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  • 21/06/2023
Mercredi 21 juin 2023, SMART BOURSE reçoit Olivier Quinty (Responsable des Gestions Pilotées, Edmond de Rothschild Asset Management France) et Virginie Maisonneuve (Directrice monde des investissements Actions, Allianz Global Investors)

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Transcription
00:00 [Générique]
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Bourse. Smart Bourse, votre rendez-vous bourse deux fois par jour en direct sur Bismarck.
00:13 À midi et demi, tout d'abord une demi-heure pour prendre le pouls de la séance boursière à la mi-journée,
00:18 avant la grande édition du soir, une heure cette fois-ci pour revenir sur les grandes actualités politiques, économiques et surtout financières.
00:25 Et au sommaire de cette édition, nous reviendrons sur les prévisions économiques de la BCE, mais aussi de la Fed,
00:31 avec nos invités dans un contexte où les marchés digèrent actuellement les annonces.
00:35 Et avant, l'audition de Jerome Powell devant la Chambre des représentants aujourd'hui à 16h.
00:40 Nous reviendrons également sur les perspectives de croissance de l'économie chinoise,
00:43 alors que de nombreuses analystes revoient leurs prévisions pour cette année.
00:47 Le gouvernement chinois qui estime de son côté que la croissance du pays devrait osciller autour de 5%,
00:53 ce qui serait l'un des rythmes de croissance les plus faibles du pays depuis de nombreuses années,
00:58 si l'on ne tient pas compte de la particularité de l'année 2020.
01:02 Et après Jerome Powell aujourd'hui, la Bank of England, la Banque centrale du Royaume-Uni,
01:06 doit donner demain sa décision de politique monétaire, alors que l'inflation continue d'accélérer dans le pays.
01:11 L'inflation se stabilise en effet à 8,7% en annuel pour le mois de mai,
01:16 en contre des attentes des économistes qui anticipaient une légère décélération à 8,4%.
01:23 En mensuel en revanche, l'inflation continue de progresser après un niveau de 6,8% en avril.
01:30 Celle-ci passe à 7,1% au mois de mai, une nouvelle donnée à prendre en compte pour la Bank of England,
01:36 alors qu'une partie du consensus s'attend à une nouvelle hausse de 50 points de base
01:40 dans un contexte d'inflation donc toujours persistante et de marché du travail extrêmement tendu au Royaume-Uni.
01:45 Et enfin, à la mi-journée, on note également que les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 18,5% sur un an au mois de mai,
01:53 affichant un dixième mois de hausse consécutif.
01:56 Dans le détail, les immatriculations de voitures électriques progressent de 71% sur la période
02:01 pour porter la part des voitures électriques dans l'ensemble des immatriculations à 14%.
02:06 A noter tout de même que les immatriculations de voitures neuves restent à ce stade en recul de 23%
02:12 par rapport à la même période en 2019, avant Covid. On se retrouve tout de suite sur le plateau de Smart Bourse.
02:18 Et c'est parti pour la première partie de Smart Bourse.
02:31 À la mi-journée, nous avons le plaisir de retrouver en duplex Virginie Maisonneuve. Bonjour Virginie Maisonneuve.
02:36 Bonjour.
02:37 Merci de nous accompagner à la mi-journée dans Smart Bourse. Vous êtes directrice MOND des investissements en action chez Allianz GI.
02:44 Nous allons commenter avec vous la situation en Chine. On voit de nombreux analystes, de nombreux économistes revoir à la baisse
02:53 leurs prévisions de croissance pour l'économie chinoise en 2023. Quel est votre analyse ? Quels sont vos scénarios pour cette économie chinoise
03:02 dont on entend un certain nombre de commentateurs attendre plus peut-être de mesures de relance de la part du gouvernement chinois ou de la Banque centrale chinoise ?
03:10 Oui, merci. En effet, on voit des révisions à la baisse qui sont d'un petit peu surprenantes dans la mesure où le gouvernement nous avait donné
03:19 une prévision de croissance de 5, peut-être jusqu'à 5,5, mais on avait en effet des attentes plus élevées à 6. Donc on revient, ces révisions nous mettent
03:29 dans une perspective beaucoup plus réaliste. L'économie chinoise, après la réouverture, s'il vous plaît, s'est affaiblie ou manque un petit peu d'entrain.
