- 10/10/2023
Mardi 10 octobre 2023, SMART TECH reçoit David Lacombled (Président, La villa Numeris) , Damien Lucas (directeur général, Scaleway) , Damien Bousson (Président et cofondateur, Atsukè) , Jérôme Bouteiller (Fondateur, EcranMobile) et Amelia Newsom-Davis (Directrice Paiement, Messaging et Identité, Orange)
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00:00 Grande dématérialisation dans le secteur des transports, autour des tickets, le ticketing
00:13 par SMS sur mobile, ce sera notre sujet mobile business dans cette édition. Et puis on s'intéressera
00:18 aussi aux métavers et non ils ne sont pas complètement morts, peut-être même que nos
00:23 jumeaux numériques ont de l'avenir. Mais d'abord, Scaleway au coeur d'une méga stratégie dans
00:29 l'intelligence artificielle. C'est trois questions A dans Smartech.
00:32 Trois questions à Damien Lucas, le nouveau directeur général de Scaleway. Vous êtes au
00:41 centre d'investissement stratégique dans l'IA en Europe. Bonjour Damien. Bonjour. Alors Scaleway
00:47 en deux mots, hébergeur internet français, fondé par Xavier Niel en 1999, filiale d'Iliad,
00:54 comme Free d'ailleurs. Et le groupe Iliad est bien récemment annoncé des investissements
00:59 importants dans l'intelligence artificielle, notamment avec l'acquisition d'un supercalculateur
01:04 qui va être installé dans vos murs. Alors pour qu'on prenne bien la mesure de ce projet,
01:10 qu'est-ce que c'est que ce supercalculateur ? Est-ce qu'on peut donner quelques chiffres peut-être
01:15 sur les puissances de calcul qui vont être possibles et déployées chez vous ? Alors des
01:20 chiffres évidemment je peux en donner. 4013 PetaFlops en FP8, ça ce serait la description
01:26 technique. Je pense que ça parle assez peu de gens donc je vais essayer de vous donner des chiffres
01:30 qui parlent le plus. Un millier de GPU de dernière génération. Bon c'est colossal, ça représente des
01:38 armoires et des armoires de serveurs, de l'ordre d'une centaine d'armoires de serveurs, c'est ça
01:42 que ça représente. En termes de capacité de calcul ? Ça représente des armoires et des armoires
01:47 de serveurs mais finalement sur une place beaucoup plus réduite. Sur une place assez réduite,
01:51 voilà c'est quelques centaines de mètres carrés, tout juste. Et ça, ça permet d'entraîner des
01:58 modèles d'intelligence artificielle beaucoup plus rapidement que les générations précédentes. Avec
02:02 cette capacité de calcul, on pourrait entraîner les modèles de chaque GPT en tout juste quelques
02:07 semaines, là où ils ont été initialement entraînés en des mois et des mois. Donc ça c'est pour la
02:12 capacité. Et aujourd'hui c'est la pointe en matière de supercalculateurs ? C'est ce qui se fait
02:18 de mieux, c'est ce qu'il y a de plus puissant, c'est ce qui se fait de mieux en termes de
02:22 supercalculateurs. C'est une toute dernière génération donc développée, conçue par Nvidia ? Oui,
02:29 et déployée parce qu'elle l'est dans les data centers du groupe Ileane, de manière à pouvoir
02:35 fournir à tous nos clients cette capacité de calcul qui n'existait pas en Europe jusqu'à
02:40 présent. Alors justement c'est ma deuxième question, qu'allez-vous faire de ce supercalculateur et
02:44 que vont en faire vos clients finalement ? Oui c'est surtout que vont en faire les clients.
02:49 C'est juste une mise à disposition ? C'est ça, notre métier, dans les années fin des années 90, début
02:55 des années 2000, on appelait ça de l'hébergement, aujourd'hui on appelle ça du cloud, ça n'a pas
03:00 vraiment changé, c'est de la mise à disposition de ressources partagées, mutualisées auprès de
03:05 plusieurs clients. Quel client alors ? Alors quel client ? La réponse est tous les clients. Et c'est
03:10 ça qui est magique parce que tout le monde a besoin de cloud. En termes de cloud, tout le monde a
03:15 besoin de cloud. Les plus petites entreprises pour archiver de la comptabilité jusqu'aux plus
03:19 grandes entreprises pour y mettre des workflows, des applis et des choses comme ça. Quand on parle
03:24 spécifiquement de l'IA, là encore toutes les industries ont besoin d'IA et ça va révolutionner
03:31 absolument toutes les industries. On pense à l'industrie pharmaceutique qui aujourd'hui
03:35 conçoit les nouvelles molécules avec de l'IA, on pense à l'industrie du cinéma qui fait tous les
03:42 effets spéciaux avec de l'IA et qui va en faire de plus en plus. Les possibilités sont juste infinies.
