Comment le Sénat est devenu un contre-pouvoir incontournable

LeHuffPost

Le Sénat n’a pas toujours été très apprécié dans son Histoire, et certains ont même voulu sa peau. Pourtant ces dernières années, il est devenu une institution indispensable, qui s’est affirmée comme un véritable contre-pouvoir de l’exécutif.

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00:00 Le Sénat n'a pas toujours été très apprécié dans son histoire

00:02 et certains ont même voulu sa peau.

00:05 Pourtant, depuis plusieurs années,

00:07 il est devenu une institution indispensable

00:09 qui s'est affirmée comme un véritable contre-pouvoir de l'exécutif.

00:13 Beaucoup de reproches ont été faits au Sénat.

00:15 On l'a dit inutile parce que seule l'Assemblée nationale

00:18 a le dernier mot pour faire voter les lois,

00:20 pas assez représentatif des Français,

00:22 car les sénateurs ne sont pas élus au suffrage direct,

00:25 mais par un collège de grands électeurs,

00:27 ou encore trop conservateurs et trop à droite,

00:29 notamment parce qu'il n'a été présidé qu'une seule fois

00:32 par une personnalité de gauche depuis 1958.

00:34 De Gaulle tente bien de rénover le Sénat via référendum dès 1969 sans succès.

00:39 Le Premier ministre Lionel Jospin le qualifie d'anomalie démocratique en 1998.

00:44 Et 20 ans plus tard, la question de sa disparition pure et simple

00:48 revient dans le débat.

00:49 Le mouvement des Gilets jaunes en fait l'une de ses revendications en 2018.

00:53 Pourtant, et notamment sous la présidence d'Emmanuel Macron,

00:56 il s'impose désormais comme une institution incontournable.

00:59 Souvenez-vous par exemple de l'affaire Benalla.

01:02 À l'époque, le Sénat, comme l'Assemblée nationale,

01:04 se saisissent de l'affaire de la contre-escarpe.

01:07 Alexandre Benalla, membre du cabinet d'Emmanuel Macron,

01:10 est accusé de s'être fait passer pour un policier

01:12 et d'avoir violenté des personnes en marge de la manifestation du 1er mai 2018.

01:17 Une commission d'enquête parlementaire est ouverte par les deux chambres.

01:20 Mais celle ouverte par l'Assemblée nationale,

01:23 où le parti présidentiel dispose alors d'une majorité absolue,

01:26 est avortée sans rendre de rapport officiel.

01:29 Au Sénat, où les Républicains sont majoritaires,

01:32 la commission arrive elle bien au bout de ses 44 heures d'audition.

01:35 Il est heureux, voyez-vous, je me permets cette incidence,

01:39 que le Sénat existe.

01:41 Car nos collègues de l'Assemblée nationale,

01:44 ayant créé une commission d'enquête qui a explosé en vol,

01:47 eh bien il est heureux que des parlementaires aient pu enquêter.

01:53 Elle saisit le procureur et met en cause trois membres de l'exécutif.

01:57 Le gouvernement crie au détournement des institutions,

02:00 mais le rôle du Sénat est renforcé.

02:02 Dans les mois et les années qui suivent,

02:03 d'autres commissions d'enquête sont tout aussi déterminantes,

02:06 avec par exemple l'affaire McKinsey.

02:08 En mars 2022, la commission d'enquête

02:10 sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques

02:13 dénonce un phénomène tentaculaire.

02:15 Les prestations de conseils de l'État et de ses agences

02:19 dépassent le milliard d'euros en 2021.

02:24 Un pognon de dingue pour reprendre une expression bien connue.

02:28 Ou encore au printemps 2023,

02:30 avec la commission d'enquête sur le fonds Marianne,

02:32 mettant notamment en cause l'action de la secrétaire d'État Marlène Schiappa.

02:36 [Musique]

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