- il y a 2 ans
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Benoit Perrin et Luc Gras, politologue.
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03 Marine Le Pen domine les sondages pour le premier tour de la prochaine présidentielle avec plus de 30%
00:09 tandis que les représentants du bloc Macroniste sont en retrait.
00:11 Edouard Philippe à 25%, Gabriel Attal 19%, Bruno Le Maire 18%, Gérald Darmanin 16%.
00:17 Jean-Luc Mélenchon enregistre également une baisse significative à 15%
00:21 avec cette encadre nouvelle candidature à gauche, Philippe.
00:24 Oui et c'est un sondage qui pose question puisque Marine Le Pen est entre 31 et 33%
00:30 et si on additionne Marine Le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan,
00:33 on est sur un étiage à pratiquement 40% des voix, 39,5%.
00:37 Est-ce que c'est la preuve que pour vous la France est en train de basculer à droite plus que jamais ?
00:43 Et pour le moment, sur Twitter, vous dites oui à 79%.
00:47 Vous voulez réagir ? Un seul numéro, le 0 826 300 300.
00:51 Notre invité pour en parler et commenter cette actu, Luc Graa, politologue, est avec nous.
00:55 Bonsoir Luc.
00:56 Bonsoir.
00:57 Merci d'être avec nous en direct.
00:59 Philippe, cette affiche pour 2027 semble assez étonnante ou pas ?
01:05 Absolument, mais encore une fois, et cela a déjà été dit à l'époque,
01:09 nous sommes encore relativement loin de l'échéance présidentielle.
01:14 Alors moi, je continue à penser, mais sous... je ne suis moins un expert de l'univers de LFI que François,
01:25 je continue à penser que lorsque on sortira de cette tragédie, si on peut en sortir,
01:32 Israélo-Palestinienne, on oubliera les extrémités de Jean-Luc Mélenchon
01:38 et qu'il restera à gauche, à l'extrême gauche en tout cas, le candidat le plus plausible,
01:45 parce que je n'en vois pas d'autre pour l'instant.
01:47 Marine Le Pen caracole, mais je continue à penser que le moment venu,
01:53 elle qui est bonne toujours avant, jamais pendant, aura des difficultés pour l'emporter.
01:59 Et le troisième élément, c'est qu'évidemment, cela vient d'être rappelé,
02:04 c'est Édouard Philippe qui pour l'instant dans le camp macroniste a un petit peu le vent en boue.
02:10 - Françoise de Gaulle ?
02:11 - Moi je pense qu'on va avoir un grand reset, j'ai cette théorie,
02:14 je vois bien comment les mouvements de gauche sont en train de...
02:17 comment les plaques tectoniques bougent, je ne suis pas du tout d'accord avec ce que dit Philippe Bilger
02:23 et je ne suis même pas du tout d'accord avec l'idée que Marine Le Pen pourrait être candidate en 2027.
02:27 Je pense qu'il y aura de toute façon un combat pour la candidature,
02:32 si Jordan Bardella est aux étiages auxquels on annonce pour le soir des européennes,
02:36 nous sommes dans un moment très... on va très vite,
02:38 je pense que Jordan Bardella pourra disputer la candidature du RN à Marine Le Pen,
02:44 je pense que François Ruffin pourra disputer, et certainement peut-être d'autres,
02:48 on va voir ce que fait Glucksmann, pourra disputer absolument le leadership à Jean-Luc Mélenchon,
02:53 je pense que pour moi il y a une histoire qui s'est terminée avec Jean-Luc Mélenchon,
02:56 vraiment, il y a quelque chose qui s'est fini comme effet cliqué.
03:00 Donc en plus le casting de 2027, je ne le vois pas du tout comme ça,
03:04 je vois tout à fait Gabriel Attal, changement générationnel, Attal, Ruffin, Bardella peut-être,
03:10 c'est pour ça que soyons prudents avec ce genre de sondage.
03:13 - Alors c'est difficile de savoir qui sera candidat effectivement,
03:16 donc je pense qu'on peut rester au niveau très macro,
03:18 qui est juste est-ce que la France se droitise ou pas ?
03:20 Alors je me suis amusé à additionner les voix des candidats de droite et des candidats de gauche en 2022,
03:25 et j'arrive à 58% de droite, 42% de gauche.
03:29 Alors vous allez me dire "et Macron dans tout ça ?"
