00:00Pour cet après-midi que l'on va passer ensemble.
00:08Donc moi je m'appelle Nicolas Didel, je suis journaliste et je suis très heureux de vous accompagner pendant cet après-midi consacré au lancement de la feuille de route de l'ingénierie et du génie écologique.
00:19Alors des secteurs qui vous le savez sont en pleine croissance et c'est assez logique puisqu'ils permettent de satisfaire aux exigences de restauration et de compensation écologique.
00:30Vous savez que la filière s'est structurée, se professionnalise et elle donne aujourd'hui la possibilité à la France de devenir un leader dans ce domaine et c'est un véritable atout de souveraineté dont on va parler ensemble cet après-midi.
00:45Alors j'ai parlé de la feuille de route, lancement de cette feuille de route. On ne va pas rentrer dans le détail de toutes les actions de la feuille de route puisque cette feuille de route vous allez la voir, vous l'avez peut-être déjà reçue, oui.
00:58Donc vous pourrez rentrer un petit peu plus dans le détail. On a choisi cet après-midi plutôt de donner la parole à de nombreux intervenants, nombreux acteurs de l'ensemble de cette filière.
01:11Nombreux, vraiment nombreux. On a donné la parole à beaucoup de monde mais c'est parce que cela prouve la richesse des acteurs des domaines de l'ingénierie et du génie écologique et de cette filière.
01:23Et puis l'intérêt que vous portez au sujet. Donc le fait aussi que vous soyez tous présents cet après-midi et que chacun ait voulu prendre du temps pour passer cet après-midi ensemble.
01:34Donc on va donner la parole à tous ces intervenants à travers deux tables rondes que je vous présenterai tout à l'heure avec pas mal d'exemples très concrets.
01:41Et puis la possibilité pour vous tous d'interagir et de poser des questions parce que vous voyez qu'on est dans une configuration très sympathique, vraiment en proximité.
01:52Donc l'idée c'est de pouvoir échanger tous ensemble.
01:56Je vais donner la parole à Célia Delavergne, directrice de l'eau et de la biodiversité au sein du ministère de l'écologie pour quelques mots d'intro si vous le souhaitez.
02:04Bonjour à toutes et à tous, ça fonctionne ? Sinon vous m'entendez ? Ça va ? Super.
02:18Voici votre nouveau livre de José.
02:22D'abord je voudrais saluer toutes et à tous qui êtes venus aujourd'hui pour participer à ce lancement officiel de la seuil de route ingénierie écologique et génie écologique
02:33qui a été travaillé depuis plus d'un an avec beaucoup d'entre vous.
02:38Donc un grand merci à la base, à la fois aux équipes qui ont travaillé, aux partenaires et au temps que vous avez consacré à ce sujet qui nous paraît important.
02:49Alors c'est du coup un grand plaisir et aussi une grande fierté de voir l'aboutissement de ces travaux.
02:54Je vais vous dire quelques mots puisqu'ils correspondent.
02:59Alors je vais aussi pardon à l'introduction, excusez la ministre Agnès Pannier-Unaché qui a suivi de près vos travaux
03:07avec qui nous évoquons régulièrement à la fois la montée en puissance de l'ingénierie écologique
03:12et la session fondée sur la nature au service des défis que rencontrent aujourd'hui les collectivités,
03:19les acteurs de terrain et les services de l'État qui sont aussi des acteurs de terrain.
03:24Mais il faut répondre aux défis rencontrés à la fois qui s'agissent sur le climat, d'aménagement, de pollution, de biodiversité.
03:32La ministre est très attachée donc elle m'a demandé de transmettre son soutien à ses travaux
03:39et je veux dire sa conviction qu'ils auront, qu'ils seront inscrits dans la durée
03:46et qu'elle sera un soutien de cette dilemme.
03:50Alors on vit, la conviction que nous avons à l'ADEP c'est qu'on vit un moment charnière, un moment particulier
03:59qui exige face aux défis auxquels nous devons faire face, de repenser à la fois les manières d'aménager,
04:08les manières de produire, les manières de gérer nos territoires.