03:41 On a eu bien entendu une poussée de demandes pour les services. Mais maintenant, que va-t-il se passer ? Et en fait, ce qu'il faut voir, c'est que moi,
03:49 j'appelle ça « Bad news is good news » dans la mesure où on a deux grandes conférences qui vont prendre place cette année.
03:57 La sixième conférence nationale de la finance et la troisième session plénière du XXe congrès national chinois qui sera un petit peu plus tard dans l'année.
04:09 Et nous nous attendons durant ces conférences à des mesures de soutien plus structurelles et administratives. On a vu que les taux à 1 an et 5 ans
04:19 ont été abaissés de 10 points de base, ce qui est bien entendu très peu, dans une économie qui quand même ne déçoit pas trop le gouvernement,
04:27 dans la mesure où une croissance de 5 % par rapport à un monde qui ralentit quand même assez rapidement avec des poussées inflationnistes assez importantes.
04:36 5 %, ce n'est pas mauvais. Mais comme vous l'avez dit, ça paraît un peu faible par rapport à l'historique chinoise. Ce qu'il faut voir,
04:43 c'est que l'économie chinoise a beaucoup changé d'ici ces 10-20 dernières années. Et en fait, 5 % pour une économie qui essaie d'accroître sa valeur
04:53 ajoutée et de se reconcentrer sur des métiers de high tech, de infotech, etc., en fait, n'est pas mauvaise. Donc je pense qu'il faut s'attendre
05:03 à des mesures de soutien qui apparaîtront au troisième trimestre cette année.
05:08 Il faut donc s'attendre à de nouvelles mesures de soutien. Alors effectivement, il y a deux camps. Il y a ceux qui pensent que le gouvernement
05:15 ou la banque centrale chinoise n'en fera pas plus, en lien notamment peut-être avec le spectre de ce qu'on a connu sur le secteur immobilier en Chine,
05:22 et d'autres qui pensent qu'il faut s'attendre à un plan de relance peut-être plus conséquent. C'est votre scénario, Virginie Maisonneuve.
05:29 En fait, c'est un plan qui doit être mesuré. Il faut remettre la confiance dans les minages. Et bien entendu, cette confiance est influencée par le marché immobilier.
05:41 Mais il n'y a aucune ambition du gouvernement à vouloir relancer des pressions à la hausse dans le marché immobilier très fort, mais plutôt stabiliser
05:52 pour rendre cette confiance. On a aussi une tendance de « trending down » au niveau de la consommation. Et en fait, c'est soutenir un petit peu
06:02 la consommation ménage, le monde du travail, mais de manière beaucoup plus mesurée que ce que nous l'avons vu en 2008, par exemple,
06:10 car cela avait amené des excès qui ont été très très difficiles à régler et à contrôler.
06:20 Ça veut dire que globalement, l'économie chinoise est en phase avec les attentes du gouvernement et qu'il ne faut pas y voir une erreur aujourd'hui
06:29 ou une erreur dans un scénario ?
06:32 Non, je ne pense pas. En fait, il faut encore une fois écouter ce qui nous a été donné au niveau tendance, au niveau innovation, au niveau technologique,
06:42 au niveau biotech, au niveau healthcare, au niveau prospérité commune, etc., qui sont des grands thèmes qui sont là depuis des années.
06:50 Alors bien entendu, qu'est-ce que ça veut dire pour l'économie mondiale ? Une Chine qui est beaucoup plus grande, mais qui s'accroît à un rythme
06:57 plus mesuré, qui reste quand même très importante pour l'économie globale, mais bien entendu qui est acyclique, c'est-à-dire qu'on a des taux qui baissent,
07:08 on a des mesures de relance en Chine, où on va les avoir, par rapport à un monde qui essaye de contrôler cette inflation et qui est en ralentissement.
07:16 En fait, c'est un effet contraire qui va nous aider d'une certaine manière à passer 2023 et peut-être aussi 2024.
07:24 Et alors justement, sur le contexte économique global, Virginie Maisonneuve, quels sont vos scénarios ?