03:31 Je me suis basé sur le sondage de la Fondapol qui indique qu'en gros un électeur sur deux de Macron se dit "je suis de gauche",
03:36 30% de ses électeurs se considèrent du centre,
03:39 et seulement 20% se considèrent de gauche.
03:42 Donc on arrive à peu près à 68-42.
03:44 Si on fait exactement le même travail en 2000 pour la prochaine élection présidentielle,
03:48 effectivement les choses s'aggravent, puisque je vois 63% de vote pour la droite,
03:54 37% de vote pour la gauche.
03:56 Et ce qui est amusant, c'est que parmi les 4 candidats LREM,
04:00 en fait il y en a 3 qui viennent des LR,
04:02 et le dernier c'est Attal, qui lui vient de la gauche,
04:05 et comment il se distingue ?
04:06 Par des problématiques dont on pourrait considérer qu'elles sont plutôt de droite,
04:09 c'est-à-dire l'interdiction de la baïa et la mise en place de l'uniforme.
04:11 Je voudrais faire une remarque à Françoise de Gaulle,
04:13 François Russin a été testé dans un des sondages, il est à 7% en cas de non-candidature de Jean-Luc Mélenchon.
04:19 Je sais très bien, je vois très bien, c'est pour ça que je pense que...
04:22 Mais je donne un billet sur le fait que Mélenchon ne sera pas candidat en 2027.
04:27 Luc Grat, Frédéric Dhabi disait que Gabriel Attal bénéficiait d'une crédibilité électorale.
04:33 Qu'en pensez-vous ?
04:34 Alors ce qui est intéressant dans votre débat, c'est qu'en politique,
04:39 il y a les faits et il y a les mouvements.
04:41 C'est ça.
04:42 Et c'est-à-dire qu'aujourd'hui le sondage, il est incontestable,
04:46 Madame Le Pen s'est installée, voire durablement, dans les sondages,
04:52 mois après mois, avec 31%, ça devient solide.
04:56 Et maintenant ce qui est vrai aussi, c'est ce que dit Françoise,
04:58 c'est qu'en politique tout s'accélère et qu'à trois ans et demi,
05:02 comme disait Philippe, de l'élection présidentielle,
05:05 il n'est pas du tout improbable,
05:07 lui égard à la situation du monde, des événements internationaux notamment,
05:12 que les choses s'accélèrent.
05:13 Et c'est très bien, c'est très juste.
05:15 On voit bien que Bardella a l'avantage, par exemple, de ne pas s'appeler Le Pen.
05:20 Oui, c'est ce que je disais, bien sûr.
05:22 Je pense qu'il est dans le casting.
05:25 Voilà, Attal, chacun lui reconnaît des qualités incontestables de débatteur.
05:30 François Ruffin, il a également intelligemment centré son image
05:36 sur le pouvoir d'achat, la situation concrète des Français,
05:40 n'en déplaise à ceux qui partent trop vers d'autres sujets.
05:43 Et donc, il est possible que les plaques tectoniques,
05:45 avec l'actualité nationale et internationale, bougent.
05:49 Donc, c'est vrai qu'à trois ans et demi, on ne peut rien dire.
05:51 Mais par rapport à votre question de Mme Le Pen,
05:54 ce qui est quand même frappant, c'est qu'elle s'est vraiment durablement installée
05:58 sur l'échiquier politique.
06:02 Et il y a effectivement 5 à 7 % des lecteurs qui sont passés du centre-gauche
06:08 et qui maintenant, pour qu'elles fassent 31 %,
06:10 ça veut dire qu'il y a des gens qui étaient avant du côté Macron,
06:14 par exemple, avant les dernières élections, Macron était à 30 %,
06:18 et puis Mme Le Pen était à 24 %.
06:21 - Non mais elle a l'air aussi...
06:22 - Là, ils ont basculé.
06:23 - Luc, pardon de vous tarder.
06:24 - C'est probablement des électeurs de droite,
06:25 qui ont passé, dans un premier temps, deux fillons à Macron,
06:28 et maintenant, ils vont encore plus loin,
06:30 pour des raisons probablement nationales.
06:32 - C'est ce que j'ai envie de réagir.
06:33 - Luc, est-ce qu'on ne pourrait pas dire tout de même,
06:36 j'ai bien conscience que la politique peut évoluer,
06:40 et que dans les trois ans qui vont nous conduire jusqu'en 2027,
06:45 des événements de toute nature peuvent survenir,
06:49 mais est-ce que le fait que ceux, par exemple,
06:53 auxquels pensait Françoise,
06:55 et auxquels on pense tous,
06:59 ils sont d'une jeune génération,
07:03 est-ce qu'ils ne sont pas tentés,
07:06 très normalement, très légitimement,
07:09 d'attendre en quelque sorte 2032,
07:12 plutôt que de créer des mouvements de dissidence,
07:16 qui pourraient nuire à leur propre camp ?
