:09de la France
12:10n'est pas suffisante
12:11pour permettre à tout le monde
12:14de faire un travail sérieux
12:15d'ici 2027.
12:17Donc, la question de l'ingénierie
12:18est une question extrêmement forte.
12:20C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
12:22alors, ça peut être une chance
12:23si, finalement,
12:24nous développons
12:25nos capacités en ingénierie
12:27et nous sommes peut-être
12:29les leaders mondiaux
12:30de l'ingénierie
12:31ou européens
12:32dans ce domaine.
12:33Et la question de l'ingénierie
12:34est une question importante.
12:36Et la question des élus
12:37dans les collectivités,
12:38ils en sont où
12:39sur ces sujets ?
12:41Il y a une très grande
12:42diversité d'élus.
12:44Alors, les scottes
12:45sont des documents
12:50qui sont quand même
12:51un peu techniques.
12:52Le jour où on le votait,
12:53je me souviens
12:54du dernier scott
12:54qu'on a voté
12:55à la communauté urbaine,
12:56il y avait une pile
12:56qui faisait un mètre cinquante
12:57de documents.
13:00Ils étaient à disposition.
13:02Ils sont aussi
13:03à disposition
13:03sous forme numérique.
13:07Mais,
13:07je ne connais personne
13:09qui ait lu
13:10le scott
13:10de la ligne 1
13:11à la ligne...
13:12C'est juste impossible.
13:15Donc, on a...
13:17Et dans la problématique
13:18du ZAN aujourd'hui,
13:20on voit bien
13:21que c'est un vrai,
13:23vrai sujet.
13:23c'est un,
13:25comment, alors...
13:27Arriver à avoir
13:29l'adhésion
13:29de l'ensemble
13:30des membres
13:31du syndicat du scott.
13:32C'est déjà pas mal.
13:34Vous avez des intérêts
13:35très divergents.
13:38Mais le scott
13:39doit être approuvé
13:39par tous les conseils
13:40municipaux.
13:41Moi, j'ai 2500
13:42conseillers municipaux.
13:44Ça veut dire
13:45qu'il faut que
13:46ces 2500 conseillers
13:47municipaux,
13:48on leur fasse partager.
13:51Et puis derrière,
13:53c'est l'acceptabilité sociale,
13:55c'est de le faire partager
13:56à l'ensemble
13:56de la population.
13:58Donc,
13:59c'est à la fois
13:59des documents
14:00très techniques
14:01qui ne suscitent pas
14:03une envie folle
14:03de participation.
14:06Par contre,
14:07le résultat final,
14:08s'il ne correspond pas,
14:10s'il choque
14:10la population,
14:11on peut avoir
14:12des réactions
14:13extrêmement fortes.
14:15Donc,
14:15par exemple,
14:15je veux dire,
14:17exemple des trames
14:18vertes et bleues,
14:19le scott va indiquer
14:20de grandes orientations,
14:24des directions.
14:25C'est dans le cadre
14:26des pluies
14:26ou des pelus
14:27que ça va être travaillé
14:28à la parcelle.
14:30Il y a vraiment intérêt
14:30à avoir travaillé
14:31avec les agriculteurs.
14:33Si vous ne l'avez pas fait.
14:34Alors,
14:34les agriculteurs,
14:35là-dessus,
14:35ils ont tout à fait compris
14:37l'importance
14:37des documents d'urbanisme.
14:38Donc là,
14:39ils sont là
14:39à 95%.
14:41S'ils ne sont pas là,
14:42c'est qu'ils sont
14:42vraiment malades.
14:43quand vous travaillez
14:45avec des industriels,
14:47si vous déclassez
14:48une partie
14:48de leur terrain,
14:49ils risquent
14:53de s'en apercevoir
14:54à postériori.
14:56De même que
14:57sur les formes
14:58d'habitat,
14:59du terrain
14:59constructible
15:01qui ne sera plus
15:02constructible,
15:03etc.,
15:04dire
15:05qu'on va augmenter
15:08la densité
15:09très bien,
15:10donc on va faire
15:10du vertical,
15:11mais on s'aperçoit
15:13que finalement,
15:13il y a une vraie stratégie
15:16de contournement,
15:17c'est que les gens
15:18s'éloignent.
