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Face aux potentielles conséquences de la canicule sur les transports, le ministre délégué indique que "notre responsabilité, c'est de prévenir au mieux et d'intervenir le plus rapidement possible s'il y a une difficulté technique".
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00:00 Bonjour Clément Beaune, ministre délégué aux transports, la France touchée par la canicule, épisode le plus chaud de l'été 2023,
00:09 difficile à vivre dans les transports, les transports en commun notamment pour ceux qui font peut-être leur rentrée ces jours-ci.
00:15 Quel est le dispositif prévu, notamment dans les trains ?
00:18 Oui vous avez raison, c'est un épisode de canicule qui va durer, nous dit Météo France, sans doute au moins jusqu'en milieu de semaine.
00:24 Et donc dans les transports on doit s'adapter, j'avais mis en place notamment avec la SNCF un dispositif renforcé déjà l'été dernier,
00:31 et c'est ce dispositif que nous réactivons. Concrètement ce sont des choses très simples mais je crois indispensables,
00:36 des messages de prévention, de vigilance dans toutes nos gares, dans toutes les gares qui sont concernées,
00:41 dans les 50 départements aujourd'hui en vigilance orange, j'étais hier à la gare de Marseille-Saint-Charles,
00:46 c'est le cas dans beaucoup de gares du sud de la France en particulier, on voit ces messages,
00:50 pensez à boire de l'eau, à s'hydrater régulièrement. Ce sont aussi des mesures d'accompagnement,
00:55 il y a une distribution gratuite d'eau dans toutes les gares là aussi concernées par les grands retours
01:00 et qui sont concernées par cette grande vague de chaleur, notamment là aussi dans la moitié sud de la France.
01:05 Et puis ce sont aussi, même si les passagers ne le voient pas forcément, mais c'est essentiel,
01:09 des mesures de prévention qui sont renforcées. Les équipes qui vérifient les trains, les climatisations,
01:14 les rails, les caténaires qui souffrent de la chaleur aussi, sont vérifiées davantage,
01:18 il y a plusieurs dizaines de personnes supplémentaires qui sont mobilisées pour cette canicule.
01:22 Justement, là-dessus vous anticipez des incidents, des retards, des problèmes avec la climatisation ?
01:26 On n'en a pas vécu ce week-end, notamment hier qui était déjà une journée extrêmement chaude,
01:30 on a vécu un incident sur l'axe sud-ouest, les trains notamment entre Bordeaux et Paris samedi,
01:35 qui était extrêmement regrettable, je sais que ça a causé du retard pour plusieurs milliers de passagers,
01:40 mais qui n'était pas lié à la canicule. Maintenant il faut rester extrêmement vigilant,
01:44 les trains, les rails, les caténaires, comme nous, subissent aussi l'impact des fortes chaleurs,
01:49 n'ont pas toujours été conçus il y a quelques dizaines d'années pour ces périodes de canicule à répétition,
01:54 et donc on doit faire de la prévention, donc on va le vérifier, il ne peut pas y avoir un risque zéro,
01:59 mais notre responsabilité c'est évidemment de prévenir au mieux et d'intervenir le plus rapidement possible,
02:04 s'il y avait une difficulté technique liée à la canicule, bien sûr.
02:07 Justement, vous le disiez, les transports ne sont pas toujours adaptés,
02:10 dans le bus, dans le métro, le plus souvent il n'y a pas de climatisation.
02:13 Est-ce que vous avez des recommandations ? Vous dites par exemple aux personnes les plus âgées,
02:17 les plus vulnérables, d'éviter de prendre les transports en commun à certaines heures ?
02:21 Alors ce sont là aussi des mesures de bon sens. D'abord évidemment, il faut le redire, s'hydrater,
02:26 quand on fait un voyage en train, comme un trajet en voiture ou en avion,
02:30 emporter de l'eau. Tous les trains sont davantage que d'habitude équipés de réserves de bouteilles d'eau.
02:36 J'étais très concrètement hier sur un Marseille-Paris en TGV,
02:40 il y avait des jeunes adolescents qui revenaient de colonies de vacances,
02:43 il manquait d'eau, on leur a évidemment...
02:45 Les trains mais pas les bus, pas les métros.
02:47 Ensuite, évidemment, quand on peut décaler, c'est jamais évident quand on va au travail,
02:50 si on a la possibilité d'éviter le transport aux heures de pointe, aux heures les plus chaudes,
02:56 aux heures entre midi et 16h qui sont souvent les plus impactées par ces fortes chaleurs,
03:00 il faut le faire. Tous ceux qui peuvent l'éviter, je pense notamment aux personnes âgées,
03:05 je les incite évidemment à éviter de sortir et de voyager en particulier à ces heures de fortes canicules.