07:30 Sont-ils en phase avec ce que vous avez entendu la semaine dernière de la part de la Fed, mais aussi de la BCE ?
07:36 Oui, alors en effet, nous nous attendons à ce que les taux… Nous n'étions jamais dans le camp qui s'attendait à des coupes de taux très rapides.
07:45 Nous pensons que « higher for longer », en fait, c'est vraiment le scénario. Il faut déraciner cette inflation, particulièrement cette inflation de base,
07:55 et bien entendu la pression salariale. Ça, c'est très, très important dans la mesure où les pays développés ont une grande partie de leur économie
08:04 qui est liée à l'économie tertiaire, en fait, et où l'impact des salaires est très, très important.
08:11 Donc, je pense qu'on a vu le Fed avec une pause à court terme, très probable qu'on ait une hausse au mois de juillet.
08:20 On a entendu la BCE et bien entendu, les taux d'inflation anglais que nous avons eus ce matin, particulièrement les taux de base, sont très importants.
08:31 Alors par contre, la grande question, c'est à quel moment est-ce que le resserrement des politiques monétaires qu'on a vues ces 12 plus derniers mois vont avoir un impact ?
08:43 Et la deuxième grande question, c'est quel va être cet impact ? Un impact de ralentissement, un impact de récession ?
08:50 Et en fait, les banques centrales en ce moment sont en train d'essayer de juger avec des pauses, mais dans le cadre de la Banque d'Angleterre,
08:59 il va nous falloir un petit peu plus de temps. Et je pense que ça vient de la manière dont l'inflation est sous-jacente,
09:07 c'est-à-dire que certains des contrats, par exemple énergétiques pour les ménages, prennent du temps à se recaler, si vous voulez.
09:16 Donc, on risque d'avoir un affaiblissement. Et en fait, on a vu des sociétés comme Tesco nous dire qu'au niveau de la production de biens,
09:24 de consommation de base, des boissons, de nourriture, ils voyaient déjà des pressions déflationnistes où l'inflation se ralentit.
09:33 Mais le temps que cela se mette dans les chiffres d'inflation globale, nous aurons encore des resserrements monétaires et une hausse des taux
09:42 jusqu'à ce que l'économie vraiment prenne ça de manière plus globale.
09:48 Donc, on s'approche du plateau, notamment vis-à-vis de la réserve fédérale américaine, mais nous n'y sommes pas encore.
09:54 Si on regarde les perspectives de croissance pour l'économie américaine de la Fed, on voit aussi que le spectre récessif,
10:01 donc le scénario où un soft lending serait écarté, s'éloigne. Et la Fed a l'air de remettre en scénario numéro un, effectivement, un soft lending.
10:11 Est-ce que ça correspond à vos attentes également ?
10:14 Oui. Alors si on regarde aux États-Unis, on a des indicateurs quand même comme le Loan Officer Survey qui nous donnait des indications
10:23 au niveau des prêts bancaires ou l'intention des prêts bancaires qui étaient négatifs depuis pas mal de temps, comme la Monetary Supply Growth.
10:31 Et là, on voit vraiment que les emprunts sont en baisse très forte.
10:38 Mais on a toujours une économie qui a été supportée par beaucoup de liquidités pendant le Covid et qui a toujours des savings,
10:46 ou donc des épargnes des ménages à hauteur à peu près de 0,5 trillion de dollars au-dessus de la tendance normale,
10:54 et pour les sociétés à peu près 1,2 trillion de dollars, donc au-dessus des tendances normales.
11:00 Ce qui fait qu'on a une espèce d'effet de coussin qui affaiblit, en fait, ou qui met peut-être plus de temps à ce que la politique monétaire soit ressentie.
11:12 Donc plutôt un soft lending.
11:15 Dans ce contexte, Virginie Maisonneuve, quelles sont les questions que l'on se pose en matière d'investissement, en matière d'allocation, en matière de secteur ?
11:26 Alors on a bien entendu des marchés qui nous ont donné des performances superbes.
11:30 On est entre maintenant et le début de l'année à plus de 31 % sur le Nasdaq, les marchés européens 17-18 %, etc.