15:20On ne reste pas
15:21dans le centre
15:21du bord,
15:22on va plus loin,
15:23on va dans le village
15:23à 10,
15:2415 kilomètres.
15:25Parce que,
15:25vous voyez,
15:26tout ça,
15:26c'est extrêmement complexe
15:28puisque d'un côté,
15:29il faut être très technique
15:31parce qu'on doit
15:32assurer
15:34la sécurité juridique
15:37de ce que nous produisons
15:38parce que les conséquences
15:39peuvent être énormes.
15:42Donc,
15:42assurer ça,
15:43avoir une vision partagée
15:45et puis,
15:47la faire partager
15:47à l'ensemble
15:48de la population.
15:49Donc,
15:49c'est une...
15:50C'est un même...
15:50C'est un grand
15:51d'alchimie à avoir,
15:52mais vous devez aussi
15:53inciter notamment
15:54les élus
15:54à aller vers
15:55ces solutions.
15:57Alors,
15:57bien sûr...
15:58Pardon,
15:58mais je crois
15:59que vous avez,
15:59au sein de la fédération,
16:01il y a un terme,
16:02c'est de dire
16:02vous voulez mettre
16:02du verre sur du verre.
16:04On veut mettre
16:04du verre sur du verre.
16:05Alors,
16:05pourquoi du verre sur du verre ?
16:06C'était le thème
16:07de notre avant-dernier congrès
16:09puisque ce congrès
16:11qui se termine,
16:12on a travaillé
16:13sur les ressources.
16:15Parce que finalement,
16:16dans l'évaluation,
16:17dans le diagnostic,
16:18travailler sur nos ressources,
16:19c'est extrêmement important.
16:20Mais quand on a voulu
16:21travailler sur
16:22la biodiversité,
16:24sur tous les enjeux,
16:27c'est quoi
16:28la renaturation ?
16:31C'est vraiment...
16:31On est parti
16:32de la question
16:33de la définition
16:35de la loi.
16:36On renature,
16:37oui,
16:37mais on renature quoi ?
16:39Alors,
16:39est-ce qu'on renature...
16:41Il y a plein d'exemples.
16:43Une friche
16:45un peu abandonnée,
16:46nous,
16:46dans le Nord-Pas-de-Calais
16:47et dans le Scotch,
16:49on a eu l'exemple.
16:51On croit
16:51qu'on va utiliser
16:53une friche
16:53pour faire de l'habitat
16:54et qu'il y a
16:56quatre saisons,
16:56on s'aperçoit
16:57qu'il y a une orchidée,
16:58etc.
16:58Et voilà qu'il faut
16:59faire de la compensation.
17:00Alors qu'à un kilomètre de là,
17:02on prend de la terre agricole,
17:04de la grande agriculture,
17:05etc.
17:06Là où vous faites votre étude,
17:07il n'y a rien du tout.
17:09Donc,
17:10est-ce qu'on peut améliorer
17:12la qualité des sols ?
17:14Des sols déjà verts,
17:15est-ce qu'on peut...
17:16Et comment ?
17:16Et comment on le mesure ?
17:18Et comment on le travaille ?
17:19Alors,
17:20il y a des éléments,
17:22enfin,
17:22les zones humides,
17:23je crois qu'on a une bonne définition,
17:25on sait ce qu'est une zone humide,
17:26mais sur toute une série
17:28de types de terrain,
17:31la question se pose,
17:32comment l'enrichit-on ?
17:34Comment le mesure-t-on ?
17:35Et à tel point
17:36que ça me paraît
17:37une chose importante,
17:39c'est que,
17:39bon,
17:39je ne vais pas s'en ignorer
17:41qu'après ZAN,
17:42on la trace
17:42et puis maintenant,
17:43on a la PPL
17:44de l'Assemblée nationale
17:45et très vite,
17:49j'en ai pris connaissance
17:51et j'ai appelé l'auteur
17:53et je lui ai dit
17:53mais vous ne parlez plus
17:55de renaturation ?
17:57La réponse a été
17:58parce que personne
17:58ne sait la mesurer.
18:01Voilà.
18:01Et donc,
18:02c'est une question
18:03extrêmement importante
18:04et on revient
18:04sur de l'ingénierie.