03:11 - Les manbones, c'est l'une des canicules les plus tardives jamais enregistrées.
03:15 Depuis 1947, seuls 6 épisodes de vagues de chaleur ont été observés après le 15 août.
03:20 Et pourtant, le Conseil de planification écologique qui était prévu début juillet a été reporté.
03:25 Pourquoi ? Ce n'est pas la priorité ?
03:27 - Bien sûr, c'est la priorité, je vous rassure.
03:29 On n'a pas attendu qu'il y ait ce Conseil de planification écologique
03:33 qui va se réunir autour du Président, je crois, dans les prochains jours ou les prochaines semaines.
03:37 - Vous avez une date ?
03:38 - Je n'ai pas une date, mais ça ne résume pas toute notre action, évidemment.
03:41 C'est un moment très important pour rassembler un certain nombre de mesures,
03:44 présenter des mesures qui seront dans le budget, qui seront développées pour les prochaines années.
03:48 Pour les transports, la Première Ministre a présenté un plan de 100 milliards d'euros d'investissement au mois de février.
03:54 Il va être précisé d'ailleurs au moment du Conseil de planification écologique pour investir dans les trains,
03:58 dans des trains qui sont aussi d'ailleurs mieux climatisés, dans ce mode de transport le plus écologique,
04:02 parce que l'urgence est évidente.
04:04 L'urgence est évidente.
04:05 Le Conseil de planification écologique est très important comme un moment d'action,
04:08 un moment de décision, un moment politique.
04:10 Mais ce sont des mois de Conseils nationaux de la refondation, d'échanges,
04:14 je l'ai vécu dans le domaine des transports avec les élus locaux, avec les présidents de régions,
04:17 qui ont été effectués sans attendre ce Conseil qui va encore une fois rassembler et décider des mesures supplémentaires.
04:24 Mais la transition écologique, elle est évidemment à l'œuvre sur la question de l'énergie,
04:27 sur la question de l'investissement dans les transports depuis maintenant de longs mois.
04:30 En tout cas depuis que j'ai pris ma responsabilité, je vous assure qu'on n'a pas attendu ces épisodes
04:34 qui malheureusement caractérisent une réalité, l'urgence climatique et le dérèglement climatique qu'on doit affronter.
04:39 Alors on va voir justement avec vous ce qui est prévu dans ce budget 2024 que vous évoquiez
04:43 et qui sera étudié au Parlement cette année.
04:45 La taxe sur les sociétés d'autoroutes pour assurer justement la transition écologique,
04:50 une taxe à quelle hauteur et qui rapporterait combien ?
04:54 Écoutez, sur les mesures fiscales du budget 2024, les choses seront présentées à la fin du mois de septembre par le gouvernement.
05:02 Donc je ne vais pas dévoiler les choses qui sont parfois d'ailleurs encore en discussion.
05:05 Je crois l'avoir dit ici même à votre micro.
05:08 La Première Ministre l'avait d'ailleurs annoncé dans ce plan d'avenir pour les transports au mois de février.
05:11 On a besoin d'investir massivement dans la transition écologique.
05:15 Et une des sources de financement, c'est de demander aux modes de transport qui sont les plus polluants,
05:20 les plus carbonés, la route, l'avion, de financer l'investissement,
05:24 notamment dans le train pour qu'il y ait plus de trains, que les prix soient moins élevés, etc.
05:27 On a vu l'urgence qu'il y avait à ça.
05:29 Donc le principe d'une taxe pour les autoroutes est acté en tout cas.
05:32 Avec le risque que les Français aient payé un peu plus cher encore.
05:35 Les tarifs ont augmenté de près de 5% déjà en février dernier.
05:39 Je vais être très précis là-dessus.
05:40 Il y a une discussion, ce n'est pas un scoop, c'est important de le rappeler,
05:43 sur la taxation des sociétés autoroutes.
05:45 De même qu'il y a une discussion sur la taxation des billets d'avion.
05:48 Là aussi, pas pour multiplier des mesures de taxation,
05:52 mais pour financer, encore une fois, l'investissement dans la transition écologique
05:56 et le pouvoir d'achat parce que plus il y a de trains, moins le train est cher.
05:59 On a vu que c'était encore un débat de l'été.
06:00 Je vais être très clair sur la route, parce que la route,
06:02 c'est évidemment encore le mode de transport quotidien le plus important.
06:06 C'est une réalité, ça le restera dans les années qui viennent
06:08 pour la plupart de nos concitoyens, pour les vacances ou pour aller au boulot.
06:11 C'est donc essentiel de préserver aussi le pouvoir d'achat.
06:14 Et je le dis très clairement, les péages, ils ont des formules,
06:18 ils sont prévus par des contrats, leur évolution de prix est prévue
06:22 par des contrats de long terme entre l'État et les sociétés autoroutes.