04:11Je le dis, face aux crises climatiques, à la perte de biodiversité, à la raréfaction de la ressource en eau disponible,
04:21à l'artificialisation des sols, à la multiplication des pollutions ou encore aux vulnérabilités de nos infrastructures,
04:30ces éléments nous amènent à identifier et pousser des nouvelles réponses concrètes et opérationnelles.
04:37Et nous devons seulement préserver ce qui peut l'être encore, mais aussi réparer, restaurer, protéger
04:44et recréer du vivant là où il a reculé.
04:47C'est le sens de l'ambition portée aujourd'hui par l'ingénierie et l'égenie écologique.
04:52Filière, donc l'ingénierie écologique, c'est bien la capacité à s'appuyer sur la nature et sur les dynamiques écologiques
04:59pour restaurer les fonctionnalités des écosystèmes et répondre aux grands défis que j'ai cités,
05:04qu'il s'agisse concrètement de restaurer les zonas humides, renaturer des friches urbaines et industrielles,
05:11reconnecter les rivières à leurs lits naturels, stabiliser les sols par des techniques végétales,
05:17reconstituer des continuités écologiques dégradées, restaurer les fonds marins.
05:21Aujourd'hui, c'est une filière qui existe.
05:26Elle s'est développée depuis le début.
05:33Et ça, c'est pour réveiller ce clé.
05:37Ok, c'est peut-être mieux.
05:40Alors, en revanche, si on fait ça, comme ça, voilà.
05:45Est-ce que vous m'entendez bien comme ça ?
05:46C'est beaucoup mieux.
05:47Vous avez l'air bien réveillé, c'est parfait.
05:49Elle s'est développée, donc la filière du génie de l'ingénierie écologique s'est développée au fil des deux dernières décennies.
05:58Et elle se repose sur des savoir-faire qui sont ancrés aujourd'hui dans les territoires,
06:03portés par une diversité d'acteurs, qu'ils soient publics, privés, associatifs et ou scientifiques sur le terrain.
06:10Ça représente 600 entreprises spécialisées, principalement des PME et TPE,
06:16auxquelles s'ajoutent des grandes entreprises intervenant dans les travaux publics et dans l'aménagement.
06:2110 000 emplois directs, auxquels il faut ajouter évidemment les métiers de la recherche,
06:25de la gestion des espaces naturels, l'enseignement et la formation.
06:29Et des emplois qualifiés, non délocalisables et répartis sur l'ensemble du territoire.
06:35Ce sont aussi pour la France des compétences reconnues à l'international,
06:38portés par nos bureaux d'études, entreprises spécialisées,
06:42par les laboratoires de recherche, les agences de l'eau,
06:45les établissements publics comme l'OFB, le BRGM, l'INRAE,
06:49ou encore les conservatoires botaniques et du littoral et les associations.
06:53J'espère n'avoir oublié personne.
06:55Je pense que cette liste vous démontre à quel point ce sujet, au final,
06:59infiltre chacun des acteurs impliqués aujourd'hui sur la protection du vivant
07:04et la promotion des solutions fondées sur la nature.
07:08Alors, cette filière, elle reste encore fragile et à développer,
07:12d'abord par manque de lisibilité, parfois par un morcellement des compétences
07:16et un déficit de reconnaissance dans les grandes politiques publiques
07:20d'aménagement et d'infrastructure.
07:22Alors, les enjeux auxquels nous devons faire face
07:25rendent donc indispensable de consolider et structurer ce secteur
07:30et nous pensons qu'il faut changer d'échelle et que cette feuille de route
07:36dont nous nous sommes dotés va permettre de l'accompagner.
07:41Alors, l'Union européenne a fixé un cap ambitieux avec l'adoption du règlement
07:46pour la restauration de la nature qui engage les États à restaurer au moins 30%
07:51des écosystèmes dégradés d'ici 2030, ce qui signifie concrètement,
07:57par exemple, pour nous, 10 000 kilomètres de cours d'eau,
08:01la restauration, la continuité écologique sur 10 000 kilomètres de cours d'eau,
08:05plusieurs centaines de milliers d'hectares de zones humides,
08:08de prairies, de forêts alluviales, de haies et de littoraux à restaurer,
08:13et des actions, des opérations de désartificialisation et de renaturation
08:18dans les espaces urbanisés et donc un champ de commandes futures
08:23pour les entreprises concernées et les acteurs qui travaillent
08:28dans le génie écologique important.
