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  • 04/10/2023
Alerte aux punaises de lit. Depuis la rentrée, cet insecte fait beaucoup parler de lui. Et pour cause, les signalements se multiplient ces dernières semaines : école, bibliothèque, cinéma, bus, métro, train… Un climat frôlant la psychose gagne le pays, et en particulier la capitale où les spécialistes de la désinsectisation croulent sous les appels après la diffusion de photos et vidéos montrant ces parasites dans les transports en commun parisiens, dans le TGV, l’aéroport Charles de Gaulle et des salles de cinéma cet été. La presse étrangère s’est emparée du sujet et la crise est devenue politique. À l’approche des Jeux olympiques de 2024, la mairie de Paris a appelé le gouvernement à organiser des “assises de la lutte contre les nuisibles”, tandis que le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé une réunion rapide avec les entreprises de transports en commun pour évoquer la lutte contre cet insecte. La France insoumise a elle aussi fait savoir qu’elle considérait le sujet comme “un problème de santé publique”, qui devrait être reconnu par l’État.

Mais sommes-nous réellement envahis par les punaises de lit ? Quasi disparu depuis les années 1950, l'insecte connaît une recrudescence dans le pays depuis trois à quatre ans. Conséquence du mode de vie des résidents des grandes villes, qui vivent dans des habitats concentrés et se déplacent plus fréquemment, les punaises de lit prolifèrent dans l’Hexagone. Entre 2017 et 2022, ces parasites ont infesté plus d'un foyer sur dix dans le pays, d’après les données de l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses). La plupart du temps, ces insectes se cachent dans les matelas, les sommiers, les tapis, les canapés et les meubles. Ils sont transportés dans les vêtements et les bagages des humains, desquels ils se nourrissent du sang. "C'est un phénomène totalement indépendant du milieu social", explique à l'AFP Karine Fiore, adjointe à la direction des sciences sociales, économiques et sociétales à l'Anses. Mais le niveau de revenu impacte directement la lutte contre ces insectes, qui peut se révéler très coûteuse. Le rapport établit qu'en moyenne, les foyers dépensent 866 euros dans les mesures de nettoyage et les traitements de leur domicile. L'Anses a calculé que le coût de la lutte à l'échelle nationale a atteint 1,4 milliard d'euros pour la période 2017-2022, soit 230 millions d'euros par an en moyenne.

Au-delà du coût financier, nombre de foyers infectés évoquent le parcours du combattant pour se débarrasser de ces minuscules insectes, qui piquent la nuit et se reproduisent à grande vitesse. Ils décrivent par le menu les impacts psychologiques de la présence de ces bestioles chez eux : manque de sommeil, anxiété… Ces insectes peuvent donc avoir des impacts notables sur la santé physique et mentale mais ils ne transmettent pas de maladie à la différence des moustiques tigres qui eux aussi prolifèrent dans l’Hexagone et peuvent transmettre des virus tels que la dengue, le chikun

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Transcription
00:00:00 [Générique]
00:00:06 Bonsoir à toutes et à tous, bienvenue dans "C'est dans l'air".
00:00:10 Hôtels, locations saisonnières, bureaux, transports, cinéma, hôpitaux, résidences privées, habitations.
00:00:15 La punaise de lits a envahi bon nombre de régions françaises.
00:00:18 Sur les réseaux sociaux, les multiples vidéos montrant les piqûres rouges alignées
00:00:23 et alertant sur l'infestation des lieux publics alimentent un début de psychose.
00:00:27 Il faut dire que le phénomène est pris très au sérieux par les villes, par le gouvernement,
00:00:31 tant il est difficile et coûteux de s'en débarrasser.
00:00:35 À 9 mois des JO, la presse internationale moque déjà la crise des punaises de lits, comme ils l'appellent,
00:00:41 alors qu'un autre insecte traumatise aujourd'hui les Français au quotidien,
00:00:45 le moustique, vecteur lui de virus comme la dengue et le chikungunya
00:00:50 qui sont arrivés en France métropolitaine.
00:00:52 Alors peut-on parler d'invasion des punaises de lits en France ?
00:00:55 Comment expliquer cette infestation qui touche toutes les régions, tous les milieux ?
00:01:00 Comment les grandes villes comme New York ont réussi par le passé à s'en débarrasser ?
00:01:04 "Punaise de lits moustiques, la grande invasion" c'est le titre de cette émission.
00:01:08 Avec nous pour en parler ce soir, le professeur Anne-Claude Crémieux.
00:01:11 Merci de rester avec nous.
00:01:13 Vous êtes professeure des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Louis
00:01:15 et membre de l'académie de médecine.
00:01:17 Nicolas Béraud est avec nous.
00:01:19 Vous êtes journaliste au service futur pour le journal Le Parisien.
00:01:21 Je cite votre dernier article "Moustique, tigre, pourquoi ?"
00:01:24 "La saison noire est loin d'être finie."
00:01:26 Avec nous ce soir, le docteur Anne Sénéquier.
00:01:28 Vous êtes médecin, chercheur santé et environnement
00:01:31 à l'Institut de relations internationales et stratégiques.
00:01:33 Vous êtes auteur de "Géopolitique de la santé" aux éditions Erol.
00:01:37 Enfin, Lena Polin est avec nous ce soir.
00:01:40 Vous êtes plus connue sous le nom de Lena Scarabette, oui, sur les réseaux sociaux.
00:01:44 Et vous êtes entomologiste, spécialiste de l'entomologie culturelle,
00:01:49 c'est-à-dire la place des insectes dans les cultures, à travers l'histoire.
00:01:52 On retrouve vos vidéos sur Instagram, sur TikTok et sur Youtube.
00:01:55 Vous êtes une star.
00:01:57 A tous les quatre, merci d'être avec nous aujourd'hui.
00:02:00 Est-ce que, Nicolas Béraud, on peut parler d'infestation concernant les punaises de lits ?
00:02:05 Oui, c'est un problème bien réel, un problème de santé publique,
00:02:08 comme le dit l'ANSES, on va en parler.
00:02:10 Par contre, il ne faut pas croire que c'est un problème nouveau.
00:02:12 Ce n'est pas parce qu'on en parle beaucoup depuis quelques semaines,
00:02:14 qu'il y a énormément d'articles, comme vous l'avez dit,
00:02:16 la presse étrangère qui s'inquiète à moins d'un an des Jeux olympiques et paralympiques en France.
00:02:20 Ce n'est pas pour cette raison que c'est nouveau.
00:02:22 Cela fait des années, des décennies qu'il y a des punaises de lits.
00:02:25 Néanmoins, le phénomène d'après l'ANSES semble tout de même en augmentation.
00:02:29 Regardez cette carte de France, avec des zones rouges et des zones orangées.
00:02:33 On a l'impression que c'est tout le territoire.
00:02:35 Oui, les punaises de lits sont partout.
00:02:36 Après, il y a des logements qu'elles apprécient davantage que d'autres, on en parlera aussi.
00:02:39 En tout cas, en termes de géographie, il y en a dans toutes les régions de France.
00:02:43 Et c'est vrai qu'il y a eu des suspicions qui n'ont pas toujours été confirmées,
00:02:46 dans des transports où, a priori, ce n'est pas le lieu où on les retrouve principalement,
00:02:49 comme des trains, des bus, des RER.
00:02:51 Mais c'était des suspicions qui n'ont pas été confirmées à cette heure.
00:02:54 Mais en tout cas, les punaises de lits, chez soi, dans les maisons,
00:02:57 notamment quand on rentre de voyage, notamment quand on a beaucoup d'affaires, etc.,
00:03:00 qui peuvent s'infiltrer et après apparaître la nuit,
00:03:02 ce n'est pas un problème qui est nouveau, mais qui semble s'accentuer.
00:03:04 Alors, vous avez raison, c'est pas nouveau.
00:03:06 On va voir dans un instant que ça existe depuis très très très longtemps.
00:03:08 Mais on a quand même aujourd'hui 11% des foyers qui ont suivi une infestation
00:03:12 entre 2017 et 2022, Anne Sénéqué.
00:03:15 Oui, c'est vrai. En fait, on a une recrudescence de ces punaises de lits.
00:03:18 Dans les années 40, on avait déjà un service à Paris,
00:03:22 une sorte de Samu punaise de lits, qui venait chercher votre literie,
00:03:26 la donner à la vapeur et vous la rendre.
00:03:28 Et en fait, avec les insecticides et l'hygiène,
00:03:32 qui s'est bien améliorée pendant cette deuxième partie du siècle,
00:03:35 en fait, il y a eu une vraie décroissance de cette punaise de lits.
00:03:38 Là, qu'est-ce qui se passe ?
00:03:39 Finalement, on a, comme on l'a en médecine, sur les antibiotiques,
00:03:42 une résistance à ces insecticides.
00:03:44 On a aussi une mondialisation, c'est-à-dire beaucoup de déplacements.
00:03:48 Et les punaises de lits, en fait, elles suivent qui ?
00:03:51 Elles suivent l'être humain parce qu'elles aiment la chaleur,
00:03:53 elles aiment le CO2.
00:03:54 Et du coup, elles vont aller justement se placer là où l'humain circule.
00:03:58 Les punaises de lits suivent.
00:04:00 Les Napoléons, ça fait longtemps qu'on sait qu'il y a des punaises de lits.
00:04:03 On a des traces depuis 4000 ans à peu près de la punaise de lits.
00:04:07 On sait que Cléopâtre a pu avoir des punaises de lits, par exemple.
00:04:12 Et on retrouve chez les philosophes grecs, d'ailleurs,
00:04:15 des méthodes anti-punaise de lits,
00:04:17 comme le fait d'accrocher une patte de lapin au pied de son lit.
00:04:20 Alors ça, ça ne devait pas être très efficace.
00:04:22 Il y avait une autre méthode aussi, c'était de mettre tout au cyanure.
00:04:25 Ça, ça devait être un petit peu plus efficace.
00:04:27 Un peu radical.
00:04:28 Un peu radical.
00:04:29 Pas très bon pour la santé.
00:04:30 On verra dans un instant que certains remèdes sont pires que les punaises de lits elles-mêmes.
00:04:34 On pense évidemment aux insecticides, etc., qui sont utilisés dans des foyers fermés.
00:04:38 Que sait-on des punaises de lits ?
00:04:40 C'est un peu bizarre de me poser la question comme ça.
00:04:42 Quand est-ce qu'on sait qu'on a des punaises de lits chez soi ?
00:04:45 Alors, il y a des signes qui peuvent traduire un peu la présence des punaises de lits.
00:04:50 Déjà, c'est des petites piqûres rouges.
00:04:53 Ça fait comme des petits boutons très localisés,
00:04:56 donc les unes après les autres.
00:04:58 Ça, c'est la première chose qu'on peut avoir.
00:05:00 On peut avoir aussi...
00:05:01 Qui démange ou qui ne démange pas ?
00:05:02 Qui démange.
00:05:03 Souvent, ça gratte.
00:05:04 Après, il y a des personnes qui sont plus ou moins sensibles aux piqûres de punaises de lits.
00:05:07 Il y a des gens qui ne vont avoir aucune trace.
00:05:09 Ils vont par contre développer des allergies et des choses un petit peu plus conséquentes.
00:05:13 Mais en tout cas, ces petits boutons-là.
00:05:15 Deuxième chose, c'est les traces de sang sur la literie.
00:05:18 Donc, des petites traces de sang minuscules.
00:05:20 Et enfin, quand on regarde au niveau du matelas,
00:05:24 on peut voir des traces noires qui sont des excréments des punaises de lits.
00:05:27 Mais aussi, si l'infestation est très grande,
00:05:30 on commence à voir les œufs, voire même carrément les adultes qui se baladent.
00:05:33 On peut les voir à l'œil nu ?
00:05:34 On peut les voir à l'œil nu, oui.
00:05:36 C'est la nuit, souvent ?
00:05:38 C'est la nuit qu'on se fait piquer.
00:05:39 En fait, elles vont se cacher la journée,
00:05:41 et la nuit, elles vont sortir et venir nous piquer à ce moment-là.
00:05:44 Il faut peut-être raconter, parce que les punaises de lits,
00:05:47 on n'est pas tous spécialistes des punaises de lits,
00:05:49 que ça se reproduit très vite, que quand il y en a une
00:05:52 dont elle peut pondre de 1 à 5 œufs par jour,
00:05:55 d'où cette idée d'invasion, d'infestation.