06:24 S'il y a une taxe sur les sociétés autoroutes, ça n'a aucun impact sur le péage.
06:27 Ce n'est pas une bonne intention ou une déclaration en l'air,
06:31 c'est juridiquement prévu comme ça.
06:32 Les contrats, ils ne permettent pas aux sociétés autoroutes de dire
06:35 un beau matin, j'augmente les péages comme ça
06:37 parce que j'estime que je paye trop de taxes ou autre chose.
06:39 Ça ne marche pas comme ça.
06:40 Donc je veux être très clair, s'il y a taxation des sociétés autoroutes,
06:43 ça ne se répercute pas sur les péages payés par les automobilistes.
06:46 Ensuite, il y a chaque année une discussion indépendante de tout ça
06:50 sur le niveau des péages.
06:51 C'est aussi pour ça que cette année, j'avais demandé pour l'été
06:54 des mesures de pouvoir d'achat qui ont bénéficié à des millions de Français
06:57 qui ont pris la route pour avoir des péages un peu moins chers
06:59 en cette période de départ.
07:00 Clément Beaune, ministre des Transports.
07:02 On va revenir sur tout cela et poursuivre notre échange dans un instant.
07:06 À 8h40 d'abord, Elie Habergel pour le Fil info.
07:10 Une canicule tardive et éprouvante s'installe en France.
07:13 Une grosse moitié sud du pays est en vigilance orange.
07:16 La température devrait atteindre les 42 degrés demain dans la vallée du Rhône.
07:20 Ces chaleurs amplifient les incendies.
07:22 Comme au Canada, 14 millions d'hectares ont brûlé cette année déjà dans le pays.
07:27 Cela correspond environ à la superficie de la Grèce.
07:30 Joe Biden se rend à Hawaï aujourd'hui pour constater l'ampleur des feux violents
07:35 qui ont ravagé l'île de Maoui sans dix morts.
07:37 Au dernier bilan, la gestion de ce drame par les secours est très critiquée.
07:41 Les autorités n'ont pas su gérer, estiment sur France Info, un rescapé français.
07:45 Dieudonné, encore interdit de spectacle, cette fois dans Lyon, après Toulouse et Lyon.
07:50 Le polémiste condamné entre autres pour antisémitisme et apologie du terrorisme.
07:55 Fin de suspense aujourd'hui pour les rugbymen français.
07:59 Le sélectionneur du XV de France, Fabien Galtier, dévoile à 13h sa liste pour le mondial
08:04 et commence dans moins de trois semaines à la maison. 33 joueurs seront retenus.
08:08 Toujours avec Clément Beaune, ministre délégué au transport, on parlait à l'instant de taxer les autoroutes.
08:21 Il y a aussi les billets d'avion. Est-ce qu'une nouvelle taxe sur les billets d'avion sera dans le budget 2024 ?
08:28 Là encore, le budget ne sera pas présenté par petits bouts, il sera présenté globalement à la fin du mois de septembre.
08:32 C'est dans ce cadre que les choses seront précisées avec une cohérence.
08:36 Un budget qui sera consacré à la réduction de la dette et des déficits,
08:40 à une politique d'emploi et de croissance et à la transition écologique.
08:43 Je le redis, le Premier ministre avait indiqué dès le mois de février
08:46 que pour financer le plan d'avenir pour les transports, on mettrait à contribution
08:50 certains secteurs émetteurs de CO2, je pense à la route, on en a parlé, et à l'avion aussi.
08:54 Il y a déjà une taxe sur les billets d'avion, qu'on appelle techniquement l'éco-contribution.
08:58 L'idée de la renforcer, moi j'y suis effectivement favorable, pas pour le principe de faire payer plus,
09:04 mais pour financer, ça doit être très clair d'ailleurs que ça soit fléché ainsi,
09:08 pour financer des investissements dans la transition écologique.
09:11 Qu'est-ce que vous souhaiteriez, quelques euros supplémentaires sur chaque billet pour tout le monde ?
09:15 Non, je l'ai dit, il faut je pense différencier, c'est pas pareil de faire un grand vol international,
09:19 c'est pas pareil en termes écologiques, c'est pas pareil d'ailleurs en termes de pouvoir d'achat.
09:23 Ce sont souvent des gens qui font des voyages d'affaires, ce sont souvent des gens qui ont plus de moyens.
09:27 Donc c'est pas pareil de taxer un petit vol qu'on fait une fois par an pour les vacances,
09:31 pour aller voir la famille pas trop loin, et puis de taxer un grand vol international en première classe par exemple.
09:36 Donc l'idée c'est évidemment que ces taxation soient différenciées en fonction du pouvoir d'achat des passagers,
09:42 puis en fonction de la distance et donc de l'impact écologique.