18:06Et comment mesure-t-on
18:07l'amélioration
18:08de la qualité des sols ?
18:09Comment avance-t-on
18:11sur ces sujets ?
18:13L'élu peut avoir
18:13une volonté,
18:14il faut effectivement
18:16qu'on ait
18:16de façon très technique
18:18des différentes possibilités
18:20qui s'offrent à nous
18:21pour qu'on ait des choix.
18:22Et il y a encore
18:23un dernier point
18:23qui se présente à nous,
18:26c'est la question
18:26de l'équilibre économique.
18:28Le modèle économique,
18:29c'est quoi ?
18:30C'est vous qui l'avez dit,
18:31je crois que vous l'avez dit aussi,
18:33renaturer,
18:36mettre du verre sur du verre,
18:38compenser,
18:39c'est un coût,
18:39qu'il prend en charge,
18:41comment ?
18:41Le projet est-il encore viable
18:43une fois qu'on a
18:43travaillé la compensation ?
18:46Enfin, voilà,
18:47comment continue-t-on
18:48à faire du logement social ?
18:51Les très grandes industries,
18:52elles ont,
18:53je dirais,
18:54souvent un peu plus
18:56de marge de manœuvre
18:57et aussi une ingénierie interne
18:59un peu plus forte.
19:00On a eu quelques grosses
19:02implantations chez nous.
19:03Ce n'est pas avec Ayendas
19:04qu'on a le plus de problèmes.
19:05mais par contre,
19:08avec un artisan
19:10qui a une entreprise
19:14qui commence à bien fonctionner,
19:1650, 100 salariés,
19:18il faut vraiment l'accompagner.
19:20Ce n'est pas son sujet.
19:20Et il n'a pas forcément intégré
19:22les coûts liés à ça.
19:25Et donc,
19:26ça, c'est aussi la question
19:27du modèle économique
19:28qui est aussi lié
19:30de façon assez forte.
19:32Ce sont des très belles questions
19:34qui se posent à nous actuellement.
19:35Eh bien, merci de les évoquer.
19:38Merci beaucoup.
19:38Est-ce que vous voulez
19:39peut-être réagir
19:40ou poser une question
19:41aux intervenants
19:44qui sont passionnants ?
19:45Merci beaucoup.
19:46À des échelles différentes.
19:48Une question peut-être ?
19:51Non ?
19:52Angélique,
19:52vous voulez peut-être réagir ?
19:54Je vous laisse prendre le micro.
19:55S'il n'y a pas de questions,
19:56peut-être je peux réagir
19:57sur la question du modèle économique
19:58parce que c'est évidemment
19:59quelque chose
19:59qui nous intéresse particulièrement.
20:00et qui, en fait,
20:04est dépendant
20:05de vos travaux en amont
20:07au sens où,
20:09par exemple,
20:09on parlait de la question
20:10des friches.
20:11On oscille autour
20:13de 100-190 000 hectares
20:16de friches en France
20:17à peu près
20:18selon les estimations.
20:19Et ces friches,
20:20on en a dans plein
20:22de politiques publiques.
20:24Il faut les utiliser
20:24à la fois pour
20:25de la renaturation,
20:27pour de l'implantation industrielle,
20:29pour du logement,
20:30pour de la densification.
20:33La question qui se pose derrière,
20:34c'est comment on flèche ?
20:36Parce que les modèles économiques
20:38sont différents
20:38selon si on a une friche
20:39qui est particulièrement intensive
20:41en biodiversité,
20:42ou est-ce que c'est une dent creuse,
20:43ou est-ce qu'elle est implantée
20:44dans un espace urbain,
20:48périurbain et autres.
20:50Et donc,
20:51toute cette question
20:52du modèle économique
20:53de ce qu'on va faire
20:54des friches,
20:55en fait,
20:55il a pour premier élément
20:57d'entrée,
20:58finalement,
20:59la biodiversité existante
21:01sur la friche
21:01qui va permettre
21:02de savoir
21:02quel va être le coût
21:04d'une éventuelle compensation
21:05si jamais on fait autre chose
21:06de la friche
21:07que de la renaturation,
21:09et comment est-ce qu'on flèche
21:10de façon optimale
21:11en termes de politique publique,
21:12à la fois nationalement
21:13et puis territorialement
21:15les friches dont on parle.