00:05:58 C'est ça. Surtout qu'au début, on ne va pas forcément penser aux punaises de lits directement.
00:06:03 Ça peut ressembler à des petites piqûres de moustiques, par exemple.
00:06:05 Du coup, on va souvent laisser traîner et ne pas forcément vérifier tout de suite.
00:06:10 C'est là où l'infestation peut devenir plus conséquente.
00:06:12 Un de tes autres crémiaux, c'est une affaire de santé publique, les punaises de lits ?
00:06:16 Alors, ça l'est.
00:06:18 Du point de vue de l'infectiologue,
00:06:20 ce qui est effectivement intéressant,
00:06:22 c'est que ça ne transmet pas à ce jour d'infection.
00:06:26 Ce qui, évidemment, en soi,
00:06:28 dirait plutôt une bonne nouvelle.
00:06:32 Finalement, parmi nous, parmi les médecins,
00:06:36 ce sont souvent les dermatologues qui les voient,
00:06:39 justement parce que ces petites piqûres peuvent donner des boutons
00:06:44 et qu'ils démangent beaucoup avec un retentissement,
00:06:47 vous l'avez dit, psychologique assez important.
00:06:51 Pourquoi un retentissement psychologique ?
00:06:53 D'abord, ce que nous disent les dermatologistes,
00:06:56 c'est que ça peut être extrêmement prurigineux,
00:07:00 c'est-à-dire donner des démangeaisons très importantes,
00:07:03 très désagréables, qui handicapent la vie.
00:07:05 Et puis, il y a une connotation qui, d'ailleurs, s'avère fausse,
00:07:09 d'après ce que nous dit le rapport de l'ANSES,
00:07:13 en disant que finalement, c'est un problème d'IGL.
00:07:17 Et en réalité, l'étude de l'ANSES a montré
00:07:20 que quand on regardait le niveau social
00:07:23 et la présence de ces punaises de lits,
00:07:26 il n'y avait pas de corrélation.
00:07:28 - Ce n'est pas lié à un manque de propreté.
00:07:30 - Ce n'est pas lié à un manque de propreté ou d'hygiène.
00:07:33 C'est clairement un problème extrêmement difficile,
00:07:36 parce que c'est difficile de s'en débarrasser
00:07:39 par rapport à d'autres parasites, si je puis dire.
00:07:43 Et d'autre part, c'est cher.
00:07:45 Ce que j'ai compris, c'est qu'au fond,
00:07:49 c'est là où il y a un problème,
00:07:51 c'est qu'une fois qu'on a constaté l'existence de ces punaises,
00:07:56 se débarrasser n'est pas du tout évident.
00:07:59 On va en parler, j'imagine.
00:08:01 Et puis vous avez parlé de la résistance aux insecticides,
00:08:04 qui est aussi un des problèmes,
00:08:06 et de cette multiplication exponentielle
00:08:08 dont vous avez parlé à juste titre,
00:08:10 qui nous dépasse encore une fois une course de vitesse
00:08:14 qui est difficile pour l'homme.
00:08:16 - Je vais vous donner la parole dans un instant, Nicolas Beyreuth.
00:08:19 Je voudrais qu'on voit le premier reportage,
00:08:21 parce qu'on le disait, c'est pris très au sérieux.
00:08:23 Le ministre des Transports lui considère que c'est important.
00:08:25 Il a convoqué demain les opérateurs des transports
00:08:28 pour trouver un moyen de lutter contre l'infestation dans les trains,
00:08:31 les bus, les métros.
00:08:33 À 9 mois des Jeux Olympiques, le sujet est devenu sensible.
00:08:36 Et les vidéos de punaises de lit publiées sur les réseaux sociaux alimentent,
00:08:40 il faut le dire, le début d'une psychose.
00:08:43 Magalie Lacroze, Juliette Vallon et Pierre Dorn.
00:08:45 - Si vous la voyez courir sur votre siège,
00:08:52 il est peut-être déjà trop tard.
00:08:54 Est-ce bien une punaise de lit filmée dans le métro parisien,
00:08:57 dans le RER, dans ce train ?
00:09:00 Elles apparaissent partout, dans tous les lieux publics.
00:09:02 Elles attaqueraient même au cinéma.
00:09:05 La punaise de lit terrifie ses victimes passées et futures.
00:09:09 Elle est devenue l'ennemi public numéro un.
00:09:13 - Là, je prends actuellement un Wigo.
00:09:18 Et c'est vrai que là, je ne suis pas tranquille.
00:09:20 Donc, mes affaires, je garde mes valises fermées.
00:09:22 Je sais qu'il y en a beaucoup.
00:09:24 - J'ai un peu fait attention en arrivant dans mon train,
00:09:26 à voir s'il n'y avait pas des petites bêtes qui traînaient sur mon siège.
00:09:29 - Entre 2017 et 2022, un foyer sur dix a déjà été infecté
00:09:33 par ces bestioles d'un millimètre à la naissance
00:09:37 jusqu'à 6,5 millimètres pour la punaise adulte.
00:09:40 La taille d'un pépin de pomme.
00:09:43 Elles se nourrissent de sang humain, principalement la nuit.
00:09:46 Elles pondent 5 à 15 oeufs par jour et vivent en moyenne un an.
00:09:49 Déjà dans les années 60, les Parisiens se grattaient.
00:09:53 - Les retours de vacances nous réservent parfois des surprises assez désagréables.
00:09:57 Et certains Parisiens ont trouvé chez eux des locataires indésirables.
00:10:02 - A l'époque, la préfecture s'occupait de la désinfection de la litterie
00:10:05 et la rendait, le lendemain, à leur propriétaire.
00:10:09 - Vous avez beaucoup d'appels en ce moment.
00:10:11 Est-ce que vous arrivez à intervenir rapidement ?
00:10:13 - Rapidement, nous faisons le maximum, mais nous en recevons beaucoup trop.
00:10:17 - Il y a de la surprise.
00:10:19 60 ans et quelques nouvelles technologies plus tard, les punaises sont revenues.
00:10:24 - Non, là, il n'y a pas de punaise.
00:10:27 Leurs grands adversaires, les chiens renifleurs comme Ozy,
00:10:31 capables de détecter les punaises bien cachées dans les appartements parisiens.
00:10:37 - Il y a toujours eu une saison avec la punaise de lit,
00:10:41 qui va débuter dès qu'on commence un peu à voyager ou dès que les chaleurs remontent.
00:10:45 Donc, on va être à peu près...
00:10:47 Début de saison commence au niveau du mois de juin,
00:10:49 et après, on passe en basse saison à partir de décembre, généralement.
00:10:53 Ces derniers jours, l'équipe d'Ozy et de Romain reçoit 60 à 80 appels par jour,
00:10:58 près de trois fois plus que la demande habituelle.
00:11:02 - On est en détection canine. Si le chien marque un endroit,
00:11:05 vu qu'on était resté au stade de suspicion,
00:11:07 là, les gens vont paniquer parce que le chien a marqué une présence avérée de punaise.
00:11:12 Donc là, c'est la panique tout de suite. On a des gens, des fois, qui pleurent.
00:11:15 Au téléphone, c'est pareil. Beaucoup de gens en pleurent.
00:11:17 Des psychoses générales, les gens qui ne sortent plus, ils s'isolent.
00:11:20 Donc, il y a vraiment un problème, vraiment un choc qui se crée chez les gens.
00:11:25 Et c'est ça qu'il va falloir prendre en main,
00:11:28 parce qu'on a vraiment beaucoup de gens, maintenant, qui n'osent plus rien faire
00:11:30 ou qui sont totalement dans la paranoïa de la punaise,
00:11:32 quitte à se changer tous les jours, à tout mettre au 60 degrés,
00:11:34 alors qu'ils n'ont jamais eu de punaise.
00:11:36 - Pour faire face à ces invasions de nuisibles, très médiatisées,
00:11:39 Clément Bohn réunit tous les opérateurs des transports dès cette semaine.
00:11:44 Réponse un peu trop légère pour l'opposition.
00:11:47 La mairie de Paris somme l'état d'agir.
00:11:49 La gauche de la gauche demande la reconnaissance d'un problème de santé publique.
00:11:54 - Qu'on arrête de dire aux gens "débrouillez-vous tout seuls,
00:11:57 c'est votre problème individuel", avec des entreprises privées
00:11:59 qui font tous des tarifs exorbitants avec des produits chimiques,
00:12:02 alors que les punaises de lits sont devenues résistantes aux insecticides
00:12:05 et aux produits chimiques, et qu'il faut donc arrêter avec ça.
00:12:08 - Si chacun travaille de façon cloisonnée, ça ne fonctionne pas,
00:12:11 il y a encore des trous dans la raquette,
00:12:13 donc la réunion avec les opérateurs de transport est un bon premier pas,
00:12:16 mais il faut aller bien au-delà, il faut s'occuper de la prise en charge financière
00:12:19 pour les plus modestes, il faut s'occuper de la question
00:12:22 de qui est responsable légalement.
00:12:24 - La course contre la montre a commencé.
00:12:27 Il reste 9 mois pour que les Jeux Olympiques de Paris
00:12:30 ne soient pas ceux des punaises de lits.
00:12:32 - Beaucoup de questions soulevées par ce reportage.
00:12:36 D'abord celle de Sébastien. Dans le Calvados,
00:12:38 existent-ils des trucs de grand-mère qui marchent
00:12:41 pour prévenir l'implantation des punaises de lits ?
00:12:44 - Oui, il y a des choses qu'on peut mettre en place
00:12:47 pour lutter contre les punaises de lits en prévention.
00:12:49 Déjà, c'est de changer ses draps régulièrement,
00:12:51 parce que ça va nous permettre de voir un peu les premières traces
00:12:54 et du coup de prendre l'invasion au tout début,
00:12:57 avant même qu'elle ne commence à se propager.
00:12:59 L'autre truc, quand on revient de voyage et qu'on a un doute,
00:13:04 quand on reçoit une annonce comme quoi,
00:13:06 "Attention, là où on avait été, il y avait des punaises de lits",
00:13:09 c'est de mettre toutes ses affaires au congélateur,
00:13:12 sachant qu'il faut 3 jours au minimum pour pouvoir...
00:13:14 - C'est pas facile.
00:13:15 - C'est pas facile.
00:13:16 - Petit mouvement de tête à ma gauche.
00:13:18 - C'est pas facile.
00:13:19 Pour les vêtements, on les passe le plus chaud possible
00:13:21 dans la machine à laver où les vêtements peuvent aller,
00:13:23 au minimum 60 degrés, c'est très très bien.
00:13:25 Et après, sinon, il y a une autre technique,
00:13:27 c'est de mettre un bol sur les pieds du lit,
00:13:30 si son lit est en l'air,
00:13:32 en fait les punaises sont des assez bonnes grimpeuses
00:13:35 pour grimper aux surfaces, mais dès qu'elles tombent,
00:13:37 si la surface est lisse, c'est un peu difficile pour elles de remonter.
00:13:40 - Un bol fouli.
00:13:41 - Voilà, un bol qui, l'extérieur est un peu rugueux,
00:13:45 s'il est lisse à l'intérieur, ça peut bien fonctionner.
00:13:47 - Nicolas Béraud, on entendait dans le reportage,
00:13:49 il y a un débat politique aujourd'hui sur qui prend en charge,
00:13:52 parce que c'est vrai que ça coûte cher,
00:13:53 s'il y a des brigades canines pour venir détecter les punaises de lits,
00:13:58 des produits qui peuvent être coûteux.
00:14:00 - Alors, il y a évidemment tous ces actes de prévention,
00:14:03 j'ajouterai aussi quand on est en voyage, par exemple,
00:14:05 de laisser le plus possible ses valises fermées,
00:14:07 pour éviter que des punaises y aillent,
00:14:08 et qu'après on puisse les ramener chez soi.
00:14:10 Et pour ce qui est, entre guillemets, du dernier recours,
00:14:12 c'est-à-dire de faire appel à des professionnels
00:14:14 qui utilisent des insecticides,
00:14:15 avec les risques de résistance dont on a parlé,
00:14:18 ça peut coûter des centaines d'euros,
00:14:19 donc évidemment ce n'est pas à la portée de tous les foyers,
00:14:21 ce n'est pas évident,
00:14:22 et c'est pour ça qu'il y a des foyers
00:14:23 qui ne peuvent pas forcément facilement avoir accès
00:14:25 à ces professionnels-là, à ces services-là,
00:14:28 donc ils vont plutôt chercher à s'en débarrasser autrement,
00:14:30 mais ça peut virer à la psychose, très concrètement.