09:45 L'idée, ce sont des taxes très particulières, ce dont on parle, ce sont des taxes qu'on appelle parfois de comportement.
09:50 C'est-à-dire pour éviter ou pour donner un juste prix environnemental à des comportements
09:55 qui sont sur le plan écologique parfois défavorables, négatifs, qui ont un impact.
10:01 Et puis pour responsabiliser aussi, parce qu'on a eu beaucoup ce débat je crois ici même,
10:05 on dit mais souvent le billet d'avion il est moins cher que le billet de train, est-ce que c'est normal ?
10:09 Il faut que le billet d'avion il soit parfois un peu plus cher pour refléter son coût environnemental,
10:13 mais pas pour dégrader le pouvoir d'achat, pour financer l'investissement,
10:17 notamment dans le ferroviaire, dans le rail, et permettre d'avoir des billets de train moins chers.
10:20 Mais Clément Beaune, le secteur met en garde sur le fait que cette taxe pourrait avoir des conséquences.
10:24 Et Thomas Juin, président de l'Union des aéroports français, est invité de France Info ce matin.
10:28 Je pense que ce n'est pas le moment en effet de mettre une taxation.
10:31 Elle sera soit répercutée sur le prix du billet, soit si les compagnies le peuvent, elles vont réduire leur marge.
10:37 Mais toute taxation supplémentaire doit être mesurée avec la plus grande vigilance,
10:42 car elle peut nuire à la compétitivité d'un secteur qui est encore une fois en concurrence
10:47 avec de nombreuses compagnies aériennes et d'autres pays européens.
10:52 C'est les Français qui vont trinquer Clément Beaune.
10:54 Les billets ont déjà augmenté de 20% en un an en moyenne.
10:56 Oui, mais là aussi, il faut être clair et cohérent.
10:58 Si on veut faire une transition écologique, il faut qu'on privilégie les modes de transport qui sont les moins polluants.
11:04 Il n'y a pas d'autre chose à faire.
11:05 Et donc notamment, dégager des moyens d'investissement pour le ferroviaire et pour la décarbonation de tous les secteurs.
11:11 Je précise aussi que l'État accompagne le secteur aérien.
11:13 Moi, je me suis battu, ça a été annoncé par le président de la République au salon du Bourget.
11:17 Et pour moi, c'est cohérent pour qu'on aide aussi le secteur du transport aérien à investir dans l'avion vert.
11:23 Et pourquoi on ne taxe pas le kérosène dans ces...
11:25 Alors, attendez, je le dis aussi cohérent, c'est-à-dire financer la transition écologique,
11:30 faire contribuer les modes de transport polluants, soutenir la décarbonation, y compris du secteur aérien
11:36 et trouver un équilibre, bien sûr, parce que ça ne sert à rien d'aller taxer des compagnies françaises
11:40 si les autres ne font pas un effort.
11:41 Et donc moi, je suis, comme ministre du transport, très vigilant à ce que, je l'assume parfaitement,
11:46 nos aéroports, nos compagnies aériennes comme Air France ne soient pas les dindons de la farce.
11:50 Mais en attendant, le kérosène est moins cher que les biocarburants, il n'est toujours pas taxé.
11:53 Les Européens n'ont pas réussi à se mettre d'accord.
11:55 Ça va exactement dans la même direction.
11:56 Nous avons tous au niveau européen des débats sur les billets d'avion, des débats sur le kérosène.
12:00 Il y aurait une réunion des ministres du transport européens à la fin du mois de septembre.
12:04 Je défendrai cette idée avec la ministre de l'Énergie qu'il faut en effet taxer le kérosène au niveau européen.
12:09 Mais c'est très intéressant de parler du niveau européen,
12:12 parce que si vous le faites au niveau français la taxation du kérosène,
12:14 ça va avoir un coût supplémentaire pour le consommateur,
12:17 peut-être abîmer nos compagnies aériennes, mais ça n'aura pas d'impact environnemental.
12:21 Si vous le faites à l'échelle...
12:22 Si elle doit agir, elle l'acclame pourtant.
12:23 Oui, mais j'ai ce débat avec elle.
12:24 Je sais qu'il faut agir sur ce sujet.
12:26 Mais je crois que la bonne échelle, c'est le niveau européen.
12:28 Parce que d'abord, ça a plus d'impact quand vous êtes 27 pays et 450 millions
12:32 que quand vous êtes un pays et 65 millions.
12:34 C'est un fait.
12:35 Et puis parce que sinon, certains vont faire l'effort et pas d'autres.
12:38 Et à la fin, vous aurez assez peu d'impact.
12:40 Donc je crois, il y a aussi des raisons juridiques, mais je ne rentre pas dans le détail,
12:43 que c'est beaucoup plus intéressant, impactant, utile de faire les choses au niveau européen.