03:48 Ce qui est important c'est de concevoir les modèles. Alors concevoir les modèles c'est très très simple
03:55 en fait, ça peut paraître un peu abstrait mais finalement c'est très simple. L'intelligence
04:00 artificielle à un moment donné il faut qu'elle apprenne, il faut lui donner un référentiel, il
04:05 faut lui donner des livres et l'entraîner dessus. Et c'est pour ça qu'on a besoin de
04:12 cette puissance de calcul. Et donc il y a des sociétés qui sont spécialisées dans le fait de
04:17 développer les modèles, ensuite on y ajoute de la donnée et on peut les entraîner de manière à
04:23 avoir des applications derrière. Et cette puissance de calcul elle est phénoménale et c'est là où on
04:27 voit la différence entre l'intelligence artificielle, l'intelligence tout court, vous avez vu probablement
04:31 ce que Tesla a pu annoncer en termes d'apprentissage pour pouvoir apprendre à conduire. Quand j'ai
04:38 passé le permis de conduire il fallait 20 heures pour apprendre à conduire une voiture, il faut des
04:42 mois pour que l'intelligence artificielle apprenne à le faire avec des données numériques.
04:47 Mais il faut une grosse puissance de calcul, ça n'existait pas en Europe, aujourd'hui ça existe en Europe.
04:51 Donc moi j'ai titré sur cette nouvelle ambition française mais c'est une ambition européenne,
04:56 c'est ça que vous nous dites ? C'est une ambition européenne de toute façon, je pense que le groupe
05:00 Iliad a largement communiqué sur son ambition européenne et l'ambition de Scaleway au sein
05:05 du groupe Iliad c'est une ambition européenne aussi. Aujourd'hui c'est ça qui est
05:09 important y compris en termes de souveraineté. La souveraineté française est intéressante mais le
05:15 plus intéressant reste la souveraineté européenne et ça c'est important parce qu'à partir du moment
05:19 où on va confier les données à un hébergeur, un cloud, pour pouvoir entraîner un modèle, on a
05:27 envie de s'assurer de les confier à un cloud de confiance donc en l'occurrence un cloud qui ne
05:31 soit soumis à aucune loi extraterritoriale en dehors de l'Europe. On a envie d'avoir des champions
05:36 dans l'IA en France. La dernière fois que j'ai reçu Scaleway c'était sur un sujet green, comment
05:42 est-ce qu'on fait pour que nos data centers soient plus éco-responsables ? Or là avec l'arrivée des
05:48 IA génératives, l'entraînement des larges modèles de langage, on nous dit c'est une catastrophe pour
05:55 l'environnement en termes de consommation énergétique, c'est phénoménal, c'est exponentiel.
06:00 Comment est-ce que vous allez gérer ça vous dans votre data center ? Alors la première partie de
06:06 la réponse c'est que ça sera toujours beaucoup plus green d'avoir des ressources qui sont
06:10 mutualisées auprès de plusieurs clients plutôt que de laisser chacun des clients faire
06:16 l'acquisition d'un supercalculateur et le garder chez lui. Donc la démarche même de cloudification
06:22 c'est une démarche qui est extrêmement green d'un point de vue global, cette mutualisation des
06:28 ressources c'est très bénéfique. Vous allez pouvoir continuer à tourner à l'énergie renouvelable à 100% ?
06:34 Alors si on regarde du coup spécifiquement la question de l'hébergement de ces supercalculateurs.
06:40 Donc nous ce qu'on fait c'est qu'on les héberge dans les data centers qui vont être le plus efficace
06:45 énergétiquement. Chez Scalway on peut rien faire pour que ça consomme moins, c'est ce sur quoi
06:51 travaillent les différents fournisseurs de chipsets. On a un partenariat avec Nvidia, on travaille aussi
06:56 avec Intel, avec AMD et avec les futurs français dès lors qu'on aura des champions français dans ce domaine.