00:14:33 Et quand on dit que c'est un problème de santé publique,
00:14:35 c'est aussi, principalement, ou en tout cas pour beaucoup,
00:14:39 un problème de santé psychique,
00:14:40 parce qu'il y a des gens chez qui ça devient une obsession.
00:14:43 - On l'a entendu dans le reportage.
00:14:45 - On l'a entendu, ils sont terrifiés.
00:14:46 Alors les gens qui, par exemple,
00:14:47 ont déjà eu une infestation chez eux,
00:14:49 qui ont peur d'en avoir un nouveau,
00:14:50 parce qu'en plus ça survient la nuit,
00:14:51 donc ça peut entraîner des insomnies,
00:14:53 des troubles du sommeil, de l'angoisse.
00:14:54 Il y a des gens qui parfois deviennent parano,
00:14:56 n'osent même plus sortir de chez eux, ou le moins possible.
00:14:59 Il y a aussi un risque, quelque part, de stigmatisation,
00:15:01 parce que, comme on l'a dit, l'ANESES dit
00:15:03 qu'il n'y a pas de lien avec l'hygiène,
00:15:04 mais c'est un petit peu, dans ce que pensent pas mal de monde,
00:15:07 il y a toujours le lien entre,
00:15:09 il y a des punaises de lit chez soi,
00:15:10 ça veut dire qu'on est sale, etc.
00:15:11 Donc ce n'est pas forcément facile d'en parler.
00:15:12 - Ça veut dire que ça vient d'étranger,
00:15:13 on voit cette phrase qui a été beaucoup commentée ce week-end,
00:15:15 qui vient de Pascal Praud.
00:15:16 - Ça veut dire que ça vient d'étranger,
00:15:17 puis il y a peut-être des gens qui se disent aussi,
00:15:19 si t'as des punaises de lit, est-ce que c'est pas contagieux ?
00:15:21 On a dit que ça ne l'était pas,
00:15:22 ça ne peut pas se propager d'homme à homme, comme ça, directement.
00:15:25 - Juste pour référer à cette phrase qu'on voit là,
00:15:28 il y a beaucoup d'immigration en ce moment,
00:15:29 est-ce que ce sont les personnes qui n'ont pas
00:15:31 les mêmes conditions d'hygiène que ceux qui sont sur le sol en France,
00:15:34 qui les apportent ?
00:15:35 Est-ce que c'est lié à cela ?
00:15:37 - Non, ce n'est pas établi.
00:15:38 - Non, ça ne l'est pas.
00:15:39 - Même les voyages, un homme d'affaires qui voyage
00:15:42 peut ramener des punaises de lit, si vous voulez.
00:15:44 Il peut récupérer dans l'avion, dans l'aéroport.
00:15:46 - Ou dans son hôtel à l'autre bout du monde,
00:15:48 et ramener dans l'aéroport.
00:15:49 - Personne n'a démontré à ce jour qu'il y avait un lien
00:15:51 entre l'immigration et les punaises de lit.
00:15:53 Comme on l'a dit, c'est un problème extrêmement ancien,
00:15:57 il faut vraiment être extrêmement clair.
00:16:00 - Mais avec une recrudescence, très nette.
00:16:02 - Avec une recrudescence, mais qui peut être liée à plein de facteurs,
00:16:05 d'ailleurs des facteurs liés à la mobilité,
00:16:10 à la bête elle-même, aux échanges aussi,
00:16:13 attention aussi effectivement quand on achète un matelas d'occasion,
00:16:17 qu'elle n'arrive pas avec des bêtes.
00:16:21 - Qu'est-ce qu'il faut faire si on achète un matelas d'occasion ?
00:16:23 - C'est aussi des choses, qu'il y a des échanges,
00:16:26 donc ça peut jouer aussi.
00:16:29 Clairement, notre mode de vie, l'augmentation,
00:16:33 et puis des facteurs qu'on ne connaît pas bien,
00:16:35 il faut bien le dire, on est encore avec des incertitudes
00:16:38 sur la raison de l'augmentation importante.
00:16:42 - Dans Libération, aujourd'hui, qui fait sa une sur le sujet,
00:16:45 il y a un témoignage de Ninon qui dit
00:16:47 "J'avais l'impression d'être la lépreuse de service".
00:16:49 Il y a quelque chose, je ne sais pas si ce serait pareil avec le moustique,
00:16:53 la punaise de lit, il y a quelque chose de l'intimité,
00:16:57 il y a quelque chose d'une piqûre qui survient la nuit dans le lit,
00:17:01 il y a vraiment des témoignages de gens qui ont un traumatisme.
00:17:05 - Il y a le préjugé, le cliché, ce qu'on évoquait tout à l'heure,
00:17:07 finalement on a l'impression que vous avez des punaises de lit,
00:17:09 c'est que votre hygiène est bancale,
00:17:12 on a déjà le fardeau d'avoir à gérer cela,
00:17:15 qui est très chronophage et qui est très compliqué à s'en débarrasser,
00:17:18 et le double fardeau du regard de l'autre vis-à-vis de soi-même.
00:17:21 Et c'est vrai que, la punaise de lit, c'est dans la sémantique,
00:17:25 ça touche à l'intime, c'est-à-dire là où vous dormez, là où vous vous reposez.
00:17:30 Et c'est vrai que le foyer, aujourd'hui, c'est le refuge
00:17:32 face au rythme alarmant que l'on a dans la vie quotidienne,
00:17:36 et en fait on se rend compte qu'il n'y a plus de refuge
00:17:38 parce que le danger est là aussi.
00:17:40 Donc en fait, il n'y a plus de moment, il n'y a plus d'été h positif,
00:17:44 et si vous avez une personnalité anxieuse,
00:17:46 ou si vous êtes dans un moment de votre vie où à côté il y a des vagues,
00:17:49 moi c'est suffisant pour exploser.
00:17:52 Oui, on voit ça aussi avec les poux.
00:17:55 On dit oui, les poux, c'est qu'il y en a des poux, c'est des gens qui sont sales,
00:17:58 alors qu'en fait pas du tout, on voit que tout le monde peut être sujet aux poux.
00:18:01 Et en fait, c'est des clichés qu'il faut combattre,
00:18:06 parce que c'est ça qui va amener aussi,
00:18:08 où les gens vont avoir peur de demander de l'aide pour combattre les punaises de lit,
00:18:12 et c'est là où il va y avoir des grosses invasions,
00:18:15 parce que les gens vont se sentir honteux, alors qu'en fait pas du tout.
00:18:18 Moi je dis souvent, Bradley Cooper a déjà eu des punaises de lit.
00:18:21 Et Cléopâtre, je pense que c'est bon, tout le monde peut en avoir.
00:18:25 Ça veut dire que tous les pays sont touchés par les punaises de lit,
00:18:28 ou est-ce qu'on peut faire un lien entre une certaine catégorie de climat et les punaises de lit ?
00:18:32 Non, tous les pays peuvent être sujet aux punaises de lit sans problème.
00:18:36 Après, quand la température descend trop,
00:18:39 les punaises de lit vont avoir un cycle de vie très long,
00:18:41 et vont être même en dormance.
00:18:43 Et donc, dans les pays les plus froids, il y a un peu moins de saison de la punaise de lit.
00:18:47 Donc ça veut dire qu'avec l'arrivée de l'hiver,
00:18:49 on devrait avoir une baisse du nombre de punaises de lit,
00:18:52 en tout cas de cette contagion, de cette infestation ?
00:18:55 En tout cas, elles seront un peu moins voyageuses,
00:18:57 mais elles vont dormir, si elles sont présentes déjà dans un endroit,
00:19:00 elles vont dormir, mais voilà.
00:19:02 Juste, les cafards,
00:19:04 alors voilà, on est dans des sujets qui sont très connus dans les grandes villes,
00:19:08 est-ce que c'est moins grave ?
00:19:10 Est-ce que du coup, ça ne pique pas ?
00:19:12 Il n'y a pas ce rapport-là ?
00:19:14 Là, on a l'impression qu'on parle des punaises de lit partout,
00:19:16 depuis une semaine, dans toutes les grandes villes.
00:19:18 Et d'ailleurs, je dis les grandes villes,
00:19:20 mais c'est aussi dans les zones rurales, je pense qu'il n'y a pas de...
00:19:22 C'est le cas ?
00:19:23 Oui, bien sûr, bien sûr.
00:19:25 Les cafards, c'est la même chose ?
00:19:26 En fait, tous les insectes qui vivent autour de nous,
00:19:28 tout le monde a déjà eu des fourmis dans sa cuisine,
00:19:30 des petits cafards, tout ça.
00:19:32 Ça, c'est normal, c'est parce que les insectes,
00:19:34 ils préfèrent aller dans les endroits où ils vont avoir à manger.
00:19:37 Et du coup, oui, on va avoir plein d'insectes comme ça qui vont venir.
00:19:41 Oui, alors ça pourrait être sympathique, je vois que vous avez un insecte sur votre chemise,
00:19:44 c'est votre métier, mais parfois, c'est considéré comme une nuisance.
00:19:47 Oui, parce que ça nous dérange,
00:19:49 c'est toujours pas agréable d'avoir des petites fourmis
00:19:51 qui viennent manger notre garde-manger,
00:19:53 ou alors des mites dans nos placards.
00:19:55 Après, il y a des choses très simples à faire,
00:19:57 garder notre nourriture bien fermée dans des bocaux,
00:20:00 ça c'est quelque chose que ma grand-mère faisait,
00:20:02 et elle le savait parce qu'elle ne voulait pas avoir des fourmis chez elle.
00:20:04 Mais on perd ce réflexe, en fait.
00:20:06 Et d'ailleurs, quand on regarde les recherches Google pour "punaises de lit",
00:20:09 il y a un pic chaque année, donc encore une fois, c'est pas nouveau,
00:20:11 et le pic est toujours en l'été, donc ça correspond à la saison,
00:20:13 à la fois où il fait très chaud, et puis aussi où on voyage le plus.
00:20:16 Et je voulais aussi préciser, sur les insecticides,
00:20:18 il y a le risque de résistance, il y a un deuxième risque
00:20:20 qu'il ne faut pas négliger, c'est celui d'intoxication pour l'homme,
00:20:23 surtout si on utilise, si on veut utiliser chez soi
00:20:25 des produits qui ne sont pas forcément autorisés en France
00:20:27 mais qu'on récupère ailleurs.
00:20:29 L'ANSES, elle recense en moyenne, chaque année,
00:20:31 70 cas d'intoxication liés à des insecticides contre les punaises de lit,
00:20:35 qui peuvent être dans certains cas, je crois que c'est 12 cas graves,
00:20:38 dont un mortel, mais voilà, mais même un cas "bénin" d'intoxication,
00:20:41 c'est pas drôle, donc il faut aussi faire attention aux produits qu'on utilise,
00:20:44 et il est toujours recommandé, même si ça peut parfois coûter
00:20:47 une certaine somme de faire appel à un professionnel avec des produits certifiés.
00:20:50 Ça marche quand on fait appel à un professionnel ?
00:20:52 En préparant cette émission, j'ai vu qu'il y avait des gens
00:20:54 qui louaient des appareils à vapeur, qui passaient toute la maison à la vapeur,
00:20:57 et que c'était le seul moyen de s'en débarrasser.
00:20:59 L'appel à un professionnel avec des produits certifiés
00:21:01 est sans doute le moyen le plus efficace,
00:21:03 après en pratique c'est quand même assez lourd,
00:21:05 et puis il y a aussi les risques, on y revient, de résistance
00:21:07 qui rendrait ces produits moins efficaces à l'avenir,
00:21:09 mais ça reste aujourd'hui ce qui reste le plus efficace en dernier recours.
00:21:12 Ça vous surprend pas peut-être avec vous, Anne Sénéqué,
00:21:15 que ce soit utilisé par certains pays pour moquer la France
00:21:18 à la veille des JO ?
00:21:21 C'est vrai qu'à 9 mois des JO, on a l'impression qu'il y a un focus sur la France,
00:21:25 avec des articles pas très agréables,
00:21:27 vous expliquant qu'il y avait des rats, maintenant il y a les punaises de lit,
00:21:30 soyez le bienvenu, presse espagnole, presse anglaise.