12:48 Moi, je le défends comme européen convaincu,
12:50 parce que la transition écologique, elle se fait à l'échelle européenne.
12:53 L'interdiction des voitures thermiques, le débat sur la taxation de l'aviation.
12:56 Et on aura ce débat fin septembre en Espagne avec tous les ministres des Transports européens.
13:01 Le gouvernement veut aussi couper dans les dépenses de santé.
13:04 Une des pistes serait de doubler certains montants qui sont à la charge des patients.
13:08 Faire payer 1 euro au lieu de 50 centimes, par exemple, la boîte de médicaments.
13:12 2 euros la consultation au lieu de 1 euro.
13:14 Vous êtes à l'aise avec cette idée ?
13:16 Écoutez, d'abord, là aussi, ne spéculons pas.
13:18 Moi, je ne suis pas ministre de la Santé, ni ministre des Finances.
13:21 Je n'ai pas connaissance des pistes qui sont évoquées ou discutées.
13:24 Je vais vous permettre de vous corriger sur un point.
13:26 Les dépenses de santé vont être réduites ?
13:28 Non. Dans notre pays, chaque année, les dépenses collectives pour notre santé publique augmentent.
13:33 La question, c'est à quelle vitesse elles augmentent ?
13:36 Le gouvernement cherche des coupes, en tout cas.
13:38 Oui, d'abord, c'est à quelle vitesse elles augmentent ?
13:40 Il faut évidemment être raisonnable et responsable.
13:42 Et puis, qui prend en charge les dépenses ?
13:44 Moi, j'aime bien qu'on a des débats sur est-ce que telle ou telle chose est gratuite.
13:47 Mais aucun service public n'est gratuit.
13:49 La question, c'est est-ce que c'est l'usager qui le paye ?
13:51 C'est vrai pour les transports, c'est vrai pour la santé.
13:53 Est-ce que c'est le contribuable qui le paye ?
13:55 Et quand il y a des dépenses qui augmentent, parce qu'on a besoin d'augmenter nos dépenses aussi de santé publique
13:59 pour protéger les personnes âgées, investir dans le grand âge, protéger nos services d'urgence et les améliorer.
14:05 Le ministre de la Santé porte tous ces chantiers.
14:07 Il faudra savoir comment tout cela est financé.
14:09 Mais avec cette recherche de coupes, est-ce que ce ne sont pas encore les plus modestes qui vont être pénalisés ?
14:14 Je crois qu'il y aura une attention, je connais bien le ministre de la Santé.
14:16 Il fera extrêmement attention à ce qu'il y ait une justice sociale dans le budget de la Sécurité sociale pour 2024.
14:23 Je ne vais pas spéculer, honnêtement, sur des pistes que je lis.
14:26 Je ne suis pas en charge de ce domaine et je pense que les choses ne sont pas encore tranchées.
14:29 On a plusieurs semaines avant l'appréhension du budget de la Sécurité sociale aussi.
14:32 Donc un peu de patience, je suis sûr que ce sera dévoilé en temps utile.
14:35 Et pour toi, il y a une autre piste qui fait débat, mieux indexée sur l'inflation, les taxes sur l'alcool.
14:40 C'est-à-dire que les bouteilles de Bordeaux ou de Ricard que les Français achètent au supermarché vont augmenter.
14:46 Dans un contexte de crise du pouvoir d'achat, vous trouvez cela légitime ?
14:50 Écoutez, là aussi, je ne vais pas commenter point par point dans des domaines qui ne sont pas de ma compétence.
14:53 Mais cette idée divise au sein de la majorité, donc vous pouvez avoir une opinion.
14:57 Bien sûr, j'essaie, mais pas de parler non plus toujours à mauvais escient, ce serait une mauvaise idée.
15:02 Mais de manière générale, il faut faire attention au pouvoir d'achat.
15:05 Et puis sur les comportements qui ont un impact négatif sur l'environnement, sur la santé publique,
15:09 l'outil fiscal, la taxe, c'est de temps en temps une chose qu'on mobilise, évidemment, sur le prix des paquets de cigarettes, sur le prix de l'alcool.
15:16 Je ne sais pas quelle sera l'évolution cette année, mais il faut toujours trouver cet équilibre entre, bien sûr, le pouvoir d'achat
15:20 et puis les activités qui peuvent être nocives ou pour chercher des modes de financement de nos grands services publics.
15:26 Il faut assumer aussi cette responsabilité. Sur le détail, je ne sais pas ce qui va se passer exactement en matière de santé.
15:31 On permettrait de parler avant tout de transport dans le budget qui arrive.
15:34 Clément Bohn, peut-être avez-vous lu hier la tribune de Karl Oliv, le député de la majorité, dans le journal du dimanche.