07:02 Donc on ne peut pas maîtriser aujourd'hui chez Scalway cette consommation électrique.
07:07 Ce qu'on peut faire en revanche c'est faire en sorte que le refroidissement des data centers
07:12 soit le plus efficace possible. Aujourd'hui ce supercalculateur il est hébergé dans un data center
07:17 qu'on appelle DC5 qui est un data center qu'on appelle adiabatique parce qu'il n'a pas de
07:23 climatisation. Donc on arrive à refroidir sans utiliser de climatisation. Donc ça c'est un
07:28 petit côté génial qui fait que la consommation électrique du data center est optimale par
07:34 rapport à tout ce qu'on peut imaginer. Et ça donc ça va continuer y compris avec l'arrivée du nouveau
07:38 supercalculateur ? Alors le nouveau supercalculateur il est déjà là, il tourne, il fonctionne
07:43 parfaitement dans un data center adiabatique. Merci beaucoup c'était Damien Lucas, directeur
07:50 général de Scalway. Merci d'avoir répondu à mes questions. Tout de suite on part sur notre
07:55 grand rendez-vous mobile business.
07:56 Dans notre grand rendez-vous mobile business aujourd'hui Jérôme Bouteillet, le fondateur d'Ecran Mobile.
08:06 Bonjour Jérôme. Accompagné d'Amélia Newsom-Davis. Bonjour Amélia, vous êtes la directrice paiement
08:11 messaging et identité chez Orange. Et également accompagnée de Damien Bousson, président cofondateur
08:17 d'Atsuke. On ne va pas expliquer tout de suite ce que vous faites parce que ça va être quand même le
08:21 thème principal de notre conversation qu'on aura juste après que Jérôme présente un peu le
08:29 paysage. Parce que notre sujet aujourd'hui donc c'est le mobile ticketing ou mobile et ticketing,
08:34 cette dématérialisation des titres de transport. C'est la grande transformation du moment ça ?
08:39 Effectivement, cela fait des années que l'on parle de dématérialisation ou de numérisation des
08:44 tickets de transport. Mais tout s'est accéléré ces derniers mois et ces dernières semaines pour
08:48 des raisons aussi bien écologiques, pratiques mais aussi avec la proximité des Jeux Olympiques
08:51 d'été qui auront lieu l'été prochain à Paris. Et il y a eu plusieurs initiatives notamment la RATP
08:56 en région parisienne qui avait déjà il y a deux ans commencé à arrêter de vendre les carnets de
09:00 tickets en carton et qui depuis le 21 septembre de cette année a tout simplement arrêté d'accepter
09:05 de vendre des tickets en papier dans l'ensemble de son réseau francilien. Avec quelques exceptions
09:09 pour les très grandes banlieues. Mais alors par quoi ils sont remplacés ces tickets ? Alors pour
09:14 le moment la RATP et la région Ile-de-France donnent la priorité aux cartes en plastique,
09:17 les fameux pass Navigo qui couvrent aujourd'hui l'ensemble des problématiques. Aussi bien les
09:21 abonnés mensuels qui ont un accès à l'infrastructure. On peut aussi avoir des cartes
09:26 en plastique pour des paiements à l'unité. Puis aussi une nouveauté des cartes non nominatives mais
09:31 qui sont prépayées pour accès d'autres transports. Mais évidemment la volonté de ces deux acteurs c'est
09:35 de pousser aussi à la dématérialisation de ces cartes en plastique au profit d'une application
09:40 pour smartphones Ile-de-France Mobilité qui permet à minima de recharger sa carte en plastique mais
09:46 surtout pour les gens qui ont un smartphone équipé du sans contact et du NFC de pouvoir accéder,
09:51 de passer les portiques notamment en métro et donc de se substituer à ces cartes en plastique.
09:54 Il reste un problème de compatibilité ?
09:56 Alors effectivement aujourd'hui ça ne fonctionne que sur les smartphones Android.
10:01 Depuis déjà deux ou trois ans les gens qui possèdent un smartphone Samsung pouvaient s'en servir dans le métro parisien.