00:21:33 C'est vrai que la France a longtemps désiré ces Jeux Olympiques,
00:21:37 maintenant qu'elle les a eus, elle communique beaucoup aussi
00:21:40 sur tout ce qu'elle va faire de différent, de fantastique et de génial,
00:21:43 donc c'est vrai que c'est de bonne guerre derrière
00:21:46 de se faire rabrouer sur d'autres sujets.
00:21:50 Après, je pense qu'on irait dans n'importe quelle ville,
00:21:53 que ce soit Chicago ou Shanghai, on aurait effectivement...
00:21:57 Si on cherche, on trouve en fait.
00:21:59 Alors, je n'arrive pas à identifier ce à quoi on est confrontés.
00:22:02 Vous nous dites depuis le début de l'émission,
00:22:04 oui, ça existe depuis des années, oui, c'est pas si grave,
00:22:07 il ne peut pas y avoir d'infection,
00:22:09 mais pourtant, tout le monde en parle,
00:22:11 sur les réseaux sociaux, vous le savez bien, vous êtes bien placée pour le savoir,
00:22:14 les gens montrent, dès qu'ils en voient, mettent en ligne des vidéos,
00:22:17 dans les transports, c'est devenu un sujet.
00:22:20 C'est grave ou c'est pas grave ?
00:22:22 Techniquement, c'est pas dramatique d'avoir des punaises de lit,
00:22:25 après, ce qui est compliqué, c'est que ça reste un insecte qui est parasite,
00:22:30 enfin, c'est un insecte qui est parasite, donc du coup, c'est...
00:22:33 Voilà, c'est pas grave d'en avoir,
00:22:35 par contre, il ne faudrait pas qu'on ait une énorme invasion de punaises de lit
00:22:38 et qu'on laisse ça de manière incontrôlée.
00:22:40 Est-ce qu'elle est contrôlée, à votre avis ? C'est ça le sujet ?
00:22:42 Est-ce qu'elle est contrôlée dans les grandes villes françaises ?
00:22:44 C'est compliqué, en tout cas, on n'en meurt pas, mais ça peut gâcher la vie.
00:22:47 Si on devait résumer, je pense qu'on peut dire ça.
00:22:49 Après, est-ce qu'elle est contrôlée ?
00:22:51 On voit bien qu'il y a des infestations, il y en aura encore.
00:22:53 Je crois que c'est le maire adjoint à la mairie de Paris qui disait
00:22:56 qu'il faut qu'on apprenne à vivre avec quelque part,
00:22:58 mais vivre avec, ça ne veut pas dire ne rien faire,
00:23:00 ça veut dire qu'elles sont là, agissons sur la prévention,
00:23:03 c'est capital la prévention, et puis, si jamais il y en a,
00:23:05 agissons sur les moyens de les éliminer.
00:23:07 Vous voyez, aux États-Unis, on ne l'a pas du tout pris comme vous le prenez aujourd'hui.
00:23:10 Il y a eu une infestation assez grave en 2010,
00:23:13 et du coup, les autorités ont pris les choses en main.
00:23:16 L'actualité faisait la une des JT, l'Empire State Building avait été fermé,
00:23:20 le bureau de Bill Clinton avait été envahi par des punaises de lit,
00:23:23 ainsi que l'ONU, regardez.
00:23:25 En 5 ans, il y a 5 fois plus de punaises de lit à Manhattan,
00:23:31 16 fois plus dans le Bronx et 32 fois plus à Staten Island.
00:23:37 La peur des habitants fait désormais place aux plaintes des commerces,
00:23:40 avec des boutiques de mode qui ont dû être passées aux traitements fumigènes,
00:23:44 et l'hôpital King's a dû être décontaminé.
00:23:47 Bon, ça peut être la suite, on parle, je ne l'ai pas dit depuis le début de l'émission,
00:23:51 mais il y a eu des hôpitaux qui ont été aussi infestés.
00:23:54 Là, ce qui est intéressant, c'est qu'il y a une visibilité accrue là-dessus,
00:23:56 sur un sujet dont le grand public, finalement, connaît assez peu de choses.
00:24:01 Et dans cette visibilité, ce qui est important, c'est la prévention,
00:24:04 les bons gestes à avoir, comment s'en débarrasser,
00:24:07 et finalement, vers qui demander de l'aide et ne pas tomber dans les pièges.
00:24:11 1) de se refermer sur soi, et 3) d'arnaquer,
00:24:14 parce que dans ce genre de choses, il y a toujours des arnaques derrière.
00:24:17 Donc là, comme toujours, à chaque fois qu'il y a un sujet transversal,
00:24:22 c'est qu'il y a besoin d'une action politique,
00:24:24 des infrastructures qui permettent de pouvoir le faire,
00:24:28 et une population qui est sensibilisée et qui sait quoi faire.
00:24:31 Une fois qu'on aura ces trois piliers-là, on pourra faire évoluer les choses.
00:24:36 Après, c'est vrai que si on cherche tous les nuisibles qu'il peut y avoir dans la ville,
00:24:40 je pense qu'on aura une liste assez importante.
00:24:43 - Et ce n'est pas le pire, c'est ça que vous voulez dire ?
00:24:45 - Oui, je pense que... Mais toujours, c'est tout ambivalent.
00:24:49 Alors la punaise de l'île n'est pas forcément positive,
00:24:51 mais par exemple, on parle beaucoup des rats à Paris,
00:24:53 et c'est quelque chose qui avait été repris justement par la presse étrangère,
00:24:56 mais il faut savoir aussi que les rats à Paris,
00:24:59 ils mangent énormément de déchets alimentaires qu'il peut y avoir dans la rue,
00:25:05 et qui limitent aussi la propagation de certains microbes à gens pathogènes.
00:25:11 - Et les autorités à l'époque à New York s'étaient emparées du sujet,
00:25:14 avec un traitement assez radical visiblement,
00:25:16 et parce qu'aux Etats-Unis, il y avait eu des manifestations,
00:25:19 et il commence à y en avoir aussi en France,
00:25:22 sur le thème "Tuer les punaises de l'île n'est pas un droit",
00:25:27 pour défendre les punaises de l'île.
00:25:29 Alors je ne sais pas si on en arrivera en France à ce niveau-là.
00:25:33 Pour l'instant, personne ne veut protéger les punaises de l'île ?
00:25:36 - Moi j'ai pas l'impression.
00:25:37 - Non, vous n'avez pas l'impression.
00:25:39 Regardez cette question.
00:25:40 "L'éradication des punaises de l'île relève-t-elle de la compétence de l'État ou celle des mairies ?"
00:25:44 - C'est une vraie question.
00:25:46 À mon sens, pour l'instant, l'État peut agir,
00:25:49 les maires peuvent éventuellement prendre des mesures au niveau de la commune,
00:25:51 il ne me semble pas que l'un soit uniquement,
00:25:54 soit exclusivement qualifié plutôt que l'autre,
00:25:57 mais on voit bien qu'aujourd'hui, en tout cas, ça alerte tout le monde,
00:26:00 ça alerte les opérateurs de transport, ça alerte l'État,
00:26:02 ça alerte les différents élus locaux, voilà.
00:26:05 Donc oui, c'est quand même un problème.
00:26:07 - Un peu de crémieux.
00:26:08 - Peut-être un des aspects, je dirais, positifs de cette alerte,
00:26:12 c'est qu'on va peut-être mieux identifier, d'ailleurs, le problème,
00:26:16 parce que je pense qu'il y a des particuliers qui vont mieux identifier le problème chez eux,
00:26:19 mais aussi peut-être réfléchir à comment prendre en charge ce problème,
00:26:24 qui doit-on appeler, quels sont les spécialistes qui peuvent intervenir avec efficacité,
00:26:29 parce que, de ce que je comprends, ce n'est pas si facile que ça,
00:26:32 c'est une association entre des moyens physiques et des insecticides,
00:26:36 et probablement, j'espère que tout ça va aboutir à un chemin de prise en charge,
00:26:45 bien sûr, des personnes qualifiées, que sur la prise en charge financière,
00:26:49 encore une fois, il y a des immeubles entiers qui sont infectés,
00:26:52 personne ne sait aujourd'hui qui doit prendre en charge,
00:26:55 et il y a des obstacles financiers, c'est tout ça qu'il faut revoir avec ce fameux plan,
00:26:59 et probablement ça va améliorer la situation.
00:27:01 - Et d'ailleurs, la mairie de Paris, pour compléter ce que je disais juste avant,
00:27:04 a demandé à l'État un plan, donc on sent bien, non pas qu'on est démuni,
00:27:07 mais qu'on est un peu face vraiment de manière très importante à ce problème
00:27:11 qui n'est pas nouveau encore une fois, mais là, on est vraiment en plein dedans,
00:27:13 et effectivement, ce plan pourrait permettre de dégager une filière certifiée,
00:27:17 des moyens, des aides de l'État, ça pourrait faire générer tout un tas de choses,
00:27:21 notamment en vue de la saison estivale prochaine.
00:27:23 - Réflexe numéro 1 ? On appelle son médecin pour voir si ce sont des boutons de punaise de lit ?
00:27:29 Même pas ? Non ? Pas besoin ? On ne met rien sur les boutons ?
00:27:32 - Non, pas vraiment, ça guérit certainement dans la première heure.
00:27:36 - Réflexe numéro 1 ? Si ce n'est pas le médecin, c'est quoi ?
00:27:39 C'est d'appeler un professionnel ?
00:27:41 - Réflexe numéro 1, déjà on enlève les draps, on les met à la machine le plus fort possible,
00:27:47 on prend des photos si on a des petits doutes sur ce que c'est,
00:27:52 et si on a un palais vapeur par exemple, on essaye de passer à la vapeur,
00:27:58 et après du coup, on contacte une entreprise qui peut prendre le moyen.
00:28:02 - C'est le meilleur moyen ? Vous considérez que c'est le meilleur moyen ?
00:28:04 - Je considère que c'est le meilleur moyen. En tout cas, c'est le plus sûr,
00:28:07 parce que comme vous le disiez tout à l'heure, il y a eu une recrudescence aussi des cas d'intoxication
00:28:12 à l'utilisation de produits, par exemple la terre de diatomée,
00:28:16 qui est beaucoup utilisée comme insecticide, le problème c'est qu'elle contient de la silice,
00:28:19 et du coup mettre ça dans son lit, ça peut provoquer des problèmes au niveau respiratoire et pulmonaire,
00:28:26 et ça peut être... Voilà, il vaut mieux faire appel à des professionnels
00:28:29 pour être sûr de bien prendre en charge les choses.
00:28:31 - Vous nous disiez tout à l'heure que c'est un parasite ou un insecte ?
00:28:35 - Un insecte parasite. - Un insecte parasite, voilà, c'est mieux.
00:28:38 Qui se comporte mieux, qui est plus tonique pendant les bacs de chaleur ?
00:28:43 - C'est ça, en fait, les insectes, une grosse partie des insectes,
00:28:47 quand il fait chaud, ils vont avoir un cycle de vie qui est plus court.
00:28:50 Ça va booster un peu tout ça. - Comme son cousin le moustique ?
00:28:53 - Comme son cousin le moustique. - Alors, on y va.
00:28:55 Deux cas de dingue ont été identifiés en fin de semaine dans la Drôme.
00:28:58 Deux cas autochtones qui se traduisent et qui traduisent la prolifération des moustiques tigres en France,
00:29:04 presque aucune région n'y échappe, d'autant plus que nous sommes confrontés de nouveau à des vagues de chaleur.
00:29:11 Et dans certaines villes où déjeuner dehors devient totalement impossible,
00:29:15 les municipalités lancent des grandes opérations de démoustication au nom, cette fois-ci, de la santé publique.
00:29:20 Nicolas Bidart, Adrien Porteron et Pierre Dehorn.
00:29:23 C'est une scène étonnante.
00:29:28 Au milieu de la nuit, des hommes équipés de la tête au pied
00:29:32 venus traquer une espèce invasive, un insecte nuisible, le moustique tigre.
00:29:38 Une heure de pulvérisation d'un insecticide après la découverte d'un cas de dingue.
00:29:43 Des opérations de démoustication qui se multiplient ces dernières semaines,
00:29:47 car le moustique tigre prolifère dans l'Hexagone et n'épargne que très peu de territoire.
00:29:53 Il est désormais installé dans 71 des 96 départements français, ici en rouge.