11:40 Donc je pense qu'on a en fait, avec ces derniers chiffres d'inflation et les messages des banques centrales,
11:47 peut-être un reset pour les marchés qui s'attendait, sûrement une part des marchés s'attendait à quelque chose de plus rapide
11:55 au niveau d'une baisse des taux. Encore une fois, ce n'était pas notre scénario central.
12:00 Alors est-ce qu'on peut avoir de la volatilité ? Oui, à mon avis, étant donné la performance des marchés, ce serait normal.
12:07 Par contre, il faut utiliser cette volatilité pour se positionner sur des grands thèmes à long terme qu'on aime bien, qu'on aime toujours,
12:15 comme cyber-security, artificial intelligence, changement de climat, mitigation, adaptation, etc.
12:22 pour justement profiter de cette peut-être vulnérabilité à venir.
12:27 Donc aller chercher des points d'entrée. Est-ce que le scénario d'une consolidation sur les marchés américains,
12:32 comme on l'annonce, on l'anticipe, mais on ne le voit pas encore arriver aujourd'hui, fait partie de vos prévisions pour ce deuxième semestre ?
12:41 Alors en effet, de la volatilité. Donc contenir les portefeuilles avec une diversification au niveau des styles,
12:49 ça c'est toujours quelque chose de très important, avec un peu de soutien de dividendes,
12:55 donc de la growth, croissance et valorisation, dividendes et puis des grands thèmes à long terme
13:04 et en effet faire du dollar cost averaging quand les opportunités se présentent.
13:11 Un mot d'un autre pays. On a commencé avec la Chine. On voit l'indice boursier japonais, le Nikkei, lui, performer,
13:19 effectivement, depuis plusieurs semaines. Est-ce que c'est le moment du Japon,
13:24 alors que la banque centrale japonaise reste toujours accommodante, Virginie ?
13:29 Oui, alors, Japon, il y a quand même quelques thèmes assez importants dans la mesure où, depuis des années,
13:36 le Japon était en bataille contre la déflation et là, dans un monde qui est plus inflationniste,
13:43 bien entendu, une position qui change. Alors plusieurs messages, en fait.
13:49 Le premier, c'est cette attente de changement de position vis-à-vis du programme du contrôle de la courbe des taux.
13:56 À quel moment est-ce que cela va arriver ? Bien entendu, encore une fois, un moment délicat dans la mesure où,
14:03 si le gouvernement fait ça immédiatement alors qu'on est dans un ralentissement global, est-ce que c'est vraiment le meilleur moment ?
14:10 Mais quand même un regain d'intérêt du marché dans la mesure où le message du gouvernement, il y a quelques mois, a été très clair.
14:17 Les sociétés qui ont un price to book qui est au-dessous de 1 doivent faire quelque chose.
14:24 C'est une invitation du gouvernement. Ça veut dire peut-être plus de dividendes, plus de buy-back.
14:29 Et bien entendu, le troisième grand point, c'est qu'on a quand même au Japon des sociétés très intéressantes,
14:35 encore une fois, en robotique, en technologie et même parfois dans les financières. Donc un marché qu'il ne faut pas oublier.
14:43 Pour autant, est-ce toujours le moment ou le moment Japon ? Est-il passé, Virginie Maisonneuve ? Et on finira là-dessus.
14:49 En fait, il n'est pas passé, mais il faut vraiment regarder les valorisations. C'est un bottom-up, ce n'est pas du tout un ETF ou une allocation.
14:58 Il faut vraiment trouver ces valeurs. Et si on les regarde au niveau global, on a toujours des valeurs intéressantes au Japon.
15:05 Merci beaucoup, Virginie Maisonneuve, de nous avoir accompagné à la mi-journée dans Smart Bourse.
15:09 Je rappelle que vous êtes directrice au Monde des investissements en action chez Allianz EGI.
15:13 Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans la deuxième partie de Smart Bourse.
15:17 (Générique)
15:27 Et nous continuons en plateau. Cette fois-ci, sur le plateau de Smart Bourse, nous avons le plaisir d'être accompagné par Olivier Quinty.
15:32 Bonjour, Olivier Quinty. Bonjour, Nicolas.
15:34 Bienvenue sur le plateau de Smart Bourse. Vous êtes responsable des gestions pilotées chez Edmond Rothschild Asset Management.