10:06 Les possesseurs d'iPhone c'est plus compliqué puisque on le sait Apple se réserve l'usage de sa puce NFC notamment pour Apple Pay
10:14 et bloque depuis quelques années le déploiement de cette technologie.
10:17 Apparemment cet été il y a eu un accord entre la région Ile-de-France et Apple et on attend normalement pour le début de l'année 2024.
10:24 Donc juste avant les Jeux Olympiques l'arrivée de cette fonctionnalité sur smartphone.
10:28 En tout cas ça arrive très très en retard au Japon par exemple ça fait déjà plus de 20 ans que les utilisateurs du métro de Tokyo
10:35 peuvent utiliser leur téléphone pour accéder aux infrastructures publiques.
10:38 Est-ce qu'il existe d'autres technologies comme ça qui transforment vraiment ce ticketing dans les transports ?
10:43 Alors il faudra bien distinguer les infrastructures fermées, celles qui ont un portique comme le métro parisien
10:49 où en gros pour y accéder il faut utiliser un système sans contact par exemple sur notre smartphone
10:53 ou éventuellement des QR codes mais c'est beaucoup moins rapide, c'est beaucoup moins fluide que le sans contact.
10:58 Pour les infrastructures ouvertes on peut penser aux bus ou aux trams où là il n'y a pas de portique.
11:04 Il y a une technologie dont on va parler aujourd'hui avec nos deux invités que le mobile ticketing par SMS
11:08 et qui permet effectivement d'avoir un titre de transport très rapidement.
11:11 Et puis si c'est un sujet qui intéresse les gens qui nous écoutent il y aura un salon,
11:16 le salon des rencontres nationales des transports publics qui aura lieu du 17 au 19 octobre à Clermont-Ferrand
11:22 où on pourra associer la mobilité sur smartphone et ces nouvelles mobilités de transports publics qui sont en pleine révolution.
11:28 Très bien alors effectivement on va s'intéresser à ce sujet du ticketing mobile, ticketing par SMS
11:35 donc avec nos deux invités Améliane Noussomme-Dévis et Damien Bousso.
11:38 Peut-être une première question pour vous Damien, ce ticket par SMS il fête ses 6 ans,
11:46 pour autant l'adoption n'est pas forcément très évidente, ça prend du temps une transformation des usages ?
11:54 En fait ça va assez vite. Tout d'abord je vais vous expliquer comment ça fonctionne, comment on prend un ticket SMS.
12:00 Il suffit en fait d'envoyer un mot-clé à un numéro court par SMS.
12:03 Donc pour un usager c'est extrêmement simple, par exemple si je veux prendre un bus en région parisienne,
12:08 j'envoie le mot-clé bus plus le numéro du bus et j'obtiens par retour de SMS un SMS qui est mon ticket.
12:14 J'ai plus rien à faire puisque le prix du ticket...
12:16 Combien de personnes font ça ?
12:18 Aujourd'hui on en fait des millions en France.
12:19 Ah oui quand même !
12:21 On en fait déjà des millions en France et en Suisse et c'est vrai qu'on a créé ça sur le marché français il y a maintenant 6 ans
12:27 puisque c'est en 2017 qu'on a pu le lancer.
12:29 C'est quelque chose qui vient en fait de Suisse, qu'on avait créé bien avant sur le marché suisse
12:32 à la demande du réseau de transport de Zurich qui avait des problèmes de distribution de ces titres la nuit
12:37 pour des raisons de sécurité, les chauffeurs voulaient plus distribuer, enfin vendre des tickets à bord
12:42 et les distributeurs automatiques étaient systématiquement vandalisés.
12:46 Donc du coup ils nous ont demandé si on n'avait pas une idée et à ce moment-là nos équipes en Suisse ont créé ce système
12:51 qui permet très simplement à partir de son téléphone d'obtenir un titre et de le payer.
12:54 Donc c'est le métier de Datsuke ?
12:56 C'est notre métier.
12:57 Alors un lancement qui s'est fait grâce à la loi pour la République numérique d'Axel Le Maire, donc en 2017 effectivement.
13:03 Amélia en 6 ans ça s'est bien développé, on peut donner quelques chiffres sur ce marché du ticket par SMS ?
13:09 Oui tout à fait, c'est un marché qui croît très vite, donc on voit une progression à deux chiffres et 30% plus que 30% entre 2021 et 2022.