00:29:59 Apparu pour la première fois en 2004 dans les Alpes-Maritimes,
00:30:03 le moustique tigre est reconnaissable à ses rayures blanches.
00:30:07 Dans cette commune près de Montpellier, on le traque à l'aide de pièges depuis trois ans.
00:30:12 Avec ce type de piège, on va essayer d'attirer les moustiques au moment où ils vont chercher à pondre.
00:30:19 Ce qu'il faut simplement s'imaginer, c'est que chacune de ces femelles aura pu pondre dans sa vie
00:30:24 peut-être 400, 500, voire plus, eux, qui seront autant de moustiques après.
00:30:28 Donc là, on va bloquer la prolifération du moustique.
00:30:32 80% des maisons du quartier sont équipées d'outils similaires.
00:30:36 - On voit bien un moustique tigre qui a été capturé.
00:30:40 Car ici, la végétation et les températures facilitent le développement de cet ennemi tenace.
00:30:46 - Aujourd'hui, raisonnablement, on ne parle plus d'éradication du moustique tigre.
00:30:51 On va essayer de limiter autant que possible sa prolifération.
00:30:55 Une fois qu'il s'est installé, il y a des essais qui ont été faits de part et d'autre.
00:31:00 C'est une espèce contre laquelle il est extrêmement difficile de lutter.
00:31:03 Ce couple de retraités en a fait les frais.
00:31:06 En 2017, Joël et Raymond de Noël sont tous les 2 piqués.
00:31:11 Quelques heures plus tard, ils se sentent mal.
00:31:14 - Bien sûr, quand on attrape ça, on se demande ce que c'est.
00:31:18 Dans le doute, ils nous ont fait faire des examens.
00:31:23 Ils ont prouvé que c'était bien le chikungunya.
00:31:28 Infectés par un virus tropical, alors qu'ils n'ont pas quitté la France,
00:31:33 ils sont ce qu'on appelle des cas autochtones.
00:31:36 - J'étais fatiguée, j'étais allongée pratiquement tout le temps de la fièvre.
00:31:41 Et mal partout. Et moi, je croyais que c'était une grippe.
00:31:45 Le moustique-tigre est aussi vecteur du virus Zika, ou encore de la dengue,
00:31:50 maladie pour laquelle le nombre de cas autochtones a explosé.
00:31:53 66 cas de dengue ont été recensés rien qu'en 2022.
00:31:57 C'est plus qu'en l'espace de 10 ans, où 48 cas avaient été signalés.
00:32:01 - Ils sont bien vifs.
00:32:04 Malheureusement, ils sont aussi vifs dans la nature que dans les cages.
00:32:07 Des transmissions de maladies tropicales plus nombreuses et plus virulentes,
00:32:12 c'est ce qui inquiète les chercheurs de ce laboratoire.
00:32:15 - La plupart du temps, ce sont des maladies relativement bénignes.
00:32:18 On appelle ça asymptomatiques ou possy-symptomatiques.
00:32:21 Mais il y a toujours une proportion de patients qui font des formes graves,
00:32:26 formes graves pouvant conduire à la mort.
00:32:28 C'est proportionnel au nombre de cas.
00:32:31 Et les 65 cas de dengue de l'année dernière sont une alerte très sévère
00:32:36 pour ce qui pourrait se passer dans les années à venir.
00:32:38 - Une prolifération en partie liée au dérèglement climatique.
00:32:42 Les épisodes de chaleur plus longs et plus denses en été
00:32:46 favorisent le développement des œufs des moustiques tigres.
00:32:49 - Je parlais de 2 cas de chikungunya.
00:32:55 Il y a eu un rapport qui a été publié aujourd'hui.
00:32:59 - Oui, chaque semaine, Santé publique France met à jour son bilan.
00:33:02 Le dernier bilan qui est sorti cet après-midi fait état de 31 cas autochtones.
00:33:06 C'est-à-dire des cas qui ont été contractés,
00:33:09 des personnes qui ont attrapé le virus de la dengue sur le sol français.
00:33:12 31, c'est sans doute la deuxième année avec le nombre le plus élevé
00:33:17 derrière l'an dernier qui était exceptionnel avec 66 cas.
00:33:20 Et pour ce qui est des cas importés,
00:33:22 c'est-à-dire des personnes qui ont voyagé à l'étranger
00:33:24 et qui arrivent en France en ayant contracté le virus de la dengue à l'étranger,
00:33:29 on est à plus de 1 000, essentiellement en provenance de Guadeloupe et Martinique
00:33:32 où l'épidémie a été déclarée.
00:33:34 Donc la saison actuelle, elle peut être qualifiée d'après les experts
00:33:37 d'exceptionnelle sur le plan de la circulation du moustique-tigre.
00:33:40 Alors juste peut-être pour rappeler aux gens, la dengue, c'est une maladie
00:33:43 qu'on attrape par l'intermédiaire d'une piqûre de moustique-tigre
00:33:46 qui lui a préalablement piqué une personne infectée.
00:33:49 Donc c'est-à-dire que ça se transmet d'homme à homme
00:33:51 mais par l'intermédiaire d'un vecteur qui est le moustique-tigre.
00:33:54 Le moustique-tigre, c'est une espèce de moustique
00:33:56 et elle est reconnaissable notamment à ses espèces de zébrures,
00:33:59 de rayures blanches et noires.
00:34:01 C'est une maladie qui s'attrape par l'intermédiaire d'un moustique
00:34:03 qui lui-même est vecteur du virus.
00:34:05 - Anne-Claude Crémieux, là pour le coup, ça vous inquiète plus,
00:34:07 cette infestation-là, que celle qui concerne les punaises de lit
00:34:10 parce que c'est un vecteur de maladies qui peuvent être plus graves ?
00:34:13 - C'est un vecteur de maladies, il y a une transmission inter-humaine,
00:34:16 vous l'avez dit, non pas directe mais indirecte,
00:34:19 par l'intermédiaire du moustique-tigre.
00:34:22 Oui, je pense que c'est vraiment une constatation
00:34:27 de l'augmentation des infections émergentes
00:34:32 avec le mode de vie et le réchauffement climatique.
00:34:37 On en a parlé au moment du Covid en disant qu'il y avait
00:34:40 une augmentation des infections émergentes, en voilà une.
00:34:43 Très clairement liée au fait que les modifications climatiques
00:34:48 entraînent des modifications de l'habitat des moustiques.
00:34:52 Ces moustiques sont vecteurs de maladies,
00:34:55 non seulement la dengue mais aussi le chikungunya.
00:34:58 - C'est grave la dengue ?
00:35:00 - Et le virus Zika. La dengue en réalité est endémique
00:35:05 en Asie et en Amérique latine, où il y a de l'ordre de 600 000 cas.
00:35:12 Il y a d'ailleurs eu une épidémie aujourd'hui aux Antilles.
00:35:15 C'est le plus souvent, je dirais, pas sévère,
00:35:20 ça peut même passer quasiment inaperçu, c'est-à-dire
00:35:23 un syndrome pseudo-grippal avec une éruption,
00:35:26 que l'on sait bien reconnaître dans les services de maladies infectieuses
00:35:29 et particulièrement dans ces pays.
00:35:31 Malheureusement, dans à peu près 0,1% des cas,
00:35:36 il y a une hospitalisation et dans 0,01% des cas,
00:35:40 il peut y avoir un décès, en sachant que c'est souvent
00:35:43 le deuxième épisode qui est très sévère et dont on se méfie.
00:35:48 Pourquoi ? Parce que le premier épisode va vous immuniser
00:35:51 contre un des séreotypes. Il y a quatre séreotypes.
00:35:54 Il vous immunise contre un des séreotypes, mais finalement,
00:35:57 cette immunité est de mauvaise qualité contre les autres séreotypes.
00:36:00 Et ça, ça peut entraîner une forme sévère.
00:36:03 On fait le tour chez Kungunya, c'est la même chose ?
00:36:05 Chez Kungunya, on l'a découvert au moment de la réunion,
00:36:08 je crois que c'était en 2000, que je ne vous dise pas de bêtises,
00:36:12 il y a eu une grande épidémie en réunion en 2005.
00:36:17 Et là, on a découvert tout à coup que ça pouvait prendre
00:36:21 des proportions très importantes avec le même moustique.
00:36:24 Chez Kungunya, pourquoi ? Parce que ça donne mal aux articulations
00:36:28 et que les gens sont penchés, courbés.
00:36:33 Et ce n'est pas le décès qui est problématique,
00:36:38 ce sont les séquelles, et en particulier les séquelles articulaires.
00:36:41 Il y a beaucoup moins de cas. Vous avez parlé de 30 cas,
00:36:44 je pense qu'on est à 60 cas aujourd'hui de dingues autochtones.
00:36:47 Il y en a beaucoup moins de chez Kungunya, et encore moins de Zika,
00:36:52 qui est aussi un problème, mais qu'on a très peu en France.
00:36:55 Et tout cela vous inquiète ou pas, Anne Plotremius ?
00:36:57 Quand vous regardez, je parlais de certaines communes
00:37:00 qui n'étaient pas habituées, et qui ne sont d'ailleurs pas équipées,
00:37:03 souvent, où les gens ne peuvent pas aller déjeuner dehors
00:37:07 parce qu'on est envahis de moustiques.
00:37:09 C'est un vrai sujet, avec deux façons de lutter contre la propagation.
00:37:16 La lutte anti-vectoriale, qui est importante en France,
00:37:19 et vous avez vu cette mobilisation autour d'un cas
00:37:23 qui consiste à démoustiquer, pour éviter qu'un moustique aille
00:37:27 piquer du sang infecté et le donne à une autre personne.
00:37:30 Et deuxième chose, des vaccins.
00:37:32 Parce qu'il y a des vaccins, et là aussi, des vaccins contre la dingue.
00:37:37 Il y a deux vaccins contre la dingue.
00:37:39 Il faut vraiment agir sur les deux aspects.
00:37:42 En termes de traitement, il n'y en a pas, mais c'est démoustication, prévention,
00:37:47 et vaccins pour prévenir, notamment dans les pays où la dingue va très vite.
00:37:53 Ça veut dire qu'on pourrait imaginer des campagnes de vaccination contre la dingue ?
00:37:56 On n'en est pas là du tout. En tout cas, en France, on n'en est pas là du tout.
00:37:59 En France métropolitaine ?
00:38:01 En France métropolitaine, bien sûr.
00:38:03 Quand on dit qu'il n'y a quasiment pas de cas, notamment chez Congouya ou Zika,
00:38:07 c'est en France métropolitaine.
00:38:08 On pourrait peut-être imaginer que des personnes très à risque soient vaccinées
00:38:12 par prévention dans quelques années avec des vaccins contre la dingue,
00:38:15 mais on n'en est pas là.
00:38:16 Et sur la prévention, c'est vrai que c'est capital.
00:38:18 La semaine dernière, j'ai suivi une opération de démoustication,
00:38:21 comme celle que vous avez montrée dans le reportage.
00:38:23 C'est impressionnant. L'appareil fait 15 kg, ça fait un bruit d'enfer,
00:38:26 c'est en pleine nuit, donc les gens ont été prévenus en avance.
00:38:29 Je demandais à un agent, mais du coup, les gens, vous les avez prévenus, etc.
00:38:32 Je leur disais oui, on en a prévenu plusieurs.
00:38:34 Et à chaque fois, on leur demandait notamment d'enlever les coupelles dans leur jardin
00:38:37 pour ne pas cueillir de l'eau avec des larves.
00:38:39 Et à chaque fois, ils me disaient tout va bien, tout va bien.
00:38:41 Et parfois, je disais je peux aller voir dans votre jardin quand même au cas où.
00:38:43 Et parfois, ils allaient voir dans le jardin et malgré ce que les gens disaient,
00:38:46 il y avait des coupelles qui étaient remplies d'eau avec des larves de moustiques tiques dedans.
00:38:49 Donc s'il n'y avait pas ça, il n'y aurait pas de moustiques tigres.
00:38:51 Donc c'est vrai que la partie prévention, elle est capitale.
00:38:53 La partie démoustication, ça marche très bien parce que pour l'instant,
00:38:57 on a éliminé les risques éventuels pour l'environnement après une opération comme ça.
00:39:00 En tout cas, en Provence-Alpes-Gaute d'Azur, il n'y a eu aucun cas de dengue qui a été découvert.
00:39:05 Donc ça marche.
00:39:06 Mais pour éviter d'en arriver là, la prévention, c'est capitale.