08:31C'est donc un besoin massif d'opérations de terrain qui s'annonce
08:34et qui demande du coup une réponse de l'ingénieur écologique robuste,
08:40disponible et bien formé.
08:41Puisque au-delà des financements, le facteur clé sera notre capacité
08:47collective à concevoir, à piloter et à avaluer des projets de qualité.
08:52Et il est essentiel de rappeler que du coup, l'ingénieur écologique
08:55n'arrive pas qu'en bout de chaîne, lorsque les projets ont été figés,
08:59elle doit être mobilisée dès l'amont, et notamment dès la planification
09:03urbaine et territoriale, dès la conception des projets d'aménagement,
09:08dès l'élaboration des documents de planification environnementale,
09:11c'est le sujet de la première table ronde, je crois, d'aujourd'hui,
09:14et c'est un point sur lequel nous souhaitons insister.
09:19Intégrer le vivant dans les choix d'aménagement, c'est aussi prévenir les impacts
09:22au lieu de les réparer.
09:24C'est construire des infrastructures plus résilientes face aux aléas climatiques,
09:28c'est garantir la compatibilité des projets avec les enjeux de biodiversité
09:32dès leur genèse.
09:34C'est le sens de la feuille de route que nous lançons aujourd'hui et qui s'inscrit
09:38dans la continuité du plan de 2012, qui était porté alors par le comité stratégique
09:44de la filière éco-industrie.
09:45Cette nouvelle feuille de route, elle marque une nouvelle ambition.
09:51Elle a été conçue collectivement, elle se veut collective, elle se veut très opérationnelle,
09:56tournée vers l'excellence écologique et vers la création de valeurs.
10:00Réconcilier écologie-économie, c'est exactement la manière dont on a conçu cette feuille de route.
10:05C'est le fruit d'un travail.
10:06Je voudrais remercier et saluer tout particulièrement le travail de l'association de l'ingénierie
10:12et du génie écologique, l'AIGECO, que vous connaissez le sigle très bien.
10:18Je pense que les personnes à la salle connaissent parfaitement et l'ensemble de ses adhérents
10:23qui ont contribué.
10:24Je voudrais saluer aussi l'union professionnelle du génie écologique, l'UPGE et l'Office français
10:29de la biodiversité.
10:31Beaucoup d'autres ont peut-être contribué.
10:32Je sais que ces trois-là ont, comme on dit, mouillé la chemise aux côtés de nombreux
10:37partenaires du terrain pour essayer d'écrire et formaliser dans cette feuille de route
10:40un cadre et des ambitions pour la filière.
10:47Alors, elle s'articule aujourd'hui autour de six axes, 15 actions phares qui veulent
10:53structurer la filière, renforcer la formation, mobiliser les maîtres d'ouvrage et les gestionnaires
10:59d'espaces naturels, accélérer l'innovation, garantir la qualité des projets et assurer
11:06la montée en compétences sur tous les territoires.
11:09On dirait bien qu'on déroule toute la filière de l'Amon à Laval jusqu'à l'appropriation
11:15et en particulier par tous les territoires, y compris ultramarins, qui est un enjeu majeur
11:20comme vous le savez, pour nous aussi.
11:24En consommant cette feuille de route, on a voulu proposer aussi avec vous des outils
11:28pour tous.
11:30À la fois, les élus, avec des outils concrets pour faciliter la commande publique, qui reste
11:35parfois le nerf de la guerre, souvent.
11:37Pour la jeunesse, avec la montée en puissance de la formation initiale via les campus de
11:43métiers.
11:44Pour le monde de la recherche, avec un éventuel fonds commun de coopération scientifique
11:48dédié.
11:49Et le soutien de l'État, qui malgré un contexte budgétaire que vous connaissez bien,
11:54s'engage aux côtés des acteurs sur ce sujet majeur.
12:00Je pense aussi au centre de ressources rénovées de l'Office français de la biodiversité, qui
12:05se veut au service des collectivités et des territoires, et qui sera un outil structurant.
12:11Parmi les actions très concrètes que cette feuille de route doit permettre, et sur lesquelles
12:16on aura une attention toute particulière, c'est la réalisation d'une mallette d'aide
12:21à la commande publique pour intégrer le génie écologique dans les projets des collectivités.