13:17 Donc aujourd'hui on donne sur à peu près 30 millions de recettes en termes de transactions qui sont paiements processés,
13:24 3500 communes et une quarantaine de réseaux de transport.
13:27 Donc on peut dire qu'il a pris sa place dans le marché du ticketing en France.
13:31 À partir de quand ? Donc à partir de 2021 vraiment vous estimez que ça commence à déclencher ?
13:35 En fait ça a démarré en 2017 et puis il y a eu une très grosse accélération pendant la pandémie,
13:43 parce qu'à ce moment-là certains chauffeurs ne voulaient plus vendre de titre et puis c'était vraiment un moment où toutes les solutions des matérialistes sont développées.
13:50 Et ça a commencé à Rouen je crois et aujourd'hui effectivement des dizaines d'agglomérations à travers la France l'ont déployé.
13:56 Alors on avait peut-être une question sur les bénéfices pour les consommateurs ?
13:59 Oui.
14:01 Damien ?
14:02 La simplicité vous allez me dire.
14:03 C'est la simplicité, c'est-à-dire en fait un SMS, un ticket.
14:05 D'ailleurs je n'ai pas besoin d'un smartphone, je n'ai pas besoin de télécharger une application,
14:08 je n'ai pas besoin d'ouvrir un compte et de mettre un moyen de paiement.
14:10 J'envoie un SMS, j'ai un titre, tout le monde s'est envoyé un SMS, tous les téléphones envoient un SMS.
14:14 C'est la simplicité.
14:15 Après c'est vrai qu'on fait du volume mais on adresse les titres unitaires,
14:20 c'est-à-dire que nous on ne répond pas à la problématique de l'abonné.
14:22 C'est vraiment quelqu'un qui n'a pas de titre, il a envie de prendre un titre, c'est la plus facile façon de le prendre.
14:27 Donc c'est uniquement pour les usagers particuliers, ça ne concerne pas les entreprises ?
14:32 Je peux le prendre en tant que salarié d'une entreprise.
14:37 Après si j'ai un téléphone, alors là vous rentrez dans des spécificités particulières de notre métier,
14:41 si j'ai un téléphone qui fait partie d'une flotte d'entreprises,
14:44 il est possible que l'acheteur de mon entreprise ait décoché la possibilité d'acheter avec ma facture mobile.
14:50 Et à ce moment-là effectivement vous allez recevoir un message qui va dire
14:53 "votre abonnement ne vous le permet pas mais on a d'autres solutions qui permettent d'obtenir son titre".
14:57 Et cette simplicité c'est vraiment un point important, je crois qu'Amélie a des retours, notamment sur la partie NLP.
15:04 Oui tout à fait, c'est le côté instantané et simple que les clients plébiscitent.
15:09 Et nous on fait des sondages régulièrement de nos clients, ce qu'on appelle le fameux NPS, le net promoter score.
15:15 Et le ticketing va avoir un score qui est au-delà de 40, qui est très élevé,
15:18 il y a très peu de services qui arrivent au-delà de 40.
15:21 Donc vraiment ils aiment beaucoup ce côté facilité, on n'a pas envie de sortir sa carte bleue au moment de faire un achat
15:27 et mettre des numéros ou télécharger une application.
15:30 Donc vraiment quelque chose de très très fluide.
15:33 Et puis je pense que le rôle de l'opérateur est important aussi, on est garant quelque part du paiement,
15:37 garant du fait que c'est un parcours de paiement, que le paiement a été bien processé de notre côté.
15:43 Et donc les clients nous font confiance, ils aiment bien avoir le rôle de l'opérateur comme garant.
15:48 Et alors comment vous voyez évoluer ce marché du ticketing pour les prochains mois, les prochaines années ?
15:55 Alors c'est un marché qui évolue vraiment très vite, mais je pense que ce n'est pas uniquement le SMS qui va le porter.
16:01 Ce qu'on voit arriver en ce moment ce sont des nouveaux canaux de messaging, ce qu'on appelle le rich messaging, le RCS typiquement.
16:07 Donc dans le canal on va pouvoir pas simplement faire l'achat du ticket,
16:11 mais aussi envoyer le QR code qui va servir par exemple d'ouvrir les portiques dont Jérôme parlait,
16:16 voire même aller beaucoup plus loin, géolocaliser le client et lui proposer des services spécifiques à l'endroit où il est.
