Punaises de lit, moustiques _ la grande invasion
  • il y a 7 mois
Alerte aux punaises de lit. Depuis la rentrée, cet insecte fait beaucoup parler de lui. Et pour cause, les signalements se multiplient ces dernières semaines : école, bibliothèque, cinéma, bus, métro, train… Un climat frôlant la psychose gagne le pays, et en particulier la capitale où les spécialistes de la désinsectisation croulent sous les appels après la diffusion de photos et vidéos montrant ces parasites dans les transports en commun parisiens, dans le TGV, l’aéroport Charles de Gaulle et des salles de cinéma cet été. La presse étrangère s’est emparée du sujet et la crise est devenue politique. À l’approche des Jeux olympiques de 2024, la mairie de Paris a appelé le gouvernement à organiser des “assises de la lutte contre les nuisibles”, tandis que le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé une réunion rapide avec les entreprises de transports en commun pour évoquer la lutte contre cet insecte. La France insoumise a elle aussi fait savoir qu’elle considérait le sujet comme “un problème de santé publique”, qui devrait être reconnu par l’État.

Mais sommes-nous réellement envahis par les punaises de lit ? Quasi disparu depuis les années 1950, l'insecte connaît une recrudescence dans le pays depuis trois à quatre ans. Conséquence du mode de vie des résidents des grandes villes, qui vivent dans des habitats concentrés et se déplacent plus fréquemment, les punaises de lit prolifèrent dans l’Hexagone. Entre 2017 et 2022, ces parasites ont infesté plus d'un foyer sur dix dans le pays, d’après les données de l’Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire (Anses). La plupart du temps, ces insectes se cachent dans les matelas, les sommiers, les tapis, les canapés et les meubles. Ils sont transportés dans les vêtements et les bagages des humains, desquels ils se nourrissent du sang. "C'est un phénomène totalement indépendant du milieu social", explique à l'AFP Karine Fiore, adjointe à la direction des sciences sociales, économiques et sociétales à l'Anses. Mais le niveau de revenu impacte directement la lutte contre ces insectes, qui peut se révéler très coûteuse. Le rapport établit qu'en moyenne, les foyers dépensent 866 euros dans les mesures de nettoyage et les traitements de leur domicile. L'Anses a calculé que le coût de la lutte à l'échelle nationale a atteint 1,4 milliard d'euros pour la période 2017-2022, soit 230 millions d'euros par an en moyenne.

Au-delà du coût financier, nombre de foyers infectés évoquent le parcours du combattant pour se débarrasser de ces minuscules insectes, qui piquent la nuit et se reproduisent à grande vitesse. Ils décrivent par le menu les impacts psychologiques de la présence de ces bestioles chez eux : manque de sommeil, anxiété… Ces insectes peuvent donc avoir des impacts notables sur la santé physique et mentale mais ils ne transmettent pas de maladie à la différence des moustiques tigres qui eux aussi prolifèrent dans l’Hexagone et peuvent transmettre des virus tels que la dengue, le chikun
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