07:19 Luc Graff.
07:20 - Alors, c'est tout à fait intéressant.
07:22 En fait, en politique,
07:23 ce ne sont pas les acteurs politiques qui décident,
07:26 mais en réalité, l'opinion publique.
07:28 Si un attal est poussé,
07:30 parce qu'il vient d'arriver,
07:31 c'est la première fois qu'on le sonde,
07:33 il est déjà à 19%,
07:34 cinq points derrière Édouard Philippe.
07:36 S'il est poussé par l'opinion publique,
07:38 vous savez que la vocation du politique,
07:41 elle est de suivre les sondages.
07:43 Et si donc il pousse,
07:45 eh bien, bien malgré lui,
07:46 il sera en avant.
07:47 Ce qui est vrai aussi,
07:48 c'est qu'on insiste à une dichotomie entre deux générations.
07:52 Il y a la génération, grosso modo,
07:54 des cinquantenaires et plus,
07:56 c'est les Xavier Bertrand,
07:58 les Bruno Le Maire,
07:59 les Édouard Philippe, etc.
08:01 À gauche, bien sûr,
08:03 il y a aussi les anciens hollandistes.
08:06 - Ça ne pèse rien, c'est rien du tout.
08:09 - Les Telga, etc.
08:11 - Ça n'existe pas.
08:12 - C'est la dernière fois qu'ils peuvent candidater,
08:14 donc ils sont poussés à avancer
08:16 et les jeunes pourraient attendre.
08:18 Sauf que s'il y a désunion,
08:21 que ce soit à gauche ou à droite,
08:23 il y aura perte aux élections.
08:25 Donc il y aura une nécessité d'unité
08:27 et les sondages répondront à votre question,
08:30 cher Philippe.
08:31 S'il y a un candidat qui creuse l'écart,
08:35 les familles politiques seront obligées
08:37 de se rassembler derrière ce candidat.
08:40 - Benoît Perrin.
08:41 - Question, Luc.
08:42 Est-ce que vous partagez l'analyse
08:44 selon laquelle la montée des thèmes
08:47 qui sont naturellement portés par la droite,
08:49 à savoir la sécurité,
08:50 les questions d'identité,
08:51 l'oral-bol fiscal,
08:52 l'ordre ou que sais-je,
08:54 donne du carburant à la droite
08:56 et que le premier sujet de préoccupation
08:58 des Français,
08:59 qui est le pouvoir d'achat
09:00 sur lequel la candidate Marine Le Pen
09:02 a fait sa campagne en 2022,
09:04 ça fait une espèce de combo quasiment invincible ?
09:07 - C'est tout à fait intéressant.
09:11 Comme disait Mao,
09:13 il faut savoir marcher sur ses deux jambes.
09:15 Marine Le Pen,
09:16 elle vient de la famille de l'extrême droite
09:19 et aujourd'hui se love dans une espèce
09:21 de réincarnation d'une forme de droite classique,
09:25 même si elle vient de l'extrême droite.
09:27 Elle a réussi à aller prendre les œufs
09:29 du voisin à gauche
09:30 en se donnant une image effectivement sociale.
09:33 C'est pourquoi elle a ses sondages aussi bons.
09:35 Maintenant, quelle est sa stratégie ?
09:37 On le connaît bien tous depuis deux ans.
09:39 C'est la stratégie du silence.
09:41 Elle laisse faire les événements,
09:43 elle essaye de prendre le moins de coups possible.
09:45 Mais rappelez-vous que rarement
09:47 sous la Ve République,
09:49 trois ans et demi avant l'élection,
09:51 celui qui est en tête et qui se tait,
09:53 l'emporte le jour de l'élection.
09:55 - Très courte.
09:56 Je veux dire une chose très courte.
09:58 La seule question de toute façon,
10:00 c'est quel est celui qui est au second tour
10:02 face à elle ? C'est tout.
10:03 La seule question qu'il faut se poser,
10:05 on peut imaginer de toute façon,
10:06 moi je pense que ce ne sera pas Marine Le Pen,
10:08 mais en tout cas,
10:09 Bardella ou Le Pen qualifiés pour le second tour,
10:11 évidemment, presque automatiquement,
10:13 la bataille, elle est pour le second tour.