16:23 Le ticketing par SMS il intéresse aussi beaucoup évidemment les réseaux de transport,
16:27 on peut peut-être revenir aussi sur les bénéfices pour ces réseaux Damien ?
16:31 Pour un réseau ça répond à une problématique que tous les réseaux ont, qui est la vente des titres unitaires.
16:36 Parce qu'il faut soit vendre à bord, ça ça fait perdre du temps, ça fait manipuler de l'argent, c'est compliqué.
16:41 Ou alors il faut avoir des guichets, même chose, c'est le même problème.
16:44 Ou alors il faut avoir des distributeurs automatiques, mais derrière un distributeur il n'y a qu'une personne.
16:48 Et donc cette technologie vraiment répond à une problématique de distribution de ces titres unitaires, c'est un premier truc.
16:55 Après ça, si je reprends la vente à bord, quand on la diminue, le véhicule il fait plus de tours,
17:01 s'il fait plus de tours ça fait gagner de l'argent au réseau de transport,
17:05 et puis ça satisfait les utilisateurs qui vont plus vite à l'endroit où ils veulent aller.
17:09 Il y a un problème sur la rapidité des bus à Paris en tout cas.
17:12 En tout cas le conducteur peut se concentrer sur son métier.
17:14 Là en l'occurrence, à Paris, si vous lui demandez d'acheter un titre, il va commencer par vous dire
17:18 est-ce que vous voulez envoyer un SMS pour obtenir votre titre, pour justement gagner du temps.
17:22 Après c'est une autre problématique que le problème de ticketing, le fait qu'il y ait un problème de rapidité.
17:29 Après il y a tout un tas d'autres avantages pour les réseaux.
17:33 Il y a ce qu'on appelle la fraude molle.
17:34 Exactement, c'est-à-dire qu'on a des clients qui ont fait des études et puis qui se sont rendu compte
17:38 que quand ils lançaient le titre SMS, ils vendaient plus de titres que ce qu'ils auraient vendu sinon.
17:43 Et donc du coup, en grattant un peu ces études, ils se sont rendu compte que c'était surtout sur la fraude de circonstances
17:49 qu'on gagnait des parts de marché.
17:51 C'est quelque chose qui arrive souvent, surtout sur les réseaux sur lesquels il y a du tramway par exemple.
17:56 Je vois le tramway passer, devant le distributeur il y a quelqu'un, j'ai envie de le prendre,
17:59 et puis je ne suis pas vraiment un fraudeur mais je vais quand même le prendre.
18:01 Et ça c'est des centaines de milliers de personnes par an.
18:03 Ceux-là, ils envoient un SMS et donc ça fait des centaines de milliers de personnes qui payent leur titre en plus chaque année
18:08 et c'est tout bénéfique pour les réseaux.
18:10 Mais comment savoir si le réseau dans lequel on est est couvert par ce service ?
18:13 Alors ça c'est un problème de communication des réseaux.
18:16 Donc comme je vous le disais par exemple à Paris, nos meilleurs ambassadeurs ce sont les chauffeurs
18:22 qui vont vous dire plutôt que de me donner de la monnaie, envoyez un titre SMS.
18:27 Après sur la plupart des réseaux communiqués, en fait c'est facile de communiquer à l'arrêt.
18:31 Si vous communiquez à l'arrêt, vous dites voilà, pour obtenir votre titre vous envoyez V1 comme un voyage au 93 000
18:36 et puis les gens le voient et l'adoptent.
18:38 Et qui paye alors ? C'est quoi le marché du ticketing par SMS ?
18:43 Aujourd'hui le marché du ticketing c'est 30 millions d'euros par an.
18:47 Mais pour qui ? Qui paye ? Comment ça fonctionne les revenus sur ce service ?
18:52 Les clients payent, c'est les clients qui achètent le ticket.
18:54 Donc c'est l'opérateur qui va ensuite collecter les fonds et on va les reverser au prestateur qui est à Tsuké
19:00 et qui ensuite va partager ça avec les réseaux.
19:03 D'accord, mais ce ticket il est au même prix que si je l'avais acheté directement au conducteur ?
19:09 Oui, et parfois même moins cher.
19:11 Alors où se fait le marché puisque c'est exactement le même montant ?