21:18Et ça,
21:19ça demande des études
21:20en génie écologique en amont,
21:22de façon à pouvoir
21:22ensuite flécher.
21:24La Banque des Territoires
21:25a un projet là-dessus
21:26qui s'appelle Friche Plus,
21:28avec des financements
21:29de la Commission européenne
21:30qui est en train de démarrer
21:31sur le sujet.
21:33Et nous,
21:33on avait beaucoup poussé
21:34à la Direction générale
21:35des entreprises
21:36pour qu'on ouvre
21:37le prêt Gaïa,
21:39qui initialement
21:41était un prêt
21:41destiné à faire
21:42du logement social
21:43et que la Banque des Territoires
21:45a progressivement ouvert
21:46à d'autres choses
21:47et notamment
21:47à de la requalification
21:49de Friche,
21:50de façon à ce qu'on puisse,
21:52dans les logiques
21:53des collectivités,
21:54avoir des portages
21:55qui soient un peu solides
21:56et un peu longs,
21:59en tout cas plus longs
21:59que ce qui existe aujourd'hui
22:00en matière de logement.
22:02Les établissements
22:04qui s'en chargent,
22:04notamment les établissements
22:05publics fonciers,
22:06sont assez bien rodés
22:06sur ces questions-là.
22:08Mais pour faire du portage
22:09un peu plus long
22:09et notamment sur des questions
22:10industrielles qui, moi,
22:11sont le cœur
22:12de ce sur quoi
22:12mon équipe travaille,
22:14ces questions d'anticipation
22:15à la fois en matière
22:17de financement
22:17et puis en matière
22:18de connaissances écologiques
22:19de la zone,
22:20elles sont particulièrement
22:20importantes.
22:21Donc, c'est des choses
22:22qu'on pousse,
22:22qui sont parallèles
22:23à l'action qui est menée
22:24dans cette feuille de route
22:25en génie écologique,
22:26mais qui, en fait,
22:27sont autant de choses
22:28qui vont venir taper
22:29dans le pool de compétences
22:30qui est constitué
22:31par la filière.
22:32Merci beaucoup.
22:33Peut-être, Sylvain,
22:34pour faire la transition
22:35avec la table ronde
22:36qui suivra après le café
22:38et la pause.
22:39Voilà, on parle des compétences
22:40et des acteurs spécialisés
22:42du vivant
22:43qui sont essentiels.
22:43Alors, je vais peut-être
22:45rapidement réagir aussi
22:46sur un petit point avant.
22:48C'est quand on dit
22:49la renaturation,
22:51on ne sait pas la mesurer.
22:53L'amélioration de sol,
22:55on ne sait pas la mesurer.
22:56Je ne sais pas.
22:57Il y a des choses
22:58qu'on sait faire quand même.
22:59Il y a quand même pas mal
23:00de choses qu'on sait faire.
23:01Non, non, non,
23:02mais parfois,
23:03on n'a pas envie
23:04de trop y aller non plus.
23:05Et ce n'est pas...
23:06Donc, il y a quand même
23:08la filière est là pour ça.
23:09Par contre, ça montre aussi
23:11une des difficultés
23:14qu'on a dans le secteur
23:15en général,
23:16de faire connaître
23:16nos métiers
23:17et ce qu'on fait
23:19et ce qu'on sait faire.
23:20Et en fait, parfois,
23:21il y a des freins
23:21qui viennent en disant
23:22non, la nature,
23:23la biodiversité,
23:24c'est trop compliqué,
23:24on ne peut pas le faire
23:25ou ça n'existe pas.
23:26Les méthodes n'existent pas.
23:28Ce n'est pas forcément exact.
23:31Je pense qu'il y a des gens
23:31qui sont plus qualifiés
23:32qu'en restauration
23:33qui vont en parler après
23:34et qui montreront en fait
23:35qu'il y a des choses
23:36qu'on sait mesurer
23:37et des transformations
23:38qu'on sait faire
23:39d'autres qu'on ne sait pas faire
23:39effectivement.