12:25Je pense que c'est quelque chose qui est très attendu.
12:27Quand on va sur le terrain, les élus nous disent l'attente forte d'outils concrets pour
12:31réussir à traduire pratiquement dans les cahiers des charges de la commande.
12:35La manière dont on peut faciliter et accélérer le recours au génie écologique,
12:39au-delà des plaidoyers qu'on peut faire économiques, parfois sur les solutions qui
12:43sont proposées.
12:45Dans les actions phares, on a aussi la conduite d'une prospective sur les besoins de demain
12:49en matière d'emploi et de compétence.
12:51Comment on prépare la filière aux enjeux de structuration et de qualité et d'attirer
12:58les talents sur l'ingénierie écologique ?
13:02Qui va avec la volonté de soutenir la mise en place de campus de métiers, je l'ai dit,
13:06et de compétence pour répondre aux besoins ?
13:09On a aussi un point, une action sur laquelle j'aimerais mettre un accent qui est celle
13:16de relancer les opérations de restauration à les territoires ultramarins.
13:20Je t'en ai dit un mot, mais plus particulièrement en Guadeloupe et à La Réunion, on travaillait
13:24à la faisabilité de la mise en place de filières de traitement de déchets verts contaminés
13:30par des espèces exotiques envahissantes.
13:32pour essayer de voir comment répondre, encore une fois, des pratiques très concrètes.
13:37Et puis, la rénovation du centre de ressources du génie écologique, qui devient le référent
13:42technique national ouvert aux collectivités au territoire ultramarin de l'OFB, je l'ai
13:47dit, et l'installation d'un comité stratégique d'orientation qui pilotera et suivra cette
13:52feuille de route pour accompagner le bon suivi de la mise en œuvre des actions, mais aussi
13:57la capacité à remonter à bon niveau celles qui bloquent et qui auront besoin peut-être
14:01d'être accompagnés, portés, voire portés politiquement si nécessaire, pour aller
14:06un peu plus loin.
14:08Pratiquement, cette feuille de route, du coup, elle propose une vision des outils, des
14:12méthodes et des partenariats, et elle redit la nécessité de développer aujourd'hui
14:18l'ingénierie et le génie écologique, qui sont des outils devenus incontournables
14:23sur notre territoire.
14:24Peut-être vous dire un mot en conclusion pour vous dire que je pense qu'au travers de
14:34cette feuille de route, dans un contexte peut-être perçu parfois comme devant contraire par rapport
14:41aux enjeux de transition écologique, on a une vraie opportunité de démontrer par une
14:48filière en structuration, notre capacité à répondre à des problématiques qui vont
14:53s'opposer, quoi qu'il arrive, face à la montée en puissance des crises de diverses
14:59natures, qu'il s'agit d'épisodes intenses ou d'aléas comme le recul du trait de côte,
15:05vont fortement augmenter.
15:07Cette année, on le voit avec les vagues de chaleur et canicule, on est en Méditerranée,
15:12je crois déjà au-delà de ce que la Méditerranée n'a jamais connu à cette date.
15:16Chaque année, en fait, on entend le « c'est la première fois, c'est la ». Dans ce
15:20contexte, nous entrons de manière concrète et pragmatique, on a des solutions de terrain
15:25portées par des acteurs formés, structurés, qui répondent parfois à moindre coût à
15:30des problématiques qui se posent à nous.
15:34Certaines vont servir la restauration de la nature et indirectement l'homme, certaines
15:38vont servir directement la protection des populations face à cette montée en puissance
15:43du dérèglement climatique.
15:45Je voudrais vous souhaiter à toutes et tous, en disant la plus grande attention que
15:49nous portons à vos travaux et au suivi de ces travaux, de beaux échanges aujourd'hui.
15:54Je veux dire que vous pouvez compter, mais comme vous l'avez déjà fait avec nos équipes,
15:58je l'espère, je crois que ça s'est bien passé sur nous pour porter vos sujets et les
16:03voir avec vous monter en puissance.
16:05Un grand merci donc en conclusion à la fois de votre mobilisation et de votre engagement
16:09et longue vie à l'ingénierie écologique et au génie écologique.
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