19:14 C'est comme sur n'importe quel autre moyen de distribution si vous voulez.
19:18 L'opérateur intervient comme canal de distribution et comme moyen de paiement.
19:26 Donc il prend une commission comme le prennent les banques.
19:30 Et puis nous on apporte une solution technique qui permet de...
19:33 Et c'est moins de coût aussi peut-être pour ces réseaux de transport ?
19:35 Il y a moins d'automates, il y a moins de machines à entretenir ?
19:38 C'est sûr que pour un réseau de transport, on a vu nous maintenant qu'on est là depuis un certain nombre d'années,
19:42 quand un réseau doit renouveler son parc de distributeurs automatiques,
19:46 s'il a le ticket SMS, il n'y a pas tous les renouvelés.
19:48 Et ça c'est beaucoup d'argent parce que c'est de l'investissement et puis c'est de l'entretien,
19:51 on va aller chercher les sous dans les distributeurs, tout ça c'est de l'argent.
19:56 Et du côté de l'opérateur, vous voyez ça comme un nouveau métier ?
20:00 Vous avez commencé à évoquer les nouveaux marchés possibles, quelle ampleur ça peut prendre ?
20:04 Alors ce n'est pas un nouveau métier parce qu'en fait on fait du paiement sur facture opérateur,
20:08 surtout du paiement sur facture mobile mais aussi un peu de paiement sur facture internet depuis quelques années.
20:13 Donc le ticketing fait partie des segments, des verticales, des appels qu'on essaye de développer.
20:17 Donc on a les jeux typiquement, on peut payer aussi tous les achats de services ou d'applications dans les stores,
20:23 Apple Store ou Google Play, on peut acheter des jeux sur des consoles de jeux
20:29 et puis on est en train d'investiguer de nouveaux services comme le rechargement de voitures électriques.
20:36 Donc il y a au-delà de la billettie qu'il va y avoir aussi la billetterie, peut-être les parkings,
20:40 il y a une volonté d'utiliser aussi cette fonctionnalité de paiement sur facture opérateur dans tous les aspects de la vie quotidienne ?
20:45 Tout à fait, c'est plus qu'une volonté, ça existe déjà. Donc on a déjà la possibilité de payer son parking,
20:50 la possibilité aussi d'utiliser la facture mobile comme moyen d'acheter un billet à partir du moment que ce n'est pas plus cher que 50 euros.
20:58 Rapidement, pour les infrastructures fermées, est-ce que des innovations permettraient aussi demain d'accéder peut-être avec un QR code au métro parisien avec ce type de fonctionnalité ?
21:08 Alors nous on travaille beaucoup sur ces sujets parce que c'est vraiment un sujet important.
21:11 Il se trouve qu'en France il y a pas mal de réseaux qui sont fermés, ce qui n'est pas le cas en Suisse où on travaille beaucoup et dans d'autres pays d'ailleurs.
21:17 Donc on essaye de voir quelles technologies nous permettent en gardant vraiment la simplicité du SMS ou du RCS, du message si vous voulez,
21:25 le fait de pouvoir trouver le moyen d'aller émettre le signal qui va permettre d'ouvrir le portique.
21:31 Merci beaucoup Jérôme Bouteiller, fondateur d'EcranMobile.fr d'avoir porté ce sujet sur les écrans de BISMAR.
21:37 Damien Bousson, président cofondateur d'Atsuke Amelianus Omdévis de chez Orange, merci à vous pour vos explications.
21:43 On termine Smartech avec les métavers. Tiens, ils ne sont pas morts les métavers.
21:48 La tech, le numérique, c'est une question humaine et ça on ne l'oublie pas grâce à David Lacomblette de la Villa Numériste.
22:00 Bonjour David.
22:01 Bonjour Delphine.
22:02 Et aujourd'hui, vous aviez envie de revenir sur les métavers et non, ils ne sont pas morts vous nous dites.
22:08 Oui, parce qu'on en a quand même beaucoup parlé au moment où Facebook s'est rebaptisé META, c'était quand même en 2022,
22:15 puis c'est un peu visiblement retombé comme un soufflet. Pourtant vous nous dites que les jumeaux numériques ont de l'avenir.
22:22 C'est vrai que Mark Zuckerberg a remis un peu de bûche dans le feu la semaine dernière avec une démonstration et des avatars tout à fait sidérantes.