00:39:09 Faire attention encore une fois aux récipients qui peuvent contenir de l'eau notamment
00:39:12 et donc des larves de moustiques.
00:39:13 Ça veut dire que pour l'instant, les opérations de démoustication ont été faites
00:39:17 autour des cas identifiés de dengue.
00:39:19 Oui, tout à fait.
00:39:20 Dès qu'il y a un cas de dengue, qu'il soit autochtone ou importé.
00:39:22 Et c'est pour ça que maintenant, on a de telles opérations, y compris à Paris,
00:39:25 dans le nord de la France, là où on a des cas de dengue.
00:39:28 Il y a cette problématique de transmission de la maladie, mais ce moustique-tigre,
00:39:33 on l'a vu arriver très présent cet été, l'été dernier aussi.
00:39:36 Cet été, pendant la période de canicule finalement, il y a certaines régions d'Ile-de-France
00:39:40 et très probablement d'autres régions de France où il n'était pas possible de sortir.
00:39:44 Donc vous êtes en canicule, dans un environnement pas forcément toujours climatisé ou frais
00:39:49 et vous ne pouvez pas sortir dehors.
00:39:51 Donc il y a effectivement cette prévention qui est nécessaire,
00:39:54 mais il y a effectivement tous ces réflexes qu'il faut avoir,
00:39:58 parce que vous le faites une fois finalement, mais dans le jardin d'à côté,
00:40:02 la famille est partie en vacances en laissant la piscine gonflable
00:40:05 qui a récupéré les eaux stagnantes.
00:40:07 Il faut faire le tour finalement, à chaque pluie, il faut changer les choses.
00:40:12 Et puis il y a aussi certains végétaux qui vont accueillir l'amnification de moustique.
00:40:16 Donc là, encore une fois, on met le point sur un problème,
00:40:20 ce qui est important aussi, c'est qu'en 2004, le petit moustique-tigre,
00:40:25 l'Albopictus, n'était présent que dans les Alpes-Maritimes.
00:40:28 En 20 ans, il a colonisé le territoire.
00:40:31 Donc aujourd'hui, on est en train de questionner sur quelques dizaines de cas de dingue
00:40:35 chez Congounia ou Zika, mais ce n'est même pas une question.
00:40:39 Finalement, on va arriver, si on ne fait rien aujourd'hui,
00:40:41 dans quelques années, c'est des chiffres que l'on aura, des nombres, pardon, par centaines.
00:40:47 Donc il y a besoin effectivement...
00:40:49 - On sera confronté à des épidémies de dingue de chez Congounia.
00:40:51 - Je ne vois pas pourquoi, finalement. Le changement climatique, lui, est bien là.
00:40:54 Si le moustique... Alors, on a bien fait l'autruche pendant 20 ans,
00:40:58 en disant que le changement climatique, c'est plus tard, et puis c'est chez les autres.
00:41:01 On voit bien depuis quelques années que finalement, c'est ici et maintenant.
00:41:04 Si on y croit, certains n'y croient pas, mais enfin, peu importe.
00:41:07 Le moustique est là, entre tous les cas.
00:41:09 Et lui, il est justement l'illustration de ça.
00:41:11 Donc en fait, tant qu'on ne change rien à ce niveau-là,
00:41:13 eh bien l'environnement lui sera favorable, et il va continuer d'avancer,
00:41:17 parce que rien ne l'arrête.
00:41:18 - C'est vrai qu'on a vu passer rapidement cette carte.
00:41:20 On se souvient, c'était il n'y a pas si longtemps, des cartes.
00:41:22 On disait "Oh là là, on a identifié des moustiques tigres dans le région sud-est".
00:41:26 Et aujourd'hui, on voit la carte, on trouve des moustiques tigres partout en France.
00:41:30 Cette question de Dominique dans le Haut-Rhin,
00:41:32 "La sécheresse et le manque d'eau ne devraient-ils pas limiter l'expansion des moustiques ?"
00:41:35 Ce n'est pas le cas. Pourquoi ?
00:41:37 Napoléon.
00:41:38 - Déjà, il faut savoir qu'il y a vraiment beaucoup d'espèces de moustiques,
00:41:41 et tous n'ont pas les mêmes besoins en termes de reproduction,
00:41:44 et notamment le moustique tigre, lui, a besoin de tout petits points d'eau.
00:41:48 Donc ça peut être seulement une petite coupelle qui est dans le jardin,
00:41:51 un jouet pour enfant, avec un tout petit réservoir d'eau qui reste,
00:41:55 eh bien là, le moustique tigre va pouvoir se reproduire dedans.
00:41:59 Donc du coup, il faudrait vraiment éradiquer toutes les petites sources d'eau.
00:42:03 - Mais qu'on laisse juste pour la journée, ou qu'il doit rester longtemps ?
00:42:05 - Non, qu'il va rester quelques temps, et encore,
00:42:07 parce qu'en plus, les œufs du moustique tigre sont capables de résister à de la sécheresse
00:42:12 pendant quelques temps, donc il vaut mieux vraiment éviter de laisser le moindre couple d'eau.
00:42:17 Mais c'est ce que disait la personne dans le reportage,
00:42:19 c'est que maintenant, on sait qu'il est là, le but, ça va être de limiter sa prolifération,
00:42:24 mais il restera là, le moustique tigre.
00:42:26 - Quand vous arrosez le jardin, finalement, il suffit que vous ayez des plantes
00:42:29 avec une exfoliation qui va vers en haut, qui regroupe quelques gouttes d'eau,
00:42:33 ça suffit, en fait.
00:42:34 Donc l'arrosage automatique, eh bien, il alimente la nidification des moustiques.
00:42:39 - Léna Polin, vous qui êtes entomologiste, est-ce que, quand vous regardez ces chiffres-là,
00:42:43 que vous regardez cette prolifération-là, que vous entendez parler autour de vous
00:42:48 de tous ces gens qui se disent "on n'a même pas pu déjeuner ou dîner dehors cette année
00:42:52 parce que c'était du délire", vous quoi, vous êtes étonnée
00:42:55 par ce qui est en train de se passer en France ?
00:42:58 - Non, je ne suis pas étonnée. Honnêtement, je ne suis pas du tout étonnée,
00:43:01 parce que quand on regarde les échanges mondiaux, il y a beaucoup d'insectes
00:43:07 qui viennent d'autres pays, on en a envoyé dans d'autres pays,
00:43:10 il va y avoir un échange d'espèces, donc du coup, je ne suis pas du tout étonnée
00:43:14 quand je vois que les gens sont dérangés par les insectes et notamment par les moustiques.
00:43:17 - C'est dérangeant, les moustiques ?
00:43:19 - Oui, c'est dérangeant, bien sûr. Moi aussi, je n'aime pas avoir des moustiques.
00:43:22 Par contre, voilà, c'est... voilà.
00:43:25 - Pareil, avec un risque quand on veut mettre des insecticides dans des chambres, etc.,
00:43:30 ou quand on est en extérieur, il faut parfois...
00:43:33 Il y a des solutions pour les moustiques ?
00:43:36 - Alors, il y a des solutions, oui, notamment, prendre exemple sur les pays
00:43:41 où les moustiques sont vecteurs de maladie depuis très longtemps,
00:43:44 notamment, je suis allée en Inde, tout le monde a des moustiquaires.
00:43:48 Il y a des moustiquaires qui peuvent être très jolis et très élégantes
00:43:51 si vous êtes vraiment très fortement dérangés.
00:43:53 Je pense par exemple à la Camargue, qui est une région qui est habituée
00:43:56 à vivre avec les moustiques, c'est presque limite culturel là-bas.
00:43:59 Les gens peuvent avoir des moustiquaires aux fenêtres,
00:44:02 peuvent avoir des moustiquaires dans leur chambre.
00:44:04 Après, il y a aussi des moyens un petit peu plus simples.
00:44:07 Le ventilateur permet aussi d'avoir, du coup, un flux d'air qui dérange le moustique.
00:44:11 Il existe des petits ventilateurs à basse consommation
00:44:14 qu'on peut mettre dans sa chambre pendant qu'on dort.
00:44:16 Voilà, il y a des petits moyens.
00:44:17 - Il y a des appareils avec des phéromones ?
00:44:19 - Oui, et le CO2, mais alors, c'est beaucoup plus cher.
00:44:22 Là, on parle d'investissements financiers, mais qui peuvent être faits,
00:44:26 notamment au niveau des quartiers.
00:44:28 Dans certains pays, il y a déjà des tests de machines à CO2
00:44:32 qui vont du coup attirer les moustiques et qui protègent carrément un rayon de quartier.
00:44:38 Donc ça aussi, c'est possible, mais ce n'est pas encore mis en place en France.
00:44:41 - Ce n'est pas encore, mais de ce que je comprends, de ce que vous nous expliquez les uns et les autres,
00:44:44 un, ça va l'être parce que c'est une question de santé publique,
00:44:47 et deux, parce qu'avec les étés qu'on est en train de vivre,
00:44:49 et le début de l'automne à 30 degrés, il y a eu des records de température encore aujourd'hui.
00:44:53 35 degrés à Toulouse, 31 à Auréac, 32 à Bordeaux.
00:44:56 On se dit que ça risque de devenir un sujet et de le rester.
00:45:00 - Pour revenir aux opérations de démoustication qu'on a vues,
00:45:03 il y en a quasiment une fois, au moins une par nuit en ce moment un peu partout en France.
00:45:09 Le produit qui est utilisé, c'est un insecticide qui s'appelle la Deltaméthrine.
00:45:12 D'après les opérateurs, c'est la moins mauvaise des solutions.
00:45:15 Pourquoi la moins mauvaise ? Parce que c'est un insecticide.
00:45:17 Donc, même s'ils l'utilisent en petite quantité,
00:45:19 même si, et je peux en témoigner pour l'avoir vu,
00:45:21 ils font très attention de ne pas passer là où il y a, par exemple,
00:45:24 des parcelles de culture bio ou des cours d'eau,
00:45:26 malgré tout, c'est un produit qui peut tuer tous les petits insectes
00:45:29 parce qu'il ne fait pas de différence entre les moustiques et les autres.
00:45:31 Mais c'est la moins mauvaise des solutions, d'après eux.
00:45:34 Et néanmoins, on a parlé d'éventuelles manifestations contre l'épinèce de l'hiver.
00:45:37 Là, on voit parfois déjà, en ce moment, des manifestations d'écologistes
00:45:40 contre cet insecticide, voire des écologistes ou des manifestants
00:45:44 qui vont bloquer justement une opération de démoustication.
00:45:47 Il y en a eu en Charente il n'y a pas longtemps.
00:45:49 Il y en a eu aussi à Maisons-Alfort, récemment, des manifestations.
00:45:52 Donc voilà, il y aura aussi peut-être cette problématique
00:45:54 de quel insecticide on utilise pour démoustiquer,
00:45:56 vu que ces opérations ont tendance à devenir de plus en plus fréquentes.
00:45:59 Oui.
00:46:00 Une petite précision, c'est un moustique qui pique le soir,
00:46:04 enfin dans la journée, et non pas la nuit,
00:46:06 à la différence de notre punaise de lit.
00:46:09 Donc bon, ça peut être tout simplement des crèmes anti-moustiques
00:46:12 qu'on utilise quand on part dans des pays…
00:46:14 Non mais habituellement, on utilisait ça quand on part en voyage.
00:46:17 Aujourd'hui, on l'utilise dans toutes les régions de France.
00:46:19 C'est une très bonne protection.
00:46:21 En tout cas, c'est l'une des conséquences,
00:46:23 vous le disiez tout à l'heure rapidement, Code Crémy,
00:46:25 c'est l'une des conséquences du réchauffement climatique,
00:46:27 le retour de virus, ranimé, après avoir passé près de 50 000 ans,
00:46:32 parfois, dans le sol gelé de Sibérie.
00:46:35 Une menace surveillée de très près par l'OMS,
00:46:38 qui alerte aussi sur un virus extrêmement virulent
00:46:41 qui a conduit à des confinements, ces dernières semaines, en Inde.
00:46:45 Le Nipah. Théo Manval et Anne Macignan.
00:46:48 [Générique]
00:46:51 Le sud-est de l'Inde, à nouveau en état d'alerte.
00:46:55 Ces dernières semaines au Kerala, les écoles ont été fermées,
00:46:58 les rassemblements interdits, après la mort de deux personnes
00:47:02 contaminées par un virus extrêmement virulent, baptisé Nipah.