15:40 On est dans une semaine un peu plus calme après les annonces macro de la semaine dernière, notamment de la Fed ou de la BCE.
15:48 La question que j'ai envie de vous poser, c'est quelle digestion finalement de ces annonces dans une stratégie de marché ?
15:54 Effectivement, il y avait un petit côté surprenant quand même dans la communication de la Réserve fédérale qui laisse anticiper maintenant.
16:01 C'est le consensus de marché. On va avoir 0,25 au mois de juillet. Et puis, quid de la suite ?
16:06 Bien sûr.
16:07 Et pour ce qui est de la BCE, on est maintenant sur un chemin qui est quand même relativement bien tracé.
16:12 Donc, les marchés, eux, ils avaient peut-être pris un petit peu d'avance effectivement dans ce phénomène-là.
16:19 Il ne faut pas oublier quand même qu'on sort de révision de résultats plutôt à la hausse, qui sont même en train de remonter.
16:26 On a revu 2022 encore un petit peu à la hausse. Donc, on a des effets d'optique qui peuvent paraître sur la prochaine saison de publication un petit peu particuliers.
16:35 Mais le niveau des marchés maintenant devient, alors comme on dit « price for perfection », ces niveaux de valorisation vont laisser finalement peut-être pas trop de place aux déceptions.
16:45 Donc, quand on court après un bull market, comme disait Hemingway, il vaut mieux être dans le bull market, sinon on se fait piétiner.
16:53 Sauf que là, on arrive quand même peut-être un petit peu en fin de...
16:56 Hemingway avait des avis sur les marchés financiers ?
16:59 Sur les bullruns, oui.
17:00 Sur les bullruns, exactement.
17:01 Donc là, on atteint quand même des niveaux qui paraissent intéressants.
17:06 J'insiste aux États-Unis sur les valorisations en dehors des 7 grandes techs qui font 90% de la performance depuis le début de l'année.
17:15 La valorisation de ces 7 grands dossiers, donc Apple, Microsoft, Alphabet, Tesla, Meta, Amazon et Nvidia, est passée de 23 à 33 de PE.
17:29 Le marché est à 19, presque 20.
17:31 En revanche, 99% du marché en dehors de celle-là était à 14 au mois de mars.
17:37 Il est à peine à 15.
17:38 Donc, en réalité...
17:39 Donc, c'est l'arbre qui cache la forêt.
17:40 Exactement.
17:41 Il n'y a pas de diffusion encore à l'ensemble du marché.
17:43 On a commencé sur juin à avoir un petit rattrapage de l'ensemble du marché, mais c'est extrêmement timide pour l'instant.
17:50 Donc, il faut faire attention à ça.
17:53 Donc, voilà, un marché qui paraît un petit peu tendu.
17:57 Une période de publication, pour l'instant, qui va être comme attendue sur le trimestre, en repli.
18:03 On est à -5,8% aux États-Unis sur les bénéfices.
18:06 Sur l'année complète, on serait autour de +1%.
18:09 Donc, c'est vraiment...
18:10 D'accord.
18:11 On ne s'attend pas à des merveilles, mais un marché qui résisterait plutôt bien et avec des chiffres d'affaires flats, on va dire, aux États-Unis.
18:17 En Europe, pareil, c'est autour de -4,5% sur les bénéfices attendus globalement, avec des secteurs comme l'énergie, qui peuvent être quand même impactés un peu plus fort.
18:25 Et des revenus, là, par contre, qui sont attendus relativement en baisse.
18:30 Mais si on regarde aussi, et je reviens peut-être sur ce que disait Virginie Maisonneuve juste avant, c'est qu'en Chine, aujourd'hui, c'est là qu'on a, sur 2023,
18:41 on est à 22% de croissance des bénéfices attendus pour un PE à peine à 11%.
18:46 Donc, en clair, quand on regarde de façon transverse toutes les zones sur lesquelles investir,
18:51 même si on n'en a pas ou si on en a peu, c'est difficile de se dire qu'on va sortir d'un marché où on a 22% de croissance attendue et 2 années de suite à 14%.
19:00 Donc, même si on a un rattrapage sur les autres zones l'année prochaine, ça reste encore une zone, entre guillemets, d'un point de vue boursier, investissable.