22:31 Il faut bien voir que les jumeaux numériques c'est une projection de soi ou d'un produit ou d'un concept dans l'espace numérique,
22:40 mais qu'on en fait déjà sans même le savoir.
22:43 Quand vous avez un avatar sur Instagram ou dans Snapchat avec une lance, avec une couronne sur la tête,
22:50 ce n'est plus vraiment vous mais ce n'est pas quelqu'un d'autre, c'est votre jumeau en quelque sorte.
22:55 Il faut voir que c'est un concept ancien. Je vous renverrai vers la lecture d'un roman d'anticipation qui s'appelait "Le Samouraï virtuel"
23:03 paru en 1992, écrit par Neil Stephenson et qui décrit un héros qui s'appelle Hiro,
23:10 qui est champion de sabre le jour et livreur de pizzas la nuit. Je vous laisse le soin de deviner quel est le double.
23:17 Au-delà, il faut bien voir que le jumeau numérique s'applique dans de très nombreux domaines industriels.
23:26 On a des champions en France sur ces sujets. Je pense à Dassault Systèmes ou Thales, par exemple.
23:32 Quand vous construisez un avion et que vous ne le faites plus passer dans des souffleries,
23:38 mais uniquement dans des programmes informatiques pour valider tout ce qui doit l'être, vous êtes dans un jumeau numérique.
23:44 Quand vous construisez une centrale nucléaire et que vous la livrez au jour près parce que vous avez modélisé absolument
23:52 toutes les tranches de travaux au préalable et donc anticipé, ce qui est inhérent à un chantier en termes de difficultés d'arrêt,
24:00 ça vous permet d'avoir un jumeau numérique. Ça laisse un peu rêveur au pays de Flamanville.
24:06 Mais en la matière, vous avez des champions français qui s'exportent très bien, je pense à Dassault Systèmes en particulier.
24:12 Et ça va se développer, vous pensez ?
24:15 Dans le bâtiment, il y a le BIM. Vous en entendrez parler assez régulièrement. Ce sont vraiment des maquettes qui permettent de bien anticiper.
24:24 Alors oui, ça va se développer pour plusieurs raisons. C'est que les infrastructures sont désormais prêtes.
24:29 Vous avez du réseau, de l'accumulation de données et de la puissance de calcul comme on n'en a jamais vu.
24:36 Donc autant de choses qui vont permettre de simplifier, de mettre en magasin, si je puis dire, des solutions pour demain faire de la formation.
24:44 Par exemple, aujourd'hui, il est plus simple d'emmener des jeunes collégiens dans une menuiserie virtuelle que dans une vraie.
24:50 On voit tout de suite les incidents qu'on peut éviter. Et ce n'est pas de la science-fiction.
24:54 Ça existe déjà dans de nombreux centres de formation en France.
24:59 Et pourtant, chez Méta, on licencie dans la branche Métaverse quand même.
25:03 — Alors parce qu'on l'a vu, la courbe du numérique fait aussi qu'il y a une courbe d'apprentissage qui fait que vous avez peut-être un peu moins de monde
25:10 dans un deuxième temps pour développer des choses. Souvenez-vous de l'origine du web. On mettait 6 mois pour développer un site web.
25:18 Là où il sera en quelques jours désormais. Donc ça a des conséquences immédiates.
25:22 Au-delà, il faut bien voir qu'en 2022, il y a eu de très lourds investissements. Ce sont 6 milliards d'euros de fonds d'investissement
25:28 qui ont été mis dans des jeunes pousses. Et donc ça apportera ses fruits à un moment ou à un autre.
25:33 Et selon une autre étude de McKinsey, on est sur une projection de 700 milliards d'euros de chiffre d'affaires à l'horizon de la fin de la décennie,
25:44 c'est-à-dire autant que le jeu vidéo et le cinéma réunis.
25:49 — Merci beaucoup, David Lacombe, l'ex-président de la Villa Numéris. Vous avez raison. Tout ça n'est pas terminé.
25:54 On va continuer à parler de ces réalités immersives, notamment dans Smartech.
25:58 Merci à vous de nous suivre avec régularité sur les réseaux sociaux, en podcast et puis évidemment à la télé sur Bismarck. À très bientôt.
26:05 (Générique)
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