15:40 Ça s'appelle "Allons sentir le cul des vaches". C'était indispensable, selon vous ?
15:44 Écoutez, je vous avoue que j'ai vu le titre et entendu parler de cette tribune, évidemment.
15:48 Je ne l'ai pas lu en détail. Je vois qu'il y a un débat au sein du groupe parlementaire renaissant de la majorité.
15:54 Son président Sylvain Maillard a voulu qu'il y ait une réunion du groupe, je crois, pour parler de ces expressions.
15:59 Donc moi, je ne m'immisce pas dans le fonctionnement du groupe parlementaire.
16:02 Je ne siège pas aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
16:04 Sur le fond, sur le mode d'expression, j'ai dit ce que je pensais d'une expression dans le journal du dimanche.
16:09 Ce n'est pas ce que je souhaite. Ce n'est pas le choix que je fais. Je ne veux pas faire de polémique.
16:13 Le JDD, on le rappelle, dirigé par sa rédaction, par le journaliste d'extrême droite, Geoffroy Lejeune.
16:17 Oui, j'ai eu l'occasion de le dire, de m'exprimer, je crois, assez tôt d'ailleurs, à la fois pour soutenir ceux, celles et ceux,
16:23 les journalistes en particulier, qui défendaient une certaine idée du journal du dimanche,
16:26 les lecteurs, qui, je crois, y étaient attachés aussi, parce que c'est un journal qui a plusieurs décennies d'histoire.
16:32 J'ai exprimé tout cela. Parfois un peu tôt, parfois un peu seul.
16:35 Mais vous pensez que ça va trop loin d'envisager de sanctionner un élu comme Carloly ?
16:37 Encore une fois, ce n'est pas à moi qu'il va donner des bons et des mauvais points dans le groupe parlementaire.
16:41 Maintenant, quand Sylvain Maillard exprime une position de fond, après que j'ai exprimé à peu près la même d'ailleurs,
16:47 pour dire "attention, ce n'est pas neutre, il y a la question du pluralisme politique,
16:51 que monsieur Lejeune, qui vient de Valeurs Actuelles, prenne la direction du journal du dimanche, tout cela n'est pas anodin".
16:56 On a exprimé, je crois, les mêmes valeurs, les mêmes convictions, les mêmes principes avec Sylvain Maillard.
17:00 Ensuite, il gère un groupe parlementaire. Ce n'est pas à moi de m'exprimer à la place du président du groupe ou les députés.
17:05 On a du mal à comprendre d'un mot. "C'est nul aux Européens", c'est oui, mais le JDD, c'est non ?
17:10 Il n'y a pas de problème de pluralisme politique à CNews ?
17:13 Si vous me posez la question de savoir ce que je pense de tel ou tel média, je ne vais pas faire la revue complète.
17:18 Mais moi, je me suis exprimé régulièrement et je continuerai à le faire à ce stade, sur les antennes que vous évoquez,
17:24 sur Europe 1 ou sur CNews. Je ne suis pas d'accord avec tout ce qui s'y exprime.
17:30 Justement, il peut y avoir des opinions différentes. Je crois que ce n'est pas tout à fait pareil que de racheter un média
17:36 qui a une image, une histoire, un ADN politique, contre toute une rédaction et de vouloir, on va le voir,
17:42 mais les premiers numéros le montrent plus tôt, imposer une ligne politique extrêmement orientée.
17:48 Qu'un média est une ligne éditoriale et qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas, ça c'est la démocratie et le pluralisme.
17:53 Je le respecte infiniment. Ensuite, qu'on choisisse de s'y exprimer dans ce contexte-là, à ce moment-là,
17:58 j'ai dit mon choix à moi, qui était de ne pas le faire aujourd'hui.
18:01 Donc d'un mot, vous seriez pour une loi qui créerait un droit de veto pour qu'une rédaction s'oppose à la nomination d'un nouveau directeur ?
18:05 Alors ça, c'est un autre débat de fond qui ne concerne pas seulement un journal. Il ne faut pas, je pense, réagir seulement à l'émotion.
18:10 La ministre de la Culture a lancé des états généraux de l'information. C'était une promesse du président.
18:15 Et je crois que les pistes qui donnent plus de pouvoir aux rédactions pour défendre, là aussi, des principes, des valeurs,
18:22 une ligne qui leur appartient et qui appartient à l'histoire d'un journal, je pense que c'est une bonne chose.
18:26 Ensuite, les modalités de ce renforcement des droits des journalistes, je crois qu'ils seront discutés,
18:30 je sais qu'ils seront discutés dans ces états généraux de l'information.
18:32 Je sais aussi que la ministre de la Culture y est très attachée. Cet exemple nous montre que c'est nécessaire.
18:37 Clément Beaune, ministre des Transports, vous restez avec nous.