19:07 D'accord. Mais le sujet, c'est plus la confiance.
19:09 Première chose, c'est la confiance des consommateurs.
19:12 Sur Marguerite Chine.
19:13 Exactement, qui a été vraiment impactée par la déroute de l'immobilier et tous les ménages qui ne sont pas livrés de leur appartement.
19:19 C'est quand même toujours le premier budget des ménages à peu près partout sur la planète, l'immobilier.
19:23 Quand vous avez payé un appartement et que vous savez qu'il ne vous serait jamais livré, ça devient un peu problématique.
19:28 C'est ça. Si on regarde les indicateurs économiques, ce que vous nous dites, c'est que c'est difficile de se dire "je n'y vais pas" ou "j'en sors".
19:34 Mais d'un autre côté, il y a d'autres facteurs à prendre en compte, comme celui de la confiance qu'on peut avoir dans le contexte politique ou économique du pays.
19:41 Exactement. Et effectivement, ça sera difficile de tenir même sans doute une croissance à 5.
19:45 Mais on a des PMI, donc des indicateurs avancés.
19:48 Alors, il y a l'officiel sur les 3000 sociétés d'État qui commence à passer un petit peu en dessous de 50 sur le manufacturier,
19:57 mais qui est largement au-dessus de 50 sur les services.
19:59 Et le caissing qui est plutôt sur 300 petites sociétés, qui lui est largement au-dessus de 50.
20:04 Donc, on sent que l'activité domestique a envie de repartir.
20:08 En revanche, le marché, lui, pour l'instant, il y a aussi une prime géopolitique qui est un peu négative, mais reste assez négative.
20:16 Pourquoi l'économie chinoise ne repart-elle pas autant que les analystes et les économistes du monde entier voulaient la voir repartir ?
20:26 Alors, il y a eu du retard. Le premier effet sur le dernier trimestre, c'est la surprise de la réouverture.
20:34 Et d'un seul coup, on a les valeurs qui remontent très vite.
20:37 La surprise et les attentes. Les attentes qu'il y avait vis-à-vis de la réouverture.
20:40 Sauf qu'ils sont restés confinés jusqu'au mois de février. Ensuite, ils ont été malades chez eux.
20:44 Puis, ils ont travaillé chez eux. Donc, en fait, la véritable réouverture, elle va se voir sur le deuxième trimestre.
20:49 Donc, on ne verra peut-être pas les effets positifs avant le Q3, voire le Q4.
20:53 Donc, il va falloir observer ça de très près. Et puis, surtout, dans l'aspect service, on a le trafic aérien,
21:00 puisque c'était un des gros drivers de performance sur la Chine.
21:03 En interne, c'est revenu au niveau de 2019, sur les voyages aériens.
21:06 Le fret repart, mais les voyages internationaux ne sont toujours pas repartis. Ils repartent très timidement.
21:12 Donc, là, on aura des relais de croissance pour nos belles valeurs européennes de luxe,
21:16 pour le transport aérien qui a visiblement des prévisions assez incroyables.
21:22 Mais ça tarde là aussi. Tout ça ne dit juste que ça tarde à se matérialiser.
21:26 D'accord. Donc, on aura peut-être le niveau de croissance attendu. En tout cas, c'est ce que vous nous dites.
21:31 Mais il faut accepter l'idée que le délai soit un peu plus long.
21:34 Effectivement, la réouverture est plus longue que ce qu'on aurait pu anticiper au début.
21:38 Exactement. Et les plans de stimulus, le dernier, donc, il y a eu deux baisses de taux.
21:42 Les taux courts, puis les taux un petit peu plus longs, qui sont de 10 BP.
21:46 Donc, c'est vraiment l'épaisseur du trait pour l'instant. C'est une mesure de soutien, mais c'est extrêmement timide.
21:50 Et le stimulus n'était que le remplacement de la fin du stimulus précédent.
21:53 Donc, en réalité, ils ne veulent surtout pas recréer la bulle immobilière, comme ils l'ont fait à partir de 2009,
22:00 avec des apports massifs de capitaux. Mais on s'attend, comme disait Virginie Maisonneuve,
22:04 à de nouvelles annonces de soutien. Cette fois-ci, on espère un peu plus matériel.
