00:00 La vie en vrai ce matin et nous sommes avec le désormais célèbre Thomas Braille, arboriste, grimpeur.
00:07 Bonjour Thomas Braille.
00:09 - Bonjour.
00:10 - Merci d'être avec nous, on vous a beaucoup donné la parole et on vous donne beaucoup la parole sur Sud Radio, vous êtes en grève de la faim.
00:16 Alors depuis le 1er septembre, pour protester contre le projet d'autoroute A69, là entre Toulouse et Caste,
00:21 vous avez été délogé de votre arbre à Paris en face du ministère de la Transition écologique, il y a quelques jours, dimanche dernier,
00:29 et vous continuez tout de même le combat et vous voulez faire quelque chose, mener une nouvelle initiative aujourd'hui Thomas Braille.
00:36 - Oui, oui, tout à fait, on a prévu de faire quelque chose à 14h aujourd'hui, donc les médias seront informés vers midi du lieu où cela va se passer.
00:50 - Est-ce que ce sera à Paris ou du côté de Toulouse et Castre, juste un petit indice ?
00:57 - Oui, non, ce sera à Paris, je suis toujours à Paris.
01:00 - Vous êtes toujours à Paris, c'est ça. Mais vous continuez votre grève de la faim ?
01:05 - Oui, je la continue parce qu'on demande toujours à monsieur Bohn et madame Delga de pouvoir être entendue via une médiation,
01:16 et une suspension des travaux le temps qu'une médiation se mette en place, après on va reculer sur le fait,
01:23 on parle la main au gouvernement, on avait demandé à ce que les quatre recours sur le fond soient jugés,
01:29 et voilà, ça on recule parce que ça peut remettre énormément de projets, de gros projets en compte.
01:38 - Thomas Braille, vous reculez sur quoi alors précisément ?
01:42 - On avait demandé à ce qu'on suspende les travaux du temps que les quatre recours sur le fond soient jugés,
01:47 mais comme c'est des jugements qui sont parfois très longs, ça peut vraiment remettre beaucoup de projets,
01:53 comme je vous le disais, qui sont légitimes à...
01:59 - Non mais attendez Thomas Braille, je comprends, vous avez entamé une grève de la faim,
02:06 vous avez à un moment arrêté de boire, je crois que vous continuez de boire de l'eau tout de même ?
02:11 - Oui, parce que sinon c'est trop court si on arrête de boire de l'eau.
02:14 - Non mais bien sûr, vous avez été dans l'arbre, vous avez été délogé,
02:19 vous aviez eu le soutien de plusieurs, Sandrine Rousseau, Cédric Villani qui étaient montés avec vous la semaine dernière.
02:27 - Oui, on reçoit le soutien de beaucoup de personnes, ça prouve bien que ce qu'on fait c'est juste.
02:36 - Oui mais Thomas Braille, vous connaissez bien les habitants de Castres, de la région, etc.,
02:40 qu'est-ce que vous répondez à ceux qui disent "on a besoin quand même de cette autoroute pour être un peu désenclavé pour l'avenir, sinon on n'y arrivera pas" ?
02:49 - En fait, il n'y a pas de désenclavement qui existe, on ne vit pas au fin fond de la jungle,
02:56 on sait tous très bien que le désenclavement c'est quelque chose qui fait grossir,
03:01 enfin, ils parlent de désenclavement, mais en fait ça fait grossir, ça fera grossir cette autoroute Toulouse,
03:07 plutôt que de faire grossir les petites villes, ça a été prouvé par des chercheurs que vraiment une autoroute ça ne fait pas grossir les villes, les petits villages et les villes.
03:19 - Oui, c'est que les grandes agglomérations.
03:23 - Bien sûr, tout à fait.
03:25 - Et si vous aviez Thomas Braille, Carole Delgada, en face de vous ce matin, qu'est-ce que vous lui diriez ?
03:31 - Moi je lui tiens toujours la main, comme d'habitude, comme la main est toujours en train de vivre avec M. Bonne,
03:36 on a reçu un courrier d'elle hier soir et on la remercie, elle est prête à ouvrir le dialogue,
03:42 on n'est pas encore dans ce qu'on a demandé, une suppression des travaux pour qu'il y ait une médiation qui se mette en place, on ne demande pas grand chose en fait.
03:49 Il faut savoir que si on aboutit à ce qu'on a demandé, c'est les grèves de la faim qui s'arrêtent,
03:55 là il y a 15 personnes qui sont en grève de la faim, il y en a déjà qui sont très avancées,
03:59 et c'est critique, à un moment donné ça peut être critique au niveau du corps,
04:04 donc vraiment on leur demande de stopper les travaux, le temps d'une médiation, c'est pas énorme en fait, même si c'est ce qu'on demande.
04:11 - Oui, oui, mais vous avec cette grève de la faim, comme la quinzaine de personnes avec vous,
04:16 qui vous soutiennent et qui sont opposées au projet,
04:20 déjà Thomas Braille, je me permets, mais physiquement vous n'étiez pas forcément très lourd,
04:26 là vous devez être en danger quand même aussi, vous avez perdu combien de kilos ?
04:30 - Là j'ai perdu plus de 11 kilos déjà, je faisais 78, j'en fais 66 à peu près.
04:39 - Oui, oui, c'est ça. Bon, écoutez, actions que vous allez annoncer ce midi ?
04:46 - Oui, tout à fait, après j'aimerais juste spécifier que le ministre a annoncé qu'en fait il allait revoir les mesures environnementales,
04:55 mais en fait le problème c'est que l'article 163-1 du Code de l'environnement, il indique bien que si les atteintes liées au projet ne peuvent pas être évitées, réduites ou compensées,
05:06 on appelle ça la séquence ERC, et bien normalement ce projet-là, légalement, il ne peut pas continuer en fait.
05:12 Vous voyez, on est vraiment sur le côté législatif aussi.
05:15 - Merci Thomas Braille d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio,
05:21 on va suivre ça aujourd'hui, notamment avec l'action que vous allez annoncer tout à l'heure.
05:26 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, au revoir.