10:15 Et dans cette bataille pour le second tour,
10:17 je pense moi que la jeune génération
10:19 va pousser, je pense à la génération Attal,
10:22 et peut-être la génération Ruffin,
10:24 c'est plus compliqué,
10:25 mais en tout cas, la posture du second tour,
10:28 c'est la seule chose que tout le monde va aller chercher.
10:30 Donc à la limite,
10:31 je n'ai même pas envie de me dire,
10:32 Marine Le Pen, je pense que c'est acquis quasiment.
10:34 - La question c'est qui sera second tour.
10:36 - C'est tout, c'est le seul sujet.
10:37 Si c'est Attal, si c'est Mélenchon,
10:39 si c'était Mélenchon,
10:40 je ne suis pas du tout sûr que Marine Le Pen
10:42 ne soit pas élue.
10:43 Si c'est Gabrielle Attal,
10:44 ça recommencera comme avec Emmanuel Macron.
10:46 - Allez, on a envie de vous entendre
10:48 au 0826-300-300.
10:50 Dominique est avec nous de Monde-Marsan.
10:52 Une réaction à Dominique sur ce sondage ?
10:56 - Oui, moi je rejoins tout ce qui a été dit,
10:59 et surtout je pense que c'est d'une part
11:00 l'échec dû en même temps.
11:02 Parce que vous savez, c'est comme en amour.
11:04 Si on aime un peu trop tout le monde,
11:05 on frustre tout le monde et on ne garde personne.
11:07 - Ah il est bien ce Dominique !
11:09 Mauvaise foi, sens de la formule !
11:11 - Il n'y a pas de photo !
11:13 - Ça sent le vécu, c'est ce que vous dites !
11:15 - Il est tout entendu, j'enregistre tout !
11:18 - C'est ce qu'on appelle un coming out !
11:21 - Ceci dit, il a raison Dominique,
11:23 dans ce sens que c'est un échec flagrant
11:24 pour Emmanuel Macron.
11:25 Il a été élu sur la promesse de tout changer,
11:28 de changer le système,
11:29 de changer le rapport des Français à la politique,
11:31 de battre Marine Le Pen,
11:33 de faire reculer le RN.
11:34 Le RN n'a jamais autant augmenté.
11:36 La France est assez déchirée.
11:38 Moi je ne pense pas du tout qu'elle est au bord
11:39 de la guerre civile,
11:40 parce que ça c'est pour faire pleurer les enfants,
11:41 ça n'existe pas.
11:42 Mais vraiment...
11:44 - Une phrase, pour moi c'est plutôt l'échec de la gauche,
11:46 parce que le candidat à la majorité présentielle,
11:49 il y a quasiment 3 chances sur 4
11:50 pour qu'il vienne des LR.
11:51 Donc je pense que c'est plutôt la gauche
11:52 qui est en échec total dans la vie politique française.
11:55 - Au moins c'est la bonne nouvelle,
11:56 il n'y aura personne de gauche aujourd'hui !
11:59 - Non, non, mais vous n'en savez rien !
12:01 - Non mais je le crois vraiment !
12:03 C'est la bonne nouvelle,
12:04 et Benoît et moi on se rejoint,
12:06 donc on aura surtout le moins de...
12:08 - Ça n'a aucun sens cette analyse-là !
12:10 - Je crois que si !
12:11 - Je ne parle pas de l'échec de la gauche,
12:12 je parle de quelqu'un qui va pouvoir vous mélanger
12:14 des chèvres et des choux.
12:15 Je dis qu'il y a un échec d'Emmanuel Macron au pouvoir,
12:18 c'est ça dont je parle !
12:19 Donc après tu peux dire qu'à aller toujours ton petit caca
12:22 sur la gauche immédiatement !
12:24 - On tire une autre leçon de ce sondage !
12:28 - On est un peu arrêtés !
12:29 - Le sujet c'était "y a-t-il une droidisation ?"
12:31 La réponse est oui je crois !
12:32 - Vive le pluralisme 0826-300-300,
12:35 Ludovic qui nous appelle de Rochefort,
12:37 bonsoir Ludovic !
12:38 - Bonsoir des vrais voix,
12:40 bonsoir tout le monde !
12:41 - Venez donc mettre un peu d'ordre !
12:43 - Oui, oui, allez-y Ludovic !