22:08 Retour en Occident, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe.
22:13 Effectivement, la saison des résultats va commencer d'ici deux semaines, en juillet.
22:16 On devrait avoir des débuts de résultats d'entreprises.
22:20 On a parlé effectivement des prévisions de bénéfices, de chiffre d'affaires.
22:24 Un mot sur les marges, ce pricing power des entreprises, des hausses de prix qu'elles ont réussi à passer
22:31 sur les mois et les trimestres précédents. On voit qu'il y a une tension toujours sur les niveaux de salaire,
22:37 sur l'inflation salariale. Est-ce que les entreprises vont réussir à conserver leurs marges,
22:40 voire peut-être encore les augmenter ?
22:43 On viendra sur l'inflation. Mais les marges, ça dépend un peu des métriques qu'on regarde.
22:47 On peut regarder en résultats, en "inhibiture sales", sur les ventes, ou en bénéfices par action sur les ventes.
22:53 En résultats sur vente, aux Etats-Unis, on a déjà normalisé. On est revenu pré-Covid,
22:58 donc on a normalisé les niveaux de marge. En Europe, pas encore tout à fait,
23:03 puisqu'il y a eu un vrai pricing power et les sociétés européennes ont surpris sur leurs marges.
23:09 Surtout après une année comme 2022, où des belles sociétés cycliques, on parlait souvent de Stellantis,
23:14 arrivent à monter les marges, alors qu'ils ont été impactés par les pénuries de puces,
23:18 la hausse des salaires, la hausse des matières premières, la hausse des transports.
23:20 Et en fait, ils ont monté leurs marges. Dans ce contexte-là, ça n'a pas encore complètement normalisé en Europe.
23:28 Sur d'autres métriques, on a commencé un petit peu à baisser aux USA, mais pas du tout en Europe.
23:34 Et ce qu'on pense, c'est qu'effectivement, des sociétés, d'ailleurs, pour lesquelles on n'attendait pas ce côté pricing power,
23:40 ont monté leurs prix et en réalité, elles ne vont pas forcément les baisser tout de suite.
23:44 Et ce qu'on vient de voir avec le chiffre des prix à la production en Allemagne,
23:48 qui baissait de 1,4% sur le mois en Allemagne, c'est qu'on pourrait même avoir un effet positif sur les marges à court terme,
23:54 peut-être pendant encore un trimestre, parce que tout simplement, les coûts baissent.
23:58 Mais les prix restent au même niveau.
24:00 En tout cas, on va observer ça de très près, parce que même si là, la top line, les revenus peuvent ralentir un petit peu,
24:08 ce qui sera un peu inévitable, c'est ce qu'on attend, pour autant, les marges peuvent tenir.
24:12 Donc on revient sur l'inflation.
24:14 Et effectivement, la partie facile de l'inflation, c'était l'énergie, ça va être l'alimentation qui a commencé également.
24:19 La partie immobilière, il va falloir faire attention à l'effet de l'optique aux États-Unis, parce que le CPI de juillet va sortir à 3.
24:27 Vous vous rappelez que l'objectif, c'est 2, mais ce n'est pas sur le CPI, c'est sur le Core CPI.
24:31 Et les anticipations sur la partie Core PCI arrivent à 3, mais pas avant la fin de l'année.
24:37 Et à la fin 2024, l'anticipation, c'est 2,5.
24:40 Donc on n'est même pas encore à la cible à la fin 2024.
24:44 Donc il ne faut pas trop anticiper, effectivement, et espérer de ce côté-là, même si le chemin est à la baisse.
24:51 La vitesse de la baisse sera même un peu supérieure, d'ailleurs, en Europe.
24:56 Le temps reste long.
24:58 Le temps risque d'être un peu plus long.
25:00 Et l'environnement auto qu'on connaît actuellement risque de durer également.
25:03 Il risque de durer, et là aussi, je reviens sur le côté, les marchés sont peut-être un peu en lévitation,
25:08 c'est qu'on a des primes de risque aujourd'hui qui sont passées en dessous des médianes à 10 ans sur les États-Unis.
25:14 On commence à toucher les médianes à 10 ans en Europe, donc il y a une vraie concurrence de déplacement sans risque.