18:40 Et on se retrouve juste après le Fil info à 8h50, éli à Bergel.
18:44 Volodymyr Zelensky se félicite de la décision historique des Pays-Bas et du Danemark de livrer à l'Ukraine des avions de combat américain F-16 hier.
18:53 Le dirigeant a été reçu par son homologue danoise après une visite surprise en Hollande.
18:57 « Il s'agit d'un soutien très puissant pour nous », a redit Volodymyr Zelensky.
19:02 Cette guerre qui dure sera au menu de la campagne présidentielle aux Etats-Unis.
19:06 Donald Trump confirme qu'il ne va pas participer au débat des primaires des Républicains.
19:11 Le public sait qui je suis.
19:13 Sur les milliardaires, l'ancien chef d'Etat, quatre fois inculpé au pénal, compte briguer un nouveau mandat malgré tout.
19:19 Une semaine de canicule éprouvante, durable, commence en France.
19:22 La moitié sud du pays est en vigilance orange. 50 départements au total.
19:26 En foot, un partout. Entre Lens et Rennes, en Bretagne, hier soir, les sang et or n'ont pas encore gagné.
19:32 Cette saison, toujours hier, Monaco a battu Strasbourg 3 à 0 et s'installe pour le moment en tête du classement.
19:39 Toujours avec Clément Beaune, ministre délégué aux transports, on parlait à l'instant du député renaissance Carl Olive,
19:52 qui s'exprime dans le JDD et qui en profite pour vanter le sens populaire de son poulain, visiblement, Gérald Darmanin.
19:59 Gérald Darmanin qui fera sa rentrée dimanche prochain à Tourcoing. Est-ce que vous avez été invité ?
20:04 - Je n'ai pas prévu d'y aller. Je ne crois pas que ce soit envisagé ou prévu.
20:08 Mais moi, je serai dimanche dans le Loiret pour une rentrée de terrain des militants de Renaissance.
20:14 Je pense que c'est aussi mon rôle comme secrétaire général délégué du parti.
20:17 - Donc vous n'avez pas été invité à la rentrée de Gérald Darmanin ?
20:20 - Non, ce n'est pas prévu. Peut-être il y a quelques jours.
20:22 Mais en tout cas, je pense qu'il y a des initiatives politiques, qu'il y ait des débats,
20:26 qu'il y ait un engagement. On nous a reproché parfois d'être tous les mêmes, de ne pas faire assez de politique, etc.
20:31 Donc il y a de la politique dans notre famille politique, dans notre majorité, dans notre parti. C'est très bien.
20:35 Ensuite, il y a des sensibilités, il y a des façons de s'exprimer différentes.
20:38 Ce qu'il ne faut pas perdre, c'est le sens du collectif et le sens de l'unité.
20:42 Moi, derrière la première ministre, je suis très attaché. J'ai mon histoire politique personnelle,
20:46 d'autres ministres, de Gérald Darmanin en particulier. Et c'est très bien qu'on travaille ensemble.
20:50 Mais il faut qu'on garde, dans cette période, on parlait du budget, on parlait du défi du pouvoir d'achat,
20:54 de la transition écologique, qui me tient beaucoup à cœur, qu'on garde un esprit collectif.
20:58 - Ça vous inquiète que la guerre de succession soit déjà lancée ?
21:01 - J'espère qu'elle ne l'est pas, elle ne doit pas l'être.
21:03 Mais on parle beaucoup de 2027, de réussir, bien agir en 2027 pour 2027.
21:10 Il faut bien agir en 2023, en 2024, en 2025, en 2026. Moi, c'est ça qui me préoccupe.
21:15 Le président l'a dit, on est à un an de mandat, de début du mandat, du second mandat d'Emmanuel Macron.
21:21 On est à un an du début de la législature. J'ai été élu député pour la première fois en juin 2022.
21:26 Ça fait un an que notre Parlement, notre gouvernement agissent.
21:29 Il reste encore 80% du temps de mandat.
21:32 - Et pourtant, Gérald Darmanin, il assume, il dit, ce qui m'intéresse n'est plus 2017, plus 2022,
21:36 c'est ce qui se passera en 2027, comme si ce qui allait se passer d'ici là, finalement, ne comptait pas vraiment.
21:40 Est-ce qu'il ne va pas un peu vite ? Et est-ce que Matignon ne doit pas un peu apaiser, voire recadrer les troupes ?
21:47 - Ça, ce n'est pas à moi de le dire, mais je crois que Gérald Darmanin, il se projette vers l'avenir.
21:51 C'est à la fois son droit et sa responsabilité.