12:45 - L'ordre je pense que c'est réclamé par les français,
12:48 c'est aussi pour ça qu'il y a une forme de droitisation,
12:50 l'ordre, la justice, l'identité culturelle.
12:53 En plus Marine Le Pen a connu un entreprise
12:57 de dédiabolisation il y a un moment,
13:00 ça pourrait apporter ses fruits,
13:02 elle a des députés qui sont bosseurs également,
13:06 et elle sait parler aux classes populaires.
13:09 La droite et la gauche classique ont abandonné
13:12 à la fois la nation et le peuple.
13:14 Maintenant, voilà, elle est dans les starting blocks
13:17 parce que l'URN n'a jamais été essayée,
13:19 même s'il y a toujours cette crainte au final.
13:22 Maintenant, je tiens quand même à rappeler une chose,
13:27 c'est qu'elle ne pourra rien faire également
13:30 tant que la France ne retrouvera pas la maîtrise de sa destinée.
13:33 - C'est une idée, vous voulez dire ?
13:37 - Ça permet de s'en sortir et d'être indépendant.
13:40 - Ludovic, vous pensez, si elle est élue,
13:42 qu'elle se méloniserait comme Giorgia Meloni en Italie ?
13:47 C'est-à-dire qu'elle serait obligée de dire oui à tout ce que nous demandons ?
13:50 - Elle a déjà fait !
13:52 Elle a déjà renoncé au Frexit,
13:55 de fait, bien sûr qu'elle sera comme Giorgia Meloni.
13:58 - Après, un énorme point faible, c'est quand même les retraités,
14:00 parce qu'on sait qu'il n'y a pas d'élection gagnée
14:02 sans avoir la majorité des retraités,
14:04 et c'est un trou dans la raquette,
14:06 et puis le cadre managériau qui, globalement,
14:08 ne vote pas pour elle aujourd'hui.
14:10 - L'une des raisons, au fond, qui font que,
14:13 en dehors du nom de Le Pen,
14:15 et le fait qu'elle est bonne avant, jamais, pendant,
14:18 il y a une troisième raison.
14:20 Moi, je pense que les Français pourront être effrayés,
14:23 même s'ils sont, peut-être, globalement, pour elle,
14:26 comme vous le dites, Benoît, parce qu'on ne l'a jamais essayé,
14:30 parce que je ne pense pas qu'on aura une démocratie assez mûre
14:34 pour supporter la victoire de Marine Le Pen.
14:36 - Non, mais je ne sais pas, moi, je ne me dis pas dans ce registre-là,
14:41 je pense qu'il y a un surmoi français très fort sur l'extrême droite,
14:48 il y a un surmoi qui joue toujours.
14:50 Vous regardez les reports, même les gens les plus critiques d'Emmanuel Macron,
14:54 au niveau de la France insoumise,
14:56 ils ont reporté, laissez-moi finir,
14:59 ils ont reporté à 80% de voix sur Emmanuel Macron, au second tour.
15:03 - Mais alors, si la démocratie n'est pas assez forte pour le supporter
15:06 et qu'on, du coup, est obligé de démissionner,
15:08 on aura peut-être Emmanuel Macron pour une troisième fois.
15:10 - Pas obligé de démissionner, qui y est, le matin ?
15:12 - Attendez les amis, le mot de la fin de Luc Graa.
15:15 - Non, mais je trouve les vrais voix formidables, toujours,
15:21 et encore plus ce soir.
15:23 - Ah, espèce de démago !
15:25 - Luc Graa, vous dites n'importe quoi !
15:29 - La nouveauté, c'est que le plafond de verre
15:32 est détruit, manifestement, Marine Le Pen ne fait plus peur à personne.
15:35 Et la réalité, c'est qu'elle peut dépasser le plafond de verre.
15:39 L'autre chose, c'est que dire que la gauche est complètement out,
15:42 je ne crois pas,
15:44 je crois qu'on est dans une espèce de situation
15:47 qui est complètement détruite.
15:51 Et donc, une personne qui incarnerait la République,
15:55 l'ordre, qui est effectivement, et c'est vrai, c'est très important,
15:58 ce qui a été dit, qui sont les principaux vecteurs électoraux,
16:01 si quelqu'un arrive à incarner tout ça,
16:04 il a toutes ces chances qu'il vienne de la droite, de la gauche, du centre,
16:07 l'avenir lui appartiendra.
16:09 - Merci beaucoup, Luc Graa, merci Philippe Higel,
16:11 merci Françoise De Goy, merci Benoît Perrin.
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