23:40Mais ça, c'est des éléments
23:41sur lesquels en fait
23:42la filière est capable
23:43de répondre.
23:45Enfin, vraiment,
23:45le secteur en général
23:46puisque certaines réponses
23:48en fait peuvent venir
23:49de la recherche
23:49et qu'on ne le fait pas
23:50en fait dans nos entreprises
23:51parce que déjà,
23:52la recherche ne sait pas
23:52le faire parfois.
23:53Ça, c'est aussi un élément.
23:56Mais au moins,
23:56on sait qu'on ne sait pas le faire.
23:57C'est déjà pas mal.
23:59Mais dans tous les cas,
24:00en fait, ça montre que
24:01globalement,
24:02il y a un sujet,
24:03enfin, il y a un gros sujet
24:04en fait sur la compétence,
24:06sur la formation,
24:07que ce soit dans le domaine public,
24:08dans le domaine privé
24:09et on a vu que clairement,
24:12comme vous le disiez tout à l'heure,
24:13pour faire tous les scouts
24:14d'ici 2027,
24:15ça va être un peu court.
24:16Les entreprises vont avoir
24:18quelques difficultés,
24:20mais il n'y a pas que
24:22les documents de planification
24:23à faire d'ici 2027.
24:25Même si de temps en temps,
24:25il y a des histoires de moratoire,
24:26mais on a aussi
24:27deux ou trois ENR
24:28à faire sortir.
24:28On a aussi...
24:29Il y a beaucoup,
24:30beaucoup, beaucoup de sujets
24:31en fait.
24:32Et aujourd'hui,
24:32on a une vraie crise
24:33de compétence
24:34et de capacité
24:35en fait à recruter.
24:38Et ça,
24:38c'est pour la partie ingénérique.
24:40Mais sur le génie
24:41en fait qui va être
24:42l'objet en fait
24:43de la table suivante,
24:44c'est pareil,
24:46c'est une fois qu'on a conçu
24:46tous ces éléments-là,
24:47il faut aussi les faire.
24:48Il y a aussi
24:49tout un sujet sur
24:50une fois qu'on a conçu,
24:53qu'on a dit
24:54je lui ai envie
24:54de transformer le milieu
24:56de telle manière,
24:56à tel endroit,
24:57ou de renaturer,
24:58ou de restaurer
24:59n'importe le terme
25:00qu'on utilise
25:01et comment s'efflècher
25:01dans le document
25:02ou dans la stratégie.
25:04Mais derrière,
25:04en fait,
25:04ce n'est pas un travail
25:05qu'on peut confier
25:06à n'importe qui,
25:06n'importe comment.
25:07Et on va avoir besoin
25:09de faire intervenir
25:10en fait des entreprises
25:11plus ou moins spécialisées.
25:12Ça va dépendre des sujets,
25:13mais il y a des sujets
25:14qui peuvent être
25:15très très complexes
25:15et si on ne prend pas
25:17une entreprise spécialisée,
25:18on ne va pas y arriver.
25:19Enfin,
25:20on risque d'échouer
25:21dans la réalisation.
25:22Pour d'autres cas,
25:23en fait,
25:23on n'a pas forcément besoin
25:24d'avoir un expert
25:27très avancé sur le domaine,
25:29mais il faut quand même
25:30qu'il y ait
25:30quelques compétences.
25:32Et ça,
25:32c'est aussi un aspect
25:33à ne pas négliger
25:34qui est aussi
25:34en déficit de compétences
25:36et de main de...
25:37On en reparlera après,
25:38mais Franck Lassereau.
25:38Si je peux me permettre,
25:39vous avez raison,
25:40ce que je disais,
25:41c'était que
25:42c'est au terme de la loi,
25:44la définition des degrés.
25:47Sinon,
25:48effectivement,
25:48si on a amélioré
25:50la qualité des sols,
25:51on s'est mesuré
25:51qu'on a amélioré
25:52la qualité des sols.
25:53Mais jusqu'où,
25:54et en termes réglementaires,
25:55ça peut être pris en compte,
25:57c'est ça qui pose une question.
25:59Très bien.
26:00Merci beaucoup
26:00pour cette transition.
26:01Merci à tous.
26:02Sous-titrage Société Radio-Canada
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