00:47:06 Après le Covid, nous sommes frappés à nouveau par cet autre virus
00:47:12 et tout doit fermer, encore une fois.
00:47:15 Plus de 700 personnes ont été admises en observation dans les hôpitaux.
00:47:20 Transmis essentiellement par les chauves-souris,
00:47:22 le virus Nipah est mortel dans 40 à 75% des cas.
00:47:27 Il n'existe pas de vaccin, sa contagiosité entre humains reste faible,
00:47:31 mais les autorités sanitaires appellent tout de même à la prudence.
00:47:34 À partir du moment où il infecte le corps humain,
00:47:37 ce virus devient très violent et cause des maladies des poumons.
00:47:42 Cela entraîne des difficultés respiratoires
00:47:45 et peut s'étendre à d'autres parties du corps jusqu'au cerveau.
00:47:48 Donc restez à distance des chauves-souris
00:47:51 et si vous trouvez une chauve-souris morte, ne la touchez pas.
00:47:54 La crainte d'une nouvelle pandémie met le monde sur ses gardes
00:47:58 à chaque annonce d'un nouveau foyer viral,
00:48:00 ou même à chaque découverte d'un virus inédit.
00:48:03 La semaine dernière, des chercheurs chinois ont ainsi annoncé
00:48:07 avoir trouvé un petit nouveau tout au fond des océans,
00:48:10 à 8 900 mètres sous les eaux de la fosse des Mariannes, dans le Pacifique.
00:48:15 À notre connaissance, il s'agit du syphovirus le plus profond jamais détecté
00:48:22 et il représente une nouvelle famille virale, abondante dans les océans.
00:48:26 Un nouveau virus, bactériophage, qui s'attaque donc aux bactéries.
00:48:31 Pas une mauvaise nouvelle pour l'homme, au contraire,
00:48:33 il pourrait aider la médecine.
00:48:36 - Vous savez qu'actuellement, on a un arsenal thérapeutique
00:48:40 qui est limité en termes d'antibiotiques et qu'il y a certaines bactéries
00:48:43 qui parfois sont résistantes à l'ensemble de l'arsenal thérapeutique
00:48:47 et justement la découverte de phages qui sont capables de liser spécifiquement
00:48:51 tel ou tel type de bactéries est tout à fait intéressante
00:48:53 parce qu'on va pouvoir éventuellement les utiliser en thérapeutique.
00:48:57 Mais d'autres virus plus inquiétants émergent de la fonte des glaces
00:49:01 avec le réchauffement climatique.
00:49:03 Une équipe de chercheurs français a ressuscité l'an passé
00:49:06 plusieurs virus vieux de près de 50 000 ans,
00:49:09 jusqu'ici prisonniers du sol gelé de Sibérie.
00:49:12 À ce stade, aucun ne serait transmissible à l'homme,
00:49:15 mais d'autres virus ou bactéries plus dangereux
00:49:18 pourraient un jour faire surface.
00:49:20 - Le problème de ces virus anciens, c'est que nous ne les connaissons plus vraiment.
00:49:25 Si des animaux ou des humains venaient à être infectés,
00:49:28 il se peut qu'on ne reconnaisse pas les symptômes
00:49:31 et qu'on n'ait pas les moyens de faire un diagnostic précis assez vite.
00:49:35 C'est comme ça que les virus se répandent à grande vitesse.
00:49:39 C'est exactement ce qu'on a vécu avec le Covid.
00:49:44 Pour mieux prévenir une nouvelle pandémie,
00:49:47 ces scientifiques s'activent, en tout cas,
00:49:49 de jour comme de nuit dans les forêts du Mexique,
00:49:52 capturant grâce à ces filets des oiseaux ou des chauves-souris.
00:49:56 - Elle pèse 39 grammes.
00:50:00 - But des recherches, traquer des virus potentiellement inconnus
00:50:03 et anticiper la façon dont ils pourraient passer à l'homme.
00:50:06 Il faut avant tout piquer.
00:50:08 - On prélève un petit volume de sang sur l'animal.
00:50:12 - Avant d'envoyer les échantillons dans ce laboratoire, à Mexico.
00:50:19 - Notre objectif est de pouvoir établir une cartographie des risques
00:50:24 et agir en conséquence.
00:50:26 Nous avons trouvé, par exemple, des espèces d'oiseaux
00:50:28 qui sont des réservoirs du virus du Nil occidental,
00:50:31 virus que l'on ne savait pas,
00:50:33 ou des réservoirs du virus de la grippe.
00:50:36 Les chercheurs sensibilisent ensuite les populations voisines
00:50:41 de ces espèces pour tenter de réduire les risques de transmission à l'homme.
00:50:44 A travers la planète, on estime que 500 à 800 000 virus d'origine animale
00:50:49 pourraient potentiellement contaminer l'être humain.
00:50:55 - On va revenir sur ce reportage qui vous a fait réagir sur le plateau.
00:50:58 Nicolas Béraud, Nipah, c'est le nouveau Covid ?
00:51:01 - Non, en tout cas, je touche du bois, mais pour l'instant pas du tout.
00:51:04 Nipah, c'est un virus qui est connu, qui n'est pas tout à fait nouveau.
00:51:07 Il a été déjà identifié il y a plusieurs années,
00:51:10 notamment au Bangladesh ou dans d'autres pays de cette région de l'Asie.
00:51:14 Là, il y a eu six cas qui ont été identifiés en Inde.
00:51:16 Alors, ce n'est pas nouveau, mais pourquoi c'est un virus...
00:51:18 - Ils ont tout fermé.
00:51:19 - Ils ont tout fermé.
00:51:20 Pourquoi c'est un virus qui est quand même relativement préoccupant
00:51:22 et qui implique de prendre des mesures ?
00:51:24 Parce que c'est un virus dont le taux de létalité,
00:51:26 c'est-à-dire la part de personnes qui décèdent parmi toutes les personnes infectées,
00:51:29 en tout cas d'après les données qu'on a, est très élevé.
00:51:31 Il peut monter jusqu'à 70 %.
00:51:33 Sur les six cas dont je parlais, il y a eu deux décès.
00:51:35 Donc, pour l'instant, c'est quelque chose de très localisé,
00:51:38 parce que la transmission, heureusement, entre humains est assez compliquée.
00:51:41 Ce n'est pas comme le Covid, enfin le SARS-CoV-2, le virus,
00:51:44 où ça peut se transmettre par simple aérosol, donc par l'air.
00:51:47 Là, pour ce qui est du virus Nipah, il faut qu'il y ait des contacts
00:51:50 assez rapprochés entre humains.
00:51:52 Et puis, pourquoi pour l'instant c'est aussi localisé dans ces régions asiatiques ?
00:51:55 C'est parce que l'hôte naturel principal de ce virus,
00:51:58 c'est une chauve-souris qu'on retrouve principalement dans ces pays-là.
00:52:01 Donc, pour l'instant, il n'y a pas de menace, là,
00:52:04 pour demain de pandémie au niveau mondial.
00:52:06 Mais par contre, on n'est pas à l'abri qu'il puisse y avoir,
00:52:08 comme on dit, un événement super propagateur,
00:52:10 qui puisse ensuite disséminer des cas par-ci, par-là.
00:52:13 Cette question de Jean-Pierre dans Le Barin,
00:52:15 est-ce que le virus Nipah sévit ailleurs qu'en Inde ?
00:52:17 Pour l'instant, il y a eu six cas recensés en Inde,
00:52:19 et pas ailleurs à ma connaissance,
00:52:21 mais les pays, en tout cas, voisins de l'Inde,
00:52:23 sont évidemment en surveillance très renforcée.
00:52:25 Mais c'est vrai que lorsqu'on voit dans l'actualité
00:52:27 que certaines villes, et on voit la population
00:52:30 à 1,4 milliard d'habitants en Inde,
00:52:32 ont été confinées relativement dans l'urgence,
00:52:36 alors qu'il y a juste six cas,
00:52:38 on se dit que c'est une raison de considérer ça avec sérieux.
00:52:41 Ce que fait d'ailleurs l'OMS ?
00:52:43 Oui, absolument. En fait, il y a eu plusieurs émergences
00:52:46 dans des pays d'Asie du Sud,
00:52:49 l'Indonésie, Bangladesh, l'Inde.
00:52:53 Et pourquoi ? Parce que, comme vous l'avez dit,
00:52:57 le réservoir, c'est une chaussouris qui est fructifore,
00:53:03 c'est-à-dire qu'il mange des fruits,
00:53:05 et qui n'habite que là-bas.
00:53:07 Alors, c'est vraiment une très bonne illustration
00:53:11 de l'impact de l'homme sur l'environnement
00:53:15 et de l'augmentation du risque d'infections émergentes.
00:53:19 En gros, les infections émergentes,
00:53:21 c'est essentiellement des zonos,
00:53:23 c'est-à-dire qu'elles proviennent de l'animal.
00:53:25 L'homme va, finalement, par son mode de vie,
00:53:29 par la déforestation, rapprocher les animaux sauvages
00:53:33 qui, pour l'instant, étaient extrêmement éloignés
00:53:36 de lui et des animaux domestiques.
00:53:38 Il va les rapprocher de ses habitats,
00:53:41 de ses animaux domestiques,
00:53:43 et il va favoriser les contacts
00:53:46 entre ces animaux sauvages qui portent des virus et lui.
00:53:51 Et en fait, avec ces contacts répétés,
00:53:53 le risque, c'est que le virus s'adapte,
00:53:56 qu'il devienne transmissible à l'homme,
00:53:59 et encore plus... - De l'homme à l'homme.
00:54:01 - Voilà. Et encore plus, stade ultime,
00:54:03 c'est-à-dire le stade où, effectivement,
00:54:04 on a un danger de pandémie qu'on a connu avec le Covid,
00:54:07 qu'il soit capable de se transmettre d'homme à homme.
00:54:10 Alors, que fait l'OMS ?
00:54:11 Pour l'instant, la plupart des contaminations,
00:54:13 elles sont liées à un contact direct avec l'animal.
00:54:16 Il y a quand même des contaminations inter-humaines,
00:54:18 mais il faut vraiment des contacts très rapprochés.
00:54:20 Et c'est des chaînes de 2K,
00:54:22 c'est-à-dire qu'on n'est pas du tout dans le cas Covid.
00:54:25 Et que fait l'OMS ?
00:54:26 Elle se dit que, pour éviter cette adaptation
00:54:29 qui pourrait un jour permettre une transmission inter-humaine,
00:54:33 il faut stopper ce virus.
00:54:35 Effectivement, c'est l'isolement des patients,
00:54:38 qu'à contact, on les recherche.
00:54:41 Et évidemment, toute la prévention en amont,
00:54:44 c'est-à-dire d'éviter le contact entre l'homme et l'animal,
00:54:48 et aussi ces fameux jus de palme
00:54:54 dans lesquels ces chauves-souris vont déposer leurs excréments
00:54:58 et contaminer l'homme par l'intermédiaire d'aliments.
00:55:01 Anne Sénéqué ?
00:55:02 On entendait justement que l'OMS souhaite
00:55:05 qu'il n'y ait pas de suite à ce virus.
00:55:09 C'est bien sympathique, mais finalement,
00:55:11 le Nipah virus est intéressant parce qu'il nous montre,
00:55:14 comme vous venez de l'expliquer, la chronologie des choses.
00:55:18 Et la première fois où on a vu le Nipah virus,
00:55:21 c'est effectivement une déforestation
00:55:23 pour mettre une plantation à huile de palme
00:55:25 qui est très utilisée dans l'agro-industrie
00:55:28 et aussi dans l'industrie cosmétique.
00:55:30 Et finalement, ces chauves-souris n'avaient plus d'habitat.
00:55:33 Elles se sont reportées sur d'autres champs de manguiers
00:55:35 qui étaient à côté, où dessous, il y avait un élevage de porcs.
00:55:40 Et c'est justement ces excréments qui sont allés
00:55:43 dans le bâche de porcs.
00:55:45 Les porcs ont mangé les mangues qui ont été grignotées
00:55:47 par les chauves-souris et ainsi de suite.
00:55:50 Ça, c'était la première épidémie de Nipah virus,
00:55:52 150 décès.
00:55:53 Et aujourd'hui, finalement, on n'est pas en capacité...