21:53 Mais ce que je dis pour nous tous, c'est que la réussite de 2027, parce qu'on veut éviter le populisme, l'extrémisme,
22:00 qui sont des dangers importants pour nos démocraties, on a tous raison de le rappeler,
22:03 ça passe par la réussite maintenant de ce qu'on fait sur le pouvoir d'achat, la transition écologique,
22:08 l'emploi, la réindustrialisation, nos transports publics, nos grands services publics,
22:13 santé, éducation, maintenant, 2023, 2024, 2025, 2026, c'est ça qui compte.
22:17 - Gérald Darmanin qui est adoubé par Nicolas Sarkozy, qui souhaite qu'il accède à l'Elysée dans son nouveau livre,
22:23 un livre dans lequel Nicolas Sarkozy appelle à trouver rapidement une issue à la guerre en Ukraine,
22:27 quitte à ce que les Ukrainiens fassent des concessions, par exemple leur renonçant à la Crimée
22:31 ou en restant neutre, en ne rejoignant ni l'OTAN ni l'Union Européenne.
22:34 Ce n'est pas la position du gouvernement français, ça Clément Beaune ?
22:37 - Non, alors, pour tout vous avouer, je n'ai pas encore fini,
22:40 même si je l'ai commencé, la lecture de l'ouvrage de Nicolas Sarkozy, j'ai lu une interview,
22:45 mais sur l'Ukraine, qui est un sujet évidemment très grave,
22:48 si je comprends bien et si je résume, le président Sarkozy dit deux choses.
22:52 Il dit une chose que je partage, c'est qu'à l'avenir, pas maintenant, mais dans les années, décennies qui viennent,
22:58 après Vladimir Poutine, il y aura une Russie, une autre Russie,
23:02 et qu'il faudra, comme voisin, sur le plan géopolitique, trouver des relations de sécurité, de coopération, à l'évidence.
23:09 Ça, c'est l'avenir assez lointain.
23:11 Et puis, il dit une autre chose que je partage moins, si j'ai bien compris là aussi,
23:15 qui est qu'aujourd'hui, il faudrait en quelque sorte négocier, ouvrir des compromis.
23:20 Ça a été tenté, compris par le président de la République, il a eu raison, avant le déclenchement de la guerre.
23:24 Même après le déclenchement de la guerre, en février 2022,
23:27 le président Macron, j'étais à ses côtés comme ministre de l'Europe,
23:30 essayait la solution diplomatique parce que c'était notre responsabilité,
23:33 à l'époque, en présidence française de l'Union Européenne.
23:36 Mais aujourd'hui, je crois qu'il ne faut pas se poser beaucoup de questions,
23:39 et ce n'est pas une question de naïveté ou de pureté idéologique,
23:42 c'est une question de protection et de sécurité pour l'Ukraine et pour toute l'Europe.
23:46 On doit soutenir l'Ukraine, ne donner aucun signal qui pourrait donner le sentiment
23:52 que notre soutien à l'Ukraine serait limité, compté, parcimonieux.
23:56 Notre soutien est civil et militaire, il doit se poursuivre, s'amplifier,
24:00 sans aucune fracture et sans aucune fragilité.
24:03 C'est ça qui m'importe aujourd'hui quant à l'adhésion à l'Union Européenne en particulier,
24:07 puisque c'est ça qui a fait l'objet de débats récents.
24:10 Oui, ça a été très clair, la position officielle de la France, ça a été d'idée le printemps 2022,
24:14 c'est que nous sommes ouverts à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne.
24:19 Ça ne se fera pas demain matin, mais à un processus de discussion,
24:22 puis de négociation pour que l'Ukraine rejoigne la Famille Européenne.
24:25 Nicolas Sarkozy dit que l'Ukraine devrait pouvoir envisager de renoncer à la Crimée,
24:29 vous comprenez qu'un ancien président puisse tenir ces propos ?
24:32 Je n'avais pas lu cela avant, ou entendu cela sous la plume dans la bouche de Nicolas Sarkozy.
24:37 Il appelle à un référendum improtestable, mais il dit précisément que tout retour en arrière est impossible.
24:43 Je crois que c'est la position constante de la France et des pays de l'Union Européenne,
24:47 et elle est simple et nécessaire, c'est-à-dire que si un jour il doit y avoir une négociation,
24:52 c'est l'Ukraine qui doit définir les conditions, c'est l'Ukraine qui a été attaquée,
24:55 c'est l'Ukraine qui est un pays occupé.
24:57 Ce n'est pas à nous de dire quelles sont les conditions pour un pays souverain de discussion ou de diplomatie,
25:02 c'est à l'Ukraine de le dire, et aujourd'hui l'Ukraine est en guerre, l'Ukraine se défend,
25:05 et nous soutenons l'Ukraine, combat.
25:07 Merci beaucoup Clément Bohn, ministre des Transports, merci d'avoir accepté l'invitation de France Info, et très bonne journée.
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