25:21 Quand vous êtes à 5, 20, à 1 an aux États-Unis, vous n'avez aucune raison de prendre des risques.
25:26 Et en Europe, c'est presque encore pire, parce que le particulier européen et encore plus français est très avers ce risque.
25:37 Et donc quand vous avez du 3,5, voire un peu plus à la BCE, pourquoi aller prendre des risques alors que vous pouvez avoir 3,5 pendant un an ?
25:44 Et il y a des marchés qui, finalement, paraissent un petit peu chers et des volatilités qui ont été complètement écrasées.
25:49 C'est pour ça qu'on pense que le marché est peut-être un tout petit peu en lévitation.
25:53 Ralentissement, il ne sera peut-être pas aussi fort que prévu.
25:56 Les chiffres de la fête de Saint-Louis montrent que le log 3 de crédit, cette fois-ci pas les enquêtes,
26:01 parce que les enquêtes, elles, montrent qu'il y a un vrai ralentissement de l'intention.
26:05 En revanche, dans le log 3 de crédit, pour l'instant, les chiffres montrent que ça baisse, mais finalement très peu.
26:12 Donc ça montre un ralentissement qui sera inévitable.
26:15 Mais pour l'instant, c'est en attente.
26:17 Et l'enjeu, c'est finalement, est-ce qu'on est dans une phase où le déstockage va continuer, ou on va vraiment rentrer en récession ?
26:26 C'est un sujet d'inquiétude, aujourd'hui, le niveau d'investissement sur les marchés actions face à la concurrence.
26:32 Alors, effectivement, dans une sorte de normalité temporaire, de voir autant de performances sur du non risqué par rapport à des actifs risqués.
26:40 Mais ça pourrait devenir un sujet d'inquiétude si ça durait trop longtemps ?
26:43 Alors, ça va se normaliser. L'inversion de la courbe des taux va se normaliser avec la baisse de l'inflation.
26:48 Oui, c'est le plan.
26:50 Et on retrouvera une courbe des taux un peu plus académique, où il faudra, à nouveau, accepter de prendre un peu plus de risques pour avoir du rendement.
26:58 Dans le même temps, vous avez des entreprises et des segments, notamment le mieux noté, qui vous donnent de très bons rendements, également, avec un risque relativement limité.
27:07 Il y a toujours un risque, un risque de défaut.
27:09 Et les sous-réserves que vous faites appel à une gestion active et non pas à des indices, a priori, vous essayez de passer au travers des taux de défaut.
27:17 Et donc, effectivement, vous pouvez aller chercher. Vous voyez, du triple B aux États-Unis, vous êtes sur du 5,20.
27:24 Le triple B de l'investment grade en euros, quasiment à 3,60. Et ça, vous allez engranger ça pendant quelques années.
27:31 Donc, ça vaut le coup. Alors que les taux courts, ça va durer très peu de temps.
27:36 Et les taux qu'on a en ce moment un peu boostés sur des produits et par une très courte terme, ça ne va pas durer.
27:41 Donc, on doit garder... Et puis nous, on a cette vue où même si une partie du marché est relativement chère, là aussi, je reviens sur ce que disait Virginie Maisonneuve,
27:50 on doit rester relativement bien équilibré dans les différents segments de marché, facteurs sur lesquels on est investi.
27:56 En période de ralentissement, on privilégie bien sûr le côté un peu qualité. Alors pas forcément que de la croissance et de la tech, mais le côté qualité et visibilité,
28:05 sachant qu'on n'aura plus l'impact des taux qui avaient coûté très cher sur les valorisations. Donc, ça aussi, potentiellement, c'est derrière nous.
28:12 Mais il ne faut pas se priver non plus des aspects de valorisation, parce qu'encore une fois, ces valeurs-là sont par partie.
28:18 On finira là-dessus. Merci beaucoup, Olivier Quintille, de nous avoir accompagné dans Smart Bourse.
28:21 Je rappelle que vous êtes responsable des gestions pilotées chez Edmond de Rothschild Asset Management.
28:24 Merci à vous de nous avoir suivi. Et je vous donne rendez-vous ce soir à 17h dans la grande édition de Smart Bourse.
28:29 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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