00:55:56 On a réussi à faire un vaccin qui marchait plus ou moins
00:56:00 sur le Covid en un an,
00:56:01 mais on n'a pas la capacité de séquencer tous les virus
00:56:04 qui traînent dans la nature pour générer un vaccin derrière.
00:56:06 Et en fait, il faut être dans la prévention.
00:56:08 Alors, l'OMS qui gère la problématique de l'épidémie,
00:56:12 c'est très bien, mais en fait, c'est avec la FAO,
00:56:14 les gouvernements qu'il faut travailler sur justement
00:56:17 un arrêt de la destruction des habitats de cette faune sauvage.
00:56:20 Parce que toutes ces zoonoses, ça fait 40 ans
00:56:23 qu'on en entend de plus en plus.
00:56:25 Le VIH aussi fait partie de celle-ci.
00:56:27 Le chikungunya, le zika, là le nipah virus,
00:56:31 l'encéphalopathie japonaise, tout ça, finalement,
00:56:36 on se posait la question tout à l'heure pendant le reportage,
00:56:39 c'est pas "est-ce qu'il va y avoir une prochaine pandémie ?"
00:56:42 C'est "quand est-ce qu'il va y avoir une prochaine pandémie ?"
00:56:44 Bien sûr qu'il va y en avoir une, tout simplement,
00:56:46 parce que les déterminants, les causes qui amènent
00:56:49 à ce rapprochement de la faune sauvage et de l'homme
00:56:53 ne cessent de grandir.
00:56:54 Et cette déforestation, ce changement d'utilisation des terres,
00:56:57 l'urbanisation croissante, le fait que l'on mange
00:57:00 de plus en plus de protéines, tout ça fait qu'aujourd'hui,
00:57:03 ça pousse ce rapprochement et aujourd'hui,
00:57:06 on est là à se dire "ben tiens, il faudrait séquencer le virus".
00:57:09 Non, il va falloir changer notre rapport.
00:57:10 Il va falloir le faire aussi.
00:57:11 Il va falloir le faire aussi.
00:57:12 En fait, il faut travailler sur tous les niveaux
00:57:15 et de manière transversale, mais il va falloir aussi
00:57:18 changer notre rapport à la faune.
00:57:19 Il faut le faire aussi, il y a quand même 3 vaccins
00:57:22 qui sont en phase 1, donc c'est aussi une arme,
00:57:25 si jamais ça effondrait.
00:57:26 Et je crois que ce qui est très important de dire,
00:57:28 c'est qu'effectivement, il y a un million de virus
00:57:31 dans le monde animal.
00:57:32 Le problème, c'est lequel va un jour entraîner une pandémie ?
00:57:36 Et bien là, on est à la limite de la science.
00:57:39 On ne sait ni prévoir celui qui va entraîner une pandémie,
00:57:41 c'est-à-dire être capable de se transmettre d'homme à homme
00:57:45 et ni, on l'a vu pour le Covid, malheureusement,
00:57:47 on ne connaît pas bien l'évolution des virus pandémiques.
00:57:50 C'est pour ça qu'ils sont si surveillés,
00:57:52 et c'est le cas du virus Nipah en Inde.
00:57:54 On va revenir maintenant à vos questions.
00:57:55 Une question pour vous, Lena Pelin.
00:58:01 Comment s'explique la prolifération des punaises de lit
00:58:03 à laquelle nous assistons actuellement ?
00:58:05 Les causes des invasions de punaises de lit,
00:58:11 on connaît les échanges internationaux,
00:58:14 c'est beaucoup les voyages, les ramener d'endroits
00:58:16 qui ont des invasions et les ramener dans la valise.
00:58:19 Après, est-ce qu'on est de plus en plus touchés,
00:58:22 vraiment très spécifiquement là en 2023 ?
00:58:25 Je pense qu'on est déjà beaucoup touchés depuis 2017
00:58:28 où on voit qu'il y a de plus en plus de cas.
00:58:31 Mais là, je pense qu'il y a une psychose un peu aux alentours.
00:58:33 On n'a pas de moyens de savoir à quel niveau
00:58:35 on se situe sur l'infestation ?
00:58:37 A part les cas déclarés, le recours à des spécialistes ?
00:58:40 Voilà, c'est ça.
00:58:41 On peut regarder avec les demandes de recours aux spécialistes,
00:58:44 on peut essayer de voir les cas où les spécialistes
00:58:47 ont vraiment intervenu dans les logements.
00:58:50 Tout ça, ça peut être des chiffres.
00:58:53 Les grandes villes sont-elles plus touchées
00:58:55 que les territoires ruraux par les punaises de lit ?
00:58:57 Pour y répondre précisément, il faudrait avoir des données qu'on n'a pas.
00:59:00 C'est-à-dire, par exemple, un nombre d'infestations
00:59:02 rapporté au nombre d'habitants, on n'a pas ces données.
00:59:04 Mais par contre, comme on l'a dit, il n'y a pas de raison
00:59:06 que les campagnes soient épargnées.
00:59:07 Dans les maisons de campagne, il peut y avoir des punaises de lit.
00:59:09 Donc toutes les parties du territoire,
00:59:11 villes comme campagnes, sont touchées.
00:59:13 Une question de Valérie dans le Rhône.
00:59:14 Que peut-on faire pour prévenir l'arrivée des punaises de lit ?
00:59:17 Est-ce qu'il y a des bons gestes à faire
00:59:19 pour éviter qu'elles n'arrivent et qu'elles ne s'installent ?
00:59:21 Comme je disais tout à l'heure, changer régulièrement les draps
00:59:25 et regarder les petites traces au niveau du matelas.
00:59:28 Mais là, c'est trop tard s'il y a des petites traces.
00:59:30 Il n'y a rien à faire avant ?
00:59:31 Avant, c'est compliqué parce que tout le monde
00:59:35 ne va pas être sujet aux punaises de lit.
00:59:38 Donc on ne peut pas tout anticiper non plus.
00:59:40 Je pense qu'il faut aussi se dire qu'il y en a quand même
00:59:43 une grande chance de ne pas être touchée par les punaises de lit.
00:59:45 Mais quand on ramène sa valise, par exemple, d'un long voyage,
00:59:48 qu'est-ce qu'on fait ? On ne la pose pas sur son lit ?
00:59:50 Non, on ne la pose pas sur son lit.
00:59:51 Pareil, quand on voyage, on évite de ramener
00:59:53 tout de suite la valise dans la chambre.
00:59:55 On essaye de la laisser dehors.
00:59:57 On fait le tour d'abord du logement.
00:59:59 On regarde en dessous des draps,
01:00:01 parce que des fois, des loueurs un peu mal intentionnés
01:00:03 vont quand même mettre un drap au-dessus d'un matelas
01:00:06 qui est infesté.
01:00:07 Ça, ça peut être des petits gestes qu'on peut faire pour éviter.
01:00:10 Ça peut rester combien de temps sans manger une punaise de lit ?
01:00:13 Quelques semaines.
01:00:15 Quelques semaines ? Ah oui, d'accord.
01:00:17 Il faut la laisser longtemps la valise à l'extérieur.
01:00:19 Disons que... Après, il y a des fois,
01:00:23 on ne va pas le voir dans un logement.
01:00:24 Ça arrive aussi.
01:00:25 Le moustique-tigre a-t-il envahi toute la France ?
01:00:28 Quasiment.
01:00:29 Quasiment, sauf la Bretagne.
01:00:31 On a 71 départements en 2023 colonisés par le moustique-tigre,
01:00:36 où il a implanté.
01:00:37 71, chaque année, il y en a un, deux, trois, quatre, cinq en plus
01:00:40 et on remonte vers le nord.
01:00:41 Donc on peut penser que d'ici peut-être 10, 15 ans,
01:00:43 toute la métropole aura été colonisée.
01:00:45 Cette bataille, on l'a perdue.
01:00:47 La bataille face à l'implantation, oui.
01:00:49 La bataille face à la dingue, non.
01:00:51 Une question de Sébastien dans les Bouches de Rhône.
01:00:54 Qu'est-ce qui attire le moustique-tigre et au contraire,
01:00:56 qu'est-ce qui le repousse ?
01:00:58 Ce qu'il attire, c'est souvent le CO2 et certaines odeurs aussi,
01:01:02 donc les bactéries qui vont donner des odeurs.
01:01:06 Et après, qu'est-ce qui le repousse ?
01:01:09 Il n'aime pas les insecticides qu'on peut mettre dessus.
01:01:13 L'eau, c'est ça, c'est tout le problème de l'eau stagnante.
01:01:16 L'eau stagnante.
01:01:17 Quels sont les symptômes de la dingue ?
01:01:20 Des courbatures, mal à la tête, de la fièvre,
01:01:24 une éruption cutanée dans la plupart des cas.
01:01:27 Et puis parfois, encore une fois, une forme sévère,
01:01:30 heureusement rare, mais redoutée.
01:01:33 Une question de Régis en Côte d'Or.
01:01:35 La prolifération de toutes ces parasites pourrait-elle être liée
01:01:38 à l'interdiction de certains insecticides nuisibles par ailleurs à la santé ?
01:01:43 Est-ce qu'on a fait un lien ?
01:01:46 Non, à ma connaissance, non.
01:01:47 A l'inverse, on a aussi parlé du risque de résistance aux insecticides.
01:01:51 Par contre, c'est vrai que plus les produits qu'on utilisait,
01:01:54 comme on a vu dans le premier reportage à Paris dans les années 60,
01:01:58 les produits ont changé.
01:01:59 Par exemple, pour le moustique-tigre, je parlais de la deltamétrine,
01:02:02 qui est l'insecticide qui est aujourd'hui utilisé,
01:02:04 qui est la moins mauvaise des solutions.
01:02:06 Peut-être qu'il va être interdit un jour à cause des manifestations,
01:02:09 mais pour l'instant, on l'utilise toujours.
01:02:10 On voit beaucoup dans le commerce des produits bio.
01:02:12 Ça marche ?
01:02:13 Non, ça ne marche pas.
01:02:14 Bon, voilà, c'est dit.
01:02:15 Une question de Jean-Paul dans Le Var.
01:02:17 D'autres pays sont-ils concernés par le problème des punaises de lit ?
01:02:20 Oui.
01:02:21 On a parlé des États-Unis, par exemple.
01:02:23 Sébastien, qui est dans le Nord, avec le rachauffement climatique,
01:02:26 quelle maladie ou infection pourrait-elle arriver en France ?
01:02:29 Déjà, c'est pas mal, la dengue.
01:02:31 D'un petit cogonia, le West Nile est arrivé.
01:02:35 Heureusement, tout ça dans des cas relativement limités,
01:02:37 parce que justement, pour l'instant, la démoustication marche pas mal.
01:02:40 La maladie est transmise par des tigres aussi, éventuellement.
01:02:43 Aussi, la maladie de Lyme.
01:02:45 Sébastien, la punaise de lit, est-elle un prédateur naturel ?
01:02:48 Non, pas vraiment.
01:02:50 Ça ne sert à rien d'importer des coccinelles pour manger les...
01:02:53 Non, ça, ça ne marche pas.
01:02:54 Ça ne marchera pas.
01:02:55 Merci à vous tous.
01:02:57 On n'a pas parlé aussi des espèces très invasives.
01:03:01 On aurait pu parler de la perruche à collier,
01:03:03 qui est arrivée en France et qui se reproduit en France.
01:03:05 Les crevisses américaines, l'écureuil gris, le rat noir et d'autres.
01:03:09 Merci à vous tous.
01:03:10 C'est la fin de cette émission.
01:03:12 Il est l'heure de retrouver Anne-Elisabeth Lemoyne
01:03:14 et toute l'équipe de C'est à vous.
01:03:15 Bonsoir, Anne-Elisabeth, au programme ce soir.
01:03:17 Bonsoir, Caroline.
01:03:18 Le prix Nobel de médecine,
01:03:20 décerné à deux pionniers du vaccin ARN messager.
01:03:23 Le jour où la campagne de vaccination contre le Covid est relancée.
01:03:26 Ça s'appelle une heureuse coïncidence.
01:03:28 De là à inciter les Français à aller se faire vacciner
01:03:30 alors que l'épidémie repart plus tôt que prévu.
01:03:33 On pose la question ce soir au professeur Arnaud Fontanet
01:03:36 de l'Institut Pasteur.
01:03:38 Et nous, on se retrouve demain en direct
01:03:40 dès 17h30.
01:03:41 Très belle soirée.
01:03:42 [Musique]

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